Chartres

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Chartres : descriptif

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Chartres

Chartres est une commune française, préfecture du département d'Eure-et-Loir, dans la région Centre-Val de Loire

La ville est à environ quatre-vingt-dix kilomètres de Paris (centre). Au recensement de 2016, la commune compte 38 752 habitants

En 2015, la communauté d'agglomération de Chartres compte 136 373 habitants et l'aire urbaine de Chartres compte quant à elle 146 986 habitants

Il s'agit de la première ville du département d'Eure-et-Loir et la sixième de la région Centre-Val de Loire derrière Tours, Orléans (la capitale régionale), Bourges, Blois et Châteauroux. La ville tient son nom de l'ancien peuple gaulois des Carnutes dont elle était le chef lieu et dont César mentionne que c'est dans leur cité que chaque année se réunissaient les druides de toutes les Gaules, au milieu d'une vaste forêt

De capitale des Carnutes, Chartres est devenue sous le Bas-Empire un diocèse dont la liste des évêques débute au IVe siècle et dont l'étendue était au XVIIe siècle la plus considérable de France puisqu'elle comprenait une partie du Gâtinais, la Beauce, une partie de la Sologne, le Blésois et Vendômois, le Dunois, le Perche et sa partie voisine de la Normandie, le Drouais, le Thymerais, le Mantois, le Pincerais (pays de Poissy) et le Hurepoix

Son église cathédrale a été le siège de plusieurs conciles et reste le lieu d'un pèlerinage annuel. La ville a été en partie détruite le 26 mai 1944 par les bombardements anglo-américains.

Géographie

Situation

Chartres est située dans le Centre-nord-ouest de la France, à environ 90 Paris, 80 Orléans, 140 Tours, 110 Mans,194 Laval et 80 Évreux. La superficie de la commune est de 16,85 km2.

Le cœur de la ville de Chartres se situe sur le plateau de la Beauce, sur un promontoire rocheux que contourne l'Eure. La ville s'étend ensuite sur une langue de terre contournée par deux bras de l'Eure, ainsi que sur une pente douce du côté opposé à la rivière.

Les contours de l'ancienne ville sont délimités par des boulevards et quelques grandes places d'où partent d'importantes voies de communication.

Le centre de la ville se situe sur un promontoire rocheux.
Chartres, vu à partir du Pont Bouju sur l'Eure.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Champhol, Mainvilliers, Lucé, Luisant, Le Coudray, Gellainville, Nogent-le-Phaye, Gasville-Oisème et Lèves.

Communes limitrophes de Chartres
Lèves Champhol Gasville-Oisème
Mainvilliers, Lucé Chartres Nogent-le-Phaye
Luisant Le Coudray Gellainville

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 14,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Champhol à 3 vol d'oiseau, est de 11,4 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Statistiques 1991-2020 et records CHARTRES (28) - alt : 155m, lat : 48°27'37"N, lon : 1°30'04"E
Records établis sur la période du 01-07-1923 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,8 1,5 3,4 5,1 8,5 11,6 13,5 13,4 10,5 8 4,5 2,2 7
Température moyenne (°C) 4,3 4,8 7,8 10,3 13,8 17 19,4 19,4 15,9 12,1 7,6 4,8 11,4
Température maximale moyenne (°C) 6,9 8,2 12,2 15,6 19 22,5 25,2 25,3 21,4 16,2 10,6 7,3 15,9
Record de froid (°C)
date du record
−18,4
17.01.1985
−15
24.02.1963
−11
01.03.05
−4,9
04.04.1973
−1
01.05.1945
1,4
02.06.1962
0,9
30.07.1928
3
17.08.1927
0,5
22.09.1928
−5,4
28.10.1931
−11,3
30.11.10
−14,2
29.12.1964
−18,4
1985
Record de chaleur (°C)
date du record
16,1
27.01.03
20,5
27.02.19
24,8
31.03.21
28,2
18.04.1949
31,4
16.05.1945
37,2
18.06.22
41,4
25.07.19
39,6
06.08.03
35,5
08.09.23
29,8
02.10.23
20,9
07.11.15
17
06.12.1979
41,4
2019
Ensoleillement (h) 635 876 1 403 1 836 2 087 2 215 2 303 2 200 1 811 1 184 724 601 17 874
Précipitations (mm) 49,9 41,5 43,5 44,6 55,3 51,5 51 47,7 46 58,4 56 60,7 606,1
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base


Transports

Axes ferroviaires
La gare de Chartres avant le projet de rénovation, commencé en 2018.

La gare voyageurs de Chartres est située à la limite de la commune de Mainvilliers. Ouverte en 1849, reconstruite en 1933, elle fait l'objet d'importants travaux en 2017-2018 dans le cadre du projet urbain de Pôle Gare.

Le principal axe ferroviaire traversant la ville est la ligne de Paris-Montparnasse à Brest ; si aucun train de long parcours ne dessert plus la gare depuis la mise en service de la LGV Atlantique en 1989, le trafic TER Centre-Val de Loire est soutenu, avec une trentaine d'allers-retours quotidiens vers Paris. Deux lignes secondaires sont également parcourues par des trains de voyageurs et de fret, la ligne de Chartres à Bordeaux-Saint-Jean (aujourd'hui limitée à Courtalain - Saint-Pellerin) et la ligne de Chartres à Orléans (rouverte au trafic voyageurs en 2016 jusqu'à Voves). D'autres lignes, aujourd'hui déclassées ou sans trafic, se dirigeaient vers Dreux, Auneau et Paris via Gallardon. Un axe Chartres-Tours est en cours de réhabilitation.

Axes routiers

Chartres est desservie par trois principales voies de circulation d'importance nationale : la route nationale 10 Paris - Tours - Bordeaux et la route nationale 154 Rouen - Orléans. La ville est reliée aux Pays de la Loire et à la Bretagne par l'ancienne route nationale 23 déclassée en route départementale 923, dont le tracé débute à Chartres et s'achève à Paimboeuf (devenant RD 323 dans la Sarth, et RD 723 après Angers). Chartres est également connectée au réseau autoroutier par l'autoroute A11 (Paris - Le Mans - Angers - Nantes) avec les sorties no 2 (Chartres Centre / Chartres Est) aux Propylées et no 3 (Chartres-Centre / Illiers-Combray) à Thivars, permettant toutes deux d'accéder à l'agglomération chartraine.

Transports en commun
Bus Filibus.

Le réseau urbain Filibus dessert par 15 lignes sept communes membres de la communauté d'agglomération Chartres Métropole. La communauté d'agglomération, la communauté de communes de l'Orée de Chartres et la commune de Barjouville financent le réseau. Le Syndicat Mixte de Transports Urbains du Bassin Chartrain (SMTUBAC) couvre 39 communes. Deux services de navettes gratuites sont en place, l'un faisant le tour des boulevards ceinturant le centre de la ville, l'autre effectuant un court trajet en centre-ville pour desservir les quartiers commerçants.

Chartres est également couverte par un réseau interurbain de transports, REMI (ou REseaux de Mobilité Interurbaine), géré par le conseil départemental d'Eure-et-Loir, qui comprend 130 lignes régulières. Cent-vingt dessertes regroupées sur une trentaine de lignes sont assurées journellement vers et depuis Chartres qui est ainsi reliée aux principales villes du département (Dreux, Châteaudun, Nogent-le-Rotrou) et Orléans via une ligne cofinancée par le réseau des TER Centre-Val de Loire.

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  2. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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  7. Hélène Bonnet, « L'architecte du pôle gare de Chartres retrace l'histoire du lieu au fil des siècles », L’Écho Républicain,‎ .
  8. (Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur agglo-chartres.fr.
  9. , sur filibus.fr.

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Αὔτρικον [Autrikon] au Ptolémée) ; Carnutenus Autricum (Magnus le géographe) ; Carnotum au Sulpice Sévère, vita S. Martini, lib. III) ; Carnutena mœnia au Paulin de Périgueux, vit. S. Martini, lib. IV, v. 255) ; Carnotas (triens mérovingien) ; Carnotis en 863 ; Carnoas (denier de Charlemagne) ; Cartis Civitas vers 930 (denier de Raoul) ; Carntis (inscription en latin médiéval de la fin du , ; Chartres vers 1150.

Autricum est formé du gaulois Autura « (rivière) Eure » cf. Adour, et du suffixe celtique localisant -ico, d'où *Auturicum, contracté en Autricum, avec le sens d'« établissement (près) de l'Eure ». Puis, selon un processus fréquent en Gaule au Bas Empire, l'ethnonyme Carnutes se substitue au nom de lieu originel.

Remarque : Carnutes aboutit à Chartres par une série de transformations phonétiques complexes : évolution de Carnutes en latin médiéval Carntis voyelle post-tonique, puis *Cartnes par métathèse ou Cartis (vers 930) par chute du [n], puis en *Cartres par insertion d'un [r] supplémentaire, enfin en Chartres (vers 1150) par palatalisation du groupe /ca/ caractéristique du français central.

  1. Lucien Merlet, Dictionnaire topographique d’Eure-et-Loir, Paris, 1861, p. 42 (lire en ligne sur DicoTopo) [1]
  2. a b c d et e Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 176b.

Histoire

Préhistoire

L'origine de l'implantation humaine remonterait, selon les résultats de fouilles archéologiques, à la préhistoire. Une présence humaine serait avérée dès le néolithique tandis qu'une implantation humaine permanente aurait eu lieu vers la fin de l'âge du fer.

Antiquité

L’actuel département d'Eure-et-Loir correspond à la partie centrale du territoire des Carnutes dont Chartres était l'un des oppidum, connu sous le nom d’Autricum. À l'époque gallo-romaine, Chartres-Autricum est une grande cité. Elle est alimentée en eau par deux aqueducs, on y trouve également un important amphithéâtre, au moins un forum, ainsi que des temples. Évangélisé, selon les légendes du Moyen Âge central, au milieu du . Chartres-Autricum est, à la chute de l’Empire romain, l’un des évêchés les plus vastes des Gaules. Ce n'est toutefois qu'à partir des .

Moyen Âge

Fulbert de Chartres.
Miniature extraite de l'Obituaire de Notre-Dame de Chartres.

On connaît mal l’évolution urbaine de Chartres entre le Hunald duc d'Aquitaine et brûlée.

Au Normands ravagent les terres environnantes à plusieurs reprises et, en , détruisent la ville et probablement la cathédrale. Celle-ci est reconstruite, tandis que les Chartrains érigent les premiers remparts. En 876, un don de le Chauve, le Voile de la Vierge, est à l'origine d’un important pèlerinage qui fait ensuite la richesse de la ville et la puissance des institutions religieuses locales. Le , les Danois de Sigfried attaquent sans succès Chartres et perdent 1 500 hommes.

En 911, le chef normand Rollon, de retour d'une expédition en Bourgogne, remonte l'Eure et entreprend le siège de la ville. Il se heurte à la résistance qu’organise l’évêque Gancelme qui appelle à son secours le marquis de Neustrie, Robert, le duc de Bourgogne Richard le Justicier et le comte de Poitou Ebles Manzer, qui battent Rollon devant les fortifications de la ville le . D’après un récit du XIIe siècle, l'évêque aurait fait fuir l’ennemi en brandissant la chemise de Marie, le Voile de la Vierge, relique majeure de la cathédrale. Cette victoire, attribuée à l’intercession de la Vierge elle-même, ne fera qu’accroître dans les siècles suivant le rayonnement du pèlerinage qui, à la faveur des dons, facilite le financement de la cathédrale actuelle.

Une autre source de cette puissance réside dans la richesse de la Beauce où le chapitre de la cathédrale possède de grands domaines. C’est de cette richesse et de cette puissance que découlent les cathédrales successives. Cet éclat matériel se double alors d’une grande renommée intellectuelle. L’évêque Fulbert de Chartres se trouve à l’origine du développement de l’École de Chartres qui s’épanouit pendant près de deux siècles. À côté de maîtres célèbres comme Thierry de Chartres ou encore Bernard de Chartres, l’évêque Yves de Chartres fut l’un des grands canonistes de l’Église.

Au de Blois dans son château modifie la répartition des pouvoirs au sein de la ville. Le renouveau économique autour des métiers de la rivière, soutenus par le comte et l’évêque, fonde les bases du développement urbain à venir. Dans le domaine politique et militaire, le roi de France le Gros réduit à merci, au prix d’une longue lutte, le sire du Puiset, dont la puissance était un défi à la monarchie.

Durant la  siècle, s'épanouit à Chartres une pensée novatrice, nourrie par la redécouverte du platonisme, qui fait la richesse de l'« esprit chartrain » selon l'expression de Jacques Le Goff. Un esprit qui découle directement de la rigueur grammaticale et de la curiosité scientifique de l'enseignement de Bernard de Chartres, basé sur les anciens, et dont les propos à ce sujet, rapportés par Jean de Salisbury, sont devenus parmi les plus fameux de l'histoire intellectuelle :

« Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants, ainsi pouvons-nous voir mieux et plus loin qu'eux, non que notre vue soit plus perçante ou notre taille plus élevée, mais parce que nous sommes soulevés en l'air et portés par leur hauteur gigantesque. »

La ville du Moyen Âge, où le bois prédomine dans la construction, est particulièrement fragile face aux incendies : le feu peut partir de partout, toutes les maisons abritant un ou plusieurs foyers. En 1462, c'est du fournil d'un boulanger que part un sinistre qui détruit quelques maisons près de l'église Sainte-Foy. Le danger est aggravé par l'égoïsme : par exemple, en 1500, un incendie se déclare près de la cathédrale, et le point d'eau le plus proche est situé de l'autre côté du cloître. Les chanoines veulent interdire le passage et obliger les volontaires à faire le tour de la cathédrale, ne voulant pas que le va-et-vient trouble la tranquillité du lieu. La population passe outre. La ville est équipée de seringues géantes pour arroser les incendies plus efficacement.

Cette région, au centre de la France et au cœur des domaines royaux, endure les conséquences de la guerre de Cent Ans. C'est à Brétigny, petit hameau au sud de Chartres, qu'est signé le un traité marquant une trêve entre les Anglais et le roi de France Jean le Bon. Plus tard, c'est au sud du département que se joue l'épisode mémorable de la bataille des Harengs. Un convoi de vivres, venu de Paris et destiné aux assiégeants d'Orléans, fait l'objet d'une tentative de destruction par les assiégés de cette ville qui avaient fait une sortie hors de leurs murs.

Cette ère de prospérité connaît un regain, d’ordre architectural, aux XVe et XVIe siècles. La qualité des églises atteste l'ampleur du mouvement religieux et la prospérité économique des XIIe et XIIIe siècles.

Époque moderne

Gravure représentant Chartres au XVIIe siècle.

Au Charles de Valois, père de , le comté de Chartres est érigé en duché par en 1528 au profit de Renée de France, duchesse de Ferrare. En 1568, la ville est assiégée par Louis de Bourbon-Condé, puis de , par ,,. Malgré la résistance de la ville, il est sacré le en la cathédrale de Chartres : il est le seul roi de France sacré dans cette cathédrale. En 1626, élève Chartres en duché-pairie pour son frère Gaston, titre tombé en quenouille en 1660 avec sa fille, la Grande Mademoiselle, puis en 1661, donne le duché à son frère Philippe, devenu chef de la maison d’Orléans, et dont l’héritier portera, jusqu’à Louis-Philippe, le titre de duc de Chartres.

Au .

Époque contemporaine

 : le général de Gaulle prononce une allocution depuis les marches de la grande Poste de Chartres.

Lors de la Révolution, la cathédrale est relativement protégée, alors que plusieurs églises chartraines sont vendues, démolies ou transformées.

Au cours du tramway en 1899 ou encore la création, en 1909, parmi les premiers en France, de l’aérodrome, à cheval sur la commune voisine de Champhol où plusieurs pilotes acquièrent la célébrité comme Henri Farman et Latham. Ce terrain d'aviation devient la base aérienne 122 Chartres-Champhol où s'illustre une fameuse école de pilotage, dès la Première Guerre mondiale. Peu à peu, les activités purement aériennes sont transférées vers d'autres bases aériennes, la base aérienne 122 Chartres-Champhol ayant fermé ses portes définitivement en 1997.

La ville profite de la prospérité des échanges agricoles et étend ses limites urbaines, tirant parti de l’ouverture de la ligne de chemin de fer Paris-Chartres en 1841. Les portes de l’enceinte disparaissent, le dégagement du parvis de la cathédrale est partiellement réalisé en déplaçant l’hôpital, reconstruit à la périphérie de la ville entre 1857 et 1865, et le théâtre est doté d’une salle à l’italienne, inaugurée en 1861. À partir de 1923, Raoul Brandon érige, sur le site de l’ancien marché aux chevaux, un imposant bâtiment vite surnommé « Notre-Dame-des-Postes ».

La ville connaît encore son lot de souffrances dans la première moitié du XXe siècle avec les bombardements du , de et de .

Seconde Guerre mondiale

Fresque représentant Jean Moulin à Chartres.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Jean Moulin, alors préfet d’Eure-et-Loir, a ses premiers démêlés avec les troupes du bataille de France du . Il quitte son poste en . Les Allemands installent la boulevard Chasles, dans un immeuble qui accueillait la Compagnie d'assurance des travailleurs français et qui est de nos jours une agence de la Caisse d'épargne. La Résistance française s'organise aussi à Chartres, avec l'aide de républicains espagnols comme la résistante Pepita Carnicer.

Dans les bombardements préparatifs au débarquement de Normandie, le centre-ville est accidentellement bombardé le , entraînant la mort de cinquante personnes, l'incendie de la bibliothèque municipale et la perte de nombreux ouvrages anciens.

La cathédrale est sauvée de la destruction le grâce au colonel américain Welborn Griffith. Celui-ci remet en question l'ordre reçu de détruire la cathédrale, ses chefs croyant que les Allemands s'y abritaient. Il se porte volontaire pour aller vérifier avec un autre volontaire la présence de soldats allemands à l'intérieur. Constatant que la cathédrale est vide, il sonne les cloches pour avertir de l'absence d'ennemi. Il est tué au combat le même jour à Lèves, près de Chartres. Il est décoré à titre posthume de la Croix de Guerre avec palme, de la Légion d'Honneur et de l'Ordre du Mérite par le gouvernement français, ainsi que de la Distinguished Service Cross du gouvernement américain,.

À partir du , des missions de reconnaissance menées dans la région par le  division d'infanterie et la  division blindée américaines appartenant au  Armée commandée par le général George Patton. Le , en route vers Rambouillet qu'il atteint à 18 heures, et où il doit s'entretenir avec le général Leclerc pour mettre au point les derniers détails de la libération de Paris, le général de Gaulle prononce une allocution depuis les marches de la grande Poste de Chartres : « Combien m’émeut l’accueil magnifique de Chartres, Chartres libérée ! Chartres sur le chemin de Paris, c’est-à-dire sur le chemin de la victoire ! ».

À la Libération, le , onze femmes sont tondues, dont Simone Touseau (1921-1966, qui est l'objet d'une photographie de Robert Capa, intitulée La Tondue de Chartres. La photo est publiée le mois suivant dans le magazine américain Life puis dans d'autres journaux, devenant mondialement célèbre. Philippe Frétigné et Gérard Leray ont en 2011 consacré un livre, La Tondue 1944-1947, sur l'histoire de Simone Touseau. Par la suite, 162 personnes sont condamnées à Chartres pour collaboration, dont 7 à mort, tandis que sont prononcées 278 peines pour indignité nationale.

Après guerre

Tour en étoile au mail Gérard Philippe, quartier de La Madeleine.

Alors qu’à la fin du quartier prioritaire renommé Les Clos, compte 2 118 habitants en 2018.

  1. Anne Ollagnier et Dominique Joly, Carte archéologique de la Gaule : 28. Eure-et-Loir, Académie des inscriptions et belles-lettres, Ministère de la culture et de la francophonie, Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, Paris, 1995. Pages 113 et 114 (ISBN ).
  2. E. de Lépinois et (Éditeur scientifique), Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, Chartres, Garnier, Société archéologique d'Eure-et-Loir », 1862-1865, 3 vol. (CCLII-263-XXXII, 429, 438 p.) ; 28 cm (BNF 36483645).
  3. Concile gaulois (Concilium Galliæ) et Charles Munier (Éditeur scientifique) (ISBN , ISSN 0768-4401, BNF 34647510).
  4. Siège de Paris par les Normands ; Poème d'Abbon. Collection des Mémoires relatifs à l'Histoire de la France par M. Guizot Éditions de 1824 lu sur le site Gallica.
  5. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, ISBN ), p. 53.
  6. Jean de Salisbury, Metalogicon, col. 900 : « Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris incidentes, ut possimus, plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvehimur et extollimur magnitudine gigantea. ».
  7. Jean-Pierre Leguay, Les catastrophes au Moyen Age, Paris, J.-P. Gisserot, ISBN  et , OCLC 420152637)., p. 34.
  8. Leguay (2005), op. cit., p. 107.
  9. Leguay (2005), op. cit., p. 111.
  10. Charles Métais et Georges Babou de la Bourdaisière, « Siège de Chartres par Henri IV. — 1591 », Carnet de la Sabretache,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. oger Joly, « Le siège de 1591 », dans Histoire de Chartres, Horvath, (lire en ligne).
  12. Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 ISBN , OCLC 299354152, présentation en ligne). p. 374.
  13. Marcel Couturier, « Le sacre du roi Henri IV en 1594 », Bulletin de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, lire en ligne, consulté le ).
  14. Christophe Levantal, Ducs et Pairs... (1996), p 278 et 825. LP de juillet 1626 (avec Orléans et le comté de Blois), reg le 14 décembre.
  15. Christophe Levantal, Ducs et Pairs... (1996), p. 278 et 827. LP de mars 1661 (avec les duchés d'Orléans et de Valois), reg le 10 mai.
  16. Expilly, Dict. des Gaules..., tome 2 (1764), p 239-243.
  17. «  », sur bibert.fr (consulté le ).
  18. a et b Guillaume de Morant, « La véritable histoire de la tondue de Chartres », Paris Match, semaine du 21 au , p. 64-69.
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  20.  », sur American Friends of Chartres. (consulté le ).
  21.  », sur valor.militarytimes.com (consulté le ).
  22. Winieska, Françoise, , La Libération de Rambouillet, France, SHARY, 1999, ISBN ).
  23. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur chartres.fr (consulté le ).
  24. Quartier Prioritaire : Quartier Des Clos sur sig.ville.gouv.fr


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Chartres dans la littérature

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