Chambourg-sur-Indre
Localisation
Chambourg-sur-Indre : descriptif
- Chambourg-sur-Indre
Chambourg-sur-Indre est une commune française du département d'Indre-et-Loire en région Centre-Val de Loire. Peut-être déjà occupé dès le Néolithique, le site ne conserve cependant que les vestiges d'un établissement datant de l’époque romaine : un aqueduc, une villa, une voie
Viguerie puis fief médiéval, Chambourg devient commune en 1789, au terme d'un échange de hameaux jusqu'alors indivis avec sa voisine Chédigny
Les crues de l'Indre, toujours à craindre en 2014, n'ont jamais dissuadé les hommes de s'implanter définitivement à Chambourg jusque sur les bords de la rivière. Devenue Chambourg-sur-Indre en 1920, la commune est l'un des rares territoires ruraux du Lochois à ne pas connaître de récession démographique au XXe siècle
En 2021, sa population est de 1 236 habitants
L'agriculture communale se recentre depuis une trentaine d'années autour de grosses exploitations spécialisées dans la culture des céréales, des oléagineux et protéagineux
Dans le secteur industriel, Chambourg-sur-Indre accueille depuis 1961 l'une des grandes entreprises françaises du domaine de la signalisation routière. Partagée entre les plateaux de la Gâtine de Loches, la forêt de Loches et la vallée de l'Indre, Chambourg abrite sur son territoire une faune très variée qui lui vaut d'être partiellement intégrée à plusieurs dispositifs nationaux (ZNIEFF) ou européens (réseau Natura 2000) d'évaluation et de protection de la biodiversité.
Géographie
Localisation et communes limitrophes
La commune de Chambourg-sur-Indre se trouve dans le quadrant sud-est du département d'Indre-et-Loire, dans la région historique de Touraine. À vol d'oiseau, Chambourg-sur-Indre se situe à 31,8 Tours, préfecture du département d'Indre-et-Loire, à 6,3 Loches, chef-lieu du canton auquel la commune est rattachée.
Chambourg-sur-Indre est limitrophe de six autres communes :
Géologie et relief
La principale formation géologique de Chambourg-sur-Indre consiste en un socle de sables du cénomanien, déposés il a environ 95 millions d'années (Ma) à la faveur d'une avancée marine sur la Touraine. S'y superposent successivement le tuffeau jaune du turonien supérieur (- 90 Ma) puis une couche de craie du Sénonien (entre - 89 et - 65,5 Ma) ; la mer se retire à la fin de cette période qui correspond également à la fin du Mésozoïque. Dans la pointe nord-ouest du territoire communal, une nouvelle avancée des mers dépose sur cet ensemble le calcaire lacustre du milieu et de la fin de l'Éocène (- 37 à - 34 Ma), caractéristique de la petite région agricole fertile de la Champeigne tourangelle. Le reste du plateau est irrégulièrement recouvert de limons éoliens du Quaternaire, battants, assez peu fertiles, formant des sols dénommés « bournais ». Les vallées de l'Indre et de ses affluents, qui ont entaillé le socle du plateau calcaire par l'alternance des périodes glaciaires et interglaciaires du Pléistocène, sont recouvertes d'alluvions fluviatiles récentes donnant des sols à tendance hydromorphe avec, bien souvent, une nappe phréatique peu profonde. Les pentes de raccordement entre le plateau et les vallées font affleurer des dépôts limoneux ou caillouteux érodés ainsi que les argiles à silex issues de la dégradation des strates turoniennes et sénoniennes ; ce type de sol est appelé « perruche » dans la vallée de la Loire.
La superficie du territoire de Chambourg-sur-Indre est de 2 839 hectares (au ,.
Son altitude varie entre 62 et 119 mètres. Le point le plus bas se situe au bord de l'Indre, en limite communale d'Azay-sur-Indre et le plus haut sur le plateau, à l'ouest du territoire, limitrophe de Chanceaux-près-Loches et de Dolus-le-Sec.
Hydrographie
Le territoire communal de Chambourg-sur-Indre est traversé, du sud-sud-est au nord-nord-ouest par la rivière Indre qui a creusé dans le plateau une vallée large d'environ 500 mètres. Au fond de cette vallée, et en raison de sa faible pente, l'Indre décrit de nombreux méandres et bras morts, formant même, en aval du noyau urbain de Chambourg-sur-Indre, deux bras distincts enserrant une île. L'Indre est alimentée, dans sa traversée du territoire, par une demi-douzaine de ruisseaux prenant naissance sur le plateau pour la rive gauche ou dans la forêt de Loches pour la rive droite. Leurs cours sont sensiblement perpendiculaires à celui de l'Indre, y compris au niveau de leur confluence. Les crues de l'Indre sont de type inondation de plaine, menaçant les secteurs de la commune bâtis au plus près du cours d'eau.
L'Indre est mentionnée pour la première fois par Grégoire de Tours au francique anger (prairie herbeuse) d'après la racine ang- ou angr-.
Six zones humides ont été répertoriées sur la commune par la direction départementale des territoires (DDT) et le Conseil départemental d'Indre-et-Loire : « la vallée de l'Indre : de la prairie d'Oizay aux Anglées », « la vallée de l'Indre : environs de Loches, Perrusson à l'Ile Auger », « la vallée de l'Indre : de la Grande Héronde au Moulin de la Follaine », « la vallée du Ruisseau de Châtres », « la vallée de la Chanteraine », « la vallée du Ruisseau de l'étang »,.
Paysages naturels
Bois et forêts sont encore très présents sur le territoire de Chambourg-sur-Indre où ils représentent toujours environ un cinquième de la superficie totale de la commune. On les trouve à l'est, près de Saint-Quentin-sur-Indrois et Ferrière-sur-Beaulieu (limite de la forêt domaniale de Loches), comme à l'ouest, où ils forment une bande allant du chef-lieu communal à la limite avec Chanceaux-près-Loches. La large vallée de l'Indre offre un paysage de prairies, dont la plupart sont inondées en périodes de crues, limitées par des plantations de peupliers permettant de valoriser ces terrains autrefois dévolus aux herbages. Le reste du territoire communal, à savoir les parties non boisées des plateaux se raccordant à la vallée de l'Indre par des pentes arborées, est constitué de champs de gâtine ouverts consacrés à l'agriculture, bien que d'une fertilité moyenne, exception faite de l'extrême pointe nord-ouest de la commune, établie dans la Champeigne — un lieudit y porte d'ailleurs ce nom —, aux caractéristiques agronomiques beaucoup plus favorables.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 amplitude thermique annuelle de 14,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Reignac », sur la commune de Reignac-sur-Indre à 7 vol d'oiseau, est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Voies de communication et transports
Liaisons aériennes
À 53 minutes de trajet routier depuis Chambourg, l'aéroport de Tours Val de Loire propose en 2014 des dessertes régulières à destination d'Ajaccio, Figari, Toulouse, Dublin, Londres, Marrakech et Porto ; d'autres dessertes, saisonnières ou occasionnelles, sont disponibles.
Desserte ferroviaire
Les habitants de Chambourg peuvent se rendre à Loches ou Tours en train, en empruntant la ligne TER Centre-Val de Loire Tours-Loches, accessible en train à partir de la halte de Chambourg-sur-Indre ou en autocar avec un arrêt dans le centre-bourg de Chambourg-sur-Indre selon les horaires.
Chambourg-sur-Indre propose une aire de stationnement pour le covoiturage, équipée d'une borne de rechargement pour les véhicules électriques.
Infrastructure routière
La principale voie de communication routière traversant le territoire de Chambourg-sur-Indre est la D 943 (anciennement N 143) qui emprunte le plateau à l'ouest de l'Indre en ligne presque droite sur les 28 Tours de Chambourg-sur-Indre ; elle descend ensuite dans la vallée de l'Indre pour rejoindre Loches à 12 Cormery et Chambourg-sur-Indre, elle est doublée par la D 17 qui suit la vallée de l'Indre sur sa rive gauche et dessert directement le centre de la commune avant de rejoindre la D 943 à la sortie sud du centre-bourg. Il est également possible de gagner Loches depuis Chambourg en empruntant la D 25 qui longe la rive droite de l'Indre entre l'Isle-Thimée (Chambourg) et Corbery (Loches).
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Toponymie
Le toponyme Chambourg apparaît pour la première fois dans la charte fondatrice de l'abbaye de Cormery de 791 sous la forme Condita Cambortensis. On trouvera plus tard villa Cambort au pouillé de Tours de 1290 ou Chambourt dans un cartulaire de la chartreuse du Liget de 1304.
Comme le montrent les formes les plus anciennes, il s'agit du type toponymique gaulois Cambo-ritu, basé sur les deux racines celtiques cambo- « courbe, méandre » et -rito, ritu « gué », d'où le sens global de « gué dans la courbe — sous-entendu de la rivière — » ou « gué du méandre »,,. La même étymologie est avancée pour, entre autres, le château de Chambord ou Chambors (Oise). En effet, l'élément ritu-, précédé de -o-, a régulièrement abouti à une terminaison -or- graphiée de manière variable -ort (ex : Niort, Jort), -ors ou -ord. Chambort a été réinterprété Cham-bourg par analogie avec le terme bourg dès le Moyen Âge.
L'orthographe actuelle apparaît sur la carte de Cassini ; le nom définitif de la commune, Chambourg-sur-Indre, est fixé par décret du 23 août 1920, le déterminant complémentaire sur-Indre évitant la confusion éventuelle d'autres lieux portant le même nom.
Les toponymes l'Isle Thimée et l'Isle Auger renvoient à une époque où ces lieudits, peut-être alors non construits, étaient enserrés dans des bras de l'Indre ; ce n'est plus le cas à l'époque contemporaine. Selon les sources écrites, on trouvera indistinctement les deux orthographes « isle » (orthographe ancienne) ou « île » (orthographe moderne). Dans cet article, c'est l'orthographe ancienne qui sera utilisée.
- Gendron, p. 72-74.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, réédition librairie Guénégaud 1979, p. 169a.
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003, p. 99.
- ibidem
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Histoire
Préhistoire et Protohistoire
Les plus anciennes traces de présence humaine sur le site de Chambourg-sur-Indre se manifestent sous la forme d'un disque racloir, outil typique du Moustérien, retrouvé fortuitement à la faveur d'un sondage pédologique en forêt de Loches ; des outils du Néolithique ont également été retrouvés. On suppose l'existence d'une implantation néolithique au lieu-dit « Châtres ». La possible origine de ce toponyme dans le gallo-roman CASTRU (issu du latin castrum « camp fortifié ») et la disposition des lieux — un promontoire limité à l'est par la vallée de l'Indre et au nord et au sud par les cours de deux de ses ruisseaux affluents — évoquent l'existence d'un éperon barré ; aucune fouille n'a toutefois encore permis de vérifier le bien-fondé de cette hypothèse.
Antiquité
Le site gallo-romain de Cornillé, sur la rive gauche de l'Indre, à 3,5 km en amont du bourg, est attesté ; des murs en petit appareil réticulé (opus reticulatum) étaient encore visibles au début du hypocauste et les vestiges d'un aqueduc ; seules subsistent en 2014 des portions de murs dans des caves. Ce site était peut-être celui d'une mansio. Sur la rive droite de l'Indre, entre Corbery (hameau de Loches) et l'Isle Auger, sur Chambourg-sur-Indre, la D 25 recouvre presque exactement une voie antique qui se poursuivait dans l'Antiquité vers Azay-sur-Indre au-delà de l'Isle Thimée sans quitter la rive droite de l'Indre. Des pièces de monnaie à l'effigie des empereurs Néron, qui régna de 54 à 68, et Septime Sévère (193-211) furent découvertes dans le bourg, à l'emplacement d’une domus.
Il faut noter qu'à l'Isle Auger existe un pont médiéval abusivement qualifié de « pont romain », sur plusieurs documents (cartes IGN par exemple) ainsi que sur les panneaux indicateurs.
Moyen Âge
Chambourg est promue au rang de viguerie au cours du ; alors que ces territoires sont souvent éphémères, la viguerie de Chambourg, dont l'existence est attestée pendant plus d'un siècle et demi, fait figure d'exception ou, du moins de rareté. À la fin du comtes d’Anjou et de Blois se disputent la Touraine, s'arrachant et se reprenant mutuellement des territoires. Aucune chronique ne semble mentionner de tels troubles pour Chambourg. Au Moyen Âge, Chambourg est un fief, dépendance du château de Bray, nom médiéval de Reignac-sur-Indre du .
Des temps modernes à l'Empire
Au bénédictine de Cormery. Toutefois, les religieux de l'abbaye de Beaulieu-lès-Loches (également bénédictine) perçoivent des droits sur « des pêcheries dans l'Indre, de Chambourg à Azay-le-Brûlé — aujourd'hui Azay-sur-Indre —, pour 60 livres ». C'est également au , ; au début du siècle, six fours étaient en service, les derniers cessant leur activité en 1965.. La forêt de Loches est considérée comme une richesse pour les sources de nourriture qu'elle recèle (gibier, châtaignes, miel), les bois de chauffage et d'œuvre qu'elle fournit, et tout délit commis à ses dépens est sévèrement sanctionné ; ainsi, entre 1750 et 1790, plusieurs habitants de l'Isle Auger et d'autres hameaux de Chambourg sont arrêtés pour l'abattage clandestin de 60 chênes dans un massif de la forêt de Loches, et pour d'autres vols de bois.
Jusqu'à la Révolution, certains hameaux proches de la limite entre les paroisses de Saint-Martin de Chambourg et de Saint-Michel de Chédigny (paroisse regroupant les habitants de la rive gauche de l'Indrois) sont dits « tournants et virants », c'est-à-dire qu'ils dépendent de l'une ou l'autre paroisse en alternance annuelle avec, à la clé, un système complexe de compensation financière entre les paroisses concernées. Cette situation prend fin avec la création des communes le 14 décembre 1789 et la délimitation de leurs territoires ; ces hameaux sont alors rattachés définitivement, soit à Chambourg, soit à Chédigny.
Époque contemporaine
La création de la ligne de chemin de fer reliant Tours à Châteauroux, ouverte entre Joué-lès-Tours et Loches en 1879 avec création d'une halte à Chambourg en 1879 peut être considérée comme un événement déterminant pour la commune ; à l'époque où l'exode rural commence à se faire sentir dans les villages ruraux, elle en limite les conséquences pour Chambourg en permettant à des habitants de la commune de continuer à y vivre, ou même de s'y installer tout en travaillant à Tours, mais surtout à Loches. Cette dynamique démographique est renforcée par l'installation, au début du .
Quarante-huit Chambourgeois meurent au combat pendant la Première Guerre mondiale, soit environ un habitant sur 20.
Le 19 juin 1940, alors que les troupes allemandes sont signalées dans l'est du département, l'armée française tente de ralentir leur avance en faisant sauter les ponts sur l'Indre, dont ceux de Chambourg. Entre le 22 juin 1940 et le 28 février 1943, la ligne de démarcation traverse du nord au sud la commune de Dolus-le-Sec, limitrophe de Chambourg-sur-Indre à l'ouest : Chambourg-sur-Indre est donc en zone libre, mais à quelques kilomètres seulement de la ligne de démarcation ; la commune se trouve rattachée, jusqu'au 28 février 1943, à la préfecture de l'Indre. Dès le mois de juin 1940, le préfet de l'Indre remplace le maire élu par une délégation spéciale de quatre membres, qui restera en fonction jusqu'au mois d'octobre 1944. Dans la dernière décade d'août 1944, les troupes allemandes se replient progressivement vers le nord et l'est du département alors qu'elles ont repris Loches qu'elles avaient dû abandonner pendant quelques jours. Leur quartier général sera temporairement installé à Saint-Valentin, un hameau de Chambourg proche de la limite communale avec Loches.
- L. Capitan, « Nouveau type d'instrument moustérien : le disque racloir », Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, lire en ligne).
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- Bernard Briais (ill. Brigitte Champion), Découvrir la Touraine ; la vallée de l'Indre, Chambray-lès-Tours, CLD, , 203 p., p. 82.
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- Elisabeth Zadora-Rio, « », sur Atlas Archéologique de Touraine, (consulté le ).
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