Montrésor

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Montrésor : descriptif

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Montrésor

Montrésor (prononcé [mɔ̃tʁezɔʁ] ) est une commune française du département d'Indre-et-Loire en région Centre-Val de Loire. Son histoire se confond en grande partie avec celle de son château, construit au début du XIe siècle à l'extrémité d'un éperon rocheux surplombant la vallée de l'Indrois et plusieurs fois rebâti ou remanié depuis

C'est à ses pieds que s'est édifié le bourg, d'abord simple lieu-dit de la commune voisine de Beaumont-Village, érigé en paroisse en 1700 seulement, autour de la collégiale Saint-Jean-Baptiste, et devenu commune à la Révolution française. Parmi les seigneurs et châtelains successifs de Montrésor, trois personnalités émergent

Foulques III d'Anjou, dit Foulques Nerra, comte d'Anjou, ordonne la construction du premier donjon sur le site dans la première moitié du XIe siècle

Imbert de Batarnay, vers la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle, originaire du Dauphiné, conseiller de quatre rois de France, est l'artisan du renouveau monumental de Montrésor où il introduit l'architecture Renaissance (château et collégiale)

Claude de Bourdeille, comte de Montrésor, qui complota contre Richelieu, qui vécut avec Marie de Guise (1615-1688), descendante des Batarnay et Joyeuse inhumés dans la collégiale de Montrésor. Xavier Branicki, exilé polonais, arrivé à Montrésor en 1849, homme d'affaires et écrivain, est un mécène pour sa commune dont il est maire pendant 10 ans ; sa famille habite toujours le château. La faible superficie du territoire communal (98 hectares en 2015 mais seulement 21 en 1830), qui en fait la plus petite commune du département, ne laisse pas de place à un secteur agricole développé

L'absence de voies de communications importantes traversant la commune n'est pas un facteur favorable à l'implantation d'industries ou d'entreprises de grande dimension ; l'industrie drapière de Montrésor s'est éteinte au XIXe siècle

Depuis plusieurs décennies, la commune a donc choisi d'axer son développement économique sur le tourisme, aidée en cela par la richesse de son patrimoine bâti (cinq monuments historiques), son cadre naturel et ses figures historiques

Cette politique semble avoir enrayé la chute démographique observée depuis le début du XXe siècle et la population montrésorienne, bien que vieillissante, paraît stabilisée autour de 350 habitants depuis une vingtaine d'années.

Géographie

Localisation et communes limitrophes

Montrésor, commune du canton de Loches, est située dans le sud-est de la Touraine à environ 47 km au sud-est de Tours, préfecture du département d'Indre-et-Loire, à 16 km de Loches, sous-préfecture et chef-lieu du canton de Loches et à 27,7 km à l'ouest de Valençay. Montrésor, limitrophe de trois autres communes mais largement enclavée dans le territoire de Beaumont-Village, fait partie du bassin de vie de Loches.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Montrésor
Beaumont-Village
Chemillé-sur-Indrois Montrésor
Villeloin-Coulangé

Géologie et relief

Carte géologique simplifiée de Montrésor.
  • Château et limites communales
  • Argiles à silex cénozoïques (AS)
  • Éboulis de pente (Eb)
  • Alluvions fluviatiles (All)

La faible superficie du territoire de la commune ne laisse pas de place à une grande diversité géologique. La vallée de l'Indrois est constituée d'alluvions fluviatiles (Quaternaire récent) qui représentent environ 35 % de la surface du territoire communal. Ces sols, fréquemment hydromorphes, présentent également une nappe phréatique sous-fluviale. Au nord et à l'est, affleurent les argiles à silex du plateau de Beaumont-Village, issues de la dégradation, au cours du Ludien de strates plus anciennes (Turonien et Sénonien), qui entrent pour 11 % dans la surface communale et représentent la formation typique de la Gâtine de Loches et de Montrésor. Les 54 % restants sont constitués par les éboulis de pente et des dépôts limoneux ou caillouteux, aux flancs de la vallée de l'Indrois. Ces différentes strates recouvrent un socle de tuffeau jaune du Turonien qui, mis à nu sur les pentes abruptes des coteaux dans la concavité d'un méandre de l'Indrois, sert notamment d'assise au château de Montrésor ; plusieurs habitations du village disposent d'ailleurs de caves creusées dans cette roche, ou sont elles-mêmes partiellement troglodytiques. On retrouve localement, près du sommet de cette strate, les nucléus également utilisés dans l'industrie néolithique pressignienne pour le débitage des lames ensuite travaillées.

Des caves creusées dans le tuffeau jaune.

L'altitude du territoire communal varie de 87 mètres dans la vallée de l'Indrois, en limite communale de Chemillé-sur-Indrois, à 121 mètres sur le plateau qui rejoint, au nord, Beaumont-Village. Dans le bourg de Montrésor lui-même, sur la rive droite de l'Indrois, les dénivelés sont importants (de l'ordre de 15 mètres) et la pente du coteau a été artificiellement accentuée au pied du château pour faciliter sa mise en défense.

Avec ses 98 ha, Montrésor est la plus petite commune d'Indre-et-Loire ; sa superficie est quinze fois inférieure à la moyenne d'une commune de France métropolitaine (1 510,2 hectares),.

Hydrographie et hydrologie

L'Indrois au pied du château de Montrésor, en .

Le territoire communal est arrosé, du sud à l'ouest, par la rivière Indrois qui décrit un vaste méandre dans la concavité de laquelle est construit le bourg ; à ce niveau, deux bras bien distincts se dessinent pour se rejoindre sur le territoire de Chemillé-sur-Indrois, en aval. Un affluent de la rive droite de l'Indrois, la Rouère (prononcé //), d'une longueur d'environ 3,5 km, prend sa source à l'est sur le territoire de la commune de Villeloin-Coulangé. Ce ruisseau intermittent et principalement alimenté par des eaux de ruissellement se perd à l'approche de son confluent, au niveau du bourg, dans un réseau de cavités du calcaire turonien — l'un des rares exemples de réseau hydrogéologique karstique en Touraine — par lesquelles il rejoint l'Indrois, via une résurgence située à quelques dizaines de mètres de leur confluent. Ses eaux n'empruntent leur ancien lit en surface que lorsque le réseau souterrain est saturé après des pluies importantes, provoquant ainsi de fortes crues potentiellement dévastatrices.

Le module de l'Indrois, rivière moyennement abondante, observé à Genillé depuis 1977, est de 2,22 crues, peuvent être observées, comme le avec un débit instantané de 203 . Ces observations sont faites à Genillé, en aval de Montrésor, alors que la rivière a reçu le tribut de plusieurs affluents supplémentaires, dont l'Olivet sur sa rive droite.

Deux zones humides ont été répertoriées sur la commune par la direction départementale des territoires (DDT) et le conseil départemental d'Indre-et-Loire : « la vallée de l'Indrois de Montrésor à la Bergerie » et « la vallée de l'Indrois du Ruisseau de Roche à Montrésor »,.

Paysages naturels

La vallée de l'Indrois depuis les hauteurs de Montrésor.

Le territoire de Montrésor se trouve dans la Gâtine de Loches et de Montrésor dans le sud-est de la Touraine. Cette micro-région naturelle se caractérise par un paysage de bocages où les champs d'assez grande dimension voisinent toutefois avec des haies ou des boqueteaux, sur des sols à dominante argilo-siliceuse et présentant une tendance à l'hydromorphie temporaire ; les grandes cultures (céréales) y prennent place. Ce paysage n'est cependant rencontré, à Montrésor, que dans l'est et le sud-ouest du territoire, sur le plateau.

Sur les pentes qui occupent la moitié du territoire communal, les grandes cultures côtoient des prés et des bois de petite dimension ; c'est là que furent autrefois cultivés la vigne puis, dans la seconde moitié du XXe siècle, les vergers.

Le tiers nord est urbanisé et une grande frange centrale est occupée par la vallée de l'Indrois et ses prairies naturelles facilement inondables entrecoupées de peupleraies.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Moyenne vallée de la Loire » et « Centre et contreforts nord du Massif Central ».

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 amplitude thermique annuelle de 15,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Perrusson à 15 vol d'oiseau, est de 12,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

Liaisons aériennes

Il faut un peu plus d'une heure de trajet routier pour rejoindre, à partir de Montrésor, l'aéroport de Tours Val de Loire (code IATA : TUF • code OACI : LFOT) qui propose en 2015 des dessertes régulières à destination de Figari, Marseille, Dublin, Londres-Stansted, Marrakech et Porto. D'autres dessertes, saisonnières ou occasionnelles, sont par ailleurs assurées.

Infrastructures routières
Réseau routier de Montrésor.
  • Limites communales
  • Secteur urbanisé

Aucune route à grande circulation ne traverse le territoire de Montrésor. La voie la plus importante est la D 760 qui, venue de Loches, traverse le bourg de Montrésor puis continue vers l'est et le département de l'Indre où, sous le nom de D 960, elle rejoint Valençay ; il s'agit de l'ancienne désormais déclassée. La D 10, qui depuis Azay-sur-Indre suivait le cours aval de l'Indrois, aboutit au bourg de Montrésor. Enfin, la D 11, au nord, suit le cours de l'Olivet entre Montrésor et Orbigny. Les accès à des axes importants se trouvent à 32 km (Bléré, pour l'autoroute Angers-Tours-Vierzon), 17 km (Loches, pour la D 943 Tours-Châteauroux) ou 32 km (Valençay, pour la D 956 Blois-Châteauroux).

Transport en commun

Entre 1889 et 1949, Montrésor était reliée à Ligueil via Loches, sur la ligne de chemin de fer à voie métrique concédée à la compagnie de chemins de fer départementaux (CFD), pour son réseau du sud de l'Indre-et-Loire. Depuis la fermeture de cette ligne le , la commune n’est plus desservie par le rail. Pour bénéficier d'un réseau de transport en commun, les habitants doivent se rendre à Genillé (un quart d'heure de trajet automobile), commune desservie par la ligne TC du réseau Touraine Fil vert, le réseau interurbain de transport par autocar du conseil départemental d'Indre-et-Loire. Cette ligne, qui relie Genillé à Descartes, propose un nombre de dessertes variable en fonction des jours ouvrables de la semaine ; en 2015, et depuis quelques années, elle n'est pas en service le week-end. Elle passe par Loches où elle offre une correspondance avec le réseau TER Centre-Val de Loire (desserte par train ou autocars selon les horaires).

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Histoire

De la Préhistoire à l'Antiquité

Aucune donnée archéologique ou historiographique ne permet de retracer précisément l'histoire du site de Montrésor avant le Moyen Âge, même si des outils néolithiques ont été retrouvés à proximité du cimetière. Toutefois, la présence d'un éperon rocheux, au confluent de l'Indrois et de la Rouère, laisse envisager que ce site stratégique et facile à défendre a pu être précocement utilisé pour contrôler la vallée, comme cela s'est produit pour d'autres situations topographiques analogues. Cette hypothèse est renforcée par les nombreux témoignages d'occupation humaine sur les territoires avoisinants,.

Moyen Âge

Sceau de Foulques Nerra.

L'histoire de Montrésor commence avec les premières mentions du fief dans les textes. C'est ainsi qu'en 887, un seigneur de Montrésor fait partie de l'escorte qui, dirigée par Ingelger, accompagne les reliques de saint Martin à leur retour d'Auxerre, où elles ont été mises à l'abri des raids normands sur la Touraine. Le nom de ce seigneur est inconnu, mais sa participation à une telle escorte témoigne en tout cas de sa notoriété et de l'importance de son fief. Pour le remercier de cet engagement, les chanoines du chapitre martinien lui font don du fief de Pozay, que certains historiens proposent d’identifier à La Roche-Posay. En 1005, d'Anjou dit Foulques Nerra et dont la maison possède de nombreuses terres en Touraine, confie à Roger, dit le Petit-Diable, cité comme seigneur de Montrésor, la garde de la forteresse de Montrichard, qu'il a récemment bâtie, et, pendant la première moitié du Lisois d'Amboise, autre fidèle compagnon de Foulques, guerroient dans une grande partie de la Touraine. C'est à Foulques Nerra qu'est également attribuée la construction de la première forteresse de Montrésor, dont il ne reste presque aucun vestige. Toutefois, les contours géographiques de la seigneurie de Montrésor à cette époque restent mal connus.

Montrésor parvient ensuite entre les mains d' d'Angleterre, également comte d'Anjou, mais la seigneurie est reprise par Philippe Auguste en 1188. Plusieurs seigneurs se succèdent ensuite à Montrésor, appartenant aux familles de Palluau et de Chauvigny. C'est probablement vers cette époque qu'une chapelle, dédiée à Notre-Dame-de-Lorette, est construite à l'ouest du château. La coexistence de puissants propriétaires terriens, seigneurs et abbayes, est souvent source de contentieux, d'autant plus que les abbayes, en raison de l'immunité qui leur est accordée par l'évêque ou par le pape, échappent à la justice du seigneur. C'est pourquoi dès 1267 Geoffroy de Palluau, châtelain de Montrésor, et les religieux de l'abbaye Saint-Sauveur de Villeloin choisissent d'un commun accord les instances chargées de régler leurs éventuels différends. Ce « comité d'arbitrage », en 1283, se prononce d'ailleurs en défaveur de Geoffroy de Palluau, contraint de retirer « les forches et le trépié et la joustice » qu'il avait installés sur une terre appartenant à Villeloin.

Blason de Jean V de Bueil.

C'est à la fin du famille de Bueil grâce à Jean IV de Bueil, grand Maître des arbalétriers de France qui entreprend en 1395 la reconstruction du château et l'entoure d'une double courtine défendue par des tours et des portes fortifiées. Les comptes de Jean IV pour l'année 1396-1397 mentionnent « la despense de pain sans vin de 206 charretiers, chacun à deux bœufs, qui ont amené la pierre [utilisée pour la construction du château]. » C'est dire l'importance des travaux engagés. C'est dans ce château qu'en 1433 est emprisonné de La Trémoille, ancien favori de tombé en disgrâce auprès du roi et capturé par , successeur de son père Jean IV à la tête de la seigneurie de Montrésor.

En 1464 a lieu un échange entre les religieux de Villeloin et un particulier pour « 10 boisselées de terres situées près le pont de Montrésor », attestant de l'existence de cet ouvrage de franchissement sur l'Indrois, dont la date de construction n'est pas précisée.

Époque moderne

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Diane de Poitiers.

Le personnage marquant de la fin du Imbert de Batarnay, à l'origine du renouveau architectural de Montrésor. Différentes orthographes existent pour son prénom (Imbert ou Ymbert) comme pour son patronyme (Batarnay, Bastarnay ou Basternay). Les anciens châtelains, couverts de dettes, ne peuvent s'opposer à la saisie de leurs biens par les créanciers. Imbert de Batarnay, au nombre de ces derniers, fait valoir une forme de droit de préemption et rachète la châtellenie. Un décret paru en 1493 officialise cet achat pour la somme de 6 800 livres tournois. Déjà propriétaire du château-forteresse de Bridoré, la construction d'un nouveau château à Montrésor lui est attribuée, dans la première moitié du . C'est également lui qui en 1521 entame la construction de la collégiale de Montrésor — il a dans un premier temps envisagé cette construction à Bridoré — et la dote « d'un collège de cinq chanoines prébendés tenus d'y chanter quotidiennement à notes une grande messe et les heures canoniales, avec deux jeunes enfants instruits à lire et à chanter » ; le nombre des chanoines sera rapidement porté à douze. Imbert souhaite faire de cette collégiale la sépulture de sa famille, mais il ne voit pas la fin des travaux car il meurt en 1523 et est inhumé dans le chœur de l'église en construction dont l'achèvement n'intervient qu'en 1541. Isabeau de Savoie, sa belle-fille, autorise en 1683 l'inhumation des habitants de Montrésor dans l'église collégiale, « à condition que le revenu qui en proviendra sera employé aux réparations de ladite église ». Imbert de Batarnay est le grand-père maternel de Diane de Poitiers.

La Renaissance se manifeste dans la vie courante comme dans l'architecture : dès le , sur autorisation de l'abbé de Villeloin, une école est ouverte à Montrésor. Avec — premier roi de France de la branche des Valois-Angoulême — et ses successeurs toutefois, la monarchie s'éloigne de la vallée de la Loire ; l'impact est direct sur Montrésor, que ses châtelains, comme Anne de Joyeuse, mignon d' et arrière-arrière-petit-fils d'Imbert de Batarnay, négligent.

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Au maison en maison, étant même la propriété, pendant quelques années vers 1675, de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV. Nouveau motif de discorde entre châtelains et religieux, Michel de Marolles, abbé de Villeloin, prononce en 1627 l'exemption de dîme pour la chapelle castrale et ses héritages, relevant du patronage de Vilelloin ; il confirme ainsi une décision de l'un de ses prédécesseurs vers 1585.

Claude de Bourdeille, vers 1640, prend le titre de comte de Montrésor, tout comme ses successeurs, mais l'érection de la châtellenie en comté semble très discutable. C'est au Hôtel-Dieu muni de trois pièces, l'une pour les hommes, l'autre pour les femmes et la dernière réservée au personnel soignant.

Le tombeau des Batarnay restauré.

Jusqu'au et son accession au titre de paroisse, le territoire de Montrésor est un lieu-dit de Beaumont-Village appelé Beaumont-Ville, le nom de Montrésor étant réservé au château et à la seigneurie,. La création de cette paroisse s'accompagne d'une compensation financière due par le nouveau curé de Montrésor à son collègue de Beaumont-Village, à titre de dédommagement. La construction de la halle aux laines à la même époque, propre à accueillir marchés et foires, semble, au moins en partie, résulter de la volonté de la paroisse de se doter d’équipements lui permettant d’asseoir son indépendance vis-à-vis de sa voisine. La commune de Montrésor est créée dans le cadre de la loi du . C'est également pendant la Révolution française que l'église de Montrésor subit ses dommages les plus graves : deux de ses quatre cloches sont détruites et les statues de sa façade sont mutilées. Le tombeau des Batarnay installé dans le chœur de l'église est dévasté ; les gisants et les statues le décorant, laissées sur place, sont récupérés et cachés dans une crypte. Lorsqu'il est saisi comme bien national en , le château de Montrésor est la propriété indivise de plusieurs membres de la famille de Beauvilliers. Le 26 thermidor an III (), le nouveau propriétaire du château de Montrésor demande si son château doit être considéré comme un château-fort, et à ce titre démoli, et qui prend alors en charge les frais de démolition.

Époque contemporaine

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Sous le premier Empire, la fabrication et le commerce de draps sont florissants à Montrésor. Des troupeaux de moutons, à Montrésor et dans les communes alentour, fournissent la laine cardée dans des moulins à foulon actionnés par l'Indrois puis tissée sur place pour la fabrication d'étoffes de drap et de serge. Près de 150 personnes sont alors employées pour cette activité. Une halle aux draps est consacrée au stockage et à la vente des étoffes.

Le famille Bonaparte est un émigré polonais qui a quitté son pays natal en 1844 après une carrière dans l'armée du tsar . C'est en fait sa mère, Rose Branicka, héritière de la famille Potocki, qui a acheté pour son fils aîné, condamné par contumace par les Russes à l'exil sibérien, le château de Montrésor et quelque 2 000 hectares de terres environnantes pour la somme de 1 200 000 . Cette vente, qui a lieu le , est ainsi commentée par Victor Le Febvre, avocat, propriétaire à Genillé mais surtout républicain convaincu, ennemi farouche des Bonaparte et polémiste :

« En haut, le progrès s'est borné à remplacer le Bandit par le Courtisan ; le Courtisan par le Valet ; le noble par le noble ; et l'indigène noble aux prétentions à brassarts, par le noble exotique, aux habitudes de knouts-russes. »

Le Petit Salon du château de Montrésor, réaménagé par Xavier Branicki.

À côté de ce jugement sévère, Xavier Branicki tient une place importante dans la vie de Montrésor ; son implication dans la vie communale s'inscrit dans la durée alors que, depuis le début du  ; il conserve cette charge jusqu'en 1870. Mort en 1879 à Assiout (Égypte), il repose dans le cimetière de Montrésor installé sur un terrain dont il avait lui-même fait don à la commune en 1863 peu après le décès de sa mère pour qu'elle puisse y être inhumée.

Depuis le milieu du concédée à la compagnie de chemins de fer départementaux, relie Montrésor à Ligueil en passant par Loches. Le choix du tracé n'est arrêté qu'après d'âpres discussions entre les communes qui veulent accueillir cette ligne nouvelle, et la gare, ainsi que les voies, prennent place sur des terrains nus rachetés en 1887 à Chemillé-sur-Indrois. En 1907, la ligne est prolongée de Montrésor à Écueillé, où passe également le Chemin de fer du Blanc-Argent. Si l’arrivée du chemin est l’occasion d’améliorer certains services communaux, comme la distribution du courrier, la ligne ne connaît jamais, sauf à la fin des années 1930, qu’un trafic réduit pour les marchandises.

La guerre de 1870 se fait sentir jusqu'à Montrésor : il faut loger 700 soldats prussiens en , puis plus de 850 autres au mois de mars.

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Monument aux morts de Montrésor.

Dans le cadre des grandes manœuvres du Centre de 1908, la mairie de Montrésor accueille le quartier général des grandes manœuvres les 16 et .

La Première Guerre mondiale fait 30 victimes dans la population de Montrésor — un habitant sur vingt sur la base du recensement de 1911 —, morts au combat en France ou en Belgique. C'est dans le courant de l'année 1920 que survient un événement majeur à l'échelle locale : l'alimentation en électricité de Montrésor à partir d'une petite centrale hydro-électrique établie dans un ancien moulin sur l'Indrois. Ce moulin était déjà mentionné en 1218 dans une charte en tant que propriété de l'abbaye de Villeloin.

Après la signature de l'armistice du 22 juin 1940, des soldats du  régiment d'infanterie, chargés de surveiller la ligne de démarcation qui passe à environ 22 km plus à l'ouest, campent à Montrésor. L'instauration du service du travail obligatoire (STO) par le régime de Vichy le est loin de faire l'unanimité. Nombreux sont les jeunes qui fuient pour y échapper, certains s'enrôlant dans des maquis de la Résistance. C'est le cas à Montrésor où la proximité des massifs boisés de la forêt de Loches permet aux maquis de se cacher. Les gendarmes de Montrésor, chargés par les autorités de rechercher et d'arrêter les réfractaires, les recherchent en effet, mais c'est pour les prévenir de leur arrestation imminente et leur donner le temps de se mettre à l'abri. Ce comportement leur vaut d'être arrêtés le dans une vaste rafle organisée à Loches par les occupants ; plusieurs d'entre eux sont déportés. Huit Montrésoriens perdent la vie au cours de la Seconde Guerre mondiale, trois sur les champs de bataille et cinq résistants en déportation, dont quatre gendarmes pris dans la rafle du ,. Les châtelains de Montrésor participent, en 1944, à l'équipement de l'un des deux plus importants maquis opérant dans la région en lui offrant une voiture neuve — le véhicule est incendié dès le lendemain au cours d'une opération du maquis — et la comtesse Anne Potocka elle-même est membre du réseau franco-polonais de Résistance F2.

L'importance et la richesse du patrimoine bâti de la commune font que, par arrêté du et dans le cadre de la , la totalité du « village de Montrésor » fait l'objet d'une inscription à l'inventaire des sites « dont la conservation présente un intérêt général ».

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Ancienne échoppe de cordonnier.

Le château de Montrésor continue d’être habité par les descendants de la famille Branicki, par alliance la famille noble polonaise des Rey, eux-mêmes descendants du chroniqueur et poète, Mikołaj Rey (1505-1569) ; certains des plus anciens habitants de Montrésor, ayant parfois travaillé au château, continuent de montrer un fort attachement à cette famille qui a longtemps fait vivre le village. D'autres, dans la génération de leurs enfants, y voient encore les persistances d'une forme de « hiérarchie sociale ». Pour les plus jeunes, enfin, la présence des châtelains, vivant de la vie du village, est un des éléments constitutifs du « tableau villageois ».

Montrésor classé parmi Les Plus Beaux Villages de France.

Dès le milieu des années 1960, et le phénomène s'est accéléré depuis une quinzaine d'années, le village a mis à profit ses spécificités — la légende de sa création, son château, à l’écart des plus célèbres destinations touristiques de la vallée de la Loire, ses liens particuliers avec la Pologne — pour adapter son cadre de vie et son économie au tourisme. L’implication des habitants au développement touristique de leur village est souvent le résultat d’un besoin de stabilité économique, plus sensible chez les nouveaux arrivants. Néanmoins, si certains, parmi ces derniers, ont tenté en s’installant à Montrésor d'y créer des petites entreprises (épicerie, restaurant…), ils ont vite renoncé à leurs projets pour trouver un emploi à proximité, tout en continuant à habiter sur place. Au début des années 1980, la création de la base de loisirs nautiques sur la commune voisine de Chemillé-sur-Indrois a eu un effet bénéfique sur le développement du tourisme montrésorien. Montrésor et Chemillé-sur-Indrois ont d'ailleurs uni leurs ressources et leurs moyens pour obtenir collégialement le label touristique Station verte.

Cette orientation revendiquée se traduit par l'adhésion de Montrésor à l'association des Plus Beaux Villages de France, comme 155 autres communes françaises, par le tournage à Montrésor, en 2011, d'un épisode de l'émission de télévision de docufiction Une semaine sans les femmes diffusée sur France 2 (3,5 millions de téléspectateurs), par le choix de Montrésor comme destination dégustation le pour le run motos 2013 organisé par l'American Tours Festival et par la participation de Montrésor à l'édition 2015 du concours Le Village préféré des Français, sur France 2, aux côtés de 21 autres villages français. Ce concours, à l'issue duquel Montrésor a obtenu la deuxième place, et sa couverture médiatique ont eu un impact important sur la fréquentation touristique du village, avec 32 % de visiteurs supplémentaires en par rapport au même mois de l'année précédente selon l'office du tourisme.

Quelques dates de l'histoire de Montrésor.


Quelques dates de l'histoire de France et de la Touraine - Histoire politique de Montrésor - Histoire architecturale de Montrésor


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Héraldique

Blason
D'azur à dix besants d'or ordonnés 4, 3, 2 et 1.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
Alias du blason de Montrésor
D'azur semé de besants d'or.
  1. «  », sur armorialdefrance.fr.

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Montrésor dans la littérature

Découvrez les informations sur Montrésor dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.

1838 autres localités pour Centre-Val de Loire

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