Oletta

Localisation

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Oletta : descriptif

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Oletta

Oletta est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse

Elle appartient à l'ancienne piève d'Oletta dont elle était le chef-lieu, dans le Nebbio.

Géographie

Localisation

La commune est située au centre-est du Nebbio. C'est l'une des quatorze communes composant le canton de Biguglia-Nebbio.

Rose des vents Saint-Florent Poggio-d'Oletta Furiani Rose des vents
Rapale N Biguglia
O    Oletta    E
S
Rapale Olmeta-di-Tuda

Géologie et relief

Vue du village depuis le couvent Saint-François.

La commune est appuyée à la dorsale du Cap Corse, la chaîne de montagne de la Serra qui se prolonge au sud via Teghime, le Lancone et le massif de Stella, avec le massif du San Petrone. Elle fait partie de la Corse schisteuse au nord-est de l'île appelée encore « l'en deçà des monts ». La ligne de crête orientale qui domine le village lui appartient. S'y trouve le plus haut sommet de la commune : Cime du Zuccarello (955 canton de la Conca-d'Oro.

Au nord-est de la commune, sont des collines calcaires aux sommets arrondis de la Serra di Agliastrello et du Monte Silva Mala. Elles se trouvent en bout des remarquables falaises blanches érodées de la zone géologique sédimentaire du secondaire barrant le côté oriental de Saint-Florent.

Limites territoriales

Les limites de son territoire sont représentées :

  • à l'est, par une ligne longeant les flancs orientaux de Cime du Zuccarello, passant au-dessus du village de Biguglia, démarrant à l'est du mont Sant Antonio (770 m), passant par Bocca di U Sambuccu (573 m) et Monte Alzitano (669 m) ;
  • au sud, par une ligne qui la sépare d'Olmeta-di-Tuda, d'abord ligne de crête partant du Monte Alzitano, passant par les Pointe des Trovelli (705 Aliso, touchant les berges méridionales du lac de Padula ;
  • à l'ouest, par une ligne qui la sépare de Rapale, descendant le cours de l'Aliso sur environ 1,5 km, allant ensuite au nord sur la Punta Pizzolaccia (153 m), traversant l'Aliso, passant au nord de la colline de Chioso Vecchio (162 m) ;
  • au nord, la ligne qui la sépare de Saint-Florent, repart vers l'Aliso, la traverse et passe entre les collines de Chioso Vescovo jusqu'à la Serra di Agliastretto (148 Poggio-d'Oletta se définit par une ligne orientée sud-est, longeant les crêtes de basses collines passant par la Monte Magna (233 m), avant de passer entre les deux villages d'Oletta et de Poggio-d'Oletta, puis au nord du Monte Cannaje (665 m) pour finir au mont Sant Antonio.

Hydrographie

Lac de Padula.

Le réseau hydrographique est dense, comportant un faisceau de petits cours d'eau quelquefois capricieux, alimentant soit directement la rivière Aliso, soit d'abord le lac de barrage de Padula.

  • L'Aliso traverse la commune dans sa partie plaine sur plus de trois kilomètres. Il y est principalement alimenté par le ruisseau de Loto. Celui-ci, qui prend sa source à 920 m sour Cime du Zuccarello, est lui-même alimenté par le ruisseau de Lenza Longa lequel arrose le village d'Oletta, à sa confluence avec l'Aliso.
  • Le lac de Padula est alimenté par plusieurs petits cours d'eau qui prennent naissance sous le village, les deux principaux étant le ruisseau de Vitte et le ruisseau de Vomera. Son déversoir est le ruisseau de Furmicaiola, qui se jette dans le Salinelle, affluent de l'Aliso.

Son bassin versant occupe une superficie de 450 ha et sa capacité est de 1 900 000 m3.

Climat et végétation

La Conca d'Oro, comme tout le Nebbio, bénéficie d'un climat méditerranéen maritime aux écarts thermiques modérés. L'hiver est plus chaud, l'été plus tempéré que dans les microrégions de l'intérieur de l'île. En hiver, l'influence de la mer est très grande ; elle égalise les températures. En montagne, la neige n'est pas toujours présente. L'été le pouvoir rafraîchissant de la montagne est faible, la plaine d'Oletta formant une cuvette retenant l'air chaud.

Les précipitations sont fortes aux printemps et automne, les averses orageuses fréquentes, les nuages poussés par le libeccio, sec, violent, soufflant de l'ouest, souvent mêlé au ponant (punente), autre vent d'ouest. Ces vents sont causes d'incendies fréquents en fin d'été, dévastant un maquis bas, sec, roussi, et laissant des paysages dénudés en dehors des zones accessibles. Quoique le village soit bâti relativement bas (moyenne de 250 chênes verts majoritairement, et de chênes blancs.

Voies de communication et transports

Accès routiers

La D82 est l'axe principal traversant la commune. Cette route relie le rond-point d'Ortale sur la RT 20, à la D81 au rond-point dit du « Pont de Fer » à Saint-Florent via le col de Santo Stefano (Olmeta-di-Tuda) et les villages de Olmeta-di-Tuda et d'Oletta.

Du village partent deux routes :

  • la D38 qui rejoint la D81 au col de Teghime, passant par Poggio-d'Oletta. Sur le haut du village, la D38 est doublée par la D138.
  • la D238 conduisant à Saint-Florent en passant par la chapelle ruinée de San Quilicu (Poggio-d'Oletta) et la cathédrale du Nebbio à l'entrée de Saint-Florent.
Transports

Le village est peu éloigné des infrastructures ferroviaires, portuaire ou aéroportuaire de Bastia, la métropole départementale. Il n'est desservi par aucun transport en commun. La gare la plus proche est celle de Biguglia, à 15 km.

Il est distant, par route, de :

  • 23 aéroport de Bastia Poretta,
  • 75 aéroport de Calvi-Sainte-Catherine,
  • 149 aéroport d'Ajaccio-Napoléon-Bonaparte,
  • 20 Bastia,
  • 52 L'Île-Rousse,
  • 152 Ajaccio.
  1. [1] ViaMichelin

Toponymie

Le toponyme d'Oletta est peut-être à rapprocher de son pendant pyrénéen : Oulette (graphie moderne oleta). Déjà Xavier Poli faisait beaucoup de rapprochements entre les toponymies corse et pyrénéenne. En occitan, l'ola prononcé oul(o), est un pot en terre, et en toponymie, l'oule est un cirque plus ou moins important : Oulettes d'Ossoue, Oulettes de Gaube, Oule du Marboré (toponyme ancien du cirque de Gavarnie). Voir La vie des hommes de la montagne des Pyrénées racontée par la toponymie, Oulo de Gavàrnio, Saint-Victor-des-Oules, l'Eau d'Olle dans le Dauphiné.

Il faut cependant noter que Mgr Rodié, évêque d'Ajaccio, dans son Petit Dictionnaire des noms de lieux corses (sans date) penche pour une étymologie différente et indique (p. 44) : « Oletta, c[ommune]., toscan Oleto, plantation d'oliviers (Bottiglione, Elementi prelatini nella toponomastica Corsa p. 15 ; Pieri, Toponomastica della valle dett'Arno, p. 240). »

  1. Xavier Poli in La Corse dans l'Antiquité et dans le Haut Moyen Âge p. 24)

Histoire

Antiquité

L'ancien pays du Nebbio était occupé par les Cilebenses (Nibolensii ?), l'une des douze nations pour la plupart autochtones qui, selon Ptolémée, habitaient La Corse. Ptolémée mentionnait aussi Oletta comme étant une civitas, un oppidum.

Moyen Âge

Les chroniqueurs parlent de l'existence de la ville romaine de Cersunum à un kilomètre à l'ouest de l'actuelle cité de Saint-Florent, au débouché de la plaine d'Oletta sur le golfe de Saint-Florent. Cersunum et Ostricon étaient les principales civitates du Nebbio. Cersum oppidum (variantes : Cersunum, Cersi). « Fuit ubi postea Nebbium, » dit Baudrand.

Un des cinq évêques de la Corse avait sa résidence à Cersunum, cathédrale de Nebbio. La cathédrale des anciens évêques du Nebbio existe encore, à deux kilomètres de Saint-Florent. La date de sa construction demeure incertaine, au XIIe siècle, entre 1125 et 1140.

Oletta deviendra le centre d'une pieve. L'actuelle église paroissiale Sant'Andria a été bâtie à l'emplacement de l'ancienne église romane piévane dont elle a conservé quelques éléments sur sa façade.

Temps modernes

Au .

Oletta dans la Grande Révolte des Corses 1729 - 1769

Au Gênes, Sardaigne) intervenir en Corse, Oletta a été le théâtre d'évènements politiques et militaires, et nombre de ses habitants ont pris une part active dans le conflit opposant les Corses aux Génois. Dès les premières heures, avec ceux de nombreuses communautés de l'île, ils sont entrés en lutte armée contre l'occupant. En voici quelques faits extraits de la chronologie écrite par A-D. Monti en 1979 :

Dans l'incapacité de réprimer la rébellion, les Génois font d'abord appel à l'Empereur d'Allemagne.

  • 1731 10 août, Wachtendonck à la tête de troupes allemandes débarquent à Bastia, et avec lui, Camille Doria, nouveau commissaire général. Le 4 août, Doria publie un édit du doge et des assemblées qui accorde le pardon général aux Corses à condition qu'ils rejoignent leurs foyers, qu'ils remettent les armes avant 15 jours et qu'ils restituent le fort de San Fiurenzu et la tour de Mortella. Sont exclus du pardon :
    • 1. Andria Ceccaldi, Luigi Giafferi, Ghjanfrancescu Lusinchi, Carlu Francescu Alessandrini, de Canari, Pier'Simone Ginestra (chancelier de l'évêque de Sagone, originaire d'Oletta), Ghjuvan Tumasgiu Giuliani, de Muru, et Simone Fabiani, de Santa Riparata di Balagna ; il est offert une prime de 2000 écus d'argent pour le meurtre de l'un d'eux, ou 2500 pour sa capture.
    • 2. Les communautés suivantes : Olmeta di Tuda et Oletta, Loretu et U Viscuvatu, Talasani, A Porta et Ficaghja, Carchetu et Pedicroce, Castinetu et Merusaglia, Nuceta, Ruspigliani et I Gatti di Vivariu, Bustanicu, Corscia et Calacuccia, Palasca et Spiluncatu, Muru, Santa Riparata di Balagna, Zicavu, Bastelica, Centuri et Mursiglia
  • 1732 le 15 avril. Rédaction d'une Lettera di un Corso a un amico nazionale abitante in terra ferma, attribuée au chanoine Ghjuliu Matteu Natali (originaire d'Oletta, il fut plus tard évêque de Tivoli et auditeur du cardinal Ferroni), imprimée et distribuée sur le continent italien, et qui est destinée à réfuter les contrevérités publiées par les Génois.

Wachtendonck et les dernières troupes allemandes quittent la Corse au début de juin 1733.

  • 1746 le 7 septembre. Les Génois, vaincus, ouvrent leur ville aux troupes autrichiennes. La capitulation a été signée la veille. La République, taxée à 24 millions de livres, est complètement ruinée. Les Autrichiens libèrent Antone et Nicolò Rivarola, fils de Dumenicu, originaires du village, dans les prisons génoises depuis plus d'un an. Antone, étudiant à Sienne, était venu à Oletta pour y chercher son frère. Ils furent faits prisonniers, sur un petit bateau toscan avec patente anglaise qui les ramenait à Livourne.
  • 1749 le 6 mai. À Oletta, le marquis de Cursay, colonel du régiment de Tournaisis, réunit les quinze députés et un procureur par pieve. Il réaffirme que la Corse doit se soumettre à la république et promet un règlement avantageux.
  • 1751 le 1er août. À Oletta, Chauvelin préside une assemblée des députés et procureurs des pieve. Dans son discours d'ouverture, il menace de retirer les troupes françaises si les Corses refusent le règlement que l'on est en train d'établir à Gênes et que la générosité du roi de France essaie de rendre favorable aux Corses. Les délégués signent un acte de soumission à la République, leur souveraine, qui sera présenté au commissaire Grimaldi, à Bastia, par quatre députés : l'abbé d'Olmetu, Francescu Graziani de Cassanu, Ghjuvan Teseu di a Brocca et Orsu Santu Casale d'Olmeta.
  • 1753 - 16 février. La commission itinérante est à Oletta. Elle ordonne à Ghjiseppu Mari Pietrasanta, lieutenant de la République à Ruglianu, d'évacuer le Capicorsu. Pietrasanta se retire à Bastia.
  • 1755 - 5 novembre. G.G. Grimaldi, qui vient de prendre le commandement de San Fiurenzu, interdit l'accès de la ville aux habitants du Nebbiu, ainsi que tout commerce entre le préside et la province.

Le 8 novembre, le gouvernement corse, ayant constaté la tiédeur des populations du Nebbiu à combattre les Génois, commande la mobilisation des gens en armes et les convoque pour le lendemain au couvent de Muratu. Sont exclus de cet ordre les gens d'Oletta, Poghju et Barbaghju qui résistent vaillamment au harcèlement des troupes de Grimaldi. Dans la nuit du 23 décembre, Grimaldi fait mettre le feu aux moulins d'Oletta. Les patriotes arrivent trop tard pour empêcher l'incendie mais tuent plusieurs soldats parmi lesquels le capitaine Baccicalupo, bras droit de Grimaldi.

  • 1768 - 14 septembre. Les Français, qui avaient conquis tout le Nebbiu, s'étaient installés solidement à Santu Niculaiu. À 5 heures du matin, 4 000 Corses attaquent le Camp. La bataille fait rage jusqu'à 3 heures de l'après-midi. Pendant ce temps, les Nationaux s'emparent de Muratu et menacent de couper les troupes françaises sur leurs arrières. À 10 heures du soir, Grandmaison, qui a perdu beaucoup de soldats et plusieurs officiers, lève le camp et se retire sur Oletta, abandonnant une partie des équipages et l'hôpital ambulant.

Le 17 septembre, Grandmaison opère une sortie victorieuse contre les Corses qui harcelaient son Q.G. d'Oletta. Le 9 novembre, les troupes françaises ont terminé leur installation dans les quartiers d'hiver ; elles occupent le Capicorsu, Bastia, et Biguglia, San Fiurenzu et Oletta, et communiquent entre elles par une chaîne de redoutes. Les postes avancés des Corses sont à Borgu, Lucciana, Muratu, Rapale, Vallecalle et Olmeta.

  • 1769 - 13 février. L'abbé Francescu Antone Saliceti, ses parents et ses amis quittent Oletta occupé par les soldats de M. d'Arcambal. Ils avaient promis à Paoli de faciliter, de l'intérieur, l'attaque du village, mais le Général venait de changer d'objectif. Leur projet est aussitôt découvert et on procède à des arrestations.

Le 5 mars. Marbeuf commet M. de Pujol pour instruire le procès des habitants d'Oletta arrêtés pour crime de trahison. Le 22 avril. Ordonnance royal commettant Chardon pour instruire et juger le procès de la " conspiration " d'Oletta. Le Paoli a établi son Q.G. à Muratu et a fait occuper par ses milices les hauteurs de Tenda qui contrôlent les vallées de l'Alisu, l'Ostriconi et le Golu.

Oletta française
  • 1768 - Avec la cession de la Corse par les Génois, l'île passe sous administration française. La pieve d'Oletta prend le nom de pieve di Tuda.
  • 1789 - La Corse fait partie du royaume de France.
  • 1790 - Avec la Révolution française est créé le département de Corse, puis en 1793, celui de El Golo (l'actuelle Haute-Corse).
  • 1793 - La commune portait le nom d'Oletta. La pieve de Tuda devient le canton de Tuda.
  • 1801 - La commune garde le nom d'Oletta. Le canton de Tuda reste canton de Tuda.
  • 1828 - Le canton de Tuda prend le nom de canton d'Oletta.

Époque contemporaine

  • 1954 - la commune d'Oletta comptait 1 018 habitants. Elle était le chef-lieu du canton d'Oletta composé avec les communes d'Oletta, Olmeta-di-Tuda, Poggio-d'Oletta et Vallecalle.
  • 1973 - Les anciens cantons d'Oletta et de Saint-Florent fusionnent pour créer le nouveau canton de la Conca-d'Oro. Oletta en devient le chef-lieu.
  1. [1] Xavier Poli - La Corse dans l'Antiquité et le haut Moyen Âge, Librairie Albert Fontemoing 1907 p. 131.
  2. Geographia ordine litterarum disposita, Paris, 1671
  3. Éléments pour un dictionnaire des noms propres Corse A-D. Monti
  4. La Grande révolte des Corses contre les Génois 1729-1769 A-D Monti ADECEC 1979
  5. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini

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Oletta dans la littérature

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