Volpajola
Localisation
Volpajola : descriptif
- Volpajola
Volpajola est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse
Le village appartient à la piève de Costiera.
Géographie
Situation
Volpajola est une communauté de l'ancienne piève de Costiera. Cette dernière s'étend en rive gauche du Golo, de Lento à Scolca, constituant l'extrémité sud-occidentale de la Bagnaja (région de Bastia). Le village est perché à une altitude moyenne de 370 mètres sous une ligne de crête dépassant les 1 200 mètres, bâti sous le village de Scolca. La commune appartient au canton d'Alto-di-Casacconi, dans la basse vallée du Golo.
« La piève de Bigorno a douze villages ; l'un des plus connus est Lento, avec son église dédiée à Ste-Marie, qui est, à proprement parler, l'église titulaire de la piève plutôt que toute autre église. Cette piève a de nombreux cours d'eau qui tous vont se jeter dans le Golo ; elle produit des céréales d'excellente qualité, du bétail, de la cire et une certaine quantité de châtaignes. »
— Agostino Giustiniani in Description de la Corse, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Bulletin de la Société des sciences historiques & naturelles de la Corse - 1888 – Tome I p. 50
- Communes limitrophes
Campitello | Scolca | Scolca | ||
Campitello | N | Scolca | ||
O Volpajola E | ||||
S | ||||
Campile | Campile | Prunelli-di-Casacconi |
Géologie et relief
Volpajola se trouve au nord-est de l'île, dans ce que les géologues distinguent ordinairement la Corse orientale où dominent les schistes, par opposition à la Corse occidentale ancienne, constituée pour l'essentiel de roches granitiques.
La commune occupe la partie centrale du flanc sud du chaînon secondaire méridional de la Serra di Tenda. Ce chaînon s'appuie sur le massif de Stella qui se situe dans le prolongement de la dorsale schisteuse du cap Corse (ou la Serra), orientée dans un axe nord-sud.
Le territoire s'étend depuis la ligne de crête septentrionale de plus de 1 200 Golo sur sa rive gauche.
Une étroite plaine alluviale occupe les berges du fleuve.
Hydrographie
Le réseau hydrographique est dense. Parmi les nombreux petits cours d'eau qui se jettent dans le Golo, citons les ruisseaux de Noceto (autre nom ruisseau de Vadella), long de 3,5 , et de Puretello, long de 4,3 qui descendent de part et d'autre du village, et le ruisseau de Fica Bianca, long de 1,1 , tous affluents du Golo.
Ces cours d'eau sont fréquentés par l'Anguille d'Europe ou anguille commune (Anguilla anguilla (Linnaeus, 1758)), une espèce migratrice menacée, inscrite sur les listes rouges nationales.
Climat et végétation
Le flanc de montagne du massif de Stella, sur lequel le village a été bâti ainsi que les autres villages voisins, offre un décor schisteux, gris, avec souvent un rare maquis bas. Hormis quelques chênes-lièges plus résistants au feu, les arbres ont disparu en raison de fréquents et violents incendies qui sévissent dans la vallée du Golo.
Voies de communication et transports
Accès routiers
On accède au village de Volpajola principalement par la route depuis la localité de Barchetta (commune de Volpajola) sur la RN 193, située à cinq kilomètres en contrebas du village. On y arrive également en empruntant la D 7 au lieu-dit Borgo-Revinco (17 km).
Transports
La commune de Volpajola est desservie par les Chemins de fer de Corse avec la gare de Barchetta. Désaffectée depuis le début du siècle, Barchetta est devenu un « arrêt voyageurs » facultatif sur les lignes Bastia-Ajaccio-Bastia et Bastia-Calvi-Bastia. De ce fait, la gare ferroviaire la plus proche est devenue celle de Casamozza, distante de 13 km.
Les port et aéroport les plus proches sont ceux de Bastia, situés respectivement à 37 km et à 19 km.
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- Sandre, « » (consulté le ).
- Sandre, « » (consulté le ).
- Sandre, « » (consulté le ).
- [1] Anguilla anguilla (Linnaeus, 1758) sur le site de l'INPN
Toponymie
Le nom corse de la commune est a Vulpaiola . Ses habitants sont les Vulpaiacci.
Nul ne peut répondre avec certitude, à la question de l'origine de Volpajola. « Il n'y a pas plus de renards ici qu'ailleurs », lancent amusés les habitants qui ont néanmoins leur petite idée sur l'étymologie que l'on privilégie sur les hauteurs. « Notre nom vient de « valle di l'oliu » car la commune a toujours été réputée pour sa production d'huile d'olive ».
- Corsematin.com publié le 15 juillet 2010
Histoire
Antiquité
La Corse était peuplée de plusieurs nations dont la plus connue était les Vanacini qui occupaient tout le Cap Corse. Les Licnini (Casacconi ?) établis au sud des Cilebenses et à l'ouest des Mariani occupaient le bassin moyen du Golo. Maîtres des pays de Casacconi et d'Ampugnani, ils ont dû être refoulés vers la montagne, peuplant les cantons de Caccia et du Niolo.
Moyen Âge
Au siècle, après avoir achevé la reconquête de l'île qui était occupée par les Sarrasins, le comte Ugo Colonna accorda à Amondo Nasica, Avoglino (Giovellina) avec tout le bassin du Golo ; Amondo donna son nom à la lignée des Amondaschi. À ceux-ci obéissaient tous les pays situés sur les deux rives du Golo.
Amondino, leur chef, se rendit fort et puissant, passa dans le territoire de Cinarca, et dépouilla de leurs châteaux les seigneurs de la Catena et de Giunepro. Il se rendit maître ensuite de la piève de Vico, puis dans le Deçà des Monts, des pièves de Venaco et de Talcini. Plus tard, il enleva par la force des armes la Canonica de Mariana et une partie de la Casinca, et engagea contre Alberto de Loreto une lutte très longue pour s'étendre jusqu'à Lavasina. Mais Amondino vint à mourir ; sa famille devint la proie de la discorde ; une partie de ses membres resta à Supietra, leur résidence principale ; l'autre partie construisit un château à Ferlaia di Casacconi. Ceux de Supietra prirent à leur tour les armes les uns contre les autres ; le parti le plus faible passa à Giovellina et éleva un château à Serravalle. Mettant à profit leurs discordes, les populations soumises commencèrent à se révolter. Les membres d'une famille de la piève de Bigorno qui avait pris de l'importance, se fortifièrent à Lento ; et se faisant gentilshommes, ils substituèrent dans cette piève leur autorité à celle des Amondaschi.
Au Giovanni de Bagnaggia, auquel les habitants donnèrent spontanément le titre de seigneur dans une assemblée générale qu'ils tinrent à Ficareto ; aussi ce territoire s'appela-t-il longtemps après terra Bagnaninca.
- 1417 - Les évêques de Mariana et d'Aléria préparaient de nouveaux troubles. Ils allèrent au bout de huit jours à Volpajola di Bigorno tenir une conférence avec le Chanoine et Luciano, fils de Deodato de Casta, avec la famille de la Corbaja de Balagne, et Aldobranduculo de Campocasso, et mirent sur pied des artisans si nombreux qu'ils terrifièrent leurs ennemis et s'emparèrent, presque sans coup férir, du château de Brando, qu'ils remirent aux mains de Matteo Gentile, son seigneur légitime. Mais tout rentra dans l'ordre avec l'arrivée des secours envoyés par Gênes.
Temps modernes
- 1551 : Sampiero Corso occupe la Corse avec les Turcs pour le compte de la France.
Dans les combats que se livrèrent les troupes françaises du général De Thermes ayant sous ses ordres également des officiers corses dont le colonel général du régiment Royal-Corse Sampiero d'Ornano dit Sampiero Corso, et les troupes génoises sur l'île, Volpajola a été le théâtre de faits sanglants.
- 1564 - Stefano D'Oria, seigneur de Dolce-Acqua, est envoyé par la Signoria de Gênes, en Corse avec le titre de commandant général des troupes génoises. Il partit avec sa compagnie sur une galère et débarqua à San Fiorenzo le .
« Pendant que Stefano se trouvait à Borgo avec ses troupes, il fut informé que les Corses se concentraient à Volpajola pour l'arrêter, parce qu'ils pensaient que l'armée génoise passerait de ce côté pour aller secourir le château de Corte. Les chefs corses qui se trouvaient à Volpajola étaient Achille de Campocasso et Napoleone de Santa Lucia. D'Oria envoya contre eux Cammillo Cavallo, mestre de camp pour les Génois en Corse, et Giovan Bianco qu'il venait de créer capitaine d'une compagnie, avec des forces imposantes. Après avoir escarmouché pendant longtemps, les Corses, qui n'avaient pas eu le temps de se rallier, ne purent résister à un ennemi supérieur en nombre et durent se retirer ; ils abandonnèrent le village qui fut brûlé par les soldats génois. »
— Anton Pietro Filippini in Chronique, traduction de l'Abbé Letteron in Histoire de la Corse - Tome 3 p. 83
Parmi les capitaines envoyés en Corse, il y avait Niccolò de' Negri, nommé commandant de toutes les troupes d'infanterie. Se trouvant à Borgo, bien approvisionné en infanterie, cavalerie, armes et munitions, il commença à faire marcher ses troupes du côté de la piève de Caccia où Sampiero l'attendait. Arrivé à la Volpajola, il voulut y passer la nuit. Il manda donc Murazzano, podestat de ce village, pour qu'il fît préparer des logements. Mais le podestat eut beau faire tous ses efforts, le village était trop petit pour contenir tant de monde. Niccolò trouvant que le podestat montrait trop de lenteur, ne put maîtriser sa colère et s'oublia jusqu'à lui donner un soufflet. Il paya plus tard cet affront, de sa propre vie. À la fin, reconnaissant que le village était trop petit pour loger tant de compagnies, il ordonna à son armée tout entière de se remettre en marche pour aller loger à Valle-di-Rostino, village voisin de la Volpajola. Les troupes génoises avaient pris la direction de Caccia et avaient continué leur marche en longeant toujours le fleuve du Golo. Elles arrivèrent le soir même à l'église de l'Annunziata, à moins d'un mille de Pietrera. Elles y passèrent la nuit.
Le lendemain matin, les Génois ayant reconnu que les partisans de Sampiero étaient beaucoup plus nombreux qu'ils ne se l'étaient imaginé, et se trouvant sans vivres dans un pays où il n'y avait que des ennemis, résolurent de rebrousser chemin. L'armée génoise battait sa retraite et descendit à Ponte alla Leccia où se trouve la route qu'elle devait prendre pour aller à Corte ou retourner à Borgo. « La déroute de ces derniers fut telle que, de Ponte alla Leccia jusqu'à la Volpajola, ils furent poursuivis sans relâche dans ces passages difficiles. Le carnage fut horrible ; en dehors des compagnies de cavalerie légère, il ne s'échappa guère qu'une cinquantaine d'hommes. Tous les autres furent tués, blessés ou faits prisonniers ».
Niccolò de' Negri périt à Santa Catarina. Monté en croupe derrière Piero' Andrea de Casta, il espérait échapper de cette manière, mais il fut tué par Murazzano de la Volpajola qui se vengea ainsi du soufflet que Niccolò lui avait donné la veille, à l'occasion des logements. Le général génois Niccolò de' Negri blessé, se réfugia dans l'église de l'Annonciation où il fut achevé d'une balle par un volontaire corse. Le nombre des morts causés par cette bataille dépassa trois cents. Les prisonniers, après avoir été dépouillés de leurs armes, furent remis en liberté sous la promesse qu'ils s'embarqueraient et ne reviendraient plus en Corse combattre Sampiero.
- 1565 - S'ensuivit une expédition punitive, dirigée par Stefano Doria le nouveau gouverneur nommé par Gênes. Celui-ci envoya tout à coup brûler Lento et Volpajola, avec ce qui restait de la piève de Bigorno.
« Assaillis à l'improviste, ces villages eurent beaucoup à souffrir. Néanmoins, bien qu'il n'y eût pas là de compagnies corses pour les défendre, les habitants de ces pays ne perdirent pas courage. Ils prirent les armes en compagnie d'Achille de Campocasso, qui demeurait en cet endroit depuis qu'il avait quitté Sampiero, et de Ristoruccello de Casta, qui était arrivé par hasard cette nuit même. Ils tuèrent cinq Génois au-dessous de l'église, et préservèrent de l'incendie un grand nombre de maisons. »
— Anton Pietro Filippini in Chronique - Abbé Letteron in Histoire de la Corse - Tome 3
Au début du Bigorno, l'une des 66 pievi qui constituaient la Corse. Bigorno se trouvait dans la juridiction de Bastia et dans le diocèse d’Accia et Mariana (l'évêque avait alors sa résidence à Bastia). Elle comptait 1 060 habitants (150 pour Volpajola), avait douze lieux habités : Scolca, Erbagio, Volpagiola, Campitello, Teggie, S. Marcello, Poggio, Rolla, Ficcagiola, Lento, Trave, e Querceto.
- 1738 - Des troupes du corps expéditionnaire français quittent Golfe-Juan pour la Corse où elles sont débarquées pour les guerres d'indépendance.
- 1739 - , le maréchal de camp Du Rousset de Girenton, sorti de Bastia dans la nuit, fait attaquer la bocca San Ghjacumu et les hauteurs de Tenda et Lento ; M. du Châtel, maréchal de camp, progresse en Balagne où Paulu Maria Paoli fait sa soumission ; le 5 il est à Belgodère ; M. de Larnage, colonel, sort de San Pellegrino et parcourt les pièves de Casinca, Tavagna, Moriani, et Campoloro ; à midi, le lieutenant-général marquis de Maillebois sort de Bastia et va s'installer dans la Costiera (Campitello) où, après Tenda et Bigorno, Lento, tenu par le noble Ghjacintu Paoli de Rostino, capitule le . Des troupes françaises sont logées dans l'église de l'Annonciation.
- 1768 - , après la cession de la Corse à la France par les Génois, l'île passe sous administration militaire française.
- 1789 - La Corse appartient au royaume de France.
- 1790 - , par décret la Corse est partagée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l'Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. Le district est partagé en cantons (ex-pièves), le canton en communes. La piève de Bigorno devient le canton de Bigorno, dans la juridiction royale de Bastia.
- 1790 - , l'île ne forme provisoirement qu'un seul département, celui de Corse.
- 1793 - Le canton de Bigorno devient le canton de Costera. La commune s'appelait Volpajolo. Elle faisait partie du canton de Costera, dans le district de Bastia, dans le département d'El Golo (l'actuelle Haute-Corse).
- 1801, Volpajolo devient Volpajola, dans le canton de Costera, dans l'arrondissement de Bastia, dans le département d'El Golo (l'actuelle Haute-Corse).
- 1811, les deux départements de l'île sont réunifiés pour devenir le département de Corse.
- 1828, le canton de Costera prend le nom de canton de Campitello.
Époque contemporaine
- 1954 - Le canton de Campitello était formé des communes de Bigorno, Campitello, Canavaggia, Lento, Scolca et Volpajola.
- 1973 - Avec la fusion imposée des anciens cantons de Campile et Campitello, est créé le Canton d'Alto-di-Casacconi - chef-lieu Campitello, dans l'arrondissement de Bastia.
- 1975 - Volpajola se retrouve dans le nouveau département de la Haute-Corse, après la partition du département de Corse en deux.
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- Xavier Poli in La Corse dans l’Antiquité et dans le haut Moyen Âge p. 61.
- Giovanni della Grossa in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I
- Anton Pietro Filippini in Chronique, traduction de l'Abbé Letteron in Histoire de la Corse - Tome 3
- Le terme de pieve vient du latin plebs. Il signifiait l'ensemble des familles rassemblées en une même collectivité. Le mot pieve servit à désigner un territoire, une paroisse.
- [1]Francesco Maria Accinelli in L’histoire de la Corse vue par un Génois du XVIIIe siècle - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974
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Héraldique
Blason | D'or à la bande ondée d'azur, accompagnée en chef d'une tête de Maure de sable tortillée d'argent et en pointe d'un renard passant de gueules, au franc-quartier de sinople chargé d'une Vierge à l'Enfant d'argent. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- « », sur armorialdefrance.fr] (consulté le ).
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Volpajola dans la littérature
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