Aullène
Localisation
Aullène : descriptif
- Aullène
Aullène est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse
Le village appartient à la piève de Scopamène dont il est historiquement le chef-lieu, en Alta Rocca.
Géographie
Aullène est un village de montagne de tradition pastorale dont le territoire s'insère dans la partie haute d'une vallée parallèle et méridionale à celle du Taravo.
Situé à 850 mètres d'altitude sur la rive gauche du Chiuvone (en corse Chjuvonu), le village d'Aullène s'enroule autour de deux « pogs » (poghji en corse) dominés par la Punta d'Ariola, un sommet de 1 449 mètres.
L'impétueuse rivière Chjuvonu, surnommé « le fleuve » par les habitants, prend sa source sur le plateau du Coscione, qui marque la frontière nord - nord-est de la commune et longe le village avant de poursuivre sa course vers le sud - sud-ouest en direction de la Rocca et se jeter dans le Rizzanese en dessous de Zoza.
Les lignes de crête, dont le sommet principal Punta di Sistaja culmine à 1 724 mètres, constituent les limites naturelles du village à l'est, au nord et à l'ouest tandis que le col de la Tana borne le territoire au sud - sud-ouest.
Toponymie
En corse, la commune se nomme Auddè (prononcé []).
Communes limitrophes
Argiusta-Moriccio | Olivese | Zicavo | ||
Moca-Croce | N | Serra-di-Scopamène | ||
O Aullène E | ||||
S | ||||
Zérubia | Zérubia | Serra-di-Scopamène |
Voies d'accès et transports
Accès
Bien que situé à l'écart des routes les plus fréquentées du sud de la Corse, le village d'Aullène demeure un important carrefour routier de l'intérieur de l'île, où viennent se croiser les axes Sartène-Corte et Porto-Vecchio-Ajaccio.
Le village est distant, par route, de :
- 20 Petreto-Bicchisano ;
- 22 Sainte-Lucie-de-Tallano ;
- 26 Zicavo ;
- 27 Levie ;
- 31 Fozzano ;
- 34 Sartène ;
- 35 Olmeto ;
- 36 Propriano ;
- 57 Porto-Vecchio ;
- 68 Ajaccio ;
- 70 Conca ;
- 74 Ventiseri ;
- 85 Bonifacio ;
- 88 Aléria ;
- 103 Corte ;
- 109 Vico ;
- 119 Cervione ;
- 160 Bastia ;
- 165 L'Île-Rousse ;
- 170 Saint-Florent ;
- 188 Calvi ;
- 200 Rogliano.
Transports
L'aéroport le plus proche est l'aéroport d'Ajaccio-Napoléon-Bonaparte. Le port de commerce le plus proche est celui de Propriano.
- [1] Itinéraires ViaMichelin
Histoire
Origine du nom du villageOrigine du nom du village
Aullène en français, Audde' en corse.
[l'accent sur le « e » correspond à la marque de la tonique sur une finale et non au « é » français ; en fait on prononce presque au|g|ddè]
Tout d'abord, notons qu'on parle le corse de manière différente selon qu'on se situe dans le diquai (di qua dai monti) ou dans le dilai (di là dai monti). Un test tout simple consiste à demander comment se dit grand-mère et grand-père ; si on vous répond mammone et babbone, vous êtes dans le diquai, si on vous répond minnana et missiavu, vous êtes dans le dilai. De plus, chaque micro-région possède ses indiosyncrasies et particularités phonologiques. Ainsi, en Alta Rocca, situé dans le dilai, le « ll » est fortement dentalisé, ce qui le transforme en un « d » légèrement palatal, d'où l'orthographe moderne de Audde' au lieu du « Aullé », tel qu'on le retrouve par exemple transcrit dans le terrier de la Corse de 1769.
On se perd dans les suppositions élaborées par tous les érudits du village depuis plusieurs lustres quant à l'étymologie du nom « Aullène ».
Parmi les certitudes, on sait que les gens de l'Alta Rocca disent Audde', que les ingénieurs géographes français de la fin du XVIIIe siècle utilisèrent le nom « Aullène », que c'est « aullene » que l'on trouve écrit sur les actes italiens du XVIIe siècle et qu'au XVIe siècle « auguliena » apparaît dans le détail des lieux habités de la pieve de Talla.
Au village, certains ont prétendu que l'origine proviendrait du grec ancien signifiant « carrefour » (mes vieux souvenirs d'étudiante me disent : diodos = endroit où se rencontrent deux routes ; triodos = endroit où se rencontrent trois routes). Soit, mais c'est un peu court quand on se souvient que la croisée des chemins est plutôt récente à Aullène ; de fait, si on est certain de l'antiquité du chemin de Zicavo à Levie via Aullène, si on est également assuré de la jeunesse de la route d'Ajaccio ouverte à la fin du Cargiaca puis vers le Valinco soit aussi importante que celle de Zicavo à Levie via Aullène. Cette théorie se retrouve actuellement ici et là sur le Web et on peut même lire qu'Audde' signifierait « carrefour » en corse ; il serait intéressant de savoir qui, en Alta Rocca, voire ailleurs dans l'île, dit audde' pour cruciuia ou cruciamentu.
Il fut un temps où circulait au village l'histoire que les ingénieurs géographes de la fin du langue corse).
Finalement, il semble tout de même plus juste de partir du terme d'Auguliena relevé sur des textes du milieu du XVIe siècle (voir les recherches d'Antoine-Dominique Monti dans « Éléments pour un dictionnaire des noms propres »).
Alors, Aullène, point de scrutation, poste d'observation ?
C'est une solution tout à fait plausible car elle nous rappelle l'existence de la probable place fortifiée du Sinucello Della Rocca dit « il Giudice di Cinarca ») surveillait et contrôlait les seigneurs voisins.
Le village de la période pisane à nos jours,Le village de la période pisane à nos jours,
Durant la période pisane, Giovanni della Grossa nous apprend qu’au .
Pendant la période génoise, la Corse est divisée en deux parties distinctes,: le Deçà-des- Monts, appelé Terre de la Commune et le Delà-des-Monts, domaine des Cinarcais, appelé Terre des Seigneurs, composé de 5 fiefs : Lecca, Rocca, Istria, Ornano et Bozzi. Les deux premiers étant trop puissants, Gênes s'emploie à les faire disparaitre. Après avoir assassiné Rinuccio della Rocca en 1511, descendant de Sinucello qui avait bâti une place fortifiée à Aullène au de la Rocca, dont fait partie Aullène, est donc transformé en une province dirigée par un lieutenant génois résidant à Sartène. Gênes, qui a peu de troupes en Corse pour maintenir l'ordre et assurer la défense des côtes se tourne vers des principali corses, notables ou gentilshommes. Ces gentilshommes de l'Alta Rocca sont bien connus, certains sont les représentants de lignages féodaux déchus et entendent être agrégés aux Cinarchesi par leur ascendance, d'autres, riches en troupeaux et en terres, comme les Chiaroni, Giudicelli, Lanfranchi, Costantini ou Pietri font figure de notables et sont capables de mobiliser une clientèle tout en étant détenteurs de propriétés, de biens particuliers, sous formes d'enclos, de vignes ou de terres céréalières en plus de troupeaux. Gênes s’appuie alors sur quatre principali dans l’Alta Rocca. À Zonza, Prosperin, ancêtre de la famille Giudicelli ; à Lévie, Orazio, ancêtre de la famille Lanfranchi, dont une partie de la descendance se fixe ensuite à Aullène ; à Quenza Giovan Giacomo , ancêtre de la famille Ettori et à Serra, Giovan Paolo, ancêtre des familles Pandolfi, Rocca Serra, Susini et Vincentelli.
L’équilibre agro-pastoral des communautés de l’Alta Rocca, basé sur la transhumance, reposait sur une règle simple. Les propriétés privées, étaient clôturées par des murs, en pierres sèches, elles appartiennent pour la plupart aux Sgiò. Tout ce qui n’était pas clos appartenait à l’ensemble de la communauté.
Cette règle, appliquée dans toute l’île, était inscrite au chapitre XXXIX des Statuts Civils et Criminels de la Corse, qui déclare que toutes les terres non clôturées, « aparta », où personne ne peut prouver un droit de propriété, sont communes à tous ceux qui habitent sur le territoire de la communauté. Les habitudes communautaires qui régissaient l'équilibre agro-pastoral de la Corse, étaient telles que des étendues considérables de biens communaux, laissées à la disposition des particuliers pour le pacage des animaux, ne rapportaient rien aux communes. Les autorités insulaires voyaient « dans l'archaïsme communautaire un frein au progrès et à la civilisation ». Dès 1791, la Constituante s'attaqua à la vaine pâture et pris des mesures pour encourager la vente des biens communaux.
Vers 1820, le Préfet Lantivy, décida de mettre les terres « aparta », ouvertes, en valeur et d'en faire des propriétés privées. Il multiplia dans toute la Corse les encouragements et les mesures pour que les biens communaux soient partagés entre les particuliers. La « plage » de Monaccia avait 98 % superficie de bien communaux. Ils appartenaient aux communautés d'Aullène et de Zerubia. En 1810, les deux communes décidèrent de mettre fin à l'indivision et chacune reçut son propre territoire. En 1827, suivant les incitations du Préfet Lantivy, chacune d'elles procéda au partage, par feux, d'une partie importante des communaux. Lorsque Monaccia se détacha d’Aullène, en 1864, pour devenir une commune, les terres indivises furent, d'abord, gérées en commun, puis, par suite de tensions, partagées définitivement. Il se produisit, ainsi, en plusieurs points de la Corse du Sud, une véritable mutation. Les bergers de propriétaires d’Aullène et de l’Alta Rocca, qui depuis des temps immémoriaux montaient au printemps leur troupeau sur le plateau du Coscione, puis descendaient à la « plage » pour y passer l'hiver, lassés par cette dure et fastidieuse transhumance, peu à peu, se détachèrent du Coscione où ils vivaient inconfortablement, pour s'installer définitivement à Monacia. Ils y furent encouragés par des mesures législatives, destinées à favoriser le développement de la propriété privée, en particulier par le partage des biens communaux. Il se passa exactement la même chose entre Serra et Sotta.
Se détachant du Coscione, les bergers, pour faire paître les bêtes et aussi pour se protéger du paludisme, durent inventer une autre transhumance. Non plus une transhumance inverse, de la montagne à la plaine, mais une transhumance classique, comme sur le continent, de la plaine à la montagne.
Les bergers originaires d'Aullène, installés dans la région de Monacia, quittèrent petit à petit Aullène et ainsi prit naissance le hameau forestier de Gianuccio. En 1864, le hameau de Monaccia qui dépendait d’Aullène fut érigé en communes.
Le cordon ombilical ne fut pas complètement coupé puisque la commune de Monacia d’Aullène fut rattachée au canton de Serra di Scopamène.
Cela créa une situation tout à fait exceptionnelle, le canton de Serra di Scopamène fut constitué de trois parties :
- la région montagneuse avec les villages d’Aullène, Quenza, Serra, Sorbollano, Zerubia,
- la « plage » de San Martino avec la commune de Sotta enclavée entre les cantons de Bonifacio, de Porto-Vecchio et de Lévie,
- la « plage » de Monaccia avec les communes de Caldarello et de Monacia d’Aullène enclavée entre les cantons de Bonifacio, de Lévie et de Sartène.
Les deux enclaves étaient distantes d’environ soixante kilomètres de la montage et de quinze kilomètres entre elles. Il fallut attendre 1976 pour que l’autonomie administrative soit totale. Cette année là furent constitués :
- le canton de Tallano-Scopamène, avec les communes d’Aullène, Cargiaca, Loretto, Quenza, Sainte-Lucie de Tallano, Serra, Sorbollano Zerubia et Zonza,
- le canton des « plages », avec les communes de Caldarello, de Figari, de Monacia d’Aullène et de Sotta.
Le village d'Aullène, situé au cœur de l'Alta Rocca, est donc fortement marqué par une vieille tradition pastorale. Jusqu'avant la Première Guerre mondiale, qui amputa les familles corses de leurs forces vives, une partie des habitants d'Aullène se déplaçaient avec leurs bêtes de la montagne vers les pâturages du littoral pendant les mois d'hiver—c'était l'hivernage ou l'impiaghiera, puis remontaient en montagne pour l'estive ou a muntanera, si possible avant l'apparition des moustiques, vecteurs du paludisme. Entre Monacia-d'Aullène, le village d'été et Aullène se trouve Ghjanuciu, un hameau maintenant bien peuplé qui ne fut, jusqu'à une époque proche, qu'une simple escale au pied de la montagne de Cagna sur le chemin de transhumance des bergers. Il n'est donc pas étonnant de retrouver les mêmes familles dans les trois villages.
Les biens des particuliers ne sont pas les seuls à se retrouver en partage sur les deux villages, en effet, une partie des terrains détenus par la commune d'Aullène sur le Coscione l'est en indivision avec Monacia et une partie des terrains du littoral de Monacia lui appartient en indivision avec Aullène.
L'activité d'élevage de la commune était tellement importante que chaque premier dimanche du mois d'août, lors de la fête paroissiale, se tenait, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la plus importante foire aux bestiaux de la région.
Aujourd'hui, 396 habitants permanents sont répertoriés à Monacia, passé du statut de hameau d'Aullène à celui de village indépendant en 1870 et 138 à Aullène. Ces chiffres peuvent quintupler, ou plus encore, lorsque les Corses dits « de la diaspora » viennent passer les vacances d'été au village.
En juillet 2009, un terrible incendie, dit « incendie d'Aullène », a ravagé quelque 3 500 hectares de forêt, depuis le hameau de Burgu (Propriano), en contrebas d'Olmeto et de Viggianello, jusqu'au col de Vaccia (Aullène). D'après les enquêtes de la gendarmerie, cet incendie d'Aullène aurait été causé par des travaux effectués sur une ligne électrique à Burgu.
- S. Cauvin-Lucchini, "Chroniques d'un village de l'Alta Rocca", CdA, (présentation en ligne).
- Jean Rocca Serra, « », sur cities.reseaudesvilles.fr, (consulté le ).
- (fr + et + co) Giovanni della Grossa, Chronique médiévale de la Corse, Ajaccio, La Marge,
- Goury de Champgrand, Histoire de l’Isle de Corse, Nancy, , p.7
- Pancrazi, Chiaroni et Lanfranchi - maire, « », (consulté le ).
- Jean-jacques Gambarelli et Nadia Amar, « Corse-du-Sud 4500 ha détruits, des vies dévastées », Corse Matin, (lire en ligne)
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