Sizun [sizœ̃] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France
La commune est située au nord des monts d'Arrée, est classée station verte et fait partie du parc naturel régional d'Armorique.
Géographie
Présentation générale de la commune
Localisation de Sizun sur une carte des communes du Finistère.
Carte de la commune de Sizun (tracé en orange de la limite communale).
Les habitants se nomment Sizunien(-ne)s. Le bourg se trouve à 14 Landerneau, à 108 mètres d'altitude, implanté dans la presqu'île de confluence formée par l'Élorn et son affluent de rive droite le Stain, nettement excentré vers le nord-ouest au sein du territoire communal.
Faisant partie du plateau granitique du Léon, la commune est située au nord des monts d'Arrée, la section de Saint-Cadou en possédant même une partie du versant nord, s'échelonnant de 382 mètres d'altitude au sommet du Ménez Kador (ou Tuchen Kador ou signal de Toussaines), dont le versant occidental appartient donc au territoire communal et qui fut longtemps considéré comme le plus haut sommet de la Bretagne avant d'être devancé par le Roc'h Ruz situé sur le territoire de la commune de Plounéour-Ménez et 80 mètres au nord-ouest du territoire communal dans la partie aval de la vallée de l'Élorn. La commune forme donc un vaste plan incliné du sud-est (les parties sud et est de la section de Saint-Cadou dépassent les 250 mètres d'altitude, le prolongement occidental des monts d'Arrée ayant des sommets avoisinant 300 mètres à la limite méridionale de la commune dans le bois de la Caisse d'Épargne et plus à l'ouest le rocher de Caranoët à 299 m d'altitude) au nord-ouest, le dénivelé atteignant environ 300 mètres entre le point le plus haut et le plus bas.
La commune est traversée par le fleuve côtier Élorn, appelé autrefois Dourdun ou Dourdu, dont la source est située dans la commune au nord du Tuchen Kador, et deux de ses affluents : le Stain sur sa rive droite, le ruisseau de Kan an Ôd sur sa rive gauche. Ce fleuve, longtemps riche en saumons, se jette dans la rade de Brest, le barrage du Drennec créé pour les besoins en eau de la ville de Brest et des autres communes du nord du Finistère ayant entraîné la création du lac du Drennec, à cheval sur les communes de Sizun et de Commana. Le syndicat de bassin de l'Élorn est propriétaire et gestionnaire du barrage du Drennec, gère les eaux du lac et la microcentrale hydroélectrique qui y est installée. Le projet SAGE Élorn est approuvé en et va permettre une meilleure gestion des eaux du bassin et en particulier d'améliorer la lutte contre les nitrates.
Dans cette commune, dotée d'une superficie de 58 km2, la population est répartie (outre le bourg) dans une trentaine de hameaux dont les principaux sont Coathuel, Roc'h Cléguer, Kerféos, le Drennec, Kermelon, le Guennec, Saint-Maudetz, Pennavoaz, Launay, Kergleuziou dans la partie orientale de la commune ; Bodivy, Castel Don, Vergraon, Kerhamon, Kermarguin, Kerembélec dans la partie occidentale ; Kéréveur, le Coadic, Lignou Drein dans la partie méridionale ; Roudouderc'h, Hengoat, Moguerou, Kermarquer, Labou, Quélennec, Coz Castel, Elléouet, Falzou, Falzou Baron, Kergréac'h, Lestrémélar dans la section de Saint-Cadou.
Communes limitrophes
Communes limitrophes de Sizun
Ploudiry
Locmélar
Saint-Sauveur, Commana
Le Tréhou
Commana, Botmeur
Saint-Eloy, Hanvec
Lopérec, Saint-Rivoal
Botmeur, Saint-Rivoal
Saint-Cadou
Une ancienne voie romaine, dont le tracé coïncidait approximativement avec la route actuelle Brasparts-Saint-Rivoal-Sizun passait par Saint-Cadou.
Le nom de Saint-Cadou provient probablement de saint Cadoc ou Cadmael, fondateur de l'abbaye galloise de Llancarfan, au Belz (Morbihan) où la chapelle Saint-Cado conserve le lit de pierre de l'ermite, mais sans doute s'agit-il d'un homonyme du moine gallois. Une vingtaine de chapelles sont consacrées à ce saint en Bretagne occidentale. Un autre saint vénéré localement a été saint Mélar qui eut une chapelle, désormais disparue mais dont le souvenir persiste dans le nom du hameau de Lestrémélar.
Le cartulaire de Landévennec, rédigé vers 1050, nomme des lieux possédés par l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec : parmi eux, le lieu nommé Rudheder a été identifié comme étant le lieu-dit Run-Eder situé près de Roudouderc'h en Saint-Cadou.
La fondation du bourg de Saint-Cadou pourrait être la conséquence de l’essor démographique du trève de Saint-Cadou est érigée en succursale de l'église de Sizun en 1748 avec l'accord du recteur (= curé) de Sizun qui exige toutefois en qualité de recteur primitif que les paroissiens de Saint-Cadou viennent faire leurs pâques à Sizun ; elle est alors ainsi décrite : « Il y a trois autels : sur le maître-autel, on voit les statues de saint Cadou, saint Joachim, saint Joseph et de la sainte Vierge, sainte Anne et sainte Marguerite ».
Les habitants de cette ancienne trève, devenue paroisse, avaient formé le vœu de devenir une commune courant . Connue pour ses importantes carrières d'ardoise, Saint-Cadou est aussi un point de départ pour des randonnées dans les monts d'Arrée.
Saint-Cadou a moins de 200 habitants, comptabilisés par l'Insee avec ceux de Sizun. Son territoire correspond à la partie amont du cours de l'Élorn, source incluse. Son paysage boisé et vallonné est parsemé d'anciennes ardoisières dans l'alignement des crêtes de l'Arrée dont certaines n'ont fermé que récemment.
La bruyère des landes de l'Arrée, qui servait de litière, était très utilisée à Saint-Cadou et même exportée : « Le transport s'effectuait à la charrette à cheval. Des convois de quatre, cinq charges prenaient souvent la direction du Nord-Finistère. Le chargement devait être effectué avec talent. […] Les attelages devaient avoir fière allure. […] Une ration d'avoine pour le cheval, et pour le conducteur […] au bourg même de Saint-Cadou six estaminets offraient leurs services. Des anneaux extérieurs, encore visibles, servaient à fixer les rênes du cheval ». On exploitait aussi la tourbe.
Les premières ardoisières de Saint-Cadou exploitant les affleurements de schistes du Silurien et du Dévonien (la « pierre bleue ») ont été ouvertes en 1889 par Paul Charreteur, employant rapidement 28 ouvriers.
Émilienne Kerhoas, née en 1925 à Landerneau, ancienne institutrice à Saint-Cadou, a écrit toute une œuvre poétique (L'épreuve du temps, Le sens du paysage, La pierre du jardin…) où elle évoque parfois Saint-Cadou.
Les monts d'Arrée vus le long du « Circuit des carrières » au départ de Saint-Cadou
Le mont Saint-Michel de Brasparts vu depuis le sentier de randonnée « Circuit des carrières ».
Les monts d'Arrée en direction de Saint-Rivoal vus depuis le sentier de randonnée « Circuit des carrières ».
Paysage de landes dans les monts d'Arrée (sentier de randonnée « Circuit des carrières »).
Paysage dans les monts d'Arrée (sentier de randonnée « Circuit des carrières » 1.
Paysage dans les monts d'Arrée (sentier de randonnée « Circuit des carrières » 2.
Roches plissées presque à la verticale dans les monts d'Arrée (dans une ancienne carrière le long du « Circuit des carrières »).
Loc-Ildut
Situé sur le tracé de l'ancienne route nationale 164 allant de Landerneau à Angers (en fait Ancenis), et qui elle-même reprenait le tracé de l'ancienne voie romaine, Loc-Ildut abritait un relais de poste important, qui existait déjà en partie en 1812 (voir le cadastre de l'époque), les autres bâtiments datant de 1831 et 1845.
Le site de Loc-Ildut est remarquable par la concentration de trois fontaines : à l'entrée du terrain, une ancienne buanderie à lin ; près de la chapelle, la fontaine Saint-Ildut est intégrée à la maçonnerie du podium qui sert lors des pardons annuels ; au pignon de la chapelle, la fontaine Notre-Dame de la Clarté, fréquentée pour les maux d'yeux.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000
Moyenne annuelle de température : 11,2 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 0,9 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0,9 j
Amplitude thermique annuelle : 10,7 °C
Cumuls annuels de précipitation : 1 078 mm
Nombre de jours de précipitation en janvier : 17,1 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,3 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1983 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records SIZUN (29) - 48° 23′ 24″ N, 4° 01′ 12″ O Statistiques établies sur la période 1983-2010 - Records établis sur la période du 01-01-1983 au 04-01-2022
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
3
2,6
4
4,8
7,6
9,9
11,9
11,9
10,2
8,2
5,1
3,2
6,9
Température moyenne (°C)
5,5
5,4
7,2
8,6
11,7
14,2
16,1
16,3
14,4
11,5
7,8
5,9
10,4
Température maximale moyenne (°C)
8
8,2
10,4
12,4
15,8
18,5
20,3
20,6
18,5
14,8
10,6
8,5
13,9
Record de froid (°C) date du record
−11,3 17.01.1985
−8 20.02.1992
−4,6 28.03.1996
−3,8 12.04.1986
−2 07.05.1997
2 01.06.1989
2,5 07.07.1996
3,4 31.08.1986
1,9 28.09.1987
−2 31.10.1997
−5 22.11.1996
−9 31.12.1996
−11,3 1985
Record de chaleur (°C) date du record
16,2 24.01.16
21,7 27.02.19
23,7 19.03.05
28,4 15.04.15
29,3 26.05.17
33,8 26.06.1986
34,7 18.07.06
37,7 09.08.03
31,2 14.09.20
28,6 02.10.11
21 01.11.15
17,2 19.12.15
37,7 2003
Précipitations (mm)
162,7
127,1
105,8
101,3
84
63,9
71,4
75,9
95,7
132,5
145,4
158,3
1 324
Source : « » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
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↑ Maison de la Rivière.
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↑ « » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, (consulté le ).
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Histoire
Les origines
Deux dolmens ruinés situés à Kermariaquer, les traces d'un ancien camp à Castel-Doum (à l'ouest du bourg), les restes d'une motte féodale à Lestrémélar, témoignent d'un passé ancien mal connu. Sept existaient encore dans les garennes de Caranoët, au sud-ouest du territoire communal, dont deux furent fouillés en 1899 par Armand René du Châtellier, mais la plupart ont été arasés par les agriculteurs lors de travaux de défrichement et de mise en culture.
Antiquité
Une habitation gallo-romaine a été découverte en 1954 à Kergréac'h en Sizun ; elle a été datée de la fin du .
Moyen Âge
Sizun était autrefois une des paroisses primitives de l'Armorique, englobant Locmélar (ancienne trève depuis 1612), Commana, Saint-Sauveur (ancienne trève de Commana). Le nom est cité pour la première fois en 1173 dans la charte de fondation de l'abbaye de Daoulas sous le nom de Sizan et de Plouecisun, la graphie étant ensuite variable au fil du temps (Sizin en 1481 par exemple). En 1186, Hervé, vicomte de Léon, donna les dîmes qu'il possédait dans cette paroisse à l'abbaye de Daoulas. En 1233, l'abbaye de Daoulas abandonna ses dîmes sur Sizun et ses décimes sur Irvillac à l'abbaye du Relec en échange d'une maison que celle-ci possédait à Daoulas. En 1475, une halle et plusieurs moulins sont attestés à Sizun. En 1549, des perrières d'ardoises sont mentionnées à Sizun dont celle de Hent Coët Sizun.
Du | ]
En 1748, Saint-Cadou est érigée en paroisse succursale.
En 1773, Christophe Castel, 23 ans, originaire de Lesneven, qui a dérobé 273 livres dans la paroisse de Sizun, et volé un cheval au pâturage sur la paroisse de Guimiliau, est condamné « d'être pendu et étranglé, jusqu'à ce que mort s'ensuive, par l'exécuteur de haute justice, à une potence qui sera pour cet effet plantée à la place publique et patibulaire de la ville [Lesneven] » et, en outre, à la confiscation de ses meubles et aux dépens.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Sizun vers 1778 :
« Sizun, à 7 lieues au Sud de Saint-Pol-de-Léon, son Évêché ; à 33 lieues de Rennes et à 3 lieues de Landerneau, sa Subdélégation. Cette Paroisse ressortit à Lesneven, et compte 3 600 communiants, y compris ceux de Loemelar [Locmélar], sa trève. La Cure est présentée par l'Évêque. Le territoire offre à la vue des terres en labeur, des montagnes et des landes. »
Sizun est en 1786 l'une des cinq cures léonardes ayant un revenu supérieur à 1 700 livres.
Les deux députés représentant la paroisse de Sizun lors de la rédaction du cahier de doléances de la sénéchaussée de Lesneven le
Yves INIZAN né le 18 juin 1755 - Kerrom - Le Tréhou, décédé le 23 juillet 1799 - Gouezou - Sizun, à l'âge de 44 ans, fut député à l’Assemblée législative en 1791. Il était cultivateur et expert demeurant au Gouézou, à Sizun.
Claude Chapalain, vicaire à Sizun, Tanguy Jacob, né le à Saint-Pabu, vicaire dans sa paroisse natale, tous deux prêtres réfractaires, et la sœur du premier cité, Marie Chapalain, née le
Les juloded de Sizun
Sizun faisait partie des paroisses qui, du lin et du chanvre, qui a permis le financement de l'enclos paroissial et l'ascension d'une véritable aristocratie paysanne, les « juloded », décrite entre autres, en ce qui concerne Sizun, par Jean-François Olier.
De nombreuses traces en subsistent comme l'ancienne ferme de Kerroc'h, en schiste et kersantite, construite en 1846 par Jean Le Bras et Marie-Françoise Dantec, un couple de juloded, ou encore le hameau de Falzou Baron, où subsistent, pour partie en mauvais état, trois maisons de juloded dont celle, construite en 1778, de la famille Fichou, marchands de toile qui habitaient là à la fin du .
Article détaillé : Julod.
Sizun a aussi conservé de nombreux kanndi dont le mieux conservé est celui de Kervénan qui a conservé ses aménagements intérieurs d'origine tels que pavage, cheminée, cuves en granite et bassin (douet) couvert de dalles de schiste. Jusque vers 1960, il a été utilisé comme lavoir.
Un bourg animé aux | ]
En février 1800, Marguerite Quenaon, de Kerfeos en Sizun, fut mordue par un loup enragé et mourut de la rage le 20 germinal an VIII (10 avril 1800). Un loup qui avait été piégé est exposé sous le porche de l'église de Sizun en 1888.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Sizun en 1845 :
« (...) Principaux villages : Penarchoat, Kerhamon, Coathuel, Kervorus, Kerouliet, Lohennec, Kermarquer. Superficie totale : 5 814 hectares dont (...) terres labourables 2 102 ha, prés et pâtures 520 ha, bois 197 ha, vergers et jardins 50 ha, landes et incultes 2 635 ha (...). Moulins : 12 (de Vergraen, de Cozien, du Drennec, à eau, etc.). La commune de Sizun est située sur le versant nord de la montagne d'Arès, aussi ses terres (...) sont-elles plus que médiocres. L'Élorn la traverse du sud-est au nord-ouest, et alimente plusieurs moulins ; enfin la route d'Angers à Brest la coupe à peu près dans la même direction. Le bourg est un des plus actifs du département du Finistère : les habitants s'en vont continuellement vendre, sur leurs petits chevaux, de la toile, du fil, du beurre, de la mercerie, aux habitants des montagnes qui, sans eux, se passeraient sans doute de tout cela. (...) Sizun a d'assez nombreux troupeaux de moutons. Ces animaux, qui pèsent en moyenne 45 kilos, ne rendent guère qu'un kilo de laine, qui est vendue en moyenne 4 francs. (...) Il y a foire les troisièmes jeudis des mois de février, avril, juin, août, octobre et décembre. Géologie : granite et schiste argileux ; quelques roches feldspathiques. On parle le breton. »
Selon des statistiques agricoles publiées en 1849 et concernant selon les productions des années comprises entre 1836 et 1846, la totalité de la population communale en 1836, soit 3 650 personnes, est considérée comme agricole. La répartition de l'occupation des terres est alors la suivante : 2 102 terres arables, 2 635 avoine, 210 froment, 210 orge, 176 seigle, 252 sarrasin, 21 lin, 18 chanvre, 42 trèfle, 105 ajonc, 631 jachère, et élevaient 433 chevaux (386 mâles, deux juments, 45 poulains), 1 250 bovins (dont 600 vaches), 217 porcs, 420 ovins (vingt béliers, 150 moutons, 250 brebis), neuf caprins (un bouc et huit chèvres), 694 poules et 131 coqs, cinq canards, et possédaient 403 ruches à miel.
Vers 1840, 14 foires, spécialisées dans le commerce des chevaux, des bêtes à cornes et des porcs, toutes « très suivies et très importantes » selon le sous-préfet de Morlaix de l'époque se tenaient chaque année à Sizun, le troisième jeudi de chaque mois et, en plus, le jeudi gras et le jeudi après le 15 septembre. Seules six d'entre elles étaient légales, les huit autres étant consacrées par l'usage.
Des foires importantes se déroulaient à Sizun le troisième jeudi de chaque mois encore au début du : celle du troisième jeudi de février par exemple était « permise aux domestiques ». L'une d'entre elles, dénommée Foar Encaut se tenait le premier lundi de décembre et donnait lieu « à des achats considérables en vue de la Noël anglaise », sa date ayant été fixée lors de sa création « de manière à coïncider avec le départ des steamers qui transportent les animaux en Angleterre à l'époque où la consommation les recherche ». Mais la concurrence de Landerneau et Landivisiau, mieux desservis par le rail, nuit aux foires de Sizun. Le désenclavement routier tarde aussi : ce n'est qu'à partir de 1872 que sont aménagés progressivement les axes routiers reliant Sizun à Landerneau (N 164) et Landivisiau (D 30). Pour ce dernier axe, le rapport du Conseil général du Finistère en 1872 précise : « Il y a 21 kilomètres à ouvrir à travers de grandes difficultés ».
Vers le milieu du ossuaire désaffecté servit d'école. Le pourcentage de conscrits illettrés à Sizun entre 1858 et 1867 est de 73 %.
Fin XIXe la construction de 67 écoles de hameaux a été autorisée dans le Finistère par deux décrets :
le décret du 25 octobre 1881 qui a délégué une subvention pour dix-huit écoles de hameaux sur l'arrondissement de Quimperlé ; toutes ont été bâties ;
le décret du 14 mars 1882 qui a délégué une subvention pour cinquante écoles de hameaux sur les quatre autres arrondissements du département (Brest, Châteaulin, Morlaix, Quimper) à choisir dans les communes « dont le territoire est le plus étendu et les ressources les plus restreintes » ; quarante-neuf ont été bâties dont une à Sizun (Saint-Cadou).
En 1894, un fait divers sanglant fit grand bruit : un double assassinat perpétré au lieu-dit Kerbrat Huella : une femme âgée de 40 ans, Marie Kerbrat et son fils Guillaume âgé de 8 ans en furent les victimes, l'assassin étant un amoureux éconduit, Yves Jaffrès de Ploudiry qui fut condamné par les assises de Quimper au bagne à perpétuité, mais l'assassin mourut un an après.
En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par François-Virgile Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de Saint-Cadou, J.-M. Toquin, écrit que les enfants « passent trop peu de temps à l'école, et ils n'entendent presque jamais un mot de français chez leurs parents ».
Entre 1912 et 1934, Sizun fut desservi par la voie ferrée à voie étroite du réseau des Chemins de fer armoricains allant de Plouescat à Rosporden via Landerneau, Commana, La Feuillée, Brasparts et Châteauneuf-du-Faou.
L'affaire Guillaume Seznec - Pierre Quéméneur
Article détaillé : Affaire Seznec.
En mai 1923, à la suite de la disparition de l'homme d'affaires et conseiller général du canton de Sizun Pierre Quéméneur, son associé Guillaume Seznec est accusé de l'avoir tué et d'avoir fait disparaître son corps et condamné par la cour d'assises de Quimper aux travaux forcés à perpétuité et déporté en Guyane, à l'île du Diable ; c'est le début de l'affaire Seznec, une des plus célèbres énigmes judiciaires du général de Gaulle et revenu en France, il est écrasé par une camionnette en 1953 et décède en 1954 des suites de cet accident. Son petit-fils Denis Seznec a consacré sa vie à se battre pour la réhabilitation de son grand-père, mais n'y est pas parvenu pour l'instant, la chambre criminelle de la Cour de cassation ayant refusé la révision du procès le 14 décembre 2006.
Les guerres du | ]
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Sizun porte 134 noms de soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale et celui de Saint-Cadou les noms de quarante-cinq soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale, dont ceux des trois frères Leroux.
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Sizun porte les noms de vingt-cinq personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles Jean Alexandre Le Gall, second maître canonnier et Albert Emeury, matelot, tous deux sur le cuirassé Bretagne, victimes de l'attaque anglaise sur Mers El-Kébir le 2 juillet 1940 ; Yves Mescam, résistant (il a constitué le groupe F.T.P.F. "Singe" à Lanmeur et réceptionna des agents secrets à Guimaëc en juin 1944), arrêté dans la rafle de Canihuel le 11 juillet 1944, torturé et fusillé à L'Hermitage-Lorge, Médaille de la Résistance française. Celui de Saint-Cadou porte les noms de quatre personnes mortes pour la France pendant cette même guerre.
En décembre 1943, .
Albert David Rothschild, d'origine juive, fils de commerçants brestois, se réfugia à Sizun pendant l'Occupation. Âgé d'une trentaine d'années, aimant la pêche et parfaitement assimilé aux jeunes du pays, il ne se cachait pas, malgré son port de l'étoile jaune. Il entra dans le réseau de résistance Justice de Morlaix, animé dans le canton de Sizun par François Manac'h et Lucien Messager. Le 10 juin 1944, le réseau sabote une ligne téléphonique près des moulins de Kerouat. Les Allemands réquisitionnent tous les hommes âgés de 16 à 50 ans pour surveiller la ligne. Jacques Bellec, de Kerouat, est abattu par méprise par les Allemands qui croyaient avoir affaire à un terroriste. Albert Rothschild est arrêté et conduit à la Feldkommandantur de Sizun et violemment battu. Son corps supplicié fut retrouvé, les mains liées dans le dos, sous un tas de charbon dans la cour de l'école, au lendemain de la libération de Sizun.
Le 6 août 1944, le maréchal des logis Giroult, de la brigade de gendarmerie de Sizun, apprend que des militaires allemands se cachent dans un champ en bordure de la route de Sizun à Quélennec. Revêtu de son uniforme et faisant preuve de culot, il va les trouver et les persuade de se rendre en leur disant que les Américains sont déjà à Sizun, ce qui est faux. Les soldats allemands démontent leurs armes et se rendent. Ils sont convoyés par le bataillon FTP René Caro à Brasparts où ils sont détenus dans l'école publique. L'état-major allemand décide alors un coup de main audacieux pour libérer les prisonniers : venu de Brest, un convoi allemand déguisé en convoi américain parvient le 16 août 1944 à libérer les Allemands prisonniers après des combats qui font plusieurs morts dans le bourg de Brasparts et plusieurs résistants sont aussi faits prisonniers. Pendant le retour du convoi allemand vers Brest, des combats sanglants ont lieu au Tréhou où cinq résistants de la compagnie de Plounéour-Ménez sont tués, et à Irvillac où dix-sept résistants de la compagnie de La Feuillée sont tués.
Hervé Guénolé, né le 22 décembre 1922 à Sizun, quartier-maître canonnier à bord du Tramontane, mort lors du naufrage de ce bateau le 8 novembre 1942 dans le port d'Oran (Algérie) canonné par le (12)lors du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord et décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes.
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Le legs d'Anne Fayet
En octobre 2000, la commune de Sizun peut enfin disposer d'un legs de dix millions de francs (1,9 million d'euros) fait à sa mort en 1995 par Anne Fayet, native de Sizun. Cet argent a servi entre autres à construire une annexe à l'école maternelle. En hommage à Anne Fayet, un lotissement de la commune porte son nom.
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Héraldique
Blason
D'argent aux sept mouchetures d'hermine de sable ordonnées 3, 3 et 1, à la bordure de sinople chargée de huit besants d'or.
Ornements extérieurs
Timbré de l'arc de triomphe d'or de l'enclos paroissial Saint-Suliau, soutenu à dextre et senestre d'un feuillage roman de gueules. A la pointe de l'écu, d'azur ondé, à deux truites d'argent affrontées, avec terrasse de sinople. Bordant à l'onde d'azur, la banderole de gueules à lettres d'argent, portant la devise.
Devise
« Sizun sklerder menez are » (Sizun, clarté des Monts d'Arrée).
Détails
Les hermines situent la terre de Bretagne et les besants d'or sur fond de sinople, classant la commune dans sa vocation agricole. L'arc de triomphe de l'enclos, formant la couronne murale est noté comme le plus beau de Basse-Bretagne, selon le livre de références "La vie des Saints de la Bretagne Armorique" d'Albert Le Grand. Le feuillage roman de gueules est inspiré du très bel orgue de l'église, représentatif monument de l'art musical sacré breton. Les truites, produit de l'Elorn en particulier, en plus des projets prévus, sont mises de même à contribution pour la décoration des armoiries et s'y ajoute la devise démontrant le caractère exemplaire local, allant toujours de l'avant et au plus haut degré en pays de Léon.
concepteur : Yann et Mone Nicolas Blason décrit sur le site officiel de la commune.
↑ Site officiel de Sizun
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