Saint-Malo

Localisation

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Saint-Malo : descriptif

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Saint-Malo

Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine, et le principal port de la côte nord de Bretagne

Le secteur touristique y est également très développé.

Géographie

Les communes limitrophes sont Saint-Coulomb, Saint-Méloir-des-Ondes et Saint-Jouan-des-Guérets.

Situation

Carte touristique de la Côte d'Émeraude figurant Saint-Malo située au débouché de l'estuaire de la Rance, dans la baie de Saint-Malo, en rive Est.

La commune de Saint-Malo est située dans le nord-est de la Bretagne, sur le littoral de la Manche et sur la rive droite de l'estuaire de la Rance. Elle se trouve à 18 Dinan, à 75 Rennes et à 404 Paris.

Saint-Malo constitue la partie nord-ouest du Clos Poulet, une large presqu'île délimitée par la Rance, la Manche et la dépression de Châteauneuf. À l'extrémité nord-est du Clos-Poulet, se trouve Cancale, qui ferme à l'ouest la baie du Mont-Saint-Michel. Le littoral du Clos-Poulet fait partie de la côte d'Émeraude, qui s'étend de Cancale au cap Fréhel.

Les communes limitrophes de Saint-Malo sont, au nord-est, Saint-Coulomb, à l'est, Saint-Méloir-des-Ondes, au sud-est et au sud, Saint-Jouan-des-Guérets, au sud-ouest et à l'ouest, sur la rive gauche de la Rance, Dinard, La Richardais et Pleurtuit.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Saint-Malo
Saint-Coulomb
Saint-Malo Saint-Méloir-des-Ondes
Saint-Jouan-des-Guérets

Saint-Malo est limitrophe de Dinard, mais en est séparée par l'estuaire de la Rance.

L'actuelle commune de Saint-Malo résulte de la fusion du 26 octobre 1967 de l’ancienne commune de Saint-Malo (la vieille ville intra-muros et les quartiers de Rocabey, de la gare, de Marville, de Courtoisville et de la Découverte) avec celles de Paramé et Saint-Servan,.

Carte de Saint-Malo et des deux communes annexées en 1967, Paramé et Saint-Servan.

Relief

Le site originel de l’agglomération malouine comprend les îlots rocheux de la Cité (altitude 30 tombolo de Solidor à Saint-Servan où s’était installée l’antique Alet (de la dénomination ancienne Aleto signalée par la Notitia Dignitatum ou Notice des Dignités Impériales, manuscrit du premier quart du intra-muros.

Carte de Saint-Malo probablement du  siècle.

C'est sur celui-ci, entouré des îlots du Grand Bé, du Petit Bé et du Fort National accessibles à marée basse, doublés de ceux d'Harbour, de Cézembre et de la Conchée dans la rade constellée de multiples rochers, que l’ermite Aaron accueillit un moine originaire de ce qui deviendra par la suite le Pays de Galles : Maclow, Malo ou Maclou (la graphie varie), le futur Saint-Malo. Au Jean de Châtillon y transféra le siège épiscopal, dotant la ville de ses premiers remparts. Dénommée à l'époque « Saint-Malo-de-l'Île », la cité connut son premier essor.

Reliée aux falaises de Paramé par un cordon dunaire bordé d’une plage longue de quatre kilomètres s'étendant jusqu'à celle du Minihic en Rothéneuf (cordon renforcé par une digue et loti en villas à la fin du urbanisation s’est poursuivie depuis les années 1960 sur les plateaux de Paramé à l’est et de Saint-Servan au sud. Les trois villes ont été réunies en 1967 et l’agglomération s’étend ainsi jusqu'à la pointe de la Varde et au Havre de Rothéneuf au nord-est et le long de la ria de la Rance au sud.

Le littoral, long d'une dizaine de kilomètres, est formé d'ensembles rocheux entrecoupés de plages à l'est de la pointe de la Varde (secteurs du Pont, de Minihic, de Rothéneuf et de la Guimorais) et d'une longue plage entre la base de la pointe de la Varde et la Cité historique (plage longée par la digue de Rochebonne).

Le premier franchissement de la Rance est assuré par le barrage de l'usine marémotrice de la Rance entre Saint-Malo (quartier de la Briantais) et Dinard.

Le site du centre-ville, avec la Cité historique (le vieux Saint-Malo), la Cité (ancien Alet) et le port, est formé par un littoral complexe, avec de nombreux récifs et brisants immergés à marée haute, des tombolos sous-marins, visibles aux marées basses de vives eaux, par des îles ou îlots dont beaucoup ont été fortifiés aux Cézembre, Fort Harbour, le fort de la Conchée, le Grand Bé et le Petit Bé, l'île du Fort National).

Géologie

Carte géologique du Massif armoricain, avec au nord-est le batholite mancellien et ses nombreux plutons de granite cadomien (Trégor, Lanhélin, Louvigné, Vire, Avranches…). Ce batholite dessine une ellipse de 150 .
Rempart : moellons hétérométriques de migmatites, soubassement, chaîne harpée et couronnement du parapet en pierre de taille de granite de Chausey.

Saint-Malo est localisée dans la partie médiane du domaine nord armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui est le résultat de trois chaînes de montagne successives. Le site géologique de Saint-Malo se situe plus précisément dans un bassin sédimentaire essentiellement briovérien limité au sud par un important massif granitique cadomien, le pluton de Lanhélin qui fait partie d'un ensemble plus vaste, le batholite mancellien,.

L'histoire géologique de la région est marquée par le cycle cadomien (entre 750 et 540 Ma) qui se traduit par la surrection de la chaîne cadomienne qui devait culminer à environ 4 000 . À la fin du Précambrien supérieur, les sédiments briovériens environnants sont fortement déformés, plissés et métamorphisés par l'orogenèse cadomienne qui implique un fort épaississement crustal, formant essentiellement des schistes et des gneiss,. Cette déformation développe une succession d'antiformes (Saint-Jacut-Rothéneuf, le Minihic et Plouer) correspondant à des chevauchements à vergence sud-est, séparés par des synformes (la Richardais et Saint-Suliac) d'orientation N60°, plis d'autant plus déversés vers le sud que l'on se rapproche du noyau migmatitique. Ce noyau de forme elliptique (25 × 6 . L'épaississement crustal, consécutif à l'écaillage tectonique du domaine orogénique, a en effet provoqué la fusion crustale à l'origine de la mise en place des dômes anatectiques (migmatites de Guingamp et Saint-Malo, développées aux dépens des sédiments briovériens) qui est datée entre 560 et 540 Ma. Les massifs granitiques du Mancellien scellent la fin de la déformation ductile de l'orogenèse cadomienne.

Ces migmatites sont bien visibles le long de la Promenade du Clair-de-Lune de Dinard. Les diverses variétés de migmatites de la région malouine ont été largement exploitées. Du fait de la difficulté de taille due aux ondulations du feuilletage, elles fournissaient surtout des moellons, les faciès plus homogènes pouvant livrer des pierres de taille.

La Cité historique a d'abord été construite sur une île rocheuse située entre la pointe du Naye en Saint-Servan et les prairies de Cézembre, devenue une presqu'île - légende le présentant comme la conséquence du raz-de-marée de 709, le rocher sert donc de fondation. Les murs de construction en moellon et en pierre de taille en suivront par la suite le tracé. Les matériaux de provenance variée (pierres proximales et distales), « mis en œuvre pendant des siècles, confèrent à la cité maritime un polylithisme exacerbé, gage de beauté et de pérennité ».

Les marées à Saint-Malo

Le Fort National peut se visiter et il est accessible à marée basse.
Le fort du Petit Bé vu du Grand Bé, ici à marée haute.

Les marées de la baie de Saint-Malo sont parmi les plus importantes en Europe. Elles sont provoquées par la concentration des eaux au cœur d'une baie triangulaire entre Bretagne et Cotentin.

Au maximum, le marnage (amplitude entre marée basse et marée haute) peut y atteindre 14 mètres, soit plus du double du marnage ordinaire en Atlantique. C'est pour cette raison que le barrage de l'usine marémotrice fut construit sur l'estuaire de la Rance, en amont de l'intra-muros de Saint-Malo (l'autre option étant la baie du Mont-Saint-Michel) au début des années 1960,.

La prudence est de rigueur en bord de mer. Avant de s'aventurer sur les bancs de sable ou sur les rochers à marée basse, il convient de se renseigner sur les horaires des marées, au risque de se retrouver piégé par la mer. Les jours où se conjuguent grandes marées et des vents importants imposent un surcroît de précautions. Les risques d'être emporté par la mer et de mourir noyé sont réels. Une signalisation spécifique et des bouées de sauvetage ont été installées tout au long de la chaussée du Sillon.

Il est possible de trouver les horaires des marées de différentes façons : à l'Office de tourisme, dans des grandes surfaces ici où là dans la ville et même dans des petites commerces, comme intramuros au Comptoir de la mer.

Le risque de submersion marine

Selon un index global correspondant à l'agrégation de 5 critères effectué en 2011 par l'Observatoire National des Risques Naturels, Saint-Malo est la commune de Bretagne qui a le plus d'habitants exposés au risque de submersion marine (18 709 personnes concernées) et aussi celle qui a le plus de bâti exposé au risque de submersion (117,51 ha).

L'augmentation actuelle du niveau marin à Saint-Malo est de l'ordre de 4 mm par an depuis 1850 et risque de s'amplifier dans les prochaines décennies (entre 13 et 30 cm entre 2023 et 2050, prévoit Météo-France. Le dernier plan de prévention du risque de submersion marine de Saint-Malo, qui date de 2017 et devait être révisé en 2027 va l'être de manière anticipée dès 2024 « à cause de l'élévation anticipée du niveau de la mer » déclaré le maire Gilles Lurton.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,5 amplitude thermique annuelle de 11,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pleurtuit à 8 vol d'oiseau, est de 11,9 ,. L'ensoleillement annuel moyen est de 1733,4 heures. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Statistiques 1991-2020 et records DINARD (35) - alt : 65m, lat : 48°35'05"N, lon : 2°04'34"O
Records établis sur la période du 01-01-1950 au 02-10-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 3,8 3,6 4,9 6,2 9,1 11,8 13,6 13,7 11,8 9,7 6,5 4,2 8,2
Température moyenne (°C) 6,5 6,7 8,5 10,3 13,2 16 17,8 18 16 13,1 9,5 6,9 11,9
Température maximale moyenne (°C) 9,1 9,8 12,2 14,5 17,3 20,2 22,1 22,3 20,3 16,5 12,4 9,7 15,5
Record de froid (°C) −13,7 −11,7 −6,2 −2,8 −0,2 3,6 6,7 5 2,3 −4,2 −5,9 −9,6 −13,7
Record de chaleur (°C) 16,4 20,9 23,7 27,1 29,2 35,5 40 39,4 33,1 28,9 20,6 17,6 40
Ensoleillement (h) 68,7 91,2 132,7 178,9 202,6 207,5 220,7 201,4 170,1 114,2 79,6 65,8 1 733,4
Précipitations (mm) 64 56 47,6 53,9 56 54,1 46,1 58,3 60,2 81,3 89 85,5 752
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/10/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
9,1
3,8
64
 
 
 
9,8
3,6
56
 
 
 
12,2
4,9
47,6
 
 
 
14,5
6,2
53,9
 
 
 
17,3
9,1
56
 
 
 
20,2
11,8
54,1
 
 
 
22,1
13,6
46,1
 
 
 
22,3
13,7
58,3
 
 
 
20,3
11,8
60,2
 
 
 
16,5
9,7
81,3
 
 
 
12,4
6,5
89
 
 
 
9,7
4,2
85,5
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Flore et faune

Du point de vue de la richesse de la flore, Saint-Malo est à la cinquième place des communes du département possédant dans leurs différents biotopes le plus de taxons, sa voisine Saint-Coulomb étant en tête, soit 618 pour une moyenne communale de 348 taxons et un total départemental de 1 373 taxons (118 familles). On compte notamment 81 taxons à forte valeur patrimoniale (total de 207) ; 60 taxons protégés et 30 appartenant à la liste rouge du Massif armoricain (total départemental de 237).

De nombreux parcs et jardins disséminés aux quatre coins de la ville accueillent des espèces riches et variées comme à la roseraie Sainte Anne qui accueille un rosier datant de 1797 (la cuisse de nymphe).

Villages, hameaux, écarts, lieux-dits

Quatre anciennes communes ont été absorbées par Saint-Malo et restent présentes dans la toponymie locale : Saint-Servan (souvent dit Saint-Servan-sur-Mer), Paramé, Rothéneuf, Saint-Ideuc.


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  1. «  », sur saint-malo-tourisme.com, informatif (site officiel d'un établissement).
  2. , propos de Gilles Foucqueron
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  4. Carte géologique de la France au 1/50000 Fougères 13-17, éditions du BRGM, 1981, p. 5.
  5. Géologie de la France, éditions du BRGM, , p. 11.
  6. «  », sur ouest-france.fr, .
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  8.  207., éditions du BRGM, 2009, p. 93.
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  11. (en) Richard Simon D'Lemos, The Cadomian Orogeny, Geological Society Publishing House, , p. 128.
  12. Hubert Lardeux et Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 30.
  13. Hubert Lardeux et Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 35.
  14. Louis Chauris, « Saint-Malo : la pierre et la mer », Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, vol. 89,‎ , p. 7.
  15. Cette légende correspondrait à une montée des eaux continue sur un laps de temps très important
  16. Louis Chauris, « Pierres naguère mises en œuvre dans les ouvrages défensifs (châteaux et remparts) : conservatoires des matériaux oubliés. Exemples en Ille-et-Vilaine », Les Cahiers Nantais, lire en ligne).
  17. Louis Chauris, op. cit., p. 35
  18. Stéphane Mallarmé, Premiers poèmes. « Apparition », dans Œuvres complètes, éditions de la Pléiade, 1965, p. 30
  19.  IA35000661, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne. Usine marémotrice de la Rance (Saint-Malo), (1998).
  20. « Energie : l’usine marémotrice de la Rance se refait une jeunesse », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. Blandine Le Cain, « Submersion marine : notre classement des communes bretonnes les plus exposées », Journal Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. « À Saint-Malo la mer monte plus tôt que prévu », Journal Le Télégramme,‎ , page 4.
  23. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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  31. «  », sur unblog.fr via Wikiwix (consulté le ).
  32. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur ville-saint-malo.fr, Ouest-France, (consulté le ).

Toponymie

On rencontre l'appellations suivante : Insula Aaronis au . Un ermite du nom de Aaron y construisit à cette époque un ermitage (selon la tradition, au lieu de la chapelle Saint-Aaron).

Saint-Malo

Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Macloviensem en 1162, puis Saent Mallou en 1282, Saint Malou en 1287 et en 1294, Saint Malo en 1304, etc.

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Saint-, dont le second élément -Malo se réfère à un saint connu autrement sous le nom de Maclovius,.

Durant la Révolution, la commune est rebaptisée Port-Malo, puis Commune-de-la-Victoire, puis Mont-Mamet.

En gallo, la langue régionale locale, la localité se nomme Saint-Mâlo. À l'instar de quelques autres grandes villes de Haute-Bretagne, la ville de Saint-Malo est traditionnellement connue en breton sous le nom de Sant-Maloù. Néanmoins, Saint-Malo ne se trouve pas dans la zone bretonnante actuelle, même si les variations historiques de la Frontière linguistique bretonne montrent que la langue bretonne était parlée à Saint-Malo au Moyen Âge,.

  1. Loïc Langouet, Guy Souille - Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest (Reginca et la baie de Saint-Malo dans l'Antiquité), Année 1974; Volume 81; Numéro 4; p. 653-679.
  2. a et b Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, tome III, lire en ligne)
  3. Résultat concernant Saint-Malo sur le site de KerOfis, consulté le .
  4. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 612b.
  5. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  6. Régis AUFFRAY, Le Petit Matao, Rennes, Rue des Scribes, , 1000 ISBN ), p. 908
  7. Erwan Vallerie, Diazezoù studi istorel an anvioù-parrez = Traité de toponymie historique de la Bretagne, An Here, (ISBN  et , OCLC 63764620, lire en ligne), p. 518
  8. Jean Yves Le Moing, Les noms de lieux bretons de Haute-Bretagne, Coop Breizh, (ISBN ).
  9. Léon Fleuriot, Les Origines de la Bretagne : l'émigration, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique » (no 34), 1988 (1re éd. 1980), 353 ISBN ).

Histoire

Préhistoire et Antiquité

L'histoire de Saint-Malo remonte à l'époque gauloise : les Coriosolites occupent en premier les lieux. Sous l'influence romaine, la ville de Corseul (dans les terres) se développe aux dépens de la cité d'Alet mais Alet demeure un port important au point qu'à la fin du  siècle les Romains choisissent de le fortifier. À cette époque, face à Alet, l'île de la future Saint-Malo est encore inhabitée.

Lors du retrait de l'armée romaine (le 16 janvier 423), Alet subit de nombreuses attaques venues du Nord. C'est ensuite que saint Malo, venant de l'actuel Pays de Galles, s'installe sur le rocher qui prendra le nom de rocher de Saint-Malo en 541.

Moyen Âge

Alet continue de se développer jusqu'à la fin du premier millénaire où, après plusieurs attaques des Normands, la ville est durablement affaiblie. Au milieu de  siècle, le siège épiscopal d'Alet est déplacé sur le rocher de Saint-Malo, mais on ne sait si l'arrivée de l'évêque précède ou suit la première urbanisation de Saint-Malo. Cet événement marque néanmoins la fin de la grandeur d'Alet. Désormais, la position stratégique du port est l'objet de conflits entre les ducs de Bretagne et les rois de France. souhaitée] Saint-Malo sera ainsi rattachée provisoirement au domaine royal de 1395 à 1415, reprise par le duc de Bretagne en 1415 au retour de l'armée ducale de la bataille d'Azincourt, puis à nouveau intégrée au domaine royal en 1488.

Époque moderne

Le , Saint-Malo proclame, d'après une légende tenace, son indépendance du royaume de France et devient la république de Saint-Malo. Dans les faits, les édiles malouins refusent l'hommage à un roi protestant, jusqu'à ce que leur commerce en patisse tant qu'ils finissent par se soumettre. Cet épisode de quatre ans s’acheva le avec la conversion au catholicisme du roi Henri IV, la ville revenant à l'issue de cette période dans le giron des rois de France.

C'est avec la découverte des Amériques et le développement des échanges commerciaux avec les Indes (premier navire négrier armé à Saint-Malo en 1669) que Saint-Malo prend son envol économique et s'enhardit considérablement. Les armateurs deviennent plus nombreux. on peut citer l'exemple de la famille Robert. Des personnages de cette époque font la renommée de la ville, renommée dont le pic coincide avec le commerce de la Mer du Sud qui permet de ramener en Europe l'argent des mines péruviennes. Jacques Cartier découvre et explore le Canada, les corsaires harcèlent les marines marchandes et militaires ennemies, tels Duguay-Trouin, puis un peu plus tard Surcouf.

C’est la ville natale de Guy Le Gentil de la Barbinais, premier navigateur Français présumé à avoir fait un tour du monde de 1714 à 1717, et à avoir raconté ses aventures dans son Nouveau voyage autour du monde, publiée en 1728.

Alfred Caravanniez, Monument à Surcouf (1902).

D'autres s'illustrent dans les sciences, tel Maupertuis, ou dans les lettres et la politique comme Chateaubriand. Modification du style de vie, les armateurs se font construire de belles demeures particulières appelées malouinières.

Tombeau de Chateaubriand face à la mer sur le rocher du Grand Bé.

L'essor de Saint-Malo est affecté par la Révolution française qui ne l'épargne pas. L'épisode le plus dramatique fut la fusillade dans les dunes du Talard de 60 « contre-révolutionnaires » de l'armée vendéenne en décembre 1793. Le plus jeune avait 16 ans, le plus âgé 19. souhaitée]

Saint-Malo, retour de Terre-Neuve.

La pêche errante, la Grande Pêche, sur les bancs de Terre-Neuve se développe. Le tourisme balnéaire commence très tôt (tourisme littéraire et artistique avec la mise en place du tombeau de Chateaubriand sur l’îlot du Grand Bé.

Avec le départ d'environ 250 expéditions jusqu'en 1824, Saint-Malo fut le cinquième port négrier français, derrière Nantes, Le Havre, Bordeaux et La Rochelle. On estime à 80 000 le nombre d'esclaves transportés par les navires armés à Saint-Malo. Un des derniers armateurs à pratiquer le commerce triangulaire fut Robert Surcouf, alors même que cette activité était interdite depuis 1815,.

Époque contemporaine

Saint-Malo était alors une ville de garnison (le  régiment d'infanterie y était basé).

En 1925, la ville de Saint-Malo se dote de l'éclairage électrique.

Piscine d'eau de mer de Bon-Secours à Saint-Malo

En 1936, la piscine d'eau de mer de la plage de Bon-Secours à Saint-Malo est construite sur les plans de Yves Hémar, l'architecte de la ville,,.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Saint-Malo et ses alentours sont fortifiés par les Allemands comme plusieurs ports de la façade Atlantique. La Festung (forteresse) Saint-Malo devient même comme toute la zone côtière d'accès restreint. Lors de la libération de la ville en août 1944, les points de résistance allemands sont bombardés par les Américains dont la cité intra-muros où, malgré des renseignements communiqués par des officiers de la Marine nationale française encore présents à Saint-Malo, ils pensent à tort que se trouve une importante garnison. Cette garnison allemande se trouve en réalité sur la cité d'Aleth. Ces bombardements et les incendies qu'ils déclenchent détruisent 80 % de la vieille ville. Les Allemands sur l'île de Cézembre résisteront encore pendant près d'un mois, ne se rendant qu'après un pilonnage terrestre, maritime et aérien intensif dont l'utilisation de bombes au napalm.

La reconstruction de la vieille ville se fait dans un style « historicisant » mais non « à l'identique » : les remparts n’ayant pas été détruits, la ville est reconstruite au sein de cet espace. Volonté étant de conserver autant que possible à la cité historique sa silhouette traditionnelle, les nouveaux édifices doivent adopter le style ancien. Quelques constructions en nombre limité, mais indispensables, font l’objet d’une reconstruction « à l’identique » grâce aux vieilles pierres récupérées, numérotées et réemployées (par le chanoine Julien Descottes notamment), ainsi qu'aux dessins de l'artiste lithographe Daniel Derveaux, réalisés avant 1944, qui furent mis à la disposition des architectes.

Saint-Malo est aujourd'hui un important centre touristique estival, également port de commerce, de pêche et de plaisance.

La chaussée du Sillon par une marée de coefficient 106.
  1. S. et J. Beaulieu, Saint-Malo et l'histoire, Éd. Marc-Aurèle, 1993, p. 3 à 9.
  2. Philippe Valode, L'histoire de France en 2 000 dates, , p 232,.
  3. S. et J. Beaulieu, op. cit., p. 10 à 32.
  4. , par le Sieur Le Gentil de La Barbinais, publié en 1728, tome 1.
  5. S. et J. Beaulieu, op. cit., p. 32 à 73.
  6. Josse 2010, p. 141.
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  12. Gilles Foucqueron, Saint-Malo occupée, Saint-Malo libérée, Combourg, ATMCO, , 174 ISBN ).
  13. Yves Duboys Fresney, «  », sur duboysfresney.fr, fin juillet 2001 (consulté le ).
  14. S. et J. Beaulieu, op. cit., p. 73 à 108.


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Culture

Dans le domaine musical, Saint-Malo présente chaque année le festival de La Route du Rock (été et hiver), en association avec la proche commune de Saint-Père. La ville organise également le festival de musique Classique au large, au printemps.

La ville de Saint-Malo, le conseil général d'Ille-et-Vilaine et le conseil régional de Bretagne soutiennent financièrement l'organisation du Festival de musique sacrée qui se tient à la cathédrale Saint-Vincent pendant la période estivale.

Parmi les évènements culturels importants figurent le Quai des Bulles, festival de la bande dessinée et de l'image projetée, qui a lieu à l'automne, ainsi que le festival littéraire des Étonnants Voyageurs, au printemps. D'autres évènements animent aussi la ville, tel le Festival européen du théâtre lycéen francophone. Un carnaval a eu lieu le .

Depuis 2009, tous les jeudis de l'été, le festival Renc'arts, permet à des artistes (de rues, de cabarets et de scènes) d'envahir les rues pour proposer gratuitement leurs prestations. Sont également proposés au public en été : les Mardis zicos (2 concerts au pied du château), les Mercredis des Douves (animations ludiques également au pied du Château) et les Vendredis de la Hoguette (animations sportives sur la plage).

À partir de 2017, la ville accueille le festival Regards croisés « Métiers et handicap », fondé (en 2009 à Nîmes) par l'association L'Hippocampe pour favoriser l'inclusion des personnes en situation de handicap.

Un festival de bière artisanale le "Saint Malo craft beer Festival" a lieu tous les ans au mois de mars.

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  5. Margherita Nasi, « Le handicap au cinéma pour faire changer les regards », Le Monde,‎ (lire en ligne).
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Héraldique

Saint-Malo
Blason
De gueules à la herse d'or mouvant de la pointe, sommé d'une hermine passante d'argent, lampassée de sable, accolée, bouclée d'or et cravatée d'hermine. * Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (sable sur gueules).
Détails
L'hermine, symbole des remparts, marche sur la herse, symbole de la ville. Quant à la présence du dogue dans les armoiries, ces chiens qu'on lâchait le soir sur la grève, pour préserver la ville des pillages de navires, et ce jusqu'en 1770 : Seul Guy Le Borgne indique en 1667 dans son Armorial breton « d’argent à un dogue de gueules », mais dès sa période autonomiste de 1590-1594, la ville de Saint-Malo a fait usage d’un blason avec une hermine. Ce dernier fut confirmé en 1615 par le roi Louis XIII et, en 1696, dans l’Armorial général d’Hozier. On peut donc douter que le blason à dogue ait été celui de Saint-Malo.
Blason de la ville de Saint-Malo, redessiné en 1949 par Robert Louis.

Le drapeau actuel de Saint-Malo est un pavillon bleu à croix blanche (emblème des ports de guerre sous Louis XIV) au franc-quartier de gueules chargé d'une blanche hermine passant sur une herse d'or. Dit « pavillon corsaire », il s'agit du pavillon propre aux navires enregistrés à l’Amirauté de Saint-Malo (et non du pavillon propre aux corsaires malouins). Existant dès le XVIIIe siècle, le corsaire en cas d’attaque ne devait arborer que les suivants : Pavillon du Roi sous l'Ancien Régime, ou le drapeau national tricolore à partir de la Révolution.

  1. Georges Seigneur et Henri-Georges Gaignard, Connaître Saint-Malo, Fernand Lanore, , p. 43.

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Saint-Malo dans la littérature

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1282 autres localités pour Bretagne

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