Inzinzac-Lochrist

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Inzinzac-Lochrist : descriptif

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Inzinzac-Lochrist

Inzinzac-Lochrist [ɛ̃zɛ̃zak lɔkʁist] (en breton : Zinzag-Lokrist) est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne.

Géographie

Localisation

Inzinzac-Lochrist se situe en Bretagne, dans le département du Morbihan. Inzinzac-Lochrist, voisine de la ville d'Hennebont, se situe à 20 km de Lorient et à 50 km de Vannes.

La ville, située au cœur de la vallée du Blavet, est membre de la communauté d'agglomération de Lorient Agglomération.

Inzinzac-Lochrist est une commune formée par quatre entités agglomérées : Inzinzac, Lochrist, Penquesten et Kerglaw.

Communes limitrophes d’Inzinzac-Lochrist
Calan Lanvaudan Lanvaudan
Cléguer Inzinzac-Lochrist Languidic
Caudan Hennebont Languidic

Relief

File:039 Blavet Chaise du Diable.jpg La commune est assez vallonnée. L'altitude varie entre 2 mètres au niveau de la dernière écluse du canal du Blavet (écluse de Polvern) et 111 mètres dans l'angle nord-ouest du territoire communal sur le plateau dominant la vallée du Blavet, situé le plus souvent entre 90 mètres et 110 mètres d'altitude, et qui forme la majeure partie du finage communal. La vallée du Blavet est encaissée d'une soixantaine de mètres par rapport à ce plateau et présente à certains endroits des escarpements rocheux (notamment la Chaise du Diable au nord de Lochrist, à l'est du hameau de Kerdréan, constitué de mylonite d'époque hercynienne), même si ses versants sont le plus souvent boisés. Ce relief accidenté explique le nom attribué au plus connu des clubs de football locaux (US Montagnarde) et à une compétition cycliste ("Circuit des grimpeurs" passant plusieurs fois par le lieu-dit "La Montagne"), le quartier situé à l'ouest de Lochrist étant lui-même dénommé "La Montagne".

Le bourg d'Inzinzac est situé à mi-pente à une altitude voisine de 75 mètres. Le bourg de Penquesten est situé sur une colline qui culmine à 95 mètres d'altitude. Le bas de Lochrist est situé au niveau du Blavet à une altitude de seulement 2 mètres alors que le haut de Lochrist est situé à une altitude voisine de 65 mètres.

Hydrographie

Le Blavet canalisé : vue vers l'aval depuis le pont de Pont-Neuf (D 102) ; à droite la rive droite côté Inzinzac-Lochrist, à gauche la rive gauche côté Languidic.
Le Blavet vu de Polvern.

Le Blavet borde la commune à l'est et au sud. Il y décrit un grand méandre et sépare Inzinzac-Lochrist de Languidic et Hennebont. PLusieurs de ses affluents de rive droite traversent ou limitent la commune : au nord-est le Ruisseau du Moulin de l'Angle sépare Inzinzac-Lochrist de Lanvaudan ; au nord-ouest le Ruisseau du Moulin de Kerollin et son propre affluent le Ruisseau du Pont du Couëdic en font de même, le Ruisseau du Moulin de Kerollin traversant ensuite plus en aval le nord du territoire communal et alimentant l'étang du Moulin (étang de Ty-Mat) avant, coulant vers le sud, de confluer avec le Blavet juste à l'est du bourg d'Inzinzac près du château de Locqueltas ; un autre affluent du Blavet, le Ruisseau de Kergonano, sert de limite communale avec Cléguer et Caudan à l'ouest et au sud-ouest du finage communal.

Environnement

Le bois de Trémelin, situé au nord du bourg d'Inzinzac, est le plus vaste de la commune ; plusieurs sentiers de randonnée, dont le GR 341, pemettent de le parcourir.

Dans le cadre de sa trame verte, elle-même intégrée dans la « ceinture verte » de l'agglomération (dans le cadre du SCoT du pays de Lorient), la commune a effectué une requalification des berges et rives du Blavet et d'une friche industrielle (ancien site sidérurgique) ; le Blavet et le « bois de Trémelin » (750 hectares) sont deux des éléments importants de la ceinture verte.

Le parc du Bunz, 7 hectares, est l'ancienne propriété des directeurs des Forges. L'ancien château, victime d'un incendie, a été rasé. Le site, appartenant aujourd'hui à l'agglomération, est ouvert au public.

Le Parc du Bunz, à Lochrist (vue de la base de l'ancien château).

Transports

Transports en commun

La commune d'Inzinzac-Lochrist est desservie par le réseau CTRL :

Ligne 14 Inzinzac-Lochrist - Mané Bihan ↔ Lorient - Gare d'échanges
Ligne 41E Inzinzac-Lochrist - Mané Bihan ↔ Lorient - Lycées
Ligne 104 Bubry - Centre ↔ Inzinzac-Lochrist - Les forges
Autres modes de transport

Le Blavet est canalisé entre Gouarec et Pontivy d'une part (c'est alors une section du Canal de Nantes à Brest) et entre Pontivy et Lorient (Canal du Blavet) d'autre part.

Par voie routière Inzinzac-Lochrist est desservi par la D 145 qui vient d'Hennebont, traverse les agglomérations de Lochrist et Inzinzac, avant de poursuivre vers le nord en direction de Lanvaudan et par la D 23, qui côté sud vient aussi d'Hennebont et qui, après avoir traversé comme la D 145 le Blavet au pont de Langroix, traverse aussi Lochrist, puis Penquesten.

La gare la plus proche est celle d'Hennebont.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 amplitude thermique annuelle de 11,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Plouay à 9 vol d'oiseau, est de 11,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. « Dimanche 19 juin. Circuit des grimpeurs à la Montagne en Inzinzac », Journal La Dépêche de Brest et de l'Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Source : cartographie de la « Trame verte et bleue du territoire du SCOT » au 1/50 000, annexée au Document d'orientations générales (DOG) qui contient les prescriptions règlementaires de restauration et/ou conservation de la biodiversité
  3. le site de la CTRL
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
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  10. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le )

Toponymie

Le nom de la commune en breton est Zinzag-Lokrist. La paroisse a été dénommée "Isnisac" en 1427, "Disinsac" en 1448, "Dizinsac" en 1464, "Dinsinsac" en 1477 et en 1481, "Dinsinzac" en 1536.

Comme tous les toponymes se terminant en -ac, Inzinzac dériverait du nom d'un domaine gallo-romain originel (de type fundus) dont le propriétaire devait être un certain Decentius (Sisentius pour Dauzat), anthroponyme latin que l'on retrouvait aussi en Ombrie et Étrurie. Le toponyme peut s'expliquer par l'ancien français censie, « terre grevée de cens », redevance due par les tenanciers au seigneur local.

Lochrist : attestée sous la forme latine Locus Christi en 1277. Lokrist en breton. Comme tous les Lok-, ce lieu vit s'épanouir un établissement religieux dédié au Christ lors du Bas Moyen Âge, postérieur au .

Penquesten provient des mots bretons "pen" [tête] et "kesten" [châtaigne]. Kerglaw (en breton) est le quartier "La Montagne" en français.

  1. «  », sur infobretagne.com (consulté le ).
  2. Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Éditions Jean-Paul Gisserot, , p. 74.
  3. Abalain, op. cit., p.12

Histoire

Préhistoire

Sept haches à talons, dites alors à tort "haches celtiques" au Brangolo avant 1859 sous les racines d'un vieux châtaignier. Trois stèles datant de l'Âge du fer se trouvent près du hameau de Kerguer.

L'archéologie révèle sur le territoire de la commune, un ensemble de sites à vocation agricole, datant de l'époque gauloise (

Le territoire d'Inzinzac-Lochrist est habité dès le Vénètes. Un oppidum gaulois a été identifié à Polvern.

Antiquité

La voie romaine reliant Darioritum (Vannes) à Civitas Aquilonia (Quimper) traversait le Blavet, à Locastel, en Lochrist.

Claude Le Colleter a découvert en 2017 dans un bois situé à 500 mètres du bourg en direction de Kerguer un talus fortifié qui laisse supposer l'existence à cet endroit d'un camp antérieur à l'an mil (protohistorique, gallo-romain ou haut moyenâgeux).

Moyen-Âge

Inzinzac aurait fait partie de la paroisse de Lanvaudan. Sainte Geneviève, saint Aubin, saint Pierre, saint Eutrope (la chapelle Saint-Eutrope se trouvait près du prieuré de Loxhrist) et saint Symphorien (une chapelle Saint Symphorien existait dans la paroisse jusqu'à la Révolution française) , les saints patrons d'Inzinzac, témoignent d’une christianisation précoce. Un autre lieu-dit de la commune est dénommé Saint-Sypher et une chapelle, disparue sans laisser aucune trace, y a aussi probablement existé. L'église paroissiale d’Inzinzac, de style roman, est construite entre 1070 et 1080.

Au seigneurie du Kemenet-Héboé (un château fortifié aurait existé au lieu-dit "Locastel" en Lochrist, qui aurait été démantelé au Hervé II de Léon. Lochrist possédait un prieuré, dénommé "Sainte-Croix" dépendant de l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys et rattaché au abbaye Notre-Dame-de-la-Joie d'Hennebont. Selon Jean-Baptiste Ogée « en 1327 Hervé VI de Léon était seigneur d'Inzinzac, et possédait en propriété les étangs et moulins qui avaient été construits par ses ancêtres lorsqu'ils fondèrent cette paroisse» ; « ses maisons nobles sont Kerpans, Leval, Brangolo et Pratmur ; cette dernière appartenait en 1540 à Philippe, chevalier, seigneur de Pratmur ».

La seigneurie de Brangolo appartenait depuis au moins le réformations et montres de la paroisse de Plumelin entre 1448 et 1536. La dernière héritière de cette famille, Louise Caignart de Brangolo, se maria en 1697 avec René Chefdubois et en 1707 avec Jean Léziart du Ter.

Les Templiers et les Hospitaliers

En 1303, l' ordre du Temple devient propriétaire d'une partie de la paroisse. Ceux-ci avaient fondé un établissement dont il reste une trace dans le nom du lieu-dit "Temple". Lors de la dévolution des biens de l'ordre du Temple la commanderie passe en 1313 aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commanderie dont il ne reste aucune trace, et l'annexèrent à leur commanderie du Faouët.

Temps modernes

La paroisse était partagée en 11 frairies (Bourg, Kergourio, Saint-Symphorien, Sainte-Geneviève, Kercaer, Lochrist, de Saint-Sypher, Penhuibet, Penquesten, Kerblaye et Kerimel). La chapellenie de Péros était desservie dans la chapelle du château de Péros.

Inzinzac possédait alors plusieurs châteaux (le château de Kermat, reconstruit au seigneurie éponyme ; le château de Kerglaw et le château de Locqueltas; tous deux sièges d'une seigneurie ; le château de Lochrist, disparu depuis, le château du Bunz), des manoirs (le manoir de Brangoloet le manoir de Ty-Mat, aussi tois deux sièges d'une seigneurie ; le manoir du Nancq, construit en 1611 ; le manoir de Mané Brazo).

Au peste.

Carte de Cassini de la paroisse d'Inzinzac (1789).

Charles de Graoundour, fils du seigneur de Kervénoual, né le à Guiscriff, ancien disciple du Père Maunoir, mourut en odeur de sainteté le à Inzinzac, après avoir été recteur de cette paroisse pendant environ 16 ans. L'évêque de Vannes l'aurait supplié d'accepter la charge de la paroisse d'Inzinzac

« c'était un poste considérable, mais assez peu envié, la population ayant mauvaise réputation », mais « par son zèle et son exemple, transforma ses ouailles ».

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Inzinzac en 1778 :

« Inzinzac ; sur une hauteur ; à 9 lieues et demie à l'Ouest-Nord-Ouest de Vannes, son évêché ; à 26 lieues de Rennes et à 1 lieue de Hennebon, sa subdélégation et son ressort. On y compte 1 600 communiants, y compris ceux de Penquestin, sa trève. La cure est à l'alternative. (...) Les terres du pays sont fertiles et abondantes en grains, foin et pâturages. Elles sont arrosées par la rivièe de Blavet, qui borne la paroisse à l'Est. On y voit des landes, de grands vallons, et beaucoup d'arbres et de buissons. (...). »

Révolution française

Inzinzac, nom traditionnel de la commune, est érigée en commune en 1790 pendant la Révolution française. Elle dépend alors du canton de Plouay et du district d'Hennebont. En 1800, Inzinzac fut placé dans l'arrondissement de Lorient, et annexé en 1801 au canton d'Hennebont.

Guillaume Le Maistre, recteur d'Inzinzac depuis 1779, refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé ; prêtre réfréctaire il se réfugia en 1792 dans sa paroisse natale, Ploërdut. Un vicaire d'Inzinzac, Robin, fut guillotiné le à Vannes.

Jean Calvé, un cultivateur et riche propriétaire d'Inzinzac, à la tête d'une force armée chouanne de 70 hommes, délivra 8 hommes prisonniers des troupes révolutionnaires à Lanvaudan le 25 frimaire an IV (.

Le | ]

Izinzac dans la première moitié du | ]

Le l'église de Pensquesten est érigée en succursale par une ordonnance royale.

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Jean-Baptiste Ogée, décrivent ainsi Inzinzac en 1843 :

« Inzinzac ; commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom, y compris sa trève Penquestin ; aujourd'hui succursale. Principaux villages : Kerlivio, Kerblaye, Bemat, Kergarec; Kergourjo, Kerlinocreis, le Roidet, Couedic-Izel, le Couedic-Itruel, Penquestin, Calzat, Kerdestan, Manébrazn, Saint-Sylfer, Loqueltas, Cleherne, Kerguer, Kerpunse, Kergo-Pel, Saint-Symphorien, Lochrist, Kervach, Gorée. Superficie totale : 4 467 hectares 21 ares dont (...) terres labourables 1 598 ha, prés et pâturages 323 ha, bois 550 ha, vergers et jardins 61 ha, landes et incultes 1 785 ha, châtaigneraies 25 ha (...). Moulins de Langle, de Kerlutane, de Keralo, du Roidet, du Tymat, Vieux du Tymat, de Pontresco, du Temple, du Bas-Temple, de Kerloguen ; à eau. Outre l'église paroissiale, il y a celle de Penquestin, l'ancienne trève, pour la répartion de laquelle 3 000 francs ont été alloués en 1841 par le ministre de l'intérieur. (...) Il y a foire à Lochrist le 3 mai, à Inzinzac le 30 juin et le 14 septembre. Géologie : constitution granitique. On parle le breton. »

En 1853 une épidémie liée à la consommation de seigle ergoté entraîna plusieurs amputations à Inzinzac.

Le temps des Forges 1860-1966

En 1860, la commune prend de l'importance avec la création d'un site industriel métallurgique : les Forges d'Hennebont. Un décret impérial en date du autorise les frères Trottier « à établir sur la rive droite du Blavet canalisé deux prises d'eau pour l'alimentation d'une double usine destinée à la fabrication de toiles, fers-blancs, etc.. » dans la commune d'Inzinzac.

Ancien bâtiment d'usine des "Forges d'Hennebont" dans l'île de Locastel.

En 1889 Benjamin Girard écrit : « Cette commune n'a pris une certaine importance et vu s'accroître sensiblement sa population que depuis la création sur son territoire d'une usine où l'on fabrique de la tôle et du fer blanc. Son voisinage d'Hennebont facilite l'écoulement de tous les produits de cette usine. On remarque dans la dite commune un pont, à cinq arches gothiques. D'Inzinzac dépend la section de Penquesten, où se trouve une chapelle, qui a été érigée en paroisse ».

Les Forges d'Hennebont sont ainsi décrites lors de la grève de 1903 :

« Quoique dénommée couramment Forges d'Hennebont, empruntant ainsi le nom du centre qui est le plus voisin, les usines sont situées sur la rive droite du Blavet, à dix kilomètres de son embouchure, et s'étendent au pied d'une colline escarpée, sur plus d'un kilomètre de longeur, dans le territoire de la commune d'Inzinzac, sections de Lochrist et de Kerglaw. Contrairement à ce qui existe prsque toujours pour ce genre d'industrie, le pays ne gfournit aucune matière première à Hennebont. La fonte qui est traitée dans ses hauts-fourneaux vient de Suède et de Longwy (Meurthe-et-Moselle) ; les ferrailles d'un peu partout, mais particulièrement des ports de la Manche. Les charbons destinés à la fusion viennet des ports du Pays de Galles en Angleterre et, de toute évidence, la Société n'est venue, en fondant son usine de Lochrist, que chercher, ainsi qu'elle l'indique elle-même, une main-d'œuvre à bon marché, ajoutant aussitôt ce prpos redoutable de conséquences : « [Si] je suis obligée de payer au prix de nos établissements centraux, nous n'avons plus rien à faire en Bretagne et nous fermerons l'usine ». »

Inzinzac à la fin du | ]

Dix conseillers muncipaux d'Inzinzac demandèrent le l'éection en commune distincte de la section de Penquesten, arguant « l'éloignement du bourg de Penquesten de celui d'Inzinzac, le mauvais état des communications, la grande distance à parcourir pour aller trouver le maire à son domicile (...), que les habitants de la section n'ont, pour se rendre dans les lieux circonvoisins, que des chemins ruraux et des sentiers impraticables en hiver ; que cet état de choses a déjà nécessité en 1839 l'érection de Penquesten en paroisse (...) », mais cette demande n'aboutit pas. En 1891 la population totale de la commune est de 3 436 habitants dont 2 269 pour la section d'Inzinzac et 1 167 pour la section de Penquesten.

Article de presse concernant la "stigmatisée d'Inzinzac".

En septembre 1897 une jeune paysanne d'Inzinzac, Marie Françoise Hellegouarch, qui vivait à la ferme de Kerguer, devint célèbre dans la région par les stigmates de la Passion qu'elle portait aux mains ; de nombreuses sommités médicales vinrent la voir sans parvenir à fournir d'explication. Elle vit ses stigmates saigner alors qu'elle effectuait un pèlerinage à Lourdes ; l'affaire fut évoquée dans toute la presse qui parla de la "stigmatisée d'Inzinzac". Elle décéda en mai 1898 âgée de 22 ans.

En 1900 la commune d'inzinzac, jusque-là divisée en deux sections, l'une au bourg, l'autre à Penquesten, l'est désormais en trois, avec la création de la section de Lochrist.

Le | ]

La Belle Époque

La construction d'une chapelle à Lochrist, rendue possible par une donation à la fabrique d'Inzinzac des terrains nécessaires, est autorisée par un décret du Président de la République en mai 1901.

Les électeurs d'Inzinzac sont alors très marqués à gauche, surtout après la grève des Forges d'Hennebont de 1903 : lors des élections cantonales de novembre 1903, si le maire d'Hennebont, Girard, est élu conseiller général du canton d'Hennebont, à Inzinzac le candidat révolutionnaire, Chenu, obtint 587 voix, contre 381 seulement pour Girard.

L'écluse du Rudet et l'ancienne usine de produits chimiques Debicky le long du Blavet canalisé.

En septembre 1903 des ouvriers des deux usines Debicky (une se trouvait près de l'écluse du Rudet, l'autre à Kerglaw), qui fabriquait des engrais chimiques avec les résidus des Forges d'Hennebont, mais aussi avec des scories importées, se mirent en grève (la grève dura jusqu'en janvier 1904) et des heurts les opposèrent aux forces de l'ordre. En janvier 1904, 40 gabarriers et bateliers qui assuraient la navigation fluviale aux Forges d'Hennebont se mirent également en grève.

Le recensement de 1906 indique que la commune d'Inzinzac a alors 4 881 habitants dont 1 703 habitants pour la section du bourg, 1 809 habitants pour la section de Lochrist et 1 369 habitants pour celle de Penquesten.

En 1907 une religieuse du Saint-Esprit qui tenait une école privée à Penquesten fut poursuivie devant un tribunal, ainsi que la supérieure de son Ordre, pour infraction à la loi sur les congrégations car elle continuait à ouvrir son école. Une école communale de garçons et une de filles sont créées en 1911 à Penquesten.

Le un incendie détruisit l'école et la mairie d'Inzinzac : les archives municipales et les registres d'état-civil furent détruits.

Ne trouvant plus de travail assuré dans la région, 50 ouvriers d'Hennebont et Inzinzac partirent travailler dans les mines de charbon de Courrières, certains partant avec leurs familles.

La Première Guerre mondiale

Le monument aux morts d'Inzinzac-Lochrist porte les noms de 145 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale dont trois péris en mer. Il faut y ajouter les 39 soldats dont les noms sont indiqués sur le monument aux morts de Penquesten. Julien Quenoit, sergent au 144e régiment d'infanterie, décédé le à Lagny-le-Sec (Oise) fut décoré de la croix de guerre.

François Rolland, né en 1889 à Inzinzac-Lochrist, soldat au 265e régiment d'infanterie, fut fusillé pour l'exemple le à Saint-Étienne-Roilaye (Oise) pour « refus d'obéissance et outrages à supérieur ».

L'entre-deux-guerres

Le monument aux morts d'Inzinzac fut inauguré le . Une fusée tirée lors du feu d'artifice organisé en cette occasion par la municipalité tomba sur une meule de paille et l'incendie qui en résulta provoqua la destruction de la ferme Le Calvé située à proximité. Le Conseil d'État condamnant la commune à verser 65 000 francs de dommages et intérêts à la famille victime.

L'église paroissiale Saint-Pierre d'Inzinzac vers 1930, peu après sa construction.

L'église paroissiale d’Inzinzac est reconstruite en 1928 en réutilisant de nombreux éléments de l'église antérieure (colonnes et chapiteaux romans, maîtresse-vitre du chœur, ..). L'église antérieure, « hélas détruite en 1927, comprenait 9 travées de nef aux arcades bien appareillée à double rouleau ».

La ligne de chemin de fer d'intérêt local à voie métrique des chemins de fer du Morbihan allant de Port-Louis à Baud avec embranchements à Hennebont et à Port-Louis, déclarée d'utilité publique par la loi du

En 1933 le journal La Dépêche de Brest et de l'Ouest écrit que « le bourg d'Inzinzac est le chef-lieu de cete grosse commune comprenant la ruche ouvrière de Lochrist et la bourgade paysanne de Penquesten. On a dit d'Inzinzac que c'est une pépinière de lutteurs qui en fournit aux environs et notamment au Club athlétique lorientais et au Foyer laïque de Lanester. On n'y voit pas une fête sans luttes, auxquelles ne manquent pas de venir les athlètes du cru, tous plus ou moins cousins, ou au moins camarades d'école (...) ».

En 1936 les ouvriers des Forges adhérent en masse à la CGTU ; en représailles le patron des Forges, aussi maire d'Hennebont, Camille Herweg, supprime le club de football, mais aussi de gymnastique et de musique, des "Enfants de Lochrist-Hennebont" ; seuls subsistent deux clubs catholiques : la "Garde du Vœu" d'Hennebont et les "Tricolores" de Lochrist. Les ouvriers finissent par trouver un terrain pour y pratiquer le football sur les hauteurs de la commune, dans le quartier de La Montagne, d'où le nom donné au Club : "L'US Montagnarde". Les couleurs choies pour le club furent le bleu et le rouge (comme les chemises bleues et les cravates rouges des "Jeunesses socialistes" à l'époque).

Une usine de produits chimiques, appartenant à la société "Engrais chimiques de Bretagne", existait près de l'écluse du Rudet jusqu'en 1937, date où son matériel d'exploitation fut vendu par vente judiciaire.

La Seconde Guerre mondiale

Le monument aux morts d'Inzinzac-Lochrist porte les noms de 11 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Celui du cimetière de Lochrist indique 16 noms supplémentaires de personnes également mortes pour la France dont ceux de trois résistants décédés dans des camps de concentration en Allemagne : Joseph Arquetoux ; Joseph Mouello et Joseph Yziquel. Sept résistants originaires d'Inzinzac-Lochrist : Henri Le Bobinnec, Jean Le Quellec, Paul Maguérès, Pierre Nicolas, Robert Le Novère, Maurice Taglafieri et Joseph Le Terrien, maquisards du FTP font partie des 52 résistants tués lors des combats de Kervernen en Pluméliau le . Deux autres maquisards FTP, Eugène Dubois et Yves Le Cloirec, furent tués le à la chapelle du Cloître en Quistinic, transformée en infirmerie pour les résistants. Marcel Cadio, résistant FTP lui aussi, fut tué le à Penhap en Marzan.

Diverses actions furent commises par des résistants, par exemple le sabotage d'une ligne haute tension à Inzinzac le et la destruction de deux pylônes électriques entre Lanvaudan et Inzinzac le . Le les journaux collaborationnistes rapportent que « des malfaiteurs [en fait des résistants] ont volé d'importantes quantités de tabac chez des buralistes et des feuilles de tickets d'alimentation à la mairie ». Début août 1944, les Alliés américains tentèrent de libérer Lochrist, mais ils furent repoussés par les Allemands, comme à Hennebont.

Un soldat soviétique, Feodor Feodarevitch Kojemiakin, décédé le , est inhumé dans le cimetière d'Inzinzac.

Inzinzac-Lochrist fit partie de la poche de Lorient, une zone de résistance nazie mise en place en août 1944, et qui fut libérée tardivement le .

L'après Seconde Guerre mondiale

Inzinzac prend le nom d'Inzinzac-Lochrist en 1969.

Les "Forges d'Hennebont" fermèrent le . La perte en 1958 du plus gros client, la régie Renault, condamnant rapidement l'usine, éloignée des grands foyers industriels. « S'étendant sur près de trois kilomètres, elles formaient une véritable ville dans la ville. L'emprise de l'usine s'étendait jusqu'à l'autre rive du Blavet, à Hennebont, où des cités et des villas avaient fleuri pour loger cadres et ouvriers ».

La population d'Inzinzac, particulièrement touchée par la fermeture de son usine, les "Forges d'Hennebont", qui en dernier fournissait des tôles pour l'industrie automobile, fut traumatisée. Après une dizaine d'années pendant laquelle la majeure partie du site industriel a été rasée, une association animée principalement par Gabrielle Le Rouzics est créée en 1978 et permet en 1984 la création d'un écomusée de l'histoire ouvrière. « Tout le village s'est mis à la tâche pour recueillir les souvenirs de cinq générations d'ouvriers : témoignages, photos, anciennes feuilles d'embauche et de paye, .. et bien que la plupart des bâtiments de l'usine aient été rasés, dès 1977 pouvait être inaugurée dans les locaux municipaux une première exposition ». L'Écomusée industriel des Forges d'Inzinzac-Lochrist fut inauguré en 2001.

De nouveaux emplois furent certes créés, mais dans une zone industrielle située à une dizaine de kilomètres du site des anciennes forges, dans la commune voisine de Caudan et certaines entreprises installées fermèrent rapidement ; la plus importante, la "Société bretonne de fonderie et de mécanique, filiale du groupe Renault, perdit rapidement le tiers de ses 1 500 salariés, échappant de justesse à un dépôt de bilan avant que le groupe Renault s'en désengage une première fois en 1998, revendant l'entreprise à un groupe italien. Contraint par le gouvernement à racheter l'entreprise en 2022 Renault la rebaptise "Fonderie de Bretagne" et la revend à "Callista", un groupe allemand.

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En 2012, Philippe Noguès, conseiller municipal socialiste d'Inzinzac-Lochrist, est élu député de la 6e circonscription du Morbihan. Il ne fit qu'un mandat (jusqu'en 2017).

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