Gouesnach

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Gouesnach : descriptif

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Gouesnach

Gouesnach [gwenax] (écrit également localement Gouesnac'h) est une commune du département du Finistère dans la région de Bretagne (France).

Géographie

Communes limitrophes de Gouesnach
Plomelin Quimper
Gouesnach Pleuven
Combrit Clohars-Fouesnant

Localisation

La commune est située sur la rive gauche de l'estuaire de l'Odet qui le borde à l'Ouest, et est bordée à l'Est par l'axe Quimper-Bénodet ; sa limite nord est formée par le ruisseau de l'Anse de Saint-Cadou qui sépare la commune de Quimper, et sa limite sud par le ruisseau de l'Anse de Kerandraon, qui la sépare de Clohars-Fouesnant, deux affluents de rive gauche de l'Odet formant des rias appendices de celle du fleuve précité. Gouesnach forme une presqu'île, une sorte d'enclave, raisons pour lesquelles cette commune est restée isolée et rurale jusqu'à une période récente, et le fait que la prononciation bretonne soit restée la seule usitée localement l'indique bien. Le développement récent de Quimper fait que la commune est désormais englobée dans la banlieue du grand Quimper et est de plus en plus urbanisée.

Pendant l'été 2013, une plage a été temporairement aménagée à Pors Meillou grâce à l'apport de 26 tonnes de sable.

Située en amont du pont de Cornouaille, la commune n'est pas soumise à la loi littoral, ce qui explique notamment l'absence de sentier côtier, les rives de l'Odet étant presque totalement privatisées et celui-ci n'est accessible qu'en quelques rares endroits : Anse de Porz Guen, Anse de Porz Garo (par un sentier botanique), Pors Keraign, Pors Meilou. Toutefois un passage est accessible à marée basse, et même à marée haute lorsque le coefficient de marée est inférieur à 70, sur la grève de l'Odet, depuis Porz Guen jusqu'à Pors Keraign.

Géologie et relief

Au nord-ouest, l'estuaire s'encaisse profondément entre Gouesnach et Plomelin dans une succession de courts méandres aux falaises boisées appelés les Vire-Courts dont la sinuosité constitue une limite au tonnage des bateaux remontant jusqu'au port de Quimper.

Le sous-sol de la commune est presque totalement granitique (ce granite contient des pegmatites à béryl) ; quelques affleurements de micaschistes sont toutefois visibles au niveau du bourg et de ses alentours.

Le finage communal est très vallonné, les altitudes allant du niveau de la mer jusqu'à 59 mètres (ce point culminant se trouve au sud-ouest du manoir de Boutiguéry). Si la partie orientale de la commune est plus plane, formant un plateau d'une quarantaine de mètres d'altitude (c'est aussi l'altitude du bourg), les dénivelés s'accentuent vers l'ouest, en raison des nombreux vallons, creusés par de tout petits affluents de l'Odet, qui échancrent ce plateau.

L'encaissement de la ria de l'Odet et les fortes pentes boisées de la rive qui en résultent expliquent l'absence de véritables infrastructures portuaires, même si quelques criques abritent ou ont abrité des ports rudimentaires (Pors Meillou, "Abri du Moulin" en français, fut utilisé comme port dès l'époque romaine ; un quai et une cale y furent aménagés en 1875 facilitant le trafic des sabliers transportant le maërl, des goémoniers et le chargement de poteaux de mines à destination du Royaume-Uni ; Éric Tabarly, qui habitait à proximité, utilisa un mouillage non loin pour ses Pen Duick ; d'autres anses aussi furent utilisées comme ports rudimentaires comme Pors-Guen [Pors Gwen], Sainte-Barbe et Pors-Keraign). Ces trois ports servent désormais de mouillages, identifiés par des bouées, pour environ 90 bateaux de plaisance et sont gérés par l'« Association des plaisanciers de Gouesnac'h ».

Hydrographie

Un diverticule de l'Odet soumis aussi à la marée, l'Anse de Saint-Cadou, constitue la limite au nord avec Quimper (partie sud et ancienne paroisse d'Ergué-Armel).

L'étang du Lenn est un espace naturel qui fait l'objet d'une Convention de partenariat entre le département, la Communauté de communes et le Conservatoire du littoral signée en décembre 2018 afin de le protéger.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,8 amplitude thermique annuelle de 10,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Plomelin à 3 vol d'oiseau, est de 12,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

La commune n'est desservie que par une seule route départementale, la D 234, qui se termine au niveau du bourg et n'est qu'un embranchement de la D 34, l'axe Quimper-Bénodet. Par ailleurs seules des routes communales (chemins vicinaux) desservent la commune.

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Histoire

Étymologie et origines

Probablement issue d'un démembrement de la paroisse de Pleuven, Gouesnach a dû accueillir au Haut Moyen Âge un établissement monastique, ainsi que l'atteste la forme la plus ancienne relevée dans le cartulaire de Quimper au langue bretonne de manac'h (moine). Le nom s'est écrit Guouenech (vers 1330), Goumenech (en 1368), Gouvenech (en 1426, 1458 et en 1574), Gouenec'h (en 1516), Gouesnach (en 1621).

Le nom en breton est Gouenac'h. En français local comme en breton, on prononce  (gouénarrh). Le nom officiel de la commune, tel qu'indiqué sur le site de l'Insee est écrit en utilisant la lettre CH au lieu de la lettre C'H, ce qui représente une tout autre prononciation.

Préhistoire et Antiquité

La stèle préhistorique du Cosquer.
Bijoux en or trouvés en 2012 à Gouesnach (Musée départemental breton).

La présence d'un tumulus surmonté d'un dolmen effondré à Ty-Korn est attesté par E. Flagelle dans ses Notes archéologiques sur le département du Finistère publiées en 1877. Un éperon barré a été identifié à Saint-Cadou, sur un promontoire de la rive gauche de l'Odet, un autre éperon barré lui faisant face de l'autre côté de l'anse de Saint-Cadou, à Beg-ar-Chastel, dans l'ancienne commune d'Ergué-Armel.

Gouesnach : église paroissiale Saint-Pierre, ancien autel païen gallo-romain reconverti en bénitier.

Cinq dépôts archéologiques de l'âge du bronze final ont été à ce jour identifiés à Gouesnach : à Lanhuron (découvert en 1868 par Le Men), Ménez Tosta (dépôt de fondeur, découvert en 1884 par un cultivateur de la commune) et trois dépôts découverts à Kergaradec.

Le site de Kergaradec, proche de la ria de l'Odet, fouillé par Muriel Fily en 2004, a livré des centaines de fragments d'armes (épées, racloirs, haches, etc.) d'outils (harnachements, pièces de chars, etc.) et de parures (bracelets, etc.), des lingots de cuivre et des déchets de métallurgie enfouis vers 900 nécropole de la même époque, deux caveaux de l'âge du bronze se trouvant dans un champ voisin fouillé en 1972. Un dépôt de bijoux en or comprenant un torque, deux bracelets, une ébauche et un « pré-produit », datant de l'âge du bronze final, ont été trouvés en 2012 non loin de l'Odet.

La presqu'île de confluence formée par la confluence de la rivière de Saint-Cadou avec l'Odet serait un ancien oppidum, probablement même un éperon barré ; un long retranchement large de 3 à 4 mètres et haut de 2 à 3 mètres, composé de pierres et de terre a été identifié côté terre par Yves Marie Le Men. Les Romains et Gallo-Romains avaient aussi créé au même endroit un camp retranché surveillant l'axe fluvial.

Plusieurs fouilles archéologiques ont révélé la présence de caches d'armes celtes antérieures à l'invasion romaine.

Les Romains et Gallo-Romains ont laissé diverses traces d'occupation (tuiles du saunerie a été identifiée à Keraing : le four fouillé par Paul du Chatellier contenait environ 400 augets [petites auges] emboîtés les uns dans les autres, ainsi que des vases romains.

Douze sépultures, datées entre la fin du .

Un ancien autel païen gallo-romain, stèle moulurée d'un peu plus de un mètre de hauteur, est réemployé comme bénitier dans l'église paroissiale Saint-Pierre.

Moyen Âge

La période féodale a laissé peu de traces, même si des tessons de poterie ont été retrouvés, ainsi qu'un four à poterie sur la falaise de la rive gauche de l'Odet, près du hameau de Keraïgn, découvert, fouillé et décrit par l'abbé Floc'h, recteur de Gouesnach, en 1886 ; des vases furent trouvés. On peut noter que les familles Penfeuntenyo, Kersaluden et Lanhuron ont des droits de prééminence dans l'église paroissiale.

Époque moderne

L'église paroissiale et les chapelles

Le clocher de l'église paroissiale est refait en 1740 (sa première pierre est posée le ) et, le bâtiment antérieur menaçant ruine, le reste de l'église est reconstruit en 1775.

La fontaine proche de la chapelle Notre-Dame-du-Vray-Secours, construite à la fin du Haut Moyen Âge. La coutume voulait qu'elle guérisse les enfants invalides ou en retard physiologiquement.

Le grand pardon de saint Cadou se déroule fin septembre. Il était l'occasion de compétitions de lutte bretonne, car les lutteurs avaient pris pour patron le saint dont le nom signifie « combat » (breton kad).

Une légende purement locale prétend que saint Cadou aurait effectivement habité un ermitage à proximité de la chapelle ou plutôt de la proche chapelle du Pénity, disparue, or ce nom est souvent associé à l'habitat des saints (pénity signifie ermitage en langue bretonne).

La vie rurale

Les paysans étaient astreints aux corvées : par exemple une ordonnance du , les habitants des paroisses d'Ergué-Armel, Saint-Évarzec, Clohars-Fouesnant, Gouesnac'h et Pleuven « se rendront au nombre de vingt hommes de chaque paroisse, et chaque jour alternativement suivant les rôles qui seront à cette fin arrêtés » pour réparer un tronçon du « chemin de la ville de Quimper à celles de Concarneau et Rosporden » jusqu'à ce que les réparations « soient finies et parfaites » ; les paysans devaient aussi souvent participer à des transports (par exemple de bois depuis la forêt de Carnoët) liés aux arsenaux de Brest et Lorient.

Des "baux à palmage" étaient alors signés entre paysans : l'un d'entre eux, à titre d'exemple, signé le entre Jean Le Mœm et sa femme Marie Le Timen, habitant Treffelen en Gouesnac'h d'une part, Yves Nédellec et sa femme Anne Nédélec, habitant Créac'h-Morvan en Clohars-Fouesnant d'autre part, est retranscrit dans un Bulletin de la Société archéologique du Finistère. En voici quelques extraits :

« Entre lesquelles parties est reconnu que lesdits Jean Le Mœm et sa femme, comme fermiers dudit lieu de Treffelen, sous ledit Yves Nédélec, tiennent en leur pocession et saizinne à titre de palmage, m'y croît et perte, suivant l'usement du canton, de et sous ledit Nédellec acceptant, les bestiaux c'y après, scavoir : deux bœufs à labeurs, l'un rouge et l'autre blanc, estimés cent-quatre-vingt-quinze livres ; deux torillons de deux ans estimés soixante-quinze livres ; une vache hors d'âge, garre noir, prisée trente-trois livres ; une autre vache, garre jaune, avec son veau, prisés quarante-cinq livres ; une vache garre rouxane, âgée de cinq ans, prisée quarante-cinq livres ; [etc.], un cheval, garre rouge, prisé quarante-cinq livres, (...) ; faisant les dites sommes ensemble un capital de six-cent-cinquante-trois livres. (...) Lesdits Jean Le Mœm et femme promettent et s'obligent de bien nourrir, soigner, garder et conserver en bon père de famille sans les pouvoir vendre, prêter, n'y échanger, sans l'exprès consentement dudit Yves Nédélec, auquel les bestiaux seront représentés, à sa première réquisition, pour être réestimés. La somme principale prélevée, les profits, s'il s'en trouve, être partagés de moitié et, en cas de perte, être supportée à la susdite raison ; conditionné entre les parties que ledit Le Mœm et femme ne pourront nourrir d'autre bétail leur appartenant, sur les héritages dudit lieu de Treffelen. »

Les seigneurs de Lanhuron

La famille Bobet (ou De Bobet) était seigneur de Lanhuron. Briant Bobet est le premier membre de cette famille à avoir laissé une trace dans l'histoire, il était un des gentilshommes de la compagnie de Jean en 1351. Pierre Bobet fut lieutenant au siège présidial de Quimper à la fin du bataille de Saint-Cast. Cette branche de la famille Bobet semble s'être éteinte lors de la Révolution française, mais une autre branche fut seigneur de la Renardière près d'Ancenis.

Gouesnach vers 1778

En 1759 la paroisse de Gouesnac'h devait chaque année fournir 8 hommes pour servir de garde-côtes.

Jean-Baptiste Ogée, dans son "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", publié entre 1778 et 1780, écrit :

« Gouesnach, dans un fond, sur la rivière d'Odet ; à deux lieues et demi de Quimper, son évêché et sa subdélégation, (...) ressortit du siège royal de Concarneau. On y compte 600 communiants (...). Son territoire, terminé au Sud par la mer, et à l'Ouest par la rivière d'Odet, est très fertile et produit des moissons abondantes. Il est plein de vallons et de monticules, qui y répandent une agréable variété ; il est d'ailleurs cultivé avec beaucoup de soin. (...) En 1680, les fiefs de Bodineau, Pleumieux, Coët-conq et Lieuron-de-Penfentenus furent unis et érigés en baronnie sous les noms de Chantefavic, de Chef-Fontaine, avec haute, moyenne et basse-justice, à M. de Chef-Fontaines. (...) Ses maisons nobles sont Kergos et Lanhuron. »

Révolution française

Le cahier de doléances rédigé par les paroissiens de Gouesnach écrit :

« (...) Demandons que le Roi, notre bon Roi, conserve et maintienne son autorité dans le royaume. Nous plaignons des corvées et servitudes féodales trop étendues et trop onéreuses. Nous plaignons de l'inégalité de la répartition des impôts. (...) Que dans [l]es assemblées, nos représentants soient en nombre au moins égal à celui des autres ordres, et leurs vœux y soient comptées par tête. Que notre liberté soit aussi sacrée que celle des seigneurs. Que tous les impôts soient à l'avenir supportés d'une manière égale par tous, à proportion de la fortune. Que la justice soit approchée des justiciables et rendue moins coûteuse. »

Le décret de l'Assemblée nationale du précise que hors la ville, les paroisses du district de Quimper sont réduites à 18. Parmi elles, « Clohars, qui aura pour succursales les ci-devant paroisses de Goefnac [Gouesnac'h], Pleuven et Perguet [Bénodet actuellement] ». Ce découpage ne fut que provisoire et non repris lors de la création des communes par le décret de la Convention nationale du 10 brumaire an II ().

François-Marie Saint-Jalmes, recteur de Gouesnach à partir de 1786, prêta le le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé, devint procureur de la commune de Gouesnach, puis fut recteur de Mellionnec. Après s'être marié dans cette commune et avoir eu plusieurs enfants, il fut fusillé par les Chouans vers la fin de l'année 1798.

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Les incidents de 1865
Adolphe Leleux : Jour de fête en Cornouaille [Lutteurs de Basse-Bretagne] (1864). Le peintre s'est probablement inspiré des lutteurs du pardon de Saint-Cadou.

En 1865, de graves incidents se produisirent à l'occasion du tournoi de lutte bretonne (gouren en breton) organisé traditionnellement chaque année lors du pardon de la chapelle de Saint-Cadou. Des Bigoudens venaient y participer et cheminaient en longeant depuis Sainte-Marine la rive droite de l'Odet jusqu'à hauteur de la chapelle ; ils traversaient alors la ria à la nage, en portant leurs vêtements sur leur tête, jusqu'à la cale de Pors ar Gwin. Lassés d'être chaque année battus par eux, les gars de Gouesnac'h, montés sur des canots, les attendirent cette année-là au milieu du fleuve et les assommèrent à coups de penn-baz (bâtons) ; une demi-douzaine d'entre eux se noyèrent, les autres parvenant à rejoindre la berge tant bien que mal. On ne trouva jamais les coupables ! Mais le préfet du Finistère interdit alors le tournoi pour « troubles à l'ordre public ».

Le recteur de Gouesnach s'avisa alors de supprimer le pardon ; la chapelle resta fermée et sans entretien, ce qui entraîna la chute de la couverture et du lambris sur equel étaient peintes de curieuses scènes de la vie de saint Cadou. Devant la consternation générale, la chapelle fut restaurée et le pardon rétabli, mai les dégâts survenus furent irréversibles.

Par contre en 1881, des lutteurs « de Gouesnach et de Saint-Cadou (sic), vingt couples de gaillards aux larges épaules et aux membres robustes », participèrent à Paris à une "Fête des sauveteurs bretons" organisée place du Châtelet à Paris.

Le tournoi de Saint-Cadou resta interdit pendant un siècle jusqu'en 1965. Mais les combats continuèrent malgré l'interdiction : par exemple le journal Le Matin du écrit :

« Tous les ans, aux premiers jours d'automne, se déroule (...) le pardon de Saint-Cadou (...). Des luttes ont lieu en cette occasion car saint Cadou, que l'on fête, est reconnu depuis les temps les plus lointains comme le patron des lutteurs. En ces temps, chaque commune des environs désignait son meilleur lutteur pour les combats de la Saint-Cadou, dont le vainqueur emportait pour prix de sa victoire une chemise en grosse toile de lin écru, ou bien quelques mouchoirs d'une étoffe moins rigide. Ces luttes ont conservé leur attrait d'antan et, cette année encore, on a vu tous les lutteurs du pays de Fouesnant se livrer des combats devant une foule d'amateurs régionaux et aussi de touristes, malgré la saison avancée. Après les luttes, eurent lieu des danses, avec flots de rubans »

La récolte du goémon

Un arrêté municipal en date du limite à la période du 13 octobre au 30 novembre, seulement entre le lever et le coucher du soleil, la cueillette du goémon d'épave, alors très utilisé comme engrais par les paysans.

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Gouesnach vers 1900
L'église paroissiale Saint-Pierre vers 1900, entourée du cimetière

Jean Varenne a décrit la vie municipale et sociale de Gouesnach lors de la Belle Époque dans un numéro de la revue Foën Izella. Gouesnach disposait alors de deux écoles, une de garçons et une de filles, cette dernière, dirigée par les religieuses de Kermaria, était construite sur un terrain appartenant à Madame de La Sablière qui la louait pour un franc symbolique par an ; l'école des garçons par contre appartenait à la commune : elle compte en 1901 74 élèves dans une seule classe qui ne peut en théorie en contenir que 40, d'où la décision prise cette année-là de construire une seconde classe. De nombreux adultes restaient encore illettrés (le par exemple, le maire signe à la place de 5 conseillers municipaux, sur 12 présents, incapables de le faire).

Les chemins étaient alors dans un état déplorable : celui desservant Pors-Guen, « le plus important au point de vue de la circulation » présente des virages dangereux, mais son aménagement est différé en raison des difficultés financières de la commune (délibération du  ; celui desservant l'anse de Pors-Keraign était très fréquenté en raison des transports d'engrais marins (de nombreux habitants de Gouesnach travaillaient alors sur les bateaux sabliers de l'Odet qui allaient chercher du maërl dans les parages de l'archipel des Glénan), mais leur charroi était devenu impossible au sortir de la grève est-il écrit dans une délibération du conseil municipal du  ; le chemin en direction de Quimper est impraticable en raison des ornières et nids de poules, particulièrement dans sa partie située sur le territoire de la commune de Pleuven entre Lesquidic et le Moulin du Pont : le conseil municipal déclare le  : « D'ici peu, les habitants de Gouesnach ne pourront plus se rendre à Quimper ».

L'hygiène laissait alors beaucoup à désirer. Les habitants du bourg s'approvisionnaient en eau au puits du presbytère, mais son eau était polluée, souillée par des infiltrations provenant du cimetière proche, qui était alors situé autour de l"église ; de plus il tarissait en période de grande sécheresse. un nouveau puits fut creusé en 1909.

En 1888 et 1899, l'église paroissiale Saint-Pierre, trop exiguë pour recevoir tous les fidèles, est agrandie (ce qui nécessite le déplacement du cimetière) selon les plans de Jean-Marie Abgrall, les bas-côtés nord, puis sud étant successivement reculés et un vicaire est nommé en 1900 pour aider le recteur en place, même si le vicariat n'est officiellement créé qu'en 1904. Un legs fait par une paroissienne permet en 1893 l'installation d'une horloge sur le clocher de l'église.

En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par François Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de Gouesnach, l'abbé Robinaud, écrit : « Toutes les instructions paroissiales se font en breton, et jamais en français » ; il ajoute que « les religieuses parviennent à grand'peine à leur apprendre [aux enfants] quelques mots de français ».

En septembre 1908 des inconnus abattirent une croix ancienne qui se trouvait en face de l'église de Gouesnach.

Lors de la querelle des inventaires, les paroissiens de Gouesnach mirent en échec une première tentative en mars 1906, mais cet inventaire fut effectué plus tard. Le Journal Officiel du attribue à la commune de Gouesnach tous les biens qui avaient appartenu à la fabrique de l'église de Gouesnach.

La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Gouesnach

Le monument aux morts de Gouesnach porte les noms de 39 soldats originaires de la commune morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, un au moins (Corentin Quemener) était un marin disparu en mer ; un (Yves Bourgot) est mort en Belgique, la plupart des autres sont décédés sur le sol français dont Pierre Dambiel, décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre à titre posthume et Alain Coustans, tué le même jour au même endroit. Yves Chiquet, soldat du 97e régiment d'infanterie , titulaire de la Croix de guerre, est signalé disparu le  ; son frère Isidore Chiquet avait été tué le

Précédemment, François Cosquéric, clairon, marin, fit partie des soldats français tués lors de l'expédition française en Chine dans le cadre de l'Alliance des huit nations pendant la révolte des Boxers en 1900-1901.

L'Entre-deux-guerres

Le premier téléphone est installé à Gouesnach, chez un commerçant du bourg, Alain Quéméré, en 1919. Un syndicat intercommunal pour l'installation d'un réseau électrique est constitué en 1928, mais l'électrification ne fut réalisée dans l'ensemble de la commune qu'après la Seconde Guerre mondiale ; de même pour le réseau d'adduction d'eau potable.

La Seconde Guerre mondiale

Un maquis du groupe Vengeance, animé par Louis Nicolas, se tint dans la zone de Prat ar Guip, Pors-Meilloù, Pen Prat.

Le monument aux morts de Gouesnach porte les noms de quatre soldats originaires de la commune mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale : Alain Mendrez, soldat, décédé le  ; Yves Bourrhis, soldat, décédé le  ; Jean Getin, sergent, décédé le  ; Alain Savoye de Puyneuf, commandant, décédé en captivité en Allemagne le à Oppelin en Haute-Silésie

François Gouzien, un jeune cultivateur de la ferme de Kéranroux en Clohars-Fouesnant, mais né à Gouesnach le , après un incident qui avait provoqué la chute d'un soldat cycliste allemand dans le bourg de Fouesnant, fut interné à la prison Saint-Charles de Quimper, puis déporté successivement aux camps de concentration d'Hinzert, puis de Dachau où il mourut le .

Yves de Cambourg, administrateur de La Bretagne, fut assassiné par des résistants le à Gouesnach.

L'après Seconde Guerre mondiale

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Une croissance désormais ralentie

Gouesnach a gagné 2 000 habitants en 50 ans entre 1968 et 2018 ; sa croissance va être désormais ralentie car il y a peu de terrains constructibles disponibles car les abords de l'Odet sont protégés, la commune est enclavée et les habitants désirent conserver leur quiétude comme l'illustre les oppositions à l'extension du camping de Pors Keraign. En 2018 seuls 9 permis de construire ont été délivrés à Gouesnac'h.

La crise municipale de 2023

La démission des membres de la majorité municipale, qui reprochaient au maire Jean-Pierre Marc ses méthodes autoritaires et solitaires entraîne une dissolution du conseil municipal et de nouvelles élections : la liste du maire sortant (composée de nouveaux membres) l'emporte au 2ème tour avec 42,38 % des voix, devançant la liste des anciens membres de la majorité municipale menée par Pierre-Yves Guillermou (35,78 % des voix) et celle qui était déjà dans l'opposition auparavant menée par Patrick Malaviale (21,84 % des voix).

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  2. la fiche de Gouesnach sur le site de l'Insee
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  10. Abbé Floc'h, Exploration d'un four à poterie, en Gouesnach (Finistère), "Bulletin de la Société archéologique du Finistère", 1888, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2081934/f318.image.r=Gouesnach
  11. a et b http://fr.topic-topos.com/eglise-saint-pierre-gouesnac-h
  12. Jean Allouis, "Saint-Évarzec... d'hier à demain", tome 1, Imprimerie régionale, Bannalec, (ISBN ).
  13. Contrat passé devant notaire par lequel une personne confie des bêtes à une seconde personne qui se charge de les engraisser. Les revenus générés sont partagés entre les deux parties
  14. Formule de bail à palmage, "Bulletin de la Société archéologique du Finistère", Société archéologique du Finistère, 1888, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2081934/f65.image.r=Clohars%20Fouesnant.langFR
  15. Père de Jean II de Rieux
  16. Gustave Chaix d'Est-Ange, "Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1120067/f442.image.r=Gouesnach
  17. "Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne...", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f6.image.r=Pleuven?rk=107296;4
  18. Personnes en âge de communier
  19. Bodinio, en Clohars-Fouesnant
  20. Peut-être Pleuven ?
  21. Jean-Baptiste Ogée, "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", 1778-1780, consultable https://archive.org/stream/dictionnairehist02og#page/142/mode/2up
  22. «  », sur Gallica, (consulté le ).
  23. François-Marie Saint-Jalmes, né en 1750 à Plouguernével, ordonné prêtre en 1775, recteur de Gouarec en 1782
  24. Daniel Bernard, Recherches sur la chouannerie dans le Finistère, revue "Annales de Bretagne", 1937, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115338s/f119.image.r=Gouesnach
  25. Louis Le Guennec, Choses & gens de Bretagne, Quimper, La Société des Amis de Louis Le Guennec, (lire en ligne), pages 100 et 101.
  26. Journal Le Temps n° 7 356 du 12 juin 1881, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k228407z.r=Gouesnach
  27. Serge Duigou et Jean Failler, La Cornouaille dans tous ses états, éditions Palantines, 2013, (ISBN ).
  28. Journal Le Matin n° 19 214 du 28 octobre 1936, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5854029/f4.image.r=Gouesnach
  29. a b et c Jean Varenne, Passage du http://fr.slideshare.net/fouesnant/mairies-communes-du-pays-de-fouesnant-php2-fn73y
  30. Alex Nicol, Le Tsar de Bénodet : Les enquêtes de Gwenn et Soazic, , 217 ISBN , lire en ligne), p. 27.
  31. Journal La Croix https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k220436d/f2.image.r=Gouesnach
  32. Fanch Broudic, L'interdiction du breton en 1902 : la IIIe République contre les langues régionales, Spézet, Coop Breizh, , 182 ISBN ).
  33. Journal La Croix https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2571843/f5.image.r=Gouesnach
  34. Journal des débats politiques et littéraires https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k482249p/f2.image.r=Gouesnach
  35. Journal officiel de la République française n° du 9 décembre 1909, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6250068n/f8.image.r=Gouesnach
  36. Corentin Quemener, né le à Gouesnach, marsouin au 3e régiment d'infanterie coloniale, disparu en mer lors du naufrage du Provence II le , torpillé par un sous-marin allemand au large du Cap Matapan alors qu'il servait de transport de troupes
  37. Yves Bourgot, né le à Gouesnach, soldat au 169e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le
  38. Pierre Dambiel, né le à Gouesnach, tué à l'ennemi le à Estrées-Deniécourt (Somme), inhumé dans la nécropole nationale de Maucourt (Somme)
  39. Alain Coustans, né le à Ergué-Gabéric, soldat au 262e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Estrées-Deniécourt (Somme)
  40. a et b http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultcommune.php?insee=29060&dpt=29&idsource=3415&table=bp01
  41. Journal Ouest-Éclair, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k581820c/f5.image.r=Gouesnach
  42. Thomas Quilfen, né le à Gouesnach, soldat au 46e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Varennes-en-Argonne (Meuse)
  43. Louis Quilfen, né le à Gouesnach, soldat au 118e régiment d'infanterie, disparu le à Tahure (Marne)
  44. Journal Ouest-Éclair https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5674044/f5.image.r=Gouesnach
  45. François Cosquéric, né le à Gouesnach, fils de François, batelier, et de Marie Anne Boussard
  46. Journal Le Rappel https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7548990q/f2.image.r=Gouesnach
  47. Revue Foën Izella , n° de décembre 2014 et http://gouesnach-village.eklablog.fr/entends-tu-le-vol-noir-a114147880?noajax&mobile=1
  48. La guerre 1939-1945 à Fouesnant, 323 ISBN , lire en ligne), p. 141.
  49. Yves de Camourg, né le à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), fils de Gustave de Cambourg, ancien maire de Gouesnach
  50. Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, numéro du 30 août 2019.
  51. « Gouesnac’h. La majorité municipale, en désaccord avec le maire, démissionne », Journal Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  52. Johanne Bouchet, « « Maintenant, il faut tourner la page » : à Gouesnac’h, la liste de Jean-Pierre Marc élue avec 42,38 % des voix », Journal Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).

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