Douarnenez
Localisation
Douarnenez : descriptif
- Douarnenez
Douarnenez (prononcé : /dwaʁ.nə.ne/) est une commune française, à l'est de la mer d'Iroise, donnant son nom à la baie de Douarnenez
Elle fait partie du département du Finistère en région Bretagne. La commune est agrandie en 1945 en fusionnant avec les communes voisines de Ploaré, Pouldavid et Tréboul. Douarnenez garde encore la réputation d'un grand port sardinier associé aux conserveries de la ville
Les caprices de la sardine, disparue de la baie au fil du temps, ont entraîné la fermeture progressive de presque toutes les usines de conserves de sardines. Douarnenez est aujourd'hui connue comme ville aux trois ports : Port-Rhu, port du Rosmeur, port de Tréboul. Le port de pêche du Rosmeur de Douarnenez accueille une flottille locale de bolincheurs
Sa spécialisation en poissons bleus (sardine, chinchard, anchois, maquereau) se caractérise par une très forte proportion de produits vendus hors criée
Port de pêche florissant jusqu'à la fin des années 1970 et début 1980, en déclin depuis, il connaît un rebond dans les années 2010. Le port de Douarnenez se convertit en port de débarquement de pêches d'autres ports d'attache et se diversifie dans la construction et la réparation navale, le nautisme et les services maritimes. Tréboul et le Port-Rhu sont des ports de plaisance importants du Finistère
Le Port-Rhu héberge en outre depuis 1993 le port-musée de Douarnenez.
Géographie
Situation et site
Douarnenez est située à 600 Paris, 250 Nantes et à 25 Quimper, au fond de la baie de Douarnenez, dans le sud du département du Finistère et fait partie historiquement de la Cornouaille. Particularité de la ville, l'île Tristan qui se situe à 300 mètres environ de la côte, est accessible à pied, lors des marées basses à fort coefficient. Un manoir, un phare et un fort s'y trouvent. L'île Tristan appartient désormais au Conservatoire du littoral. Une autre île existait jadis, l'île Flimiou, appelée aussi l'île de l'Ermitage mais elle a disparu en étant absorbée par les travaux de construction de l'agrandissement de l'enceinte du port du Rosmeur dans la décennie des années 1930.
Le port s'est d'abord développé le long des rives de la rivière de Pouldavid, une ria, désormais connue sous le nom de Port-Rhu, avant de s'étendre plus à l'est avec la création du port du Rosmeur. L'urbanisation s'est ensuite poursuivie vers l'ouest, sur l'autre rive du Port-Rhu, vers Tréboul Douarnenez dispose de plages, principalement la plage du Ris, à l'est de la ville, et les plages Saint-Jean et des Sables Blancs (à Tréboul).
La ville, nichée au fond d'une baie harmonieusement incurvée, déploie ses façades colorées et pittoresques, notamment sur le Port-Rhu, qui ont séduit de nombreux artistes tels Auguste Renoir, Eugène Boudin, Maurice Boitel et Emmanuel Lansyer.
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L'ancien îlot du Flimiou vers 1920
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L'île Tristan vue du bout du quai de la « Ria de Pouldavid » à pleine mer
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Vue aérienne de Douarnenez
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Vue aérienne d'une portion de Port Rhu, à Douarnenez avec le viaduc à droite
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La Ria du Port-Rhu vue du viaduc ; à droite Douarnenez, à gauche Tréboul, à l'arrière-plan l'île Tristan
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Le port du Rosmeur vu du sentier des Plomarc'h
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La vedette de la station locale de la SNSM
Communes limitrophes
Cadre géologique
Le territoire de Douarnenez appartient à l'une des grandes unités géologiques de la péninsule bretonne, le domaine centre armoricain. Sur un socle briovérien s'est formée une couverture sédimentaire paléozoïque nourrie par l'érosion active des reliefs proches de la chaîne cadomienne au nord. L'ensemble, socle et couverture, est plissé lors de l'orogenèse varisque (dite aussi hercynienne) entre 350 et 290 Ma), selon deux grandes trainées synclinoriales : le Synclinorium médian armoricain (Châteaulin - Laval) et le synclinorium de Martigné-Ferchaud (« synclinaux du sud de Rennes »).
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 amplitude thermique annuelle de 9,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pluguffan à 17 vol d'oiseau, est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Hydrographie
Deux petits fleuves côtiers se jettent dans la baie de Douarnenez sur la commune : la rivière du Névet au niveau de la plage du Ris et le « Ty an Taro », dont l'estuaire forme la Rivière de Pouldavid et le Port-Rhu. La pollution du Névet par les effluents nitratés est telle, en raison de présence de fermes d'élevages dans son bassin-versant, que cette plage, aussi concernée par des dépôts importants d'algues vertes, a dû être interdite à la baignade en 2019 ,,.
Description de la ville actuelle
Le quartier qui surplombe le port du Rosmeur, dévalant la colline jusqu'au port, s'est construit lors de l'âge d'or de la sardine, pendant la seconde moitié du .
Le quartier situé juste au-dessus du port de Tréboul, « un lacis de blanches et étroites ruelles, des maisonnettes blotties les unes contre les autres et des pas de portes fleuris » donnent à ce quartier des allures andalouses. Ce quartier est en fait surnommé « Petit Maroc », ce surnom faisant référence aux pêcheurs qui partaient pêcher la langouste au large des côtes du sud du Maroc et de la Mauritanie.
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L'îlot du Coulinec entre la plage des Sables Blancs et la Pointe de Leydé.
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Un quai du port du Rosmeur.
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Tréboul : la plage des Sables Blancs.
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Le cimetière marin de Tréboul.
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- « », sur anciens-plans-douarnenez.fr (consulté le )
- D. Rabu, J. J. Chauvel, J. Chantraine, Le domaine interne de la chaine cadomienne dans le Massif armoricain, éditions du BRGM, , p. 13.
- Hubert Lardeux et Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 15.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- « », sur mairie-douarnenez.fr
- « », sur ouest-france.fr
- « », sur douarnenez.bzh (consulté le )
- Françoise Genevois, Les petits bonheurs de Douarnenez, revue "Bretagne magazine" no 85, septembre-octobre 2015.
Toponymie
Attestations anciennes.
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Le nom de Douarnenez apparaît pour la première fois sous la forme Douarnenectz en 1505 ; il est écrit Douarnenes en 1520 dans une « lettre scellée » du à la « chancellerie de Bretagne ».
Le nom de la localité est mentionné sous la forme Leones en 1154 (attestée sur la carte en langue arabe d'Al Idrissi, pourrait, selon Bernard Tanguy, représenter une forme évoluée du latin legionense, « cité où stationne une légion romaine ») ; sous la forme latine Insula Videlicet Sancti Tutuarni (traduction du breton Tutuarn Enez « île de saint Tutuarn ») en 1138 ; puis sous les formes Insula Trestani (Enez Tristan) au ; Terrouer de Douarnenes en 1540 ; Ville et Bourg de Douarnenes en 1541 ; Douar an enez en 1598.
Le port, avant de devenir Douarnenez, en 1541, s'est appelé « hameau de Saint-Michel » puis « bourg de l'île Tristan », en 1520.
Le nom Douarnenez proviendrait de l'expression bretonne Douar an enez [ ẽ] (« la terre de l'île » en français), le site dépendant alors de l'Île Tristan. Cette hypothèse est rendue crédible par le père Maunoir qui, au .
Ses habitants portent le nom de Douarnenistes (ou Douarneziens peu usité) ; leurs voisins les appellent parfois (notamment les femmes) Penn Sardin, en référence au travail des ouvrières des conserveries qui consistait entre autres à couper la tête des sardines (penn [] signifiant tête en breton).
En breton [].
- « », sur la base KerOfis, Office public de la langue bretonne (consulté le ).
- Collectif, Les noms de lieux de Douarnenez, Ofis ar Brezhoneg – Office de la Langue Bretonne, (lire en ligne), p. 22.
- Collectif, Les noms de lieux de Douarnenez, Ofis ar Brezhoneg – Office de la Langue Bretonne, (lire en ligne), p. 7.
- Stéphane Gendron - 2003 - Les noms des lieux en France: essai de toponymie - Page 132.
- Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne, Bonneton, (lire en ligne), p. 133.
- Chanoines Paul Peyron et Jean-Marie Abgrall, « », , Archives diocésaines de Quimper et de Léon
- Le Petit Larousse, 1959[réf. incomplète]
- La coiffe Penn sardin sur photos.viaouest.com.
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Histoire
Préhistoire
Une stèle datant de l'âge du fer, qui se trouvait dans une nécropole située à l'entrée de la ferme de Kerru en Ploaré, dont il ne subsiste qu'un fragment haut de 22 frises, se trouve au musée de la préhistoire finistérienne de Saint-Guénolé en Penmarc'h.
Antiquité
À l'époque gallo-romaine, le site de Douarnenez faisait partie du territoire des Osismes et le port et la ville avaient alors une certaine importance si l'on en croît les nombreuses traces archéologiques retrouvées (tuiles, statues, poteries, monnaies, garum existaient le long de la rive droite de la rivière en Pouldavid, ainsi qu'aux Plomarc'h, au Ris et en d'autres endroits proches. Plusieurs voies romaines convergeaient vers Douarnenez.
Un piège à poisson (gored en breton), formé d'une digue de pierres entassées fermée par une grille, se trouvait au lieu-dit Ar Gored, une crique située à proximité des Plomarc'h. Le poisson était rabattu dans cette enceinte de roches à marée haute et capturé ensuite à marée basse. Le Gored est une crique aménagée de façon à capturer les poissons au moyen d’une grille placée au cœur d’une digue formée de pierres entassées. Son tracé est difficilement visible aujourd'hui, mais peut encore être distingué.
L’abondance de la sardine à l’époque gallo-romaine a entraîné la création de nombreux établissements de traitement de ce poisson (salaisons et fabrication de sauce de garum, condiment ressemblant à notre nuoc-mâm) tout au long de la Baie de Douarnenez : des cuves de salaison ont été retrouvées le long de la côte à l'Aber de Crozon, Telgruc-sur-Mer, Saint-Nic, Plonévez-Porzay, Douarnenez (de la plage du Ris à Tréboul), Poullan-sur-Mer ainsi qu’à Audierne. Les analyses des sédiments de poisson trouvés lors des fouilles ont montré une pêche axée sur la sardine ; le poisson était salé pour être conservé, les abats et une partie du poisson étaient coupés et mis à macérer avec des épices pour produire un condiment, le garum. La préparation comportait des couches successives de sel, de poisson et d’épices. Cette préparation était ensuite filtrée et vendue sous forme d’un liquide et d’une pâte.
Le site antique de salaisons des sardines de Plomarc’h Pella est le plus important de la région : la présence de cuves à garum aux Plomarc'h atteste de l'antiquité du site qui se trouve être un des sites les mieux conservés d'Europe ; il fut occupé dès le musée départemental breton de Quimper.
Le site fut réoccupé à partir du . Les bâtiments étaient couverts de tuiles plates à rebord (tegula) et de tuiles semi-rondes (imbrex), reposant sur une puissante charpente.
Un seul bâtiment, celui consacré à la préparation du poisson, des anciennes salaisons romaines a été restauré : il mesure 30 Hercule dont la statue a été découverte en 1906) et probablement Jupiter et Neptune. Les trois autres bâtiments, non restaurés, servaient au stockage et au conditionnement.
Le Temple de Trégouzel, un temple romano-celtique, ainsi que 130 pièces de monnaie datées de cette époque, a été découvert à Trégouzel, aux environs de Ploaré.
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Statue d'Hercule en marbre trouvée aux Plomarc'h (Musée de Bretagne).
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Moulage du bloc de granite offert par Caius Varenius retrouvé sur la plage du Ris à Douarnenez.
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Plan du temple de Trégouzel (par Maurice Halna du Fretay).
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Le temple de Trégouzel : restes d'un contrefort.
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Vase ovoïde trouvé à Trégouzel (1er ou 2e siècle après J.-C.).
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Ustensiles divers trouvés aux Plomar'h Pella (époque gallo-romaine).
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Débris de céramiques trouvés aux Plomarc'h Pella (1er au 4e siècle après J.-C.).
Une statue d'Hercule, datant du marbre de Carrare, a été trouvée sur le site des salaisons de Plomarc'h. Elle se trouve au Musée de Bretagne à Rennes. Une autre statue d'Hercule, en calcaire, a été aussi découverte dans une cuve de salaison du Port-Rhu et se trouve au Musée départemental breton de Quimper.
Moyen Âge
Selon Bernard Tanguy, la carte du géographe arabe Al Idrissi, qui date du légion romaine") entre la Pointe Saint-Mathieu et Quimper, qui pourrait être Douarnenez. Ce "Léonois" (ou '"Loonois", ou "Lehnois") est par ailleurs cité dans plusieurs textes médiévaux comme le pays d'origine de Tristan et du roi Marc'h.
L'île Tutuarn (île Tristan)
« L'île, ou plutôt l'îlot, car la superficie n'est que d'environ 7 hectares, devient une presqu'île à marée basse comme les oppidums gaulois que décrit César en parlant de la Guerre des Vénètes. Dès l'époque gauloise, ce poste qui commande l'entrée de la rivière fut habité. En y faisant des défrichements, on a découvert un très grand nombre d'habitations disposées comme les cases d'un échiquier ; deux monnaies gauloises, des fragments d'armes, des meules, ont été trouvés au milieu des ruines. Des gallo-romains résidèrent dans l'île. (...) »
Selon la légende de la ville d'Ys, une cité prospère et insoumise aurait été construite jadis dans la baie, avant d'être engloutie par l'océan en guise de punition divine. Cette légende, mise en forme au XIIe siècle, recrée un passé mythique à la Cornouaille en se basant sur des personnages historiques ayant marqué la région avant l'an mil et l'époque des invasions scandinaves.
Il faut attendre 1118 pour trouver un nom à l'île. C'est à cette date que l'évêque de Cornouaille, Robert de Locuon (ou Locuan), fait don en 1121 aux moines de l'abbaye tourangelle de Marmoutier de sa petite île de saint Tutuarn, et d'une maison lui appartenant dénommée hamot (en breton) avec toutes les rentes et les dépendances, ainsi que les deux-tiers de la dîme du Plebs Sancti Ergadi (Pouldergat). La première supposition de l'origine du nom serait liée à un ermite du nom de l'île qui s'y serait installé au saint Tugdual (ou Tudy), Tutual étant sa forme ancienne en vieux breton. Ce nom apparaît du XIIe au XIVe siècle avant que l'île « Trestain » puis « Trestan » vienne le remplacer dans les écrits.
Cette île a été identifiée avec l'île Tristan et son nom ancien fait référence à saint Tudy.
L'acte de donation indique qu'une église existait déjà, plutôt un petit monastère qu'une église paroissiale. Quant au don, il semble avoir eu comme but un renouveau dans la vie religieuse du diocèse.
Le port et les toiles de Pouldavid
Le port de Pouldavid a une importance notable au Moyen Âge ; ses navires fréquentent alors des ports tels que Nantes, La Rochelle, Bordeaux, Bilbao, Rouen, Dunkerque, etc., important sel, blé et vin, exportant sardines et toiles de chanvre tissées à usage agricole, domestique ou servant à fabriquer des voiles ; les olonnes de Locronan et du Porzay étant aussi à l'époque connues sous le nom de Pouldavid ou des noms avoisinants, car le nom est parfois déformé.
Le nom de Pouldavid, écrit de diverses manières, figure d'ailleurs sur nombre de cartes marines médiévales. Il désignait le site où venaient s'approvisionner certains bâtiments.
Époque moderne
Douarnenez au | ]
Un aveu de 1541 détaille les biens et prérogatives du prieuré de l'Île Tristan : il précise que la ville et bourg de Douarnenez couvre une superficie d'environ 13 ha et que les revenus du prieur de l'Île Tristan consistent essentiellement en le moulin banal et une taxe modeste sur chaque bateau de pêche ; le port de pêche étant dénommé Pors Comoneuc dès 1336 et il était situé entre la cale ronde et la cale raie dans l'actuel port du Rosmeur.
Le hameau situé aux alentours de Pors Comoneuc se développe à partir de la fin du flèche datant de 1642. Cette chapelle fut reconstruite vers 1755, date inscrite sur le nouveau clocher, un certain nombre d'éléments de l'ancienne chapelle étant réemployés.
À l'époque des Guerres de la Ligue (1576-1598), le bandit Guy Éder de La Fontenelle profite de la situation pour brigander la Bretagne et plus particulièrement la Cornouaille et la région de Douarnenez. L'île Tristan est un moment sa base. Le consensus de mise à la fin des guerres de religion le voit même se faire confier la gouvernance de l'île. Finalement convaincu d'intelligence coupable avec les Espagnols et sans que soit oublié le souvenir de ses massacres, il fut roué en place de Grève en septembre 1602.
Le | ]
Dom Michel Le Nobletz a vécu à Douarnenez de 1617 à 1639, dans une maison proche de l'actuelle chapelle Saint-Michel, construite entre 1663 et 1665 sous l'influence du prédicateur Julien Maunoir (lequel a prêché 29 missions à Douarnenez, un record) pour honorer la mémoire de Michel le Nobletz. Les 64 peintures qui ornent le plafond de la chapelle ont été peintes entre 1667 et 1675 (et complétées en 1692) : elles représentent des scènes de la Passion du Christ, de la Vie de la Vierge, des Évangélistes et des Docteurs de l'Église, et sont des reprises des taolennoù de Michel Le Nobletz.
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Tableau de mission de RP Cariou (début XXe, archives évêché de Quimper) : prédication par Michel Le Nobletz sur le parvis d'une chapelle de Douarnenez
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Tableau de mission du RP Cariou (début XXe siècle) : Michel Le Nobletz prêchant dans une chapelle de Douarnenez
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Douarnenez : chapelle Saint-Michel, fresques du plafond peintes entre 1667 et 1675
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Douarnenez : chapelle Saint-Michel, fresque représentant Michel Le Nobletz priant la Vierge Marie
À l'époque de Louis XIV, Douarnenez fut connue pour des faits liés à la Révolte des Bonnets Rouges (1675).
Le | ]
En 1741, une épidémie de dysenterie sévit : « Dans chacune des paroisses de Goulien, Plogoff, Esquibien, Plouinec, Plozévet, Mahelon, Poulan, Beuzet-Cap-Sizun, Pouldergat, Douarnenez, on compte le chiffre énorme de dix à douze morts par jour ».
La pêche, principalement celle des congres et des sardines, a été une activité très florissante, en particulier aux arrêt royal de 1748 qui interdisait l'entrée des sardines étrangères en France. « L'entrée trop facile du poisson étranger dans le royaume porta aux pêcheries des pertes affreuses et ralentit le courage des marins» est-il écrit dans le cahier de doléances de Douarnenez. En 1792 Lesconil et Le Guilvinec n'avaient qu'une chaloupe, Sainte-Marine 3, Treffiagat et Kérity 4 chacun, L'Île-Tudy 8, Concarneau 250 et Douarnenez 275 environ.
Les installations portuaires sont longtemps restées très médiocres : en 1786 commence la construction du môle du Rosmeur et, dans le Port-Rhu, des deux cales de l'Enfer et du Guet. La rivière de Pouldavid reste sans aucun aménagement et les chargements et déchargements des navires ne peuvent s'y faire qu'à marée basse jusqu'à la construction des quais entreprise seulement à partir de 1845, en même temps que le remblaiement de l'Anse de l'Enfer.
Révolution française
Le , l'assemblée du tiers-état de Douarnenez, forte de 300 à 400 personnes, réunie dans la chapelle Sainte-Hélène, rédige un cahier de doléances et élit deux représentants à l'assemblée du tiers-état de Quimper, le sénéchal Bouricquen et un marin, Jean-Claude Belbéoc'h ; deux autres députés (deux négociants : Guillier-Dumarnay et Jérome Joachim Grivart de Kerstrat) sont élus par la bourgeoisie locale dans le cadre de la "Chambre des nouvelles de Douarnenez", une "Chambre de lecture" créée en 1787.
Ce n'est qu'en 1790 que Douarnenez devint une commune indépendante (de 70 ha seulement), au détriment de Ploaré dont elle dépendait jusque-là, et même chef-lieu de canton. Douarnenez, ancienne trève de Ploaré, devient sur le plan religieux une succursale de Ploaré et ne devint une paroisse indépendante qu'en 1875.
Jérome Joachim Grivart de Kerstrat devint le le premier maire de Douarnenez, mais démissionna le car il devint membre de l'administration départementale, et il fut remplacé par Chardon, un autre négociant, le .
En 1791, Douarnenez a 1 795 habitants permanents, mais un millier de plus environ durant la saison de la pêche à la sardine.
« Jamais messieurs nos marins en général n'ont été partisans de la Révolution. Esclaves en naissant, élevés de même, courbés de tout temps sous le poids de leurs chaînes, naturellement brutaux, incapables de réflexion sur l'ignominie de leur avilissement, les nobles et les prêtres sont les seules divinités devant lesquelles ils fléchissent par terreur et qu'ils ecensent par ignorance » écrivent des négociants membres de la municipalité.
La loi du « relative à la circonscription des paroisses du district de Pont-Croix » donne à la paroisse de Ploaré comme succursales Le Juch et Douarnenez.
En août 1793, des Girondins pourchassés par la Convention montagnarde se réfugièrent dans le manoir de Kervern en Pouldavid.
Le | ]
Le blocus anglais en baie de Douarnenez
En 1813, et depuis longtemps déjà, en raison du Blocus continental, une division anglaise mouille en baie de Douarnenez sans empêcher toutefois les pêcheurs de se livrer à leur activité et de tendre leurs filets. Fin juillet, une péniche anglaise qui pratiquait aussi la pêche afin d'approvisionner en poisson les marins anglais, chavire à la Pointe de Morgat et est alors canonnée par des garde-côtes, ce qui provoqua plusieurs tués et noyés dans les rangs anglais. Les Anglais menacèrent alors d'empêcher la pêche et même de détruire Douarnenez si de tels incidents se reproduisaient.
L'extension progressive de la ville
La presqu'île de Douarnenez est délimitée à l'ouest par le Port-Rhu et à l'est par la Baie de Douarnenez. Le cadastre de 1820 montre que le développement urbain s'est produit à partir de deux noyaux urbains initiaux, celui à l'ouest de Saint-Michel, autour de l'Anse de l'Enfer (désormais comblée et devenue la Place de l'Enfer), qui fut le premier port de Douarnenez, mais déjà supplanté par un noyau plus important, à l'est, autour du Grand Port ; les rues se sont développées principalement selon une orientation est-ouest à l'exception de l'axe principal formant un axe nord-sud au milieu de la presqu'île, se dirigeant vers Ploaré. Les maisons étant pour la plupart alignées le long des rues étaient donc aussi orientées est-ouest, seul un pignon donnant face au port. Ce n'est que dans la seconde moitié du .
L'essor du port sardinier et des conserveries
L'essor de la pêche à la sardine continue pendant la première moitié du , employant environ 600 femmes, à Douarnenez, dont 60 à Tréboul. La cale ronde est construite en 1836. Toute la ville est imprégnée d'odeurs de sardines, de saumure et les filets bleus pendent le long des façades. Douarnenez est alors le premier port sardinier de France : en 1850, Douarnenez remplit 90 000 barils de 80 .
En 1860, Douarnenez pêche 300 millions de sardines, dont la moitié est cuite à l'huile dans les "fritures" (nom que portaient alors les conserveries) avant d'être mise en conserve, le reste étant encore en bonne partie pressé, à l'exception de celles qui sont vendues fraîches. La sardine était saumurée dans des tonneaux, pressée à l’aide de madriers et le jus s’écoulait du fond du tonneau. On obtenait une sardine salée et séchée qui pouvait être consommée pendant plus d’un an. On l’appelait la "viande de Carême".
La première conserverie, remplaçant la technique de la presse pour la conservation des sardines, ouvre à Tréboul en 1853, fondée par Eugène Clarian, qui fait faillite (la conserverie est rachetée en 1855 par Robert Chancerelle et son frère Toussaint-Laurent Chancerelle); une autre conserverie est créée la même année par Jules Lemarchand, qui devint maire de Tréboul en 1880. C'est en 1860 que sont créées les premières conserveries à Douarnenez même, l'une en ville, créée par Debon, l'autre dans l'Île Tristan par Gustave Raymond Le Guillou de Pénanros, qui fut deux fois maire de Douarnenez entre 1849 et 1865 et fut le premier bourgeois patron de presses à sardines à investir dans la conserverie ; en 1862 l'usine Rabot est construite à la pointe du Rosmeur. Entre 1860 et 1901, une quarantaine d'usines sont construites dont en 1866 l'usine fondée par Wenceslas Chancerelle à Pors Laouen, celle de Pierre Chancerelle, celle d'Auguste Chancerelle et en 1872 celle créée par René Béziers ; en 1901, Émile Chemin reprend la marque Capitaine Cook, fondée en 1877 par un négociant parisien, Alphonse Canneville. Les "fritures" étaient une vingtaine le long des quais en 1905 ; en 1956 les conserveries n'étaient plus que 16 et 10 en 1961. Progressivement, pendant la seconde moitié du XIXe siècle, la rive droite de la rivière de Pouldavid est vouée à la conserverie. Partout les cheminées des fritures crachent leur vapeur odorante. Au-dessus du Guet, les conserveurs se construisent de somptueuses demeures à l'écart de la promiscuité populeuse du Rosmeur.
De l'autre côté de la rivière, à Tréboul, peu de conserveries, mais un village de pêcheurs qui a conservé son charme pittoresque et une vue imprenable sur la baie. L'arrivée du chemin de fer à Quimper en 1863, puis à Tréboul en 1884, ouvre les portes de l'exotisme et des bains de mer à nombre d'artistes et aux premiers touristes fortunés, transformant les abords des plages de Tréboul en station balnéaire.
Les bacs franchissant la rivière de Pouldavid ne suffisant plus en raison de l'augmentation du trafic due à l'essor des activités économiques douarnenistes (de nombreuses personnes habitant Tréboul y travaillent) et le passage à gué étant risqué (des noyades surviennent, par exemple le le bac parti de la cale du Guet pour rejoindre Tréboul chavira et le naufrage provoqua la noyade de 17 femmes, employées dans une usine, et un homme), un pont métallique reliant Tréboul et Poullan-sur-Mer à Douarnenez en franchissant la rivière de Pouldavid est construit entre 1874 et 1878. « L'établissement de cet ouvrage est demandé depuis de longues années (...) par les populations intéressées, pour mettre en communication la commune de Poullan et notamment le petit port de Tréboul avec la ville de Douarnenez. Le principal motif est de permettre aux pêcheurs qui, suivant le temps et l'heure de la marée, vont souvent débarquer en très grand nombre à Tréboul, d'apporter sans aucun retard leur poisson aux usines de Douarnenez ».
Pendant le Joseph Bigot.
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François Hippolyte Lalaisse : Homme de Douarnenez (1843, musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, Marseille).
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Pêcheurs de Douarnenez (dessin anonyme, 1849)
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Femme et enfant de Douarnenez (dessin anonyme, 1849)
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Douarnenez en 1857 (Charles Furne, vue stéréoscopique, Voyage en Bretagne, 1857).
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Douarnenez : le port en 1873 (photo de J. Duclos).
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L'Île Tristan en baie de Douarnenez en 1873 (photo de J. Duclos).
André Theuriet décrit ainsi le retour des pêcheurs en 1881 :
« C'est l'heure du flux. Avec la mer montante, des barques qui ont passé la nuit à la pêche rentrent au port. Nous les voyons débusquer du Cap de la Chèvre, une à une, lentement, leur voile triangulaire d'un roux orange légèrement gonflée. Nous en comptons plus de cent cinquante ; bientôt elles s'éparpillent dans toute la largeur de la baie (...). Un vol de goélands les précède vers Douarnenez, comme pour annoncer aux femmes et aux enfants le retour des pêcheurs. »
En 1889, Benjamin Girard écrit que la pêche, principalement à la sardine, emploie environ 800 bateaux montés par plus de 3 500 marins. Il ajoute : « On y trouve aussi un grand nombre d'usines et d'ateliers pour la fabrication des conserves alimentaires et il s'y fait un commerce considérable de poissons frais, salés et pressés ».
En 1900, Douarnenez est alors le premier port français de pêche côtière.
Le quartier maritime de Douarnenez
La création du quartier maritime de Douarnenez date de 1863. Il est devenu depuis 2010 le quartier d'immatriculation DZ.
Jacques Le Du et la station de sauvetage de Douarnenez
Jacques Le Du est patron du premier canot de sauvetage de Douarnenez, la « Maréchale de Mac Mahon », du nom de la femme du président de la république de l'époque, Élisabeth de Mac Mahon. Le bateau, d'une longueur de 9,78 Augustin Normand sur un budget de 500 F alloués en 1868. Le Du sauve en tout 208 personnes entre novembre 1875 (date de la mise en eau du navire) et 1904, et devient célèbre pour son héroïsme lors des tempêtes d'octobre 1891. Il est décoré à maintes reprises, notamment du Prix Montyon en 1896, et monte à Paris la même année pour être récompensé lors de la cérémonie annuelle de la Société centrale de sauvetage des naufragés, en même temps que son fils qui, âgé de 13 ans, sauve deux personnes de la noyade,. Frédéric Caille juge notamment que l'événement, couvert par le Supplément illustré du Petit Journal du , « permet d'orchestrer, en une scénographie unique, l'importance de la Société centrale de sauvetage des naufragés, la filiation et la relève courageuse, et la spontanéité de l'admiration et du désir d'exemplarité du peuple de France ». Il meurt en 1912 et est enterré au cimetière de Ploaré. Une impasse porte son nom à Douarnenez.
La plage des Dames
La "plage des Dames", appelée anciennement "grève du Pironic", située au pied des HLM du boulevard Richepin, fut un temps la plage des notables de la ville, principalement des femmes de la haute société (d'où son nom) , un arrêté municipal datant de 1871 interdisant de s'y baigner « sans un costume de bain complet », financièrement hors de portée des classes populaires. Mais à partir de l'ouverture de la gare à Tréboul en 1884, les notables et les industriels préférèrent les plages tréboulistes.
L'aménagement du Port-Rhu
L'aménagement du Port-Rhu, le port de cabotage de Douarnenez, se fait dans la seconde moitié du rogue), provenant principalement des Îles Lofoten et 186 venant d'autres ports français.
Le village des Plomarc'h
Le "village des pêcheurs" des Plomarc’h daterait du début du 1820, le village comprenait 23 maisons et trois mazières, qui comprenaient toutes un petit courtil ; on y dénombre alors trois tonneliers, un maçon, un scieur de long, un tailleur, des marins au service du Roi, des cultivateurs qui certes, tous, devaient aussi pratiquer la pêche à la belle saison. Les femmes étaient ménagères, ramendeuses, faiseuses de filets. Les maisons, aux murs de pierres de granite revêtus d’un badigeon de chaux (les maisons étaient chaulées chaque année aux environs de la Saint-Michel), ont un sol en terre battue et étaient couvertes initialement de chaume de seigle avant de l’être ensuite d’ardoises. Toutes les maisons tournaient le dos à la mer, afin de se protéger du vent du nord. Les ouvertures étaient petites et il faisait donc sombre à l’intérieur.
Le village des Plomarc’h, avec ses penty [maisonnettes bretonnes] et sa vue imprenable sur la baie, les chaloupes du port, les plages du Ris et des Sables Blancs, a attiré de nombreux peintres tout au long de la seconde moitié du Jules Breton, Emmanuel Lansyer, Eugène Boudin, Maxime Maufra, Paul Sérusier, Charles Cottet, Paul Signac, Henri Matisse et de nombreux peintres scandinaves ; plus tard, dans le courant du Mathurin Méheut, Pierre de Belay, Maurice Le Scouëzec, Émile Simon, Louis-Marie Désiré-Lucas. Des poètes et écrivains ont aussi été attirés ici, comme José Maria de Heredia, Jean Richepin, Jules Breton, Max Jacob. André Theuriet a écrit : « On accompagnait en bandes les peintres qui allaient travailler au Riz [Ris], à Tréboul ou sous les vertes hêtraies de Ploaré ».
Les épidémies
La ville est sale, si l'on en croit une délibération du conseil municipal datant de 1832 : « Cette ville (...) est croisée de trente petites venelles et culs de sac, dans lesquels les voitures ne peuvent pénétrer pour en extraire les fumiers et les ordures de toutes natures ». En 1835, il n'y a pas encore de réseau d'eau potable dans la ville : seuls deux puits et deux fontaines donnent une eau fade et saumâtre ; il faut aller à Ploaré pour trouver de l'eau potable en abondance.
Les épidémies y sont fréquentes : en 1849, le choléra provoque 256 morts à Douarnenez et 507 si l'on ajoute ceux de Tréboul, Ploaré et Pouldavid. Cette épidémie de 1849-1850, venue d'Audierne, fit, entre le et le 256 victimes à Douarnenez et de nombreuses également dans les localités avoisinantes : 146 victimes à Poullan (qui incluait alors Tréboul), 60 à Ploaré, 50 à Pouldergat (qui incluait alors Pouldavid), 31 à Plonévez-Porzay. Une autre épidémie de choléra fait 80 morts dans la seule ville de Douarnenez entre décembre 1885 et mars 1886. En mars 1888, une épidémie de petite vérole sévit à Douarnenez, faisant de nombreuses victimes ; on compte 844 décès parmi les 11 000 habitants de la ville à l'époque. Entre le et le
Une épidémie de diphtérie sévit à Douarnenez entre le et le . Elle fit 59 malades et provoqua 17 décès.
La construction des nouvelles halles
De nouvelles halles furent construites à Douarnenez en 1871 à l'emplacement d'un bâtiment précédent devenu trop exigu ; construites de plain-pied, elles furent surélevées d'un étage au début de la décennie 1930 pour y installer la Salle des fêtes qui ouvrit en 1934 ; elle fut décorée par six peintres qui y peignirent des fresques.
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La Belle Époque
En 1900, Douarnenez est le port sardinier le plus important de la côte cornouaillaise. La ville comptait 22 000 habitants (dans les limites de l'actuel "grand Douarnenez") ; 26 conserveries y employaient près de 3 000 personnes, des femmes principalement, et 5 600 marins pêcheurs ; installés pour la plupart le long du Port Rhu, 8 chantiers navals construisirent cette année-là 176 chaloupes.
« Au début du eau-de-vie, plus rarement du cidre, mais il y retrouve aussi ses amis, joue aux cartes ou aux dominos, procède au partage de l'argent gagné par la vente des poissons. »
La Mission organisée en 1901 à Douarnenez dura un mois, avec le concours de 74 prêtres.
La villa d'Emmanuel Delécluse, avocat, industriel et maire de Douarnenez, est construite en 1906 par l'architecte Charles Chaussepied.
La création de la Place de l'Enfer
La place de l'Enfer est aménagée en 1901, avec la création d'un lavoir, à l'emplacement d'une anse marécageuse (un marais se dit gwern en breton ; par déformation progressive, le nom se serait transformé en Ivern, puis en Ifer, francisé en "Enfer").
Les tensions politico-religieuses
Le samedi , avant de faire de même à Ploaré, les forces de l'ordre vinrent, en vertu de la loi sur les congrégations du
« Les habitants avaient barricadé solidement toutes les issues conduisant à l'école des Sœurs : d'énormes pierres avaient été placées sur la route. Quand arrive le bataillon du 118e, la 20e brigade de gendarmerie, le commissaire spécial Thomazi, les deux commissaires qui l'accompagnaient et le serrurier, la foule leur barre les rues en criant : « À bas Combes !Vive l'armée ! ». Le commissaire fait les sommations, mais la foule rompt le cordon des troupes. Les gendarmes à pied essaient de faire une brèche dans la muraille vivante. Une terrible bousculade se produit. De nombreuses arrestations sont opérées, un prêtre est arrêté et gardé à vue. M. Thomazi lui offre la liberté s'il consent à rester neutre. « Jamais, répond l'abbé, tant qu'il s'agira de crier "Vive la liberté !", je serai là ». Les gendarmes à pied s'avancent. Une lutte corps à corps s'engage. Il en faut trois ou quatre pour chaque homme. (...) Pendant une hure, c'est une résistance acharnée (...). De nouveaux contingents viennent renforcer les soldats fatigués par une nuit d'insomnie et parviennent, après trois-quarts d'heure d'une résistance superbe, à dégager la porte de l'école dont les femmes se font arracher une à une. M. Le Maire proteste, au nom des pères de famille, contre la violence qui leur est imposée, au nom de ses administrés, au nom des 1 100 enfants que l'on veut jeter sur la rue. (...) Le commissaire s'avance, demande qu'on laisse entrer. Les défenseurs de l'école, montés sur le mur répondent : « Vive la liberté ! À bas les proscripteurs ! », et la foule, une masse de 5 à 6 000 personnes, appuie en criant : « Vivent les Sœurs ! À bas Combes ! À bas Le Bail ! ». Le crocheteur avance, protégé par un quadruple cordon de soldats et de gendarmes. À coup de hache, de levier, il s'attaque à la porte qui résiste; il s'en prend au mur. Pendant deux heures, il s'acharne sous les huées et son travail n'avance guère. Des baquets d'eau lui tombent (...). Épuisé, il renonce à la besogne. Les sapeurs avancent. À coup de hache et de pioche, ils démolissent la porte et le mur ; une grande heure leur est nécessaire pour pratiquer un passage aux commissaires. (...) Enfin, à 10 heures ½, les Sœurs sortent aux bras des dames et des femmes de marins qui les gardent depuis trois semaines. »
En 1902, le commandant Barthélemy-Emmanuel Le Roy Ladurie, grand-père de l'historien Emmanuel Le Roy Ladurie, fut destitué de son grade pour avoir refusé de fermer les écoles tenues par des congrégations catholiques à Douarnenez.
La crise sardinière
Yan de La Noët a longuement décrit dans un article publié en 1902 les techniques de pêche de la sardine et les conditions de vie difficiles des pêcheurs à une époque où l'alcoolisme sévissait :
« Les pêcheurs de Douarnenez et Concarneau habitent presque tous dans de grandes et nauséabondes casernes ouvrières (...). L'odeur de ces chambres, habitées souvent par quatre à six personnes, n'a pas d'équivalent. L'âcre saveur du poisson avancé domine. (...) L'alcoolisme dégrade les sardiniers ; eaux-de-vie de grains, tafias monstrueux, "gwin-ardent", gouttes incendiaires (...). L'ingurgitation de ces mixtures nocives a donné aux hommes un teint qui tourne au garance, et à l'aubergine mûre quand ils sont vieux. (...) Un directeur d'usine qui emploie beaucoup de femmes sait que quelques-unes s'enivrent et que l'argent gagné par les jeunes filles sera pris par leurs pères et par leurs frères pour boire »
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Chaloupes sardinières rentrant au port de Douarnenez (vers 1907)
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Des milliers de barils de rogue venus de Norvège (début XXe siècle)
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L'Abri du marin construit par Jacques de Thézac et qui fut le siège de la revue "Chasse-Marée" (façade sud-est)
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L'Abri du marin construit par Jacques de Thézac et qui fut le siège de la revue "Chasse-Marée" (façade donnant sur le quai)
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Distribution de vivres à la mairie en 1903 lors de la crise sardinière
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Une brodeuse vers 1905
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La rue Sainte-Hélène vers 1905 et des filets de pêche séchant sur un balcon
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La place de la Croix vers 1905 ; à gauche la fontaine publique du Bolomig
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Le quai du Grand Port vers 1915
« À l'époque, les chaloupes [qui allaient pêcher la sardine jusqu'à l'Île d'Yeu] n'étaient pas pontées, seulement à demi-pontées. Elles étaient noires sous leurs voiles cachou. L'hiver, quand les marins dormaient sur leur bateau, ils s'enveloppaient dans leur kapo bras, une grande capote à capuchon, taillée dans de la toile à voile et tombant jusqu'aux pieds. Et ils se glissaient sous l'auvent du bateau. (...) Pour teindre leurs voiles, les hommes préparaient leur tannée dans de grands chaudrons, puis ils tendaient leurs voiles sur la cale et, avec des balais-brosses, ils versaient la tannée pour que la teinture, le cachou, pénètre bien ».
La crise de la sardine, due à sa raréfaction, frappe Douarnenez à partir de 1902 : le , l'usine Masson est mise à sac par des ouvriers : « Les syndiqués se réunirent vers 9 heures à la salle Lozach [en Ploaré]. (...) Au nombre de plusieurs centaines, drapeau, clairon et bureau en tête, se mirent en marche dans la direction de Douarnenez. (...) Le cortège s'engagea dans la rue du Môle et arriva devant l'usine des Franches-Montagnes, dite couramment usine Masson. (...) Des cris nombreux : "Vive la main-d'œuvre ! À bas les machines !" éclatèrent de toutes parts (...). Des pierres furent jetées et éclatèrent les vitres des bâtiments. (...) Un certain nombre d'assaillants pénétrèrent dans l'usine (...). L'usine fut entièrement saccagée, les machines brisées et le matériel anéanti ». Un syndicat de sardinières est constitué à Douarnenez en 1905, animé par Angéla Gonidec.
Pour survivre, il faut trouver des expédients :« C'était la grande vogue de la dentelle d'Irlande. Les petites filles, comme les femmes de marin, apprenaient toutes à faire de la dentelle d 'Irlande. Cette dentelle était expédiée en Amérique, des mètres et des mètres ! On disait que c'était pour garnir les cercueils... Quand il y a eu la crise de la sardine, la dentelle irlandaise a été un moyen de survivre ». Les Filles du Saint-Esprit, chassées de leur école en 1902, dirigèrent un fourneau économique. En 1904, un ouvroir est ouvert par Ligue patriotique des Françaises).
Les difficultés des pêcheurs étaient accrues par les dégâts provoqués par les marsouins, alors nombreux en Baie de Douarnenez : Jacques Gloaguen, président du syndicat des marins-pêcheurs de Douarnenez, expose en 1901 que « les marsouins et autres gros poissons pullulent dans la baie ; que ces poissons voraces consomment des quantités considérables de sardines, détruisent les filets des pêcheurs et les mettent souvent dans l'impossibilité de continuer leur pêche ; qu'il est urgent d'aviser aux moyens d'arriver à la destruction de ces poissons ». La Marine nationale participa entre 1910 et 1930 à des campagnes d'extermination des bélugas, marsouins et autres gros poissons, y compris des dauphins, en envoyant des navires garde-pêche et même des torpilleurs les tuer à coups de mitrailleuses et de canons ; les pêcheurs menèrent eux-mêmes des campagnes d'extermination jusqu'aux Îles Scilly.
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Dessin illustrant la mise à sac d'une conserverie en juillet 1902 à Douarnenez en raison du refus par les ouvriers soudeurs de l'utilisation de machines à sertir (sertisseuses) qui menacent leur emploi (revue L'Illustration du ).
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Dessin de femmes faisant la queue à Douarnenez devant les bureaux de l'Inscription maritime pour faire des déclarations d'indigence en raison de la misère liée à la crise de la sardine en 1902 (revue L'Illustration du ).
La crise de la sardine provoqua aussi une émigration, notamment vers le Canada : par exemple Joseph Béléguic fils d'un ancien maire de Poullan (lequel créa aussi la première usine de fabrication de filets de pêche à Douarnenez en 1870), qui lui avait succédé à la tête de l'entreprise (mais celle-ci disparut à cause de la crise sardinière) partit s'installer à Saint Brieux (Saskatchewan).
Parmi les drames de la mer survenus à cette époque, le naufrage du 913 coûta la vie à onze pêcheurs de Douarnenez et Ploaré : il se perdit corps et biens le au large d'Ouessant.
Bien qu'envisagé dès 1900 par Jacques de Thézac, qui se heurte alors au refus de la municipalité républicaine, ce n'est qu'en 1914 (en raison de l'élection de la municipalité conservatrice dirigée par Louis Le Guillou de Penanros en 1912) qu'est inauguré l'Abri du marin de Douarnenez. Il abrita pendant la Première Guerre mondiale une unité du 151e régiment d'infanterie. L'abri du marin ferme en 1971.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Douarnenez, édifié en 1919 par l'architecte Charles Chaussepied, porte les noms de 389 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, plusieurs ont été décorés, souvent à titre posthume : Jean Brusq et Joseph Gorgeu reçurent la Médaille militaire, Élie Chancerelle de Roquancourt Keravel reçut la Légion d'honneur et la Croix de guerre avec palmes. Vilhelm Nicolaysen, mort en captivité en Allemagne, reçut lui aussi la Croix de guerre avec palmes. Par ailleurs Guillaume Normant est aussi mort en captivité en Allemagne le dernier jour de la guerre. Quinze au moins sont des marins disparus en mer ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français à quelques exceptions près comme Herlé Gadal, tué à Wiltz (Luxembourg) le , six soldats (François Gloaguen, Charles Guillou, Émile Hanras, Guillaume Le Gall, Louis Hippolythe Quentrec, Louis Marie Quentrec) tués sur le front belge lors de la Course à la mer, Hervé Sergent mort à Salonique (Grèce).
Quatre soldats sans attaches particulières avec Douarnenez sont inhumés dans une tombe collective du cimetière communal car ils sont morts alors qu'ils étaient hospitalisés dans l'hôpital temporaire .
L'entre-deux-guerres
La création du patronage Stella Maris
Le patronage Stella Maris est créé en 1920, par l'abbé Paul Auffret, curé de la paroisse du Sacré-Cœur (une salle servant principalement à des représentations théâtrales avait déjà été construite à l'initiative du même prêtre au lieu-dit"Park ar Veil" ("Champ du Moulin") en 1900. Le club de football de la Stella Maris est créé en 1931. Il joue au stade Sainte-Croix, alors en Ploaré, devenu le stade Xavier-Trellu.
Une des premières municipalités communistes de France
En juillet 1921, Douarnenez est la première municipalité de France à élire un maire communiste en la personne de Sébastien Velly. Il est néanmoins précédé par, Louis-Jacques Lallouët maire d'Huelgoat dès 1919, qui devient communiste dès la création du parti lors du Congrès de Tours en décembre 1920, de même que par Joseph Lasvergnas, maire de Saint-Junien en Haute-Vienne mais ces deux maires n'ont pas été élus en tant que tels lors de l'accès à cette fonction.
Daniel Le Flanchec, lui aussi communiste, succède à Sébastien Velly comme maire de 1924 à 1940. C'est à cette époque que Douarnenez gagne son surnom de « Ville rouge ».
Alors que les femmes n'ont pas encore le droit de voter, le conseil municipal élit Joséphine Pencalet en son sein en 1925 mais le vote est invalidé par la préfecture.
Joséphine Pencalet
À cette époque les femmes n'avaient pas le droit de vote. Le , une femme d'usine de Douarnenez, qui a participé aux grandes grèves des mois précédents, Joséphine Pencalet, se présente comme candidate aux élections municipales (veuve, elle n'a donc pas besoin de l'aval de son mari) et est l'une des dix premières femmes de France élues conseillères municipales. Elle siège dans six conseils municipaux (aucun n'est invalidé), avant que le Conseil d'État n'invalide son élection en novembre 1925. Son cas fut à l'époque très médiatisé, notamment par le journal L'Humanité, mais elle fut totalement oubliée par la suite.
La grève des penn sardin en 1924
Le travail dans les conserveries de sardines était pour l'essentiel réservé aux femmes ; leurs conditions de travail étaient exécrables, comme en témoigne Charles Tillon : « J'ai tout de suite été sidéré par le degré de misère de ces gens-là (...). Les conditions de vie et de salaire des ouvrières étaient effroyables (...). L'économie de la pêche et de la conserve reposait avant tout sur l'exploitation de la main-d'œuvre » ; des ouvrières ont aussi émigré vers le Pays Basque où l'entreprise Chancerelle avait ouvert en 1917 une conserverie, à Ciboure.
En 1924, la grève des penn Sardin (les « têtes de sardines », surnom des Douarnenistes en référence à la coiffe que portaient les femmes) connaît un retentissement national. Les femmes d'usine, dit Jean-Michel Le Boulanger, « ont écrit des pages parmi les plus belles de l'histoire de Douarnenez. La ville leur doit beaucoup… ». Les Penn Sardin de Douarnenez ont déjà fait grève en 1905 pour obtenir d'être payées à l'heure, et non plus au cent de sardines. La grève de 1924, « la grande grève », porte sur une revalorisation du salaire.
Cette année-là, Douarnenez compte 21 usines de conserve, ainsi que deux entreprises liées, l'usine Ramp (qui sertissait les boîtes de conserve) et la filature Beleguic (qui fabriquait des filets de pêche). Les ouvrières, qu'elles aient 12 ou 80 ans, gagnent 16 sous de l'heure. Elles travaillent en principe dix heures par jour, mais parfois jusqu'à 72 heures d'affilée. Les patrons ignorent la loi des huit heures de 1919. Les heures passées à l'usine dans l'attente du poisson ne sont pas payées, les heures supplémentaires ne sont pas majorées, les heures de travail de nuit (en principe interdit pour les femmes) ne sont pas majorées. Les revendications vont porter sur tous ces points.
La grève, soutenue par le maire Daniel Le Flanchec, animée par un comité de grève et supportée entre autres par Lucie Colliard et Charles Tillon pour la CGTU, commence le 21 novembre dans une fabrique de boîtes. Elle s'étend le 25 à toutes les usines du port. Les 1 600 femmes (sur 2 100 grévistes), sont chaque jour en première ligne des manifestations, au cri de « Pemp real a vo ! » (« Cinq réaux ce sera », c'est-à-dire 25 sous, ou 1,25 franc). Les patrons sont intraitables. Et les choses s'enveniment dans la deuxième quinzaine de décembre lorsqu'ils font appel à 16 « jaunes » (briseurs de grève), recrutés dans une officine spécialisée de la rue Bonaparte, à Paris. Le préfet destitue le maire communiste, Daniel Le Flanchec. La grève « déborde Douarnenez. Elle devient un enjeu national. » Le
On apprend que deux conserveurs, Béziers et Jacq, ont remis aux jaunes la somme de 20 000 francs (l'équivalent de 25 000 heures de travail de leurs ouvrières). Ils risquent la cour d'assises. Le préfet menace de porter plainte contre le syndicat des usiniers. Le 7 janvier, ce dernier pousse à la démission ses membres les plus durs. Le 8 janvier, après 46 jours de grève, des accords sont signés : toutes les heures de présence à l'usine sont désormais payées, les femmes obtiennent un relèvement de leur salaire horaire à un franc, une majoration de 50 % des heures supplémentaires et de 50 % pour le travail de nuit ; aucune sanction pour fait de grève ne sera prise. La grève est victorieusement terminée le alors que des briseurs de grève ont tiré sur le maire Daniel Le Flanchec le
Considérée comme « exemplaire » par la CGTU, la grève des Penn Sardin marque une date dans l'histoire des luttes syndicales. Cette affaire fut évoquée à plusieurs reprises à la Chambre des députés, donnant lieu à des discussions animées, en particulier lors des séances du et du .
La chanson Penn Sardin est écrite par la chanteuse Claude Michel à la mémoire de cette grève.
L'aménagement progressif des ports de pêche
Le projet de construction d'un grand port en eau profonde, avec un môle de 350 ml qui aurait relié l'Île Tristan au continent échoue dans la décennie 1920, en dépit des réclamations des pêcheurs qui se plaignent du manque de place et de l'insuffisance du port pour abriter les 700 chaloupes et canots de pêche, ainsi que la quarantaine de bateaux de 25 à 100 tonneaux de l'armement local. Cet échec est dû à des désaccords entre responsables locaux et les crédits prévus sont finalement affectés le au port de Lorient-Kéroman.
L'aménagement du port du Rosmeur est décidé et commence enfin en 1937, grâce à la construction d'une digue reliant le Flimiou à la côte et d'un môle Est-Ouest de 300 .
Les naufrages et accidents de mer
Selon un recensement effectué par Jean-Michel Le Boulanger, au moins 870 marins originaires de Douarnenez auraient été victimes de naufrages entre 1899 et 1999, les naufrages les plus nombreux s'étant produits entre 1920 et 1960, à l'époque où la pêche artisanale était la plus active, mais la période 1899-1914, qui fut l'âge d'or de la pêche à la sardine sur des chaloupes non pontées facilement chavirable, provoqua aussi de nombreux drames.
Parmi ces naufrages, celui de la chaloupe Idéal au large d'Ouessant le fit 8 victimes ; celui du Rosine Philomène le provoqua la disparition de 11 hommes au large de Penmarc'h ; celui de l' Arche de la Paix, à la Pointe du Van, fit 8 victimes en novembre 1925 et laissa 10 orphelins et de nombreuses familles sans ressources ; celui du dundee Telen mor le parti dans la Manche à la pêche aux maquereaux fit 18 disparus ; celui du Diogène le fit 6 disparus ; celui du Jules Verne le fit 7 disparus.
Le le canot ponté Dumont-d'Urville, de Douarnenez, porta assistance à un gros hydravion trimoteur anglais, le Windward III, contraint d'amerrir dans les parages du Cap de la Chèvre en raison d'une fuite d'huile.
En novembre 1941, deux naufrages de bateaux douarnenistes surviennent : celui du palangrier Sainte-Thérèse, disparu dans le Raz de Sein, fit 16 morts et celui du palangrier Sapigneul 18 morts.
La Seconde Guerre mondiale
L'occupation allemande
La maison Ker Tadcoz ("Chez le grand-père"), qui domine la plage du Ris, construite en 1901 par la famille Chancerelle, est réquisitionnée par les Allemands, qui y installent un canon, en raison de sa position stratégique.
Les départs vers l'Angleterre
Le Port-Rhu fut le lieu de départ de deux bateaux à destination de l'Angleterre : le Ma Gondole dès le , le jour même de l'appel du 18 Juin. 115 élèves pilotes de l'école élémentaire de pilotage du Mans, dirigés par le lieutenant de réserve d'aviation Pinot, embarquèrent le à bord du Trébouliste, un langoustier à voiles équipé d'un moteur auxiliaire, dirigé par François Lelguen ; ils parvinrent à Falmouth le et contribuèrent à former le premier noyau des futures forces aériennes françaises libres (36 d'entre eux périrent dans des combats aériens pendant la Seconde Guerre mondiale, par exemple Jacques Joubert des Ouches). Dès le lendemain , la Brise évacue une soixantaine de militaires et le Ma Gondole une cinquantaine de personnes vers l'île d'Ouessant, qu'un autre bateau, le Dm Michel Le Nobletz, rallie directement
Dix autres bateaux de pêche à des dates diverses : la Petite Anna partit le et parvint à Newlyn le ; l' Émigrant partit le et l' Émeraude le ; le Dalc'h Mad partit le , barré par Louis Marec âgé de 21 ans. Ce départ bénéficie de la complicité de Victor Salez (syndic de l'inscription maritime à Tréboul). 19 personnes prirent place à bord dont Xavier Trellu (un professeur quimpérois membre du réseau Johnny), plusieurs réfractaires du STO et des résistants en danger. Il y avait également à bord un aviateur anglais, Pat O'Leary qui a été amené de Carhaix par une filière d'évasion ; le Moise partit le de Lanvers dans le Cap Sizun avec 22 passagers dont 4 aviateurs alliés ; l'Ar Voulach avec 9 passagers dont des officiers français et 2 aviateurs américains ; le La Pérouse le ; le Breiz Izel, commandé par un jeune patron-pêcheur, Gabriel Cloarec, et son équipage partit beaucoup plus tard en janvier 1944 avec à son bord 12 aviateurs alliés et 19 volontaires dont Yves Vourc'h et Joseph Le Bris, tous deux de Plomodiern, Jean Celton, André Delfosse, Théodore Doaré, François Jaouen, Yves Le Fol, Jean de la Patelière, Yves Péron, Pierre Philippon, Jacques Reverchon, Jean Richard.
Deux Douarnenistes partis en Angleterre participèrent au débarquement de Normandie le : Francis Guézennec, parti en Angleterre à bord du Dalc'h Mad le , membre du commando Kieffer, débarqua à Sword Beach (en Colleville-sur-Mer) ; Jacques Talec (1922 - 1984) participa à l' dans les rangs de la Saint-Martin-de-Varreville. Un troisième Douarneniste, Roland Hascoët (1921-2008), membre du réseau Johnny, partit ensuite en Angleterre et participa au support aérien du débarquement à bord d'un avion Douglas-Boston du groupe Lorraine.
Selon l'historien Jean-François Muracciole, la seule ville de Douarnenez a connu plus de départs de Français libres pour l'Angleterre que les agglomérations de Marseille, Toulouse et Montpellier réunies, leur nombre avoisinant 300.
Alexis Le Gall, né à Audierne, parti d'Audierne à bord du Ar Zenith, dernier survivant des Français libres du Finistère, est décédé, âgé de 97 ans, le à Douarnenez. Il a publié en 2017 "Les Clochards de la Gloire", un livre où il raconte ses cinq ans au sein des Forces françaises libres.
Les noms de sept femmes résistantes originaires de Douarnenez ont été donnés aux rues d'un lotissement communal inauguré au Ros en 2023 : Madeleine Gestin, Marie-Josèphe Nouy, Yvonne Désirée Kervec, Anne et Charlotte Pencalet, Marguerite Seznec et Yvonne Le Ray-Chancerelle.
Les victimes de la Seconde Guerre mondiale
Les victimes de la Seconde Guerre mondiale originaires de Douarnenez furent nombreuses : le monument aux morts porte les noms de 53 combattants morts pendant les deux campagnes de 1939-1940 et de 1944-1945 ; il faut y ajouter 9 marins morts à Mers el-Kébir, 7 soldats morts dans les Territoires d'Outre-Mer. De nombreux marins-pêcheurs furent victimes de la guerre : parmi eux, les 18 victimes du Regina Pacis, coulé par les Allemands dans le passage du Fromveur le , les 18 victimes du Sapigneul coulé par les Allemands le , les 16 victimes du Sainte-Thérèse, coulé par les Allemands dans le raz de Sein le ; 9 autres-marins pêcheurs ont été tués à des dates diverses. Jean Lesteven, né le à Douarnenez et mort le au camp de concentration d'Orianenbourg est un résistant. Un stade à Douarnenez porte son nom.
Le , le palangrier Mam-Doue de Douarnenez fut vers 12h45 mitraillé par deux avions anglais alors qu'il se livrait à la pêche entre Ouessant et le phare d'Ar Men : deux marins furent tués et deux autres blessés.
Le , Robert Tricard, un commerçant brestois, est tué par une patrouille allemande alors qu'il circulait après l'heure du couvre-feu
Le l'équipage du chalutier Joannes Baptista, de Douarnenez, sauva 47 marins allemands, leur sous-marin (qui avait pourtant attaqué le chalutier peu avant) ayant été coulé par un bombardier américain.
Le un avion britannique, Dark Victor, un Avro Lancaster, un bombardier de la Royal Air Force qui participait au bombardement de la base sous-marine de Brest s'abîme en Baie de Douarnenez ayant été abattu par la flak allemande le ; trois des aviateurs furent tués (Reginald Pool, William Wait, Robert Welch) et inhumés dans le carré militaire du cimetière de Douarnenez, quatre autres survécurent dont trois furent cachés par des résistants,.
La libération de la ville
Le vendredi dès le matin, la fausse nouvelle de la libération de Quimper parvient à Douarnenez ; spontanément de nombreux habitants se mirent à pavoiser leurs fenêtres aux couleurs alliées. Les FFI de Douarnenez prennent le contrôle du siège de la douane allemande installée dans les locaux de la Vallombreuse et des barricades sont construites à Ploaré. Des combats faisant plusieurs victimes ont lieu en début d'après-midi aux alentours de la place Paul-Stéphan.
Le lendemain, les Allemands reprennent le contrôle de Ploaré en dépit de bombardements alliés et prennent en otage une vingtaine de personnes dont les maires de quelques communes avoisinantes et menacent de les fusiller.
Les Allemands brûlent sept maisons le du 71 au 85, rue Jean-Jaurès, tuant François Le Friant et François Trellu, tous deux âgés de 17 ans et quittent finalement la ville le après avoir fait exploser leurs stocks de munitions, ce qui fit voler en éclats toutes les vitres du groupe scolaire de Ploaré ainsi que les vitraux de l'église paroissiale.
Les FFI de Douarnenez contribuèrent ensuite aux combats pour la libération du Menez-Hom, de la presqu'île de Crozon, de Beuzec-Cap-Sizun, de Lesneven, etc.
Yves Criou (1909-1981), Alfred (1891-1949) et Augustine Le Guellec (1891-1977) sont trois Douarnenistes qui ont été reconnus "Justes parmi les nations" par l'institut Yad Vashem.
L'après Seconde Guerre mondiale
La création du « grand Douarnenez »
En 1945, Douarnenez fusionne avec les communes voisines de Ploaré, Pouldavid-sur-Mer et Tréboul.
La Stella Maris
Le patronage catholique fondé en 1901 par l'abbé Auffret sous le nom "patronage du Sacré-Cœur" (c'était un patronage initialement à but culturel et éducatif), a pris le nom Stella Maris en 1951 lors de la construction de la salle de patronage construite à l'initiative de l'abbé Pierre Cariou, ancien résistant et déporté ; la statue de Notre-Dame-de-la-Mer qui orne le pignon sud de cette salle provient du moulin à vent situé au-dessus de Pors Cad. La Stella Maris a succédé au patronage du Sacré-Cœur, lequel avait développé pendant l'Entre-deux-guerres des sections sportives. L'équipe de football, crée en 1931, a connu ses heures de gloire dans les années 1960 et 1970. en gagnant contre les Chamois Niortais le Championnat de France des patronages en 1959. Durant la décennie 1960, l'équipe remportera par trois fois le tournoi. En 1968, lors d'un match de coupe de France de football contre le SCO d'Angers, l'équipe joue devant 5 811 spectateurs à la Sainte-Croix. Le club est éliminé par trois fois en 1970 contre Mazargues, en 1972 contre Poissy et en 1973, contre Angoulême. En 1971, il élimine même le Stade brestois en . Le 12 novembre 2017, le club joue contre le FC Lorient, au Stade Xavier-Trellu. Les Penn sardin perdent 4 buts à 0, en encaissant les 4 buts dans les trente premières minutes de jeu. Aujourd'hui le club joue en Régional 1, 6e échelon français et premier échelon régional.
Douarnenez et les centres de vacances
La ville du Mans possède un centre de vacances, le domaine de Ker-Huel, à Tréboul et la société Solvay un autre en bordure de la plage du Ris, transformé en colonie de vacances sous le nom de "Ker Bugale" dans les décennies 1970 à 2000.
Les « Mauritaniens »
Déjà entre les deux guerres mondiales des bateaux partaient à la pêche à la langouste verte le long des côtes de Mauritanie : par exemple la goélette Fauvette, partie le et qui entama son voyage de retour le , mais mit faute de vent 52 jours pour faire le voyage de retour.
Dans les années 1950, une véritable « guerre de la sardine » opposa les pêcheurs guilvinistes qui utilisaient des bolinches (filets tournants) aux pêcheurs douarnenistes restés fidèles au filet droit ; les premiers, osant venir pêcher en Baie de Douarnenez, furent considérés comme des intrus par les seconds qui considéraient cette baie comme leur chasse gardée ; le conflit devint si violent que la Marine nationale dut intervenir.
Douarnenez, ainsi que Camaret-sur-Mer, se sont spécialisés dans la pêche à la langouste : en 1960, Douarnenez arme une trentaine de navires langoustiers (c'est alors le langouste verte et la langouste rose) au large des côtes de la Mauritanie et étaient pour cette raison dénommés des "Mauritaniens": c'étaient des navires en bois de 26 à 35 tonnes de jauge brute et avaient généralement un équipage de 13 hommes, les bateaux partant en moyenne pour une durée de trois mois ; seuls quelques vieux langoustiers possédaient une voilure auxiliaire, qu'ils utilisaient pour le trajet aller. Une demi-douzaine de bateaux, construits entre 1949 et 1955, étaient des langoustiers purs, dépourvus de toute installation frigorifique (les langoustes étant conservées dans des viviers), appartenant à des patrons pêcheurs. La génération suivante de bateaux est formée de bateaux-congélateurs (seules les queues de langoustes étaient congelées) ; une douzaine de bateaux de ce type furent construits entre 1958 et 1960 et armés au départ de Douarnenez. Mais très vite un nouveau type de bateaux s'imposa, les langoustiers mixtes, qui juxtaposaient les deux types de conservation, vivier et congélateur, ce qui leur permettait d'être plus rentables. Les armements des bateaux sont des actionnaires d'origine diverse (armateurs locaux principalement surtout dans la décennie 1950, banques, actionnaires d'origine diverse, beaucoup étant des Parisiens, surtout dans la décennie 1960), dénommés quirataires. Après déduction des frais d'exploitation, le partage des bénéfices était variable selon le type de pêche pratiqué, les quirataires se partageant entre 50 et 65 % de ceux-ci, l'équipage le reste.
Les interdictions de pêche dans leurs zones économiques exclusives décidées par les gouvernements mauritanien et marocain dans la décennie 1970 mirent fin à cette pêche.
Des naufrages se produisent encore : le Tendre Berçeuse est victime, de même que six autres chalutiers finistériens, des tempêtes de fin novembre-début décembre 1954 ; le le palangrier Michelle et Manu qui rentrait de pêche avec 7 tonnes de poissons heurta une roche devant Porspoder ; le naufrage fit 10 morts et 3 rescapés. Le le palangrier Kornog, avec son équipage de 8 hommes, disparut sans laisser de traces lors d'une tempête entre Land's End et les îles Scilly
Le déclin de Douarnenez
Au début du .
Le nombre de conserveries à Douarnenez passe de 30 usines en 1904 à 18 en 1945, à 11 en 1960 avec la fermeture notamment d'Amieux, de Garres-Pennanros, de Lemarchand, de Pennamen, de Farnan-Legros, de Philippe et Canaud et de Chemin. Trois subsistent en 2004 : Wenceslas Chancerelle, Paulet et la Cobreco. En 2013, Chancerelle rachète Cobreco.
Face à la presque disparition de la ressource en sardine, les pêcheurs rebondissent en diversifiant leur pêche (homard et langouste au large de l’Espagne, du Portugal, du Maroc et de la Mauritanie) jusqu’aux interdictions de pêche décrétées par le Maroc et la Mauritanie au début des années 70.
Dans les années 1970, des chalutiers douarnenistes allèrent pêcher la langoustine à proximité des côtes islandaises, mais cette diversification ne dura guère en raison de l'extension des eaux territoriales décidées par le gouvernement islandais, portées à 50 milles en 1972 et 200 milles en 1975.
En 1997, les quatre derniers bateaux de pêche semi-industriels de Douarnenez changent définitivement de port et rejoignent Lorient. Les ateliers de réparation navale, les dockers spécialisés dans la débarque du poisson, la criée en seront impactés.
Le déclin progressif de l'activité de pêche ne permet qu'à trois conserveries de se maintenir (en 2024, conserveries Connétable, Petit Navire et Kerbriant). Leurs activités sont désormais déconnectées du port de Douarnenez, le poisson provenant uniquement de l'étranger.
Le déclin démographique en conséquence est constant entre 1946 et le début du XXIe siècle, la ville passant de 20 564 habitants en 1946 (lors du premier recensement postérieur à la fusion avec les communes voisines de Pouldavid-sur-Mer, Ploaré et Tréboul) à 14 747 en 2012, soit une perte de 5 817 habitants (-28,3 % en 66 ans).
Le port-musée du Port-Rhu
Le , Douarnenez inaugure le port-musée du Port-Rhu : il a fallu assécher la "Ria de Pouldavid" sur une portion pour permettre la construction des pontons en bois, de la digue versante et l'écluse permettant le bassin à flot avec 3,60 .
En 2023, c'est la fin d’une longue page d’histoire pour le Notre-Dame-de-Rocamadour, dernière des grandes unités de pêche à la langouste mauritanienne, il sera déconstruit. Pour restaurer entièrement le langoustier du Port-Musée de Douarnenez (Finistère), inscrit aux collections des musées de France depuis 1991, il aurait fallu trouver près de trois millions d’euros. Des inquiétudes se font jour car d’autres bateaux du Port-Musée pourraient connaître le même destin.
Le | ]
Le regain de la pêche et de quelques conserveries
Le déclin de la pêche s'est poursuivi pendant la première décennie du pêche côtière, un seul pour la pêche hauturière.
En 2011, 8 000 tonnes de poissons sont débarquées à Douarnenez pour être vendues à la Halle à marée et 13 000 tonnes hors criée, notamment par des bateaux espagnols, mais aussi par des chalutiers français, qui utilisent Douarnenez comme base de débarquement en raison du fort tirant d'eau du port du Rosmeur et de sa situation péninsulaire, plutôt que de rejoindre leur port d'origine, afin de faire des économies, notamment de gazole : cela a fait de Douarnenez le Boulogne-sur-Mer et Lorient. Des travaux de réhabilitation du port de pêche du Rosmeur ont été engagés dans la décennie 2010.
En 2015, deux conserveries industrielles seulement subsistent dans la cité des Penn Sardin : la conserverie Paulet, qui vend ses produits sous le nom des marques Petit Navire et Parmentier et qui se trouve dans la zone industrielle de Pouldavid et la conserverie Chancerelle (la maison Chancerelle serait la plus ancienne conserverie de sardines du monde encore en activité, elle emploie environ 500 salariés), qui vient de quitter son usine historique sur le port du Rosmeur pour s'installer dans la zone industrielle de Lannugat, à proximité de la Cobreco, que Chancerelle a racheté en 2013 ; la Cobreco est le plus important groupe français sur le marché de la conserve des Saint-Jacques et du thon et est issue de la fusion de deux anciennes conserveries de Douarnenez : Jacq et Gourlaouen. Une conserverie artisanale et familiale, Kerbriant, existe aussi dans la zone industrielle de Lannugat.
En 2018, la criée de Douarnenez a commercialisé 10 871 tonnes de poissons pour une valeur de 16 685 000 euros.
En 2020, Douarnenez est redevenu le premier port de pêche de Cornouaille avec 17 828 tonnes débarquées(criée et hors criée), grâce principalement à des apports croissants de sardines (9 256 tonnes) par 27 bolincheurs.
En 2023, 5 268 tonnes de poissons seulement (pour une valeur de 4 306 000 euros) ont été débarquées à Douarnenez, chiffres en baisse d'environ 25 % par rapport à l'année précédente (en raison notamment du plan de sortie de pêche de 2023),.
Un projet pour l'Abri du marin
L'abri du marin est un élément du patrimoine maritime du port de Douarnenez. Les façades et toitures de l'édifice sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du .
L'Abri du marin ferme en 1971 puis abrite de 1981 jusqu'en 2018 les éditeurs de la revue Chasse-Marée. Il a été racheté fin 2018 290 000 ,. À la suite des réactions et d'une pétition, Stéphanie Stein, retire la mise en vente et se dit prête à discuter avec la Ville de l’avenir du bâtiment,,.
En 2022, c'est la fin confirmée de tout projet culturel en association avec la ville, le Groupe Cir, promoteur immobilier bordelais construira neuf appartements haut de gamme à l’Abri du marin. Pour des prix de 6 600 à 8 000 € le m², pour des surfaces allant de 28,5 m² à 75,6 m²,.
Destruction de l'ancienne usine Chancerelle
En 2015, Chancerelle quitte son emplacement historique du port du Rosmeur. L'usine de conserverie de poissons Chancerelle, bâtiment de 3.800 m², était le plus grand atelier de presse de Douarnenez,. En 2021, elle est rachetée par le dirigeant de la faïencerie Henriot. Son but est de faire revivre le site en « accueillant des activités en lien avec le port et la baie, pour redynamiser le port et la ville ». Mais il revend en 2023 à Bouygues Immobilier, qui prévoit de démolir le bâtiment pour construire une résidence seniors et des logements. Le "manque de concertation" sur ce projet est dénoncé, ce type d'opération se répète faisant disparaître un élément du patrimoine de l'ancienne identité ouvrière de la ville , , .
En 2023, dans une exposition « entre les lignes » [de production] au Port-Musée, le photographe douarneniste Erwan Dimey présente le travail des ouvrières de l’ancienne usine Chancerelle juste avant le déménagement de 2015 à Lannugat,.
L'histoire de la conserverie Chancerelle se déroule aussi au Port-Rhu, la mairie acquiert le bâtiment, dont on trouve la trace au XVIIIe siècle, dans les années 1990, il est question de l’intégrer au Port-Musée. En février 2013, Alain Le Doaré achète le bâtiment pour en faire un centre d’interprétation du monde maritime, dédié à la sardine et sa transformation. Des difficultés financières ont finalement raison du projet initial. En 2020, l’immeuble accueille un café, une boutique de la conserverie Courtin, les locaux du périodique Chasse-Marée et la rédaction d’Ouest-France.
Les tensions politiques
Les démissions de Philippe Audurier, président de Douarnenez Communauté en 2023, et de Dominique Boucheron premier adjoint de Douarnenez (en raison de la montée des incivilités à son encontre) en 2024 illustrent une montée des tensions politiques à Douarnenez.
La gentrification de Douarnenez
En 2019, le collectif droit à la ville Dz, est alerté par l’augmentation du nombre de logements meublés touristiques sortant du parc locatif annuel de Douarnenez. De ce fait de plus en plus de personnes ont du mal à se loger à l’année dans cette ancienne ville ouvrière au centre-ville populaire ,,.
En mai 2024, le magazine Elle crée une polémique en qualifiant, dans un article consacré à la ville, Douarnenez de "nouveau Saint-Tropez" (face aux protestations, le magazine a rapidement modifié le titre de son article : "Douarnenez, une destination plus tendance que jamais") ce qui a surpris dans une cité à l'histoire maritime et ouvrière où plusieurs projets immobiliers haut de gamme ont, il est vrai, récemment vu le jour et qui voit arriver une population aisée, alors que depuis un siècle l'histoire de la ville est celle d'un long déclin.
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Héraldique
Héraldique
L'ancien blason a été dessiné par le docteur Benoiston, de Quimper, membre de la Société française d'héraldique et de sigillographie et de la commission départementale d'héraldique du Finistère.
D'azur à la clé renversée et posée en pal d'or, l'anneau en losange pommeté, le panneton figurant une ancre. L'écu timbré d'une couronne murale d'or à la porte à deux battants du même, ferrés de sable ; soutenu aux cantons du chef et aux flancs d'un cordage entrelacé tressé d'argent et de sable ; supporté en baroque de deux fous de Bassan d'argent ailés de sable essorés, descendant et affrontés en chevron renversé sous la pointe de l'écu, tenant en leurs bec un listel d'or bordé et doublé d'azur chargé de la devise DALC'H MAD en lettre de sable.
Le nouveau blason a été déposé en 1977.
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Blason d'azur à la clé renversée et posée en pal d'or, l'anneau en losange pommeté, le panneton figurant une ancre |
La devise
La devise de la ville est Dalc'h mad, ce qui signifie « Tiens bon ». Elle est tirée du nom d'une barque que des résistants douarnenistes avaient emprunté pour rejoindre l'Angleterre à la suite de l'appel du général de Gaulle.
- Le blason sur mairie-douarnenez.fr
Héraldique
L'ancien blason a été dessiné par le docteur Benoiston, de Quimper, membre de la Société française d'héraldique et de sigillographie et de la commission départementale d'héraldique du Finistère.
D'azur à la clé renversée et posée en pal d'or, l'anneau en losange pommeté, le panneton figurant une ancre. L'écu timbré d'une couronne murale d'or à la porte à deux battants du même, ferrés de sable ; soutenu aux cantons du chef et aux flancs d'un cordage entrelacé tressé d'argent et de sable ; supporté en baroque de deux fous de Bassan d'argent ailés de sable essorés, descendant et affrontés en chevron renversé sous la pointe de l'écu, tenant en leurs bec un listel d'or bordé et doublé d'azur chargé de la devise DALC'H MAD en lettre de sable.
Le nouveau blason a été déposé en 1977.
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Blason d'azur à la clé renversée et posée en pal d'or, l'anneau en losange pommeté, le panneton figurant une ancre |
- Le blason sur mairie-douarnenez.fr
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Douarnenez dans la littérature
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