Corlay

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Corlay : descriptif

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Corlay

Corlay (/kɔʁ.lɛ/) (Korle en breton) est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne, et historiquement en ancien pays de Cornouaille.

Géographie

Localisation

Située en Argoat, Corlay se trouve à proximité de Saint-Mayeux, du Haut-Corlay, de Plussulien, au centre de la Bretagne. Le bourg de Corlay est situé à vol d'oiseau à 27 Loudéac, à 28 Pontivy, à 28 Guingamp, à 31 Saint-Brieuc et à 104 Rennes. Par ses traditions, la commune appartient à la Basse-Bretagne et plus localement au territoire breton du pays Fañch. La limite entre la Bretagne bretonnante et la Bretagne gallo passait juste à l'est de Corlay.

Carte de la commune de Corlay et des communes avoisinantes.
Communes limitrophes de Corlay
Canihuel Le Haut-Corlay
Corlay Saint-Martin-des-Prés
Plussulien Saint-Mayeux




Géologie et relief

La rivière de Corlay, un affluent du Sulon et un sous-affluent du Blavet, arrose le bourg de Corlay et marque la limite nord de la commune (limite avec la commune du Haut-Corlay).

L'altitude de la commune varie de 157 Duault à Corlay en passant par Saint-Nicolas-du-Pélem, sur plus de 30 km, un massif granitique correspondant à la partie ouest du batholite de Quintin, domine, atteignant 290 mètres, les collines schisteuses de la partie orientale du bassin de Châteaulin situées à son sud.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 amplitude thermique annuelle de 11,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Kerpert à 9 vol d'oiseau, est de 10,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Attesté sous les formes Mons de Corle en 1184 et en 1221, Corle en 1235 et en 1246, Par. de castro de Corle en 1276, Corle en 1309 et en 1318, Castrum Corle vers 1330 et en 1368, Castrum Corlay en 1516 et en 1574, Corlay en 1535-1536. On trouve les formes Castro Corlé (en 1603), Corllé, Corrllay et Corlay (dès 1620).

L'explication de Jacques Cambry, selon laquelle Corlay vient de « korr lez », « la cour des nains », ne peut être retenue. Corlay pourrait plus vraisemblablement dériver du latin coryletum qui signifie coudraie, un lieu planté de coudriers.

  1. Jacques Cambry, Mémoires pour l'Académie celtique, page 320.

Histoire

Moyen Âge

Corlay a été une paroisse de l'Armorique primitive, qui englobait alors aussi les paroisses du Haut-Corlay et de Saint-Bihy, Le Bodéo, La Harmoye et Saint-Martin-des-Prés. Le château de Corlay, aurait été construit vers 1195 par Henri, chevalier, seigneur de Corlay. Il est mentionné pour la première fois en 1296. Détruit lors des guerres qui ensanglantèrent la Bretagne, notamment la guerre de Cent Ans, il fut reconstruit à neuf en 1485 par le vicomte Jean II de Rohan, avec la permission du duc François II d'y rétablir le guet, donnée par lettre donnée à Nantes le .

Selon un aveu de 1471, la châtellenie de Corlay, un des trois membres de la vicomté de Rohan, comprenait 12 trèves : « Corlé [Corlay] (résidence seigneuriale), Saint-Martin-des-Prés, Merléac, le Quilio, Saint-Mayeuc, Saint-Gilles-Vieux-Marché, Caurel, Laniscat, Saint-Guelven, Rosquelfen, Saint-Igeau, Plussulien ».

Temps modernes

Les troubles des Guerres de la Ligue

La ville de Corlay était aussi fortifiée, comme l'illustre le siège de la ville et du château de Corlay, qui dépendaient alors de la principauté de Guémené, par le duc de Mercœur en 1592 lors des Guerres de la Ligue ; ces deux places furent prises et occupées par des troupes espagnoles alliées aux Ligueurs, mais le des troupes françaises dirigées par Sourdéac, Yves du Liscouët et de Kergourmarc'h battirent les troupes espagnoles. Mais en 1594 Guy Eder de la Fontenelle s'empara de la ville et du château de Corlay, s'y retrancha et fit de grands ravages dans les environs jusqu'à ce que le maréchal d'Aumont marche sur la ville en janvier 1595 dans le but de l'assiéger, mais La Fontenelle en déguerpit avant. En 1599 Henri IV ordonna de démolir le château qui était déjà en bonne partie ruiné en raison des conflits survenus.

L'essor des activités textiles

Aux Saint-Brieuc - Corlay - Pontivy - Moncontour ; ces toiles renommées étaient exportées en Espagne et dans les colonies espagnoles (elles étaient appelées bretanas, quintines ou pondivi) via Cadix principalement, où des marchands français, notamment Malouins (par exemple les familles Magon, de la Haye, Éon) étaient installés.

Corlay décrit en 1778
Carte de Cassini de la région de Corlay (1787).

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Corlay en 1778 :

« Corlai ; petite ville sur la route de Pontivy à Guingamp ; à 18 lieues ¼ de Quimper, son évêché et à 22 lieues de Rennes. Il s'y exerce trois hautes justices : celle du lieu appartient à M. le prince de Rohan-Guéméné, qui est seigneur de l'endroit. On y trouve une subdélégation et un marché tous les jeudis. On y compte 1 500 communiants ; la cure est à l'alternative. Le territoire, plein de collines et de vallons, renferme beaucoup de prairies, de terres en labeur et des landes. On trouve, à la sortie de Corlai, du côté de Guingamp, un grand étang auprès lequel était le château de cette ville (...). On voit à peu de distance de Corlay une justice patibulaire, située sur une montagne fort haute, qui forme un cône. Les maisons nobles de ce territoire sont : Kersaudi, moyenne et basse justice, à M. de la Rivière ; la seigneurie du Vaux, celles de Kergourlay et de Vaugaillard. »

Corlay ressortissait à Ploërmel.

Révolution française

Devenue chef-lieu de canton, la ville de Corlay est occupée par 500 chouans en 1795. Corlay devint aussi le siège d'un doyenné.

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Les ruines du château de Corlay en 1896.

Un premier hippodrome est aménagé à Corlay vers 1830 dans les landes de Kerguillio. La piste décrit « une lande en partie défrichée, une piste étroite circulant en capricieux méandres et franchissant des vallons, des coteaux, des ravins, des terres en pleine culture, les talus, les haies et les barrières des champs comme obstacles ».

En 1835 Corlay procède à un échange de territoire avec Saint-Mayeux, cédant à cette commune l'enclave de Kerfaven et annexant en contre-partie le village de Kernion.

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Corlay en 1843 :

« Corlay (sous l'invocation de saint Sauveur), ville ; commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui cure de 2e classe ; chef-lieu de perception ; bureau d'enregistrement ; brigade de gendarmerie à cheval. (...) Principaux villages : Kerinard, Guerlouic, le Cozquer, le Cordellio, Cresmesven, le Faouet, Kerguiel, Pen-Roz, le Bot, la Magdeleine, le Travers, Tréguestin, Kerniou, Kermau, Kerbonnelen. Superficie totale : 1 379 hectares 68 ares, dont (...) terres labourables 918 ha, prés et pâturages 197 ha, vergers et jardins 11 ha, landes et incultes 191 ha, étangs 5 ha (...). Moulin : 1. L'église est de 1575. Il y a en outre, près des halles, une chapelle sous l'invocation de sainte Anne. On voit encore les ruines du vieux château. Il y a foire [l'auteur cite les dates des 12 foires annuelles]. Il y a en outre marché tous les jeudis. On fait dans cette commune des élèves de bestiaux, et l'on exporte beaucoup de bœufs ; on fait aussi des élèves de chevaux qui ont quelque renommée. Géologie : schiste argileux ; il est exploité comme pierre à bâtir. (...) On parle le breton. »

La coiffe de Corlay était une coiffe caractéristique du Pays Fañch.

Corlay est aussi le nom d'un étalon célèbre qui, à la fin du . Le comte Henry de Robien évoque dans un livre paru en 1908 un étalon dénommé "Corlay" placé dans un box de l'administration des haras dans l'enceinte du château de Corlay, qui était très renommé et prolifique, attirant les propriétaires de juments qui affluaient à Corlay pour les saillies ; cet étalon célèbre est mort dans les dernières années du .

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L'élevage des bidets bretons
Adhémar Louis Gaspard de Clermont-Gallerande (1837-1895) : Départ pour les courses de Corlay (1889).
Adhémar Louis Gaspard de Clermont-Gallerande : Courses de Corlay (1889).

Au bidets bretons a fait la renommée de la région de Corlay. En 1905 Gustave Geffroy écrit : « La gloire de Corlay, c'est, plus que partout ailleurs, l'élevage des chevaux, dits doubles bidets de montagnes, qui sont le produit d'une race ramenée dans la pays à l'époque des Croisades. Des courses sont bien sûr organisées plusieurs fois par an. Les douze foires annuelles ont pour objet la vente de ces chevaux, richesse de la région toute en prairies, la culture y étant presque totalement négligée. Les routes sont sillonnées de cavaliers qui dressent des montures et s'exercent à l'équitation. Pays de centaures.

La persistance des traditions

Gustave Geffroy écrit aussi que les hommes, y compris les jeunes gens, portent « presque tous le costume local : large chapeau, veste Louis XVI s'ouvrant sur un gilet à double rangée de boutons, culotte de cheval et houseaux bridés sur des chaussures armées d'éperons. Les femmes (...) sont des fileuses, leur réputation est grande, leur fil fin et régulier peut servir aux dentelles ».

Le même auteur écrit aussi que « sur la place de l'église, chaque dimanche avant la messe, s'installe un petit marché de beurre, d'œufs, de lait, de poteries. Ce sont les marchands du temple, dont l'installation remonte à une époque reculée ».

La Première Guerre mondiale

Le monument aux morts de Corlay porte les noms de 96 soldats morts pour la Patrie pendant la Première Guerre mondiale.

Un soldat (Darius Dupays) est mort durant le conflit du Levant en 1920 en Turquie.

L'Entre-deux-guerres
La Seconde Guerre mondiale

Le monument aux morts de Corlay porte les noms de 15 personnes mortes pour la France durant la Seconde Guerre mondiale.

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La fermeture du collège

Le préfet des Côtes-d'Armor a signé le l'arrêté de fermeture du collège de Corlay, votée le , qui devra être effective le . Cet arrêté a été motivé par la faiblesse des effectifs des collèges de Corlay (le plus petit du département) et de Saint-Nicolas-du-Pélem et la proximité de ces deux établissements. La construction d’un collège neuf est prévue à Saint-Nicolas-du-Pélem. Un collectif « Sauvons le collège Pier an Dall de Corlay » a tenté vainement de s'opposer ä la fermeture.

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  2. Théodore Derome, « De l'usement de Rohan ou du domaine congéable », Revue critique de législation et de jurisprudence,‎ , lire en ligne, consulté le ).
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  9. F. M. Bléas, "Les chevaux bretons", Morlaix, 1913.
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  11. a et b Gustave Geffroy, La Bretagne, Paris, Hachette, (lire en ligne), page 262.
  12. Gustave Geffroy, La Bretagne, Paris, Hachette, (lire en ligne), pages 262 et 263.
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  14. « Collège de Corlay : le préfet a signé l’arrêté de fermeture », Journal Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).


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Héraldique

Blasonnement :
De gueules au lion d’or, la tête contournée, senestré en chef d’une étoile d'argent.

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Corlay dans la littérature

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