Bruz (/bʁy/) est une commune française de la région Bretagne, située dans le département d’Ille-et-Vilaine.
Traditionnellement, la commune est située en Haute-Bretagne dans le Pays rennais
Chef-lieu du canton du même nom, c’est une des 43 communes de Rennes Métropole et une des 69 du Pays de Rennes.
Bruz est longée par la Vilaine et parsemée de nombreux monuments
Ancien lieu de résidence des évêques de Rennes, essentiellement rurale jusqu’au milieu du XXe siècle, la commune est fortement influencée par la proximité de Rennes
Le bombardement de 1944 a profondément influencé l’histoire et la physionomie de la ville
On trouve notamment sur son territoire le campus de Ker Lann et le parc des expositions de Rennes, ainsi que le golf de Cicé-Blossac.
Depuis le début des années 1950, sa population a fortement augmenté et depuis 2008, elle est la 5e ville du département d’Ille-et-Vilaine et est devenue 4e ville du département en 2015, devançant Vitré
En 2021, avec 19 651 habitants, elle est la 12e ville de Bretagne.
Ses habitants sont les Bruzoises et les Bruzois.
Géographie
Localisation
Bruz est située approximativement au centre de l’Ille-et-Vilaine, à 10,6 kilomètres à vol d’oiseau au sud-sud-ouest de Rennes, la préfecture départementale et régionale.
Communes limitrophes
Dans le sens des aiguilles d’une montre, les communes limitrophes sont en partant du nord : Saint-Jacques-de-la-Lande, Chartres-de-Bretagne, Pont-Péan, Laillé, Guichen, Goven et Chavagne.
Les limites communales de Bruz et celles de ses communes adjacentes.
Bruz est limitrophe des communes suivantes :
Chavagne
Saint-Jacques-de-la-Lande
Chartres-de-Bretagne
Goven
N
O Bruz E
S
Guichen
Laillé
Pont-Péan
Géologie et relief
Bien que situé au centre du massif armoricain, la géologie de Bruz appartient à celle très différente du bassin sédimentaire de Rennes. Ce bassin date de l’ère du Cénozoïque (Tertiaire) et abrite un important réseau de nappes phréatiques dont l’un des exutoires est la source de Fénicat à proximité de la Seiche.
Situé à la limite sud de ce bassin, le village de Pont-Réan se trouve sur une formation de synclinaux paléozoïques de schiste rouge ordovicien. Ce schiste et celui des alentours a longtemps été exploité et fait partie de l’architecture du pays de Rennes.
L’altitude du territoire de la commune varie entre 40 et 20 m, en pente douce de l’est vers la Vilaine à l’ouest. La Seiche creuse une vallée d’est en ouest au sud du bourg. Le point le plus bas de la commune se trouve à l’extrême sud de la commune, là où la Vilaine sort du territoire à une altitude de 12 m. Le point le plus élevé se trouve à 99 m, en surplomb du point le plus bas.
Hydrographie
Bruz se trouve intégralement dans le bassin de la Vilaine ; le sous-bassin de la Seiche occupe la moitié sud du territoire. Bruz fait ainsi partie du syndicat intercommunal du bassin versant de la Seiche (SIBV Seiche)
La Vilaine longe et constitue la frontière ouest du territoire de la commune. De nombreux affluents de la Vilaine traversent la commune (par ordre d’amont vers l’aval) :
le ruisseau du Reynel forme la frontière nord avec Saint-Jacques-de-la-Lande ;
le ruisseau de Mortais traverse le campus de Ker Lann avant de se jeter dans le canal de Cicé ;
le Meu se jette dans la Vilaine au niveau de la limite ouest ;
la Seiche passe au sud de la ville. Elle se jette dans la Vilaine à la limite sud de la commune. Le ruisseau de la Douettée se jette lui-même dans la Seiche à proximité de château de Carcé.
Plusieurs étangs sont situés de part et d'autre de la Vilaine (ancienne sablière de Cicé, étang de la Louveterie, étangs de la Bodraie, étang de l'Etrillet) ainsi que sur le territoire de la commune (étang de Ker Lann, étang du Champ Niguel). Ces gravières, créées pour les besoins de l'industrie du bâtiment et des travaux publics en raison de la proximité de la ville de Rennes, désormais fermées, ont donné naissance aux nombreux étangs qui parsèment le lit majeur de la Vilaine.
Une partie de la commune est classée en zone inondable (la zone située dans le lit majeur de la commune principalement, notamment à Pont-Réan) : la dernière inondation importante est celle du 5 au .
Deux châteaux d’eau et deux réservoirs ont été construits à l'ouest de la ville au niveau de l’écart de la Haye de Pan.
On trouve de nombreux aménagements et ouvrages d’arts comme des canaux (canal de Cicé, canal de Mons), des écluses (écluse de Cicé, écluse de Mons, écluse de Pont-Réan, écluse du Boël), des ponts et même un barrage (barrage de Mons).
Vue aérienne de la Vilaine et du canal de Cicé.
L'écluse de Cicé et le pont levant.
L'écluse de Mons.
La maison éclusière de Mons.
Un point de suivi de la qualité des eaux de la Seiche est présent sur la commune.
↑ Fiche Bruz sur lion1906.com.
↑ Robert Bariou, « Le problème de la conservation des nappes d'eau dans le Tertiaire de Bretagne. L'exemple de la nappe de Bruz-Chartres en Ille-et-Vilaine », Norois, ISSN 1760-8546, lire en ligne).
↑ sur le site du syndicat intercommunal du bassin versant de la Seiche.
↑ « EN IMAGES. La Vilaine en crue au sud de Rennes », Journal Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
↑ « » (consulté le ).
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Brud en 1066, Breuth en 1084, Bruxa en 1164, Breuz en 1247, Breud au , Bruz en 1768, Brutz en 1779, Bruc en 1790.
L'origine du toponyme est incertaine et n’est peut-être pas brittonique, comme l’indique la nature des formes anciennes qui permettent de le rapprocher d'autres noms de lieux analogues en France. Les linguistes Albert Dauzat et Charles Rostaing proposent un dérivé *Brucius du gaulois brucus « bruyère », attesté, semble-t-il, une seule fois dans une glose du . Le français bruyère est lui-même dérivé du radical bruc-, suivi du suffixe -aria. François de Beaurepaire rapproche Bruz de Brix (Manche) qui présente certaines formes anciennes compatibles phonétiquement : Brutius vers 825, Bruet en 996 - 1008, Bruoto en 1026 - 1027. Il penche pour un prélatin d'origine inconnue. Le nom de personne gallo-romain Bruttius, proposé par Ernest Nègre pour expliquer Brix convient phonétiquement davantage à Bruz. Il faut noter tout de même dans les formes anciennes une lénition du [d] devenu th, puis z qui s'apparente à celle du breton. D'ailleurs deux communes contigües, Goven et Guichen, portent des toponymes de type brittonique.
En gallo, le nom s’écrit Bru (écriture Moga) ou Brutz.
Le nom se prononce « Bru », le « z » final étant muet.
Villages, hameaux, écarts, lieux-dits
La commune compte de nombreux villages, hameaux, écarts, etc. Le Fichier annuaire topographique initialisé réduit (FANTOIR) liste 795 voies et lieux-dits. Le plus important est le village de Pont-Réan situé au sud sur la Vilaine et partagé avec la commune de Guichen. Le Boël est un site naturel situé au sud, à l’est de Pont-Réan.
Les écarts de Carcé, Cicé et de Blossac tirent leur nom des châteaux.
La Haye de Pan était un domaine, puis un village et est désormais un quartier à l’est de Bruz. On le trouve mentionné entre 1068 et 1085 dans un acte du Cartulaire de l’abbaye de Saint-Georges de Rennes.
4,5 % des toponymes sont éventuellement d’origine bretonne, d'après un calcul réalisé par J.-Y. Le Moing ; c'est-à-dire, les noms qui ont une apparence bretonne, contiennent un nom de personne breton, sont intéressants pour un motif historique ou ne peuvent être expliqués par le français ou le gallo. Ce pourcentage doit être supérieur à 4,5 pour être significatif d'après l'auteur, même s'il peut y avoir quelques implantations bretonnes. Pour Bruz, il cite les formes anciennes suivantes : Cahot, le Calouët, Carcé, le Chêne Day (Chesnedé), le Crétel, Fenical/Fenicat, Matival, l'Orguenais, Pan, Pont Péan et Risnel. A titre de comparaison, les communes voisines de Guichen, Goven et Bréal-sous-Montfort, situées sur la rive droite du Meu et de la Vilaine, donc à l'ouest de ce qui est considéré comme la limite de l'extension maximale de la langue bretonne, présentent un taux entre 10 et 12,5%.
↑ Robert de Vaugondy, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur la base Gallica, Bibliothèque nationale de France (consulté le ).
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↑ « », sur la base KerOfis, Office public de la langue bretonne (consulté le ).
↑ Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Éditions Jean-Paul Gisserot, , p. 60.
↑ Noms de lieudits et de personnes à Rennes (35), Bèrtran Ôbrée et Mathieu Guitton, Chubri, p. 16.
↑ « », sur Geobreizh (consulté le ).
↑ Mise à disposition du fichier FANTOIR des voies et lieux-dits, consulté le 13 janvier 2013
↑ Acte LVII, De Terra de Pan, page 156, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Georges de Rennes, Paul de La Bigne Villeneuve, Rennes, 1876.
↑ Jean-Yves Le Moing, Les noms de lieux bretons de Haute-Bretagne, Spezed, Coop Breizh, (ISBN et , OCLC 236056804), p. 29, 79, 115, 201, 335, 336, 337, 340, 347, 349, 371, 376, 377, 383, 390.
↑ Jean-Yves Le Moing, Les noms de lieux bretons en Haute-Bretagne, Spezed, Coop Breizh, 1990, p. 333, 353, 355.
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Histoire
De la Préhistoire à l’Antiquité
En 3000 av. J.-C., des chasseurs se sédentarisent sur le site du Boël. Ils y érigent deux menhirs du Néolithique : celui du Cas Rouge, dit aussi du Pré de la Pierre, haut de 3 mètres et constitué de schiste rouge et celui de la Pierre-qui-Chôme.
Bruz fait partie du territoire des Riedones avant d’intégrer comme eux l’Empire romain après la guerre des Gaules au Gaule lyonnaise et plus précisément de la cité des Riedones (Civitas Riedonum) et sans doute de la subdivision du pays carnutes (pagus carnutenus) dont Chartres-de-Bretagne ou bien Corps-Nuds devait être le chef-lieu. Le territoire de Bruz était traversé par la voie romaine allant de Condate Riedonum (Rennes) à Rieux qui passait la Vilaine au niveau du pont de Pont-Réan (le pont romain a subsisté jusqu'au Portus Namnetum (Nantes) passait non loin à l’est, et franchissait probablement la Seiche au niveau du pont de Pont-Péan. L’historien et toponyme, Guy Souillet a pu retrouver les restes du cadastre romain dans le tracé des chemins et des champs autour de Martigné (lieu-dit entre Bruz et Laillé) ainsi que quatre fundi, grands domaines dont les propriétaires étaient Lalius, Martinus, Carcius, et Sabinus (sur lesquels sont basés avec adjonction du suffixe -acum, les toponymes de Laillé, de Martigné et Carcé ; le dernier *Savigné ne semblant pas avoir laisse de traces).
Éloignée des frontières de l’Empire, Bruz connaît une relative période de paix jusqu’aux émigrations des Bretons et aux invasions vikings.
Moyen-Âge
La paroisse de Bruz est attestée pour la première fois en 1070, quand Hodierne, abbesse de Saint Georges, achète à Quimarhoc une terre située au village de Pan.
En 1084, le comte de Rennes Geoffroy Grenonat donne la seigneurie de Bruz à l'évêque de Rennes, à l'époque Sylvestre de La Guerche ; elle restera une seigneurie ecclésiastique jusqu'à la Révolution française.
Le siège de la seigneurie fut d'abord le manoir ecclésiastique, dit le manère ou le mené ; plusieurs fois remanié, cet édifice se trouvait au milieu du terroir cultivé de Saint-Jacques [Saint-Jacques-de-la-Lande] et ses douves étaient alimentées en eau par le ruisseau de Risnel [Reynel] ; il était entouré de marais et de bois ; il fut par la suite transféré au manoir de Bruz.
Le manoir de Saint-Armel a été la résidence d’été des évêques de Rennes depuis le Anselme de Chantemerle puis de nouveau au . Yves Mahyeuc y mourut en 1541 « en odeur de Sainteté ». Il reste des vestiges de la chapelle du XIVe.
Le fief de Bruz donnait à l’évêque « droit de pêche en la rivière de Seiche, propriété et disposition des espaves, galois et communs, droits de garenne et refuge à pigeons, et droit de jouir pendant le mois d’août, chaque année, du revenu du colombier de la seigneurie de Lestrillet(...). Les vassaux du fief devaient en outre la chevauchée, le lundi suivant la fête de Saint Armel. Et ce devoir consistait, tant à Rennes qu'à Bruz et Saint-Jacques [Saint-Jacques-de-la-Lande], dans l'obligation de comparaître à cheval devant les officiers de la juridiction épiscopale».
Pendant longtemps, Bruz est resté un bourg rural dont la population est constituée en grande majorité de paysans. On compte toutefois plusieurs familles nobles et quelques membres du haut clergé.
À côté d’une maigre agriculture céréalière, on trouve des élevages de vaches laitières ainsi que quelques vignobles réputés. Le « cru de la Biardais est le meilleur de la paroisse de Bruz ». Au .
Temps modernes
Selon Jean-Baptiste Ogée « en 1529, deux officiers d'un corps de troupes anglaises qui était à Brutz furent tués à la promenade par quelques paysans de l'endroit. Dès le lendemain, les troupes se saisirent des assassins, en firent pendre trois, et brûlèrent le bourg ». Le bourg se trouvait alors probablement à Saint-Armel, et c'est sans doute ensuite qu'il fut reconstruit à son emplacement actuel.
Le recueil « Cours de La Vilaine de Redon à Rennes », daté de 1543, aurait été réalisé par le peintre enlumineur Olivier Aulion.
En 1682, les Filles de la Charité s'installèrent à Bruz.
La famille Champion habite à partir de 1566 le château de Cicé, sui est érigé en baronnie en 1598. Louis Champion, né en 1648, fut missionnaire en Chine, évêque de Sabula (il décéda en 1727) et vicaire apostolique du Siam. Adélaide Champion de Cicé, religieuse de la Visitation, fonda la Société des Filles du Cœur de Marie qui voit le jour le à Paris et à Saint-Malo ; deux de ses frères ont été évêques (Jean-Baptiste-Marie Champion de Cicé et Jérôme Champion de Cicé). Par le mariage le de Julienne Champion de Cicé avec Jacques-Louis Berthou, le château de Cicé passa aux mains de cette famille : par exemple Jacques-Jean-Marie de Berthou, comte de la Violaye (en Fay-de-Bretagne), y naquit le ; il servit dans le régiment de Lorraine
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Bruz en 1778 :
« Brutz; à 2 lieues un sixième au Sud-Sud-Ouest de Rennes , son évêché , sa subdélégation et son ressort : cette paroisse se nommait autrefois Saint- Armel : on y compte 1 800 communiants. (...) Le territoire de Brutz est fertile en grains de toute efficacité : on y voit de bonnes prairies, des pâturages abondants , des fruits en quantité dont on fait du cidre, quelques vignes qui produisent un petit vin blanc qu'on débite à Rennes sous le nom de "vin de Brutz". On y remarque le pont Réan [Pont-Réan] qui est percé de neuf arches : celle du milieu sépare les paroisses de Brutz et de Gui Chen [Guichen]. Ce pont , qui fut refait à neuf en 1767 , était bâti en pilotis de pierres avec des travées de bois. On trouva sur la tête des pieux qui soutenaient les pierres, un grand nombre de pièces de cuivre doré frappées au coin de Jules César. »
Jean-Baptiste Ogée décrit aussi l'ouverture en 1730 de la mine de plomb du Pont-Péan, l'existence de carrières de marbre [faux, il s'agit de calcaires coquillers d'ère tertiaire], de marnes et d'autres pierres qui auraient servi notamment à la construction de l'ancienne cathédrale de Rennes, démolie en 1755.
Article détaillé : Mine de Pont-Péan.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, précisent aussi qu'il existait à Bruz sous l'Ancien Régime sept chapelles : à la Bihardais, au château de Cicé (ainsi que deux chapellenies), à la Houssaye, à Carcé, au Bout-du-Pont, à Etriette et aux Loges ; une autre chapellenie existait au bourg, sous l'invocation de saint Armel.
Révolution française
D’une manière générale, la Révolution a commencé assez tôt en Bretagne et particulièrement à Bruz. Les tensions de 1787-1788 dégénèrent en émeute à Rennes lors de la journée des bricoles, les 26 et 27 janvier 1789. Le parlement de Bretagne cristallise des tensions, notamment entre les Bretons et le pouvoir royal d’une part et entre la noblesse et le tiers-état d’autre part.
À Bruz, on retrouve les trois ordres : plusieurs nobles et messieurs du Parlement dont les familles Champion de Cicé ou de La Bourdonnaye, quelques bourgeois dont les dirigeants de la mine et une importante présence du haut et bas clergé. Le tiers-état formant la majorité de la population.
Le cahier de doléances de Bruz rédigé les 29 et 30 mars 1789 contient cinquante articles, dont vingt sont des revendications courantes à l’époque et sont inspirés des Charges d’un bon citoyen de campagne. Les articles 4 à 12, 25 à 41, et 47 à 50 sont plus spécifiques à Bruz et concernent les droits féodaux, les justices seigneuriales ainsi que les privilèges fiscaux.
Comme ailleurs, Bruz subit l’émigration et le rachat des biens nationaux puis de nombreux désordres : plusieurs révoltes, la chouannerie, la chasse aux réfractaires regroupés à Bruz, et la grande Terreur de l’an II. Le calme ne reviendra pas avant l’année 1800.
Le 27 février 1791, 27 biens nationaux sont mis en vente ; 23 seront adjugés pour un total de 89 400 livres. Le manoir de Saint-Armel appartenant à l’évêché est vendu à lui seul pour 28 200 livres à Charles Bonaventure Marie Toullier (1752-1835), jurisconsulte rennais. C’est le bien national le plus cher de tout le sud-rennais. La métairie de la Rivière-Brizais et celle de la Haie de Pan appartenant au petit séminaire de Rennes sont vendus pour 15 500 et 13 050 livres.
En 1792 et 1793 Bruz se souleva, participant à la Chouannerie : la localité était un point de passage entre les royalistes de Bretagne et ceux de Vendée. Des enfants étaient chargés de porter des dépêches d'une commune à l'autre.
Bruz intègre le département d’Ille-et-Vilaine et le district de Bain (1790-1795). Charles Olivier Marie Sévère de La Bourdonnaye, originaire de Bruz, est chef de la division de Bain de 1794 à 1796.
La mine de Pont-Péan, exploitée à Pont-Péan de 1730 à 1797 et de 1844 à 1904, a employé jusqu'à 1 000 personnes, dont de nombreux Bruzois et a, de ce fait, influencé le développement de la ville. Elle constituait alors avec les mines de la région de Carhaix et de Saint-Brieuc, l'une des plus grosses entreprises de province.
Le | ]
La réunion en 1822 de l'enclave de Cicé à Bruz, laquelle cessait de droit d'appartenir à Chartres, eut lieu à la grande satisfaction et, d'ailleurs, sur la réclamation unanime des habitants de cette enclave. Cependant la commune de Bruz se refusa longtemps à recevoir et à administrer l'enclave de Cicé, qui n'apportait que des charges à la communauté (l'enclave de Cicé apportait à Bruz soixante-douze habitants, dont cinquante-six indigents); en 1832, au spirituel (paroisse), cette section fut réunie de fait à Bruz, quand les deux petites enclaves de cette dernière commune étaient depuis longtemps incorporées à Chartres. Bruz refusa en 1853 de céder à Chartres la section de la Chaussairie que cette commune convoitait et finit par obtenir.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Bruz en 1843 :
« Brutz (sous l'invocation de saint Martin) : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (...). Principaux villages : Chancor, la Grange, la Haye, Matival, le Callouet, le Bois-Doré, la Bihardais, Champ-Niguel, la Chaussairie, la Guersaudière, la Marionnais, le Pont-Péant, Pan, le Haut et le Bas Carcé, l'Orguenaie, Chantelou, le Rocher, Cahot, la Bezirais, l'Etriette, la Pommeraye, le Pont-Réan, Mons, le Manoir. Superficie totale : 2 953 hectares 41 ares 95 centiares, dont (...) terres labourables 1 776 ha, prés et pâturages 729 ha, bois 197 ha, vergers et jardins 39 ha, landes et incultes 457 ha (...)Moulins : 3 (de Chancor, du Boëlle [Boël], de Carcé). (...) Il y a foire le 25 février et le 15 septembre, le lendemain si ces jours sont fériés. (...) Géologie : une partie du terrain est tertiaire moyen ; il y a du calcaire tendre et du calcaire coquillier dans des terrains tertiaires inférieurs ; au sud et au sud-est se montre le schiste argileux, puis le schiste rouge et le quartzite. On doit citer comme phénomène physique la fontaine de Bouttoir : cette source, située sur la métairie de Fénicat, à M. le comte de Janzé, jaillit continuellement en soulevant le sable fin qui en forme le fond et semble, quoique froide, en perpétuelle ébullition. (...) On parle le français [en fait le gallo]. »
Ces mêmes auteurs indiquent aussi qu'en 1843 les vignes n'existent pratiquement plus (deux hectares à peine subsistent), que la mine de plomb de Pont-Péant, abandonnée sous la Révolution, est envahie par les eaux (mais qu'on s'occupe de la rouvrir) et qu'une minière se trouve à 500 mètres au Nord-Est du château de Carcé et qu'elle a alimenté longtemps le haut-fourneau de Sévigné et qu'une minoterie a été installée récemment sur la Seiche.
Un éboulement dans la carrière du Boël, qui appartenait à M. de la Bourdonnaye, maire de Laillé, fit 8 morts en juin 1884.
Le | ]
La Belle Époque
La mine de plomb argentifère de Pont-Péan ferme en 1904 (elle est réouverte brièvement entre 1928 et 1932).
Article détaillé : Mine de Pont-Péan.
L'arrivée à Bruz par la route de Pont-Péan vers 1910 : à gauche la gendarmerie et, au fond, l'église.
Le café de la Terrasse vers 1912 (carte postale E. Mary-Rousselière).
La gare de Bruz au début du XXe siècle (carte postale E. Mary-Rousselière).
Bruz ː la Rue des Mines de Pont-Péan au début du XXe siècle (carte postale).
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Bruz porte les noms de 110 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 9 sont morts en Belgique (dont un, Célestin Chevrel, dès le à Auvelais et quatre dès le : trois, Prosper Jan, Jean Joubaire et Jules Lebreton, à Rossignol et un, Pierre Forgeais, à Châtelet ; Louis Boudier est mort dans un lazaret alors qu'il était prisonnier de guerre en Allemagne ; Marie Joseph Mouizel est mort de maladie en 1916 au Maroc ; Pierre Lemoine est mort de maladie le à Salonique (Grèce) ; Maurice Dauvergne est mort de maladie en Bulgarie le , donc onze jours après l'armistice ; les autres sont décédés sur le sol français : parmi eux quatre (Jean Deshoux, Charles Frémin, Jules Janvier et Florent Jeusset) ont été décorés de la Médaille militaire et de la Croix de guerre ; Jean Catesson, capitaine au 70e régiment d'infanterie, mort des suites de ses blessures le à Sept-Saulx (Marne), a été décoré de la Médaille militaire et a reçu la Légion d'honneur à titre posthume.
L'Entre-deux-guerres
Bruz abritait alors plusieurs usines importantes, notamment une usine de réparation de wagons et une tréfilerie. Le journal L'Humanité du mardi écrit que les ouvriers des ateliers de réparations de wagons de Bruz sont victorieux par leur action de grève qui a montré à la direction qu'il y avait des hommes à Bruz, capables de résister à l'arbitraire patronal, capables de se dresser pour obtenir des conditions de travail meilleures. Mais cette grève suscite des tiraillements entre socialistes et communistes comme le montre l'article alors publié par le journal Le Peuple, dirigé par la Confédération générale du travail, syndicat alors dirigé par des socialistes.
La place centrale de Bruz vers 1925 (carte postale E. Mary-Rousselière).
Bruz ː l'église paroissiale Saint-Martin vers 1925 (carte postale).
Le
Des inondations importantes frappèrent Bruz et l'ensemble de la vallée de la Vilaine les 3 et
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Bruz porte les noms de 13 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles Jacques Le Clerc de la Herverie, commandant dans l'Armée de l'Air, mort accidentellement en service (son avion s'est écrasé au décollage) le à Caen, chevalier de la Légion d'honneur.
Une stèle commémorative honore les 7 aviateurs américains membres de l'équipage d'un bombardier B24 américain abattu par la flak allemande le (3 aviateurs survécurent au crash).
Guy Malhon, participa à la Résistance, en qualité d’adjoint au chef des FFI d’Ille-et-Vilaine, et contribua à la libération de la poche de Lorient en 1945.
Le bombardement de Bruz du
Au soir du dimanche 7 mai 1944, jour de communion solennelle, la ville de Bruz subit un bombardement aérien par la Royal Air Force d’une redoutable efficacité ; la ville est rasée, le bilan est de 183 morts, 300 blessés et 600 sinistrés. C’est donc 38 % des habitants du centre du village qui furent tués en 20 minutes.
Massacre nocturne
Aux alentours de 23 heures 45, les sirènes signalent l'approche d'avions britanniques. Ces derniers larguent des bombes explosives et des bombes au phosphore en plein sur le bourg. L'église est touchée et incendiée ainsi que la plupart des maisons. Le bombardement dure plus de vingt minutes. À peine les premiers sauveteurs commencent-ils à dégager des survivants des maisons en feu qu'une deuxième vague lâche d'autres bombes et fait de nouvelles victimes. On dénombra 860 points de chute de bombes dans une circonférence de un kilomètre de diamètre avec le clocher comme centre ; seules quelques maisons particulières dans les quartiers de la gare et de la gendarmerie ne furent pas touchées.
On entend, de Rennes, deux violents bombardements successifs qui laissent tout d'abord penser à un bombardement sur l'aérodrome. Le Secours national, la Croix-Rouge et les pompiers de Rennes interviennent dans les heures suivantes. Il faut remarquer que les témoins ne font pas état de brume sur les lieux, contrairement aux mentions des rapports de la RAF.
Le 10 mai, les obsèques de victimes de Bruz ont lieu dans l'église de Chartres-de-Bretagne, en présence des autorités rennaises. L'office religieux est présidé par Clément Roques, archevêque de Rennes, et la messe des morts chantée par la maîtrise de la cathédrale. Les corps sont inhumés dans des tranchées creusées dans une prairie derrière l'église. Le 12 mai, la même cérémonie est répétée pour vingt autres victimes.
Le Secours national sollicite des mandats pour « Bruz martyre ».
L’événement est relayé dans la presse locale (le journal L'Ouest-Éclair, alors journal collaborationniste, parle du "raid terroriste de Bruz" dans son édition du 10 mai 1944) et à Rennes apparaît une affiche de propagande pro-Allemande s'adressant aux Rennais.
Rennais !
Allez voir à BRUZ la manière
barbare dont les Anglo-Américains
doivent vous libérer.
L’EGLISE EST EN RUINES !
LE VILLAGE EST RASÉ !
200 MORTS sur 600 HABITANTS
Voilà la libération promise !
Combien de familles françaises seront massacrées
avant que ces messieurs débarquent ?
TROUVEZ-VOUS QU’ILS ONT RAISON ?
Si oui,
vous êtes aussi responsables de ce malheur.
Si non,
SOYEZ PARTISANS DE L’EUROPE ET ASSISTEZ
L’ALLEMAGNE QUI EST SEULE CAPABLE DE
FAIRE CESSER CETTE TUERIE POUR TOUJOURS.
Affiche de propagande allemande, archives départementales
Rapports sur un bombardement raté
Deux objectifs ont été assignés aux Avro Lancaster B II : l’aérodrome de Rennes - Saint-Jacques ainsi qu’un dépôt de munitions, situé dans le bois des Ormeaux (qui existe toujours, à 1,4 km au nord de l’église de Bruz).
Le rapport de la RAF est laconique :
« 7/8 mai: 55 Lancasters du groupe n°1 bombardèrent le terrain d’aviation et un dépôt de munitions à Rennes. La force ne fut pas en mesure de localiser et marquer la cible correctement et la plupart des bombes tombèrent sur un village voisin. Pas de perte d’appareil. »
— Bomber Command. RAF Campaign Diary May 1944
Le ministère de la défense britannique apporte des précisions sur cette opération à double but :
« Bombardement des dépôts de munitions les 7 et 8 mai 1944
Rapport des opérations de nuit n°599 du Bomber Command.
Résumé.
1. Des forces de 50-100 avions ont attaqué des dépôts de munitions à Salbris et Rennes, des terrains d’aviation à Tours, Rennes et Nantes et une batterie artillerie à Saint-Valéry. Tous les tirs furent précis et concentrés par temps clair et pleine lune. Chaque objectif fut gravement endommagé sauf le dépôt de munitions de Rennes. Les forces bombardant Salbris et Tours rencontrèrent une forte résistance des chasseurs et 9 des 391 appareils engagés furent abattus […]
11. Le terrain d’aviation et le dépôt de munitions de Rennes devaient être attaqués séparément par les appareils d'un même groupe.
Au terrain d'aviation, le centre des hangars devait être marqué à l’heure H par des feux rouges. Une force aérienne principale devait attaquer des objectifs sur identification visuelle. D'autres avions devaient bombarder les feux de marquage. Dans le dépôt, les objectifs à l’ouest et à l’est devaient être repérés au moyen d'un marqueur jaune renforcé avec des feux rouges. Au cas où ces derniers ne seraient pas visibles, des marqueurs jaunes devraient être utilisés. La force principale devait viser au centre des marqueurs de chaque objectif à moins d'un ordre différent du leader. »
En 12 et 13, le rapport précise que la sortie a eu lieu à 0 h 15 et que 49 Lancasters sur 50 arrivent sur zone par une nuit de pleine lune, sans nuages avec une légère brume au sol. Puis il décrit l'opération :
« 14. Terrain d'aviation - Le premier marqueur tomba près de l’objectif central et des incendies se déclarèrent dans les hangars dont un spectaculaire dans la zone de stockage des carburants. Sur l'objectif nord, deux grosses explosions furent, pense-t-on, le résultat de coups au but sur des îlots de munitions. Les retardataires trouvèrent les marqueurs obscurcis par la fumée et les incendies pouvaient se voir depuis la côte française.
15. Dépôt de munitions - Les avions marqueurs localisèrent difficilement l’objectif à cause de la brume et l'attaque commença tard. Les premières bombes tombèrent légèrement à l’ouest de l’objectif mais le leader" corrigea le tir et plus tard les marqueurs (au sol) et les bombes furent mieux placées. Des nuages de fumées entravèrent les bombardements des objectifs situés à l'est et on enregistra quelques incendies et explosions, les résultats ne furent pas spectaculaires. »
Reconnaissance de jour (« jour de reconnaissance » dans le texte)
« 16. Le village situé au sud du dépôt de munitions a supporté le poids de cette attaque et seulement des dégâts de toiture furent causés aux installations de l'objectif. Une usine industrielle non identifiée au sud de l’objectif fut gravement touchée. En outre, l'aérodrome subit de très lourds dégâts. La concentration principale des tirs tombe au sud-ouest sur la zone de dispersion, abîmant sévèrement 11 abris d'appareils. Six des 18 hangars furent détruits et 6 autres endommagés. Dix casernements, 6 autres bâtiments et 2 ateliers furent endommagés ou détruits. 43 cratères de bombes furent faits sur les pistes d'envol et 2 appareils furent endommagés au sol. »
Les équipages des Lancasters, après avoir bombardé le terrain d’aviation et son secteur sud-ouest (le terrain s’étend à l’époque sur 600 hectares), ont continué à voler plein sud sur trois kilomètres vers le dépôt de munitions mais ont été mal renseignés par les marqueurs du leader qui a probablement corrigé son tir à tort, les premières bombes étant tombées à proximité du dépôt (toits endommagés). Les modifications apportées au marquage ont retardé les largages et quelques secondes plus tard représentent, au-delà du bois des Ormeaux, 1 400 mètres de vol plus au sud : le bourg même de Bruz.
La commune a été décorée de la croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil par décret le 11 novembre 1948. Elle a reçu la citation suivante :
« En dépit de quatorze bombardements, tuant ou blessant la moitié de la population, détruisant la quasi-totalité de ses immeubles, Bruz a poursuivi sans faiblir la résistance à l’ennemi, donnant ainsi un magnifique exemple de foi dans les destinées de la France. »
— Citation décernée avec la croix de guerre
Lors des travaux d’aménagement de l’allée du souvenir en janvier 2007, une bombe a été découverte dans le parc de la Herverie. Cette bombe est maintenant exposée sur le site et ouvre l’allée du 8 mai 1944.
Dans le parc de la Herverie, est implanté un monument où figurent le nom des 183 victimes. En 1994, un timbre commémoratif de 2,30 Francs « en hommage aux martyrs de Bruz - 8 mai 1944 » présente trois bombardiers lâchant, de jour, des bombes, en approche de l'église de Bruz en ruines.
L'autre bombardement du L'autre bombardement du 19 juillet 1944
Des avions anglais firent un autre bombardement le 19 juillet 1944 visant le dépôt pétrolier de Bruz, apparemment sans faire de victimes, civiles du moins. On n'en trouve aucune trace dans la presse locale.
Après la Seconde Guerre mondiale
La reconstruction
Bruz connaît une période de reconstruction et une forte croissance démographique depuis la fin du siècle.
L’église est reconstruite rapidement par Louis Chouinard (1907-1995). La première pierre d'une nouvelle mairie est posée par Pierre-Henri Teitgen en avril 1949 ; celui-ci remet aussi à la ville lors de cette visite la Croix de guerre.
L’actuelle mairie n’est construite qu’en 1988 par Louis Chouinard et André Le Page et le campus de Ker Lann ouvre en 1992.
Les guerres d'Indochine et d'Algérie
Six soldats originaires de Bruz (G. Boue, Jean Cocheril, François Dreudin, René Letournel, M. Mayeux et Guy Malhon sont morts pour la France pendant la Guerre d'Indochine et un (Yves Hamard) pendant la Guerre d'Algérie.
L'essor de la ville
En 15 ans, de 1989 à 2005, la population a doublé. La commune compte aujourd'hui 19 651 habitants (population municipale 2021). En 2010, c’est la Ille-et-Vilaine (après Rennes, Saint-Malo, Fougères et Vitré), et la Bretagne. Elle est membre de la communauté d'agglomération Rennes Métropole depuis sa création en 1970.
L'incendie de 1993
Le 25 juin 1993, un incendie dans la clinique psychiatrique Saint-François-d’Assise provoque la mort de 18 personnes (17 patients et une aide-soignante). Les conditions de sécurité du bâtiment n’étaient pas respectées, le bâtiment ne possédait ni détecteurs de fumées ni portes coupe-feu. Un procès a eu lieu à la suite de cet incendie,.
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↑ Reportage France 2, 25 juin 1993, Vidéo INA
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↑ Prison avec sursis après l'incendie de la clinique de Bruz, Libération, 1er octobre 1996.
Héraldique
Article détaillé : Armorial des communes d'Ille-et-Vilaine.
Les armes de Bruz se blasonnent ainsi :
Taillé ondé au premier de gueules à une branche de bruyère fleurie au naturel, au deuxième de sable à la croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil, une barre diminuée ondée d’azur brochant sur la partition, au chef d’hermine.
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