Saint-Thois [sɛ̃twa], en breton Santoz, est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Géographie
Saint-Thois est en partie situé dans le pays Dardoup.
Saint-Thois est une commune du centre du département du Finistère, située sur la rive gauche de l'Aulne, au pied du versant nord des Montagnes Noires. Son finage, relativement accidenté, est compris entre 238 mètres (au sud-ouest de la commune, près de Lannec Creïz) et 28 mètres d'altitude (au nord-ouest de la commune, dans la vallée de l'Aulne), le bourg, excentré dans la partie nord-est du territoire communal, se trouvant vers 80 mètres d'altitude. La commune est limitée au nord par l'Aulne, à l'ouest par le ruisseau de Pont Ar C'Hlaon, affluent de rive gauche de l'Aulne, et à l'est par un autre petit affluent de rive gauche du même fleuve.
Carte topographique de la commune de Saint-Thois.
Communes limitrophes de Saint-Thois
Gouézec
Lennon
Châteauneuf-du-Faou
Edern
Laz
L'Aulne a été canalisée (canal de Nantes à Brest), mais ce canal est désormais fermé à la navigation.
L'Aulne juste en aval de l'écluse de Prad Pourrig (Prat Pouric), visible à l'arrière-plan (écluse n° 222 du Canal de Nantes à Brest).
L'écluse de Nénez (écluse n° 223 du Canal de nantes à Brest).
La maison éclusière de Nénez.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat du Finistère.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Finistère nord » et « Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée ». Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 amplitude thermique annuelle de 11,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Coray à 12 vol d'oiseau, est de 11,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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↑ « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
Toponymie
Saint-Thois est noté Sanctus au .
Le nom de la paroisse s'est aussi écrit Saint-Thons ou Saint-Thoix par le passé.
Saint-Thois vient de « ecclesia sanctus » (« l’église le saint »). Selon une autre hypothèse, saint Thois serait une déformation de saint They.
↑ a et b« », sur infobretagne.com (consulté le ).
↑ Jean-François Boédec, Histoire secrète des Montagnes Noires : retour sur 3000 ans, Gourin, Éd. des Montagnes Noires, , 187 ISBN ).
Histoire
Origines
Saint-Thois faisait autrefois partie de la paroisse de Gouézec, avant de devenir paroisse à son tour. Les communes de Gouézec et de Saint-Thois forment un petit pays de tradition, la Giz Gouezeg (« mode de Gouézec »).
Préhistoire
Le cairn de Ty-Floc'h est un ensemble mégalithique à chambres et couloirs.
155 haches à douille de l'âge du bronze ont été découvertes à Ty-Lann en Saint-Thois.
La seigneurie de La Roche-Helgomarc'h et le marquisat de La Roche-Laz
La seigneurie de La Roche-Helgomarc'h, dont le siège se trouvait sur un piton rocheux situé à Saint-Thois, où se trouvait une motte féodale, s'étendait aussi sur Trégourez, Edern, Saint-Thois et une partie de Briec. Les « hauts et puissants seigneurs » de La Roche-Helgomarc'h disposaient du droit de haute justice sur l'ensemble de leur fief. « Un grand nombre de manoirs en dépendaient ; c'étaient Poulmorgant et Kernalec en Saint-Thois, La Motte, Stanglevenen, Kerautret, Parc-Jean, Kervenou, Rosquillec, Roc'hou, Kercalédan, le Guern, Kerhervé, Kergolhuezen, Kereffran, Lannuchuezen, Kerampeoc'h et Quénec'hdu en Briec, Kerigou et Kervaségan en Edern. L'ensemble de cette terre se composait de deux tronçons principaux, l'un formé par la paroisse de Saint-Thois, environnant le château de La Roche-Helgomarc'h, antique forteresse (...) démantelée depuis une époque très ancienne (...). On avait oublié le véritable chef-lieu de la seigneurie pour le transporter au manoir du Merdy où, dès le abbaye de Landévennec, couvrait une grande partie de la paroisse de Briec avec ses trèves de Langolen, Landudal et Quilinen. La Roche-Helgomarc'h possédait encore des terres en Landrévarzec, en Edern, en Gouézec, et jusqu'en Pleyben et Lothey ».
Les seigneurs de La Roche-Helgomarc'h avaient droit de prééminence dans les chapelles de Quilinen, Sainte-Cécile, Saint-Guennec [Saint-Venec] et du Penity en Briec, Notre-Dame-des-Fontaines en Gouézec, dans l'église tréviale de Langolen et l'église paroisiale de Saint-Thois.
Le premier seigneur de La Roche connu est le baron Pierre VIII de Rostrenen, qui meurt en 1440. Sa fille Jeanne de Rostrenen, née vers 1425, se marie en 1450 avec Jean ou Guyon du Quélennec, vicomte du Faou, la seigneurie passe alors aux mains de la famille du Quélennec. En 1576, le roi Henri III crée le marquisat de La Roche-Laz, qu'il offre à Troilus de Mesgouez, qui meurt en 1606 sans enfants.
Article détaillé : Troilus de Mesgouez.
Sa nièce Anne de Coëtanezre hérite de la seigneurie et est aussi comtesse de Laz ; mariée en 1606 avec Charles de Kernezné, la seigneurie passe alors aux mains de la famille de Kernezné ; successivement :
Charles de Kernezné, fils du précédent, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi et gouverneur de Quimper en 1653, décédé en 1677 ; puis
Charles Robert de Kernezné, fils du précédent entre 1677 et 1679, mort sans héritier
Luc de Kernezné, frère du précédent, né en 1641 à Saint-Thois, marié successivement à Nelly de Carnavalet, Marie Marguerite de Boisguéhenneuc et le à Landaul avec Anne Françoise de Robien. Il est décédé en octobre 1699 à Laz.
Luc Joseph de Kernezné, né le au manoir de Trévarez en Saint-Goazec, alors trève de Laz ; marié le
Anne Thérèse de Kernezné, née en 1696 à Laz, fut marquise de La Roche-Helgomarc'h jusqu'à sa mort survenue en janvier 1759. Sa nièce, Marie Aude Jacquette du Chastel hérita alors de la majeure partie de ses biens et de ses titres.
Le dernier marquis de La Roche-Laz fut, par héritage (in était le petit-fils de Marie Aude Jacquette du Chastel), à partir de 1767, Charles du Bot de Grégo.
Les marquis de La Roche-Laz tiraient profit des pêcheries, louées à un prix élevé, exploitées dans l'Aulne et l'Odet, ainsi que du bois des nombreuses forêts avoisinant Laz où, au .
Le marquisat de La Roche-Laz fut démantelé lors de la Révolution française.
En 1400, un autre manoir, celui de Kerguelen, appartenait à Guillaume de Quelen,.
Par ailleurs, la famille du Boishardy était seigneur de Poulmorgant. Parmi ses membres connus, Jean du Boishardy, né le 17 novembre 1667 à Saint-Thois et décédé le 8 septembre 1741 à Châteaulin, fut procureur au siège royal de Châteaulin et Alain du Boishardy, avocat à la cour, juge, baptisé le 13 novembre 1741 à Quimper-Saint-Julien, décédé le 25 mai 1816 à Châteaulin, fut l'un des députés du tiers-état de la sénéchaussée de Châteaulin choisi pour la représenter à Carhaix lors de l'élection des députés du tiers état aux États généraux de 1789 pour les cinq sénéchaussées de Carhaix, Châteauneuf-du-Faou, Châteaulin, Gourin et Quimperlé.
Époque moderne
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Saint-Thois en 1778 :
« Saint-Thoys, à 5 lieues et demie au nord-est de Quimper, son Évêché ; à 35 lieues de Rennes et à 4 lieues de Châteaulin, sa subdélégation et son ressort. On y compte 900 communiants ; la cure est à l'alternative. Le territoire, borné au nord par la rivière d'Aulne, et au sud par les Montagnes Noires, renferme des terres en labeur de bonne qualité, des prairies, le bois de la Roche et beaucoup de landes, dont le sol, plein de rochers et de cailloux, ne paraît point mériter les soins du laboureur. »
Saint-Thois possédait alors 3 chapelles (Saint-Primell, de la Roche et de Saint-Laurent) et 2 moulins à eau (Moulin Neuf et moulin de la Roche).
Le | ]
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Saint-Thois en 1853 :
« Saint-Thoix (sous l'invocation de saint Exupère) : commune formée par l'ancienne paroisse du même nom, aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Rodenez, Steraron, Kergoff, Kergallec, Londres, Kerangar. (...). Moulins Neufs, de la Roche, à eau. (...). Il y a, en outre de l'église, les chapelles Saint-Primell [disparue], de la Roche et Saint-Laurent. Géologie : terrain tertiaire moyen au sud ; roches amphiboliques çà et là ; minerais de fer dans le sud-ouest. On parle le breton »
Homme de Saint-Thoix [Saint-Thois] (dessin de 1848, François Hippolyte Lalaisse, Galerie armoricaine)
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La Belle Époque
Par arrêté préfectoral du 9 janvier 1903, l'école des filles de Saint-Thois fut laïcisée en vertu de la loi sur les congrégations.
Déclarée d'utilité publique le 12 juillet 1908, la ligne ferroviaire à voie métrique des Chemins de fer départementaux du Finistère allant de Châteauneuf-du-Faou à Rosporden, longue de 39 Laz, Trégourez, Guernilis, Coray, Tourc'h, Bois-Jaffray-Saint-Guénal et Elliant. Elle ferma dès 1933.
Le sorcier de la montagne Laouic-Coz attendant ses consultations (carte postale Villard, vers 1910).
Le sorcier de la montagne Laouic Coz racontant ses conchennous (vieilles histoires bretonnes). Il porte le costume de Saint-Thois (carte postale Villard, vers 1910).
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↑ René-Yves Creston, Le Costume breton, Champion, 1993, p. 136.
↑ Charles-Tanguy Le Roux, Yannick Lecerf et Pierre-Roland Giot (collab.), « Le cairn de Ty-Floc'h à Saint-Thois (fouilles de 1978-1979) », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Quimper, vol. 108, 1980, p. 27-49.
↑ Pierre-Roland Giot, Louis Pape et Jacques Briard, "Protohistoire de la Bretagne", éditions Ouest-France, 1979.
↑ R. Delaporte, « Notice sur les seigneuries de La Roche-Helgomarc'h, Laz et Botiguigneau », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1913, lire en ligne).
↑ R. Delaporte, « Notice sur les seigneuries de La Roche-Helgomarc'h, Laz et Botiguigneau », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1913, lire en ligne).
↑ Charles de Kernezné, vicomte du Curru en Milizac, devint par son mariage marquis de La Roche-Helgomarc'h et baron de Laz
↑ a et bAnnick Le Douguet, Langolen, Chronique d'un village de Basse-Bretagne, Fouesnant, A. Le Douget, 1998, 424 ISBN ).
↑ Marie Aude Jacquette Du Chastel, née en 1697, remariée le 17 mai 1717 à Vannes avec Hugues Humbert Huchet de La Bédoyère, décédée le 21 février 1767 à Vannes
↑ Charles François Jules Du Bot De Grego, né le 8 février 1741, baptisé le 18 septembre 1741 dans la chapelle du château du Grego à Surzur, franc-maçon, bibliophile et endetté (une partie de ses biens, situés principalement dans le Léon, est mise en vente en 1784); décédé le 23 mai 1812 au manoir de Trévarez
↑ R. Delaporte, « Notice sur les seigneuries de La Roche-Helgomarc'h, Laz et Botiguigneau », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1913, lire en ligne).
↑ a et b, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, lire en ligne).
↑ « », sur Infobretagne.
↑ Personnes en âge de communier
↑ Alphonse-Edmond Marteville et Pierre Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, lire en ligne).
↑ Journal officiel de la République française. Lois et décrets, n° du 2 septembre 1904, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62423436/f8.image.r=Tr%C3%A9guennec?rk=64378;0
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