Saint-Vougay

Localisation

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Saint-Vougay : descriptif

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Saint-Vougay

Saint-Vougay [sɛ̃vugɛ] (en breton : Sant Nouga ou Vouga ou Vio ou sant Nonna) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Géographie

Localisation

Commune proche du parc naturel régional d'Armorique et peu éloignée de la Manche, Saint-Vougay se situe à environ 35 Brest.

Communes limitrophes

Carte de saint-Vougay et des communes avoisinantes.
Communes limitrophes de Saint-Vougay
Plounévez-Lochrist Cléder Tréflaouénan
Plounévez-Lochrist

Lanhouarneau

Saint-Vougay[1] Plouzévédé
Lanhouarneau Plougar Plougar



Géologie

La commune est classée en zone de sismicité 2, correspondant à une sismicité faible.

Relief et hydrographie

Le finage de Saint-Vougay correspond à une partie du plateau du Léon en légère pente vers le nord : les points les plus élevés se trouvent dans la partie est de la commune (102 mètres au niveau de l'antenne située au nord du hameau de Pen ar Valy) ainsi que dans la partie sud-ouest du territoire communal (au sud-ouest du hameau de Poull Laéron l'on dépasse aussi légèrement les 100 mètres d'altitude) ; de manière plus générale les deux tiers sud de la commune dépassent ou avoisinent les 90 mètres d'altitude (le château de Kerjean est à 97 mètres, le bourg vers 85 mètres) ; la partie nord de la commune est légèrement plus basse (77 mètres par exemple à Coat Kernonen), seuls les vallées des cours d'eau échancrant ce plateau étant à une altitude moindre : celle du petit fleuve côtier Kerallé, qui a sa source dans le sud-ouest de la commune et se jette dans l'Anse de Kernic et sert en partie de limite ouest à la commune, la séparant de celles de Plounévez-Lochrist, s'abaisse jusqu'à 54 mètres à l'endroit où ce cours d'eau quitte la commune à sa limite nord, entre la chapelle Saint-Jean-Baptiste et le château ruiné de Kergonadeac'h, lequel est en Cléder ; le Kerallé reçoit quelques affluents, dont un de rive gauche, qui passe par Kerizinen, sert un temps de limite communale avec Lanhouarneau, et un de rive droite, qui passe par le hameau de Saint-Jean et conflue avec le Kerallé à la pointe nord du territoire communal et sert un moment de limite communale avec Cléder. Un autre fleuve côtier, le Guillec prend sa source dans la partie est de la commune, dans le bois de Tréanton, se dirigeant ensuite vers les communes de Plougar et Plouzévédé, qu'il traverse.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 amplitude thermique annuelle de 9,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Servais à 9 vol d'oiseau, est de 11,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Transports

Saint-Vougay est à l'écart des grands axes de transports. Le bourg est principalement desservi par la D 30, qui vient côté sud de Bodilis et Landivisiau et se dirige côté nord vers Plouescat. La partie nord de la commune est traversée dans le sens ouest-est par la D 788 (ancienne Route nationale 788) qui vient côté ouest de Lesneven via Lanhouarneau et se dirige côté est vers Saint-Pol-de-Léon via Berven (en Plouzévédé).

Paysages et habitat

Le paysage agraire traditionnel de la commune est celui du bocage avec un habitat dispersé en écarts formés de hameaux (dénommés localement "villages") et fermes isolées. Le bourg, de modeste importance traditionnellement, est situé au centre-est de la commune. La commune a conservé pour l'essentiel son caractère rural, même si quelques lotissements se sont construits depuis la décennie 1980 à sa périphérie.

  1. Carte IGN sous Géoportail
  2. «  ».
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Saint-Vouga en 1426, Sanctus Vogay en 1467, Sainct Vouga en 1481, Sanctus Vouga en 1516.

Saint-Vougay tire son nom de saint Vougay, Vouga ou Vio qui est né en Hybernie (Irlande), au début du .

Le nom breton de la commune est Sant-Nouga. Les habitants sont dénommés "saint-vougaisiens".

  1. a et b infobretagne.com, «  » (consulté le ).

Histoire

Préhistoire et Antiquité

Un tumulus de 30 mètres de diamètre et 3 mètres de hauteur, entouré de douves, se trouve à 80 mètres au nord de Kermadec-Bras.

Le missel de Saint-Vougay

Le "missel de Saint-Vougay" est un manuscrit sur parchemin qui contient notamment une prière invoquant les Sept saints fondateurs de la Bretagne ; c'est l'une des sources manuscrites les plus anciennes les évoquant. Ce missel a été déposé aux archives départementales du Finistère ; il était auparavant placé au-dessus du tabernacle du maître-autel de l'église paroissiale.

C'est un missel manuscrit qui, disait-on, aurait servi à saint Vougay, ce qui est impossible car ce saint aurait vécu au rite gallican (remplacé au début du rite grégorien) et ce pourrait donc être une copie d'un missel antérieur. Il lui manque beaucoup de pages (il était regardé comme une relique précieuse à laquelle étaient attachées des vertus de guérison, notamment de la fièvre, ce qui pourrait expliquer la perte de plusieurs feuillets, peut-être découpés par des malades). Il aurait aussi servi de livre de chant ou de chœur car ses interlignes sont remplis de caractères musicaux tels qu'ils étaient en usage avant l'invention des portées musicales. En 1890 la population de Saint-Vougay continuait « à baiser respectueusement, les jours de pardon, les feuillets noircis du vénérable missel ») et d'autres sont illisibles en raison de sa vétusté. Il contient notamment une liste de saints locaux inconnus ou quasi inconnus par ailleurs.

Moyen Âge

La paroisse de Saint-Vougay serait issue du démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Plounévez, celle-ci étant elle-même un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plouider.

Au début du manoirs de Kérouzéré-Bihan, Kersauson, le Cloestre, Mangouerée, Trouhern, Kernavalo, Penfenteniou, Kerouaron, Kerlan et Kermaingui.

La maison noble de Gouzillon existait déjà au éponyme a été reconnue noble d'ancienne extraction lors des réformations de 1426, 1536 et 1669. Jeanne de Gouzillon (1536-1596) épousa Louis Barbier vers 1558 à Gouesnou et devint, après la mort de son mari, douairière de Kerjean.

Époque moderne

Carte de Cassini de la paroisse de Saint-Vougay (1783).
Saint-Vougay : statue de saint Isidore datant du paysan du Léon de cette époque).

Le château de Kerjean est construit dans la seconde moitié du XVIIe siècle par la famille Barbier.

En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Saint-Vougay de fournir 19 hommes et de payer 124 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne ».

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Saint-Vougay en 1778 :

« Saint-Vougay ; à 3 lieues au sud-ouest de Saint-Pol-de-Léon, son évêché ; à 42 lieues de Rennes ; et à 3 lieues de Lesneven, sa subdélégation et son ressort. On y compte 1 200 communiants : la cure est présentée par l'Évêque. Le territoire, couvert d'arbres et buissons, produit des grains, du cidre et du foin ; on y aperçoit des landes assez étendues. »

Révolution française

Joseph Le Roux et Guillaume Pinvidic furent les deux députés élus par les paroissiens de Saint-Vougay pour les représenter à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée de Lesneven au printemps 1789.

En 1792, en réponse à une enquête, la municipalité de Saint-Vougay répond que le nombre de personnes « qui ont besoin d'assistance » est de 272 (sur 1 015 habitants).

Le , après la bataille de Kerguidu, les deux communes de Plouzévédé et Saint-Vougay furent taxées ensemble de 13 632 livres pour avoir participé à l'insurrection du Léon.

Le | ]

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Saint-Vougay en 1853 :

« Saint-Vougay : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages :Moguerou-Rien, Mengleuz, Kervizinen, Kergaranton, Roudousmeau, Kergreac'h, Kerhuella. Château de Kerjean. Superficie totale 1 510 hectares, dont (...) terres labourables 733 ha, prés et pâturages 164 ha, bois 44 ha, étang 3 ha, landes et incultes 476 ha (...). Moulins : 5 (à eau ; de Kerallé, de la Tour, de Keradennec, de Kerang). (...) Géologie : constitution granitique. On parle le breton. »

Le pourcentage de conscrits illettrés à Saint-Vougay entre 1858 et 1867 est de 63 %.

Benjamin Girard écrit en 1889 que « le bourg (...) renferme une population [agglomérée] de 171 habitants » (pour une population communale totale de 1 211 habitants) et que « les anciennes chapelles de Saint-Jean-de-Querau et de Lauven sont aujourd'hui ruinées ».

La Revue socialiste écrit en 1893 qu'à Saint-Vougay « si l'instituteur n'assistait pas aux offices, il serait stigmatisé en chaire même. Les élèves déserteraient l'école, il ne trouverait plus à acheter les aliments nécessaires aux siens et à lui-même ».

Le | ]

La Belle Époque
Marché aux bestiaux à Saint-Vougay (1901).

Répondant en 1904 à une enquête de l'inspection académique, l'instituteur de Saint-Vougay écrit : « Je ne connais aucune [famille] dans la commune où les membres parlent français entre eux ou à leurs enfants, à la maison ».

L'abbé Jean-Marie Perrot reçut sa première nomination officielle comme vicaire à Saint-Vougay en avril 1904 : il y entreprit la création d'un patronage, Paotred Sant-Nouga, où il forma la jeunesse au travers de cercles d'études, d'une chorale et d'un groupe de théâtre, écrivant des pièces en langue bretonne comme Alanik al Louarn et Dragon Sant-Paol (« Il a mis à la portée des paysans les joies d'un art simple et délicat tout ensemble, en exaltant l'attachement au sol natal, à la petite Patrie, au fier passé de la race »). Œuvrant pour la défense de la langue bretonne, il créa en 1905 le Bleun-Brug et dirigea la revue Feiz ha Breiz avant d'être nommé vicaire à Saint-Thégonnec en 1914.

Le Journal des débats politiques et littéraires écrit le que la commune de Saint-Vougay, « bourgade perdue au fond des terres, privée de communication par voie ferrée (...) était profondément ignorée de la foule. (...) L'abbé Perrot y fut nommé vicaire. Il comprit que le théâtre breton serait pour lui d'un efficace secours dans l'exercice de son ministère sacerdotal et, encouragé par ses supérieurs, il y fonda dès son arrivée le fameux Gouel ar Bleun Brug, la "Fête des bruyères" (...) qui n'a pas tardé à acquérir une réputation immense ».

Le , avec un grand déploiement de forces, l'inventaire des biens d'église de Saint-Vougay pût être fait sans incidents graves, le clergé ayant prêché énergiquement le calme ; les portes de l'église paroissiale étant fermées, elles furent forcées par des crocheteurs aidés de quelques soldats.

La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts.

Le monument aux morts de Saint-Vougay porte les noms de 45 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, 2 sont morts en Belgique dès le , l'un ( Yves Bozec) à Maissin, l'autre (Hervé Péron) à Rossignol ; Pierre Sparfel est mort de maladie en 1915 en Tunisie ; Jean Pierson est mort en mer lors du naufrage du Casabianca le  ; la plupart des autres sont morts sur le sol français. La liste du ministère des pensions porte aussi le nom de Claude Derrien, marsouin décédé en 1916 lors du naufrage du Provence II.

L'Entre-deux-guerres

François Louis Boulc'h, pupille de la nation fut le premier bachelier de Saint-Vougay : pour cette raison, bien qu'issu d'une famille très Pauvre, il put suivre des études car elles étaient financées par l'État à condition qu'elles soient effectuées dans un établissement public (ce fut le lycée de Kerichen à Brest) ; le curé de Saint-Vougay en fut si contrarié qu'il menaça la mère de l'enfant d'excommunication ; elle finit par en perdre la raison

Le la foudre tomba sur l'église paroissiale ; c'était un dimanche vers 15 heures pendant les vêpres et l'église était pleine, des enfants que l'on préparait à la première communion étant présents ; un éclair foudroya le coq du clocher, fît un trou dans le mur épais du baptistère, blessa plusieurs personnes présentes et endommagea quelques tombes du cimetière entourant l'église ; les maisons avoisinantes subirent aussi quelques dégâts.

Onze réfugiés espagnols, membres de deux familles, ayant fui leur pays en raison de la Guerre civile espagnole furent hébergés entre février 1939 et avril 1939 au bourg de Saint-Vougay chez Maryvonne Bastard, servante du curé et « dame au grand cœur » demeurant à Pen Ar Pors ; pendant leur séjour, deux enfants de ces familles furent baptisés à Saint-Vougay ; ces familles retournèrent ensuite en Espagne.

La Seconde Guerre mondiale
Saint-Vougay ː plaque commémorative du crash du B17 survenu le 21 octobre 1942.

Le une forteresse volante américaine B17 venue d'Angleterre, et se dirigeant avec 65 autres avions vers Lorient pour y pilonner la base sous-marine, prise en chasse par des FW allemands, s'écrasa près du hameau de Mougourourien ; seuls deux membres de l'équipage furent rescapés. Une aile de l'avion, conservée jusque-là à Saint-Vougay, a été donnée au Fort Montbarey à Brest en 2018.

Jean Person, pilote de guerre, est mort en service commandé au-dessus de Wachendorf (Allemagne) le .

Sept autres soldats et marins originaires de Saint-Vougay sont morts pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale : deux soldats (Jacques Creignou et Marcel Cueff) lors de la Bataille de France au printemps 1940 ; Roger Morizur, quartier-maître à bord du torpilleur Bourrasque, disparu en mer le  ; Marcel Olivier, quartier-maître à bord du cuirassé Bretagne lors de l'attaque anglaise de Mers el-Kébir le  ; Hervé Floch mort le en Isère et François Hamonou, mort de maladie le en Allemagne.

L'après Seconde Guerre mondiale

Yves Jeffroy, soldat originaire de Saint-Vougay, est mort pour la France le lors de la Guerre d'Indochine.

D'importants élevages avicoles s'installent sur la commune dans la décennie 1960.

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