Leuhan
Localisation
Leuhan : descriptif
- Leuhan
Leuhan [løɑ̃] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Géographie
Localisation
La commune fait partie traditionnellement du pays Glazik.
Relief et hydrographie
Leuhan se trouve sur le versant sud de la montagne de Laz, appendice de la partie occidentale des montagnes Noires, la ligne de crête se trouvant toutefois un peu plus au nord sur le territoire de la commune voisine de Saint-Goazec, une ligne de crête secondaire, orientée du sud-ouest au nord-est, parallèle à la route départementale Odet et le ruisseau de Dour Kerdréoret. En conséquence, les cours d'eau coulent vers le sud-ouest ou le sud : la commune est traversée par le cours amont de l'Odet qui a toutefois sa source dans la commune de Saint-Goazec et sa limite orientale est logée par la partie amont de l'Isole dont la source se trouve à Roudouallec ; le ruisseau de Pont ar Chleudic, affluent de rive gauche de l'Aven, y a sa source, de même que le Ster Roudou et le ruisseau de Dour Kerdréoret, affluents de rive gauche de l'Odet.
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Paysages
La commune a un paysage de bocage et un habitat rural dispersé en de nombreux hameaux.
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La montagne de Laz vue depuis Kervéguen en Leuhan ; au premier plan, la vallée de l'Odet.
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L'Odet près d'Hindréau (pont de la D 6, limite communale entre Laz et Leuhan).
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L'Odet à Pont-Orven (D 51, limite communale entre Laz et Leuhan).
Géologie
Le grès affleure au nord du territoire communal, mais les schistes dominent ; quelques affleurements d'amphibolite existent également.
Transports
La commune est éloignée des principaux axes de communication, n'étant desservie par aucune voie ferrée ni voie express, les routes principales étant de simples routes départementales, la D 6, d'orientation nord-sud, se dirigeant vers Châteauneuf-du-Faou vers le nord et Scaër vers le sud, et la D 15, venant de Quimper via Coray et se dirigeant vers Gourin traversent la commune, se croisant à Ty Louët (où se trouve la zone artisanale), mais aucune des deux ne dessert le bourg, relativement enclavé, traversé seulement par la route départementale D 151. Leuhan se situe à 16 km au nord de Rosporden où se trouve la gare la plus proche et au sud du parc naturel régional d'Armorique.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 amplitude thermique annuelle de 11,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Coray à 5 vol d'oiseau, est de 11,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le nom « Leuhan » proviendrait des mots bretons luh (« étang ») et an (loch yann, « lieu de Jean »). La paroisse est traditionnellement sous le patronage de saint Théleau, la légende raconte que des Gallois, dirigés par ce dernier, auraient quitté le Pays de Galles vers 549 pour échapper à une épidémie de peste et se seraient réfugiés à Landeleau où le seigneur du Castel-Gall les auraient accueillis ; à partir de cette paroisse, certains seraient venus s'installer à Leuhan, mais aucun document historique ne confirme cette hypothèse.
Le nom de la paroisse s'est écrit « Lochan » en 1330, « Leuchan » en 1368, « Leuchein » au .
- Jean-François Boëdec, "Histoire secrète des Montagnes Noires", réédition 2012, éditions des Montagnes Noires [ (ISBN )]
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Histoire
Préhistoire
La dalle gravée de Saint-Bélec
La en Leuhan correspond à la paroi ouest d'une sépulture située sous un tumulus de l'âge du bronze ; ce tumulus fut fouillé vers 1860 par Maurice Halna du Fretay et par Paul du Châtellier en 1901 qui la décrit dans un article du Bulletin de la Société archéologique du Finistère. Les gravures représentent des cupules, des cercles et divers autres figurations, dans lesquelles certains voient une figuration humaine informe et d'autres un animal. Cette dalle est transférée au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye où elle est oubliée pendant un siècle dans les caves du musée où elle n'avait même pas été inventoriée.
En mars 2021, et après de longues recherches, Yvan Pailler, chercheur à l’Inrap, mis à disposition de l’UBO, et Clément Nicolas, post-doctorant à l'UPMC et la Bournemouth University dévoilent leurs conclusions dans un article qui paraît au bulletin de la Société préhistorique française : « La carte et le territoire : la dalle gravée du Bronze ancien de Saint-Bélec. » Ils révèlent que celle-ci est probablement la plus vieille représentation cartographique d’un territoire connue en Europe et, centrée sur Roudouallec, représente le secteur du tumulus de Saint-Bélec avec la vallée de l'Odet et les contreforts des Montagnes Noires (un territoire de 30 km sur 21 km), ; en comparant avec le relief réel « nous arrivons à des degrés de similarité compris entre 70 % et 80 %. C'est équivalent aux résultats obtenus pour des cartes mentales par des ethnologues » précise Clément Nicolas.
Une fouille complémentaire effectuée en 2022 et 2023 sous la direction de Clément Nicolas a permis de découvrir cinq morceaux de schiste gravés qui sont des petites parties manquantes de la grande dalle ; sur l'un d'entre eux on voit nettement gravé une courbe qui est probablement un méandre de l'Aulne.
Menhirs
Dans les anciennes landes de Saint-Jean, des alignements de menhirs existaient, à quelques centaines de mètres de deux tumuli d'environ 33 mètres de diamètre chacun, à Run-Bras (de 33 mètres de diamètre sur 2,5 mètres de hauteur), ainsi qu'à Run-Bihan (de même diamètre, mais de 3 mètres de hauteur) : ils ont en majeure partie disparus de nos jours à l'exception de deux d'entre eux, en quartz blanc.
Deux menhirs se trouvaient dans la lande de Saint-Jean, l'un appelé Men-Hir, l'autre Men-Bor, éloignés l'un de l'autre de 400 mètres. Plusieurs pierres tombées que l'on remarque entre eux font penser qu'il y avait un alignement. Un autre menhir renversé, de 2,60 mètres de hauteur, se trouvait près du pont de Roudouallec.
Antiquité
La voie romaine de Vorgium à Civitas Aquilonia (Quimper) traverse le sud-est du territoire communal.
Moyen Âge
En 1492, Leuhan est une des rares paroisses de l'évêché de Cornouaille à posséder une école.
Les Hospitaliers
Les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui possédaient un hôpital (hospice) à Roudouallec, créèrent une aumônerie et une chapelle en bordure de l'ancienne voie romaine encore très fréquentée au Moyen Âge.
L’étymologie tend à confirmer l'existence par le passé dans la commune de la chapelle Saint-Jean. La première chapelle aurait été construite par les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en bordure de la voie romaine ; la dernière chapelle Saint-Jean fut construite au Treffiagat (Finistère) et seule subsiste une croix.
Époque moderne
En 1655, le célèbre prédicateur Julien Maunoir prêcha une mission à Leuhan.
Des habitants de Leuhan participèrent à la Révolte des Bonnets Rouges : le « à l'issue de la grand-messe, des paysans de Gourin, Leuhan, Roudouallec, plus de 200 personnes, conduites par Guillaume Morvan, cassèrent à coups de pierre les portes et fenêtres de François Jan, sergent de la juridiction de Carhaix, et le frappèrent "disant qu'il avait la gabelle" » ; le lendemain ils se rendirent au manoir de Kerbiquet et firent signer au sieur de Kerbiquet et à celui de Kerstang "toutes les déclarations qu'ils voulurent".
La seigneurie de Kersalaün appartint d'abord à la famille Philippe qui habitait le manoir construit au Plusquellec) et du Cosquer (en Combrit). Cette famille construisit le château de Kersalaün au début du Concarneau, chevalier de Saint-Louis, décédé le à Quimper. Son fils Jean-François Euzenou, marquis de Kersalaün (ce titre lui fut confirmé par lettres patentes du Roi en 1775), né le au château du Cosquer en Combrit, conseiller au Parlement de Bretagne, décédé le à Combrit participa à la rédaction des remontrances au Roi émise par le Parlement de Bretagne en 1764 et fut exilé par une lettre de cachet du roi Louis XV, d'abord à Sens, puis il reçut l'ordre de rentrer sans ses terres sans passer ni par Rennes, ni par Nantes, et fut ensuite exilé au Mans, ne rentrant en grâce qu'à la suite de l'avènement de Louis XVI. En 1788, il fit partie d'une délégation de 12 magistrats bretons envoyés protester à Versailles protester contre l'embastillement de douze députés de la noblesse.
Jean-François Euzénou de Kersalaün, fils du précédent, né le au château de Kersalaün, également conseiller au Parlement de Bretagne (à partir de 1775), fut arrêté à Paris le et enfermé à la Bastille, accusé d'être entré en relation avec le Parlement de Paris alors exilé à Troyes ; il fut rapidement libéré en raison des protestations provoquées par son arrestation, mais dut lui aussi s'exiler sur ses terres.
Révolution française
Les habitants de Leuhan rédigèrent en 1789 un cahier de doléances constitué de 12 articles, notablement différent de ceux des autres paroisses de la sénéchaussée de Gourin et qui fut retranscrit séparément. Les leuhannais demandent entre autres le maintien du vote par ordre aux États généraux de 1789, que les impôts soient équitablement répartis entre les trois ordres, la suppression de la corvée et de l'impôt du casernement, l'exemption du charroi et du logement des gens de guerre, la suppression des pensions de seigneurs, la fin du tirage au sort pour le recrutement de la milice, etc. Les deux leuhannais députés à l'assemblée du Tiers état de la sénéchaussée de Gourin furent Julien Bordier et Jean-Baptiste Kervran (lesquels furent par la suite les deux premiers maires de Leuhan).
La loi du rattache la paroisse de Leuhan à la commune de "Corrai" (Coray), mais Leuhan devient une commune indépendante en 1793.
Selon le chanoine Jean-Marie Abgrall, « à l'époque de la Révolution, Leuhan s'en tint à ses croyances et traditions séculaires » : par exemple le , environ 2 000 fidèles suivirent à Leuhan la messe célébrée par un prêtre réfractaire, François Le Coz. Jacob Philippe, né le à Leuhan, qui fur recteur de Locronan, puis de Laz, fut prêtre insermenté et arrêté le à Leuhan, déporté sur le Washington à Rochefort, libéré, puis à nouveau arrêté à Laz et emprisonné à Quimper, puis à Brest où il décéda le .
Le 28 prairial an III (), une expédition de chouans dirigée par Georges Cadoudal et Jean-Baptiste-Paul-Marie de Lantivy-Kervéno, forte d'environ 600 hommes, venant de Locoal-Mendon dans la région de Guémené, passe par les Montagnes Noires et s'arrêtent au château de Kersalaün (des troupes républicaines venues de Roudouallec se perdirent en chemin et arrivèrent trop tard pour les attaquer) ; ils sont rejoints à Edern par des royalistes venus de Saint-Goazec, Leuhan et Laz et poursuivent leur chemin jusqu'à la poudrerie de Pont-de-Buis qu'ils attaquèrent afin de voler des munitions.
Un autre épisode de la Chouannerie est connu à Leuhan : au printemps 1796, chargés par De Bar « de rallier des mécontents du côté de Carhaix-Plouguer et d'étendre l'insurrection dans le Finistère, des racoleurs parcoururent les campagnes de Langolen, Coray, Trégourez, Leuhan, Laz, prenant le nom des déserteurs, des conscrits et même des hommes mariés, et les avertissant, avec des menaces, de se tenir prêts quand on viendrait les réunir ».
En , « des brigands [des chouans] se portèrent chez le citoyen Barnabé, agent de la commune de Leuhan et, non contents de le piller et de le maltraiter, lui imposèrent de leur remettre une somme de 600 francs ».
En , une battue générale est organisée dans la région des Montagnes Noires pour tenter de retrouver De Bar et des gendarmes déguisés en paysans parcourent Leuhan et les communes avoisinantes à sa recherche car il se cachait parfois au château de Kersalaün ou ses environs.
Le | ]
En 1837 est classé le chemin de grande communication n°6 allant de Quimperlé à Châteauneuf-du-Faou, passant par Saint-Thurien, Scaër et Leuhan.
La vie agricole
Le "Dictionnaire historique et géographique de la Province de Bretagne" de Jean-Baptiste Ogée dans son édition de 1843, complétée par A. Marteville et Pierre Varin, indique qu'à cette date, pour une superficie totale de 3274 ha, Leuhan possédait 1333 ha de terres labourables, 268 ha de prés et pâtures, 34 ha de bois, 52 ha de vergers et jardins et 1460 ha de landes et incultes. Les auteurs ajoutent : « Le sol de cette commune est peu fertile. À peine peut-on y faire quelques ha de froment. Le seigle est presque exclusivement cultivé avec le blé noir. Depuis quelques années la pomme de terre a considérablement gagné. Le bois ne manque pas dans le territoire de Leuhan, mais les arbres fruitiers sont rares ; cependant on commence à planter beaucoup de pommiers. Le chanvre n'est cultivé que pour les usages de chaque maison ; les femmes mendiantes le filent à raison de 50 centimes par kilogramme de fil, prix dont l'extrême modicité est bien de nature à faire comprendre la misère qui pèse sur ces malheureuses. On retrouve à Leuhan un usage tout patriarcal : lorsque vient la récolte des moissons, les paysans se réunissent entre voisins pour s'aider réciproquement en bras, en attelages et en charrettes. De la sorte, peu de récoltes restent en souffrance. (...) On parle le breton ». Leuhan possédait à la même date 4 moulins à eau (Kersalaün, Penarhars, Kerdavid, Blanc) et un moulin à papier.
En , un agriculteur de Leuhan, Ernest De Molon (qui avait acheté en 1853 une centaine d'ha de landes sur les communes de Leuhan et Coray), reçut un prix et une médaille d'or pour la mise en valeur « sur la partie déclive sud-est des Montagnes Noires et dans la section la plus aride de la commune » dont « la partie basse est formée de marais tourbeux ». « Cette terre inculte, véritable désert, (...) changea promptement d'aspect. (...) Le marais, traversé par la petite rivière l'Aven , fut labourée avec une forte charrue, attelée de huit bœufs, jusqu'à 40 cm de profondeur. (...) Aujourd'hui, la propriété de Menez-Ru est devenue une oasis (...) ».
Les loups
Les loups étaient nombreux à Leuhan en raison de l'étendue des bois, des landes et des terres incultes. Maurice Halna du Fretay a raconté ses chasses au loup dans la région dans un livre publié en 1891, intitulé "Mes chasses au loup". Les derniers loups (deux mâles et une louve) ont été capturés le , si l'on en croit les archives de la préfecture du Finistère où sont notées les primes attribués pour la capture des loups.
Le « diable de Leuhan »
Jean-Marie Déguignet a raconté dans ses Mémoires d'un paysan bas-breton la légende de « Polig », le chat noir de Leuhan : un couple habitant Leuhan aurait acheté en 1845 un chat noir à la « foire au Diable » de Gourin. Ce chat leur apportait régulièrement des pièces d'or qu'il allait chercher au fond de la mer ; mais ce chat était diabolique et le couple devait s'en débarrasser. Il fallaut faire appel au curé de Leuhan pour conjurer le chat noir diabolique, mais ce dernier, avant de disparaître, se serait vengé à sa manière : les feuilles des plants de pommes de terre devinrent noires et les tubercules pourrirent. Par la suite dans la région, à chaque fois que le mildiou ravagea les pommes de terre, les gens dirent : « Le diable de Leuhan est encore tombé sur les pommes de terre ! »
Le vicomte Théodore Hersart de La Villemarqué aurait recueilli à Leuhan les plus belles pièces de son recueil de chants populaires.
Autres faits du | ]
En 1819, Corentin Kerdrein, curé de Leuhan, fut accusé de sorcellerie pour avoir recherché des trésors qui auraient été enfouis sous le lavoir de Keroualet. Il fut alors interdit comme "sorcier et chercheur de trésors" par l'évêque de Quimper.
François Guélen, né le à Leuhan, dut être amputé de la cuisse à la suite d'une blessure provoquée par un éclat d'obus reçut à Saint-Privat pendant la guerre de 1870.
Le comte Olivier de Kermel, maire de Leuhan et lieutenant de louveterie de l’arrondissement de Châteaulin, qui vivait au château de Kersalaün en Leuhan, en compagnie de sa mère, veuve, et de son frère Ernest, tua de trois coups de fusil ce dernier le car il le suspectait d’avoir séduit une servante dont il est lui-même amoureux, mais éconduit. Le , il fut condamné par la Cour d’assises du Finistère aux travaux forcés à perpétuité. La peine de mort était attendue (le procureur Terrier de Laistre demanda aux jurés de ne pas accorder de circonstances atténuantes, d'être d'une fermeté inexorable: « Plus la situation sociale de l'accusé est élevée, plus la répression doit être exemplaire » déclara-t-il), mais des circonstances atténuantes furent accordées à l'accusé. Par contre Adolphe Thiers, faisant alors fonction de président de la République, refusa de commuer la peine d'Olivier de Kermel en une mesure de déportation, malgré la demande de ce dernier "afin de sauvegarder l'honneur d'une famille aussi méritante" à la demande du procureur général qui écrivit dans le dossier de demande de grâce : « L'opinion publique, qui s'est beaucoup émue de ce procès, y verrait un acte de faiblesse et d'injustice, arraché par les obsessions d'une famille puissante ».
Un rapport du Conseil général du Finistère indique en août 1880 que Leuhan fait partie des 27 communes de plus de 500 habitants du Finistère qui n'ont encore aucune école de filles.
En , une épidémie de petite vérole sévit à Leuhan, faisant plusieurs victimes.
Le , des carriers qui extrayaient des pierres pour la construction de la nouvelle route menant à Coray furent victimes de l'explosion prématurée d'une mine dans le champ de Parc-ar-Zaout-lard, près du village de Kerhuart ; l'accident fit deux morts et un blessé grave, tous de la même famille David, originaires de Troc'h-Yalc'h en Ergué-Gabéric.
À la fin du États-Unis et au Canada, le plus connu étant Louis Sanseau, secrétaire de mairie, parti en 1902, et qui s'enrichit dans la restauration. Cette émigration a été décrite par Grégoire Le Clec'h, ancien instituteur à Leuhan, dans plusieurs ouvrages comme Les Bretons dans la ruée vers l'or en Californie, Les Huguenots bretons en Amérique du Nord, etc.
Aux alentours de 1900, Paul Joanne écrit : « L'ignorance et la misère des gens de Motreff, de Saint-Hernin, de Saint-Goazec, de Leuhan sont proverbiales en Bretagne : dans quelques fermes, les paysans mangeaient leur soupe, il n'y a pas si longtemps, dans des écuelles creusées dans la table ».
Le | ]
L'émigration
Entre 1885 et 1952, Grégoire Le Clech (1909-1989), directeur d'école à Leuhan, a compté 426 départs de la commune, dont 145 vers les États-Unis, 178 pour le Canada et 3 pour l'Australie.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Leuhan porte les noms de 104 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Parmi eux, un au moins, Jean Bourhis, est mort alors qu'il était prisonnier de guerre en Allemagne et un au moins, Jean Salaun, caporal au régiment d'infanterie coloniale sur le sol belge lors de la Course à la mer ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français.
L'Entre-deux-guerres
L. Bahon-Rault écrit le dans La Bretagne touristique, en parlant de la chapelle Saint-Jean de Leuhan : « Les statues avaient été emportées par des trafiquants, les boiseries volées par des automobilistes, les pierres de taille utilisées par les paysans d'alentour. (...) Comment de tels méfaits ont-ils pu être commis et surtout rester impunis ? Lourde, très lourde est la responsabilité des municipalités qui ont toléré ou tolèrent des actes d'un vandalisme aussi sauvage, aussi cupide ».
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Leuhan porte les noms de huit personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale dont Vincent Bourhis, victime de l'attaque anglaise contre la base de Mers el-Kébir le .
Alain Le Bris, né le à Quimper, entré dans le réseau de résistance Vengeance au printemps 1943, en même temps que son frère Corentin Le Bris (né en 1924), participe au maquis de Laz - Saint-Thois, implanté principalement dans le bois du Plessis, dirigé par Morillon, est arrêté en mai 1944 à la chapelle de Lorette en Plogonnec en mai 1944 et est déporté au camp de concentration de Buchenwald (il meurt en 1964 des suites de sa déportation). Ce maquis devient à partir de juillet 1944 le "bataillon Normandie", basé à Kerallé en Leuhan et au Plessis en Laz ; il est dirigé à partir de son parachutage dans le cadre de l'Opération Jedburgh le par le capitaine Jean Bernard.
Plusieurs Leuhanais ont été déportés : Adeline Kerangall, née Le Du, le à Leuhan, est arrêtée le à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine). Elle est déportée de Paris le vers le KL Ravensbrück le . Elle survit et est rapatriée de Neubrandenbourg. Yves Bouguennec, né le à Leuhan, résistant, fut déporté le de Compiègne vers le camp de concentration de Neuengamme où il est mort le .
Grégoire Le Clech, instituteur, officier de réserve, mobilisé en 1939 et fait prisonnier en 1940 dans un camp situé près de Nuremberg, jusqu'en 1944, dessina une cinquantaine de croquis illustrant la vue quotidienne des prisonniers sur des supports de fortune ; ceux-ci ont été donnés aux archives municipales de Quimper.
L'après Seconde Guerre mondiale
Deux soldats, Robert Kervran et Bertrand Quéré, originaires de Leuhan, sont morts pendant la guerre d'Algérie.
- Paul du Châtellier, Les pierres gravées de Penhoat, en Saint-Coulitz et de Sanct-Bélec, en Leuhan, "Bulletin de la Société archéologique du Finistère", 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207657j/f73.image
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- « La dalle gravée de Saint-Belec. L'histoire d'une carte préhistorique », Pen-ar-Bed, no 161, .
- Yann Le Gall, « De nouvelles pièces de la plus vieille carte d'Europe exhumées à Leuhan », Journal Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
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- Émile Cartailhac, "Dictionnaire archéologique de la Gaule : époque celtique", tome 2, 1875-1923, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9763804h/f101.image.r=Roudouallec?rk=1759665;2
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- "Archives parlementaires de 1787 à 1860 ; 2-7. États généraux ; Cahiers des sénéchaussées et bailliages", série 1, tome 2, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k495172/f543.image.r=Leuhan.langFR
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- François Le Coz, recteur de Poullaouen, prêtre réfractaire, fut guillotiné à Brest le .
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- Théodore Courtaux, "Histoire généalogique de la maison de Lantivy,..", 1899, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55649006/f95.image.r=Leuhan.langFR
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- Memorialgenweb.org - Leuhan : monument aux morts
- Jean Salaun, né le à Leuhan, tué à l'ennemi le à Rossignol (Belgique)
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- Vicent Bourhis, né le à Leuhan, matelot sur le Dunkerque, mort le à bord du Dunkerque
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- « « Surprenant » ou « exceptionnel », quels sont ces dons faits aux archives et au Musée des Beaux-Arts de Quimper ? », Journal Le Télégramme, .
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Héraldique
Blason | D’argent chargé à dextre : en chef d’un casque de fantassin parti de sable et de gueules, sur lequel broche en flanc un écu parti de sable et de gueules chargé d’une croix latine alésée et brochante d’argent, sur lequel surbroche en pointe un masque stylisé de loup parti de sable et de gueules, à senestre de deux têtes de loup rangées en pal de gueules en chef et de sable en pointe brochant sur la précédente : au chef de gueules chargé de l’inscription « LEUHAN » en lettres capitales de sable. |
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---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- http://www.leuhan.fr/
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