Saint-Méen

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Saint-Méen : descriptif

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Saint-Méen

Saint-Méen [sɛ̃mɛ̃] (en breton : Sant-Neven) est une commune française située dans le département du Finistère, en région Bretagne.

Géographie

Description

Saint-Méen est situé dans le Léon à environ 5 plage de Keremma située sur le littoral de la Manche. Le finage communal est limité à l'Ouest par le Quillimadec, petit fleuve côtier qui se jette dans la Manche entre Kerlouan et Guissény, à l'est par la Flèche, autre petit fleuve côtier, en fait un ruisseau, et un de ses affluents, le territoire communal occupant une partie de l'interfluve, ce qui explique sa forme en gros rectangulaire, les limites Nord et Sud, de longueur beaucoup plus courte, passant à travers le plateau du Léon. Les altitudes s'échelonnent de 93 mètres, dans l'angle sud-est du territoire communal, près de la ferme du Tiriennou, à 14 mètres, là où le ruisseau de la Flèche quitte le finage communal pour entrer dans celui de Plouider en direction de Pont-du-Châtel. Le bourg de Saint-Méen est à 58 mètres d'altitude.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Saint-Méen
Lesneven Plouider Plounévez-Lochrist
Trégarantec Saint-Méen Lanhouarneau
Ploudaniel Plounéventer Saint-Derrien

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,5 amplitude thermique annuelle de 9,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Ploudaniel à 4 vol d'oiseau, est de 11,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Le Quillimadec est un petit cours d'eau long de 26,5 Plounéventer et forme la limite entre les communes de Ploudaniel, Trégarantec, Lesneven, Kernouës, Saint-Frégant et Guissény, situées sur sa rive gauche, et celles de Saint-Méen, Plouider et Kerlouan, situées sur sa rive droite. À la fin du Jean-Baptiste Ogée, il faisait tourner 14 moulins.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  4. «  », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le )
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  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le )

Toponymie

Le nom de la localité s'est par le passé écrit Saint-Neven à l'époque où ce n'était encore qu'une trève de Ploudaniel.

La paroisse doit son nom à saint Méen, à qui saint Arnoc aurait dédié l'église initiale.

« Pendant son épiscopat, il (Saint Arnoc) fit construire deux églises dans la paroisse de Ploudaniel et les dédia aux deux meilleurs amis qu'avait eus le roi son père, l'une à saint Méen, l'autre à saint Éloi,. »

  1. René Largillière, Les saints et l'organisation chrétienne primitive dans l'Armorique bretonne, J. Plihon et L. Hommay, Rennes, 1925, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k914005/f89.image.r=Ploudaniel.langFR
  2. Il s'agit de la chapelle Saint-Éloi, à l'extrémité sud du finage de Ploudaniel, aux portes de Landerneau
  3. Malo-Joseph de Garaby, Vie des bienheureux et des saints de Bretagne, pour tous les jours de l'année, L. Prud'homme, Saint-Brieuc, 1839, consultable https://books.google.fr/books?id=AWqB2ci3hBQC&pg=PA253&lpg=PA253&dq=saint+Guinien&source=bl&ots=2thfZ6XIMw&sig=BUmFBXNJhQsLbDS0c7iHKVl4nwc&hl=fr&sa=X&ei=2ZnFUJjRIMWChQea1YHQDg&ved=0CFcQ6AEwBg#v=onepage&q=saint%20Guinien&f=false

Histoire

L'église Saint-Méen.

Moyen Âge

Saint-Méen était une trève de Ploudaniel et faisait partie de l'archidiaconé de Kemenet-Ily relevant de l'évêché de Léon.

Époque moderne

En 1644, les fidèles de la trève de Saint-Méen se rassemblèrent dans le cimetière de Ploudaniel afin de demander à l'évêque de Léon le droit d'avoir leurs propres fonts baptismaux, afin de pouvoir baptiser leurs enfants sans avoir besoin de se rendre à l'église-mère de Ploudaniel. Ce droit leur fut apparemment accordé puisque les fonts baptismaux datent de 1644.

Révolution française

Le Tiers-état de la trève de Saint-Méen envoya deux députés, Guillaume Corbé et Hervé Grant, pour la réaction du cahier de doléances de la sénéchaussée de Lesneven.

En 1791, la commune de Saint-Méen est créée, totalement détachée donc de celle de Ploudaniel, et prend le nom de Méen-la-Forêt. Son église est alors en ruines, et le premier recteur de Saint-Méen bénéficia de l'aide d'un notable, Emmanuel Pons-Dieudonné Las Cases (fils du célèbre Emmanuel de Las Cases, mémorialiste de à Sainte-Hélène), car celui-ci devint amoureux d'Henriette de Kergariou, originaire des environs de Lannion, mais dont la famille possédait le manoir de Coz Castel en Saint-Méen qui aurait abrité leurs amours et où leur fils serait né le . La paroisse est touchée rabaissée au rang de succursale de celle de Ploudaniel entre 1803 et 1807 avant de redevenir une paroisse de plein exercice.

Vers 1846, Saint-Méen s'agrandit au détriment de Ploudaniel en annexant la section de Gorré-ar-Barrez. Son territoire a été à nouveau agrandi en 1954 lors de l'annexion de onze hameaux de Plouider.

Le  siècle

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Saint-Méen en 1853 :

« Commune formée de l'ancienne trève de Ploudaniel, aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : le Tourellès, Pratguen, Penarguër, Poulloupri. Maisons importantes : manoir des Tourelles, Vieux-Châtel, Kermérien. Superficie totale : 429 ha dont (...) terres labourables 470 ha, prés et pâtures 37 ha, bois 31 ha, vergers et jardins 2 ha, landes et incultes 160 ha (...). Moulins : 2 (à eau, de Brennel, de Vieux-Châtel). Géologie : gneiss au nord du bourg. On parle le breton. »

En 1846, Saint-Méen annexe la section de Gorré-ar-Barrez, qui appartenait jusque-là à la commune de Ploudaniel.

En 1880, le peintre Camille Bernier fonde l'école de filles Sainte Anne, en souvenir de son épouse décédée Lucie Emélie (née Gautier). Il en confie la direction aux Filles du Saint Esprit.

Un rapport du Conseil général du Finistère indique en que Saint-Méen fait partie des 27 communes de plus de 500 habitants du Finistère qui n'ont encore aucune école de filles.

Le  siècle

Le siège de l'école et l'expulsion des Sœurs en août 1902
L'abbé Hippolyte Gayraud, député du Finistère entre 1897 et 1911.

Les 17 et , la décision du gouvernement d'Émile Combes d'appliquer avec rigueur la loi du 1er juillet 1901 sur les associations, et en particulier l'expulsion des congrégations religieuses en vertu de la Loi sur les Congrégations entraîne des troubles importants dans de nombreuses communes, entre autres dans le Léon et plus particulièrement à Ploudaniel et au Folgoët, ainsi qu'à Saint-Méen. Les conseils municipaux de Ploudaniel, Le Folgoët et Saint-Méen votent à l'unanimité une protestation contre la fermeture des écoles congréganistes (la congrégation des Filles du Saint-Esprit, qui tenait l'école, refuse de se dissoudre).

Le journaliste A. Janne, aussi journaliste au journal La Croix, a décrit, de manière évidemment totalement favorable aux protestataires, dans un long article paru dans le "Bulletin des Congrégations" les évènements, une véritable scène d'émeute, qui se sont déroulés ces jours-là à Saint-Méen, l'abbé Gayraud, député du Finistère, galvanisant la résistance des fidèles.

Ces mêmes événements sont jugés de façon diamétralement opposée par les partisans de la laïcité ; en témoigne par exemple cette charge violente écrite par Jean Cricq :

« La farce dangereuse et sinistre, montée par [les agitateurs catholiques : MM. de Mun, Gayraud, de Cuverville] à grand renfort de bolées de cidre et de verres d'eau-de-vie de pomme, dans le but de faire croire que la France, qui applaudissait en 1762 au renvoi des Jésuites par le Roi, s'indigne en 1902 de voir la République se débarrasser de congrégations insolentes, est en effet terminée. Ploudaniel, Le Folgoët et Saint-Méen, les trois dernières citadelles de l'obscurantisme, de ce Finistère encore soumis à la néfaste influence du clergé romain, ont enfin cédé. Les Sœurs qui y tenaient garnison, au mépris, disons-le en passant, des ordres exprès de leurs supérieures conventuelles, se sont décidées à partir en criant : Vive l'Armée ! (un cri qui eût sans doute un peu surpris le « Divin Maître » apôtre de douceur disant que « celui qui se sert de l'épée périra par l'épée »), tandis que leurs partisans inondaient cette même armée de boue et d'immondices et lui manifestaient leur respect en épierrant les officiers et les soldats chargés d'assurer force à la loi. »

De même, Laurent Tailhade écrit une charge violente contre les manifestants : « Croisade fécale, ainsi que fut déjà nommé le soulèvement des peuplades alcooliques du quadrilatère formé au nord de Brest par Le Folgoët, Lesneven, Plougastel (sic) et Saint-Méen.

La rentrée des classes de fut difficile : le journal "La Presse" indique qu'à Saint-Méen 272 enfants ne sont pas scolarisés, le temps de trouver des instituteurs civils pour remplacer les Filles du Saint-Esprit.

Camille Bernier veuve fera, en vain, un recours devant le Conseil d'État contre cette expulsion.

La Première guerre mondiale

Le monument aux morts de Saint-Méen porte les noms de 35 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale.

La Seconde Guerre mondiale

Le , neuf résistants sont arrêtés par des hommes du Kommando de Landerneau : François Kerbrat (de Landivisiau), Jean Lamandé (de Saint-Méen), Jean Berlivet, Jean Gouriou, Joseph Nicolas, Louis Berthou (tous les quatre de Lambézellec), Robert Le Page (de Saint-Marc), Jean Le Bris (de Brest) ; l'agriculteur chez qui ils étaient cachés, Louis Thépaut, est fusillé et sa maison incendiée et sont fusillés par les Allemands à Saint-Méen dans un immeuble dépendant de la ferme de Kerougon. La croix de Kerougon, édifiée vers 1950 dans un petit enclos, porte une plaque indiquant "Aux neuf fusillés du au maquis de Kerougon, requiescant in pace".

L'après Seconde Guerre mondiale

L'ouverture d'une école privée catholique de garçons en 1947 entraîna la fermeture de l'école publique l'année suivante car elle n'avait plus que quatre élèves, les enfants de l'instituteur.

Selon Hervé Lossec « en 1948, à Saint-Méen, huit enfants sur dix ne connaissait pas le français en arrivant à l'école ; quatre ans plus tard c'est l'inverse : seulement deux sur dix ne connaissent pas le français. » D'après l'écrivain, « c'est cette arrivée brutale du français dans la région qui a provoqué l'émergence progressive des bretonnismes que l'on retrouve toujours dans le parler courant et même de temps en temps dans les quotidiens régionaux ».

En 1954, la commune de Saint-Méen a annexé onze hameaux qui appartenaient jusque-là à la commune de Plouider.

  1. Noémie Ledouble et Colette Vlérick, Lesneven et la Côte des Légendes, Keltia Graphic, 2007 (ISBN ).
  2. "Archives parlementaires de 1787 à 1860 ; 2-7. États généraux ; Cahiers des sénéchaussées et bailliages", série 1, tome 3, 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49518d/f495.image.r=Bourg-Blanc.langFR
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  4. a b et c «  », sur infobretagne.com (consulté le ).
  5. A. Marteville et P. Varin, "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", tome 2, 1845, consultable https://books.google.fr/books?id=9o8DAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=bibliogroup:%22Dictionnaire+historique+et+g%C3%A9ographique+de+la+province+de+Bretagne%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiEnP2s0bfVAhVIOxoKHd8jCYkQ6wEIJzAA#v=onepage&q=Saint-M%C3%A9en&f=false
  6. Une plaque gravée sur le bâtiment, devenu un ensemble de logements, rappelle cette donation.
  7. "Rapports et délibérations / Conseil général du Finistère", août 1880, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5668228b/f436.image.r=Pleuven?rk=107296;4
  8. Journal "Le Temps" https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k237208p/f4.image.r=Ploudaniel.langFR
  9. A. Janne, "Bulletin des Congrégations", 24 août 1902, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57577650/f6.image.r=Ploudaniel.langFR
  10. Wiki-Brest
  11. Jean Cricq, Bulletin politique, Journal "Le Progrès (Mascara)" n° 835 du 27 août 1902, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5429487m/f2.image.r=Ploudaniel.langFR
  12. Laurent Tailhade, L'assiette au beurre, 1903
  13. Journal La Presse https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k550362z/f3.image.r=Ploudaniel.langFR
  14. ACAM-MEMORIAL, «  », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
  15. François Kerbrat, né le à Landivisiau
  16. Jean Berlivet, né le au Drennec
  17. Jean Gouriou, né le à Lambézellec
  18. Joseph Nicolas, né le à Plouguin
  19. Robert Le Page, né le à Brest
  20. Georges Cadiou, "L'Hermine et la Croix gammée", Mango Document, 2001, [ (ISBN )]
  21. Memorialgenweb.org - Saint-Méen : stèle commémorative des fusillés du 14 juillet 1944
  22. http://patrimoine.dufinistere.org/commune/index.php?groupe=croix&art=saint_meen
  23. Jean Rohou, "Fils de ploucs", tome 2, 2007, éditions Ouest-France, (ISBN ).
  24. «  », sur animationloisirs29440.jimbofree.com, (consulté le ).

Héraldique

Blason
De sinople à la fasce d'or chargée d'un lion morné de sable, accompagnée de trois mouchetures d'hermine d'or rangées en chef et d'une mitre du même en pointe.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
Alias du blason de Saint-Méen
D'azur à la Vierge à l'Enfant, assise sur un siège antique, le tout d'or.
La variante que l'on retrouve dans les divers armoriaux (Armoiries des villes de Bretagne, Michel Froger) et Geobreizh est, en fait, le blason de l'abbaye.
  1. «  », sur armorialdefrance.fr.

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Saint-Méen dans la littérature

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