Le Juch

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Le Juch : descriptif

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Le Juch

Le Juch [lə ʒyk] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Géographie

Carte de la commune du Juch.

Le Juch est une commune du sud-ouest du département du Finistère, située à l'ouest de Quimper et au sud-est de Douarnenez, limitrophe de l'ouest du territoire communal. Le finage communal a un relief assez accidenté, les altitudes les plus élevées se situant au sud de la commune (157 mètres près de Kervellou au sud-est de la commune, 142 mètres à son sud-ouest, près de Canastel), mais s'abaissant jusqu'à 9 mètres dans la partie aval de la vallée du Névet, un petit fleuve côtier, qui limite au nord la commune, la séparant de Locronan et de Kerlaz ; le ruisseau du Ris, affluent de rive gauche du Névet, limite la commune à l'est, la séparant de Plogonnec et Guengat. Un autre tout petit fleuve côtier, le Ty an Taro, limite la commune au sud, la séparant de Gourlizon et Pouldergat.

Le bourg du Juch, situé vers une trentaine de mètres d'altitude, est excentré dans la partie est du territoire communal. Le paysage agraire traditionnel est celui du bocage avec un habitat dispersé en écarts formés de hameaux et fermes isolées.

La commune est à l'écart des grandes voies de communication. La D 765, ancienne RN 165, traverse toutefois la partie sud de la commune. Par le passé, la ligne de chemin de fer allant de Quimper à Douarnenez desservait Le Juch, mais elle a fermé en 1988 ; son tracé est désormais utilisé par la voie verte allant de Quimper à Douarnenez.

La commune fait partie traditionnellement du Pays Glazik.

Communes limitrophes

Communes limitrophes du Juch
Douarnenez Douarnenez Kerlaz
Douarnenez Juch Plogonnec
Pouldergat Gourlizon Guengat

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 amplitude thermique annuelle de 10,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pluguffan à 11 vol d'oiseau, est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.


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  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Le Gug en 1194 et 1292, Jugum en 1254, 1325 et 1379, Le Jucq en 1453 et Juch en 1565,.

Le toponyme trouve son origine dans le breton yoh qui signifie « tas, monceau ». Ce nom procède d'un mot celtique *iukko- à l'origine également d'autres toponymes, dont Joch (Pyrénées-Orientales) ou Jeux-lès-Bard (Côte-d'Or). La signification du toponyme correspond à la géographie du lieu, dont le bourg est juché en haut d'une colline. L’attraction du vieux français juc, joc qui signifie « juchoir, poulailler » peut expliquer la graphie et la prononciation française du nom de la commune.

En breton contemporain, la commune s'appelle Ar Yeuc'h, prononcé [].

  1. a b et c Bernard Tanguy (ArMen - Le Chasse-Marée,  (ISBN ), p. 91.
  2. a et b «  », sur fr.brezhoneg.bzh, Office public de la langue bretonne (consulté le ).

Histoire

Moyen Âge

Le château du Juch (dessin de Louis Le Guennec publié en 1928).

Les seigneurs du Juch tirent leur nom du château éponyme situé sur un éperon dominant la vallée du ruisseau du Ris (ou rivière de Névet). Abusivement appelés barons, ils ont le rang de banneret. Ils agrandirent leurs possessions par mariage et se hissèrent au plus haut dans la hiérarchie du duché de Bretagne, en devenant hommes de confiance, successivement de Jean IV et de Jean V, au début et au milieu du .

« Les sires du Juch avaient un (...) cri : "La « Non Pareille »", en mémoire d'une châtelaine du lieu, qui demeura sept ans dans la plus haute tour du donjon, sans vouloir parler à âme qui vive, pendant que son seigneur et maître guerroyait en Terre sainte contre les Infidèles. Cette héroïque claustration dura jusqu'au jour où le preux chevalier, revenu de Palestine, sonna du cor devant le pont-levis. Une si rare vertu conjugale valait certes qu'on la glorifiât ! »

Ce chevalier, qui accompagna Pierre Mauclerc en Terre sainte lors de la septième croisade, est Hervé II du Juch (né vers 1200 et mort après 1254) et son épouse Havoise (ou Aliénor) de Pont-Croix. Lors de la bataille de Damiette en 1249, il aurait invoqué « Nostre-Dame du Huch, à nostre ayde ».

La seigneurie du Juch était l'une des plus anciennes et des plus importantes de Cornouaille. De leur château fort élevé sur une motte féodale (« Ar Zal »), il ne reste presque rien, le château étant déjà en ruines au Croisades. « Nous voici au Juch, vieille bourgade féodale (...). Malheureusement, le château qui la commandait jadis (...) n'a laissé que des vestiges parmi les broussailles. Du moins sa gracieuse chapelle nous est parvenue complète. Le lion des sires du Juch timbre la clef de voûte de son portail » a écrit Louis Le Guennec en 1930.

La liste complète des seigneurs du Juch du Penhars), est disponible sur un site Internet. Un sire du Juch fut présent à l'ost du duc de Bretagne en 1294 à Ploërmel. Jean II du Juch fut évêque de Léon en 1369-1370 ; Henri du Juch fut chambellan du duc de Bretagne en 1419 et la famille du Juch a fourni 7 capitaines à Quimper (par exemple Hervé du Juch en 1414 ; son fils Henri du Juch en 1418 ; Hervé du Juch, seigneur de Pratanroux, en 1501), Brest (Henri du Juch en 1415), Concarneau et Tonquédec. Plusieurs membres de la famille ont été inhumés au couvent des Cordeliers de Quimper, le premier étant le chevalier Hervé du Juch, mort en Espagne, en 1369 et le dernier Raoul du Juch, décédé le . Un vitrail du chœur de la cathédrale de Quimper est un don de la famille du Juch.

Époque moderne

Église Notre-Dame du Juch : inscription datant de 1710.
Église Notre-Dame du Juch : banderole rappelant que le le père Maunoir obtint dans cette église le don des guérisons en emplissant la fiole de Michel Le Nobletz de l'huile qui brûlait devant l'ange Gabriel.

La branche aînée des seigneurs du Juch tombe en quenouille dans la famille du Chastel lors du mariage en 1501 de Marie du Juch avec Tanguy V du Chastel. En 1541, la seigneurie du Juch s'étend de la Pointe du Raz jusqu'à Trégourez et de Ploéven jusqu'à Plobannalec ; elle est pourvue de nombreux droits et prérogatives, notamment des droits de haute, moyenne et basse justice et dispose d'une prison dans le bourg du Juch. Par la suite, la seigneurie du Juch, au fil de mariages successifs d'héritières ou de rachats, passa aux mains des Gouyon de la Moussaye (en raison du mariage en 1571 de Claude du Chastel avec Charles Gouyon de La Moussaye), puis Rosmadec, puis Névet et enfin Franquetot de Coigny. Entre 1565 et 1638, les barons du Juch sont de religion huguenote.

Pendant les Guerres de la Ligue, des troupes du brigand ligueur Guy Éder de La Fontenelle, dont le repaire était dans l'Île Tristan, massacrèrent 1 500 paysans et firent de nombreux prisonniers lors d'une bataille qui se déroula en 1595 dans la lande du Juch.

Le bourg du Juch est né de l'agrégation de maisons en contrebas du château, qui était en ruines. Avant 1789, Le Juch n'était qu'une trève dépendant de Ploaré , dotée pourtant d'une magnifique église tréviale, dont la première construction a été, en partie financée par les seigneurs du Juch, alors très puissants, et dont on retrouve le blason en plusieurs endroits, dont une clé de voûte.

Le , Sébastien II de Rosmadec, gouverneur de Quimper, acheta au baron de La Moussaye la terre et seigneurie du Juch. La peste sévissait alors dans la région. La seigneurie fut dès lors englobée dans le marquisat de Rosmadec.

« C'est avec de l'huile provenant de la lampe qui brûlait [dans l'église] devant (...) saint Gabriel que le vénérable Michel Le Nobletz et son disciple, le père Maunoir, ont opéré plusieurs miracles et guérisons ».. En 1640, 1657 et 1658, le père Julien Maunoir prêcha des missions à Notre-Dame du Juch.

Traditionnellement la paroisse du Juch était subdivisée en quatre quartiers (Stang Vihan, Stang Vras, Stang Kreis, Stang Kermenguy) cette subdivision étant liée à la quête des Trépassés effectuée chaque par quatre groupes de fabriciens.

Révolution française

Le cahier de doléances de la paroisse de Ploaré, qui concerne aussi ses trèves de Gourlizon et Le Juch, fut rédigé le en la chapelle Sainte-Hélène de Douarnenez ; de trois cents à quatre cents paroissiens participèrent à la réunion, demandant notamment « que la religion catholique (...) soit la seule observée en France », « que toutes les corvées tant publiques que territoriales soient abolies », « que les boissons en général, telles que vin, eau de vie, et autres liqueurs, seront délivrés aux laboureurs, et autres du tiers état aux mêmes prix qu'au clergé et aux nobles ».

En 1790, Jean Kerneau, curé de la trève du Juch, refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé et « prêcha affreusement contre les lois » ; il se cacha au château de Kernuz dans sa paroisse natale de Treffiagat où il fut arrêté le et déporté aux Pontons de Rochefort, sur le Washington, ancré à l'Île d'Aix ; remis en liberté en , il fut par la suite recteur de Treffiagat, puis de Pont-l'Abbé.

La loi du « relative à la circonscription des paroisses du district de Pont-Croix » donne à la paroisse de Ploaré comme succursales Le Juch et Douarnenez.

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La trève du Juch resta sans desservant jusqu'en 1844. Des paroissiens adressèrent le une supplique à Joseph-Marie Graveran : « (...) Nous sommes trop éloignés de l'église de Ploaré pour désirer de rester attachés à cette église (...) ; ce n'est qu'avec de grandes difficultés que nous pouvons nous y rendre, surtout en hiver à cause du mauvais état des chemins (..). Nous n'avons grand'messe et vêpres que quatre ou cinq fois l'an tout au plus. Nous avons cependant une belle église (...) ».

Le Juch était une section de Ploaré, et devint une paroisse par une ordonnance royale du , mais ne devint une commune indépendante, séparée de Ploaré, qu'en 1899. En 1887 la commune de Ploaré fut dans l'obligation de construire une école publique au Juch afin de respecter la loi du sur les constructions d'office qui oblige les communes dépourvues d'école publique à en construire une.

En 1849 le choléra fait 16 victimes au Juch. La population demande une procession et les paroissiens défilent, cierge à la main, derrière une bannière. L'épidémie oblige les autorités à ouvrir un nouveau cimetière, celui du bourg étant devenu trop petit. L'arrêt de l'épidémie fut percue comme un miracle par la population.

Les pardons du Juch étaient déjà très fréquentés vers le milieu du conseil de fabrique de Ploaré affirme que « la chapelle [Le Juch n'était pas encore une paroisse à cette date] du Juch (...) est un des plus beaux monuments du pays » et que les pardons « y sont si solennels et si beaux » qu'ils voient affluer les habitants de Douarnenez et de Ploaré. En 1856, le recteur du Juch écrit : « La paroisse même est un lieu renommé de pèlerinage où affluent surtout les marins. Le jeune marin de Douarnenez, appelé au service de l'État, ne quittera pas son foyer sans venir saluer Notre-Dame du Juch, à laquelle sa mère viendra le recommander pendant son absence ». Le même recteur écrit qu'en 1856 également, un marin de Douarnenez, Guillaume Billon, fit le tour de l'église sur ses genoux pour remercier la Vierge d'avoir échappé à la mort sur un navire chargé de soufre qui brûla victime de la foudre.

En 1849, le choléra sévit au Juch y faisant 16 victimes ; « spontanément le peuple demande une procession ; elle a lieu, tout le monde y est, petits et grands, un cierge à la main et bannière de la Vierge en tête. Le choléra disparaît entièrement et sa disparition a été regardée comme un miracle ».

La ligne de chemin de fer allant de Quimper à Douarnenez ouvre le  ; elle dessert notamment la gare du Juch.

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La Belle Époque

Un arrêté du préfet du Finistère laïcise l'école des filles du Juch en en vertu de la Loi sur les congrégations.

Le journal L'Ouest-Éclair du évoque la misère d'une famille du Juch réduite à la mendicité et à la charité des voisins pour survivre. La vie était alors rude comme en témoigne aussi Hervé Friant vers 1913 : « À la lueur de la lampe à pétrole (...) je lisais la vie du saint du jour dans un très vieux livre qui semblait avoir été transmis de génération en génération. Il s'intitulait Buez ar Zent, "La vie des Saints" en breton. C'était l'unique livre de la maison ».

Lors des élections législatives d', Monsieur de Servigny, candidat des "gwen" (des "Blancs") devança au Juch Georges Le Bail, candidat "ru" ("rouge"), qui obtint toutefois 78 voix (lequel fut toutefois élu député). Le recteur du Juch, Yves Marie Le Roux, écrivit en juin 1914 dans "Kanned ar Yeuch" (le bulletin paroissial) : « 78 votants ont donné leur voix à un ennemi de la religion ».

La Première Guerre mondiale

Hervé Friant décrit ainsi les réactions des habitants au début de la guerre :

« Quand sonna le tocsin, seul moyen pour annoncer les catastrophes, je me baignais avec mes camarades, dans la petite rivière, au lieu-dit "Pont-Men". Quelle course vers le bourg (...) ! Devant la foule consternée des femmes et des vieillards, nous avions la pudeur de nous taire, mais quelle verve ensuite pour envisager la guerre à notre façon ! Nous parlions d'une France invincible ! (...) Chaque jour, j'assistais au départ des hommes qui embarquaient dans le train, presque déjà plein, venant de Douarnenez, et se dirigeant vers Quimper... scènes délirantes ! Toute la population acclamait les futurs héros. Ceux-ci, stimulés dans leur ardeur patriotique qui était réelle par les libations inévitables, proféraient les pires menaces contre l'Allemand. (...) Sur le chemin de la gare, c'était le défilé des mères, des épouses, des fiancées, qui donnaient libre cours aux larmes que beaucoup retenaient devant les leurs. (...) Nous mordions aux astuces d'une propagande outrancière, dont le but évident était d'entretenir la haine de l'ennemi. De bouche à oreille circulaient les bruits les plus terrifiants : pendant leur avance en Belgique et dans le nord de la France, les Huns alias Alboches, disait-on avec le plus grand sérieux, coupaient la main droite de tous les enfants mâles (...). »

Le monument aux morts du Juch porte les noms de 60 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux François Manuel est mort à Rossignol (Belgique) dès le , donc dans le premier mois de la guerre ; François Le Corre est mort en Serbie dans le cadre de l'expédition de Salonique le dans les derniers jours de la guerre ; Jean Friant est mort de maladie alors qu'il était en captivité en Allemagne ; la plupart des autres sont morts sur le sol français.

L'entre-deux-guerres

Hervé Friant décrit en ces termes le Juch dans les premières décennies du XXe siècle :

« Au Juch (...), le mode de vie était à peu près ce qu'il était cent années auparavant. Les travaux de la terre se succédaient à un rythme immuable. Les cultures ne variaient guère, les différentes sortes de céréales, froment, avoine, orge, seigle, sarrasin, et les pommes de terre, se vendaient. Les autres cultures étaient de la nourriture pour les bêtes, nombreuses en général. L'élevage (...) était composé de bovins principalement et de porcs. Le beurre, principal revenu, avait ses lettres de noblesse. Il avait sa renommée et se vendait bien au marché de Douarnenez. Chaque fermière y allait deux fois par semaine avec le char à bancs qu'elle conduisait elle-même. »

« Dans ce petit bourg, il y avait 10 débits de boissons dans un rayon de cent mètres autour de l'église. (...) Tous ces cafés étaient bondés chaque dimanche après la grand'messe. (...) Les uns, en majeure partie, buvaient de l'eau-de-vie. D'autres, plus délicats, de l'eau vulnéraire, un alcool moins fort. (...). [La plupart se trouvaient rapidement] dans un état d'euphorie qu'ils semblaient rechercher après les durs travaux de la semaine. »

En 1929, Louis Le Guennec évoque « le moulin du Juch [qui] berce de son tic-tac endormeur un calme paysage de prairies et de coteaux boisés d'où surgissent côte à côte la motte féodale des anciens baron du lieu et la fine aiguille de l'église paroissiale. J'ai lu sur le bâti de bois qui supporte ses meules la date de 1706 ».

Le club sportif « Les diables du Juch » existait déjà en 1928.

Les pardons du Juch
Le pardon du Juch vers 1910 : sortie de la procession (carte postale ND Photo).

Comme les siècles précédents, les pardons du Juch restaient très fréquentés : le journal L'Ouest-Éclair décrit ainsi celui du  : « Après la grand'messe (...), les groupes nombreux qui se trouvaient réunis au Juch ont déjeuné çà et là dans la campagne, sous les ombrages, en attendant l'heure de la procession. Celle-ci s'est déroulée le long de la grande route jusqu'à la Croix de la Mission, entre deux rangs épais de curieux. Plus que jamais, les riches et antiques costumes des jeunes filles ont été le point de mire des photographes venus au pardon du Juch plus nombreux encore que les années précédentes ».

En 1913, le recteur du Juch écrit (en breton) dans le bulletin paroissial Kanned ar Yeuch :

« Les gens qui suivaient la procession étaient nombreux et sages. Mais sur le chemin il y avait beaucoup de vauriens de la ville portant casquette et cigarette au bec. Si encore ils s'étaient tus ! Mais certains d'entre eux criaient pire que des sauvages. C'est triste, mais plus triste encore de voir des jeunes gens de la paroisse faire fi de leur pardon pour aller ouvrir la bouche devant des termaji ("forains") de Quimper. »

Cette année-là, le journal L'Ouest-Éclair estime à 5 000 le nombre de personnes venues au Juch pour ce pardon.

Hervé Friant décrit quelques années plus tard des scènes analogues :

« Le lundi de Pâques avait lieu le pardon du Juch, pardonn ar Yeuc'h. Premier de l'année, il ouvrait l'ère des pardons dans la contrée. (...) À cause d'une dévotion particulière qui s'attachait à Intron Varia lenn a c'hraz, patronne de la paroisse, (...) de nombreux pèlerins accouraient. C'était en grande partie des Douarnenistes (...). Au début de l'après-midi arrivait un train archibondé de voyageurs. C'était des jeunes gens qui, aussitôt débarqués, déferlaient par bandes vers le milieu du bourg (...). Les esprits échauffés par les libations, surexcités par l'ambiance foraine, ces jeunes fous déclenchaient la bagarre. »

« Le 15 août, fête de l'Assomption, c'était le second pardon de l'année, Pardonn an anter Eost ("Pardon de la mi-moisson") (...). [Le] dernier pardon de l'année (le troisième) [était] consacré à saint Maudet, patron de la paroisse, au seuil de l'hiver (...). »

La Seconde Guerre mondiale
Laissez-passer (ausweis) délivré à un habitant du Juch pour aller en zone interdite côtière pendant la Seconde Guerre mondiale.

Un soldat originaire du Juch (Pierre Pellen) est tué en septembre 1939 dans la Sarre. Ce fut le seul tué du Juch pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Pendant l'Occupation, Le Juch faisait partie de la zone littorale interdite à tout voyageur sans ausweis délivré par les autorités.

Un maquis exista quelque temps début à Kélarné au Juch (il comprit environ 40 maquisards, dont Michel Mazéas, futur maire de Douarnenez).« Implanter un maquis, y vivre pendant deux mois, y organiser et mener des actions de résistance (...) ne pouvait exister sans la sympathie et l'aide de la population ».

L'après Seconde Guerre mondiale

Le père Renévot, un prêtre originaire du Juch, fut emprisonné 7 mois en Argentine en 1976 parce qu'il luttait contre la dictature militaire alors au pouvoir.

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Un regain de dynamisme et d'attractivité

En 2019, la commune bénéficie d'une subvention de la région Bretagne (programme « Dynamisme des Bourgs ruraux et des Villes ») d'un montant de 380 000 .

En septembre 2021 le film Les Petites Victoires, réalisé par Mélanie Auffret, est tourné au Juc'h.

Le projet de fusion avec Guengat et Gourlizon

En septembre 2023 les conseils municipaux des trois communes de Guengat, Le Juch et Gourlizon approuvent le projet de création d'une commune nouvelle les réunissant afin de faire des économies de gestion ; mais les trois communes appartiennent à trois intercommunalités différentes et, pour l'instant, le siège et le nom de l'éventuelle commune nouvelle ne sont pas encore décidés.

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  20. D'après une notice d'information touristique se trouvant dans l'église paroissiale du Juch.
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  30. Journal L'Ouest-Éclair, n° du 19 août 1908, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6418969/f4.image.r=Juch?rk=21459;2.
  31. Bulletin paroissial Kanned ar Yeuch, ; traduit du breton.
  32. Journal L'Ouest-Éclair, n° du 27 mars 1913, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k643577m/f4.image.r=Juch?rk=1609450;0.
  33. https://www.ouest-france.fr/bretagne/douarnenez-29100/dernier-embarquement-pour-michel-mazeas-1803784
  34. Extrait d'un texte écrit par d'anciens maquisards qui est affiché sur un panneau d'information se trouvant dans l'église Notre-Dame du Juch.
  35. Jean Rohou, Catholiques et Bretons toujours ? : essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne, Brest, éditions Dialogues, , 534 ISBN ).
  36. Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 9 juillet 2019, consultable https://www.letelegramme.fr/finistere/le-juch/bourgs-ruraux-quand-le-juch-se-reinvente-08-07-2019-12333846.php.
  37. Dimitri L'Hours, «  », sur letelegramme.fr, (consulté le ).
  38. Dimitri L'hours, « Pourquoi Le Juch, Guengat et Gourlizon veulent fusionner », Journal Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).


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