Trémel
Localisation
Trémel : descriptif
- Trémel
Trémel [tʁemɛl] (Tremael en breton) est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.
Géographie
Localisation
La commune de Trémel est située dans le nord-ouest du département des Côtes-d'Armor, à peu près à mi-distance entre Morlaix et Lannion. Elle est limitrophe avec le Finistère.
Trémel est un village-rue, c'est-à-dire qu'il s'est construit le long d'une route.
Communes limitrophes
Géologie, relief et hydrographie
La commune est classée en zone de sismicité 2, correspondant à une sismicité faible.
Le finage de Trémel à une altitude maximale de 140 mètres à Kersenant où se trouve le château d'eau ; le bourg est à 128 mètres d'altitude ; le point le plus bas du territoire communal est situé à son extrême nord-ouest à 34 mètres d'altitude.
Plusieurs cours d'eau traversent le territoire de la commune ou en constituent les frontières :
- le Douron, un fleuve côtier, marque la frontière occidentale de Trémel avec les communes de Plouigneau et Plouégat-Guérand et en même temps avec le Finistère ;
- le Dour Uzel est un affluent de rive droite du Douron. Il marque la frontière méridionale de Trémel avec la commune de Plouégat-Moysan et en même temps avec le Finistère lui aussi ;
- le Yar marque la frontière orientale de Trémel avec la commune de Plufur.
Diverses petites rivières traversent le territoire de Trémel pour confluer avec l'un ou l'autre de ces trois cours d'eau.
C'est une commune boisée avec principalement les bois de Trébriant et de Kernous situés sur la rive droite du Douron, mais aussi les versants des vallées encaissées du Douron, du Dour Uzel et du Yar.
Habitat
L'habitat dispersé est important : 65 écarts, formés de hameaux ou de fermes isolées.
Voies de communication et transports
- Routes
La route départementale D 42 traverse le territoire de la commune depuis le nord, en provenance de Plestin-les-Grèves, vers le sud-est, en direction de Plouégat-Moysan. De la partie sud-est de cette même route naît la route départementale D 32 qui se dirige vers l'est en direction de Plounérin. Enfin, du village même de Trémel naît la route départementale D 56, qui se dirige vers l'est en direction de Plufur.
- Train
La gare la plus proche est celle de Plounérin, au sud-est de la commune. Celle-ci est située sur la ligne de Paris-Montparnasse à Brest (tronçon entre Saint-Brieuc et Morlaix).
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 . Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 amplitude thermique annuelle de 10,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lannion à 19 vol d'oiseau, est de 11,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Carte IGN sous Geoportail
- « » (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
« Tremel est composé du vieux-breton treb (« village »), le second élément du nom correspond au vieux breton « mael » (« prince, chef ») signifie littéralement le « village du chef », le nom de Trémel rappelle une fondation du haut Moyen age. Attesté comme anthroponyme laïc dans les actes de l'abbaye de Redon au .
Tremael en breton.
- Bernard TANGUY : Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses des Côtes-d'Armor. 1992.
- Office Public de la Langue Bretonne, « ».
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Trémel possède plusieurs monuments mégalithiques : le menhir de Kerginiou (en granite, il mesure plus de 5 mètres de hauteur)
Moyen Âge
La famille de Trémel est signalée en 1427 et en 1453 comme seigneur dudit lieu et de Launay, paroisse de Plestin, trève de Trémel.
Des traces de l'existence de sept manoirs ont été trouvées : Kervidonné (au nord de la commune), Coat Tromarc'h, Kerdudavel, Trébriant, Kervingant, Kersénant et Kermerzit.
Temps modernes
Pendant les Guerres de la Ligue la paroisse pro-catholique de Plestin est pillée, y compris la trève de Trémel, entre le 3 et le 7 juillet 1590 par les troupes royales fidèles à Henri IV. De nombreux édifices durent être reconstruits pendant le siècle suivant, par exemple le presbytère (1625), le manoir de Kerdudavel et celui de Coat Tromarc'h (tous les deux en 1643), la ferme de Convenant Prat, etc..
Le soldat-brigand Guy Éder de La Fontenelle a habité un temps le manoir de Trébriant. Dans le bourg de Trémel, un puits porte le nom de Marie Le Chevoir, jeune fille enlevée par La Fontenelle et avec qui il se maria par la suite.
Trémel était une trève de la paroisse de Plestin. Son territoire était partagé en trois frairies : Trébriant, Trémel et Trédillac.
Les domaines congéables, dits aussi "convenants", étaient nombreux comme l'illustre encore de nos jours la toponymie de plusieurs écarts comme Convenant Quemper, Convenant Goff Du, Convenant Prat, Convenant Jorand, Convenant Gorrec, etc..
Révolution française
Le , Charles Parenthoën, vicaire de Trémel, prêta le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé en l'église de Plestin. Néanmoins contraint d'émigrer le pour une raison inconnue, il fut remplacé par François Kergoat qui prêta à son tour le serment de fidélité le et resta à Trémel jusqu'à sa mort en 1803. Trémel resta une trève de Plestin jusqu'en 1827, date à laquelle l'évêque de Saint-Brieuc donna au prêtre exerçant à Trémel les pouvoirs d'un recteur indépendant de Plestin.
Trémel est érigée en commune indépendante le mais est à nouveau rattachée à la commune de Plestin le .
Le | ]
La commune de Trémel est créée en 1838 par séparation de la commune de Plestin dont Trémel dépendait jusque-là.
Le pasteur gallois John Jenkins, installé en 1834 à Morlaix, fonda une mission protestante à Trémel dans la décennie 1840 qui fut dirigée par Guillaume Ricou, puis par le petit-fils de celui-ci, Guillaume Le Coat, qui créa au début de la décennie 1870 à Trémel la "Mission évangélique bretonne". Une première chapelle protestante est construite dès 1861 dans le hameau d'Uzel (en Trémel), mais son ouverture fut refusée par le préfet des Côtes-du-Nord. L'important centre baptiste d’Uzel regroupa, autour du dynamique pasteur Guillaume Le Coat, une douzaine de collaborateurs : colporteurs, évangélistes, instituteurs, .. ; ce fut le principal centre de diffusion de la Bible en langue bretonne. L'école évangélique de Trémel est inaugurée en 1888.
Joachim Gaultier du Mottay décrit ainsi Trémel en 1862 : « Territoire accidenté à l'est et à l'ouest, plat et uni dans les autres parties ; il est boisé et renferme des vergers. Terres de bonne qualité, bien cultivées, surtout dans l'est. Quelques-unes des landes qui forment le septième de la contenance sont susceptibles d'être défrichés. (...) Géologie : schiste talqueux modifié au nord et roches amphiboliques ; granite au sud ». L'auteur précise également que l'école de garçons a alors 44 élèves et que « son église, dédiée à la sainte Vierge, entièrement en granite, est du porche est du siècle suivant ».
En 1874 une pétition signée par des habitants de Trémel, Plestin et Plufur demande à l'Assemblée nationale de mette fin au régime provisoire des débuts de la Troisième République et de rétablir la monarchie légitime.
En 1891 le maire de Trémel, François Le Bivic, refusa pendant plusieurs mois de procéder au mariage d'un ancien prêtre, qui avait abandonné son état ecclésiastique, bien qu'il soit tenu par la loi de le faire, car cela heurtait ses propres convictions religieuses. De guerre lasse, l'administration désigna le juge de paix du canton de Plestin afin de procéder au mariage.Il refusa aussi de procéder au mariage civil d'un pasteur protestant, là aussi effectué par le juge de paix du canton.
En 1897 le journal catholique La Croix critique la "Mission évangélique bretonne", l'accusant notamment d'être financée par « l'argent anglais ». Le même journal publie les anées suivantes plusieurs autres articles hostiles à cette Mission protestante,. D'autres journaux se livrent à une campagne de presse hostile à cette Mission évangélique, par exemple Le Pays, qui titre même l'un de ses articles : "L'invasion Anglo-protestante en Bretagne".
En 1902 l'abbé François Cadic écrit avec quelque exagération que « Trémel servit [aux Anglais] de base d'opération pour la conquête totale de la Bretagne » et que « Trémel devint une petite Albion ».
Le | ]
La Belle Époque
Le , l'école privée de Trémel, qui appartenait au comte de Rosmorduc et était tenue par les Frères de Ploërmel, fit l'objet d'un inventaire par un représentant de l'admistration après avoir été crochetée de force. Pendant l'opération, la foule manifestait, criant : « Vive la liberté ! À bas les crocheteurs ! ».
La « Mission évangélique bretonne » de Trémel, située dans le hameau d'Uzel, poursuit son activité. Guillaume Le Coat écrit en 1911 qu'« il n'y a pas un coin, un village, une ville des trois départements bretons [comprendre bretonnant] qui n'ait été parcouru par les colporteurs de Trémel (...) les foires, les marchés ont été visités (...) ainsi que les centres de pèlerinage et les pardons ». Il était secondé par Guillaume Somerville, un neveu de son épouse.
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L'hospice (orphelinat) de la « Mission évangélique bretonne » à Uzel au début du ND Photo).
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L'usine à lin de la Mission évangélique de Trémel vers 1900 (carte postale, auteur inconnu).
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Le bief de l'usine à lin de la « Mission évangélique bretonne » d'Uzel au début du XXe siècle (carte postale ND Photo).
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Fileuse de lin de Trémel au début du XXe siècle (carte postale ND Photo)
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Huttes de sabotiers à Trémel vers 1910 (carte postale ND Photo).
La Première Guerre mondiale
Le monument aux Morts de Trémel porte les noms des 57 soldats morts pour la Patrie : 39 d'entre eux sont morts pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 5 sont morts en Belgique dont 4 dès 1914 ; Pierre Prigent, second maître canonnier, est mort lors du naufrage du Suffren torpillé par le sous-marin allemand U-52 , le ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français, à l'exception d'Édouard Somerville, mort de maladie à Landau (Allemagne) le , donc après l'armistice.
L'Entre-deux-guerres
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Le bourg de Trémel vers 1920 (carte postale Émile Hamonic).
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L'église de Trémel et son enclos paroissial vers 1920 (carte postale).
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Trémel porte les noms de 16 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi elles :
- André Guéziec, né en 1922 et installé à Trémel, rejoint le parti communiste clandestin en 1940 dès l'âge de ses 18 ans. Travaillant sur l'aérodrome de Morlaix contrôlé par les Allemands, il fut accusé « d'intelligence avec l'ennemi » et condamné à mort. Il fut fusillé le à Brest. Il avait 19 ans ;
- Son frère, Edouard Guéziec, fut assassiné par les Allemands le 28 juin 1944 à Plouaret ;
- Alexis Cillard, second maître canonnier, est mort lors du naufrage accidentel en Écosse du Maillé Brézé le ;
- Jean Guihenneuc, maître mécanicien à bord du Dunkerque, a été tué lors de l'attaque anglaise de Mers el-Kébir le ;
- Jean Berthou, membre des Forces navales françaises libres, est mort à Corves (Royaume-Uni) le .
Guillaume Le Quéré, ses sœurs et ses enfants, et la Mission protestante baptiste de Trémel permirent à plusieurs juifs d’échapper à la mort en 1943-1944 ; les dossiers de Guillaume Louis Le Quéré, dit « Tonton Tom » et de Marie-Yvonne Le Quéré (née Droniou), ont été déclarés recevables par les services du Mémorial de la Shoah pour l'obtention du titre de « Juste parmi les Nations » pour avoir « aidé à leurs risques et périls, des Juifs pourchassés pendant l’Occupation », en cachant notamment la famille de Robert Lévy, originaire d'Istanbul et vivant à Morlaix, mais ayant échappé à une rafle de la police allemande le (sauf Esther Lévy, née en 1911 et gazée à Auschwitz en 1944).
L'après Seconde Guerre mondiale
Deux soldats originaires de Trémel (Jean Jaouen et Jean Louédec) sont morts pour la France pendant la guerre d'Algérie.
Le | ]
Le , un incendie ravage l'église Notre-Dame-de-la-Merci,. L'église est restaurée à l'identique, ouvrant pour la première fois ses portes aux visiteurs lors des Journées du patrimoine 2021.
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- France. Assemblée nationale (1871-1875), « Pétitions sur lesquelles les Commissions proposent des résolutions spéciales », France. Assemblée nationale (1871-1875), , page 2 (lire en ligne, consulté le ).
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- « Le scandale de Trémel. Un maire clérical », Journal La Lanterne, (lire en ligne, consulté le ).
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- Une église en feu à Trémel, dans les Côtes d'Armor. sur francebleu.fr.
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Héraldique
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Les armoiries de Trémel se blasonnent ainsi : |
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Trémel dans la littérature
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