Dijon (/di.ʒɔ̃/) est une commune française, préfecture du département de la Côte-d'Or et chef-lieu de la région Bourgogne-Franche-Comté
Elle se situe entre le bassin parisien et le sillon rhodanien, sur l'axe Paris-Lyon-Méditerranée, à 310 kilomètres au sud-est de Paris et 190 kilomètres au nord de Lyon.
Ses habitants, appelés les Dijonnais, étaient au nombre de 159 346, ce qui fait de Dijon la 16e ville française la plus peuplée en 2021
L'unité urbaine, qui comptabilisait pour sa part 248 466 habitants, est la première agglomération de la région en nombre d'habitants
La ville est au centre d'une intercommunalité, Dijon Métropole, comprenant 23 communes et 256 758 habitants et d'une aire d'attraction de 413 828 habitants.
Capitale historique du duché de Bourgogne, ville aux cent clochers sous l'Ancien Régime, héritière d'un riche patrimoine historique et architectural, Dijon est une cité touristique dont l'attrait est renforcé par la réputation gastronomique de la région
Le centre historique de la ville est la seconde composante des climats du vignoble de Bourgogne, inscrits depuis le 4 juillet 2015 au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Ville de congrès, la capitale bourguignonne est aussi une ville verte au secteur tertiaire important, ainsi qu'un centre économique régional au tissu diversifié, avec un pôle agroalimentaire traditionnel (moutarde de Dijon, crème de cassis de Dijon et kir, pain d'épices, chocolat Lanvin…) et un secteur pharmaceutique réputé.
Géographie
Les limites communales de Dijon et celles de ses communes adjacentes.
Localisation
Représentations cartographiques de la commune
Mairie
1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique
La commune se situe à l'extrémité nord de la Côte des vins de Bourgogne aussi nommée « Route des Grands Crus » et qui s'étend de Dijon à Beaune pour sa partie côte-d'orienne.
La capitale bourguignonne se situe au cœur d'une campagne composée de deux rivières convergentes : le Suzon, qui la traverse du nord au sud, et l'Ouche, au sud de la ville ; au sud s'étend la « côte » de vignobles qui a donné son nom au département. Elle se situe à 310 kilomètres au sud-est de Paris, 190 au nord-ouest de Genève et 190 au nord de Lyon.
Située sur un carrefour ferroviaire de l'est de la France (ligne Paris-Lyon-Marseille, bifurcations vers Besançon, Belfort, Nancy, la Suisse, l'Italie (par le tunnel ferroviaire du Fréjus et le Simplon)), la ville est desservie par un des principaux nœuds autoroutiers français aux croisements des autoroutes A6, A31, A36, A38, A39 et A311.
« Dijon prend naissance dans la plaine alluviale du Suzon, creusée dans les argiles tertiaires de la « Plaine » qui s'étend largement à l'est », suivant le cours de la Saône. La plaine est en effet un fossé tectonique situé à une vingtaine de kilomètres de Dijon, remblayé par les marnes et les argiles oligocènes atteignant une hauteur géologique de 100 mètres à Dijon,.
Panorama de l'ouest de Dijon vu depuis la tour Philippe le Bon.
Dijon et sa périphérie, formant Dijon Métropole, doit son originalité à une dissymétrie typique, entre les vallonnements diversifiés du sud d'une part (la « côte » de vignobles) et les étendues plates de l'est (plaines de Saône). Au nord, le plateau de Langres, dernier rebord du bassin parisien, domine la plaine de 100 à 150 mètres d'altitude. Dijon est donc au centre d'une ligne géographique orientée nord-nord-est/sud-sud-ouest. L'altitude varie de 250 à 500 mètres NGF. Dijon se caractérise par de nombreuses vallées encaissées et le plus souvent étroites (les « combes » aménagées souvent en parcs municipaux comme la Combe aux Fées et la Combe à la Serpent) dont la principale est la vallée de l'Ouche au nord-est du plateau. Des buttes résiduelles, ou « tasselots » dans le patois dijonnais, forment le site des bourgs de Talant et de Fontaine-lès-Dijon qui surplombent la ville.
Dijon est donc à la conjonction de trois reliefs principaux :
au sud, la « côte » qui s'étend de Dijon à Beaune sur 80 automne, ce qui a inspiré le nom poétique du département de la Côte-d'Or en 1790. C'est le long de cette côte, de Dijon jusqu'au sud de Beaune, que passe la célèbre route des Grands Crus ;
à l'ouest s'étend le plateau, premier contrefort des plateaux calcaires bourguignons. L'altitude varie de 350 à 500 vallées étroites et profondes appelées combes ; la plus importante est la vallée de l'Ouche au nord-est du plateau. Des buttes résiduelles s'en détachent : les bourgs de Talant et de Fontaine-lès-Dijon s'y sont édifiés ;
à l'est, se dessine l'amorce de la plaine de la Saône. L'altitude varie de 170 à 240 collines qui altèrent le paysage avec notamment une avancée issue des plateaux langrois qui souligne le débouché du Suzon dans la plaine au nord, et à l'est les collines de Saint-Apollinaire et de Montmuzard.
Hydrographie
Dijon est traversée essentiellement par le canal de Bourgogne et deux cours d'eau naturels : l'Ouche et le Suzon. Le premier court à l'air libre alors que le second emprunte une série de canaux souterrains durant sa traversée de Dijon. Le ruisseau du Raines qui passe par le jardin de l'Arquebuse se jette dans l'Ouche. L'agglomération dijonnaise reçoit environ 732 ,.
L'Ouche venant du nord a un débit moyen de 10 à 20 crue. Il peut alors se produire des inondations, mais elles sont rares et localisées. Un lac artificiel, le lac Kir, a été aménagé en 1964 sur son cours à l'entrée de la ville. Deux autres plans d'eau, bien moins importants, existent dans l'agglomération : l'étang royal, situé sur la commune de Longvic, et l'étang de la Leue, à Neuilly-les-Dijon, tous deux à proximité immédiate du cours de l'Ouche.
Le Suzon, seconde rivière importante, s'écoule du nord-ouest au sud-est de l'agglomération. Son cours est totalement canalisé dans sa partie urbaine. Son débit à l'entrée de Dijon atteint au maximum 20 à 30 m3/s.
La seule voie navigable de Dijon est le canal de Bourgogne qui relie la Saône et l'Yonne et n'est plus guère utilisé que pour la plaisance.
L'hydrographie générale s'écoule en direction de la plaine alluviale de la Saône à l'est. Elle comprend 527 kilomètres de canalisations. Les nappes phréatiques sont au nombre de trois : la nappe alluviale de l'Ouche, la nappe alluviale de la Tille et la nappe de Dijon sud. Ce sont les principales réserves d'alimentation en eau de Dijon Métropole. Elles sont relayées par quatre réservoirs principaux d'une capacité totale de près de 95 000 m3.
Les inondations constituent le seul risque naturel majeur (avec les tremblements de terre, très rares). Huit des vingt-trois communes de Dijon Métropole (notamment le centre-ville de Plombières-lès-Dijon ainsi qu'Ahuy, Chenôve, Marsannay-la-Côte et Longvic) sont concernées par les débordements du bassin de l'Ouche. Des plans de prévision des risques naturels ont été mis au point pour maîtriser ces aléas. Une politique d'amélioration de la qualité des eaux est également déployée. Elle repose sur deux stations d'épuration, l'une, récente, située à Chevigny-Saint-Sauveur, l'autre, plus ancienne, à Longvic, et vise une mise en conformité avec les normes écologiques en vigueur. Un programme, nommé « Eauvitale », a été lancé en 2005. Outre la suppression des canalisations en plomb, il vise la réduction des fuites et la modération des prix de l'eau aux consommateurs. La consommation globale de l'agglomération s'élève annuellement à 24 millions de m3.
Le ruisseau du Raines passant par le jardin de l'Arquebuse.
La rivière du Suzon, en grande partie souterraine.
La rivière de l'Ouche passant par l'ancien hôpital général.
Canal de Bourgogne.
Port du canal de Bourgogne.
Le lac Kir.
Géologie
L'agglomération dijonnaise fait partie du Seuil morvano-vosgien, entre Bassin parisien et Bassin rhodanien ; à l'ère secondaire (de −265 à −65 millions d'années), l'ensemble de la région était alors submergé alors qu'à l'ère tertiaire (de −65 à −1,8 million d'années) la surrection des Alpes et du Jura a plissé le relief et a formé une poussée vers le nord-ouest. Les masses sédimentaires se sont alors compartimentées, faillées, formant des vallons et des buttes locales. Une ligne de fracture a aussi été constituée, s'étendant selon une direction nord-est/sud-ouest, accompagnée de plateaux calcaires adjacents typiques du paysage bourguignon, accolés à l'effondrement accueillant la plaine de la Saône. Au Quaternaire (environ −1,8 million d'années), l'érosion a constitué des sables et graviers formant les plaines alluviales traversées par les rivières du Suzon, de l'Ouche et du Raine.
Pédologie
Dijon et son agglomération abritent trois grandes classes principales de sols :
les sols calcimagnésiques et argilo-graveleux formés de marnes, de calcaires argileux et de cailloutis calcaires constitutifs du pied de côte, base pédologique de la production viticole ;
les sols brunifiés argilo-limoneux caillouteux sur calcaires ou limons formant les plateaux au nord ;
les sols peu évolués marqués par les alluvions limoneuses et qui sont typiques des zones d'inondation du lit majeur des rivières locales (le Suzon et l'Ouche).
Climat
Le climat de Dijon est de type océanique à tendance semi-continentale. L'influence océanique se traduit par des pluies fréquentes en toutes saisons (avec néanmoins un maximum en automne et un minimum en été) et un temps changeant. L'influence semi-continentale se traduit par une amplitude thermique mensuelle parmi les plus élevées de France (18 Paris), des hivers froids, avec des chutes de neige relativement fréquentes, et des étés plus chauds que sur les côtes, avec à l'occasion de violents orages. C'est cette influence semi-continentale qui rend possible la culture de la vigne en Côte-d'Or. La façade ouest de Dijon, donnant sur la côte, est ainsi la zone la plus exposée à l'ensoleillement. Enfin, le brouillard est particulièrement présent à Dijon, l'humidité provenant du lac Kir en accentuant la formation.
La station Météo-France est à environ 7 Longvic,.
Comparaison des données météorologiques de Dijon avec les données nationales
Ville
Ensoleillement (h/an)
Pluie (mm/an)
Neige (j/an)
Orage (j/an)
Brouillard (j/an)
Médiane nationale
1 852
835
16
25
50
Dijon
1 849
761
23,2
27,5
68
Paris
1 717
634
13
20
26
Nice
2 760
791
1
28
2
Strasbourg
1 747
636
26
28
69
Brest
1 555
1 230
6
12
78
Bordeaux
2 070
987
3
32
78
La température moyenne la plus basse est en janvier, la plus élevée en juillet. Janvier 1985 est très en dessous des normales avec une température moyenne de - 4,2 . Le 9 janvier 1985, la température descend à - 21,3 . Le 24 juillet 2019 a été mesuré un record avec 39,5 ,.
Statistiques 1991-2020 et records établis sur la période du 01−05−1921 au 03−09−2023 Station DIJON-LONGVIC (21) Alt: 219m 47° 16′ 04″ N, 5° 05′ 17″ E
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
−0,2
0
2,6
5,2
9,2
12,8
14,9
14,6
11
7,6
3,3
0,7
6,8
Température moyenne (°C)
2,7
3,8
7,5
10,7
14,6
18,5
20,8
20,4
16,4
11,8
6,5
3,4
11,4
Température maximale moyenne (°C)
5,6
7,6
12,5
16,2
20
24,2
26,7
26,2
21,7
16,1
9,7
6,1
16,1
Record de froid (°C) date du record
−21,3 09.1985
−22 15.1929
−15,3 11.1931
−5,3 01.1931
−3,3 01.1938
0,8 02.1936
2,8 18.1922
4,3 24.1922
−1,6 24.1928
−4,9 25.2003
−10,6 27.1985
−20,8 30.1939
−22 1929
Record de chaleur (°C) date du record
16,8 01.2023
21,1 27.2019
24,9 31.2021
29 17.1949
34,4 24.1922
37,3 27.2019
39,5 24.2019
39,3 12.2003
34,2 01.1926
28,3 12.1921
21,6 07.1955
17,5 16.1989
39,5 2019
Ensoleillement (h)
60,8
95,1
159,8
193,7
215,5
240,3
256,9
239,7
190,9
118
66,5
52,9
1 890
Précipitations (mm)
56,8
42,9
48,2
57,5
76,1
65,8
64,9
62
56,4
73,6
77,6
61,6
743,4
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm
10,6
8,4
9,2
9,1
10,3
8,9
7,8
7,9
7,9
9,8
11,1
11,3
112,3
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm
4,2
2,9
3,2
3,9
4,7
4,5
3,9
4,1
3,5
4,9
4,7
4,3
48,7
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm
1,4
1
1,1
1,4
2,5
1,9
1,9
2,1
1,9
2,3
2,2
1,5
21,3
Source : [MétéoFrance] « », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/09/2023 dans l'état de la base
La rose des vents de Dijon montre une prédominance des vents assez forts de nord à nord-est caractéristiques de la bise d'hiver et aussi du sud. Les vitesses maximales moyennes de vent de plus de 80 km/h sont en moyenne de 4 jours par an.
Article détaillé : Climat de la Côte-d'Or.
Voies de communication et transports
Au Louis XIV, Dijon était relié à Paris par un coche hebdomadaire, qui mettait entre sept et huit jours, selon la saison, à relier les deux villes. Plus tard, plus que le canal de Bourgogne, au modeste gabarit, c'est le chemin de fer qui a provoqué le développement industriel de Dijon. « La deuxième moitié du . Pendant la première moitié du RN 6 qui s'affirme comme un itinéraire international dès les années 1930, mais donne davantage d'importance à la ville de Chalon-sur-Saône. Après la guerre, l'autoroute (l'A6) puis le TGV Paris-Lyon court-circuitent Dijon et, selon les mots d'André Gamblin, « Dijon devient la ville des bretelles ». Depuis les années 1990, Dijon s'affirme à nouveau comme carrefour de communication. L'A31 passe désormais par Dijon et l'A39 relie depuis 1994 la ville à Dole. L'autoroute gratuite A38, permet une liaison entre Dijon et Pouilly-en-Auxois. Enfin, la branche est de la LGV Rhin-Rhône, connectant Dijon à l'Europe, est en service depuis le 11 décembre 2011.
Voies routières
Trois sorties d'autoroute permettent d'accéder à la commune : la sortie de l'A31 (Beaune - Dijon - Nancy - Luxembourg), la sortie de l'A38 (Dijon - A6 à Pouilly-en-Auxois) et la sortie de l'A39 (Dijon - Dole - Bourg-en-Bresse).
Rocade : la ville et son agglomération disposent de la rocade de Dijon, longue de 12 février 2014. Ainsi la rocade contourne les trois quarts de Dijon. Elle relie la zone de la Toison d'or au nord, jusqu'à Chenôve au sud, permettant de se connecter à l'A311, puis l'A31. À l'ouest, l'A38 débouche à Plombières-lès-Dijon, au niveau du lac Kir.
La construction de la « Lino » assure une circulation plus rapide en provenance de Paris et de l'ouest, pour lier l'autoroute A38 à la zone de la Toison d'or. La Lino devrait permettre de décongestionner les boulevards intérieurs de la ville et d'assurer également la continuité du réseau national en reliant les autoroutes A38 et A31. Longue de 6,5 .
Transport ferroviaire
Trois lignes de TGV desservent Dijon : le TGV Sud-Est, le TGV Méditerranée et le TGV Rhin-Rhône mettent Dijon à portée de Paris (1 h 30), de Roissy (1 h 51), de Marseille (3 h 22), de Lille (2 h 45), de Montpellier (3 h 33), de Besançon (25 min) et de Mulhouse (1 h 02).
Étoile ferroviaire : la densité des réseaux autoroutiers et ferroviaires de Dijon donne des accès faciles et rapides aux principales métropoles européennes.
En complément de la gare principale actuelle de Dijon-Ville, il a été envisagé de créer une gare TGV à Porte-Neuve, qui devait permettre de desservir la ville sans engorger le centre-ville, l'actuelle gare de Dijon-Ville étant située à proximité de la place Darcy, porte ouest du centre-ville. Ce projet est considéré comme abandonné.
Transport aérien
Dijon bénéficie de la proximité de l'aéroport de Dole-Jura, une infrastructure civile qui accueille une centaine de milliers de passagers chaque année. La ville dispose également de son propre aéroport, Dijon-Bourgogne, uniquement tourné vers les vols d’affaires en l’absence de lignes commerciales régulières. Depuis 2014, l'aéroport est géré par le syndicat mixte de l'aéroport Dijon-Bourgogne et exploité par la société privée SNC-Lavalin. La société Edeis reprend l'exploitation en 2016.
L'absence d'une grande structure aéroportuaire s'explique par la proximité d'aéroports internationaux à Paris, Lyon et Bâle-Mulhouse.
Pôle d'échanges multimodal de la gare de Dijon-Ville.
Rocade de Dijon.
Aéroport de Dole-Jura.
Aéroport de Dijon-Bourgogne.
Transports en commun
Article détaillé : Transports en commun de Dijon.
Historique
À partir de 1888, la ville de Dijon est desservie par une ligne unique d'omnibus tractés par des chevaux. Dijon est, en 1895, une des premières municipalités à s'équiper de tramways électriques. Leur gestion est confiée à la Compagnie des Tramways Électriques de Dijon. Le réseau compte en 1911 cinq lignes dont une liaison interurbaine entre Dijon et Gevrey-Chambertin.
En 1950, le tramway disparait progressivement, remplacé par un réseau de trolleybus. On compte alors trois lignes de tramways et trois lignes de trolleybus. Le service des tramways prend fin le
En 1965, la Société de transport de la région dijonnaise (STRD) est créée. Son réseau est rebaptisé « Divia » en 2004, puis la société disparaît en 2008 pour devenir Keolis Dijon Mobilités.
En 2012, la Métropole de Dijon s'est dotée d'un réseau de tramway en site propre. La première ligne est en service depuis le 1er septembre 2012 et la seconde depuis le 8 décembre 2012.
Tramway
Article détaillé : Tramway de Dijon.
Le réseau comporte deux lignes de tramway avec un tronc commun entre la gare et la place de la République (tracé de 20 km), dont voici les terminus :
: DIJON Gare — QUETIGNY Centre La Parenthèse
: DIJON Valmy — CHENÔVE Centre
Les deux lignes de tramway seront peut-être étendues à l'avenir : la ligne T1 pourrait à terme être prolongée vers la Fontaine-d'Ouche ou Talant et vers le futur Parc d'activités de l'est-dijonnais à Quetigny et Saint-Apollinaire ou Chevigny.
Bus
Article détaillé : Réseau de bus de Dijon.
Le réseau de bus « Divia » comporte 30 lignes régulières en service de 5 h 30 à 20 h 30, une ligne de nuit « Pleine Lune » 1 h 0 à 5 h 30 du jeudi au samedi ainsi que 15 lignes scolaires « Bus Class' ».
En outre, il existe un service de navette gratuite en centre-ville, « City », avec une fréquentation supérieure à 100 000 voyages par mois ; ou encore DiviAccès qui fonctionne sur le même principe qu'un taxi avec une réservation et un paiement pour les personnes à mobilité réduite.
Enfin, la ville de Dijon a signé avec Heuliez Bus et Barclays en 2012 l'achat de 102 bus hybrides. La commande au partenariat public privé correspond à 61 bus articulés et 41 bus simples, pour 88 millions d'euros. Deux têtes de série ont été livrées au mois d'octobre 2012 et les cent autres ont été mis en service au premier semestre 2013.
Vélos en libre service
Article détaillé : DiviaVélodi.
Le réseau Divia comporte aussi un service de vélos en libre accès, baptisé « DiviaVélodi ». Il compte 400 vélos répartis dans 40 stations.
Un bus hybride du réseau Divia (Heuliez GX 427 avec la livrée Divia actuelle).
Navette City (avec l'ancienne livrée Divia).
Navette DiviAccès (avec l'ancienne livrée Divia).
Station DiviaVélodi (ancienne génération (2008-2017)) place du Théâtre.
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↑ Voir les images de Dijon et son agglomération au moyen du logiciel en ligne gratuit Vudavion.
↑ a b et cAtlas climatique de la Côte-d'Or réalisé par Météo France et le Conseil général de la Côte-d'Or, février 1994, (ISBN ).
↑ La France dans ses régions, p. 314-315.
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↑ « », sur grand-dijon.fr (consulté le 13 juillet 2012).
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Toponymie
Origine et sens du nom
L'origine et le sens du nom de Dijon ont été très débattus. Le castrum antique (castrum de Dijon) est, selon les spécialistes, « un marché sacré » que désignerait le nom de *Divio. En effet, ce nom est attesté sous les formes locus Divionensis au Grégoire de Tours qui mentionne le Divionense castrum, puis Divione, Digum au latin médiéval, la ville est appelée généralement Divio (génitif : Divionis).
Pierre Gras, ancien conservateur en chef de la Bibliothèque municipale de Dijon, propose de manière conjecturelle un *Devomagus ou *Diviomagus composé du gaulois magos (en vieil irlandais : mag, « plaine »), latinisé en magus signifiant « champ » ou « marché » et de divio, signifiant « sacré ». La terminaison « -on » est parfois issue d'une évolution de -magus (par exemple : Noyon provient de Noviomagus, Chassenon de Cassinomagus). Cependant, Albert Dauzat et Charles Rostaing, se basant sur les formes anciennes, y voient le suffixe -onem et citent comme homonyme Divion (commune du Pas-de-Calais). Le nom de Dijon est donc issu d'une latinisation du suffixe indigène -o.
Ce nom celtique daterait seulement de l'époque romaine, de la même manière qu'Autun prit à l'époque de la conquête romaine, le nom d'Augustodunum. Pour Gérard Taverdet, professeur de linguistique à l'université de Bourgogne, le nom Divio (ou Dibio parfois) se serait d'abord appliqué au Suzon, rivière locale, c'est-à-dire « la rivière claire » ou « la rivière sacrée » et serait ensuite devenu celui de la ville selon un processus fréquent en toponymie.
En fin de compte, seule la racine gauloise divo- (« divin ») est assurée. Ce mot est un proche parent du mot latin deus (« dieu »), et de divinus (« divin »). Le mot gaulois devait être devos (lire dēuos), bien attesté dans l'anthroponymie indigène : Devorix, Devonia, Deviatis, etc., ainsi que dans des hydronymes caractéristiques Deva, Diva (la Dives) ; Devona, Divona (la Divonne, la Dionne). Le terme gaulois divona est d'ailleurs expliqué par Ausone : « Divona Celtarum lingua fons addite divis ». La variante divo- de devo- est sans doute due à l'influence latine sans qu'on puisse exclure un thème indigène *diuo-. *Dēuo- se perpétue en vieil irlandais (dia), en vieux gallois (duiu), en vieux cornique (duy), et en breton (doue : « dieu »).
Périphrases désignant la ville
« La capitale des ducs de Bourgogne » (en référence à la capitale de l’État de Bourgogne dirigé par les ducs) ;
« La cité des Ducs » (en référence aux ducs de Bourgogne) ;
« La ville aux cent clochers » (en référence au nombre important d'édifices religieux dans la ville) ;
« La Belle endormie » (expression utilisée à la fin du XXe siècle).
↑ « », sur le site divio.org, site de Christian Paulus (consulté le 13 juillet 2012).
↑ Grégoire de Tours, Histoire ecclésiastique des Francs, t. III, J. Renouard, 1836, chap. 19.
↑ Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, p. 246-247.
↑ Noms de lieux de Bourgogne, Entrée « Dijon ».
↑ Dictionnaire de la langue gauloise, p. 142.
↑ [1]
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Histoire
Protohistoire
Article connexe : Lingons.
Il n'existe pas de véritables travaux de fouilles archéologiques concernant la ville de Dijon. Aucun document relatif à la période néolithique n'existe alors que la période protohistorique a surtout été l'objet d'investigation à la périphérie de la ville. Un silo dans l'actuel quartier des Grésilles, du mobilier de l'âge du Bronze près du quartier des Bourroches ont cependant été retrouvés. Quelques menus objets domestiques, un fragment d'assiette décoré d'ornements géométriques incisés de l'époque hallstatienne et une pince à épiler de l'époque de La Tène III, ont été mis au jour en plein centre-ville (rue du Tillot et rue du Château). Deux ouvrages compilent les découvertes antérieures au début du XXe siècle : le Recueil d'Espérandieu (1911) et les Inscriptions antiques de la Côte-d'Or de Pierre Lejay (1889).
Le site des Lentillières a livré des traces d'habitat du néolithique ancien, dont une sépulture assimilée à celles du rubané moyen champenois. La vallée aurait en effet été investie bien avant l'époque gallo-romaine. La confluence des routes dans une vallée fertile, irriguée par le Suzon et l'Ouche, permet le développement d'un petit village.
Antiquité
Article connexe : et Divio.
La Dijon celtique Divio est la métropole méridionale des Lingons. Une route romaine passe de l'axe sud-ouest au nord-est, venant de Bibracte puis d'Autun vers Gray et l'Alsace alors qu'une autre va du sud-est au nord-ouest, de l'Italie vers le bassin parisien. Dijon est fortifié au Bas-Empire, par une enceinte protégeant une petite superficie, de 10 hectares.
Les seuls édifices romains qui subsistent sont une tour du castrum, dite « tour du petit Saint-Bénigne », et quelques pans de l'enceinte du Bas-Empire, qui a constitué le noyau pré-urbain de la future ville. La voie romaine Chalon-sur-Saône-Langres a été retrouvée par endroits (au parc de la Colombière où elle est visible). Elle passe à l'écart du castrum. Cette voie est souvent considérée par le public et quelques vulgarisateurs (comme l'abbé Claude Courtépée, auteur de la Description générale et particulière du duché de Bourgogne), à tort[réf. nécessaire], comme étant l'une des quatre grandes voies romaines (la Voie Agrippa) citée par l'historien grec Strabon.
Deux autres voies, celle venant de la plaine de la Saône et celle menant vers l'Alsace ont été retrouvées. Les fondations du castrum, mur de dix mètres de haut, sont en partie constituées de stèles, de statues et autres pierres de remploi provenant d'une nécropole. Certaines stèles, en forme d'obélisque, livrent de précieux renseignements sur les patronymes et professions des habitants de l'époque.
Le Dijon romain possède deux nécropoles, l'une s'étendant le long de la voie Chalon-Langres, sur les quartiers actuels du Cours du Parc jusqu'à la rue de Gray, la seconde à l'ouest sur les positions des édifices de Saint-Bénigne, Saint-Philibert et Saint-Jean. Cette dernière nécropole, en usage dès le . Des cultes indigènes étaient mêlés à ceux des Romains : des stèles votives dédiées à Épona et Sucellos furent retrouvées, aux côtés des figures officielles : Mercure, Junon, Hercule et Apollon. La découverte en 1598 d'une inscription grecque semble attester qu'un culte était rendu à Mithra.
La muraille romaine devient inutile lors de l'édification d'une nouvelle enceinte au XIIe siècle, mais son tracé a toujours été conservé et connu.
Au Grégoire de Tours donne la première description écrite de Divio et du castrum, :
« C'est une place forte munie de murs très puissants, au milieu d'une plaine très agréable ; les terres y sont fertiles et fécondes si bien qu'après avoir passé la charrue dans les champs une seule fois, on jette les semences et qu'une grande et opulente récolte vient ensuite. Au midi, il y a la rivière de l'Ouche, qui est très riche en poissons ; du côté de l'aquilon pénètre une autre petite rivière [le Suzon] qui, entrant par une porte et coulant sous un pont, ressort par une autre porte ; après avoir arrosé le tour et l'enceinte de son onde placide, elle fait tourner, devant la porte, des moulins avec une prodigieuse vélocité. Quatre portes ont été placées aux quatre coins du monde et trente-trois tours ornent toute l'enceinte ; le mur de celle-ci a été édifié avec des pierres de taille jusqu'à une hauteur de vingt pieds et au-dessus en pierraille ; il a trente pieds de hauteur et quinze pieds de largeur. J'ignore pourquoi cette localité n'a pas été qualifiée de cité. Elle a autour d'elle des sources précieuses. Du côté de l'occident, il y a des collines très fertiles et remplies de vignes qui fournissent un si noble falerne aux habitants qu'ils dédaignent l'ascalon. Les Anciens racontent que la localité a été édifiée par l'empereur Aurélien. »
Grégoire de Tours indique donc que l'enceinte possède trente-trois tours dont une, en partie conservée, reste visible au pieds (4,50 ,.
Cette enceinte est reproduite dans les plans du palais des ducs de Bourgogne (actuelle place de la Sainte-Chapelle).
Le Dijon médiéval
L'article « Histoire de la Bourgogne » est un complément encyclopédique à cette section.
Article connexe : La Lingonie dans « l'expansion germanique en Gaule romaine ».
Les évêques de Langres établissent temporairement leur résidence à Dijon après le sac de Langres par les Vandales entre 407 et 411. Leur influence permet l'édification d'édifices religieux et notamment d'un groupe cathédral composé de trois bâtiments : Saint-Étienne, Sainte-Marie et Saint-Vincent. Selon la tradition, deux basiliques sont ensuite élevées par saint Urbain (actuelle église Saint-Jean).
Dijon est ensuite occupé par les Burgondes qui sont défaits par Clovis en 500 ou 501. Les Arabes l'envahissent en 725 alors que les Normands n'y parviennent pas en 887. C'est à cette époque qu'apparaissent les premiers comtes de Dijon, Aimar, Eliran, Raoul issus de la maison robertienne. En 1002, l'abbé Guillaume de Volpiano entreprend de reconstruire l'abbatiale Saint-Bénigne et son abbaye (actuel Musée archéologique de Dijon). Il fait élever dans l'abbaye une rotonde abritant le tombeau de l'évangélisateur de la Bourgogne, Saint Bénigne. De ce monument, détruit en 1793, subsiste l'étage inférieur, dit la crypte.
Au début du gallo-romains, restes de l'ancien castrum de Dijon, et d'un bourg s'étendant jusqu'à l'abbaye Saint-Bénigne. Autour, des petits hameaux, Dompierre, Trimolois, Charencey, Bussy et Prouhaut, disparus depuis, ceinturent la ville. Les ducs de Dijon règnent alors sur la région. En 1015, le roi Robert II essaye de conquérir le Dijonnais : il s'attaque d'abord au village de Mirebeau-sur-Bèze et sa région puis vient mettre le siège devant le castrum de Dijon. Mais, devant la vigoureuse résistance de l'évêque de Langres, Brunon de Roucy, soutenu par l'abbé de Cluny et le comte de la ville, il renonce à donner l'assaut. Dès l'année suivante, la mort de l'évêque lui permet de négocier avec son successeur, Lambert de Vignory, la cession du comté de Dijon au roi de France, en 1016. La ville rejoint le duché de Bourgogne et en devient la capitale. À la mort du roi de France en 1031, son fils renonce à la Bourgogne et cède en apanage Dijon et le duché de Bourgogne à son frère . Cela marque le début de trois siècles de règne capétien à Dijon.
Le 28 juin 1137, un grand incendie réduit Dijon en cendres. Les ducs reconstruisent alors une enceinte, beaucoup plus large que la précédente, qui abrite la cité jusqu'au Sainte-Chapelle, l'Hôpital général de Dijon, l'église Notre-Dame, etc. Auprès de chaque porte se développent de petits bourgs même si la ville ne grossit jamais plus que les limites de son enceinte. Les ducs possèdent un château, à l'emplacement de l'actuelle mairie de Dijon, et y exercent avant tout un pouvoir de justice. En 1183 le duc Hugues III permet la rédaction d'une charte de commune, conservée aux Archives municipales. Grâce à cette charte, qui fut beaucoup copiée dans d'autres villes de Bourgogne, les ducs s'enrichissent.
La Sainte-Chapelle doit son édification à un vœu fait par le duc Hugues III. Pris dans une tempête alors qu'il se rend en Terre sainte, il promet de construire près de son palais une église dédiée à la Vierge et à saint Jean l'Évangéliste. La construction commence en 1172. La dédicace n'a toutefois lieu qu'en 1500.
Dijon et le duché de Bourgogne
Articles connexes : Liste des ducs de Bourgogne, Liste des duchesses de Bourgogne et Duché de Bourgogne.
Dijon connaît une période brillante sous les quatre ducs Valois de Bourgogne, qui règnent de 1363 à 1477. Elle est la capitale du duché de Bourgogne, ensemble d'États qui s'étendent jusqu'aux Pays-Bas. Centré sur ce duché, l'État bourguignon s'étend alors, pendant plus d'un siècle (1363-1477), par héritages et mariages jusqu'en Picardie, Champagne, Pays-Bas bourguignons, Belgique, Germanie, duché de Luxembourg, Alsace, comté de Flandre et Suisse.
Le duc Philippe le Hardi (1364-1404) est le premier duc de la dynastie des Valois et prend possession de Dijon, sur ordre du roi, en 1363. Il fonde à Dijon sa nécropole dynastique, la chartreuse de Champmol, dont il fait un foyer d'art. Jean sans Peur (1404-1419) lui succède. Le duc Philippe le Bon (1419-1467) reconstruit l'hôtel ducal et institue en 1432 la chapelle de son palais comme siège de l'ordre de la Toison d'or. Pourtant, Dijon n'est pas une ville populeuse ; encore rurale et en raison des épidémies, elle ne compte que 13 000 habitants en 1474. Le duc Charles le Téméraire (1467-1477), qui vit peu à Dijon, échoue dans sa lutte contre le roi de France et meurt à la bataille de Nancy contre le duc de Lorraine René II, allié à Louis XI. Le puissant État bourguignon s'effondre alors, permettant à Louis XI d'annexer le duché le 19 janvier 1477.
Dijon dans le royaume de France
En dépit de quelques révoltes contre le roi, Dijon s'est soumis à son autorité. Louis XI ordonne le transfert à Dijon du parlement de Bourgogne, qui se trouvait à Beaune. Il fait aussi construire à Dijon un château, à l'emplacement de l'actuelle place Grangier, pour surveiller les habitants. Lors d'une visite à Dijon le 31 juillet 1479, le roi confirme solennellement les privilèges de la ville, dans l'église Saint-Bénigne de Dijon. La duchesse Marie de Bourgogne (1457-1482), alors âgée de vingt ans et fille unique du duc Charles le Téméraire, épouse du Saint-Empire, auquel elle apporte le comté de Bourgogne et les possessions des Flandres. Le traité de Senlis de 1493 divise les deux Bourgognes et Dijon devient une ville-frontière. En 1513, l'empereur Maximilien espère récupérer le duché de Bourgogne en envoyant une troupe formée de 14 000 hommes des corps francs suisses, 5 000 Allemands et 2 000 Francs-Comtois assiéger Dijon. Le gouverneur Louis II de La Trémoille, qui a été envoyé pour défendre la ville, ne peut faire partir les assiégeants qu'en jouant habilement des dissensions entre Suisses et Allemands et en promettant 400 000 écus dont seulement une partie sera payée. Les Suisses lèvent le siège le 13 septembre. Les Dijonnais ayant prié avec ferveur pour leur délivrance, le départ des assiégeants est attribué par beaucoup à l'intercession de la Vierge, dont une statue, Notre-Dame de Bon-Espoir, conservée à l'église Notre-Dame, a été portée en procession. Ces événements ont prouvé la fermeté du sentiment des Dijonnais d'appartenir à la France. Après cet événement, l'enceinte est renforcée par l'édification des bastions Saint-Pierre (1515), Guise (1547) et Saint-Nicolas (1558). La bourgeoisie se développe par ailleurs, comme en témoignent les nombreux hôtels et maisons encore visibles. Au Renaissance italienne importée par Hugues Sambin.
Dijon sous l'Ancien Régime
Le parlement de Bourgogne, transféré de l'Hôtel des ducs de Bourgogne de Beaune à Dijon, fait de la cité une ville parlementaire, où la noblesse de robe édifie des hôtels particuliers. Dijon subit des troubles religieux, de 1530 à 1595. Après la Contre-Réforme, de nouvelles églises et chapelles de monastères sont construites. Un roi de France, ou Henri IV, aurait qualifié Dijon de « ville aux cent clochers »,, en raison de la multiplication des institutions religieuses (Jésuites, Minimes, Carmélites, Jacobines, Ursulines principalement). Après le rattachement de la Franche-Comté au royaume en 1678, Dijon, perdant son statut de ville frontière, peut à nouveau s'agrandir. Sous l'administration des princes de Condé et gouverneurs de Bourgogne, la ville se transforme. Une place Royale, actuelle place de la Libération, est aménagée devant l'ancien palais des ducs de Bourgogne ; elle est conçue comme un écrin pour une statue équestre de Louis XIV, fondue en 1690, mais qui ne fut mise en place qu'en 1725, tant son transport fut difficile. Le palais des ducs, devenu logis du Roi, est lui-même agrandi et transformé en palais des ducs et des États de Bourgogne. La rue Condé, actuelle rue de la Liberté, est percée. Les princes de Condé créent le vaste parc de la Colombière et le castel de la Colombière reliés à la ville par une avenue plantée d'arbres, le cours du Parc. Cette prospérité se poursuit au droit, puis l'Académie en 1725, qui remet à Jean-Jacques Rousseau le premier prix du concours pour son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes en 1750. Les Collèges de Médecine sont particulièrement réputés dès 1755. Avec une population de 22 000 à 23 000 habitants, Dijon est une ville moyenne dans le royaume. L'administration municipale repose sur des Municipaux élus et mandatés par l'arrêt du Conseil d'État du 20 avril 1668 qui fixe la constitution de la Chambre ; pour Pierre Gras, Dijon est l'exemple de municipalité parlementaire de province. En 1731, le pape Clément XII répond positivement aux requêtes séculaires des Dijonnais qui désiraient avoir leur propre évêque. La ville devient le siège d'un petit évêché entre ceux de Langres, Autun et Besançon. Le premier jardin botanique est créé en 1760. En 1766 est instituée une École de dessin ; en 1787 est fondé l'établissement qui deviendra musée des Beaux-Arts. L'industrie de l'époque (draperie, soierie, filatures diverses) ne s'implante néanmoins que difficilement.
Dijon sous la Révolution
Avant la Révolution française, Dijon est une ville où réside le gouverneur de Bourgogne, le prince de Condé, et où se tiennent régulièrement les sessions des États de Bourgogne. Le parlement de Bourgogne suscite la présence d'une noblesse de robe influente et fortunée. Des institutions comme les facultés, l'académie, l'école de dessin contribuent aussi à l'activité intellectuelle.
Aussi, en 1789, Dijon passe du rang de capitale provinciale à celui de chef-lieu de département. Le 15 juillet 1789, des émeutiers prennent le château ainsi que la tour Saint-Nicolas, sans lien direct avec les événements de Paris.
Plusieurs monuments remarquables sont détruits : la chartreuse de Champmol, la rotonde de Saint-Bénigne, une partie du château de Montmusard ; d'autres sont endommagés, comme les églises Saint-Bénigne et Notre-Dame, dont les portails sont martelés. Les monastères et couvents sont vendus ou démolis. La Sainte-Chapelle disparaît en 1802. La statue en bronze de Louis XIV qui ornait la place Royale est brisée en 1792 ; son métal sert à fabriquer de la monnaie ou des canons. La guillotine fonctionne un moment place du Morimont, actuelle place Émile-Zola.
Dijon au | ]
En 1804, le lycée et l'École de droit sont créés, puis en 1808 les facultés de Lettres, Sciences, Droit et Médecine. En 1814, les Alliés, qui combattent Napoléon, entrent à Dijon et occupent la ville.
L'exploitation du charbon et du fer au Creusot, l'achèvement du canal de Bourgogne et du port du canal de Dijon en 1833 rendent à Dijon une certaine importance économique. Le quartier Saint-Bernard est créé en dehors des remparts. En 1840, le réseau d'alimentation en eau dessiné et mis en œuvre par l'ingénieur Henry Darcy est inauguré sous l'administration du préfet Chaper pour lutter contre l'insalubrité ; l'hygiène permet alors à Dijon de prospérer davantage (voir Jardin Darcy).
Dans les années 1840, le maire Victor Dumay, son conseil municipal et l'ingénieur Henry Darcy soutiennent avec succès le tracé par Dijon de la ligne de chemin de fer Paris-Lyon-Marseille. La section de Tonnerre à Dijon est inaugurée le Louis-Napoléon Bonaparte. Dès lors, Dijon se développe rapidement : le quartier de la gare se peuple et les faubourgs voisins se construisent. Napoléon III fait une visite à Dijon, avec l'impératrice Eugénie, les 23 et 24 août 1860.
En 1866, sur concours, un projet de plan d'urbanisme, inspiré de ce que réalise Haussman à Paris, est proposé par l'architecte Henri Degré et les géomètres Jetot et Bachet puis adopté malgré des réticences. Dijon compte 42 000 habitants en 1872, l'accroissement moyen étant estimé à 1,5 % entre 1801 et 1872. Il passe ensuite à 3,6 % entre 1872 et 1975.
Durant la guerre franco-allemande de 1870, trois batailles se déroulent à Dijon. Le 30 octobre 1870, soldats et mobilisés tentent de défendre la ville contre les Prussiens. Sans artillerie, ils doivent se rendre à la fin de la journée. Le 26 novembre 1870, Garibaldi, à la tête de « l'armée des Vosges », ne peut reprendre Dijon et doit faire retraite.
Mais, le 23 janvier 1871, les Français remportent une victoire contre les Allemands, et un drapeau poméranien est même conquis. La place du Trente-Octobre et l'avenue du Drapeau rappellent ces faits d'armes. Malgré tout, Dijon est occupée par l'armée allemande, pendant environ huit mois. En 1899, la ville reçoit la Légion d'honneur pour sa résistance en octobre 1870.
Article connexe : Bataille de Dijon (1870).
Après la guerre, la place de Dijon retrouve un rôle stratégique : des casernes et un arsenal sont édifiés, un ensemble de six forts est construit dans le cadre du système Séré de Rivières. De 1850 à 1900, grâce à l'exode rural, Dijon passe de 30 000 à 70 000 habitants. La ville se développe en rasant ses remparts, remplacés par de grands boulevards.
Après de nombreuses polémiques, le château construit par Louis XI est détruit de 1891 à 1897. De multiples équipements publics et privés sont réalisés : lycée Carnot, École normale, groupe scolaire, cimetière, grands magasins comme la « Ménagère » rue de la Liberté, qui ouvre en 1897, grands hôtels, lieux de culte. Dans les faubourgs s'élèvent des usines : celle des biscuits Pernot, celle des clés à molettes Lachèze, ou encore l'usine Terrot en 1887... La ville est desservie par des lignes de chemin de fer secondaire, celui des chemins de fer départementaux de la Côte-d'Or, dès 1888, et un réseau de tramway urbain.
Dijon dans la première moitié du | ]
L'arrivée en 1904 d'une majorité radicale, socialiste et anticléricale menée par Henri Barabant est marquée par une campagne de « laïcisation des rues ». Par exemple, la place Saint-Pierre (aujourd'hui place Wilson), la rue Sainte-Anne, la place Saint-Bernard, sont nommées respectivement place du Peuple, rue du Chevalier de La Barre, place Étienne Dolet. Ces rues reprendront leur ancien nom quelques dizaines d'années plus tard.
La Première Guerre mondiale ne cause pas de dommage architectural à Dijon qui participe par son industrie alimentaire et métallurgique à l'effort de guerre, sous la houlette de son maire Charles Dumont. Sous Gaston Gérard, maire de 1919 à 1935, la ville reprend son essor. L'entre-deux-guerres est marqué par l'urbanisation de quartiers résidentiels, comme celui du Val d'Or, ou de la Maladière, dans lequel s'élève la vaste église du Sacré-Cœur. La municipalité Gaston Gérard crée un parc des sports à Montmuzard. Occupée le 17 juin 1940 par l'armée allemande du Troisième Reich, Dijon est libérée par les troupes françaises le 11 septembre 1944. Face à l’avancée rapide des alliés, les Allemands détruisent le pont Eiffel et la gare.
Depuis 1945
Après la guerre, la population est restée stable, aux alentours de 100 000 habitants. Dijon est globalement une ville tertiaire et le milieu social est dominé par les cadres moyens et les employés. La classe moyenne se développe rapidement, passant de 34,3 % des actifs en 1954 à 40,2 % en 1975. Le chanoine Kir, maire de Dijon de 1945 à 1968, dote la ville d'un lac artificiel inauguré en 1964.
Un évènement inédit se déroule le 23 décembre 1951 : à l'initiative du clergé local une effigie du père Noël est pendue aux grilles de la cathédrale Sainte-Bénigne et brûlée devant 250 enfants venus des patronages. Le porte parole de l'épiscopat justifie cet autodafé par le paganisme du personnage. Les catholiques traditionalistes approuvent cette action qui prend vite une dimension régionale, puis nationale. La presse s'en fait l'écho et l'anthropologue Claude Levi-Strauss publie dans la revue Les Temps modernes une analyse intitulée : Le Père Noël supplicié. La municipalité réagit très rapidement : le chanoine Kir, maire de Dijon et appartenant au clergé séculier, fait hisser sur le toit de la mairie le 24 décembre un sapeur-pompier avec une barbe postiche qui salue la foule. Le symbole est clair : la mairie veut signifier que le père Noël n'est pas mort et que l'Hôtel de ville défendra, lieu de laïcité, une tradition populaire face à un clergé traditionaliste. Ce geste d'un pompier déguisé en père Noël hissé sur le toit de la mairie devant la foule le 24 décembre perdurera pendant plusieurs années à Dijon.
La municipalité multiplie les bâtiments de service public comme, en 1962, l'hôpital du Bocage. À partir de 1957 se crée également, à l'initiative du recteur Marcel Bouchard, un vaste campus universitaire à Montmuzard, sur près de cent hectares. Avec l'essor économique des Trente Glorieuses, la surface urbanisée de l'agglomération double afin de répondre à la pénurie de logements. Le quartier des Grésilles, la ZUP de la Fontaine-d'Ouche sont aménagés et les municipalités satellites comme Quetigny ou Chevigny-Saint-Sauveur s'accroissent.
En 1971 est élu le gaulliste Robert Poujade, qui assure son mandat durant trente ans, jusqu'en 2001.
En 1977, le quotidien Les Échos récompense Dijon du titre de première ville écologique avec l'aménagement en 1975 notamment du parc de la Combe à la serpent, le plus étendu de la ville.
Dernière grande réalisation de la municipalité Poujade, l'auditorium de Dijon est inauguré le 20 juin 1998.
Le 18 mars 2001, le candidat de gauche François Rebsamen est élu maire de Dijon. Il reste alors maire en continu pendant 22 ans, sauf d'avril 2014 à août 2015 où il cesse d'être maire afin d'assumer les fonctions de Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social sous les premier et second gouvernements Manuel Valls. Durant cette période, le maire est son premier adjoint Alain Millot. Celui-ci étant mort de maladie en juillet 2015, François Rebsamen revient occuper le poste de maire, qu'il conserve jusqu'à l'annonce de sa démission le 18 novembre 2024.
La construction de la Tour Elithis, premier bâtiment à énergie positive de France, est achevée en 2009. Le nouveau tramway de Dijon est mis en service fin 2012.
Du 12 au 16 juin 2020 ont lieu des événements inédits dans l'histoire de la ville, bien que précédés par des incidents similaires mais de moindre ampleur à Nice, Rouen et Troyes. Par le biais d’appels lancés sur les réseaux sociaux, des membres de la communauté tchétchène de France viennent de tout l'Hexagone à Dijon, après l'agression d'un jeune Tchétchène qu'ils imputent à des dealers maghrébins du quartier des Grésilles, ce qui amène plusieurs dizaines de Tchétchènes, estimés autour de 150, à mener une expédition punitive contre l'ensemble du quartier et des Maghrébins qui y habitent, provoquant 3 nuits de violences urbaines parfois avec des armes de guerre, puis une dernière nuit de violence dans le quartier du Mail à Chenôve, laissant 20 blessés dont un par balles,. Le 17 juin, l'imam de Quetigny Mohamed Ateb parvient à réunir des représentants des deux communautés et les persuade de mettre en place un « armistice » entre leurs communautés. Les pouvoirs publics sont critiqués par les habitants des Grésilles qui leur reprochent d'avoir attendu trois jours avant d'agir. Se défendant de tout laxisme, les autorités évoquent des effectifs policiers insuffisants avant l'apport de renforts qui ont sécurisé la ville. Huit Tchétchènes sont mis en examen pour association de malfaiteurs et violences aggravées, et six autres personnes sont placées en garde à vue.
A la suite de l'annonce de la démission de François Rebsamen le 18 novembre 2024, le 25 novembre, le Conseil municipal élit sa première adjointe Nathalie Koenders comme nouvelle maire de Dijon, faisant d'elle la première femme à occuper cette fonction,.
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↑ « Chemin des Lentillères à Dijon, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées.
↑ « Les premiers dijonnais », sur le site de la revue Historia (version du 4 mars 2016 sur Internet Archive).
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↑ Gérard Coulon, Les Gallo-Romains : vivre, travailler, croire, se distraire - 54 av. J.-C.-486 ap. J.-C., Paris, Errance, 2006. Collection Hespérides, (ISBN ), p. 21.
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↑ Isabelle Crété-Protin, Église et vie chrétienne dans le diocèse de Troyes du IVe au IXe siècle, Presses Univ. Septentrion, 2002, p. 87.
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↑ Hans Stadler, « » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne..
↑ Jean-François Bazin, Marie-Claude Pascal, Aimer Dijon, Rennes, Éditions Ouest-France, 1991, p. 15 : « "Ah ! La belle ville aux cent clochers…" Qui a dit cela en contemplant Dijon ? Henri IV ou François Ier ? Ni l'un ni l'autre sans doute, mais qu'importe…" »
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Héraldique
Article connexe : Armorial des communes de la Côte-d'Or.
Blasonnement :
De gueules, au chef parti : au 1er d'azur semé de fleurs de lis d'or et à une bordure componée d'argent et de gueules, au 2e bandé d'or et d'azur de six pièces et à une bordure de gueules.
Les armoiries de Dijon ont évolué au fil du temps. Jusqu'en 1391, elles étaient de gueules plain. À cette date, le duc de Bourgogne Philippe le Hardi y fait ajouter le chef aux couleurs du duc de Bourgogne. Les armoiries sont abolies sous la Révolution. Sous le Premier Empire est attribué à Dijon un nouveau blason : Parti : au . Sous la Restauration, la ville reprend ses armoiries d'avant 1789. Lorsque Dijon reçoit la Légion d'honneur le 21 mai 1899, des mains du président de la République Émile Loubet, la croix, sans ruban, est ajoutée dans le champ de gueules. Depuis 1962, la décoration est placée sous le blason, réinstaurant à nouveau les armoiries de l'époque de Philippe le Hardi.
Armoiries de Dijon jusqu'en 1391.
Armoiries de Dijon de 1391 à 1789.
Armoiries en vigueur sous le Premier Empire.
Armoiries en usage de 1899 à 1962.
↑ « Borel D'Hauterive : Histoire des armoiries des Villes de France : Dijon », sur euraldic.com (version du 27 août 2018 sur Internet Archive).
↑ Jean-François Bazin, p. 36.
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