Clairegoutte
Localisation
Clairegoutte : descriptif
- Clairegoutte
Clairegoutte est une commune française située dans le département de la Haute-Saône, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté. Peuplée par 390 habitants en 2021, la commune est située dans une région particulièrement vallonnée, les Vosges saônoises
Son altitude varie de 305 mètres au centre-ville à 589 mètres. Le village prend place dans un espace rustique, dominé par la forêt du Chérimont qui couvre plus de la moitié de son territoire
Sa ruralité est contrebalancée par un réseau routier dense facilitant les déplacements vers les villes voisines, permettant à plus de 85 % des Clairegouttois de travailler hors de la commune, située au carrefour des trois départements de la Haute-Saône, du Doubs et du Territoire de Belfort. Fondée durant le Moyen Âge, Clairegoutte a été marquée par le protestantisme, courant fortement présent dans le pays de Montbéliard
Un bénéfique XVIIIe siècle et l'influence de l'exploitation des houillères proches pendant les deux siècles suivants firent de Clairegoutte un centre artisanal prospère dont plusieurs demeures témoignent encore
Le village possède un cœur historique à l'architecture originale et préservée, dont deux ensembles inscrits au patrimoine historique ; un lotissement a été construit en périphérie.
Géographie
Localisation
Clairegoutte se situe dans l'Est de la France, dans le Nord-Est de la Bourgogne-Franche-Comté. Appartenant au département de la Haute-Saône, le village est situé à 15 à vol d'oiseau des départements voisins du Territoire de Belfort et du Doubs. Enfin, Clairegoutte est distant de 9 Lure (sous-préfecture), 35 Vesoul (préfecture), 18 Belfort et Montbéliard, et 340 Paris, la capitale.
Relief
La superficie de la commune est de 1 048 hectares ; son altitude varie de 305 à 590 mètres. Du fait de son altitude et de sa pente, la commune de Clairegoutte est classée en zone de montagne en mars 2016,.
Le village est installé sur un territoire caractérisé par la présence de vastes plaines vallonnées. Le cœur historique de Clairegoutte occupe une combe à l'ouest de son territoire communal. Celui-ci s'étend au nord et englobe une grande partie de la forêt du Chérimont, dont l'altitude augmente constamment du sud-ouest au nord-est. Le point culminant de la commune se situe tout à l'est du territoire, il s'agit de la Tête de Cheval qui culmine 590 mètres, c'est aussi le sommet le plus étendu et le plus élevé du massif du Chérimont, un petit massif montagneux dépassant rarement l'étage collinéen ; situé entre les Vosges saônoises, la trouée de Belfort et les contreforts du massif du Jura. Le point le plus bas est au sud-ouest au lieu-dit les Nids de la canne.
La forêt recouvre plus de la moitié du territoire communal, sur toute la partie est et nord. Le reste est occupé par des espaces agricoles.
Géologie
Clairegoutte est construite sur le plateau de Haute-Saône, limitrophe de la dépression sous-vosgienne et s'appuie sur le versant méridional du massif des Vosges,.
Les abords des ruisseaux et la zone située à l'ouest du village sont recouverts d'alluvions et de colluvions du Quaternaire mais le substratum rocheux est principalement daté du Trias inférieur, grès à Voltzia (t2GV) constituant la formation affleurante dominante et grès coquilliers (t3GS). Une mince couche de grès (t2A) sépare les strates triasiques des formations permiennes,.
Sous les niveaux du Trias, se trouvent des grès (rD) et des argiles du Permien (rE), ces dernières étant principalement des pélites émergeant à l'est du village et utilisées dans les tuileries locales. Cet étage géologique recouvre le terrain houiller sur 600 à 700 mètres. Le bassin houiller stéphanien sous-vosgien qui s’étend sous le territoire communal et aux alentours, de Bouhans-lès-Lure au bassin potassique, appartient à l'étage stéphanien. Il se compose de schistes, de houille et de grès houiller, il repose sur des roches sédimentaires (Tufs-grauwackes).
Le territoire est par ailleurs traversé par de nombreuses failles cisaillantes orientées du nord-est au sud-ouest, liées à la proximité des fossés du Rhin et de la Saône.
Hydrographie
Le territoire de Clairegoutte est délimité à l'est par des crêtes formant une ligne de partage des eaux, entre le bassin versant du Doubs à l'est, et celui de la Saône auquel appartient la commune. Le réseau coule d'est en ouest. C'est notamment le cas de la Clairegoutte — ou Béchotte — une union de deux ruisseaux qui prennent leur source dans le bois du May et dans la forêt du Chérimont, dans l'est du territoire, et qui s'écoule à travers le village, continuant vers Lyoffans, Magny-Jobert et Andornay sur 6,7 Rognon, qui lui, alimente le Scey, affluent de l'Ognon, lui-même affluent de la Saône,. Il existe d'autres ruisselets de très faible longueur, souvent temporaires. Enfin, dans les hauteurs de la forêt du Chérimont, plusieurs sources sont captées.
Un aqueduc de six mètres de haut situé à l'est, construit en pierre, permet au énergie hydraulique.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 amplitude thermique annuelle de 17,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Étobon », sur la commune d'Étobon à 5 vol d'oiseau, est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 272,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,5 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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Toponymie
Le premier document officiel datant de 1256 nomme le village Clergote. Le nom de Clairegoutte est mentionné dans une charte de 1304, il vient probablement du nombre important de sources puis de fontaines réparties sur le territoire. L'eau des huit fontaines est claire et potable.
La devise Semper clara gutta (Toujours clair notre ruisseau) souligne le nom du village Claragutta connu en 1246.
- « », sur Site de la mairie (consulté le ).
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Histoire
Fondation
La création de Clairegoutte remonte au . Quant à la paroisse de Clairegoutte, son existence est attestée par un document officiel de 1256, dans lequel le curé de Clergote est cité.
Arrivée des Würtemberg et du protestantisme
En 1580, Jean Ulrich de Steinek vend la seigneurie comprenant les villages de Magny-Danigon, Clairegoutte, Belverne et Étobon à son suzerain, Frédéric de Würtemberg. Le , Frédéric affranchit les habitants de la mainmorte qui en faisait des « locataires perpétuels » pour leur seigneur. Le village est pillé en 1587 par une armée levée par la seigneurie de Passavant qui emmena plusieurs prisonniers.
Clairegoutte se convertit au protestantisme en même temps que le reste de la principauté de Montbéliard en 1620, conversion imposée par le prince Louis-Frédéric de Wurtemberg. Pour enseigner la foi selon la formule de concorde de Wittemberg relevant du luthéranisme, le village est doté d’une école dès la fin du bibliothèque,.
Entre 1726 et 1734, Clairegoutte est le siège de la justice des villages environnants, après cela les habitants sont justiciables du prévôt de Montbéliard. En 1793, le village devient le chef-lieu de son propre canton, mais celui-ci est incorporé dans le canton de Champagney en 1803.
Du Chérimont est exploité et transporté par flottage sur la Luzine.
Époque contemporaine
En 1842, la commune compte deux tuileries dont l'une est dirigée par Pierre-Christophe Hory, un moulin appartenant à Pierre Marchal. Elle se distingue par son industrie manufacturière formée d'une trentaine de fabriques parmi lesquelles se trouvent deux filatures de coton, deux tissages, six teintureries, quatre poteries, quatre ateliers de taillanderie-serrurerie, deux clouteries ainsi que deux fabriques mécaniques qui emploient la majeure partie de la population.
En 1856, la Société des ingénieurs réalise un sondage sur le territoire de la commune pour rechercher de la houille (qui est alors exploitée plus au nord, entre Ronchamp et Champagney). Il est abandonné à 258 mètres de profondeur, sans avoir atteint le terrain houiller,.
Le , la concession d'Éboulet est accordée, elle comprend une grande partie du territoire communal. Le , la concession est fusionnée avec celle de Ronchamp.
Le village compte de nombreux mineurs travaillant aux houillères de Ronchamp entre le bassin minier. Les mineurs du village travaillent essentiellement au puits Arthur-de-Buyer (situé à moins de 2 ) et au puits du Magny ; deux charbonnages implantés sur le territoire de la commune voisine du Magny-Danigon. Dans les années 1930, la commune dénombre une soixantaine de mineurs. Ils vivent dans leurs maisons de famille ou dans d'anciennes fermes récupérées par la compagnie pour y établir des appartements,,.
Après le creusement d'un sondage positif à Lomont, une concession incluant une partie du territoire communal — qui se retrouve alors à cheval sur deux concessions (Ronchamp et Lomont) — est accordée à la Société de recherche de houille entre Montbéliard et Villersexel en 1904 pour l'exploitation d'un gisement de houille se prolongeant au sud du puits Arthur-de-Buyer, exploité par les houillères de Ronchamp. Mais aucune extraction de charbon n'a lieu. Un autre sondage établi sur la commune ne rencontre pas ce gisement,.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Clairegoutte est libérée de l'occupation allemande le par le régiment de fusiliers marins, comprenant des tirailleurs « sénégalais », sous le commandement de Roger Barberot, qui s'empare ensuite de Ronchamp le 8 octobre.
Le , la mairie est ravagée par un incendie qui détruit notamment des œuvres d'art,, ; les archives ont été très peu touchées par le sinistre et les registres d'état civil et d'actes administratifs ont été préservés.
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- Société d'émulation de Montbéliard, Mémoires, lire en ligne), p. 73.
- « », sur le site de l'association Zacly Multimedias (consulté le ).
- L. Besson, Mémoires historiques sur l'Abbaye et la ville de Lure, p. 114.
- Élisabeth Berlioz, Enseignement, protestantisme et modernité. Les écoles du pays de Montbéliard (1724-1833), Histoire de l’éducation lire en ligne].
- André Gibert, Notes au sujet de l'ancien flottage du bois sur le Doubs, in Revue de géographie alpine, 1933, tome 21, lire en ligne].
- « », sur abamm.org.
- Carilian-Goeury et Vor Dalmont, Annales des mines, partie administrative, ou Recueil de lois, décrets, arrêtés et autres actes concernant les mines et usines, lire en ligne), p. 162-165.
- Georges Fleury, Les fusiliers marins de la France libre, , 358 ISBN , lire en ligne), chap. 20.
- Sophie Courageot, « » France 3 Bourgogne-Franche-Comté, .
- « », sur L'Est républicain, .
- Hervé Blanchard, « », sur France Bleu, .
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Héraldique
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Les armes de la commune se blasonnent ainsi : écartelé : au 1) d’azur au lion d’or armé et lampassé de gueules, au 2) d’or aux trois demi-ramures de gueules posées en fasce et rangées en pal, au 3) coupé d’argent et de gueules à la double fleur de lys brochant, de gueules sur l’argent et d’or sur le gueules, au 4) d’azur aux deux bars adossés d’or. |
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