Sémelay

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Sémelay : descriptif

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Sémelay

Sémelay, — parfois nommée localement Semelay — est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie

Localisation

Carte du Morvan.

Sémelay se situe dans le sud-ouest du Morvan, au sud-est du département de la Nièvre, entre les communes de Saint-Honoré-les-Bains (à 8 Luzy (à 14 . Le bourg est situé à 294 mètres d'altitude. Le territoire communal est très accidenté et possède quelques vignobles.

Sémelay est aussi située sur les rives de l'Alène, et est composée des bois de Vauvray, de Berluchet et de Sémelay.

Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de sept communes :

Communes limitrophes de Sémelay
Vandenesse Saint-Honoré-les-Bains Villapourçon
Rémilly Sémelay Chiddes
Lanty Avrée

Géologie et relief

Hydrographie

Villages, hameaux, lieux-dits, écarts

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 16,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Avrée », sur la commune d'Avrée à 4 vol d'oiseau, est de 11,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 884,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,5 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

  • Par la route : sur la route départementale 158 depuis Saint-Honoré-les-Bains, sur la route départementale 289 depuis Avrée.
  • Par le train : ligne TER Nevers-Chagny.
  1. Sémelay sur une carte topographique sur Géoportail
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. «  », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  8. «  », sur meteofrance.com, (consulté le ).


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Toponymie

Le nom de Sémelay proviendrait de Simuliacum ou Semelayum, peut-être le nom d'une famille gallo-romaine vivant là. Simullai était une place forte du système défensif des Romains dans le pays éduen. Une autre théorie voudrait que le nom provienne de Sémélé, mère de Bacchus, le dieu du vin chez les Romains, qui aurait eu un temple en ce lieu. Une fouille opérée en 1830, qui permit la découverte d'une enceinte carrée, de restes de mosaïque et de nombreux squelettes à peu de distance de l'église donne quelque crédit à cette hypothèse.

  1. Jacques-François Baudiau, Le Morvand, 1865, lire en ligne sur Gallica.

Histoire

Antiquité et Moyen Âge

La butte du Pont Jallery aurait été occupée par l'homme dès la Préhistoire (civilisation de La Tène). Des traces de gravures au burin représentant des signes géométriques ainsi que des figures zoomorphiques se trouvent à 300 mètres au nord-est du hameau des Renauds.

Plusieurs traces d'habitat gallo-romain ont été trouvées à Sémelay, aux Lassas, à Millery, à Vauvray, au bourg, etc. Le castrum gallo-romain de Montécot permettait de surveiller les passages dans la vallée de l'Alène et fut remplacé au Moyen Âge par une motte féodale où s'éleva un donjon de 30 Richelieu. La seigneurie de Montécot disposait du « droit de toute justice » (c'est-à-dire de haute justice, de moyenne justice et de basse justice). On voit encore les ruines du château. La tour en ruines fut utilisée comme sommet de triangulation lors de l'élaboration de la carte de Cassini au . Les terres de Sémelay étaient alors inféodées aux comtes de Nevers, la paroisse dépendait du diocèse d'Autun et de l'archiprêtré de Luzy. Montécot était une étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

Le manoir du Plessy (« Plessis ») disposait lui aussi du « droit de toute justice » ; il possédait deux tours et un donjon. Ces deux seigneuries relevaient en fief du duché de Nevers et en arrière-fief du comté de Larochemillay.

Sémelay en 1368 aurait été le théâtre d'une victoire des Bourguignons, sous le règne du duc de Bourgogne Philippe le Hardi, face aux bandes gasconnes au service du roi de France Charles V qui sévissaient dans la région.

« Le jeudy XXIIIe du mois de novembre ensuyvant, aucuns chevaliers et escuiers [écuyers] de la duchié de Bourgoingne [Bourgogne], jusques au nombre de L [50] combatants ou environ, se combatirent à gens de compaigne, qui eztoient partiz de la forteresse de Lez en Beaujeulaiz [en fait Lay en Forez] et avoient chevauchié par la duchié de Bourgoingne, les suyrent jusques à une ville appelée Semelay, et là se combatirent à eulx et les desconfirent. Et furent des diz de compaigne mors jusques au nombre de XI ou XII et environ XL pris, et les autres s'en fouyrent. »

Un site clunisien

En 1076, l'église de Sémelay est décrite « ecclesiam in villa quae dicitur Simullai » dans une bulle du pape Grégoire VII. Mais le prieuré bénédictin, fondé au Châtillon-en-Bazois, semble avoir décliné très vite : en 1263, il est réduit à un prieur assisté d'un moine et il fusionne vers 1275 avec le prieuré de Saint-André à Luzy.

Entre le Révolution française, l'église est partagée en deux : l'abbé de Cluny, prieur, perçoit les dîmes et se réserve l'usage du chœur, du transept et du clocher ; les paroissiens ont droit à la nef et aux bas-côtés. En 1701, le cardinal de Bouillon est prieur de Sémelay, Luzy et Saint-Avrée.

Époque moderne

En 1667 à Sémelay on déclare : « Il y a 400 communiants qui ne veulent pas mettre hors de l'église leurs arches et leurs coffres, usants de menaces ».

Révolution française

André Thuillier a décrit Sémelay pendant la Révolution française entre 1793 et 1795 dans Économie et société nivernaises au début du . C'est une description d'un village du Morvan sous la Convention, grâce au registre des délibérations de la commune de Sémelay de 1793 à 1795, village très isolé, où l'on respecte strictement les ordres de l'administration, sans révolte, mais sans passion, où les mêmes hommes entourés de l'estime générale restent en place et où, au fond, rien ne change.

Le | ]

Les réquisitions et l'occupation wurtembergeoise en 1815

Le colonel du Martray, d'après les notes laissées par son grand-père qui vivait au château du Martray en Sémelay en 1815 a décrit cette occupation et ces réquisitions : en juillet 1815, à la suite de la défaite de qui met fin à la période des Cent-Jours, Sémelay est occupé à deux reprises par des troupes wurtembergeoises (lesquelles occupaient principalement, avec les troupes autrichiennes, Luzy) qui logent chez l'habitant (par exemple lors de la deuxième occupation 1 officier et 60 hommes à partir du et jusqu'au ). En 35 jours d'occupation, le détachement wurtembergeois avait exigé 2 616 livres de pain, 1328 livres de viande, etc.

Les habitants doivent aussi obéir aux réquisitions des troupes d'occupation : le maire de Sémelay dut faire envoyer des vivres à Luzy pour approvisionner les troupes autrichiennes et wurtembergeoises, en particulier de nombreuses tourtes de pain, de la paille, du vin rouge, des bœufs, du foin, de l'avoine, etc. L'acheminement était difficile car la route de Luzy à Sémelay était à l'époque une mauvaise piste de 13 km praticable seulement par les chars à bœufs. La valeur des denrées fournies fut estimée en tout à 1861 francs, somme énorme pour l'époque (le budget communal annuel de la commune était alors de 400 francs).

Sémelay et la Petite Église

Des « anticoncordataires » (refusant le concordat de 1801), membres de la Petite Église, surnommés « Blancs » en Bourgogne, se réunirent régulièrement à Sémelay pendant une bonne partie du .

L'église de Semelay en 1891 (photographie de Médéric Mieusement).

Le | ]

L'expulsion des sœurs et la révocation du maire (1903)

En 1903, le comte de Chargères, maire, et son adjoint, Doussot, sont suspendus puis révoqués par le gouvernement pour s'être opposés à l'expulsion des congrégations religieuses, ce qui avait entraîné des troubles à Sémelay où les paroissiens avaient, maire en tête, défendu les sœurs de la Providence de Portrieux qui avaient un établissement dans la commune pratiquant l'instruction primaire et les soins aux malades.

« Près d'un millier de personnes ont conduit, sous une pluie diluvienne, jusqu'à la gare de , en les acclamant, trois pauvres religieuses expulsées de Semelay. La gare avait été occupée par quatre brigades de gendarmerie, auxquelles s'était joint le sous-préfet de Château-Chinon. À la vue de tous les gendarmes et du sous-préfet en tenue, les protestations prirent une autre forme : « Elles ne partiront pas ! Nous les remmenons ! » cria la foule. Et ce fut fait : les religieuses furent hissées de force en voitures et reconduites en triomphe à Semelay. Les Sœurs sont parties la semaine suivante. »

En juillet 1903 est installée la première ligne téléphonique reliant Sémelay à Fours et Saint-Honoré-les-Bains.

Les guerres du | ]

Le monument aux morts de Sémelay porte les noms de 65 habitants de la commune morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale.

  1. a et b  », sur google.com (consulté le ).
  2. Lebeuf, Mémoires, 1848, cité par Jacques-François Baudiau dans Le Morvand, 1865, lire en ligne sur Gallica.
  3. Maximilien Quantin, Notes tirées de l'ouvrage de M. E. Petit, intitulé Itinéraires de Philippe-le-Hardi et Jean-sans-Peur, ducs de Bourgogne (1363-1419), 1890, lire en ligne sur Gallica.
  4. R. Lachenal, Chronique des règnes de Jean II et de Charles V : les grandes chroniques de France, tome 2, 1910, lire en ligne sur Gallica.
  5. Le prieuré Saint-Pierre de Sémelay sur le site de la fédération des sites clunisiens
  6. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Baudiau
  7. Cité par Pierre Deffontaines dans Géographie et religion, Gallimard, 1948
  8. André Thuillier, Économie et société nivernaises au début du XIXe siècle, Paris, Mouton, 1974
  9. Le Mouvement social : bulletin trimestriel de l'Institut français d'histoire sociale, octobre 1980, lire en ligne sur Gallica.
  10. Colonel du Martray, Les Alliés à Semelay en 1815, Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, XXVe volume, 1919, p. 165-192.lire en ligne sur Gallica.
  11. Congrès scientifique de France, 4 septembre 1876, lire en ligne sur Gallica.
  12. Bulletin des congrégations, 31 mai 1903, lire en ligne sur Gallica.
  13. Journal Le Courrier de la Nièvre, n° du 31-05-1903, lire en ligne sur Gallica.
  14. Augustin Joseph Crosnier, Les congrégations religieuses dans le diocèse de Nevers. Volume 2, Congrégations de femmes, 1877, lire en ligne sur Gallica.
  15. Bulletin des congrégations, N° 381, 10 mai 1903, p. 455-456lire en ligne sur Gallica.
  16. Journal Le Courrier de la Nièvre, n° du 5-07-1903, lire en ligne sur Gallica.
  17. MemorialGenWeb.org - Sémelay (58) : monument aux morts

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Sémelay dans la littérature

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