Scionzier
Localisation
Scionzier : descriptif
- Scionzier
Scionzier est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes
La ville, dominée par les contreforts du Bargy, est localisée en amont de la moyenne vallée de l'Arve qui s'étend de Cluses à Arenthon. Scionzier appartient au canton de Cluses et est une des dix villes de la communauté de communes Cluses-Arve et Montagnes (2CCAM). Implantée sur la rive gauche de l'Arve, la ville de Scionzier se situe à 3 km de Cluses,11 km de Bonneville, 39 km du canton de Genève, 47 km d’Annecy, la préfecture de la Haute-Savoie.
Géographie
Localisation
Scionzier est implantée à mi-chemin entre Genève et Chamonix dans la plaine alluviale de l'Arve. La ville se localise à l'entrée d'un défilé qui sépare la basse vallée de l'Arve (comprenant les agglomérations d'Annemasse, de Gaillard et d’Etrembières) de la haute vallée de l'Arve (regroupant 11 communes de Chamonix-Mont-Blanc à Magland).
La ville est traversée par un torrent, le Foron, qui est un affluent de l'Arve. C'est à Scionzier que le Foron reçoit les eaux du torrent dit "Nant des Peupliers" qui, recueille les eaux de la crête du Bargy.
Communes limitrophes
Thyez | Cluses | |||
Marnaz | N | |||
O Scionzier E | ||||
S | ||||
Le Reposoir | Nancy-sur-Cluses |
Écarts et lieux-dits
- Miosinges
- Neyrolles
- La Pététaz
- Rompessey
- Gouvernent
- Le saut
- Chez Ramé
- Les Arretes
- les Eplagnes
- Les Ricolles
Climat
Le climat de Scionzier est tempéré et montagnard. Les étés sont doux avec parfois d'importantes précipitations orageuses; les hivers sont froids et secs.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
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Température minimale moyenne (°C) | −7,3 | −6,5 | −3,2 | 0,7 | 5,1 | 9,4 | 11,4 | 11,1 | 7,5 | 3,5 | −2,1 | −6,2 |
Température moyenne (°C) | −3 | −1,8 | 2,2 | 6,6 | 10,9 | 15,2 | 17 | 16,6 | 12,7 | 8,6 | 2,2 | −2 |
Ensoleillement (h) | 5,3 | 6 | 7 | 8,2 | 8,5 | 9,8 | 9,9 | 9,1 | 7,4 | 6,8 | 5,7 | 5,1 |
Précipitations (mm) | 140 | 124 | 127 | 131 | 184 | 173 | 166 | 145 | 124 | 121 | 143 | 156 |
Humidité relative (%) | 78 | 76 | 75 | 73 | 76 | 74 | 73 | 75 | 78 | 80 | 81 | 78 |
Risques naturels
La ville de Scionzier est potentiellement exposée :
- à un risque d'inondation par montée des eaux de l'Arve,
- à des crues torrentielles du Foron et des autres ruisseaux qui traversent la commune (Nant des Peupliers, Nant de la Sauphaz, Chamberon, la Vie, etc.)
- aux séismes liés à la sismicité du département de la Haute-Savoie. Scionzier est classé en zone de sismicité moyenne.
Les inondations historiques :
- Le 13 juin 1964 : à la suite d'un orage violent, des glissements de terrain et l’obstruction des exutoires des eaux de ruissellement ont entrainé des dégâts sur la commune. Les torrents traversant Scionzier étaient alors en crue, dont le torrent du "Nant des Peupliers" provoquant une vague déferlante sur le quartier de la rue des Peupliers.
- Le 23 septembre 1968 : le Foon est sorti de son lit à l’entrée de Scionzier et de l’eau boueuse a envahi le centre-ville.
- Les dernières inondations répertoriées sur la commune de Scionzier : inondations de février 1990, d'août 1995 et de juillet 2008. Elles ont fait l’objet d’une procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.
Derniers séismes qui ont fait l'objet d'une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle :
- séisme du 14 décembre 1994 (épicentre Entremont, magnitude 4,5)
- séisme du 15 juillet 1996 (épicentre Epagny, magnitude 4,9).
Voies de communication
Voies routières
Au niveau communal, la longueur total du réseau routier est d'environ 57 kilomètres de voirie et 32 kilomètres de trottoirs.
La ville de Scionzier est traversée par la Route Départementale (RD1205) dite "route blanche", qui est un axe très fréquenté de la vallée de l'Arve.
L'autoroute A40 dessert également la commune qui est aussi le point de passage pour rejoindre nombre de stations de sports d'hiver réputées, telles que celles du grand massif (Flaine, Les Carroz, Samoëns, Morillon et Sixt), mais aussi Les Gets, Pras de Lys, Morzine-Avoriaz, ou encore Romme sur Cluses, Le Reposoir et Mont-Saxonnex.
Transport urbain
La communauté de communes Cluses-Arve et Montagnes (2CCAM) a mis en fonctionnement un réseau de transport nommé "ARV'i'" qui dessert les communes de Cluses, Marnaz, Thyez et Scionzier.
Ce service de transport, composé de 3 lignes principales et de 2 lignes secondaires, permet de se déplacer sur l’ensemble des 4 communes de la 2CCAM.
- Eva Boisson, Evénements à forts impacts socio-économiques : caractériser les dynamiques socio-hydro-climatiques passées pour prévenir les catastrophes futures : Le cas des inondations de l’Arve (Haute-Savoie) de 1850 à 2015, 325 lire en ligne)
- Commune de Scionzier, Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs, , 43 lire en ligne)
- Commune de Scionzier, Dossier et plan d’organisation de la viabilité hivernale en milieu urbain, , 11 lire en ligne), p. 3
- « », sur Cluses Arve & Montagnes (consulté le )
Toponymie
- Scionzier : le nom Scionzier actuel vient du patois Schonvy. Scionsier (1793), Scionzier (1801).
- Miosinges : toponymies anciennes : Miossingen, Miozingen, Miossinge, Miosinge, Myozinge, Miocinge.
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Chonvi (graphie de Conflans) ou Scionziér (ORB).
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- Revue savoisienne - Volumes 58 à 60 (1917), p. ???
- Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 ISBN , lire en ligne), Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
Histoire
Antiquité
Entre le Allobroges. Les Romains interviennent dans les environs à partir du IIe siècle av. J.-C. Une fois le territoire pacifié, les Romains construisent des routes afin de commercer.
Moyen Âge
A partir du Chartreuse du Reposoir. Ainsi, en , , sire du Faucigny, donne, à l'Ordre des Chartreux, les terres de la vallée de Béol, pour que les moines puissent s'installer dans le Faucigny et pour y fonder une Chartreuse. Les territoires obtenus par la Chartreuse s'étendent alors sur les paroisses de Scionzier, de Saint-Hippolyte, de Magland, du Grand-Bornand, de Thônes et de Veyrier. Jusqu'au Saint-Pierre-ès-Liens, est immense et s'étend sur 6200 hectares de territoire. Elle comprend alors les communes actuelles de Scionzier, de Vougy, de Nancy-sur-Cluses, du Reposoir, de Marnaz.
Époque moderne
En 1699, le roi Victor-Amédée II de Savoie inféode les paroisses de Scionzier et d'Arâches à noble Thomas de Rochette, par lettres patentes. Ces paroisses sont mises en vente pour rembourser les dettes de la guerre (sans doute la guerre de la Ligue d'Augsbourg) ; le but est d'éviter de taxer davantage la population. Un édit est publié en pour annoncer la vente de ces deux paroisses. Les ventes aux enchères sont organisées le pour Scionzier et le pour Arâches. Lors de ces enchères, la méthode appelée "vente à la chandelle" est utilisée. Thomas de Rochette, un noble de Savoie, remporte les enchères, en offrant 14 200 florins pour Scionzier et 3 400 florins pour Arâches, soit un total de 17 600 florins. Après la première adjudication, les représentants de la communauté (appelés les procureurs communiers) de Scionzier ont exercé un droit appelé "tiercement", qui leur permettait de surenchérir sur l'offre initiale. Cela a entraîné une nouvelle série d'enchères, faisant monter le prix du fief de Scionzier à 19 800 florins. Au final, Thomas de Rochette a dû payer un total de 28 200 florins pour les deux paroisses, somme considérable pour l'époque.
En obtenant ces terres, la famille de Rochette, représentée par Thomas qui agissait pour son père Charles, a gagné le contrôle de ces paroisses en tant que fiefs. En reconnaissance des services rendus par Charles de Rochette, Victor Amédée II lui a octroyé deux beaux domaines, érigés en comté : Charles a reçu le titre de comte de Scionzier, et la juridiction du comté a été accordée à son fils aîné. Victor Amédée II a cédé à la famille de Rochette non seulement les terres, mais aussi tous les droits associés, comme les cens (taxes), les corvées (travaux obligatoires), les laods et vends (taxes sur la transmission des biens), le contrôle des pêches, des moulins, des droits de chasse... Thomas de Rochette, malgré les privilèges reçus, ne gère pas bien son patrimoine. Il est contraint de vendre son fief de La Croix et finit par perdre la majorité de ses biens, il est déchu de son titre de comte et condamné au bannissement perpétuel en 1716.
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Au .
Mais, les Chartreux sont bientôt confrontés à un nouvel adversaire puissant, le noble Jacques Gabriel Duclos, seigneur de Marcloz et de la Place, dont les possessions à Scionzier et à Thyez sont en partie enclavées dans les terres des religieux. Les tensions sont alors continues entre le noble Jacques Gabriel Duclos et les Pères Chartreux, mêlées à des conflits de propriété et des demandes financières. Les deux parties semblent engagées dans une série de litiges.
En 1773, un procureur agissant pour le compte des Chartreux (Zuccarelli) a demandé l'investiture de tous les fiefs appartenant aux Chartreux, dans le but de sans doute protéger leurs biens. (L'investiture est une cérémonie par laquelle un seigneur reçoit officiellement un fief, ce qui impliquait le paiement d'un impôt équivalent à un sixième des revenus de ces terres). Néanmoins, les Chartreux n'étaient pas en mesure de payer cet impôt et étaient particulièrement inquiet par la situation. Le procureur général, chargé de cette affaire et représentant de l'autorité judiciaire, n'a rien cédé sur les droits liés à cette investiture et a exigé que la Chartreuse paie cet impôt. Pourtant, ce même procureur admet que certaines terres de la Chartreuse ne sont pas techniquement des fiefs, et donc pas soumises à l'impôt. Un agent de la Chambre des Comptes (Laracine) conseille au Prieur de la Chartreuse du Reposoir de faire une demande au roi pour bénéficier d'une exemption de ces paiements, même s'il reconnaît que certaines terres de la Chartreuse, particulièrement celles acquises en 1369 et le fief de Scionzier, sont bien des fiefs féodaux et donc, soumis à l'impôt.
En 1792, alors que la question semblait oubliée, un procureur général a repris la procédure : il demande à la Chartreuse de payer les montants exigés dans un délai de 20 jours, sous peine de perdre leurs terres (les fiefs reviendraient à la couronne). Une nouvelle requête d'exemption de cet impôt est formulée par le prieur auprès du roi de Sardaigne qui met fin à un conflit de vingt ans concernant les fiefs détenus par les Chartreux.
Entre-temps, le 24 mai 1791, les paroissiens de Scionzier obtiennent leur affranchissement des pères chartreux.
Révolution française
En , les troupes de la République envahissent le duché Savoie pour "libérer" les savoisiens. Les quelques troupes de Victor-Amédée III, roi de Piémont-Sardaigne et duc de Savoie, ne sont pas en en état de résister et se replient sur les cols. La Savoie est facilement conquise et la République Française prend alors possession de la Savoie par un décret de la Convention nationale. En novembre 1792, la Savoie devient le département du Mont-Blanc. Parallèlement à ces évènements qui se déroulent à Chambéry, l’arbre de la liberté de Scionzier est planté le 7 octobre 1792 sur la place du Foron et est inauguré le dimanche 09 octobre, au son d'un branle (musique locale ancienne), interprété par quelques musiciens qui formeront plus tard l'harmonie municipale de Scionzier.
En 1793, l'arbre de la liberté est coupé par des troupes sardes qui reviennent au pays. Mais, les troupes de la République, après une dure contre-attaque, délogent les piémontais et les repoussent sur les cols.
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Le , la paroisse de Scionzier devient indépendante de celle du Reposoir. En 1803, les 6100 hectares de la paroisse de Scionzier comprennent les territoires des communes actuelles de Scionzier, de Marnaz, du Reposoir et de Vougy.
Après trente années de démarche, de 1830 à 1866, la commune de Marnaz est créée le par un décret de Napoléon III. Lors de cette scission, l'église Saint Pierre-aux-Liens de Marnaz, construite de 1848 à 1851 sur le lieu-dit "La Contamine", initialement construite pour la paroisse de Scionzier, est attribuée aux Marmerots. Les Schonverots, mécontents, vont alors récupérer la cloche de l'église, qui sera finalement rendue à la fonderie Paccard.
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En , une pétition circule dans 60 communes du Faucigny, dans 23 communes du Chablais et 13 du Nord du Genevois. Les 14 185 pétitionnaires demandent le rattachement du nord de la Savoie (actuelle Haute-Savoie) à la Suisse. À cette époque, les Savoyards étaient profondément affectés par le désengagement du roi, Victor-Emmanuel II, qui se consacre à la fondation de l'unité italienne.
En accord avec le roi Victor-Emmanuel II, Napoléon III récupère la Savoie et le comté de Nice, déjà occupé durant la période révolutionnaire. C'est en contrepartie de l'aide militaire française pour libérer les territoires italiens sous domination autrichienne que Victor-Emmanuel II a cédé les territoires de la Savoie et du comté de Nice à Napoléon III.
Pour donner un caractère légitime à cette cession de territoires, un nouveau référendum est organisé le 22 et 23 avril 1860. 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? ».
Les deux territoires, la Savoie et le comté de Nice, sont remis à l'empereur Napoléon III, en application du traité conclu à Turin, le 24 mars 1860. À la suite de cette annexion, Scionzier, comme les autres communes de la Haute-Savoie, est rattachée à la France.
- , Histoire de la Savoie, Bernard Grasset, (réimpr. 1960, 1976, 2009), p. 10.
- Histoire des communes savoyardes, 1980, p. 288
- Anne Baud et Anne Schmitt, « Chapitre 1. Cadre historique et géographique », dans La construction monumentale en Haute-Savoie du ISBN , lire en ligne)
- Gérald Richard, Marnaz scionzier, histoire à l'ombre des clochers, Éditions Cabédita, ISBN ), ???.
- Abbé Jean Falconnet, La chartreuse du Reposoir au diocèse d'Annecy, Montreuil-sur-Mer, Impr. de Notre-Dame des Prés, , 682 lire en ligne), p. 174-177.
- « », sur Mairie de Scionzier (consulté le )
- « », sur Mairie de Scionzier (consulté le )
- « », (consulté le )
- Mairie de Scionzier, Mag, , 24 lire en ligne), p. 9
- Gérald Richard, Marnaz-Scionzier, une histoire à l'ombre des clochers, Cabédita, (lire en ligne)
- Les Cloches Savoyardes, « », sur Les Cloches Savoyardes, (consulté le )
- « », sur Le Messager, (consulté le )
- « », sur napoleon.org (consulté le )
- Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 lire en ligne), p. 18.
- « », sur www.lhistoire.fr (consulté le )
Héraldique
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Les armes de Scionzier se blasonnent ainsi : Parti de sinople et de gueules à une roue dentée d'argent brochant sur la partition. |
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