Oullins

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Oullins : descriptif

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Oullins

Oullins ([ulɛ̃]) est une ancienne commune française située dans le Sud-ouest de la métropole de Lyon en région Auvergne-Rhône-Alpes

Elle comptabilise 27 113 habitants selon le dernier recensement de 2021

Le 1er janvier 2024, elle fusionne avec Pierre-Bénite pour former la commune d'Oullins-Pierre-Bénite. Oullins est traversée par la rivière Yzeron qui, juste après être passée sous un pont de l'autoroute A7, se jette dans le Rhône, fleuve qui longe l'est de la commune. Elle est desservie par la ligne B du métro de Lyon depuis décembre 2013, initialement jusqu'au niveau de la gare d'Oullins, avant qu'elle soit prolongée jusqu'à Saint-Genis-Laval Hôpital Lyon Sud en octobre 2023.

Géographie

Localisation

La commune de Oullins se situe dans la banlieue sud-ouest de Lyon et fait partie de la métropole de Lyon. Certains quartiers de la commune sont assez pentus, car la ville a été bâtie au pied et sur la colline de Montmein, où se trouve notamment un ensemble d'immeubles résidentiels construit dans les années 1970.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Communes limitrophes d’Oullins
Sainte-Foy-lès-Lyon La Mulatière
Chaponost Oullins et le Rhône
Saint-Genis-Laval Pierre-Bénite

Évolution du territoire

Le

de 1793 à 2023.
Depuis le

Géologie, hydrographie et relief

L’Yzeron y conflue avec le Rhône mais sa vallée ne correspond pas à une voie de pénétration exceptionnelle avec l’ouest lyonnais. D’ailleurs, quand on le remonte, son cours se transforme très vite en gorge. Quant au fleuve, il se présentait autrefois sous la forme d’un réseau de bras anastomosés sans facilité d’accostage. Le site n’a valu que dans son rapport avec la métropole lyonnaise et aux services que celle-ci pouvait en attendre. Le socle granitique qui forme l’ossature du relief a pu servir comme matériau de construction et il en existait encore plusieurs carrières au milieu du . La grande proximité a été très appréciée par les élites lyonnaises pour s’y construire au XVIe siècle leurs maisons des champs et au XIXe siècle par les dirigeants de la vie économique. Après la construction de la voie ferrée Saint-Étienne-Lyon (la première de France) au prix de quelques travaux mais en prenant aussi des risques d’inondation, les terrains alluviaux de la rive droite ont pu être aménagés pour le développement de l’industrie fluviale et ferroviaire qui devait transformer l’économie de ce qui n’était encore qu’un village de vignerons.

  1. a et b «  » [PDF].
  2. Perrin 2006, p. 22.

Toponymie

L'orthographe est passée par de nombreuses variantes au cours des siècles. Ce fut d’abord Aulanium en latin médiéval (843-853) qui signifiait « villa d’Aulanius », ou « villa d’Aulania ». Puis l’ancien français a fait son œuvre : on trouve Aulin, Aulyns et Aulins en (1297). Le moyen français apporte d’autres variantes Oulino, Ulino, Ullino et Ullins en (1370), puis Oulins et Oullins en (1393). La ville connaîtra encore les variantes Ulins, Ulin, Hulin, Heullain, Olins, Oulain dans son histoire avant d’avoir enfin Ullins puis de nouveau Oullins en (1789).

  1. Louis Pitiot, Pierre benite sur Rhône, Pierre-Bénite, Association Pierre-Bénite et son histoire, 1978, 240 p., p. 14-15.
  2. a b c d e et f Laplace René, L’Histoire d’Oullins des origines à 1900, Éditions Hermès, (lire en ligne).


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Histoire

On atteste la présence d'une commune dénommée « Aulanius » dès le Elle était située sur « la Narbonnaise », voie romaine partant de Lyon et desservant le sud de la France. On retrouve des traces d'aqueducs romains par endroits. Vers 1225, Oullins est identifié comme intégré à l'archiprétré de Jarez. Jusqu'au milieu du  siècle, c'est une commune essentiellement agricole.

Oullins terre chrétienne

Le Petit Perron.
Le seizième siècle

Les marques d’un particulier attachement aux valeurs chrétiennes vont s’affirmer assez tardivement sur le territoire d’Oullins vers la fin du Moyen Âge. Certes, institutionnellement, la dépendance de l’archevêché de Lyon relève de l’évidence. On signale par ailleurs la présence d’un prieuré cistercien aux Chassagnes au . Mais les fidèles ne jouissent même pas encore d’une organisation autonome puisque jusqu’au début du Irigny et y délègue un simple vicaire. Il faudra du temps avant que la situation s’inverse au . Dès cette époque la puissante influence de la métropole religieuse si proche se fait sentir, ne serait-ce que par l’appropriation foncière : en 1388, une quarantaine de Lyonnais possèdent une vigne sur les coteaux d’Oullins.

Il faut cependant attendre le grand essor de la période de la Renaissance pour que l’influence de la grande ville voisine s’exerce de manière quasi exclusive. Les archevêques exercent un pouvoir de contrôle non seulement en matière religieuse mais aussi au temporel. Ils peuvent mobiliser la population pour l’exécution de tâches d’intérêt général sous forme de corvées, par exemple pour l’entretien des voies ou la réfection du pont sur l’Yzeron. À leur titre de seigneur est attachée la fonction judiciaire. Ils peuvent toutefois vendre cette fonction rémunératrice à des autorités laïques, ce que fera en 1577 monseigneur Pierre d’Espinac, archevêque de 1573 à 1599 (cette situation durera jusqu’en 1622). Ils sont également propriétaires de certaines terres comme celle sur laquelle est leur château, à l’emplacement de Saint-Thomas d’Aquin aujourd’hui. Paradoxalement leurs concurrents les plus acharnés sont les chanoines du chapitre de Saint-Jean qui leur contestent parfois des droits sur des terres dont ils tirent leurs revenus.

Le Grand Perron.

On sait le rôle capital des banquiers italiens dans le développement de Lyon au Toscane natale. Ils vont y établir leur maison des champs, selon l’expression consacrée. À cette époque, le territoire de Pierre-Bénite est partie intégrante d’Oulins. Il n’acquerra son autonomie que très tardivement en 1869 ! Il est donc légitime d’évoquer ici l’achat en 1518 du domaine du Petit Perron par le grand banquier florentin Antoine de Gondi (1486-1560). Il fera si bien souche en France que, par son mariage avec Marie de Pierrevive, il est aux origines d’une dynastie dont le plus illustre représentant sera le cardinal de Retz (1613-1679) (on s’accorde à reconnaître dans ses Mémoires un des premiers chefs-d’œuvre de la prose classique). Les deux niveaux de galeries à fines colonnes en façade de leur résidence du Petit-Perron témoignent encore aujourd’hui de l’influence de l’architecture italienne. L’originalité de l’escalier intérieur n’est perceptible qu’aux visiteurs privilégiés. En revanche, de leur proche château du Grand Perron n’a été conservée qu’une façade Renaissance car l’ensemble a été détruit en 1977 pour l’agrandissement de l’hôpital Jules Courmont. La présence à Oullins des Gadagne, l’autre grande dynastie florentine, n’a pas laissée de trace. C’est pourtant Thomas III, l’un des membres de la dynastie qui s’était porté acquéreur de la seigneurie en 1577.

Château de la Bussière.

La présence sur la terre oullinoise de tels hôtes prestigieux lui vaut d’avoir été honorée de la présence des rois de France. Antoine Gondi avait ainsi reçu au Grand Perron. Le château reçut à nouveau en 1564 la visite de et de Catherine de Médicis. C’est cependant une famille locale qui doit le plus à son dévouement pour la cause royale. Lorsque François Pavie par l’armée de Charles Quint en 1526, Constance Dei, épouse Gayot, contribua au paiement de la rançon pour la somme de 20 pistoles. Un tel geste méritait récompense et a permis à la donatrice d’entreprendre l’embellissement de sa résidence connue sous le nom de Bussières son propriétaire au XVIIe siècle.

Oullins n’a pas trop eu à souffrir des guerres de religion à l’inverse de Lyon qui tomba entre les mains du fameux baron des Adrets en 1562. La reconquête de la ville est partie d’une troupe concentrée à Saint-Genis-Laval et peut-être d’Oullins. Le protestantisme a-t-il fait des adeptes sur place ? On se borne à constater que, en exécution de l’édit de Nantes qui autorisait la pratique du culte réformé dans une liste précise de localités, Oullins y figure et aura un temple près de l’église paroissiale. Mais la présence de ces Huguenots est mal tolérée, ils sont souvent molestés et demandent un lieu de prière plus sûr. Ils le trouveront à Saint-Romain-au-Mont-d’Or où ils s’exilent en 1630.

Au | ]
Les Arcades, vestiges du cloître des dominicaines.

Après la tourmente révolutionnaire qui a laissé peu de traces à Oullins, le renouveau religieux s’est manifesté par la multiplication des congrégations. On en a compté onze : sept de femmes et quatre d’hommes. L’installation des Carmélites s’est faite difficilement en 1860 avec plusieurs déménagements. Elles devaient être expropriées lors du percement d’une nouvelle voie publique en 1926. La nature même de cet ordre contemplatif explique la discrétion de son empreinte dans la cité. Il n’en va pas de même des autres congrégations qui entendaient, elles, jouer un rôle actif dans les domaines de l’assistance et de l’éducation, missions traditionnelles de l’Église. En matière d’assistance, les premières à intervenir furent, en 1851, les sœurs de Saint-Vincent-de-Paule qui accueillaient les orphelins dont elles veillaient à la formation professionnelle en vue de leur insertion dans la vie active. Elles prirent ensuite en charge les vieillards. Elles ont été relayées dans leur première fonction par la DASS à partir de 1974 où elles sont passées sous direction laïque. C’est en 1872, 33 ans après le rétablissement de l’ordre par Lacordaire qu’ouvre à Oullins un couvent de dominicaines, sur le site initialement réservé aux carmélites, avec la ferme intention d’exercer leur apostolat en faveur des familles ouvrières en difficulté. Elles ne devaient pas manquer d’ouvrage en des temps où l’arrivée du chemin de fer induisait le développement des usines. Leur présence, un temps interrompu par la loi de séparation de 1904, devait durer jusqu’en 1962 date de leur départ pour le monastère de Chalais dans le massif de la Chartreuse. Leur bâtiment a été démoli pour faire place à l’ensemble immobilier des Arcades qui tire son nom des vestiges conservés du cloître. On peut assimiler à une congrégation l’association fondée en 1835 par trois prêtres lyonnais sous le nom de refuge saint Joseph. Elle avait son siège à l’angle des actuelles rues Pierre-Semard et Dubois-Crancé. Sa vocation était de recueillir « des enfants que leurs familles envoyaient librement au refuge pour les corriger et les moraliser par le travail et la religion ou des enfants vagabonds, abandonnés par leurs parents ». Le règlement, jugé exemplaire, fut adopté par l’État dans tous les établissements correctionnels. Le , 200 émeutiers venus de Lyon se livrèrent au saccage de l’établissement sous le prétexte que les enfants employés au travail de la soie exerçaient une concurrence déloyale aux professionnels. L’abbé Rey, fondateur de l’institution, devra attendre 8 ans avant de percevoir une indemnisation mais l’’activité avait déjà pu reprendre et même prospérer après cet accès de fièvre dans les premiers jours de la Révolution de 1848. Le Refuge devait être transféré à Brignais en 1884.Beaucoup plus tardive est l’initiative du cardinal Maurin puisque c’est en 1929 qu’il ouvre une maison de retraite de 36 chambres pour ouvrières et servantes âgées mais en dehors de toute congrégation. La résidence Cardinal-Maurin existe toujours mais a été laïcisée en 1983 et comporte soixante lits médicalisés.

École la Camille, bâtiment ancien.

Les pouvoirs publics, État et communes, ont tardé à prendre en charge l’éducation des enfants et c’est dans ce domaine que l’Église s’est montrée la plus active. L’exemple d’Oullins est assez démonstratif. Depuis les années 1830 la municipalité et les Frères de la Doctrine chrétienne se sont disputé l’éducation des garçons jusqu’en 1904 où ces derniers ont été expulsés. Le groupe scolaire d’enseignement libre mais non confessionnel Fleury-Marceau, en est aujourd’hui le modeste héritier. En revanche, on peut s’étonner de la très grande place que conserve aujourd’hui l’enseignement catholique sur le territoire de la commune d’Oullins avec les trois établissements de la Camille, des Chassagnes et Saint-Thomas d’Aquin. La Camille est le nom de la rue par laquelle on désigne familièrement Notre-Dame du Bon Conseil. Ce n’était au départ (1815) qu’une école de filles fondée par les sœurs Saint-Charles et transférée en 1844 sur le site actuel. L’histoire de l’établissement serait une énumération fastidieuse des agrandissements successifs tant avant 1914 que dans la période de 1966 à 1995 malgré la libération d’espace par la suppression de l’internat. En 1947, les sœurs de l’Enfant Jésus du Puy en ont pris le relais. 900 élèves fréquentent aujourd’hui sa maternelle et son école primaire.

L‘originalité des Chassagnes, juchés sur le même site que l’ancien prieuré clunisien en rive gauche de l’Yzeron tient à l’extraordinaire succession d’affectation des bâtiments dans un vaste parc boisé : ouverture en 1855 d’un pensionnat de jeunes filles par la congrégation Notre-Dame de Nazareth ; en 1914-18 : les locaux libérés depuis leur séquestre par l’État en 1904 sont convertis en hôpital militaire ; en 1928 : le diocèse de Lyon, à nouveau propriétaire y transfère le petit séminaire depuis Sainte-Foy-l’Argentière ; en 1942-45 : c’est un hôpital militaire allemand. En 1965, retour aux activités scolaires. L’Institution libre des Chassagnes accueille aujourd’hui des collégiens, des lycéens et les étudiants de deux BTS ainsi qu’un CFA (environ 700 élèves au total).

L'établissement Saint Thomas d’Aquin s'installe sur l’emplacement d’un premier château des archevêques. Pierre Guérin de Tencin (1679-1758), nouveau titulaire du siège épiscopal rachète la vaste propriété en 1751 et consacre sa fortune à l’édification des bâtiments dont il confie l’aménagement à l’architecte Jacques-Germain Soufflot. Il faut s’imaginer l’ensemble de la propriété faisant tache verte avec son grand parc boisé sur le coteau en rive droite de l’Yzeron, au milieu des vignes qui couvriront encore 2 000 . Le prélat, dont c’est la résidence d’été, y reçoit de nombreuses personnalités dont une fille de Louis ,. C’est en 1835 que s’installe dans les locaux de l’ancienne résidence un modeste collège d’une centaine d’élèves. Sa notoriété s’accroît lorsque les dominicains en prennent la direction en 1852 avec Henri Lacordaire qui lui donne le nom de Saint-Thomas d’Aquin. La construction de la chapelle date de 1861. Elle est l’œuvre de ce même Pierre Bossan qui lancera à partir de 1871 les travaux de la basilique de Fourvière. A l’intérieur on peut admirer son autel en marbre blanc. Les peintures de chaque côté de la nef sont l’œuvre de Paul Borel qui leur consacrera gratuitement une vingtaine d’années (1860-1880).

Saint-Thomas d’Aquin sera fermé en 1903, en application de la loi sur les congrégations et les dominicains partent pour la Suisse. Ils n’en reviendront qu’en 1928 et en assumeront encore la direction jusqu’en1980. L’établissement compte pendant l’année scolaire 2017-2018 près de 1 500 élèves : 750 au collège, 633 au lycée ; 89 dans le supérieur. Nombreuses sont les personnalités qui y ont reçu leur formation scolaire dans les domaines les plus divers : citons Gaston Baty (théâtre), Edmond Locard (criminologie), Jean Mérieux (pharmacie), Jean-Louis Schérer (haute couture).

Un patronat éclairé

Oullins entre dans l’ère industrielle dans la deuxième moitié du XIXe siècle. S’il est possible d’affirmer que pendant cette révolution à la classe ouvrière oullinoise fut épargnée la misère propre à ce qu’on a appelé le capitalisme manchestérien, elle le doit pour partie à l’attitude d’un patronat profondément marqué par l’esprit chrétien. De même qu’au XVIe siècle l’influence lyonnaise compte pour beaucoup dans cette situation.

Cette remarque vaut pour la personnalité de François Barthélemy Arlès-Dufour malgré un certain anticléricalisme. Il s’inscrivait nettement dans le courant saint-simonien tout comme son ami Prosper Enfantin qui a souvent été son invité à Oullins. Tirant sa richesse du négoce de la soie, ce Lyonnais a exercé une influence importante à travers plus de 55 années de présence à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon ». Il acquiert à Oullins une propriété bourgeoise qui occupe une large part du raide versant dominant la rive gauche de l’Yzeron. Il y entreprend d’importants travaux de terrassement, installe la première passerelle sur cette rivière. « Il construit la maison principale et les chalets destinés à ses enfants. L’ensemble s’appelait le Montroses et comprenait aussi une ferme la Recouvrance, avec des terres agricoles ». Ses descendants les Chabrières vendirent le domaine de 12 . La population doit donc à Arlès-Dufour ce lieu de promenade de grande proximité et s’y retrouve chaque année depuis 1991 pour les Journées de l’Iris dont la ville possède le plus beau jardin en France. Il entendait bien « donner l’instruction et l’éducation professionnelle à plus d’enfants possible et le mieux possible ». En tant que fondateur à Lyon de la Société d’Enseignement Professionnelle du Rhône (toujours existante) il n’avait pas oublié Oullins où certains cours de cette école étaient dispensés. Il créa la première bibliothèque publique sous le nom de bibliothèque populaire en 1868, objet d’incessantes vexations de la part du curé qui jugeait le fonds licencieux. Il a également construit une école supérieure libre et laïque rémunérée par lui seul. Son fils Gustave devait être nommé maire de la commune de 1870 à 1872.

Le tournant du siècle correspond à un autre temps fort de cette influence lyonnaise éclairée. On peut lui attacher le nom d’Auguste Isaac (1849-1933). Son père Louis avait acquis en 1881 une importante propriété en rive droite de l’Yzeron dans le quartier qui tire son nom d’un ancien établissement de l’ordre des Célestins et est comme en-vis-à-vis du parc de Chabrières. Auguste (1849-1938) brillant homme d’affaires à la tête de la maison de tulles et dentelles Dognin & Cie, fut président de la CCI de Lyon de 1899 à 1906. Il devait être ministre du commerce et de l’industrie en 1920-21. Il est de ceux qui considèrent « comme un impérieux devoir de rappeler au milieu des enthousiasmes et des espoirs humanitaires les traditions de liberté et les obligations morales et sociales de l ’individu ». Il fait partie aux côtés d’Émile Aynard et de Félix Mangini des fondateurs de la Société de logements économiques créée en 1886. Il faut mettre à son actif la construction en 1891 de l’ensemble de maisons individuelles avec jardin connu sous le nom de cité Marescot en marge du quartier de la Saulaie et plus particulièrement à l’intention des cheminots de l’ensemble de bâtiments qui bordent toujours l’actuelle rue Pierre-Semard. Son action devait se prolonger sous le nom de Société démocratique des habitations à bon marché (HBM).

La vie paroissiale

Plusieurs institutions possèdent leur propre chapelle comme les trois grands établissements catholiques d’enseignement et la résidence Cardinal-Maurin. Mais en terre chrétienne il n’existe de véritable collectivité que réunie dans son église. Lorsque Oullins a obtenu son autonomie paroissiale avec un curé desservant sa modeste chapelle a été transformée en une véritable église à partir de 1778. Son agrandissement ne sera terminé qu’en 1834. Dans la deuxième moitié du Pierre Bossan et Antoine-François Bourbon. La nef sera terminée dès 1878 mais la mésentente entre le conseil de fabrique et la municipalité sera cause de retards. Le clocher est achevé en 1894 et le chœur en 1938.

Les églises Saint-Jean-Marie Vianney et Saint-Viateur ont en commun leur situation marginale dans le quartier ouvrier de la Saulaie près du Rhône. Leur construction est tardive (respectivement en 1907 et 1942). Leur modeste apparence : tous caractères par lesquels elles contrastent avec l’imposante Saint-Martin sur le penchant du coteau en centre-ville qu’on serait tenté de qualifier de bourgeoise. Chacune a sa personnalité. L’église Saint-Jean-Marie-Vianney est la première au monde à avoir porté le nom du célèbre curé d’Ars. Elle a été construite en 1891 à la demande des fidèles par Jean-Claude Perrichon 1860-1941). Ce prêtre en fut le premier curé et le resta jusqu’en 1926. Sa notoriété tient tout autant à son rôle actif dans la spiritualité du Prado fondé par le père Chevrier au .

Oullins cité cheminote

Les ateliers ferroviaires
Ancienne gare d'Oullins.

Si l’histoire de la ville d’Oullins ne se résume pas à la vie du rail, celle-ci elle y a joué jusqu’à un passé très récent un rôle capital. En 1832 entre en service la ligne de chemin de fer à vapeur, la première de France, entre Saint-Étienne et Lyon à l’initiative des frères Seguin. Oullins est dotée d’une modeste gare. Au début des années 1840, Alphonse Clément-Desormes se fait accorder la sous-traitance de la traction sur cette ligne. Mais ce passionné de chemin de fer, ne s’en tient pas à ce rôle secondaire. En 1846-47, il crée la Compagnie des hauts fourneaux et ateliers d’Oullins qui emploie plus de 300 ouvriers et dispose d’un matériel lourd pour la production de divers équipements au service de l‘industrie textile et des transports fluviaux et ferroviaires (locomotives à vapeur). La tradition d’une vocation industrielle est née ! En 1854, pour raison de santé, il vend son entreprise à la Compagnie du chemin de fer Grand Central de France.

En 1856 est enfin réalisée la grande liaison ferroviaire Paris-Lyon-Méditerranée à laquelle la voie ferrée de Lyon à Saint-Étienne, jusque alors totalement isolée, se raccorde par la gare de Perrache. Cette intégration au réseau national est encore renforcée du fait de son rachat en 1860 par la compagnie PLM. Parmi les Saint-Simoniens qui ont joué un rôle éminent dans le développement du réseau ferré et tout particulièrement dans la création du PLM il faut noter la place éminente d’Arlès-Dufour aux côtés de son ami Prosper Enfantin. « Son influence à Oullins et à Lyon est importante à travers plus de 55 années de présence à la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon ». L’intérêt qu’il porte à Oullins est d’abord celui d’un de ces riches Lyonnais désireux de profiter de la proche campagne par la propriété d’une maison des champs.

Anciens ateliers ferroviaires.

La compagnie PLM s’est assurée peu à peu la maitrise foncière des vastes espaces alluviaux de part et d’autre de l’Yzeron sur les territoires de La Mulatière et d’Oullins. Sur cette commune, le développement a pris beaucoup d’importance après l’achat des terrains du Pénitencier en 1883. L’entreprise est en mesure de livrer l’ensemble du matériel roulant de grande qualité. En 1880, les premiers wagons à couloir et compartiments avec éclairage au gaz et chauffage à vapeur. C’est en 1889 qu’apparaît nettement une spécialisation au sein des activités industrielles du PLM au plan national. Après transfert du département de voitures depuis Arles, les ateliers se consacrent à la réparation et à l’entretien des locomotives à La Mulatière, ceux d’Oullins aux voitures. Ils emploient respectivement 1 300 et 500 ouvriers en 1900. Sur ces mêmes bases, l’activité ne chôme pas jusqu’à la nationalisation par laquelle le PLM est intégré à la SNCF en 1938. En 1930, en pleine crise économique, les AOM (machines) emploient 2 200 ouvriers et les AOV (voitures) 600.

Le lendemain de la Seconde Guerre mondiale correspond à un profond renouvellement technique avec la fin de l’ère de la vapeur (1948). On passe à l’entretien des autorails diesel, et des locomotives électriques. Les transformations portent sur les équipements lourds (en 1950, mise en service d’un chariot transbordeur d'une capacité de 400 tonnes et de 200 mètres de long). « Les voitures sont intégralement dépecées et vérifiées : circuits électriques (éclairage, chauffage), garniture des sièges, réfection des peintures après grenaillage ». L'excellence des voitures des ateliers a valu à la ville d'Oullins de donner son nom le à la locomotive électrique CC 6560 (elle parcourra plus de 6 millions de km jusqu'à sa retraite en 2004) et, le à la rame de TGV 58.

En 1989 a lieu la fermeture des ateliers à Oullins. « Les causes de fermeture sont : une plus grande résistance du matériel (les freins à disque par exemple) et une évolution des techniques (cartes à puces) qui réduisent le rythme des R.G [Révisions Générales] ; un matériel conçu pour exiger de moins en moins de personnel lors des révisons ; la mise en place des TGV dont l’entretien se fait sur des sites spécialisés ». Seuls subsisteront les ateliers de La Mulatière avec 1 000 emplois. Le centre de formation créé en 1938 continuera à fonctionner jusqu’en 2000.

Logement

L’importance de la masse ouvrière employée dans les ateliers ferroviaires explique pour une bonne part la croissance de la population passée de moins de 5 126 habitants en 1872 à 16 734 en 1936 soit plus du triplement. À la fin du Félix Mangini avait créé à Lyon en 1886 la Société de logements économiques renommée par la suite Société démocratique des habitations hygiéniques à bon marché ou HBM. Son activité ne s’est pas limitée à la métropole lyonnaise. À Oullins, elle a été relayée par l’un des membres de son conseil d’administration : Auguste Isaac, riche soyeux propriétaire du domaine de Boispréau. Parmi ses réalisations, la plus importante, dès 1895, concerne les immeubles toujours existants alignés le long de la rue du Pénitencier (actuelle rue Pierre-Semard) jusqu’à la rue Dubois-Crancé. Si la loi Loucheur en 1928 a incité les autorités locales à s’engager dans une politique de construction sociale, c’est encore une forme de logement patronal (la rue Auguste-Isaac souligne cette sorte de filiation) qu’entreprend la société PLM dans les années 1930 à l’usage de son seul personnel : la cité Jacquard est édifiée dans un parc arboré. Après la Seconde Guerre mondiale sont construites successivement la cité Clément-Desormes sur une ancienne propriété d’Arlès-Dufour à partir de 1947 et, avec le concours des ex HBM devenues HLM, vers 1950, la cité Ampère. La formule des Castors par laquelle des particuliers se regroupent pour réaliser un lotissement en œuvrant personnellement à sa construction n’est pas proprement cheminote mais c’est pourtant sur cette base corporatiste qu’a été édifiée, après achat du terrain du domaine du Merlo, une cité de 98 maisons jumelées très à l’écart du centre ville. Dans les dernières décennies du .

Services

La volonté d’autonomie de la communauté ferroviaire s’est manifestée en premier lieu dans le domaine commercial. En 1901, a été fondée la Société coopérative des agents de chemin de fer. Son succès se mesure par le nombre de ses adhérents passé de 1100 à 2050 entre 1929 et 1933. La gamme des marchandises proposée est allée croissant. Elle était limitée initialement au charbon, aux huiles et aux savons. On est passé au vin et à l’épicerie puis à la boulangerie et à la charcuterie. Les locaux initiaux de la rue du Pénitencier ne suffisaient plus. En 1907, deux parcelles de terrains ont été achetées rue Orsel sur lesquelles a été édifié un bâtiment de deux étages avec cave. L’établissement a pris le nom de Renaissance PLM. De nouveaux agrandissements ont été nécessaires entre 1929 et I933. « Installation d’une boulangerie rue Charton avec logement au-dessus pour le chef boulanger, construction d’un bâtiment neuf comprenant un laboratoire de charcuterie, une cave munie de foudres, un monte-charge, un téléphone intérieur. L’inauguration a lieu en 1934 en présence du directeur du PLM ». Après la fermeture vers 1970 la commune a racheté les locaux en 1978 et y a installé de nombreux services.

Cette volonté d'autonomie s’est ensuite manifestée dans le domaine sportif. En 1910 a été fondé le CASCO (Club Athlétique et Sportif d’Oullins) qui ne s’intéressait d’abord qu’aux cheminots. Ce n’est qu’en 1930 qu’il a pris le nom de CASCOL (Club Athlétique et Sportif des Cheminots d’Oullins). En fait, loin de recruter parmi les seuls cheminots, il s’est ouvert à tous les amateurs de sport et a participé à la fois aux compétitions cheminotes et à celles organisées par les grandes confédérations. Il existe toujours et est fort de 2 500 adhérents. La gamme des disciplines s’est élargie à de nombreuses activités : boules, football, natation, judo, tennis, tir, cyclo, échecs. Des écoles de formation ont été créées. C’est en particulier à l’usage de ce club que la municipalité a acheté en 1955 en limite ouest de la commune, avenue des Aqueducs-de-Beaunant, quatre des vingt hectares du domaine du Merlo, pour y construire un stade de football. Devaient suivre d’autres aménagements en particulier pour le football avec terrains en gorrhe, terre-sable, entrainement pour les gardiens et pour l’athlétisme piste, aire de saut à la perche. S'y est également installé le siège du club Oullins de triathlon. La communauté cheminote n’est donc pas étrangère à la notoriété des athlètes et des équipes sportives formées sur la commune évoluant au niveau national et à l’étranger.

Si les tâches éducatives sont du ressort des autorités officielles, une marge d’initiative a toujours été laissée aux particuliers et aux associations dans le domaine culturel. La communauté cheminote a ainsi créé en 1933 l’Association artistique et littéraire PLM (AALPLM) devenue par la suite l’UAICF (Union artistique et intellectuelle des cheminots français) dont le siège local était dans la cité PLM. C’est devenu aujourd’hui la section d’Oullins de cette association nationale. On peut y recevoir une formation et s’y distraire pour le dessin, la danse, la photo, la musique, la peinture sur soie ou porcelaine, le modélisme, l’encadrement d’art, l’informatique.

Rôle politique et syndical
Rue Étienne-Dolet.

La communauté cheminote n’est pas étrangère au choix des noms de rue par la municipalité avec une prédilection pour les personnalités et les événements s’inscrivant dans un esprit contestataire voire révolutionnaire. On pourrait remonter au Étienne Dolet, condamné au bûcher à Paris pour s’être converti au protestantisme sous le règne de . Le Convention montagnarde qui a droit sa rue. Quitte toutefois à interpréter de manière partisane les dramatiques événements de Lyon en 1793 : le général Dubois-Crancé devient le vainqueur d’une révolte royaliste et non d’une insurrection girondine contre la Terreur parisienne. Du François Raspail et Auguste Blanqui et le syndicaliste Jules Guesde. La Commune de Paris est célébrée deux fois en son nom propre et par un de ses chefs les plus éminents, Édouard Vaillant.

Maison du syndicat des cheminots.

Les combats menés par les cheminots solidement syndiqués s’inscrivent dans cette tradition sous la forme de grèves dont la plus ancienne remonte à 1853.

Mais c'est surtout par la participation au mouvement de Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale à partir de l’occupation de la zone libre en 1942 qu'Oullins se fait connaitre, en étant le lieu de départ des grèves patriotiques d'octobre 1942 en France. Sous une forme passive d’abord, avec grève lorsque des ouvriers sont réquisitionnés dans le cadre du STO, puis par le sabotage multiforme de l’outil de travail. La tournure des événements devient dramatique à l’été 1944 lorsque la Milice et la Gestapo font une descente dans les Ateliers afin de capturer des résistants : il y a mort d’homme, arrestations et déportations. Pour en finir, à la suite du lancement d’une grève insurrectionnelle, l’ennemi procède le à l’incendie des magasins et des bureaux et à la destruction d’environ 400 machines.

La commémoration des héros de cette Résistance ne fait pas de distinction entre Oullinois et autres Français. Au plan national s’impose le nom de Pierre Sémard qui avait été le secrétaire général de la fédération CGT des cheminots. Entraîné, du fait de ses responsabilités à la direction du Parti Communiste, dans la même réprobation que les autres dirigeants après la signature du pacte germano-soviétique en 1939, il est fusillé en 1942 après un quatrième transfert dans la prison de Bourges. Il donne son nom à une artère majeure de la ville. Francisque Jomard, honoré lui aussi d’une longue rue, n’était pas davantage natif d’Oullins mais de l’Arbresle mais il s’y était fixé, y exerçait son métier d’ébéniste et avait pris des responsabilités syndicales. La rue Pierre-Semard est recoupée par une autre artère majeure, la rue Louis-Aulagne. Celui-ci n’était ni cheminot ni oullinois né à Firminy. mais travaillait à l’usine d’électrochimie de Pierre-Bénite et était un ardent syndicaliste. Après son arrestation, il devait être tué lors d’une mutinerie.

Première Guerre mondiale

Juste avant la Première Guerre mondiale, le 29 juillet 1914, le Conseil municipal « émet le vœu que le Gouvernement, interprétant la volonté pacifique du pays et soucieux des intérêts de la démocratie et de la France, fasse tous ses efforts pour la limitation du conflit austro-serbe et le maintien de la Paix. »

287 soldats oullinois meurent pendant la Première Guerre mondiale. Plusieurs bâtiments scolaires sont réquisitionnés comme hôpitaux militaires.

Le 28 juin 1919, le Conseil municipal proteste contre l'acquittement de l'assassin de Jean Jaurès et attribue le nom de ce dernier à une avenue. Il émet un vœu en faveur de l’amnistie des condamnés militaires.

Le 10 décembre 1919, Claude Jordery est élu maire.

« 27/12/1919

Les membres du Conseil municipal, réunis hors-séance pour la première fois en profitent pour adresser leurs salut fraternel aux braves marins de la Mer Noire, impitoyablement condamnés pour n'avoir pas voulu combattre la Révolution russe, en s'inspirant des principes des révolutions françaises, ainsi qu'à toutes les victimes des Conseils de Guerre, tribunaux dignes de l’Inquisition, sans pitié pour les petits et pleins de bassesse et de platitude pour les grands.

Réclament une amnistie pleine et entière pour toutes ces victimes et leur libération immédiate et adressent leur encouragement à la République russe des soviets, véritable régime d'émancipation des travailleurs, blâment les gouvernements qui cherchent à l'étrangler en se faisant les laquais des banquiers cosmopolites et lèvent la séance aux cris de : « À bas guerre » « À bas les armées permanentes » « Vivent l'émancipation et la prise des pouvoirs par le prolétariat » et « Vive l'Internationale ouvrière ».

31/03/1920

Monument aux morts de la Grande Guerre : Le Conseil municipal d’Oullins rejette la demande de subvention présentée et refuse l'autorisation d'ériger un monument, soit au cimetière, soit sur une place publique. D’abord « pour perpétuer le souvenir de ses nombreux concitoyens morts à la guerre », la municipalité a décidé de « faire apposer leurs noms en lettres d'or sur des plaques de marbre dans le grand vestibule de l'hôtel de ville ». Ensuite pour les élus « un monument aux morts, quel qu'il soit symbolise toujours un sentiment de haine et de revanche entre les Peuples alors que notre devoir absolu est de rechercher un rapprochement indissoluble entre les nations, afin d'éviter le retour de pareilles hécatombes ». Enfin, ils préfèrent utiliser les fonds communaux dans « la construction d'un immeuble qui serait réservé pour le logement des veuves de guerre, d'orphelins et de mutilés » . »

— Pour l'Histoire d'Oullins, Oullins et les Oullinois pendant la guerre de 1914-1918

Un appel à la générosité publique, lancé par d'anciens combattants et des familles de soldats morts, permet néanmoins l'édification, sans subventions publiques, d'un monument aux morts que la mairie rachètera avec son terrain en 1941, déplacera en 1983 et rénovera en 2014.

Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale est marquée par une résistance incarnée par le maire Claude Jordery, qui avait voté en 1940 contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Révoqué de ses fonctions de maire par le régime de Vichy, Claude Jordery est arrêté par la Milice et la Gestapo. Il est déporté à Bergen-Belsen, où il meurt.

Le , on affiche aux ateliers ferroviaires d’Oullins une liste de cheminots réquisitionnés pour être envoyés travailler en Allemagne. Afin de résister à cette contrainte, les Ateliers se mettent spontanément en grève le jour même et manifestent dans les rues au cri de « Pas un homme en Allemagne ! ». Le soir des dizaines de cheminots sont arrêtés. Le mouvement s'étend dans des ateliers, entrepôts et gares de la région puis dans une trentaine d'usines et concerne douze mille grévistes,. C’est le plus vaste mouvement de grève qu’ait connu la France depuis 1940, et que connaisse la zone sud entre 1940 et l’été 1944. Il prend fin le . La veille, le ministre des Transports Gibrat a dû venir négocier en personne à Oullins avec les cheminots réunis dans leurs ateliers occupés. Les révoltés exigent la libération des leurs, et menacent de ne plus convoyer les trains en direction de l’Allemagne. Le 21, les listes de requis sont retirées et la plupart des prisonniers relâchés,.

Le père Mayrand.

Une estimation donne pour la région rhodanienne 4 050 départs d’ouvriers soit seulement 11 % du contingent réclamé. Deux réfractaires sur trois se sont cachés et 20 % ont gagné des maquis actifs dans la Résistance.

Entre 1942 et 1944, le père Auguste Mayrand, directeur de l'école et du pensionnat Saint-Thomas d'Aquin cache des dizaines d'enfants et d'adultes juifs pour les sauver des persécutions nazies. Il reçoit la médaille des Justes parmi les Nations à titre posthume le .

Après la Seconde Guerre mondiale

Après la guerre, la ville évolue économiquement. En 1949, trois oullinois fondent la société DEOM (Dessin, Étude, Outillage, Mécanique) qui deviendra Camping Gaz. Elle bénéficie également d'un renouveau culturel : création du théâtre de la Renaissance, de la bibliothèque et de la MJC.

En la ville souffrira de la fermeture des Ateliers SNCF partie « Voitures » situés sur la commune. C'est dans ces ateliers que fut transformée la locomotive Zebulon en , pour tester les bogies et moteurs du TGV. La ville a aussi abrité durant de nombreuses années les « émailleries » d'Oullins situées en haut de la rue de la Sarra. Cette usine sera remplacée par un lotissement durant les années 1990. Parallèlement, elle devient le principal centre commercial du sud ouest lyonnais. La reconversion économique s'oriente vers les services.

Au début des années 2000, la ville bénéficie d'une importante rénovation : des espaces libres dans le quartier de la Saulaie deviennent une ZAC économique accueillant de nouvelles entreprises (laboratoire des douanes, centre de formation Peugeot…), 5 hectares en plein centre-ville sont réhabilités (création de logements, d'espaces de détente, parking souterrain…), construction d'une médiathèque.

En 2009 les Ateliers SNCF « Voitures » sont rasés pour permettre la construction et l'extension Gare d'Oullins de la ligne B de métro.

De 2014 à 2017 d'importants travaux de réaménagements des berges de l'Yzeron sont réalisés entre le pont d'Oullins et le quartier du Merlo, pour se parer des crues historiques de cette rivière.

D'autres projets en cours devraient changer la physionomie de la ville : OPAH-RU sur le quai Sémard, utilisation des friches

La commune faisait partie de la communauté urbaine de Lyon, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 1969 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales, et qui a pris le nom de Grand Lyon.

Cette intercommunalité a été transformée en métropole de Lyon le

Le , les maires d'Oullins et de Pierre-Bénite, commune limitrophe située au sud-est, annoncent qu'ils souhaitent fusionner les deux communes le

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Héraldique

Les armes de Oullins se blasonnent ainsi : Parti d'or et de sable à la ville mérovingienne de l'un en l'autre, à la filière du même.

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Oullins dans la littérature

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