Dieulefit
Localisation
Dieulefit : descriptif
- Dieulefit
Dieulefit est une commune française située dans le département de la Drôme en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ses habitants sont dénommés les Dieulefitois.
Géographie
Localisation
Dieulefit est située en Drôme provençale à environ 30 Montélimar, 60 Valence et 140 vol d'oiseau.
Rochebaudin Le Poët-Laval |
Félines-sur-Rimandoule Truinas |
Truinas Comps |
||
Le Poët-Laval | N | Comps Vesc | ||
O Dieulefit E | ||||
S | ||||
Le Poët-Laval Roche-Saint-Secret-Béconne |
Roche-Saint-Secret-Béconne Montjoux |
Montjoux |
Relief et géologie
Sites particuliers :
Géologie
Hydrographie
Dieulefit est arrosée par le Jabron, un affluent du Roubion, de 39 , ainsi que Le Fau, son affluent.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Provence, Languedoc-Roussillon » et « Alpes du sud ».
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 amplitude thermique annuelle de 16,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Bourdeaux à 9 vol d'oiseau, est de 11,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Sandre, « » (consulté le ).
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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Toponymie
Attestations
Dictionnaire topographique du département de la Drôme :
- 1269 : castrum de Dieulefit (Valbonnais, II, 162).
- 1332 : Dioulophes (Gall. christ., XVI, 130).
- 1360 : castrum de Deofecit (Bull. soc. d'archéol., VI, 43).
- 1391 : Dieulefist (choix de documents, 214).
- 1393 : Deux le fit (cartulaire de Romans, pièces just., 32).
- XIVe siècle : mention de la paroisse : capella de Deo fecit (pouillé de Die).
- 1435 : locus Dei Fecit (cartulaire de Die, 158).
- 1442 : Deu le fit (choix de documents, 271).
- 1449 : mention de la commanderie : preceptoria Deifecit (pouillé hist.).
- 1450 : mention de la paroisse : cura de Deo y fecit (Rev. de l'évêché de Die).
- 1509 : mention de l'église paroissiale, premièrement dédiée à Notre-Dame : ecclesia parrochialis Beate Marie Dei fecit (visites épiscopales).
- 1573 : Dieulefeyt (Lacroix, L'arrondissement de Montélimar, III, 321).
- 1574 : Dieu le Fit (Mémoire des frères Gay).
- 1793 : Montjabron (appellation révolutionnaire).
- 1891 : Dieulefit, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Montélimar.
Étymologie
- J. Brun-Durand, Dictionnaire topographique du département de la Drôme, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), page 126 (Dieulefit).
Étymologie
Histoire
Protohistoire
Le territoire relève de la tribu gauloise des Voconces.
Antiquité : les Gallo-romains
Présence romaine dans les ateliers de poteries du .
Du Moyen Âge à la Révolution
Sarrasins.
La seigneurie :
- Du point de vue féodal, la terre (ou seigneurie) relevait des comtes de Valentinois.
- 1269 : elle appartient pour moitié aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, pour moitié aux Vesc de Comps.
- 1332 : relève du fief des évêques de Die.
- 1717 : les Vesc de Comps acquièrent la moitié des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
- La terre passe (par mariage) aux Moreton de Chabrillan, derniers seigneurs.
viguerie de Dieulefit (15 février 1174).
Lieu important de la Réforme en France. Dieulefit fait partie des Eglises réformées les plus importantes du Valentinois. En 1551, la ville se convertit à la Réforme et cela se manifeste par le développement d'iconoclasmes contre l'église catholique de la ville. L'Eglise réformée se dote d'un temple en 1608. La population réformée devient majoritaire dans la ville au XVIIe siècle, car en 1664 celle-ci compte plus de 350 familles réformées, soit plus de 1700 personnes. La composition professionnelle des réformés était plutôt artisanale et marchande, puisque que l'on dénombre quelques foulonniers, des teinturiers, des potiers ; mais aussi de nombreux marchands et drapiers.
1742 (démographie) : 393 maisons et 470 familles, comprenant 433 hommes et 550 femmes.
Avant 1790, Dieulefit était une communauté de l'élection, subdélégation et sénéchaussée de Montélimar.
Elle formait une paroisse du diocèse de Die dont l'église, premièrement dédiée à Notre-Dame puis à saint Roch, dépendait de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Cet ordre avait à Dieulefit, dès le du Poët-Laval, au début du siècle suivant.
Industrie du drap
À partir du et prend une place de premier rang dans l’industrie dauphinoise de la draperie qui va se maintenir jusqu'au révocation de l'édit de Nantes).
Le manque de main-d'œuvre amène la venue d'habitants des alentours, notamment des montagnes. En 1761, 400 ouvriers travaillent dans le centre de Dieulefit ; en 1787, on en compte entre 500 et 1000. Les marchands dieulefitois sous-traitent dans 75 villages et hameaux, sans compter les nombreuses fermes. Dieulefit est très mal desservi en termes de voies commerciales et subit une forte pression douanière mais le volume d’affaires est de plus de 500 000 livres et la croissance est de 713 % du chiffre d’affaires entre 1730 et 1786.
La fin du . Au .
De la Révolution à nos jours
En 1790, Dieulefit devient le chef-lieu d'un canton du district de Montélimar, comprenant les communes de Comps, Dieulefit, Montjoux, Orcinas, le Poët-Laval et Vesc.
La réorganisation de l'an VIII (1799-1800) y ajoute celles de Aleyrac, Béconne, Châteauneuf-de-Mazenc, Eyzahut, le Pont-de-Barret, la Rochebaudin, la Roche-Saint-Secret, Sallettes, Souspierre et Teyssières.
Après la Révolution de 1789 et malgré les crises du .
1888 : Dieulefit et Valréas ne possèdent pas l'électricité. Pour faciliter l'artisanat et les industries locales (poterie et cartonnerie), ces deux villes décident de l'implantation d'une usine électrique. Ce fut le Lez, rivière coulant à 5 kilomètres de Dieulefit, qui fut choisie pour fournir la force hydraulique. En avril de cette année, la société Lombard-Gerin et Cie, de Lyon, est chargée de l'éclairage des deux villes. Elle achète un ancien moulin à Béconne afin d'y implanter une usine. Par contrat, il était prévu 115 lampes d'éclairage à Dieulefit et 230 à Valréas. Ce qui fut fait le .
L'usine de Béconne avait utilisé l'infrastructure du moulin dont le canal de dérivation drainait l'eau dans un réservoir de 13 000 .
Le chemin de fer
La ville est desservie par une ligne de train qui relie Montélimar à Dieulefit
En 1897, un train déraille à La Bégude-de-Mazenc. L'accident provoque la mort du conducteur et fait une dizaine de blessés.
Seconde Guerre mondiale
En 1939, le Conseil municipal décide d'accueillir trente républicains espagnols fuyant la dictature de Franco lors de la Retirada.
En mai 1940, avec la débâcle de la bataille de France, ce sont 1 200 réfugiés des régions frontalières qui sont affectés à Dieulefit.
Le conseil municipal (élu en 1935) est dissous en février 1941, et remplacé en mars 1941 par une Délégation spéciale nommée par le préfet du régime de Vichy et présidée par le colonel Pizot, un protestant de 70 ans, habitant de Dieulefit (aussi nommé vice-président du ),. Bien que pétainiste, Pierre Pizot maintint à son poste la secrétaire de mairie du précédent maire, le socialiste Justin Jouve (1889-1945 ; SFIO-Front populaire), révoqué par Vichy : la jeune résistante Jeanne Barnier (1918-2002). Le majorat du colonel Pizot ne livra donc aucun juif, ni réfugié ni résistant, et toute la ville fit de même, dont la brigade de gendarmerie (adjudant-chef Samuel Cesmat, un protestant : cf. Dictionnaire Jean Maitron), avec le soutien du sous-préfet de Nyons. Sous le couvert de la légalité vichyste, d'une loyauté de façade envers le gouvernement collaborateur, voire d'un attachement sincère envers la personne du maréchal, Dieulefit fit preuve d'un remarquable esprit de résistance civile (ou résistance silencieuse, résistance au quotidien), d'entraide et de solidarité humaine, de force morale ainsi que d'une grande cohésion sociale ; cela dans un contexte largement huguenot comme au Chambon-sur-Lignon, la Cimade étant d'ailleurs basée à Valence depuis novembre 1942, , , ,,. Le pasteur protestant de la ville, Henri Eberhard, est d'abord maréchaliste, membre à l'été 1940 de la Légion française des combattants, avant de vite appeler à aider les Juifs persécutés, d'œuvrer activement en ce sens et de rejoindre le mouvement de Résistance pro-communiste (comme d'ailleurs Marguerite Soubeyran : ).
Ainsi, entre 1940 et 1944, de nombreux réfugiés trouvent un havre de sécurité dans cette commune et ses environs. Parmi eux, des écrivains et des intellectuels, tels René Char, Clara Malraux, Pierre Jean Jouve, Pierre Emmanuel, Louis Aragon et Elsa Triolet, Paul Eluard pour plusieurs séjours, Andrée Viollis, Georges Sadoul, Emmanuel Mounier, Emmanuel Bove, Pierre Vidal-Naquet (alors enfant), Jean Prévost, Willy Eisenschitz et Claire Bertrand, Jean-Marie et Geneviève Serreau, Jean Vidal, Wols, mais aussi André Rousseaux ou encore Henri-Pierre Roché, Fred Barlow et Hidayat Inayat Khan,...
Pierre Emmanuel, et Emmanuel Mounier furent d'ailleurs professeurs à l'école secondaire de la Roseraie,,, (collège-internat fondé en 1939 par Pol et Madeleine Arcens, des résistants catholiques ; Pol Arcens sera maire de 1947 à 1955), et Roché à Beauvallon.
Parmi ces réfugiés, un certain nombre furent accueillis à l'initiative des protestantes Marguerite Soubeyran (1894-1980) et Catherine Krafft (1899-1982), fondatrices en 1929 de l'école de Beauvallon, secondées par Simone Monnier (Marguerite, Catherine et Simone furent appelées les trois fées de Beauvallon par Pierre Emmanuel : cf. ).
À partir de janvier 1943, Marguerite Soubeyran organise la résistance armée en regroupant des réfractaires au Service du travail obligatoire que Jeanne Barnier, secrétaire de mairie, dote de faux papiers.
Neuf de ses habitants sont reconnus comme « Justes parmi les nations ». Les historiens et la presse parlent du « miracle de Dieulefit » car aucun réfugié n'a été dénoncé pendant toute la durée de la guerre alors que la population comptait environ un tiers de réfugiés. Dans les faits, il y aura trois arrestations d'enfants en août 1942 mais Marguerite Soubeyran parviendra à les faire libérer.
Selon Thomas Keller, Dieulefit fut « un lieu épargné, une oasis de paix... une terre de bien-être, d'accueil, de liberté, de sauvetage... un lieu qui protège et sauve la vie... une terre d'union nationale qui résiste et sauve l'honneur... ». Pour Pierre Emmanuel, « À Dieulefit, nul n'est étranger. Celui qui va débarquer tout à l'heure, rompu par un affreux trajet d'autobus, affamé, poursuivi peut-être, et qui vit dans la terreur des regards braqués sur lui, qu'il se rassure, la paix va enfin l'accueillir. Il se trouvera parmi les siens, chez lui, car il est le prochain, pour qui toujours la table est mise ».
Comme toute la Drôme, Dieulefit fut incluse dans la zone non occupée à partir de l'armistice de juin 1940, puis releva de la zone d'occupation italienne de novembre 1942 à septembre 1943.
Le , les maquisards des environs défilent dans les rues de Dieulefit. Durant l'été, un comité local de libération (CLL) est constitué. Le conseil municipal (nommé en 1941) se dissout de lui-même ; le colonel Pizot attend le 26 août 1944 pour démissionner. L'ancien maire, Justin Jouve, est placé à la tête du CLL, puis démissionne.
Histoire récente
- Michel de la Torre, Drôme, le guide complet de ses 371 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, (ISBN ), Dieulefit.
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- Jacques de Font-Réaulx, Dieulefit et son histoire, Valence, Imprimeries réunies, 1950, p. 22.
- Bernard Balsan (sous la direction de Jean Boudon et Henri Rougier), Histoire du Dauphiné. Des pays et des hommes, ISBN ).
- Usine électrique Dieulefit-Valréas à Béconne 1888
- Joël Drogland, « », sur La Cliothèque, (consulté le ).
- Le Matin : derniers télégrammes de la nuit, Un déraillement|1897-10-20|Gallica, Le Matin, [lire en ligne], , p. 2, 4e colonne.
- Jeanne Barnier, « À Dieulefit, quand tout semblait normal », Études drômoises, no 105, , p.6.
- « », sur La Préfecture et le Conseil général, département de la Drôme, 1900-1950, par Robert Serre, imprimerie Céas et fils, Valence, 1950 ; Musée de la Résistance en ligne
- Roger Pierre, « », sur maitron.fr, màj 14 février 2011 (consulté le ) (Dictionnaire Maitron).
- « », sur France Inter.
- « », sur L'Echo des Carrières n° 75 2014.
- « », sur Protestants dans la ville :
- « », sur Le Journal du Dimanche
- Limore Yagil, Désobéir : Des policiers et des gendarmes sous l'Occupation, 1940-1944, Paris, Nouveau Monde Éditions, (lire en ligne)
- Thomas Keller, « », sur Cahiers d'Études Germaniques, n° 53, 2007, en ligne sur Persée
- « », sur Fondation de la Résistance : Musée de la Résistance en ligne
- https://jeanpierremdavid.wixsite.com/hidayat
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- « », sur Comité français pour Yad Vashem
- Pour l'ensemble du Pays de Dieulefit, une estimation sous toute réserve : peut-être 1 300 Juifs sur environ 3 600 réfugiés en tout de 1939 à 1945 (dont des Espagnols anti-franquistes, des Italiens anti-fascistes, des Allemands anti-nazis, des résistants, des intellectuels), et 1 700 réfugiés au moins en moyenne annuelle ? ; pour une population municipale de 3 000-3 500 habitants, et de moins de 6 000 pour le canton (cf. Bernard Delpal). Pour Dieulefit et son canton, la charge humaine fut donc considérable.
- « », sur Comité français pour Yad Vashem : les Justes
- « », sur Musée de la Résistance en ligne
- « », sur Le Point.fr, .
- Voir Miracle à Dieulefit, Le Point, ; ; et .
- Barnier 1998, p. 8.
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