Caluire-et-Cuire
Localisation
Caluire-et-Cuire : descriptif
- Caluire-et-Cuire
Caluire-et-Cuire est une commune française située dans la métropole de Lyon en région Auvergne-Rhône-Alpes
Ses habitants sont appelés les Caluirards. Sixième ville de la métropole de Lyon en nombre d'habitants, elle est située entre la Saône et le Rhône, juste au nord de Lyon dont elle est limitrophe
Elle est issue de la réunion de Caluire et de Cuire (quartier lui-même issu de la scission de Cuire-la-Croix-Rousse), à la fin du XVIIIe siècle. La commune est la 34e ville française de plus de 20 000 habitants en proportion de contribuables assujettis à l'ISF en 2006. La ville est connue pour l'arrestation de Jean Moulin, le 21 juin 1943, dans la maison du docteur Dugoujon située au centre de la commune, mais aussi pour être la ville natale du poète oulipien Jacques Roubaud.
Géographie
Les communes limitrophes sont Fontaines-sur-Saône, Villeurbanne, Rillieux-la-Pape, Collonges-au-Mont-d'Or et Lyon.
Localisation
Située dans la banlieue nord de Lyon, la ville s'étend en grande partie sur le prolongement du plateau de La Croix-Rousse, entre Rhône et Saône.
Quartiers
Du point de vue de la municipalité, Caluire-et-Cuire compte huit quartiers, répertoriés dans le tableau ci-dessous. L'INSEE utilise une cartographie différente des quartiers de la ville basée sur l'utilisation de zones cadastrales formant eux-mêmes sept quartiers nommés Cuire, Margnolles, Montessuy, Le Bourg, Le Vernay, Vassieux - Crépieux et Saint-Clair.
Nom du quartier | Population indicative en 1999 (selon le découpage municipal) |
---|---|
Le Bourg | environ 2 500 habitants. |
Vassieux | environ 5 000 habitants. |
Cuire-le-Bas | environ 2 500 habitants. |
Cuire-le-Haut | environ 8 000 habitants. |
Saint-Clair | environ 2 500 habitants. |
Le Vernay | environ 6 000 habitants. |
Montessuy | environ 12 000 habitants. |
Bissardon | environ 2 000 habitants. |
|
Géologie et relief
Dans le sens des aiguilles d'une montre, la ville est bordée au nord-est par Fontaines-sur-Saône et Rillieux-la-Pape, au sud-est par le Rhône qui marque la limite avec Villeurbanne et le arrondissement de Lyon, au sud-ouest par le arrondissement de Lyon et enfin au nord-ouest, par la Saône qui marque la limite avec le arrondissement de Lyon et Collonges-au-Mont-d'Or. Elle s'étend sur une surface totale de 10,45 . L'altitude de la ville varie de 165 mètres pour le niveau le plus bas à 275 mètres pour le point culminant, avec une moyenne de 220 mètres.
Le plateau est à l'emplacement d'une ancienne mer, puis d'un lac. Lors de la glaciation de Riss (l’avant-dernière, soit entre -300 000 à -120 000 ans environ) l'immense glacier du Rhône recouvre le site et en se retirant, laisse des sédiments contenant des blocs, des cailloutis, argile et sables. Un des vestiges de cette époque est le Gros Caillou à Lyon.
Lors de la construction du tunnel ferroviaire reliant les gares de Saint-Clair et Collonges pour la ligne Lyon-Paris entre 1887 et 1889, la composition du sol est révélée: d'origine glaciaire, grès, graviers, blocs de roche, argile, lignite et poudingue.
Une étude géologique démontre que le sol de la commune est constitué de boues glaciaires, limon et alluvions. La terre est riche en azote, acide phosphorique, chaux et potasse. Les terres sont caillouteuses, siliceuses et argileuses.
Hydrographie
Le Rhône et la Saône définissent les contours sud-est et nord-ouest de la ville. Elle est, avec Tours pour la Loire et le Cher, la seule ville française à être bordée par un fleuve et son principal affluent sans en être à la confluence.
Caluire-et-Cuire possède une centrale hydrolienne fluviale, ce qui constitue une première mondiale. La ferme est composée de quatre hydroliennes, immergées dans le Rhône.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat semi-continental et le climat de montagne et est dans la région climatique Bourgogne, vallée de la Saône, caractérisée par un bon ensoleillement (1 900 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 amplitude thermique annuelle de 17,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lyon-Bron », sur la commune de Bron à 8 vol d'oiseau, est de 13,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,1 | 1,4 | 4,2 | 7,2 | 11,2 | 15 | 17 | 16,6 | 12,8 | 9,6 | 4,9 | 2 | 8,6 |
Température moyenne (°C) | 4,1 | 5,2 | 9 | 12,3 | 16,3 | 20,3 | 22,6 | 22,3 | 17,9 | 13,7 | 8,1 | 4,8 | 13 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,1 | 9 | 13,8 | 17,4 | 21,5 | 25,6 | 28,2 | 28 | 23,1 | 17,7 | 11,4 | 7,7 | 17,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−23 23.01.1963 |
−22,5 14.02.1929 |
−10,5 07.03.1971 |
−4,4 10.04.1949 |
−3,8 01.05.1938 |
2,3 01.06.1959 |
6,1 07.07.1962 |
4,6 25.08.1940 |
0,2 24.09.1928 |
−4,5 31.10.1950 |
−9,4 30.11.1925 |
−24,6 22.12.1938 |
−24,6 1938 |
Record de chaleur (°C) date du record |
19,1 10.01.15 |
21,9 25.02.21 |
26 31.03.21 |
30,1 16.04.1949 |
34,2 16.05.1945 |
38,4 27.06.19 |
40,4 24.07.19 |
41,4 24.08.23 |
35,8 05.09.1949 |
30,6 09.10.23 |
23 02.11.1924 |
20,2 18.12.1989 |
41,4 2023 |
Ensoleillement (h) | 711 | 1 024 | 1 737 | 1 977 | 2 238 | 2 565 | 2 881 | 2 631 | 2 041 | 1 314 | 789 | 587 | 20 495 |
Précipitations (mm) | 49,8 | 41,6 | 49,4 | 68,9 | 80,9 | 74,1 | 67,4 | 65,5 | 82,5 | 99,8 | 87,2 | 53,7 | 820,8 |
Voies de communication et transports
Transports routiers
La commune est desservie au sud par le boulevard périphérique de Lyon (passant par le tunnel de Caluire), permettant de rejoindre rapidement les autoroutes A43 et A42 sans échangeur, puis l'A6 au travers d'un péage. Les routes départementales D433, D483, D46, D48, D48E et D1 traversent la ville.
Transports ferroviaires
Caluire-et-Cuire possédait par le passé plusieurs gares, notamment sur la ligne Lyon-Croix-Rousse - Trévoux aujourd'hui neutralisée et déferrée entre Lyon et la gare de Sathonay - Rillieux. Toutes les gares et haltes situées sur ce tronçon ont été détruites. Par contre, les quais direction Lyon des anciennes gares de Caluire et du Vernay sont encore visibles, tout comme de nombreux ouvrages d'art (pont et déblais…) et la maison du garde-barrière au chemin de Crépieux.
La gare de Lyon-Saint-Clair est située à la jonction de la ligne de Lyon-Perrache à Genève (frontière), de la ligne de Lyon-Saint-Clair à Bourg-en-Bresse et de la ligne de Collonges - Fontaines à Lyon-Guillotière. Elle se trouve à 4 gare de Lyon-Part-Dieu et 3 gare des Brotteaux. L'arrivée du TGV à Lyon en 1981 met un terme à son utilisation ; en effet, la LGV Sud-Est se raccorde au réseau classique à Sathonay, et les TGV utilisent la ligne via Saint-Clair pour rejoindre la gare de Lyon-Part-Dieu, sans s'y arrêter. Les omnibus n'ont plus d'arrêts dans cette gare.
Transports en commun
Métro
Cuire est le terminus de la ligne C du métro de Lyon qui dessert la Croix-Rousse et le nord de la presqu'île de Lyon.
Trolleybus et autobus
On retrouve des lignes majeures comme la ligne de trolleybus C1 crée en 2006 et prolongée à Caluire le 20 janvier 2011, elle permet un accès rapide à la Cité Internationale, au parc de la Tête d'Or et à la gare de Lyon-Part-Dieu, tandis que la ligne de trolleybus C2 relie la gare de Lyon-Part-Dieu à Rillieux-la-Pape, avec certains tronçons en commun avec la ligne C1, comme la montée des Soldats. La ligne C5, ligne de bus reliant les Cordeliers à Rillieux-la-Pape, dessert le square Brosset et Vassieux sans monter sur le plateau sur la commune, elle n'y monte qu'à partir de Rillieux-la-Pape. La ligne de trolleybus C13 relie le quartier de Montessuy à Grange Blanche en passant par la Croix-Rousse, l'Hôtel de Ville de Lyon et la Part-Dieu.
On retrouve ensuite des lignes complémentaires comme la ligne 9, qui relie les Cordeliers à Sathonay-Camp en passant par Saint-Clair et le Vernay, la ligne 33, qui relie la Croix-Rousse à Rillieux-la-Pape en desservant le centre de la commune et l'hôtel de ville tout comme la ligne 38 qui relie la gare de Lyon-Part-Dieu au cimetière de Caluire en desservant le quartier du Bourg, Cuire et la montée de la Boucle, avec un tracé commun à la ligne 33 dans le bourg. Sur les quais de Saône on retrouve la ligne 40, ligne de bus reliant la place Bellecour de Lyon à Neuville-sur-Saône, et la ligne 70 qui relie la gare de Lyon-Part-Dieu à Neuville-sur-Saône en desservant la montée des Soldats, le centre commercial et le quartier du Vernay puis qui utilie le même trajet que le 40 jusqu'à Neuville. Sur le plateau, on trouve aussi la ligne 77, ligne desservant certaines communes rurales du nord de l'agglomération au départ de la place Gutenberg dans le quartier de Montessuy.
Deux lignes spécifiques desservent aussi la commune : Une navette « Soyeuse », la ligne S5, interne à la commune, passant notamment par la station Cuire et une ligne « Zone industrielle » la ligne Zi4, reliant Vaulx-en-Velin au centre commercial Caluire 2 en desservant la zone Perica, partagée avec Rillieux-la-Pape, et empruntant l'A46N et la Rocade Est.
Vélo'v
La station Vélo'v 11001 Gare de Cuire est située à proximité de la station Cuire, quartier Cuire-le-Haut. Une autre station, la station 11002 Saint-Clair est située sur le cours Aristide-Briand à Saint-Clair.
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Toponymie
Le nom officiel de la commune est Caluire-et-Cuire, mais elle est souvent appelée simplement Caluire souhaitée].
La racine Cal pourrait venir de la racine pré-gauloise kal ou kla désignant pierre, rocher. Le terme gaulois calio vient du pré-indo-européen kala ou karra signifiant lui aussi pierre.
Selon l'historienne caluirarde Maryannick Lavigne-Louis, Caluire viendrait du mot couloire[Quoi ?], avec le sens de « rigole, canal d'irrigation », dérivé du latin colare « couler ».
Selon l'historien Éric Vial, le nom du quartier « Vernay » viendrait du radical celtique verno désignant l'aulne, celui de « Vassieux » provenant du latin vacivus signifiant vide.
Cuire serait dérivé du mot cuer désignant « qui reste en dernier » du latin cordus
- (Belin, ISBN ), p. 12.
- Jean Coste, Dictionnaire des noms propres : toponymes et patronymes de France : quelles origines, quelles significations ?, Paris, Armand Colin, , 701 ISBN ), p. 186.
- Maryannick Lavigne-Louis, « Les territoires de Caluire et de Cuire », Revue d'histoire de Lyon, nos 2-3, .
- (Belin, ISBN ), p. 169.
- P. Gardette, « Ancien lyonnais "cuer" qui reste en dernier », Etudes de Géographie linguistique, Strasbourg 1983, p.271 et sv., .
Histoire
Préhistoire
Comme l'atteste le Gros Caillou du quartier lyonnais Croix-Rousse voisin, la région était un immense glacier ; des défenses de mammouths ont été retrouvées sur le territoire de la Grille à Caluire ou dans les proches carrières de Sathonay.
Époque gallo-romaine
À l'époque de la conquête des Gaules, des colons militaires romains s'installent sur les territoires avoisinant Lugdunum. Selon une tradition ancrée dans les sources, les noms « Caluire » et « Cuire » proviendraient de noms de colons romains installés sur place : Calvirius et Curius,. Toutefois, comme déjà dit et selon historienne caluirarde Maryannick Lavigne-Louis, Caluire viendrait du mot couloire , avec le sens de « rigole, canal d'irrigation » sans lien avec des patronymes romains ou latins.
Le territoire est traversé par une voie romaine, issue du réseau en étoile mis en place par Marcus Vipsanius Agrippa autour de Lugdunum, la voie du Rhin, dans le sillage de l'actuelle rue de Cuire. Une autre voie est supposée le long de la rive droite du Rhône, longeant les balmes en direction de Miribel,. Elle peut être liée à un réseau de galeries, appelées Sarrasinières, longtemps associées aux aqueducs antiques de Lyon.
Le lieu de la bataille de Lugdunum en 197 entre l'usurpateur Clodius Albinus et Septime Sévère a pu se tenir au lieu-dit Les Vieux Fossés,. Cependant les traces de l'occupation romaine sur le territoire sont peu nombreuses compte tenu de sa proximité avec la capitale des Gaules. On recense toutefois un fragment de dédicace provenant du Sanctuaire fédéral des Trois Gaules localisé sur les pentes de La Croix-Rousse, transporté à Cuire au tegulae au chemin de la Combe accompagnées de plusieurs squelettes, peut-être du haut Moyen Âge, ainsi qu'une nécropole gallo-romaine à Crépieux comportant quarante-cinq tombes anépigraphes.
Moyen Âge et Renaissance
Au Moyen Âge, Cuire dépend juridiquement de l'abbaye d'Ainay. Cette possession est officialisée par un document établi par le pape Innocent IV en 1250.
Au Jean II de la Palud, abbé d'Ainay, fait construire un château sur un rocher dominant la Saône. En 1573, Cuyres est un « petit village contenant environ six maisons ».
De son côté, le bourg de Caluire était divisé en deux, les actuels quartiers de Cuire et Bissardon appartenaient au Franc-Lyonnais, alors que Vassieux et Saint-Clair à la Bresse. Le premier côté dépendait de la paroisse de Saint-Rambert ; les morts devaient y être inhumés, et la traversée de la Saône rendait les processions difficiles.
Cuire et une partie de Caluire font partie à partir du Franc-Lyonnais, petit pays établi entre la Bresse, la Dombes et Lyon.
Époque moderne
Le 17 janvier 1601, par le traité de Lyon, Henri IV annexe la Bresse à la France : Caluire est désormais entièrement française.
Le 22 mars 1578, Nicolas de Lange, conseiller du roi, lieutenant-général en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon, est reconnu seigneur de Cuire. Il achète ce titre pour la somme de 4 700 livres. Lorsque Lyon adhère à la Ligue en 1589, Nicolas de Lange, fidèle à ses convictions et la royauté abandonne son château et fuit Lyon ; son exil durera jusqu'au 8 février 1594, reprenant ainsi ses biens avec l'appui de son gendre Balthazar de Villars. Nicolas de Lange décède le 4 avril 1606. Il lègue son domaine à l'une de ses quatre filles, Éléonore.
Louis du Plessis autorise la construction à la demande du peuple en 1650 de l'église Immaculée-Conception à Caluire.
Arnaud de Lange, chevalier, baron de Villemenant, est le fils d'Éléonore. Il hérite de celle-ci le domaine de Cuire en 1664. Il eut deux fils, Nicolas et Humbert ; ce-dernier hérita à son tour de la seigneurie jusqu'au 6 février 1694, où il dut s'en séparer à cause de difficultés financières. Une décision du tribunal de Conservation de Lyon ordonna que Guillaume de Sève en obtienne la propriété.
Marie de Rochebonne, née Marie de Sève, est la fille de Pierre de Sève, fils de Guillaume. Elle hérite du domaine le 21 septembre 1708, devenant châtelaine à 20 ans. En 1709, elle épouse Louis de Châteauneuf, marquis de Rochebonne. Ce-dernier est mobilisé par le roi sur la guerre au nord de la France ; il mourut sur le champ de bataille cette même année, laissant Madame de Rochebonne veuve jusqu'à son décès le 16 août 1746.
Né à Lyon le 15 janvier 1713, Simon-Claude Boulard de Gatellier, secrétaire du roi, acquiert les terres et la seigneurie de Cuire le 17 avril 1766. Il est le dernier seigneur de Cuire-La Croix-Rousse
L'édit royal de 1787 ordonnant la création d'une assemblée provinciale oblige Cuire à abandonner ses privilèges. Le premier corps municipal de Cuire-la-Croix-Rousse est voté le 24 février 1788 et comporte neuf membres élus au suffrage censitaire et trois membres de droit, le seigneur, le curé et le syndic.
La Révolution française
Le 11 novembre 1790, une décision du conseil général du Rhône arrête que la commune de Cuire dépendait de la Croix-Rousse en tant que quartier.
Le 14 novembre 1790, une délégation d'habitants de Cuire s'entretient avec Caluire pour proposer une unification. Le conseil de district prononce la séparation de Cuire de la Croix-Rousse le 7 octobre 1791. La commune de Caluire-et-Cuire a ainsi été créée en 1790, mais officiellement en 1797, par fusion de la commune de Caluire et du quartier de Cuire, lui-même détaché de l'ancienne commune de Cuire-la-Croix-Rousse.
Durant les évènements du siège de Lyon, en 1793, Caluire joue le rôle de bourg de soutien à l'armée conventionnelle. Cuire, par contre, connait de nombreux combats, notamment les 22, 23 et 24 août 1793, quand les troupes du général Dumay attaquent les forces lyonnaises. Après la défaite de Lyon, les exactions des armées révolutionnaires se conjuguent à la chasse aux contre-révolutionnaires. Une prison pour ces derniers est constituée à Caluire. Le nom de Caluire est supprimé pour être remplacé par celui de Scévola, nom d'un héros romain,. La municipalité décidé de reprendre son ancien nom peu après, le 19 mars 1794.
De la Révolution à 1940
Durant la guerre de 1814, des combats ont lieu entre les forces autrichiennes menées par le comte de Bubna et des forces locales composée de la garde nationale et de paysans armés sur le moment. Rapidement aidé du régiment d'infanterie de ligne dirigé par le général Gay, les lyonnais tiennent leurs positions, mais Caluire subit l'occupation des Autrichiens.
À la suite des invasions de Lyon par les troupes autrichiennes en 1814, le maréchal de camp Rohault de Fleury est nommé « Commandant supérieur des travaux de défense de Lyon » en 1830 et constate que la ville ne possède pas assez de fortifications.
Il commence alors la construction de la première ceinture de Lyon, et plus particulièrement les forts de Caluire, placé côté Saône, et Montessuy côté Rhône en 1831. Il fallut dix-neuf ans pour achever la construction de ces édifices et cinq de plus pour construire l'enceinte les reliant.
Fait général de division par la République de 1848, puis Maréchal de France en 1852 par Napoléon III en récompense de son soutien pour le maintien de l'ordre dans la région lyonnaise lors du coup d'état, Boniface de Castellane dirige sur Caluire les travaux de construction de deux principales voies de la ville :
- la Montée des soldats, construite de 1855 à 1858, offrant le passage en direction du Rhône ;
- la Montée Saint-Boniface, devenue par la suite Chemin des soldats puis Montée Castellane permet l'accès à la Saône.
En 1862, la ligne de chemin de fer Croix-Rousse - Sathonay est terminée. Cette ligne surnommée « La Galoche » traversait le territoire de Caluire-en-Cuire en utilisant notamment l'actuel tracé de la voie de la Dombes.
En 1870, la proclamation de la République le 4 septembre et la constitution d'une municipalité républicaine et anticléricale à Lyon est rapidement suivi à Caluire. Le 18 septembre, un nouveau conseil municipal est élu et l'une de ses premières décisions est l'expulsion des religieux de l'établissement des frères ignorantins. Les biens qui s'y trouvent sont vendus, ainsi que le bâtiment lui-même. L'année suivante, le préfet du Rhône ordonne la restitution du bâtiment à l'ordre et un tribunal condamne Caluire a dédommager l'établissement. Après de nombreux démêlés, c'est finalement le Ministère de l'intérieur qui verse l'indemnité.
Cette somme est utilisée par l'ordre pour construire la chapelle Saint-Joseph en 1885, réalisée par Louis Sainte-Marie-Perrin et dont les vitraux sont signés par Lucien Bégule. L'établissement est mis à la disposition de l'armée pour devenir un hôpital en 1914.
Le fort de Caluire est démoli en 1933 pour construire l'actuel stade Henri-Cochet. Du fort de Montessuy ne subsiste que la caserne, accueillant diverses associations sportives.
La conclusion des accords de Munich fin septembre 1938 suscite un soulagement et une joie profonde : le conseil municipal attribue le nom de Neville-Chamberlain à une des rues de la ville dans les jours qui suivent.
Les habitants de Cuire sont enterrés dans le cimetière du château de Cuire jusqu'en 1823. Il est alors fermé et les habitants sont enterrés dans celui de Caluire jusqu'à l'ouverture du nouveau cimetière en haut de la montée de la Rochette en 1833. La vente de concessions se termine en 1940. On y trouve en particulier la tombe de Pierre Brunier (1837-1919), maire de 1880 à 1886 et de 1892 à 1919.
De 1940 à nos jours
L'activité principale de la commune en 1940 est maraîchère, Caluire est notamment réputée pour sa culture des choux et salades. L'utilisation d'un procédé d'épandage par inondation à base de gandouze, terme local désignant les matières contenues dans les fosses d'aisance, aujourd'hui disparue.
La commune subit les débuts de la Seconde Guerre mondiale en 1940, lorsque l'armée allemande atteint les portes de la ville le 19 juin 1940 à 14 . Les combustibles étaient aussi une denrée rare ; la mairie fit abattre les arbres morts de la ville pour constituer un stock de bois. Une partie de cette réserve sera distribuée en 1941 aux agriculteurs afin de chauffer les locaux contenant les pommes de terre de la prochaine récolte. Des bons de charbon sont distribués avec parcimonie, la population est alors contrainte d'utiliser d'autres combustibles tels que la tourbe ou le lignite.
La commune sera victime de bombardements alliés le 27 juillet 1944, où un avion en avarie dut larguer sa cargaison explosive aléatoirement, et le 6 août 1944 visant les usines de Saint-Rambert et de la gare de Vaise, faisant 11 victimes civiles caluirardes.
Le 2 septembre 1944, l'occupant détruit les ponts Poincaré, de l'Île Barbe et de Collonges. Caluire est finalement libérée de l’occupation allemande le 3 septembre 1944.
Caluire était un lieu important dans la résistance française, de par son attachement au Camp Didier et l'installation de plusieurs postes de radio dans les foyers en raison de la qualité des messages transmis par les hauteurs.
À noter que Jean Gouailhardou (dont une place porte le nom à Caluire-et-Cuire), habitant de la ville, fut jusqu'à son exécution à Villeneuve, le chef du camp Didier. Marcel Julien à qui la « rue Marlien » (son nom de Résistance) rend hommage à Caluire-et-Cuire, était également un important cadre du camp Didier.
Arrestation de Jean Moulin
Le 21 juin 1943, Jean Moulin est arrêté par la Gestapo, menée par Klaus Barbie, dans la maison du docteur Dugoujon alors que se tenait une réunion secrète avec plusieurs responsables de la Résistance dont André Lassagne, Albert Lacaze et Bruno Larat. La venue de René Hardy à la réunion alors qu'il n'y est pas convoqué a amené nombre de résistants à suspecter ce dernier d'avoir par sa présence indiqué à Klaus Barbie le lieu précis de cette réunion secrète. Après avoir été identifié et interrogé par le chef de la Gestapo Klaus Barbie à la prison Montluc de Lyon, Jean Moulin est transféré à la Gestapo de Paris où il est torturé. Il meurt le 8 juillet 1943 en gare de Metz, dans le train Paris-Berlin qui le conduisait en Allemagne pour y être interrogé.
L'école primaire publique d'Application Jean-Moulin se trouve non loin du lieu de l'arrestation.
Arrestation d'Hélène et Victor Basch
Inquiétés dès les débuts de l'occupation Victor Basch et son épouse fuient en zone libre, en 1940, et s'installent dans le quartier de Saint-Clair à Caluire-et-Cuire, au 116, Grande-rue-Saint-Clair.
En janvier 1944, la milice de Lyon, dirigée par Paul Touvier repère Victor Basch à Caluire-et-Cuire. Le 10 janvier 1944, accompagné d'une dizaine de miliciens (en particulier Lécussan, le chef régional de la milice) et du Lieutenant Moritz de la Gestapo, il participe lui-même à l'arrestation de Victor Basch et de son épouse Hélène, âgée de 79 ans, qui refuse de le laisser. Lécussan accompagnés d'autres miliciens (notamment Gonnet) et de Moritz, conduira alors le couple à Neyron dans l'Ain où Victor et Hélène Basch seront abattus de plusieurs coups de feu, le soir même.
L'école primaire publique Victor-Basch se trouve à proximité du lieu de l'arrestation. Hélène et Victor Basch sont inhumés à la nécropole nationale de la Doua à Villeurbanne.
Après-guerre à nos jours
Le projet de construction d'un casino a été proposé au conseil municipal d'octobre 1948, faisant percevoir à la commune 5 % des recettes brutes de jeu ; le projet avorta.
En janvier 1955, une crue de la Saône atteint 109 résidences.
La ligne C du métro de Lyon relie désormais Lyon à Caluire-et-Cuire le 8 décembre 1984.
En juin 1973, le truand Jean Augé, importante figure du milieu lyonnais du début des années 1960, est abattu à Caluire-et-Cuire. L'acteur Olivier Rabourdin a interprété son personnage dans le téléfilm sorti en 2005, S.A.C., des hommes dans l'ombre de Thomas Vincent.
Le 29 octobre 1980, l'Affiche rouge, groupe armé issu d'Action directe, braque un convoyage de fonds à Caluire-et-Cuire : le braquage fera une victime, le convoyeur Henri Delrieu, une des quatre victimes de l'Affiche rouge durant sa période d'activité.
La communauté urbaine de Lyon disparaît le
- Maryannick Lavigne-Louis, « Quand les éléphants paissaient sur le plateau… une découverte faite à Caluire-et-Cuire en 1824 », La Gazette, Histoire et patrimoine de Caluire et Cuire, no 91, .
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