Le Pertuis

Localisation

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Le Pertuis : descriptif

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Le Pertuis

Le Pertuis (Lo Pertús en occitan) est une commune française située en Velay, dans le département de la Haute-Loire (43), en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Géographie

Localisation

Carte de la commune avec localisation de la mairie.

La commune du Pertuis se trouve dans le département de la Haute-Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Elle se situe à 19  du Puy-en-Velay, préfecture du département, et à 8 Saint-Julien-Chapteuil, bureau centralisateur du canton d'Emblavez-et-Meygal dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales.

Les communes les plus proches sont : Saint-Hostien (2,8 Bessamorel (3,5 Queyrières (4,1 Saint-Étienne-Lardeyrol (5,3 Saint-Pierre-Eynac (5,9 Saint-Julien-du-Pinet (6,4 Saint-Julien-Chapteuil (6,8 Rosières (6,9 km).

Communes limitrophes de Le Pertuis
Rosières Saint-Julien-du-Pinet Bessamorel
Le Pertuis Yssingeaux
Saint-Étienne-Lardeyrol Saint-Hostien Queyrières
Le col du Pertuis

Volcanisme

Four restauré à Dinamands (Le Pertuis), couvert de lauzes

Le territoire de la commune du Pertuis, restreint (11,89 Meygal : il est encadré et dominé par plusieurs , pointements récents, peu érodés, essentiellement phonolithiques, d'où descendent des chiers, longues coulées de pierrailles formées lors des dernières périodes de glaciation.

Dès le Moyen Âge, des carrières de phonolithe ont fourni des lauzes utilisées pour la couverture des toits ; nombreuses dans les années 1900, sur le Rand et autour du plateau du Loségal, ces carrières ont décliné rapidement devant la concurrence des tuiles ; une seule est encore exploitée au début du XXIe siècle, surtout pour la restauration des toitures.

Relief

Loségal, Mont Gros, suc de Jorance

Le bourg est implanté au col du Pertuis, à 1 026 m d'altitude, entre le Loségal (1 135 m) et le suc du Pertuis (1 097 m). À la limite avec la commune de Queyrières, au sud-est, se dresse le Rand (1 255 m), au milieu de la vaste forêt de la Grande Vezolle. Le suc d'Ardemez (1 052 m), à l'est, est partagé avec la commune de Bessamorel. Le suc de Jorance (1 186 m), qui domine au nord-ouest, est situé sur la commune de Saint-Julien-du-Pinet. Mont Gros (1 170 m), à l'ouest, est flanqué du curieux puy des Juscles, resté dénudé, truffé de failles et de gouffres, site d'une via ferrata très fréquentée. La Via Ferrata du puy des juscles propose une variété d’obstacles passionnants, tels que des filets himalayens, des passerelles, des tyroliennes, des poutres, des passages souterrains et même une paroi d’escalade. Les sensations fortes sont garanties à chaque étape de votre parcours.

La commune est traversée par le ruisseau de Truisson, affluent du Ramel.

Végétation

La végétation était autrefois très pauvre : herms (espaces vides), chauds (pâturages parsemés de pierres) se retrouvent dans plusieurs toponymes (L'Herm, La Chaud, La Chomette). Les espaces boisés étaient rares : la carte de Cassini, au XVIIIe siècle, ne mentionne que le bois de la Vesolle, sur les sucs du Rand et de Corbière. Bois de pins et taillis composés de feuillus et de buissons ont recouvert les flancs des montagnes et les versants des gorges du ruisseau de Truisson.

Forêts sur les hauteurs du Pertuis

Dès le Code forestier sur des bois appartenant à des communes ou à des sections de communes (1827) : plantations de résineux, interdiction du pacage.

Au Pertuis, le régime forestier a été imposé par l'arrêté préfectoral du  : en 1868, 178 ha de bois y sont soumis ; le repeuplement est fait d'épicéas, de mélèzes, de pins sylvestres. Son application a connu une vive opposition de la part des autorités municipales comme de la population paysanne, privée de terrains de pacage : dans la nuit du 4 au , un incendie ravage 8,24 ha de bois de pins sur le Loségal.

Aujourd'hui, la forêt reste importante : en 1988, 485,12 ha de bois et taillis (40,8 % de la superficie communale), dont 404,78 ha de résineux. Une part notable est encore propriété collective de multiples sections groupant les foyers d'un ou plusieurs villages de la commune ou de communes environnantes : ce sont les communaux qui représentaient, en 2015, 214,65 ha, surtout boisés, avec quelques couderts (pâturages collectifs d'un village) ou même des chiers.

Population

De 2x2 voies, la RN 88 passe à 2 voies seulement, en vue du Pertuis.

La rudesse du relief et du climat a entraîné un rapide déclin de l'agriculture depuis un siècle, les labours cédant la place à des prairies et pâturages ; avec la mécanisation, le nombre d'exploitations est devenu très faible, ainsi que celui des emplois agricoles (267 actifs comptabilisés en 1886, 25 en 2010).

La population communale, qui a atteint son maximum en 1891 (1 119 hab), n'en comptait plus que 327 en 1990, avant une nette progression (440 hab en 2015).

L'essor démographique récent est lié en partie à la route entre Le Puy et Saint-Étienne via Yssingeaux, qui passe par le col du Pertuis : autrefois « route royale », aujourd'hui route Nationale 88 (axe Lyon - Toulouse), elle traverse le bourg. Un autre col, le col de Pozedonne, permet de rejoindre Yssingeaux en empruntant l'ancienne route 88.

Initié vers 1980, le projet de déviation du Pertuis par une route à 2x2 voies est encore d'actualité, le secteur Le Pertuis - Lachamp restant le seul grand tronçon à deux voies de cet axe très fréquenté, entre Lyon et Le Puy. La création d'un village service a été envisagée pour maintenir le commerce dans le bourg.

En effet, l'artisanat et le commerce local (station-service, boulangerie, charcuterie, café-restaurant...) profitent de la clientèle de passage et des occupants des nombreuses résidences secondaires.

Le bourg est aussi devenu une halte pour les amateurs de sports de nature ; le GR 40 (sentier de grande randonnée) traverse la commune.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Sud-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 1 000 à 1 500 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,2 amplitude thermique annuelle de 16 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 8,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Statistiques 1991-2020 et records LE PERTUIS_SAPC (43) - alt : 1020m, lat : 45°05'55"N, lon : 4°03'40"E
Records établis sur la période du 01-04-1991 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −2 −2,1 0,2 2,6 6,3 9,7 11,5 11,6 8,4 5,7 1,5 −1,1 4,4
Température moyenne (°C) 0,8 1,3 4,5 7,2 11,2 15,1 17,5 17,4 13,3 9,6 4,5 1,7 8,7
Température maximale moyenne (°C) 3,7 4,7 8,7 11,9 16,1 20,6 23,4 23,2 18,3 13,4 7,5 4,5 13
Record de froid (°C)
date du record
−15,1
13.01.03
−18
07.02.12
−18,6
01.03.05
−7,9
08.04.03
−2,9
15.05.1995
−1,4
04.06.01
2,9
17.07.00
1,4
29.08.1998
−1,4
30.09.1995
−8,5
25.10.03
−11,4
22.11.1998
−15,6
16.12.01
−18,6
2005
Record de chaleur (°C)
date du record
19,3
01.01.22
20,3
26.02.19
22,9
17.03.04
24,9
30.04.05
30,4
22.05.22
35,3
27.06.19
35,1
23.07.19
35,5
13.08.03
30,6
04.09.23
27,8
09.10.23
20,8
01.11.14
19,3
31.12.21
35,5
2003
Précipitations (mm) 52,8 41,2 46 80,3 113,1 96,7 74 82,3 90,5 98,5 92,9 50,4 918,7
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base


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  1. Stephan Georg, «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  2. Stephan Georg, «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  3. «  », sur villorama.com (consulté le ).
  4. «  », sur Café du col (consulté le ).
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  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Histoire

Moyen Âge et Temps modernes

Au milieu du Moyen Âge, le terroir du Pertuis forme un espace répulsif et dépeuplé, zone frontière entre les pays "d'en-deçà les bois" (bassin du Puy) et ceux "d'au-delà des bois" (vers Yssingeaux). À la limite des seigneuries de Chapteuil, Queyrières et Saussac, il est dominé par les seigneurs de Glavenas. Il est englobé dans la paroisse de Rosières, avant de dépendre de celle de Saint-Hostien où un prieuré est fondé vers 1222 par les Bénédictins de La Chaise-Dieu.

Les Cisterciens
Ruines de la grande abbaye de Mazan.

Au début du XIIIe siècle, commence le peuplement du territoire du Pertuis : un manuscrit de 1213 mentionne les lieux-dits de Monte Ritbrant (Monibrand) et La Chalmeta (La Chomette).

À La Chomette, une "grange", ou domus ("maison"), est fondée par des Cisterciens de l'abbaye de Mazan, en haute Ardèche : une bulle du pape Honorius III (1217) en témoigne. Le seigneur de Glavenas a cédé à l'abbé de Mazan l'autorité sur une zone correspondant à peu près à la commune actuelle du Pertuis, n'y conservant, jusqu'en 1451, que la haute justice. Mais, en 1298, Mazan a échangé, contre un territoire situé près des sources de la Loire, le secteur à l'ouest du Loségal, donné à l'Hôtel-Dieu du Puy, qui a constitué le mandement de Chomeil-L'Herm.

Le Cartulaire de Mazan, conservé aux Archives départementales de Privas, regroupe la copie de 77 actes, dont la bulle d'Honorius III, qui concernent cette abbaye : 57 de ces actes ont été copiés sur parchemin vers 1450 par Gonet Doron, clerc de la paroisse de Rosières, notaire du vicomte de Polignac et de l'abbé de Mazan et régisseur de la grange de La Chomette entre 1439 et 1453. C'est une source essentielle de nos connaissances sur l'histoire de l'abbaye de Mazan comme du territoire du Pertuis au Moyen Âge.

Vestiges de la tour de La Chomette

Plusieurs actes repris dans le Cartulaire concernent la fixation des limites, objets de contestations entre la seigneurie de La Chomette et ses voisines qui dépendent des seigneurs de Glavenas et de Queyrières ; autre sujet, le règlement de nombreux conflits à propos des droits de justice entre les Cisterciens et le seigneur de Glavenas. Le Cartulaire évoque aussi la condition sociale et le statut juridique des paysans, des "emphytéotes", dont l'affranchissement est acté par un accord de 1394, tout en étant tenus de payer la taille aux cinq cas à l'abbé de Mazan.

Peu nombreux, les religieux de La Chomette ont dirigé le défrichement effectué par des colons venus des environs ; témoins des travaux d'épierrement des parcelles, d'innombrables murettes et des chiers artificiels (amoncellements de pierres) sont encore en place. Et, aux XIIIe et XIVe siècles, se sont constitués des villages.

Les bâtiments monastiques ne sont plus visibles : seule subsiste la base d'une tour carrée, "château" existant au XVe siècle et détruit en 1590.

La route et le péage
L'emplacement du péage du Pertuis : "estrade" publique, entre relais de poste (à gauche) et maison forte

Depuis 1261, la présence d'un péage est avérée dans le bourg du Pertuis : il dépend du seigneur de Glavenas. Il bénéficie d'un important trafic empruntant la nouvelle route entre Le Puy et Yssingeaux, utilisant l'antique strada velha ("vieille route") à l'ouest du mont Pidgier, puis traversant le col, où plusieurs auberges et relais pour les mulets voient le jour. Confirmé en 1728, réformé en 1751, ce péage est l'un des derniers à disparaître en Haute-Loire, au début de la Révolution.

La route royale a été le théâtre de nombreux actes de banditisme. Ainsi, en 1708, tout près du col, un convoi de cinq mulets emportant à Lyon la recette de la taille du diocèse, soit 50 000 livres, est attaqué par des brigands à cheval qui tuent deux hommes de l'escorte ; les assaillants disparaissent avec les caisses de monnaie.

Pour améliorer la sécurité, une caserne de gendarmerie est installée à La Voûte, près du bourg du Pertuis ; elle y subsiste de 1804 à 1832 environ, avant d'être transférée au bourg de Saint-Hostien.

L'hôpital des Antonins

L'existence de la route et le passage de nombreux pèlerins et malades allant de la région lyonnaise au Puy, puis à Saint-Jacques-de-Compostelle, expliquent l'implantation dans le bourg du Pertuis d'un hôpital, avéré dès 1284, et d'une chapelle. Dirigé par des religieux de l'ordre des Antonins, dont le centre est Saint-Antoine-en-Viennois (ou Saint-Antoine-l'Abbaye), dans le Dauphiné, l'hôpital est destiné à soigner les patients atteints du mal des ardents (ou "feu de Saint-Antoine"), très redouté au Moyen Âge.

L'activité de cet hôpital, situé tout près de l'église actuelle, est inconnue. Des terriers (1533, 1633) montrent cependant que les Antonins ont constitué une petite seigneurie autour du bourg du Pertuis, sur laquelle ils prélèvent des redevances.

Au prieuré du Pertuis passe sous la dépendance de l'établissement de Saint-Victor-sur-Arlanc, puis, en 1631, de la commanderie des Antonins de Montferrand, près de Clermont. En 1695, il est vendu, avec tous les droits seigneuriaux, à la famille de Pollalion, seigneur de Glavenas, qui y maintient un chapelain jusqu'à la Révolution.

Des familles nobles
  • Pascal.
Maison forte de Faussier (orthographe actuelle)

L'existence de Tassin Pascal, notaire royal, est attestée en 1443, dans une maison du bourg du Pertuis. Ses descendants sont anoblis, devenant seigneurs du Pertuis et, par mariage, de Fossier, où subsiste toujours leur maison forte. Une descendante, Marguerite Pascal (décédée en 1611), épouse Martin Pascal, trésorier général d'Auvergne : ce sont les grands-parents de Blaise Pascal. Au XVIIe siècle, la famille Pascal disparaît du Pertuis.

Le village de Pascal, à 2 km au nord du bourg, doit son nom à une famille Pascal, qui y habite au XVe siècle ; mais aucun lien n'a été établi avec les ancêtres de Blaise Pascal.

Le , une grande fête a réuni, au Pertuis, autorités politiques, religieuses et littéraires de haut niveau pour célébrer le tricentenaire de la mort de Blaise Pascal.

  • Sagnard

Les Sagnard, dont l'origine est proche du pic du Lizieux, ont formé plusieurs branches importantes en Velay, Vivarais et Forez : Queyrières-Glavenas, La Fressange, Canson, Maumeyre, Choumouroux, Sassenage.

Au début du XVIIe siècle, une autre branche s'est installée dans le hameau du Vernet, au nord du bourg du Pertuis, dans une maison forte dont il reste une partie. Issue de la noblesse d'épée, cette famille a bénéficié de mariages dans l'aristocratie et la bourgeoisie, ainsi que de la fonction de fermier qu'elle a exercée pour l'abbé de Mazan et le prieur de Saint-Hostien.

  • Choumouroux

Eux aussi dans la noblesse d'épée, les Choumouroux (ou Chamouroux) sont mentionnés au XIVe siècle à Yssingeaux, où ils possèdent un château. Au XVIIe, en 1693, Charles de Chamouroux, de Messinhac (Bessamorel) jusqu'alors établi à Marnhac (Yssingeaux) se retire à Rioufreyt, où est installé son fils Claude (marié à Marie de Giraud de la Chau) depuis 1680, au pied du Loségal, côté ouest. Tenant leur rang au XVIIIe en s'unissant à la noblesse et à la bourgeoisie locales, ses descendants connaissent le déclin dans la roture, bien avant la Révolution. Antoine de Choumouroux, le premier, contacte une alliance roturière avec Anne Dérail (et non pas D'Eyrail!) en 1759 puis avec Catherine Richaud en 1764. (Voir la chronique complète de Maryse Daudenet "Les Choumouroux de Riouffreyt, 300 ans d'histoire audit lieu".) Ensuite fils et filles sont mariés aux fermiers et fermières des paroisses et communes voisines...

La Toussaint 1573

Lors des Guerres de religion, des raids sont menés par des chefs protestants établis au sud-est du Velay, dans les environs de Fay et dans les montagnes du Vivarais. Lors de l'un d'eux, le

Révolution française

Un cahier de doléances

Le , l'assemblée du Tiers du mandement de "La Chaumette Granoulhet" (50 feux) réunit 30 habitants à Yssingeaux, au domicile de Balthazar Faure, avocat, futur maire d'Yssingeaux. Un cahier de doléances y est rédigé pour être présenté à l'assemblée de bailliage du Tiers État, au Puy, le  ; il est conservé aux Archives départementales.

La vente des biens nationaux

Le domaine seigneurial de La Chomette, appartenant à l'abbé de Mazan, est vendu aux enchères, le , et adjugé à M. de Bonneville. Par contre, Charles Pollalion réussit à conserver la propriété des biens achetés aux Antonins, dont la chapelle du Pertuis.

Les bois escarpés de la Vezolle, où se trouve la "croix du saint", jeune contre-révolutionnaire qui y aurait trouvé la mort lors des combats du "camp du Pertuis".
Les problèmes religieux

Le clergé du Velay est très divisé sur la prestation du serment de fidélité à la Constitution. Le chapelain du Pertuis, Jean-Claude Jacob, qui la refuse, est poursuivi en 1792. L'abbé Perbet, chapelain de Queyrières, lui aussi réfractaire, est arrêté près d'Yssingeaux en et, après une halte au Pertuis, exécuté par son escorte à Lachamp, sur le bord de la route du Puy, où il devient l'objet d'un culte populaire. Le serment entraîne aussi une vive opposition de la part des béates ().

Un agent national, Albin, installé au Pertuis, qui cherche à imposer le calendrier républicain, se heurte à une forte résistance populaire.

Les déserteurs

La guerre, qui nécessite, à partir de 1792, un recrutement de plus en plus important, entraîne une vague de désertions qui s'amplifie encore sous l'Empire. Beaucoup d'insoumis et de déserteurs se cachent dans les secteurs montagneux et forestiers proches du col du Pertuis, y créant une grande insécurité et des actions contre-révolutionnaires. Pour y parer, les autorités politiques utilisent toutes les mesures possibles, allant jusqu'à faire résider, dans les familles de réfractaires, des garnisaires (ou garnissaires) pris dans la gendarmerie ou dans les troupes de ligne ; avec peu de succès.

Le "camp du Pertuis" ou la "petite Vendée"

Un grand rassemblement de déserteurs se constitue, du 10 au 13 vendémiaire an IV (2-), dans les environs immédiats du col du Pertuis. À sa tête, le comte de La Motte, entouré d'une bande royaliste, la Compagnie de la Ganse blanche. À leurs côtés, d'autres contre-révolutionnaires venus du sud du Velay, avec leurs maires. Le 13 vendémiaire, entre Le Pertuis et Saint-Hostien, ils attaquent des troupes républicaines et des gardes nationaux allant d'Yssingeaux au Puy : quelques morts de part et d'autre. Mais le "camp" se disperse rapidement.

| ]

L'église actuelle, qui a remplacé la chapelle des Antonins
Le Pertuis, paroisse et commune

Englobés dans la paroisse, puis dans la commune de Saint-Hostien, les habitants de la section du Pertuis s'en détachent en deux étapes.

  • Paroisse

En 1844, dix chefs de famille du Pertuis achètent à Hercule de Glavenas la chapelle et le presbytère du bourg, pour 1200 F. À l'été 1849, la "succursale" (paroisse) est créée ; le premier desservant en est Jean-Baptiste Vincent Michel, de 1849 à 1854. L'église est fortement restaurée, agrandie, et un clocher ajouté en 1904.

  • Commune

Au bout de trois ans de démarches, les habitants du Pertuis obtiennent, avec l'appui du préfet, l'érection de la section en commune (11,78 Louis-Napoléon Bonaparte. Le premier maire, Claude Tempère, est nommé par le préfet le .

En 1883, est construite l'école du bourg, en usage jusqu'en 2017, qui abrite aussi la mairie. Dans le village de L'Herm, une maison d'école a été bâtie en 1914 ; elle a été en service jusqu'en 1972. Dans le bourg et dans quelques villages (L'Herm, Villevieille, Dinamands), dans des maisons d'assemblée, des béates ont longtemps donné un enseignement rudimentaire, scolaire, religieux et technique (dentelle au fuseau). Des Dominicaines ont, pendant plusieurs années, à la fin du XIXe siècle, tenu une école pour les filles au Pertuis.

Monument aux morts, érigé en 1922, inauguré en 1923
Essor et déclin de la population

Au XIXe siècle, la population du Pertuis augmente des 2/3 environ (maximum : 1 119 hab en 1891) : forte natalité, très grand nombre de petites propriétés en polyculture-élevage, multiplicité des artisans et des commerces dans le bourg.

À partir des années 1890, le déclin démographique est rapide : effondrement des naissances, exode rural vers les mines et les usines du bassin stéphanois. Un flot de migrants quitte même Le Pertuis dans les années 1892-1912, guidé par des chanoines de l'Immaculée Conception, pour défricher des terres près de Notre-Dame-de-Lourdes, au Manitoba (Canada).

La guerre de 1914-18 accentue le déclin : 45 morts issus de la commune.

La guerre de 1939-45 est marquée par la longue absence d'une vingtaine de prisonniers de guerre et par la présence, dans les montagnes environnantes, de plusieurs maquis de résistants, dont l'un a été formé dans les bois du suc de Jorance.

Conclusion

De cette longue histoire, les principaux témoins constituent un bâti rural varié : plusieurs maisons fortes, des "assemblées", des maisons paysannes fortement transformées, des croix, des vestiges de moulins, des abreuvoirs et des fours de villages...

  1. Charles Besson et Anne-Marie Michaux, Les Cisterciens en Vivarais. Mazan, une grande abbaye, Connaissance et Savoirs, 2 t., 2009, 2010.
  2. Jean Perrel, « Les Antonins en Haute-Loire », Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay,‎  : l'ordre possède 5 établissements en Haute-Loire dont hôpital du Pertuis mentionné en 1284
  3. Yvonne Lhoste, « Triste Toussaint. 1573... », Cahiers de la Haute-Loire,‎ , p. 83-109.
  4. Hélène Jarre, La Contre-Révolution en Haute-Loire, Editions du Roure, .
  5. Les béates et les maisons d'assemblée dans le département de la Haute-Loire, tome I, Reuilly, .
  6. Antoine Gaborieau, Notre-Dame-de-Lourdes (Manitoba), 1891-1990. Un siècle d'histoire, Notre-Dame-de-Lourdes (Manitoba), .

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Le Pertuis dans la littérature

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4140 autres localités pour Auvergne-Rhone-Alpes

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