Saint-Remèze
Localisation
Saint-Remèze : descriptif
- Saint-Remèze
Saint-Remèze est une commune française, située dans le département de l'Ardèche en région Auvergne-Rhône-Alpes. Les habitants de cette petite commune rurale, proche des gorges de l'Ardèche, sont dénommés les Saint-Remèziens.
Géographie
Situation et description
Le village est situé dans l'extrémité sud du département de l'Ardèche, sur un plateau calcaire, à une altitude moyenne de 370 mètres, entre la vallée du Rhône, le massif de la Dent de Rez (719 mètres) et les gorges de l'Ardèche.
La commune, qui s’étend sur 4 200 hectares, est dotée d’un patrimoine environnemental varié. Autour des espaces cultivés, le plateau est couvert de bois de chênes verts, de chênes pubescents, et de garrigue, une formation végétale basse composée de plantes herbacées et de plantes parfumées ou aromatiques comme le thym, la sarriette, la lavande, et d’arbustes isolés comme le genêt scorpion, le chèvrefeuille, la clématite, dont certains assez hauts comme le genévrier cade
Dans les gorges, se retrouvent les mêmes chênaies, mais aussi des espèces plus spécifiques, comme le genévrier de Phénicie parmi les plus vieux arbres connus en France.
La faune est assez riche. Le plus gros animal et l’un des plus communs est le sanglier. On compte aussi de nombreux renards, des blaireaux et des genettes. Parmi les oiseaux, les plus emblématiques sont l'aigle de Bonelli, le circaète Jean-le-Blanc, le vautour percnoptère, le merle bleu et le guêpier, les choucas et les hirondelles des tours.
La présence des cigales d’été, du scorpion languedocien, des couleuvres de Montpellier et à échelon conforte encore son caractère méditerranéen.
Communes limitrophes
Lagorce | Gras | |||
Vallon-Pont-d'Arc | N | Bidon | ||
O Saint-Remèze E | ||||
S | ||||
Labastide-de-Virac | Aiguèze (Gard) |
Géologie et relief
Saint-Remèze est implantée sur un vaste plateau karstique qui porte le même nom que la commune et qui s’étale au pied du Serre de Barrès (667 lapiaz, des dizaines d'avens et de grottes. Les gorges s’enfoncent de plus de 200 crise messinienne de salinité".
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat de montagne et le climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,8 amplitude thermique annuelle de 17,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Vallon Sa », sur la commune de Vallon-Pont-d'Arc à 9 vol d'oiseau, est de 13,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Hydrographie
Le sud du territoire communal est longé par l'Ardèche, affluent droit du Rhône de 125,1 km de longueur, qui a donné son nom au département où est implanté la commune.
Voies de communication
- http://www.rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/59F3Ed01_cle5c1a6c.pdf
- Jean-Paul Mandin, Olivier Peyronel / SGGA, Découvrir la flore des gorges de l’Ardèche et de leurs plateaux., Glénat, , 288p.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Histoire
Préhistoire
Le territoire de la commune de Saint-Remèze fut occupé très tôt comme en témoignent les nombreux vestiges préhistoriques recensés dans les grottes et avens. Les plus anciennes traces remontent au Paléolithique supérieur, entre 35 000 et 10 000 ans avant notre ère.,
Le Néolithique, entre 5 500 et 1 800 ans avant notre ère, marqué par le développement de l’agriculture et de l’élevage, et l’utilisation de la poterie, est encore plus présent. Il concerne de nombreuses cavités qui ont pu servir de bergerie ou de lieux de stockage de l’eau mais aussi des sites de plein air. Le dolménisme est une autre facette de la fin du Néolithique et du début de l'âge du Bronze. Ces monuments funéraires sont présents sur la commune avec deux exemplaires au Chanet et d’autres disséminés dans les bois de Malbosc. De petites grottes sont aussi utilisées pour accueillir des sépultures comme la grotte des Perles à Gaud.
L'âge du Fer est représenté avec la nécropole de Beauregard, qui a livré un riche mobilier, dont certains tumulus ont été réutilisés jusqu’au début du Moyen Âge. L'époque gallo-romaine est attestée par plusieurs concentrations de tegulae et objets divers permettant de supposer des habitats. Un ensemble funéraire du .
Moyen Âge et Temps Modernes
Le Moyen Âge voit se développer le village autour de ce qui fut une première église. La plus ancienne mention d’une église dédiée à l’évêque Rémi remonte à 877, dans une charte de Charles-le-Chauve. Celle-ci appartient alors à l'église cathédrale de Viviers. Apparaît à côté un château attesté dès le courant du Chateauneuf-Randon, originaire du Gévaudan. Le village se dote d’une enceinte ovoïde, à l’intérieur de laquelle se blottissent le cimetière, les maisons, écuries et bergeries, le long d’étroites ruelles.
Les guerres de religion de la seconde moitié du . La commune de Saint-Remèze, plus souvent catholique que protestante, est le théâtre de plusieurs combats, elle est pillée et saccagée en 1580. Son église est « toute découverte », lors de la visite de l’évêque de Viviers en 1599.
Époque contemporaine
La période révolutionnaire est marquée par de nombreux affrontements entre républicains et royalistes. Il faut dire que la commune, par son isolement au milieu du plateau, l'étendue de sa forêt et la multiplicité de ses grottes « semblait tout désigné pour devenir un foyer contre-révolutionnaire ». Des prêtres réfractaires vont se cacher dans les gorges et de nombreux règlements de compte ont lieu dans le village. Saint-Remèze connaît son essor au milieu du XIXe siècle, marqué par une forte croissance démographique (1 080 hab. en 1866). Le village commence à s’étendre hors rempart (Rue basse et La Plaine) et plusieurs fermes et hameaux voient le jour (Patroux, Briange, Beauregard, Pastroux).
Des terrasses de culture, avec tout un maillage de murettes en pierre sèche, sont aménagées sur les versants bien exposés,. La population atteint alors une certaine aisance avec, en plus de l'agriculture vivrière, l'exploitation des bois, l'élevage ovin (3 000 bêtes à laine en 1850) et la sériciculture.
En 1884, une épidémie de choléra tua 62 personnes dont 30 hommes, 18 femmes et 14 enfants. Quelques habitants sont allés camper dans les bois. Pendant la nuit, on allumait de grands feux dans les rues du village pour purifier l'air ; on en a compté jusqu'à quarante qui brûlaient en même temps ». À la suite de cette épidémie furent construits les premières canalisations et les premiers pavés, la population ayant pris conscience de l'importance de l'hygiène. Au début du oïdium, le phylloxéra pour la vigne et la pébrine pour l'élevage du ver à soie.
La Grande Guerre mobilise 209 Poilus recensés dans les registres matricules des Archives départementales de Nîmes, dont 182 domiciliés dans le village. Largement envoyés dans l'infanterie et engagés sur toutes les zones du front, ils paient un lourd tribut avec 40 Morts pour la France dont 34 mentionnés sur son monument aux morts, et un lot important de blessés. Cette hécatombe accélère la décroissance de la démographie du village et les effets de l’exode rural. En 1911, on compte 822 habitants, en 1921, 705 habitants, soit une baisse de 15 %.
Début 1944, une station radar allemande (nom de code Alligator2) est construite dans La Plaine d’Aurèle, sur la commune voisine de Bidon, dans le cadre d’un vaste réseau pour traquer les appareils alliés sur le sud de l'Ardèche et lancer contre eux des chasseurs allemands. De nombreux Saint-Reméziens sont réquisitionnés pour les transports d'eau et de matériel. Au début de la deuxième quinzaine du mois d’août, après que les maquisards eurent attaqué la base radar du camp allemand et enlevé son responsable, le village connaît plusieurs mitraillages d'avions allemands. Plusieurs maisons furent détruites. À compter du 20 août, c'est la débâcle allemande. Pendant une semaine, plusieurs milliers de soldats allemands et supplétifs passent dans le village, pressés de gagner la vallée du Rhône. Ils vont y multiplier exactions et exécutions sommaires.
Le 30 août, c'est l'arrivée d’un peloton du .
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Support en béton d'un radar.
La déprise agricole se poursuit pendant les décennies suivantes, avec une population, une agriculture et un système agraire qui s'adaptent mal aux conditions nouvelles du monde moderne. L'élevage ovin est en chute libre. La sériciculture, qui s’était légèrement reprise au début du siècle, finit de disparaître dans les années 1940. Certaines familles se rabattent sur les bois pour en tirer une subsistance (bûchage et charbonnage). En 1955, on ne compte plus que 430 habitants. L’électricité est amenée au village en 1933, l’eau courante est installée en 1959.
Il faudra attendre le développement de la viticulture et de la culture de la lavande et surtout du tourisme pour que le village connaisse un nouvel essor à partir des années 1980, suivi de l'apparition de nouveaux quartiers.
- Bernard GELY, Les premiers peuplements en Bas-Vivarais, In RAIMBAULT M. (dir.), SGGA / Editions du Chassel, , 653 p., p. 127-137
- Bernard GELY, Françoise PRUD’HOMME, - Préhistoire des Gorges de l’Ardèche, bilan archéologique, Les Gorges de l’Ardèche. Connaître, protéger, partager, In ISSARTEL J.-L. (dir.), Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, , 205 p., p. 55-64
- Les Gorges de l’Ardèche. Connaître, protéger, partager., Le Néolithique dans les gorges de l’Ardèche. In ISSARTEL J.-L. (dir.), Mémoire d'Ardèche et Temps Présent., , 205 p., p. 73-80
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- P-Y. LAFFONT, Atlas des châteaux du Vivarais, DARA, n° 25, Association lyonnaise pour la promotion de l’archéologie en Rhône-Alpes, , 286 p
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- A et S. PESCHIER, - Le protestantisme : résistance et maintien, XVIIe – XVIIIe siècles, In RAIMBAULT M. (dir.), De la Dent de Rez aux Gorges de l’Ardèche., SGGA / Editions du Chassel, , 653 p., p. 279-290
- M. ANDRE, Visite canonique de 1599 par Monseigneur Jean de l’Hostel., Revue du Vivarais, Tome LXXXI, n° 4, , p. 220-222
- I. VALLON, Saint-Remèze. Curiosités naturelles. Histoire., Aubenas, Imprimerie Artige et Tourrette, , 49 p., page 29
- Martin CHARMASSON, Au bord de l’Ardèche, Saint-Remèze., Imprimerie Humbert & Fils, , 83 p.
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- Hervé HOZIL, Une longue tradition paysanne., In RAIMBAULT M. (dir.), De la Dent de Rez aux Gorges de l’Ardèche., SGGA / Éditions du Chassel., , 653 p., p. 447-548.
- Albin MAZON., Voyage le long de la rivière d'Ardèche. À pied, à bateau, en voiture et à cheval., Imprimerie Lienhart et Cie,
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- Alligator2.
- Raoul GALATAUD, Dix jours qui ébranlèrent Vallon., P 47-49., MATP, Cahier n° 43,
- M. CHARMASSON, - Au bord de l’Ardèche, Saint-Remèze, Imprimerie Humbert & Fils, , 83 p.
Toponymie
Remèze (Remèsi en occitan) est la forme francisée de Rémi, en latin Rĕmĕdĭus, homonyme en français de Remi (Remigius en latin), l'évêque de Reims qui baptisa Clovis Ier en 496 et souvent confondu avec lui. Mais en occitan, il n'y a normalement pas d'ambiguïté phonétique, ce qui n'a pas empêché la même confusion (le nom de Saint-Rémy (Dordogne) est attesté Sanctus Remigius au .
La destinée de Remigius aurait été prédite par l'ermite Montanus, qui donna son nom au village voisin de Saint-Montan. La première mention de Saint-Remèze (877) est tirée de la Carta vetus du diocèse de Viviers, un cartulaire de l’église cathédrale de Viviers compilé au Jacques de Banne.
- Chantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des Noms de Lieux du Périgord, Éd. Fanlac, seconde édition, 2000, p. 365
- madame_dulac, « », sur canalblog.com, lieux sacrés, (consulté le ).
Héraldique
Blason | D'azur à saint Rémi de carnation debout et de profil, vêtu pontificalement d'argent et d'or. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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Saint-Remèze dans la littérature
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