Saint-Plaisir
Localisation
Saint-Plaisir : descriptif
- Saint-Plaisir
Saint-Plaisir est une commune française, située dans le département de l'Allier en région Auvergne-Rhône-Alpes. Les habitants se nomment les Saint-Plaisirois ou plus communément les Cocheriaux (allusion à d'abondantes cueillettes de cocherelles (espèce de champignons) sur la commune).
Géographie
Saint-Plaisir s'étend sur 5 234 hectares, dont 1 130 hectares de forêt (Civrais, Champroux). Le bocage caractérise le paysage. L'altitude au centre du bourg est de 248 m.
La commune de Saint-Plaisir est traversée par trois rivières : le Cottignon (anciennement nommé Luzin avant 1789) et le Pont-Lung qui se jettent dans la Bieudre. Il existe également plusieurs étangs : étang des Monsiaux, étang Dumy, étang des Loups (anciennement étang des souches) ainsi que d'autres plus petits points d'eaux appartenant à des domaines/fermes.
Les élevages de bovins allaitants (environ cinq mille têtes) et d'ovins (plus de deux mille cinq cents reproducteurs) dominent la production agricole de la commune.
Le climat de Saint-Plaisir est tempéré.
Villages et lieux-dits :
- Provenchère, à 1 Couleuvre) ;
- Grasset, à 3 Cérilly ;
- Gennetines, Ã 4 Couleuvre), Ã 274 m d'altitude ;
- la Faix, Ã 3 Theneuille), Ã 258 m d'altitude ;
- Bouillole, Ã 4,25 Theneuille), Ã 276 m d'altitude ;
- les Grands Cris, Ã 3,5 Bourbon-l'Archambault), Ã 296 m d'altitude ;
- Tilly, Ã 1,5 Couleuvre), Ã 242 m d'altitude ;
- Trancheronde, Ã 2,5 Bourbon), Ã 263 m d'altitude ;
- les Theilles, Ã 2,7 Bourbon), Ã 284 m d'altitude ;
- Gondoux, à 3,6 Cérilly), à 279 m d'altitude.
Communes limitrophes
Ses communes limitrophes sont :
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Centre et contreforts nord du Massif Central » et « Ouest et nord-ouest du Massif Central ».
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 amplitude thermique annuelle de 16,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Bourbon_sapc », sur la commune de Bourbon-l'Archambault à 8 vol d'oiseau, est de 11,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- IGN
- Géoportail (consulté le 4 mai 2017).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
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Histoire
Des recherches archéologiques ont révélé une occupation du territoire au néolithique avec la découverte de nombreux silex taillés, de flèches, de plusieurs haches polies ou encore un couteau de type pressignien. Une hache de bronze datant de l'époque protohistorique a aussi été découverte près de Tilly.
Il aurait également existé dans la commune un dolmen constitué d'une grande pierre plate de 3 mètres de long sur un mètre d'épaisseur, soutenue par deux murs de pierres sèches au lieu-dit La Bussière. Il est aussi à noter que d’intrigantes grosses pierres parsèment les champs de la Grosse Pierre et des parcelles dites Pierres Folles.
Plusieurs voies antiques ont traversé la commune, dont la grande voie de Bourges et le chemin des Allemands ou encore le grand chemin royal qui reliait Paris à Lyon. On remarque aussi la présence sur un plan datant de 1831 d'une route en pierre dont la chaussée a été détruite plus tard par les cultures. Ce dernier chemin marquait la frontière entre Saint-Plaisir et le village voisin, Franchesse.
La densité des voies antiques découvertes sur la commune laisse suggérer que le territoire était un important carrefour de marchandises et d'échanges. Le village se serait d'ailleurs construit dans un premier temps à partir d'une maison de repos, permettant aux voyageurs de faire une halte entre Bourbon-l'Archambault et Lurcy-Lévis. On relève aussi la découverte de tegulae en nombre important dans les lieux-dits du Grand Domaine et près des Guillaudons, mais aussi de murs et de céramiques antiques. Par ailleurs, on relève la trace potentielle d'une Villa Jovis proche de la forêt de Civrais au lieu-dit actuel de Villejeaux.
Au église de Saint-Placide.
On note également qu'avant sa destruction, on pouvait découvrir en pleine forêt de Civrais, entre le pont des Chiens et la ferme des Rameaux, une mystérieuse croix de fer érigée sur un gros bloc rocheux taillé et sur lequel figuraient des inscriptions. Il s'agirait du lieu où serait morte une femme qui aurait donc été enterrée sur place. Deux versions de récits anciens coexistent. Une première avance qu'il s’agirait d'une femme qui aurait été effrayée et attaquée par des chiens Saint Hubert qui la poursuivaient. Une autre avance qu'il s'agirait de la sépulture d'une femme surnommée "la mère Madette", alors décrite comme une vieille dame, pauvre et plutôt "simplette", qui vivait dans une cabane non loin des bois de Civrais. Alors qu'un jour elle partit cueillir des mûres, elle s’enfonça dans la forêt avant de se perdre. Fatiguée, elle s'arrêta certainement au pied d'un arbre. Pendant près d'une dizaine de jours, on la chercha sans succès. Puis lors d'une partie de chasse dans la forêt, les chasseurs entendirent leurs chiens aboyer comme après un gibier et en se rapprochant, ils découvrirent le corps de cette vieille dame, en état de décomposition et dont les chiens avaient commencé à dévorer les restes. Sans doute en raison d'une absence de famille et d'argent, elle fut enterrée là où elle avait été retrouvée. Par la suite, il est raconté que ce coin de forêt foisonnait de muguet au mois de mai, et qu'autour de cette tombe, il poussait même de couleur rose. D'ailleurs, cette histoire est à l'origine d'une expression locale, qui dit que pour aller au muguet : "on va en chercher du côté de la Madette".
Par ailleurs, un lieu-dit nommé "tombe des pèlerins" aurait abrité sous deux maisons les sarcophages de voyageurs.
La commune a accueilli une communauté religieuse aux diocèse de Bourges. C'est en 1403 qu'elle devient Saint-Plaisir. En 1615, la commune accueillit des visiteurs de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Une chapelle leur appartenait au lieu-dit de Villedieu, entourée de bois de hautes futaies, sous le vocable de chapelle de Saint-Jean-Baptiste. De plus, au moins deux autres chapelles sont répertoriées en 1615 : celle du Bourget et celle du château de Gennetines.
Châteaux et maisons fortes disparus :
Il est également probable qu'il ait existé plusieurs maisons fortes aujourd'hui disparues sur le territoire de la commune aux lieux-dits de La Tour, de Villeneuve, de Lavaroux, de Tilly, de la Velle, de la Bussière et de Bellevaux,. Ces lieux-dits portaient des noms évoqués en tant que vassaux de la seigneurie de Gennetines. La maison forte de cette seigneurie est encore visible dans ce hameau de Gennetines, où il existerait même un souterrain aujourd'hui en partie effondré. D'origine féodale, elle était initialement dotée d'un donjon, de plusieurs tours, de fossés défensifs et d'une chapelle,. Vers 1506, il est fait référence d'un mariage entre Agnès de Genestines et Pierre Mulatier de la Trollière. Enfin, l'armoirie des seigneurs de Genestines (écrit ainsi autrefois) rattachés aux châtellenies d'Ainay et d'Hérisson, est visible dans le registre d'armes de Guillaume Revel alors édité pour Charles VII. Il y est décrit un emblème d'argent, à trois aiglettes de sable, becquées et membrées de gueules. Guillaume Revel ajoute à ce blason une étoile au canton dextre de l'écu, mais il est indiqué que cette étoile symbolise une brisure de cadet.
Une autre propriété est citée en 1569 comme celle du seigneur Thomas de la Varon/la Varoux (lien possible avec le lieu-dit de Lavaroux au sud de la commune),. En remontant dans le temps, à une date malheureusement indéchiffrable, il est fait mention d'un "aveu" au nom de Marguerite de Lavaro "de l'hôtel de la Varo et de la blairie de Saint-Plaisir". En revanche, en 1489, il est fait mention que le procureur du domaine du Bourbonnais transigea avec Jean Dubois, écuyer seigneur de Saint-Plaisir à propos d' "une maison, salle, puits et vigne sis audit lieu de Saint-Plaisir". En 1503, le fief de Lavaroux appartient (encore) à la famille de La Varo, comme en témoigne la déclaration d'Odile de la Varo, écuyer pour lui et pour ses frères, qui reconnaît tenir de la duchesse de Bourbon une "maison, garennes, prés, terres, jardins et appartenances, paroisse de Saint-Plaisir et autres devoirs",,.
On suspecte également l'existence ancienne d'un château sur le bourg en raison d'un titre de noblesse référencé au . Une organisation circulaire du bourg laisse aussi songer à une construction castrale, évoquée d'ailleurs par le toponyme La Barre, au-dessus du gué de la Bieudre. En 1374, il est fait mention que le noble Geoffroy de Sully fait aveu au duc de Bourbon de son fief de la Barre comprenant "le lieu et baillie des Barres, avec les appartenances, près de la ville de Bourbon ainsi que des cens, des tailles, des dîmes et autres redevances".
À Bellevaux, Marie Vignaud et Bienvenue Reignier, veuves de feux de Jehan et François Dupont, font aveu aux seigneurs et dame de la Creste, du "lieu noble de Bellevaul, avec vignes, vergers, prés, terres, valant quarante sols, cinq setiers froment, treize setiers soilhe, un demi tonneau de vin et deux gélines".
Au lieu-dit La Bussière, deux actes de foi et hommage datant de novembre 1443 permettent d'authentifier une maison forte à La Bussière : Jehan de Chasteau Regnault, écuyer, de la paroisse de Franchesse, reconnaît détenir "l'hostel des Bussières, avec la moute, garennes, boys, terres, prés, les terres de Champfromental, hostel et mestairie". En 1503, Pierre de Chasteau Regnault, écuyer, fait quant à lui aveu à la duchesse de Bourbon de "son hostel de Bucières, avec mouthe, foussez, coulombier, grange, estables et autres bastiments, garennes, estangs, moulins, boys de haute fustaye, boys revenant, cens, rentes, bourdelaiges, dixmes et autres fiefs pour une valeur de 30 livres annuelles.",.
Au lieu-dit Villeneuve, l'existence d'un château serait là -encore établi grâce à une mention sur le cadastre napoléonien établi en 1835. Par ailleurs, à 500 mètres de là , à l'emplacement actuel des vestiges du Moulin de la Tour, il est suspecté l'existence d'un château ancien doté d'une tour circulaire.
Enfin, au lieu-dit de La Velle (déformation de "la ville") est rapporté l'emplacement d'une ancienne maison forte dont le logis fut édifié par Gabriel Gaume, conseiller du Roi en l'élection de Moulins. Par ailleurs, son fils Valentin est répertorié comme curé de Saint-Plaisir et prieur commendataire du prieuré de Vernouillet à Bourbon.
Moulins à eau :
La commune était parsemée de plusieurs moulins, entre autres ceux de La Planche (évoqué dès 1270 comme futur site d'accueil d'une tuilerie), de Tilly (Thelly avant 1789), des Fours, de Margeat, de Sayère et de La Tour (encore en activité au siècle). Sur un plan datant d'avant la Révolution, il est à noter que le Moulin de Margeat portait le nom de Moulin Brûlé, et qu'un autre moulin l'avoisinait à 500 mètres : le Moulin Thivallier. Enfin, il y avait également un vieux moulin répertorié au .
Calvaires et croix de chemin :
Plusieurs calvaires et croix jalonnent les routes de la commune. Parmi les plus remarquables, le calvaire du Moulin de la Planche, à l'intersection avec la route de Bourbon l'Archambault, sur lequel il est gravé « en souvenir de Monsieur Guet Père » ; le calvaire de la Croix Rouge au carrefour des routes de Saint-Plaisir, Bourbon l'Archambault, Franchesse, Ygrande et sur lequel figure des inscriptions (Jean Remon (?)/Pe Pn/1869) ainsi qu'une croix pattée. Sans oublier le calvaire de Le Monsiaux sur lequel est gravé l'épitaphe « O Crux Ave » suivi des inscriptions « Les Habitants de St-Plaisir » et « 1885 ». Enfin, le calvaire de Bellevaux qui porte les mentions « 1900 B.S » ou encore la Croix Verte à la patte d'oie de la route de Cérilly, du chemin de Villedieu et des Bruyerats.
Anecdotes historiques :
Pendant la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), le village prit le nom de La Bieudre. Mais dans des chartes de 1300, 1301, 1343 et 1405, et dans des pouillés de 1499 et 1529, la commune prit successivement les noms de Sancti Placidi, Saint-Plasoir/Saint-Plazoir, Saint-Plaisis et Saint-Plésir.
Avant la Révolution, la cure était à la présentation du prieur de Souvigny et à la collation de l'archevêque de Bourges. La paroisse dépendait au civil de la châtellenie de Bourbon. Nicolay, en 1569, décrit brièvement : « Saint-Plaisir, bourg et paroisse en laquelle est la maison noble de Genestine, contient 128 feuz » . En 1686, selon Florent d'Argouges, elle ne contient plus que 114 feux.
Au XIXème siècle, nombre de loups sauvages peuplaient encore les provinces du Bourbonnais, au cœur des forêts denses et sombres, suscitant bien souvent inquiétudes et imaginaires. Un certain nombre de récits, de légendes et de croyances liés à cet animal - appelés "histoires de loups" - parsèment les mémoires anciennes comme celles des communes. Le loup y a parfois laissé des traces indélébiles, jusqu'à même en donner son nom à des lieux-dits comme à ici avec l'étang des loups par exemple, situé en forêt de Champroux.
C'est néanmoins en forêt de Civrais que nous parvient un témoignage ancien : celui d'un habitant de la commune dénommé "père Cacot" (de son vrai nom François Cacot) à qui il est arrivé une aventure lorsqu'il était encore un jeune homme dans les années 1860. Un soir de ces hivers rudes où soufflait une bise glaciale, François Cacot revenait du bourg, un sac jeté sur son épaule et chargé de plein de commissions. Il prenait la direction de son foyer situé dans un lieu-dit quelque peu excentré dans la campagne. Pressant le pas pour arriver chez lui le plus vite possible, saisi par le froid et par l'angoisse de la solitude, il savait qu'il avait encore à passer par un mauvais chemin qui traversait un coin de la forêt de Civrais. Sous le couvert des arbres et dans cette nuit noire, il redoublait l'allure. Puis, alors qu'il avançait péniblement, il perçut soudainement une forme sombre jaillir d'un buisson, et qui sauta juste derrière lui. Il tourna alors un peu la tête, juste assez pour s'apercevoir qu'il s'agissait en fait d'un loup. Pétrifié par la peur, il racontait que ses jambes étaient alors à ce moment-là si "lourdes à ne plus pouvoir soulever les pieds". Assez vite, il lui revenait en tête les récits des anciens ainsi que leurs conseils : faire en sorte de ne pas trébucher et poursuivre son chemin comme si de rien n'était. C'est ainsi qu'il continua de marcher, le sac bien redressé sur son épaule, et en tapant bien fort ses sabots sur la terre gelée. Quand un loup vous suit, disait-on, il ne faut jamais vous retourner. Et ce, sous aucun prétexte. Après un moment qui paraissait être une éternité, le jeune homme sortait enfin de la forêt et apercevait sa maison, entourée d'une haie qui faisait le tour de la cour. Il franchissait alors la barrière à vive allure, en l'ouvrant puis en ma refermant d'un coup de pied, avant de franchir le palier de sa maison en murmurant à ses parents avant de tomber raide aux pieds de sa mère. : " Fermez vite ! Un loup !". Son père partait alors regarder par la fenêtre et distinguait une forme noire s'éloignant en courant vers la forêt. Il se dit que le jeune François Cacot mis plus d'une semaine à s'en remettre et que pendant un long moment après cette épisode, il était encore hanté dans ses rêves par la vision de ce loup qui l'avait suivi. Des rêves dans lesquels il était obligé de se retourner pour le regarder...
Durant l'âge d'or de la commune, à cheval entre le siècle et le siècle, le bourg abritait pas moins de quatre cafés-restaurants, deux hôtels dont un avec une salle de bal et un cabinet de consultations médicales, une boulangerie-épicerie, une charcuterie, une boucherie ambulante, une coopérative agricole, un vendeur de vin et tonnelier, un vendeur de sabots/chaussures, un vendeur de chapeaux, un vendeur de lingerie fine, un garage, un fabricant de cire, un maréchal-ferrant, une poste, etc. D'autres cafés et bistrots parsemaient la campagne, en même temps qu'une scierie et quelques petits moulins. Par ailleurs, comme dans un certain nombre de communes de cette région, le bois était la principale ressource économique, qui fournissait la majorité des emplois des Saint-Plaisirois.
Il y avait à Saint-Plaisir au moins trois écoles : au bourg tout d'abord, une école de filles derrière l'église et une école de garçons derrière la mairie, ainsi qu'une troisième école au hameau de Gennetines. Deux groupes d'instituteurs sont référencés vers 1935 : Yves & J.-M. Guet pour l'école du hameau de Gennetines ainsi que Georges & Renée Aurembou pour l'école du bourg. Ces quatre instituteurs, outre leur activité d'enseignement, composent avec leurs classes deux fascicules imprimés à Saint-Plaisir et diffusés à des correspondances (écolières) au niveau national entre 1934 et 1939 (de ce que l'on sait). Ces derniers fascicules s'intitulaient respectivement « Champs et Bois » (pour l'école de Gennetines donc) et « La Bieudre » (alors pour l'école du bourg). On y décrit des récits ou témoignages des élèves et des maîtres sur leur vie familiale, leur anecdote, leur souvenir, leur farce/comptine ou encore leur description de portrait de proche ou d'habitant de la commune. On peut également y lire la description de diverses traditions et techniques ancestrales de chasse (comme « la pipée »), d'élevage (comme « les flutiots » pour rassembler les bêtes) ou de culture. Les fascicules ont la particularité de se terminer les nouvelles du mois, déclinées selon plusieurs catégories : « aux champs », « au village », « en forêt », « de la vie animale », « des fleurs », « des jardins », « à l'école » où l'on y fait état des différentes observations/événements notables classés par ordre chronologique sur un mois, tel un journal de bord. Puisqu'effectivement, il semblerait que la parution de ces publications s'alignait sur une périodicité mensuelle. Une correspondance avec d'autres écoles était mise en place, car il semblerait que ces fascicules, au-delà de leur objectif de communiquer autour des activités, des identités et des anecdotes des Saint-Plaisirois... partageaient l'objectif de recevoir de pareilles informations en provenance de correspondants afin qu'eux-aussi rapportent et comparent de la même façon leurs histoires, traditions, légendes, portraits, etc. D'autre part, les deux groupes d'enseignants Yves & J.-M. Guet ainsi que Georges & Renée Aurembou sont répertoriés comme des pionniers de la méthode pédagogique Freinet. Par ailleurs, les instituteurs Guet ont également recueilli un grand nombre d'informations sur les mémoires des habitants de Saint-Plaisir, dans les années 30/40. Ils nous laissent comme héritage de leurs recherches un fascicule spécialement dédié aux histoires et aux traditions de la commune.
En anecdote historique, relevons qu'avant la grande guerre, le courrier postal était à la charge d'un certain Monsieur Brun qui portait les lettres de Bourbon l'Archambault à Saint-Plaisir et Gennetines (et vice versa) en voiture à âne. Pendant la guerre, il effectuait même son trajet à pied et portait alors les lettres dans un sac. Et ce tous les jours et par tous les temps, même par fortes neiges, car il était nécessaire que le service soit régulier. Deux bonnes heures étaient nécessaires pour effectuer le trajet jusqu'à la commune et c'était encore sans compter la distribution et le retour à Bourbon l'Archambault le jour-même. Quand le Monsieur Brun n'avait qu'à distribuer que trois ou quatre journaux et quelques lettres, il les donnait aux enfants des écoles pour qu'ils les apportent aux habitants. Malgré tout, le facteur parcourait en moyenne une trentaine de kilomètres par jour, à pied ou à vitesse d'âne. Notons que la poste de Saint-Plaisir a été construite en 1900. Et ce n'est seulement qu'en 1926 que le facteur pédestre est remplacé par un courrier automobile.
Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la commune noue une histoire singulière avec la Résistance et elle accueille dès 1943 un maquis dans une de ses forêts, celle de Civrais. Trois hommes en sont à l'initiative et ils seront rejoints par une dizaine de personnes dès l'automne, formant avec le maquis de Noyant d'Allier, le 1er secteur F.T.P.F de l'Allier. Parmi les résistants : des cultivateurs, des ouvriers agricoles, quelques artisans et ouvriers d'usine. On compte aussi des étrangers espagnols inscrits dans le mouvement M.O.I, s'abritant initialement à Ygrande puis au nord de la commune de Saint-Plaisir, vers Champroux, avant enfin de gagner l'ouest de la commune, à Civrais. Les Espagnols étaient très discrets et ne se réfugiaient pas dans les fermes, craignant les attaques ou la méfiance des gens du pays. Ils fuirent Champroux car ils ne se sentaient plus en sécurité dans les taillis touffus et préféraient Civrais pour ses grands arbres. Ces derniers étrangers de la M.O.I créeront une division indépendante en juillet 1944 et deviendront la 27e brigade de guerilleros. Au plus fort de l'activité du maquis et sous le commandement des capitaines Dagouret (surnommé Gaby) et Villechenon, ce dernier compte 4 divisions et plus de 200 hommes :
- Les camps du 14 juillet (Dagouret) répartis en trois positions et rejoints début août par l'important maquis de Villechenon sous les ordres du lieutenant Balland (aux fermes de l'Hermitage, de Bouillole et de Gondoux, trois fermes à une distance d'un kilomètre à un kilomètre et demi les unes des autres, à l'ouest de la D 17 et à la limite des communes de Saint-Plaisir et de Theneuille) ;
- Les guerilleros espagnols (M.O.I) ;
- La compagnie Lemeur (Dupont) ;
- La compagnie Espérance.
D'août 1943 à la fin juin 1944, les camps du 14 juillet participent à de nombreuses actions de sabotage ainsi qu'à la réception d'armes parachutées en avril 1944. En mai, ils détruisent entièrement les lignes téléphoniques à Cérilly, Bourbon-l'Archambault (quartier Villefranche) et Montluçon. En juin, une embuscade est tenue sur la N 145 entre Noyant-d'Allier et Tronget et toutes les armes sont prises à l'ennemi. Pendant le même mois, les brigades de gendarmerie de Cérilly, Noyant-d'Allier et Lurcy-Lévis sont attaquées et l'armement une nouvelle fois saisi. Au début juillet, le groupe procède au sabotage de la voie ferrée reliant Moulins à Montluçon en obstruant un tunnel et deux Allemands sont fait prisonniers. À la fin du mois, ils attaquent l'hôtel de l'Écu à Montluçon, alors fief du Parti populaire français en Allier. Dans le même temps, des embuscades sont tenues sur les routes N 153, N 145 et sur des départementales. Début août, des lignes électriques sont sabotées par la destruction de pylônes. Mais un retournement de situation se produit le 8 août 1944, marquant cette date d'une attaque sanguinaire perpétrée par la Gestapo et des miliciens français. Cette dernière est provoquée entre autres par la surveillance du déplacement du groupe Villechenon quelque temps auparavant, contraint de quitter le domaine de la Frétière le 4 août car il avait été repéré par un avion mouchard ennemi. De plus, un commando nazi, spécialisé dans la chasse aux maquis, était arrivé dans la caserne de Montluçon depuis quelques jours. Une attaque imminente était redoutée.
Les combats de Bouillole le 8 août 1944
Le 8 août 1944, vers 4 heures du matin, un commando de chasse anti-maquis, dépendant du 588e état-major principal de liaison (général Von Brodowski), venant de Montluçon, fort de 15 camions et de 200 hommes environ, stationne à Ygrande à la Grand Font, route de Moulins. Un peu plus tard, le commando se déplace à Bourbon-l'Archambault où deux hommes prennent contact avec les officiers allemands. Ils partent au petit matin en direction de Saint-Plaisir. Pendant ce temps, les maquisards de la deuxième section de Villechenon, ayant leur camp à la ferme de Bouillole, se reposent après une action de récupération de parachutage nocturne et une surveillance accrue toute la nuit, après avoir été alertés de la présence des Allemands dans le secteur. Le jour se lève, le secteur est particulièrement calme et les maquisards missionnés des opérations nocturnes s'endorment tout habillés.
Vers 8 heures, le convoi allemand stoppe avant le carrefour de Bourbon-Theneuille – Couleuvre-Ygrande, échappant aux sentinelles maquisardes en faction au sud de la ferme, qui ne peuvent les apercevoir. Un groupe de soldats allemands progresse ensuite en direction de la ferme, à l’abri des haies importantes bordant la route. Ils sont repérés à 8 h 20 par les sentinelles ; l'alerte est donnée par les premiers échanges de tirs. Les Allemands tuent rapidement les sentinelles et se dirigent vers la ferme en hurlant. Les cris sont entendus à un kilomètre de là . Les maquisards de Bouillole sont surpris et commencent à se préparer à contrer l'assaut. Ils sont déjà la cible d'une importante mitrailleuse installée sur les camions arrivant et arrosant la ferme de tirs lourds. Les bâtiments seront plus tard incendiés. Huit morts dans le camp de la Résistance sont déjà comptés, dont l'assassinat de deux jeunes hommes (Michel, 14 ans, petit-fils du fermier de la famille Péguy et le commis Francisco, 18 ans) réfugiés dans un tonneau et mitraillés froidement par les Allemands. En même temps se tenait à la ferme de l’Hermitage exploitée par la famille Friaud, une réunion de la mission interalliée composée de Nancy Wake, John Farmer, Jan Garrow, Denys Rake, Reeve Schley et des agents de liaison Maurice Blanc, son frère Lucien et Aimé Jubier à qui sont confiées des missions de renseignements et de liaison avec l’état-major du colonel Frank, chef départemental des F.F.I. Elle est interrompue par le bruit de la fusillade et certains maquisards prennent les armes pendant que d'autres s'enfuient selon leur mission. La contre-attaque s'organise rapidement.
Les assaillants, malgré une prise rapide de la ferme de Bouillole, sont stoppés par les tirs nourris des résistants. Des périodes de courtes accalmies et d'attaques s'alternent ; les Allemands évoluent par la suite vers la lisière de la forêt où se sont retranchés les maquisards de la ferme de Bouillole, appuyés par certains maquisards de l'Hermitage qui arrivent en renfort. Une partie des nazis remontent dans leurs camions et se divisent en deux convois. L'un prend la direction de Gennetines (au nord de la forêt de Civrais) et l'autre de Saint-Pardoux (à l'ouest de la forêt). Une partie du convoi allemand empruntant la route de Cérilly par la forêt est intercepté par une autre partie des maquisards de Villechenon, du groupe Mimile et des Espagnols remontant de l'Hermitage. Les échanges de tirs sont très intenses pendant quelques minutes. Les Allemands font demi-tour pour rejoindre la deuxième partie du convoi partie vers Gennetines alors qu'un nouveau front s'ouvre vers 11 heures à la ferme de Gondoux. Cette dernière est protégée par les Espagnols notamment, qui ne manquent pas de courage et de force pour tirer et bombarder deux camions allemands qui arrivent. Les nazis sont sévèrement touchés et repartent vers Gennetines. Un chêne abattu récemment témoignait encore de la violence des combats : il était en effet criblé d'impacts de balles. Sur l'ensemble du champ de bataille, les maquisards, à présent nombreux, répliquent avec force mais commencent à manquer de munitions. Les combats durent jusqu'à 13 heures, y compris à la maison forestière sur la route de Gennetines où les Allemands se ravitaillaient et commençaient à soigner leurs blessés. Puis ces derniers sont contraints de battre en retraite. Les deux convois des forces allemandes se retirent et rejoignent Montluçon par la route directe qui passe par Ygrande. Dix morts (dont trois Polonais et un Espagnol) et plusieurs blessés sont comptés dans les rangs de la Résistance alors qu'il est estimé à 40 morts le nombre de soldats allemands abattus pendant la bataille. Il est fortement soupçonné que les Allemands ont été renseignés, au vu de la rapidité de leur action et de leur connaissance précise du lieu-dit de Bouillole. Le maquis de Civrais quitta ensuite rapidement la forêt pour se réorganiser en forêt de Tronçais et poursuivre leurs actions.
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- Roger Auteur du texte Prévéraud de La Boutresse et Genest-Émile (1855-1904) Auteur du texte Aubert de La Faige, Les fiefs du Bourbonnais : Lapalisse : notes et croquis / par Aubert de La Faige et Roger de La Boutresse..., (lire en ligne)
- A. Huillard-Bréholles, Titres de la maison de Bourbon, acte 7 076
- A.D, Allier, J fonds Chazaud, Liasse XXIX
- « », sur archives.allier.fr (consulté le ).
- Erreur de référence : Balise
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesCassini
- Martial-Alphonse (1827-1880) Auteur du texte Chazaud, Dictionnaire des noms de lieux habités du département de l'Allier / par M. Chazaud,... ; [publié par G. Grassoreille], (lire en ligne)
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