Courmangoux

Localisation

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Courmangoux : descriptif

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Courmangoux

Courmangoux est une commune française située dans le département de l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes

Elle se trouve sur la route du Revermont qui relie Treffort-Cuisiat à Coligny

Comme beaucoup de communes de cette contrée, son habitat est assez dispersé mais elle présente la particularité d'être répartie en trois villages principaux où gravitent également de nombreux hameaux : la commune Courmangoux, Roissiat, sa carrière et son sentier Mémoire de pierre et Chevignat

On peut aussi citer entre Courmangoux et Roissiat, les hameaux de la Teppe et de la Courbatière où a vécu plusieurs années l'écrivain Bernard Clavel. Ses habitants s'appellent les Curtimengiens et les Curtimengiennes.

Géographie

Situation

Localisation

La commune de Courmangoux se situe dans le Revermont bressan. Elle est assez étendue, étant caractérisée par un habitat dispersé en plusieurs hameaux d'importance variable mais ne comptant pas plus d'un centaine d'habitants au maximum.

C'est un village adossé à la montagne jurassienne qui s'ouvre à l'ouest sur la plaine de Bresse et le val de Saône (Mâcon est à une soixantaine de kilomètres), au nord sur le Revermont jurassien (Lons-le-Saunier est aussi situé à une soixantaine de kilomètres) et au sud sur Bourg-en-Bresse, la Dombes et la région lyonnaise.


Communes limitrophes

Communes limitrophes de Courmangoux
Verjon Salavre Bourcia (Jura)
Villemotier Courmangoux Bourcia (Jura)
Saint-Étienne-du-Bois Val-Revermont (Treffort-Cuisiat) Val-Revermont (Pressiat)

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Bourgogne, vallée de la Saône » et « Jura ».

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 amplitude thermique annuelle de 17,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Julien - Sa », sur la commune de Val Suran à 10 vol d'oiseau, est de 10,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

La commune se situe au croisement de la route du Revermont venant de Treffort-Cuisiat qui rejoint l'ex-nationale 83 (la grand-route Bourg-en-Bresse-Lons-le-Saunier) quelques kilomètres plus loin à Moulin-des-Ponts sur la commune de Villemotier où se dirige vers le village de Coligny.

À partir de Roissiat, une route passant par la commune Courmangoux permet aussi de rejoindre la nationale directement à Saint-Étienne-du-Bois pour se rendre à Bourg-en-Bresse. Elle sert aussi de point de départ pour les chemins de randonnées qui rejoignent la plaine de Bresse.

Situation stratégique s'il en est, d'autant plus qu'entre les deux hameaux de Chevignat et de Roissiat, une route sinueuse conduit au sommet de la colline qui marque la limite entre les départements de l'Ain et du Jura pour aller ensuite rejoindre la vallée du Suran vers Montfleur.

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Étymologie

Panneau d'entrée.

Courmangoux

Pour Perrenot dans son ouvrage sur la toponymie burgonde, Courmangoux est un nom de lieu burgonde. « Cour » proviendrait du latin « cohortem » dont un sens est « domaine » et « mangoux » proviendrait de « Mangold », nom de personne germanique burgonde qui signifie « celui qui dirige la troupe », de « mang » : la troupe et « old » : gouverner. Courmangoux aurait donc le sens de domaine de Mangold. Explication de la plupart des spécialistes en toponymie. On trouve d’autres noms de lieu très proches : comme « Manigold » en Suisse, « Manegolt » à Strasbourg, et surtout « Manigod » en Haute-Savoie dont la prononciation patoisante est « man’gou » très voisine de « mangoux » et dont l’origine est la même.

Selon une autre hypothèse, « Cor » provient de « Cortè » qui signifie « habitation », « mangon » étant une variante de « monacus » qui signifie « le moine ». Courmangoux signifierait donc « L’habitation des moines » (hypothèse de l'abbé Gringoz).

Chevignat

Le hameau de Chevignat a pour origine Chivisiacum, avéré vers 962, qui veut dire « le domaine de Civisius », nom d’un patricien local.

Le château de Chevignat a été habité par la famille Piquet souhaitée]. Georges Jules Piquet (13 janvier 1839 - 18 janvier 1923), gouverneur d'Indochine et Cochinchine, a habité le château durant sa retraite. Il a été un des maires de Courmangoux.

Roissiat

Le nom du hameau de Roissiat, dont « Rosiaco villa » est la plus ancienne mention du nom attestée en 937, a une origine également controversée :

  • Première hypothèse : Roissiat pourrait avoir le sens de domaine de Rosiacus. « Roiss » : provenant de « rosiaco » nom d’origine gallo romaine et « iacum » transformé en « at » ayant le sens de domaine. Pour de nombreux spécialistes les noms se terminant en « iat », « at », « gnat »… correspondraient au nom du propriétaire suivi du suffixe « iacum » ayant le sens de domaine. Dans le cas de Roissiat, l’hypothèse est renforcée par le terme de « villa » en 937 qui signifie domaine.
  • Seconde hypothèse : Roissiat selon André Game proviendrait de « rotaticum » péage prélevé sur les chariots lors du passage du col de Plain Champ. En effet, une route importante passait par Roissiat et franchissait par « Les Grandes Charrières » le col de Plain Champ en direction de la Franche-Comté. Il cite notamment « Rothazia » comme appellation ancienne de Roissiat, mais sans en donner la référence précise ni la date. Cette hypothèse est séduisante malheureusement les preuves manquent.
  • Troisième hypothèse : Roissiat peut avoir pour origine le latin (mais aussi le germanique) « raus » : roseau et signifierait donc domaine des roseaux. Ce qui n’est pas impossible étant donné l’humidité du lieu. En outre au centre du hameau se trouvait l’étang (ou mare !) du Candi lieu-dit qui se traduit par source des roseaux. « Cano » en franco-provençal (l’origine est plus ancienne) signifie roseau et « di » est un terme gaulois signifiant source (en patois « douai »). Cette hypothèse est la plus vraisemblable.

Histoire

L'Antiquité romaine

Pour rejoindre Lyon à Besançon, la voie romaine est tracée en flanc de montagne.

Les charrettes payaient alors l'impôt du péage à Roissiat, qu'on nommera plus tard Le Rotaticum en 843 (cf. supra).

Le Moyen Âge

Vers l'an 463, la région est rattachée au royaume de Burgondie. Un cimetière datant probablement du VIe siècle d'une cinquantaine de tombes a été découvert sur la route entre La Courbatière et Courmangoux.

Les moines de Saint-Vincent de Mâcon s’installèrent les premiers sur le territoire de la commune de Courmangoux puis vinrent ceux de Saint-Oyen de Saint-Claude dans le haut Jura, qui prirent la relève.

Vers l'an 900, les , mercenaires du roi d'Italie, envahissent la région.

En 925, Courmangoux devient possession des sires de Coligny.

Dans un acte daté de l’an 1184, l’empereur Frédéric Barberousse confirme le rattachement de l’église de « Cormangon » (ou « Courmangou », les auteurs ne sont pas tous d'accord) à l’abbaye de Saint-Claude.

Courmangoux devient dauphinoise en 1232 mais est très vite conquise par le comte de Bourgogne Robert II en 1285, année où la peste décime plus du tiers de la population qui se montait à l'époque à quelque 1 100 habitants (alors qu'en 2017 la commune compte un peu moins de 500 habitants).

Quatre ans plus tard, Courmangoux est vendue au comte de Savoie Amédée V,

La guerre marque la vie de la commune à partir du XIVe siècle, puis pendant une grande partie du XVe siècle et même au-delà (cf. infra).

Ainsi, en 1325, les Curtimengiens participent à la sanglante bataille de Vary contre les Dauphinois.

Puis au siècle suivant, en 1434, les trois principaux villages la commune, Courmangoux, Chevignat et Roissiat sont dévastés, la contrée ruinée et brûlée par les soldats du Bourbonnais.

La Renaissance

En 1559, par le second traité du Cateau-Cambrésis, le roi Henri II de France rétrocède la Bresse et le Revermont au duc de Savoie Emmanuel-Philibert dit Tête de Fer.

En 1618, Roissiat et Chevignat sont incendiés, vengeance de la résistance comtoise des incursions en Franche-Comté des armées françaises.

Par le traité de Lyon en 1601, sous le règne du roi Henri IV de France, le Revermont est rattaché définitivement au royaume de France et Courmangoux rattachée elle-même au mandement de Coligny-le-Neuf jusqu'à la Révolution française.

La commune de Courmangoux, comme les autres communes de la Bresse, du Revermont, du Bugey et du pays de Gex, est rattachée à la France sous le règne d'Henri IV en 1601.

Puis en 1634 débute la guerre dite de Dix ans au cours de laquelle la commune souffrit énormément des combats entre Français et Francs-Comtois. L'écrivain Bernard Clavel qui résida à Courmangoux, a raconté les péripéties de cette guerre dans une saga intitulée Les Colonnes du ciel qui compte 5 volumes (La Saison des loups, La Lumière du lac, La Femme de guerre, Marie Bon pain et Compagnons du Nouveau Monde), publiée de 1976 à 1981 chez Robert Laffont.

« À Courmangoux, le vent s'arrête. De quatre à deux roues passent les charrettes. »

L'époque contemporaine

La guerre a aussi marqué la période récente puisqu'en 1944, les hameaux de Roissiat et Chevignat sont incendiés. La commune paie un lourd tribut à la Seconde Guerre mondiale.

Le , lors d'une rafle allemande, une dizaine de jeunes gens du village qui participaient à une fête de mariage sont envoyés en déportation ; un seul survivra. Un odonyme local («  ») rappelle cet événement.

Lors du repli des troupes allemandes, les villages de Roissiat et Chevignat sont incendiés. Le haut-Roissiat est pratiquement détruit. Il ne reste que quelques rares maisons en pierre rescapées de l'incendie qui a ravagé le haut du village.

Les Allemands, furieux de l’intense activité de la Résistance dans ce secteur, en particulier celle de 1er bataillon de FTP du capitaine Cribeillet, et du soutien actif de la population, entreprennent cette opération qui finira en calamiteuse expédition de représailles.

La commune de Courmangoux est particulièrement touchée puisque ses deux principaux hameaux, Chevignat et Roissiat, sont largement détruits le . Les habitants s’enfuient ou sont expulsés de leurs fermes, les animaux meurent brûlés dans leurs étables. De ce gigantesque autodafé, la lueur des incendies se voit loin dans la Bresse : c’est ce qu’on appellera « Le Grand Brûle ». À Courmangoux, le bilan immobilier est affligeant : 67 habitations détruites, ravagées par le feu ; en tout, dans les 5 villages concernés, 278 bâtiments seront brûlés,. En outre, un odonyme local («  ») rappelle ces événements.

Le site-monument, fait de rectangles de pierre entremêlés qui symbolisent des poutres carbonisées s’écroulant sur les maisons, s’élève désormais sur le point géographique des villages incendiés, bien visible depuis la route de la corniche du Revermont, comme un rappel du mémorable « Juillet rouge » et des violences de la guerre.

Ces deux calamités, guerre et violence, que Bernard Clavel a inlassablement combattues durant toute sa vie et dont les paroles de paix, juste sur la colline d’en face, le long du chemin « Mémoire de pierre », sont à jamais gravées dans la pierre et font contrepoint.

L'Après-Guerre et le  siècle

Malgré le déclin des activités traditionnelles, la commune connaît un nouvel essor avec la création du sentier Mémoire de pierre en 1989 et plus récemment en 2009, avec la création de la bibliothèque Bernard Clavel. Sur le sentier Mémoire de pierre, onze pierres couchées et une pierre levée rappellent les disparus et le survivant.

Inauguré le , le site de mémoire « Le Grand Brûle », situé entre Chevignat et Roissiat, renvoie à la terrible journée du où une colonne de l’armée allemande rafle, pille et brûle les villages du Revermont entre Coligny et Treffort : Cuisiat, Pressiat, les hameaux de Roissiat et de Chevignat, Verjon (cf. supra)


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  1. Voir Jérôme Dupasquier, Salavre, Verjon, Chevignat, Roissiat... Juillet rouge en Revermont, éditions Musnier-Gilbert, 2004
  2. Marie-Ange Gaillard, «  », sur voixdelain.fr, (consulté le ).
  3. «  », sur memoiredepierre.fr (consulté le ).
  4. Michel Gaillard, «  », sur courmangoux.fr le site officiel de la commune de Courmangoux (consulté le ).
  5. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur bresse-revermont.fr (consulté le ).

Héraldique

Le blason de Courmangoux, conçu par Pierre Chaix en 1996, s’inspire de l’histoire de la commune. L’aigle d’argent rappelle les sires de Coligny et la crosse épiscopale le diocèse de Saint-Claude.


La commune de Courmangoux porte :

Coupé emmanché de trois pièces du second : au premier de gueules à l'aigle d'argent, membrée, becquée et couronnée d'azur, armée et lampassée d'or, au second d'azur à la crosse épiscopale d'or issant d'un croissant d'argent soutenu de trois besants du même ordonnés 2 et 1.
  1. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur labanquedublason2.com.

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Courmangoux dans la littérature

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