Rabat

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Rabat : descriptif

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Rabat

Rabat (en arabe : الرباط, ar-Ribāṭ ; en amazighe : ⵕⵕⴱⴰⵟ, Ṛṛbaṭ ; en arabe marocain : الرّباط, er-Rbaṭ) est la capitale du Maroc

La ville est située au bord de l'Atlantique au nord-ouest du Maroc, à 40 km au sud de Kénitra et 240 km au sud-ouest de Tanger et du détroit de Gibraltar, et à 87 km au nord-est de Casablanca

Elle est séparée de la ville de Salé au niveau de l'embouchure du Bouregreg, d'où leur surnom de « villes jumelles ». Sur le plan administratif, son territoire — à distinguer de celui de l’agglomération rabataise incluant sa banlieue — d'une superficie de 118,5 km2, correspond à celui de la préfecture de Rabat qui, depuis le retour au principe de l'unité de la ville en 2002, est composée d'une part de la commune urbaine de Rabat, divisée en cinq arrondissements ; d'autre part de la commune urbaine de Touarga, où se situe le palais royal, enclavée dans la première

Lors du dernier recensement de 2014, sa population était de 577 827 habitants, faisant de Rabat la 7e plus grande ville du royaume

Avec sa banlieue, elle forme la deuxième plus grande agglomération du pays après celle de Casablanca. Depuis 2012, un ensemble de sites de Rabat est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco

La ville a aussi reçu la deuxième place du classement CNN des « Meilleures destinations touristiques de 2013 ».

Histoire

La ville a été fondée au  siècle par les Almohades, qui y édifièrent une citadelle (devenue la kasbah des Oudayas), une mosquée et une résidence. C’était alors ce qu'on appelle un ribat (« forteresse »). Le nom actuel vient de Ribat Al Fath, « le Camp de la Victoire ». Plus tard, le petit-fils de Abd Al-Mūmin — Ya'qub al-Mansūr — agrandit et compléta la ville, l'entourant notamment de murailles. Par la suite, elle servit de base aux expéditions almohades en Andalousie.

Après 1269, quand les Mérinides choisirent Fès comme capitale, Rabat entra dans une période de déclin. Ainsi, l'explorateur morisque Hassan al-Wazzan a rapporté qu'il n'y subsistait que 100 maisons habitées en 1515. En 1609, à la suite du décret d’expulsion de , 13 000 Morisques y trouvèrent refuge, revitalisant ainsi la ville. Jusqu'au XIXe siècle, Rabat est connue sous le nom de Salé-le-Neuf.

En 1912, Lyautey fit de Rabat le siège du résident général et la capitale du protectorat français au Maroc. En 1956, à l’indépendance du Maroc, la ville resta la capitale du pays.

Préhistoire

En 1875, Bleicher signale pour la première fois l'existence d'outils lithiques au Maroc ; est cité entre autres le site Douar Doum à Rabat.

Une carrière d'exploitation dans le quartier de Kébibat a livré en 1933 les plus anciens fossiles humains trouvés au Maroc (à la date de 2004), soit 23 fragments de boîte crânienne, sans industrie lithique associée. Leurs caractéristiques ont induit plusieurs hypothèses successives. Marçais (1934) en fait un Atlanthrope. Vallois (1958/1959) leur attribue un mélange de Néandertalien et de Sinanthrope. Jaranof (1945) les dit moustériens. Ferembach (1975) les attribue à l'Acheuléen moyen. Au début des années 2000, ils sont dits du Tensiftien, contemporain du Riss, l'avant-dernière glaciation,. La stratigraphie du site a été interprétée en 1959 par G. Choubert.

Les falaises du littoral océanique entre Rabat et Tébibat sont elles aussi riches en vestiges préhistoriques : Dar-es-Soltane I et II, El Harhoura I et II, grotte des Contrebandiers (appelée de nos jours El Mnasra).

Fondation et développement sous les Almohades

La Kasbah des Oudayas est édifiée sur l'emplacement de la citadelle originelle, fondée par les Almoravides

La première trace urbaine à Rabat se situe à l'actuelle kasbah des Oudaïas, les Almoravides y ayant fondé un fort pour organiser les attaques contre les tribus du royaume hérétique des Berghouata non loin des ruines de l'ancienne cité romaine de Sala Colonia. La dynastie des Almohades fit édifier, en 1150, à la place de l'ancien fort sanhadja des Almoravides, un ribat (ou forteresse), lieu de rassemblement des combattants de la foi, point d’étape dans l’épopée almohade pour la conquête de l’Andalousie et le contrôle du reste du Maghreb. Le calife Abu Yusuf Yaqub al-Mansur se disait désireux de concevoir, quant à la position du Bouregreg, des projets plus vastes capables d'éclipser les grandes métropoles abbassides de l'Orient islamique.

Aidé des nombreux captifs ramenés d’Espagne après la bataille d'Alarcos, il fit construire les remparts de la future capitale et commencer, non loin du fleuve, une mosquée aux proportions grandioses ; mais cette dernière ne fut pas achevée ; seul se dresse son minaret qui servit de repère aux navigateurs pour le franchissement de la ville. À ce camp retranché fut d'abord appliqué le nom de Ribat de Salé, puis celui de Ribat El-Fath, après la victoire des armées almohades en Espagne. Cette construction, qui correspond en gros à la partie ouest de l’actuelle kasbah des Oudaïas, fut appelée à la fois Ribat al Fath (« le Camp de la Victoire »), pour commémorer les victoires almohades, et al-Mahdiyya, en souvenir d’al-Mahdî Muhammad ibn Tûmart, fondateur du mouvement almohade. À partir du Ribat d’Abd al-Mumin, son fils Abu Yaqub Yusuf, puis son petit-fils Yacoub el-Mansour, héritiers d’un empire s'étendant de la Castille à la Tripolitaine, à cheval sur l'Europe et l'Afrique, ont construit une cité imposante, couvrant plus de quatre cents hectares, enceinte de murailles imposantes percées de portes monumentales et qui devait être dotée d'une mosquée gigantesque, la tour Hassan (restée inachevée, et puis détruite durant le séisme de 1755), mais qui eut été l'un des plus grands sanctuaires du monde musulman.

Ainsi, bien que Ribat al Fath ne reçût jamais la population que son enceinte aurait pu abriter, les grandes orientations de la ville étaient tracées. Les remparts et les portes monumentales de l’époque témoignent aujourd'hui encore de l’ampleur de la ville almohade; également le minaret et les vestiges de la mosquée de Hassan, sur un site dont le caractère sacré a été accentué et revalorisé par l'édification du , symbole de piété filiale qui, de par sa décoration exceptionnelle, œuvre d'art collective, est un hommage au souverain qui y repose et un témoignage de la renaissance de l'artisanat traditionnel.

Phase de déclin

De la fin de la période almohade, vers le milieu du  siècle, jusqu'au début du  siècle, l’importance de Rabat diminua considérablement.

La dynastie zénète des Mérinides fonda le Jama' el-Kbîr, ainsi que d'autres ruelles, toutes situées au cœur de l'actuelle médina. La localisation de cet équipement public permet d’affirmer que la vie citadine n’était pas concentrée uniquement aux abords immédiats de la kasbah et que plusieurs quartiers de l'actuelle médina étaient habités.

République du Bouregreg

Rabat à la fin du Bibliothèque royale des Pays-Bas.

À partir de 1610, Rabat reçut une forte population de réfugiés morisques chassés de l'ancienne Al-Andalus par le roi d'Espagne , qui s’établirent dans la kasbah et à l'intérieur de l'enceinte almohade, dans la partie nord-ouest qu'ils délimitèrent et protégèrent par une nouvelle enceinte, la muraille andalouse. Les descendants de ces Morisques, qui portent souvent des patronymes hispaniques tels que Dinia (Dénia, ville en Espagne dans la commune autonome de Valence), Guédira, Mouline (Molina), Bargach (Vargas), Karrakchou (Carracso/Carrasco), Moreno, Balafrej (Palafres), Ronda, Tamourro (Chamorro), etc., sont toujours considérés comme les Rbatis dits « de souche ».

Pendant quelques dizaines d’années, Rabat, alors connue de l’Europe sous le nom de Salé-le-Neuf, fut le siège d'une cité-État, la république du Bouregreg, jusqu’à l’avènement des Alaouites qui s’emparèrent de l’estuaire en 1666. Sa principale activité était la course en mer contre les chrétiens, notamment contre les Espagnols, qui lui procurait la totalité de ses ressources, et la république salétine devint ainsi un des principaux centres de la course barbaresque en Afrique du Nord, en concurrence avec les Ottomans qui dominaient Alger, Tunis et Tripoli. Les corsaires de Salé-le-Neuf s'aventuraient très loin dans l'océan Atlantique, parfois jusqu'en Islande et jusqu'à Terre-Neuve, au large de l'actuel Canada.

Rabat sous les Alaouites

Rue près du mellah de Rabat en 1900

Rabat devient une ville impériale dans la seconde moitié du  siècle, sous le règne du sultan (1757-1790) qui y fait édifier un palais et une mosquée. Un de ses successeurs, Moulay Slimane (1792-1822), vient y résider durant les grandes révoltes siba qui frappent le Moyen-Atlas et menacent Fès, et y fait également construire une mosquée. Sa décision d'arrêter la course barbaresque entraîne le déclin de l'activité maritime de la ville.

Une publication de 1901 rappelle l'existence à Rabat du quartier juif appelé au Maroc mellah, reconstruit vers 1811, où se trouvent de nombreux marchands juifs et seize synagogues au début du  siècle.

Protectorat français

En 1912, dans le cadre de l'instauration du protectorat français au Maroc, le général Lyautey décide de transférer la capitale de Fès à Rabat (en raison de la forte agitation des tribus autour de Fès). Le sultan Moulay Youssef y déménage quelques mois plus tard. En 1913, Lyautey fait appel à Jean Claude Forestier qui rédige un rapport sur l'aménagement urbain des grandes villes marocaines, puis il engage Henri Prost en 1914 pour dessiner la « Ville nouvelle » destinée à abriter les institutions du protectorat et la population européenne.

Après-indépendance

En 1956, à la fin du protectorat, le sultan Sidi Mohammed Ben Youssef () maintient Rabat comme capitale. Son fils , en 1961, et son petit-fils en 1999, confirment ce choix, tout en alternant les séjours dans les différents palais du Royaume, selon la tradition des souverains chérifiens.

De la fin de la Seconde Guerre mondiale et jusqu'en 1963, les États-Unis disposèrent d'une base militaire aérienne à Rabat.

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Géographie

Quartiers

Boulevard Mohammed V.

Le cœur de la ville de Rabat est constitué de trois quartiers : la Médina (centre historique), la Kasbah des Oudayas et Hassan, situés à l'intérieur de la muraille almohade.

Entre ces deux axes, en allant du nord au sud, on retrouve 3 principaux quartiers : Agdal (quartier d'immeubles très vivant mélangeant les fonctions résidentielles et commerciales, majoritairement à destination des classes moyennement aisées), Hay Riad (quartier aisé qui a connu un sursaut de dynamisme depuis les années 2000, tendant à devenir le nouveau centre d'affaires de Rabat, et Souissi (quartier très aisé, majoritairement résidentiel, ambassades et missions diplomatiques).

Culture

Coucher de soleil à côté du quartier l'Océan, Rabat.
  • La médina : construite au Andalousie, elle est aujourd'hui connue pour son mellah (ancien quartier juif), son souk couvert Es-Sebat dans la rue des Consuls, et toutes autres sortes de boutiques diversifiées ;
  • Le parc Ibn-Sina : appelé communément « parc Hilton » en raison de sa proximité avec l''hôtel situé juste à côté, désormais Sofitel. Le parc est aussi le poumon vert de l'agglomération avec des plantations de pins et d'eucalyptus ;
  • Le jardin d'Essais : situé au milieu de la ville et divisé en deux par l'avenue de la Victoire
  • La ceinture verte de Rabat : c'est une forêt protégée séparant Rabat de Témara.
  • Le golf et le palais Dar es-Salam : golf de 45 trous qui abrite chaque année le prestigieux trophée international de golf Hassan-II ;
  • La Villa des Arts : petit établissement abritant des expositions, et nombre d'activités pour étudiants
  • L'avenue Mohammed V située en plein centre de Rabat, le long de laquelle se trouvent le Parlement et de nombreux cafés et magasins.
  • L'Agdal : ancien quartier européen, c'est un important centre d'activité de la ville, on y trouve les principaux établissements universitaires et hospitaliers (CHU Ibn Sina et plusieurs cliniques privées), de nombreuses agences gouvernementales, de nombreux magasins pour le shopping dont le grand mall d’Arribat Center.
  • Le nouveau centre d'affaires et administratif Hay Riad (spécialement l'avenue Annakhil et le Mahaj Riad).
  • La marina de Bouregreg.
  • Les plages allant de Harhoura à Skhirat.
  • Le Festival Mawazine qui se tient annuellement pendant la fin du mois de mai et le début du mois de juin, qui dure une semaine et qui est étendu sur toute la ville. (il a attiré deux millions de spectateurs en 2009).
  • Le d'art moderne et contemporain : premier musée d'art contemporain au Maroc, ouvert depuis 2014. Des expositions y sont organisées, à côté d'une collection permanente comprenant plus de trois cents œuvres d'artistes contemporains marocains
  • Le Musée de l'histoire et des civilisations, ouvert depuis 2017.
  1. Le Guide du routard Maroc 2005-2006 aux Éditions Hachette, chapitre " Rabat, Casa et la plaîne côtière ", Partie " Rabat et ses environs ", Section " Rabat / À voir ", page 241, lignes 29 - 53
  2. Même section que plus haut, page 244, lignes 40 - 46
  3. Le golf Dar es-Salam, sur Rabat-Maroc.net

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