Biskra, Algeria
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Localisation
Biskra : descriptif
- Biskra
Biskra (anciennement Biscra , en arabe : بسكرة, en tamazight : ⴱⵉⵙⴽⵔⴰ) est une commune du Nord-est du Sahara algérien, chef-lieu de la wilaya de Biskra, située à 400 km environ au sud-est d'Alger. Capitale des Zibans et premier pôle urbain saharien, la ville comptait 205 608 habitants en 2008 et se place au 10e rang au niveau national
Elle est située sur un point stratégique, car elle est la porte du désert du Sahara. La ville est entourée par les monts du Zab
L'activité agricole est très présente, notamment pour la culture des dattes
Localisée au début du désert du Sahara, Biskra possède un climat désertique chaud.
Toponymie
Le toponyme « Biskra » vient du nom de la ville romaine de Vescera, qui serait selon une première hypothèse, d'origine phénicienne, bien qu'aucune présence carthaginoise sur les lieux ne vient confirmer, et selon une deuxième hypothèse, d'origine latine, ayant le sens de « station ». Vescera/ Bescera serait également le nom d'une tribu sédentarisée du Zab et transformée en communauté civique à l’époque romaine
Plus probablement, Vescera, prononcé [weskera], dériverait du verbe berbère wesker ou esker, signifiant en touareg « être bien établi sur sa base », « être bien fait » ou en kabyle « être moyen », « être plutôt bon », « faire », ou dériverait du mot en tamazight du Maroc central taskart (pluriel taskarin) signifiant « petite plaine » ou « petit terrain plat ».
- Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'Algérie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, (ISBN ), p. 211.
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Géographie
Situation
Située au nord du Sahara algérien, au pied du massif de l'Aurès et des monts du Zab, Biskra est surnommée la « reine des Zibans », « porte du désert ». Elle est la porte orientale du Sahara algérien.
La ville se situe à 123 Batna, à 388 Ouargla, à 242 de Constantine, à 331 de Skikda, à 332 de Tébessa et à 425 au sud-est d'Alger.
Capitale des Ziban, elle occupe une position centrale dans cette région, entre le Zab Rharbi (secteur de Tolga) à l'ouest, une région agricole prospère et le Zab Chergui (secteur de Sidi Okba).
Relief et hydrographie
Elle est située une altitude de 120 , ce qui fait d'elle une des villes les plus basses d'Algérie ; elle est au pied du col de Sfa (258 monts du Zab, à seulement 7 Aurès et l’Atlas saharien occidental.
La ville de Biskra est traversée par l'oued Biskra qui prend sa source dans les Aurès et se jette dans le chott Melrhir, après un parcours d'environ 194km. L'oued est habituellement à sec à Biskra, l'apport propre à chaque crue peut rester relativement faible.
Localités de la commune
Lors du découpage administratif de 1984, la commune de Biskra est composée à partir des localités et lieux-dits suivants :
- Biskra ;
- El Alia Nord ;
- El Alia Sud ;
- Feliache ;
- Aérodrome ;
- Sidi Ghezal.
Transports
La ville de Biskra est desservie :
- par l'aéroport international de Biskra - Mohamed Khider, relié par des vols réguliers à l'étranger ;
- par une ligne ferroviaire la reliant à Skikda et à Touggourt ;
- un tramway est en phase d'étude ;
- par la gare routière SNTV qui se trouve à 11 km du centre-ville ce qui fait 17 minutes en voiture.
Climat
Biskra a un climat désertique chaud (classification de Köppen BWh) typique de la région dans laquelle elle se trouve. La ville possède des étés longs et extrêmement chauds et des hivers doux. La température annuelle moyenne est de 21,8 °C.
Le climat y est très aride et la plupart du temps très clair. Les précipitations sont limitées à seulement 128,8 . Les chaleurs extrêmes qui règnent durant l'été peuvent causer de violents orages à la fin de celui-ci, qui se produisent généralement en septembre, lorsque le taux d'humidité de l'air devient nettement plus élevé, le taux moyen annuel est 41 % d'humidité. Le mois avec le taux le plus haut à Biskra est décembre avec 59 % d'humidité, juillet est le mois le moins lourd avec seulement 27 % en moyenne par an.
Hormis les précipitations ou l'humidité, les vents sont fréquents durant deux périodes de l'année : vents relativement humides pendant l'hiver, et vents de sable pendant le printemps.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 6,1 | 7,9 | 11,7 | 16,5 | 20,2 | 26,6 | 28,1 | 27,9 | 25,3 | 18,1 | 11,4 | 7,2 | 17,4 |
Température moyenne (°C) | 11,5 | 13,6 | 17,6 | 21,3 | 25,8 | 32,5 | 34,5 | 34,2 | 30 | 23,2 | 16,8 | 12,9 | 22,84 |
Température maximale moyenne (°C) | 16,9 | 19,2 | 23,4 | 26,1 | 31,3 | 37,6 | 40,9 | 40,4 | 34,7 | 28,2 | 22,1 | 18,5 | 28,28 |
Record de froid (°C) | −3 | −0,5 | 1,3 | 3 | 5 | 12 | 16,1 | 15 | 11 | 4,2 | 1 | −5 | −5 |
Record de chaleur (°C) | 26 | 31 | 34,8 | 42 | 45,3 | 47,2 | 51 | 49 | 46 | 40,5 | 35,3 | 27,5 | 51 |
Ensoleillement (h) | 223,2 | 223,2 | 260,4 | 282 | 319,3 | 333 | 362,7 | 328,6 | 270 | 266,6 | 213 | 210,8 | 3 292,8 |
Précipitations (mm) | 17,4 | 10,2 | 13,6 | 13,1 | 11,1 | 5,1 | 1,7 | 5,7 | 10,4 | 11,3 | 20,1 | 9,1 | 128,8 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
16,9 6,1 17,4 | 19,2 7,9 10,2 | 23,4 11,7 13,6 | 26,1 16,5 13,1 | 31,3 20,2 11,1 | 37,6 26,6 5,1 | 40,9 28,1 1,7 | 40,4 27,9 5,7 | 34,7 25,3 10,4 | 28,2 18,1 11,3 | 22,1 11,4 20,1 | 18,5 7,2 9,1 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Végétation
Le couvert végétal est très limité. Les espèces recensées sont généralement cultivées : eucalyptus, acacia, frêne, caroubier, palmier, olivier de Bohème, laurier-rose, tamarix, qui se trouvent au niveau des jardins publics. Des arbres d'alignement (Ficus retusa et acacia) se trouvent également au niveau de quelques artères.
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- Farhi 2002, p. 78.
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Histoire
Période antique
Les traces de présence humaine dans la région de Biskra, remontent approximativement à 1 000 ans avant J.-C. Biskra et la région des Ziban, alors nommée la « Gétule », faisaient partie de l'empire numide proclamé par Massinissa.
Les Romains ont établi dans la région une ville fortifiée, appelée Vescera, chargée de surveiller les Aurès. La ville est née de la sédentarisation de la tribu de Vescera/ Bescera. Elle est aussi appelée Ad Piscinam, en référence à une source (Hammam Essalihine).
L'oasis de Biskra constitua une étape sur les parcours commerciaux nord-sud depuis l'Antiquité et, sous l'Empire romain, un des points des limes délimitant l'Empire au sud. Vescera s'est développée et devient durant la période chrétienne, le siège d'un évêché, celui de Bescera. Le nom des Besceri est identifiable avec la tribu gélule des Misiciri. Au siècle, les Vandales, qui s'en emparent, exilent son évêque, Optat de Vescera.
Période musulmane
Pendant l'ère musulmane, la ville est le siège de Koceïla qui est le commandant des Awerbas et avaient également le pouvoir avec les Chaouis et les Zénètes. Et après ce litige, la ville sera sous le contrôle des Omeyyades[réf. à confirmer].
Le conquérant arabe Oqba ibn Nafi est mort dans les environs de la ville. Une mosquée sera érigée à l'endroit de son décès et elle portera son nom (la mosquée de Sidi Okba). Le rayonnement commercial et culturel de Biskra continuait de s'affirmer avec la conquête musulmane. Au début de la période islamique, la région du Zab connaît la diffusion du courant ibadite.
Dès le siècle, Biskra devient un centre important grâce au commerce saharien. Elle supplante Tobna et devient le centre actif d'une province et la concurrente directe de Sedrata. La ville est gérée par un conseil administratif au sein duquel siègent les représentants des principales familles. Après les Fatimides, Biskra et sa région passèrent ensuite sous le contrôle des Hammadides. Sous les Hammadides, elle est autonome avec un conseil de cheikh où deux familles se disputent la prééminence: les Banou Rummān et les Banou Sindi.
L'arrivée des Arabes hilaliens au . Ils occupent les lieux puis les Almohades vont les en chasser au début du . C'est à cette époque qu'elle supplante Tobna et définitivement Tabouda.
Au Al-Bakri qui décrit son bel aspect et sa prospérité, ses remparts et la richesse de son oasis, écrit que les habitants de Biskra sont des convertis au malikisme et que sa région était peuplée de Berbères Sadrâta et Maghraouas, et le mentionne comme une étape nécessaire de la route d'Oran à Kairouan. Au Al Idrissi situe Biskra sur eux grands axes, le premier Est-ouest et le second nord-sud, de Bougie à Tobna.
Biskra était reliée aux réseaux juridiques et son apparition dans le corpus juridique malikite de la fin du Moyen Âge marque la disparition totale de l'ibâḍisme du Zâb. C'est à la fin du siècle que Biskra est dotée d'une citadelle. Au Mali pour traiter des affaires, et ce, malgré la concurrence de Ouargla et Touggourt.
Biskra s'impose au siècle comme la véritable capitale du Zab, sous la famille des Béni Mozni, qui s'appuyaient tour à tour sur les différentes dynasties du Maghreb et les tribus nomades du Sahara pour imposer leur hégémonie. En effet, elle devient la capitale d’une principauté pratiquement indépendante et prospère. Les Béni Mozni s'allient aux souverains de Béjaïa, de Tlemcen ou de Fès.
À la fin du . La ville fut occupée par les Turcs au siècle, à la suite des deux expéditions de Hassan Agha en 1542 et de Salah Raïs en 1552, viennent y établir une garnison et y construire un fort.
Le beylik de l'Est s'appuie sur Biskra pour s'assurer le contrôle de la région. Hassan Agha donne à Ali Bou Akkaz, le titre de Cheikh El Arab avec le commandement des tribus du Zab. Pendant toute l'époque ottomane, la ville et les Ziban étaient dominés par deux grandes familles, les Benganah et les Bouakkaz, qui s'y disputaient le pouvoir. En 1680, une épidémie de peste provoque le décès de 7 000 personnes. Des Biskris vivaient dans l'agglomération algéroise, notamment dans les gourbis de Bab-Azzoun, et occupaient des métiers tels que ceux de portefaix, d'agent de police ou de vidangeur.
La période coloniale
Biskra est occupée par le duc d'Aumale le . À l'arrivée des Français, Ahmed Bel Hadj, le représentant d'Abdelkader dans l'oasis, s'était replié avec ses hommes. Les habitants se révoltent ; dès 1844, la garnison française est massacrée. L'émir Abd El-Kader dirige tout le Zab. Le mouvement va s'étendre à la région des Zaatchas. Les Zaatchas se révoltent sous la direction du cheikh Bouziane. Une « ville française » se développe à côté de la « ville arabe ».
Les Ben Gana sont restés la famille la plus influente et ont occupé la plupart des postes de commandement de la région. Quelques Juifs vivaient dans la ville vers 1960. La plupart de ses membres étaient originaires de la ville ou de ses environs : Ouled Djellal, Tolga, Sidi Okba ou El Oued. Certains vivaient de la même manière que les musulmans, et certains étaient aussi agriculteurs, producteurs de dattes, notamment dans l'oasis de Gharta. La nouvelle synagogue construite dans les années 1950 fut changée en chambre de commerce lors de l'indépendance.
Dans le cadre de l'organisation du Front de libération nationale, Biskra fait d'abord partie de la Zone 1 (Aurès) sous la direction de Mostefa Ben Boulaïd ; à partir du congrès de la Soummam (août 1956), elle relève de la Wilaya VI (Sahara). Dans la nuit du 31 octobre au
- Kouzmine 2012, p. 175.
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- Ahmed M'Charek, Les sociétés tribales en Afrique du Nord IX e Journée d'études nord-africaines, John Scheid et Michel Zink ed. (lire en ligne), p. 147
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Biskra dans la littérature
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183 localités dans Biskra
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