Jersey

Jersey : descriptif

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Jersey

Jersey (en normand : Jèrri), en forme longue le bailliage de Jersey (en anglais : Bailiwick of Jersey ; en normand : Bailliage dé Jèrri) est une dépendance de la Couronne britannique et la plus grande des îles Anglo-Normandes qu'elle forme avec les îles du bailliage de Guernesey

Elle se situe dans la Manche à proximité de la France, et sa capitale est Saint-Hélier

Sa superficie est de 118,2 km2 et elle est peuplée de 103 267 habitants (les Jersiais ou plus plaisamment les « Crapauds ») en 2021. Jersey faisait partie du duché de Normandie, dont le duc a conquis l'Angleterre à partir de 1066

Depuis 1259, la Normandie est divisée entre la partie française et les îles Anglo-Normandes, qui sont restées à la Couronne anglaise, puis britannique

Le chef d'État de Jersey (qui a conservé le titre de duc de Normandie) est le monarque britannique, actuellement le roi Charles III, représenté sur l'île par un lieutenant-gouverneur. Le bailliage de Jersey comprend l'île éponyme ainsi que les récifs inhabités des Écréhou et des Minquiers et quelques autres îlots inhabités

Le bailliage ne fait pas partie du Royaume-Uni, mais en dépend pour ses affaires extérieures (défense et représentation diplomatique)

Il n'a jamais fait partie de l'Union européenne, même quand le Royaume-Uni en était membre. Sa culture est majoritairement britannique

La livre sterling est la monnaie et la langue natale de ses habitants est, depuis la Seconde Guerre mondiale, généralement l'anglais

Mais elle a une influence normande notable

Ainsi, la langue traditionnelle de l'île est le jersiais, une forme de normand. Elle est considérée comme paradis fiscal, avec une trentaine de banques sur l'île et 231 fonds d’investissement avec un actif attractif de 394 milliards d'euros

Les revenus des sociétés étrangères sont taxés à 0 %. Elle est la seconde île Anglo-Normande la plus proche des côtes françaises (Cotentin, département de la Manche), à seulement 22 km, derrière Aurigny (15 km).

Géographie

Évolution du littoral normand et formation des îles Anglo-Normandes.

Le littoral normand a évolué au cours des millénaires. Au moment de la Pangée, l'Europe est accolée au continent nord-américain. Elle s'en écarte progressivement et l'océan Atlantique s'engouffre entre les deux masses de terre. Le littoral normand connaît dès lors plusieurs phases au gré des régressions et des transgressions marines.

Durant le Pléistocène, le niveau de la mer remonte très au-dessus du niveau actuel. Il y a 200 000 ans, le niveau de la Manche était à + 15 . Le territoire de la commune était donc sous les eaux, excepté le petit hameau de La Houlgate. Le littoral se trouvait alors à plus de 600 kilomètres des côtes actuelles.

Il y a 20 000 ans, le développement des calottes glaciaires autour des pôles et des principaux glaciers fait baisser le niveau de la mer d'un peu plus de 100 mètres.

Ce va-et-vient maritime a progressivement isolé les îles Anglo-Normandes des côtes du Cotentin. Il était encore possible de se rendre à pied à Guernesey, il y a 8 000 ans. Il faut attendre 4 000 ans avant notre ère pour que Jersey, Chausey et les Minquiers ne soient plus accessibles par voie de terre.

De cette transgression marine, subsiste le souvenir de la forêt de Scissy qui devait alors s'étendre entre les îles Anglo-Normandes et les côtes du Cotentin. De nombreuses souches fossilisées ont été collectées sur la côte et sont actuellement au musée de Cherbourg[Lequel ?]. Les pêcheurs rapportent que certaines zones de pêches sont inaccessibles, du fait que leurs filets s'arrachent sur des amoncellements de bois.

Depuis la côte Est de Jersey on peut apercevoir le littoral français (département de la Manche).

  1. Michelet D. (1982)- Le gisement préhistorique de Port-Pignot à Fermanville (Manche), Gallia Préhistoire, t.25, 1982, p. 1-77, 65 fig., 11 plans.
  2. Voir Niveau de la mer.
  3. Robert Lerouvillois, Scicy la forêt engloutie : 300 ans d'archéologie en Cotentin, les plus grandes découvertes de l'Antiquité à nos jours, Lassy, Éditions Paoland Connaissance, , 175 p., p. 41 (cf. Croquis).
  4. Lerouvillois 1999, p. 47 (cf. Croquis).
  5. Lerouvillois 1999, p. 70 (cf. Photos), "Bois préhistorique en Cotentin".
  6. Source : tradition orale relevée par mes soins lors de mes études, à prendre avec circonspection, mais néanmoins pouvant être notifiée pour mettre en évidence une croyance populaire, bien réelle, d'une forêt engloutie sur les côtes.

Toponymie

Le nom de l'île apparaît peut-être sous la forme Andium au Itinéraire d'Antonin au . Les formes anciennes dont dérive le nom actuel ne sont, elles, pas attestées avant le , insula Gerseii, insula Gersey, insula Gersei, insula Gersoii au .

Le nom d’Andium représente vraisemblablement le mot gaulois *Andion qui signifie « grand », par conséquent il désignerait la « grande (île) », Jersey est effectivement plus étendue que ses voisines. Une évolution phonétique possible a pu aboutir à Angia, à moins que ce dernier ne représente le germanique commun *aujō « île », latinisé en Augia dans les textes. Oye-Plage (Ogia Pas-de-Calais) et L'Île-d'Yeu (jadis Augia) sont formés avec le même appellatif. Les noms de ce type se seraient répandus sur les côtes de la mer du Nord et de la Manche antérieurement à la période viking. En l’occurrence, le nom est peut-être plus précisément saxon. Cependant, la plupart des spécialistes à la suite d'Auguste Longnon s'accordent sur l'origine scandinave de l'élément -ey (vieux norrois ey « île » cf. islandais ey « île ») dans le cas des Îles de la Manche. Le second élément -ey est alors le même que pour les autres îles Anglo-Normandes Guernesey, Aurigny (Alderney en anglais) et Chausey, mentionnées respectivement au début du Wace). À noter également qu'*aujō donne īeġ en vieil anglais et ei en vieux frison. S'il n'est pas n'interdit de penser que le nom d'origine scandinave se soit superposé au toponyme saxon antérieur, cela semble toutefois peu pertinent dans la mesure où seule la forme antique a été employée par les chroniqueurs et hagiographes jusqu'au ,. En revanche, le premier élément Gers- > Jers- n'est pas identifié avec certitude. Jean Renaud avance l'hypothèse que le nom ancien pourrait être *Jarlsey.

  1. Bernard Merdrignac, Les saints bretons entre légendes et histoire : le glaive à deux tranchants, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 232 ISBN  et , lire en ligne).
  2. Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 161.
  3. Ibid., p. 255.
  4. T.F. Hoad, English Etymology, OUP.
  5. a et b François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche., édition Picard 1986, p. 100.
  6. Élisabeth Ridel, « Sur la route des Vikings : les îles Anglo-Normandes entre Bretagne et Normandie » in Landévennec, les Vikings et la Bretagne, Université de Caen, 2015, pp. 128 et suivantes (lire en ligne PDF) [1].
  7. Coumert, Magali, (1976- ...). Tranvouez, Yvon, (1950- ...)., Landévennec, les Vikings et la Bretagne : en hommage à Jean-Christophe Cassard, Brest, Centre de recherche bretonne et celtique, 2015, cop. 2015, 267 ISBN , OCLC 910348973), p. 135-137.
  8. Georges Bernage, « Noms de lieux scandinaves dans le canton de Barneville-Carteret », Vikland, la revue du Cotentin, ISSN 0224-7992).

Histoire

Vue satellite de Jersey.
Vue aérienne de Jersey depuis le nord.
Beauport (Saint-Brélade). Au fond, la baie de Saint-Brélade (à gauche) et Ouaisné (à droite).
Chateau Grosnez, XIVe siècle (Grosnez castle)

Préhistoire et protohistoire

Un premier peuplement humain daté vers 280 000 ans de l'Homme de Néandertal a été identifié à la Cotte de Saint-Brelade. On y a découvert notamment des dents de Néandertalien datées de −110 000 ans.

Il y a 180 000 ans, Jersey se présente comme un plateau rocheux dans la plaine qui s'étendait à la place du nord de l'actuelle Manche. Des chasseurs de mammouths et de rhinocéros laineux fréquentent certaines cavernes des falaises de Jersey.

Devenue une île il y a environ 8 000 ans avec l'élévation du niveau de la mer, elle est colonisée par des fermiers néolithiques qui y érigent les dolmens et monuments funéraires et culturels que l'on peut encore admirer aujourd'hui.

L'âge du bronze et l'âge du fer se caractérisent sur Jersey par un nombre très important d'enfouissements de trésors.

Antiquité

Pour la période gallo-romaine, il existe peu de données archéologiques. Jersey semble néanmoins pleinement intégrée au monde romain. Il existe les restes d'un fanum, petit temple gallo-romain, au Pinacle, lieu sacré préhistorique des landes du Nord-Ouest.

Moyen Âge

L’île de Jersey est peut-être occupée par les Bretons lors de leur migration vers la Bretagne, aux Samson de Dol, Magloire, Tugdual et Bréladre sont actifs dans l'archipel à l'époque. En 803, Charlemagne y envoie un émissaire auprès des Bretons peuplant l'île.

Cependant, la tradition a retenu le nom de saint Hélier (originaire de Tongres, dans l'actuelle Belgique) comme le premier à avoir introduit le christianisme sur l'île, au VIe siècle.

La Gazette de Césarée en 1812 évoque le nom latin traditionnel de Jersey

Par la suite, des Vikings s'implantent durablement dans l'île, comme en témoignent des éléments de la toponymie, très romanisés, et qui ne diffèrent pas de ceux que l’on rencontre dans le Cotentin et plus généralement dans toute la Normandie : La Hougue Bie, le clos du Hottot, (L)ametot, Prétot, Les Écrehou, Grouville, Ingouville, Quetteville, Quétivel, La Houle, Daubeuf, Ronez, etc., ainsi que le nom même de l'île qui remplace un ancien toponyme d’origine gauloise bien attesté dans les textes,. En outre, le dialecte normand local conserve de nombreux vocables d'origine scandinave, la plupart également communs au cotentinois : fliées (variante de flies « patelles »), vraitchi (variante de vraiqui « ramasser, couper du varech »), tangon « algues brunes », mielles « dunes de sable », hougue « monticule, éminence » (mot sorti de l'usage dans le Cotentin), gradile « groseille », fal(l)e « gorge, jabot des oiseaux », etc.. En revanche, à part peut-être quelques microtoponymes à l'étymologie mal assurée, il ne subsiste apparemment aucune trace onomastique ou lexicale d'un emploi de la langue bretonne dans l'île. Richard Coates qui donne une origine bretonne à certains toponymes comme Le Lecq (pour lui du breton lech « éclat, ardoise »), n'est guère suivi, en effet, la forme la plus ancienne [prioratus de] la Wik (1215 - 1254) et les formes régulières suivantes s'opposent à cette interprétation et montrent qu'il s'agit d'une agglutination de l'article défini, suivi d'une contraction du vocable scandinave vík « baie », très répandu dans le Cotentin et les Îles, dont les formes évoluées sont très diverses.

La Conquête normande de l'Angleterre en 1066 a lié l'île pour la première fois au royaume d'Angleterre. L'humour jersiais relève que les Jersiais ont battu les Anglais en 1066 et donc que « l'Angleterre appartient à Jersey et non l'inverse ».

En 1155, l'abbaye de Saint-Hélier a été fondée sur l'îlot à côté de l'ermitage de Saint-Hélier.

En 1204, le roi de France Philippe Auguste conquiert la Normandie. Les îles de la Manche restent sous le contrôle de Jean sans Terre, roi d'Angleterre et duc de Normandie. Désormais, il y eut une Normandie continentale et une Normandie insulaire, séparées. Le roi d'Angleterre fut considéré comme duc de Normandie dans les îles. Les Constitutions du roi Jean sans Terre assurent les libertés et l'autonomie des îles – c'est l'origine du gouvernement de Jersey.

Le château de Mont-Orgueil est construit afin de défendre l'île contre les Français. En 1338, les français avec à leur tête l'amiral Nicolas Béhuchet ravagent l'ile et mettent le siège devant le château de Mont-Orgueil. Aujourd'hui, le château, qui domine la côte à l'est de l'île, est un grand lieu d'intérêt pour les touristes et un symbole de l'indépendance de Jersey.

Époque moderne

Titre officiel de la Reine d'Angleterre, souverain britannique et duc de Normandie.
Maréchal Henry Seymour Conway (1721–1795)
Gouverneur de Jersey (1772–1795)

1780 par Thomas Gainsborough
Royal Court House, Jersey.

À la Réforme, un déluge de livres liturgiques imprimés à Genève ou aux Pays-Bas ont influencé le calvinisme qui avait triomphé à Jersey. C'est à cette époque que les vitraux ont été brisés, les statues et les croix abattues et les peintures murales effacées ou blanchies. Il s'agit d'une perte quasi-totale du patrimoine artistique de Jersey.

Ce n'est qu'à la deuxième moitié du anglicanisme est établi à Jersey.

Sous le règne d' d'Angleterre, le seigneur de Saint-Ouen, Hélier de Carteret, reçoit la seigneurie de Sercq sous condition qu'il colonise l'île inhabitée afin de protéger Sercq contre des bandes de pirates qui se servaient de l'île comme base d'opérations. C'est avec 40 familles de Saint-Ouen que Carteret a établi le petit État, demeuré féodal jusqu'en 2008.

Le château Elizabeth garde la ville de Saint-Hélier depuis le début du XVIe siècle.

Nommé gouverneur de Jersey, Walter Raleigh (1554-1618) modernise les défenses fortifiées de l'île pour tenir compte de l'usage du canon. Il entreprend le remplacement du château Mont-Orgueil par une forteresse sur l'îlot appelé L'Islet occupé par l'ancienne abbaye de Saint-Hélier (désaffectée à la Réformation[pas clair]). Le nouveau château Elizabeth garde l'entrée du port de la ville.

C'est Raleigh qui sauve le vieux château que l'on proposait de démolir afin de l'utiliser comme carrière pour la construction des nouvelles fortifications. Il ordonne qu'on laisse « ce noble château ».

Lors des événements de la guerre civile d'Angleterre, Jersey accueille Charles, prince de Galles, héritier au trône. À la suite de l'exécution de son père, , le prince est proclamé roi sur la place du marché de Saint-Hélier le . Jersey est donc le premier pays à reconnaître le nouveau roi. Après la restauration de la dynastie en 1660, le roi Charles George de Carteret, bailli de Jersey, reçoit des terres en Amérique du Nord : c'est la fondation de l'État du New Jersey.

Après la révocation de l'édit de Nantes en 1685, arrivent nombre de huguenots.

En 1689, le droit de neutralité est supprimé par le Conseil Privé du Roi et de la Reine.

En 1736, la bibliothèque publique est fondée.

La bataille de Jersey, le , fut la dernière tentative française de conquérir l'île. Après cette attaque, l'île anglo-normande fut protégée par la construction d'une trentaine de tours rondes.

Révolution française

En 1789, des milliers de réfugiés viennent à Jersey pendant les perturbations de la Révolution française. Au château Mont-Orgueil, le Jersiais Philippe d'Auvergne, duc de Bouillon, organise un réseau d'espionnage contre les autorités révolutionnaires en Normandie et en Bretagne. De nombreux prêtres réfractaires viennent trouver refuge dans l'île.

En 1799 arrivent 6 000 soldats russes.

L'obélisque élevé dans la Grand' rue de la capitale en 1855 à la mémoire de Pierre Le Sueur, cinq fois élu Connétable de Saint-Hélier, rappelle ses réformes.

La construction de rues militaires (commencée en 1806) liant les fortifications littorales avec le port de Saint-Hélier a amélioré les communications entre les paroisses autrefois assez isolées. Les cultivateurs peuvent désormais transporter leurs primeurs aux marchés de Londres et de Paris.

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Du

Le « jour de la Libération » — soit le 9 mai, jour anniversaire de la capitulation allemande — est un jour férié, célébré chaque année avec faste. Les îles ont été le seul endroit appartenant à la Couronne occupé par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale.

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  1. Thierry Georges Leprévost, « Dans les pas de Néandertal, Les premiers hommes en Normandie », Patrimoine normand, ISSN 1271-6006).
  2. Leprévost, 2015, p. 74.
  3. Leprévost, 2015, p. 73.
  4. Bernard Merdrignac, Les saints bretons entre légendes et histoire : le glaive à deux tranchants, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 232 ISBN , et , OCLC 1004186867, lire en ligne).
  5. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles anglo-normandes, Éditions Christine Bonneton, 1999, (ISBN )
  6. a et b Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, éditions OREP, 2009 (ISBN ), p. 134 à 137.
  7. Jean Renaud, Les Vikings et les patois de Normandie et des îles anglo-normandes, éditions OREP, 2008 (ISBN )
  8. a et b François de Beaurepaire, « Nouveaux regards sur la toponymie des îles normandes de la Manche » in Nouvelle revue d'onomastique, 1994, n° 23-24, pp. 31-44 (lire en ligne sur Persée) [1]
  9. Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Le patrimoine, ISBN ), p. 69.
  10. Exemples : canalisation d'eau en ville ; assainissement des quartiers pauvres de la ville ; réforme de la municipalité.
  11. François Rosset, «  », sur Académie de Cherbourg (consulté le ).


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Culture

Plaque de rue à Saint-Hélier : en français, et en anglais. Il manque le nom en jersiais : rue ès Trais Pigeons. Et la plaque en l'honneur de l'artiste Jean Le Capelain, à moitié en anglais et en français .
Monument de Wace à Saint-Hélier.

Jusqu'au jèrriais, connu aussi comme étant le jersiais, une variété de normand ; la langue des affaires officielles et juridiques était le français et la langue militaire et marchande était l'anglais.

L'île a inspiré Claude Debussy. Sa pièce pour piano l'Isle joyeuse en est une représentation musicale.

Claude Cahun s'est installée à Jersey et y a passé les seize dernières années de sa vie.

John Everett Millais (1829-1896), peintre, président de l'Académie Royale britannique, était jersiais.

Autres peintres originaires de Jersey : Jean Le Capelain (1812-1848), Philip John Ouless (1817-1885), Walter William Ouless (académicien, 1848-1933), John Saint-Hélier Lander (1869-1944), Edmond Blampied (1886-1966).

John Wesley, fondateur du méthodisme, s'est rendu à Jersey en 1787 pour encourager les premières congrégations méthodistes. Pendant le XIXe siècle, le méthodisme a eu une forte influence à Jersey, surtout à la campagne. On voit encore de nombreuses chapelles et l'influence des Wesleyens existe toujours dans la politique sociale de Jersey. On y voit la survivance du mouvement religieux qui avait adopté le calvinisme à la Réforme.

Film tourné à Jersey : Louise-Michel de Benoît Delépine et Gustave Kervern (2008)

Série tournée à Jersey : (1981 à 1991), avec John Nettles.

Littérature

Wace est considéré comme fondateur de la littérature jersiaise au XIIe siècle.

La première poésie en langue jersiaise imprimée et datée (1795) est au nom de Matthew Le Geyt (1777-1849). La Fille Malade de Robert Pipon Marett (Laelius), poète et bailli de Jersey (1820-1884) fut citée par François-Victor Hugo dans son livre La Normandie inconnue. Autres noms de la littérature jersiaise au Philippe Langlois (St.-Luorenchais), Augustus Asplet Le Gros (A.A.L.G., 1840-1877), Philippe Asplet (L'Anmîn Flip), Philippe Le Sueur Mourant (Bram Bilo, 1848-1918).

Au E. J. Luce (Elie, 1881-1918), George W. de Carteret (Le Caouain, 1869-1940), Edward Le Brocq (Ph'lip, 1877-1964), George F. Le Feuvre (George d'la Forge, 1891-1984).

  • Littérature jersiaise 
Victor Hugo en exil à Jersey, 1852.
Victor Hugo

Après le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte, futur , Victor Hugo est contraint à l'exil. Réfugié à Bruxelles, il doit la quitter après la publication du pamphlet Napoléon le Petit. Il décide alors de partir pour Jersey où il vivra de 1852 à 1855. Il habite Marine-Terrace, à la Grève d'Azette, dans le quartier de St Clément, jusqu'en 1855 où, expulsé par les autorités de Jersey, il part pour Guernesey.

C'est sur cette île qu'il écrit Les Châtiments, 98 poèmes sur sa colère et son indignation face au régime de Napoléon III.

Langues

Étendards normands dans la rue ès Français à Saint-Hélier.

Trois langues sont parlées à Jersey : l'anglais, le français et le jersiais.

Jersey possède trois langues officielles, l'anglais et le français et une langue vernaculaire normande, le jersiais, un dialecte de la langue normande.

  • L'anglais est la langue maternelle d'environ 85 % des habitants de Jersey. Elle est la langue maternelle ou seconde de près de 95 % de la population soit 85 000 locuteurs.
  • Le français est la langue maternelle d'environ 15 % des habitants de Jersey. Elle est la langue maternelle ou seconde d'environ 25 % de la population, soit près de 20 000 locuteurs. Sa variante administrative locale est le français de Jersey.
  • Le jersiais est la langue maternelle d'environ 3 % de la population soit 2 700 locuteurs (ils étaient 5 700 en 1989). Le jersiais est compris par environ 10 000 personnes soit près de 12 % de la population. La langue insulaire n'a été reconnue comme langue officielle par le gouvernement de l'île que le . Avant cette date, seuls l'anglais et le français étaient langues officielles sur l'île.
Anglais

Aux immigration française existante, une colonisation britannique importante a fait de l'anglais, de loin, la langue la plus parlée de l'île, reléguant le jersiais et le français au statut de langue minoritaire. L'anglais est devenu depuis le début du XXe siècle une langue officielle.

Français
École élémentaire à Jersey, avec indications en français.

Dans les écoles, le français est enseigné comme langue seconde dans tous les établissements d'enseignement. À Jersey, depuis 1991, un cours de langue française intitulé « Salut Jersey » est enseigné dans toutes les écoles primaires à partir de huit ans. L'étude du français se poursuit au lycée à raison de 10 % de l'horaire scolaire. À l'âge de 16 ans, la plupart des élèves passent et réussissent le « certificat général de l'Éducation secondaire » en français ; quelque 16 % des élèves suivent un cours plus approfondi jusqu'à 18 ans en français.

Beaucoup plus influente par le passé, la langue française déclina à la suite de l'immigration massive d'anglophones sur l'île à partir du français la visitant, le français à Jersey s'utilise toujours fréquemment, notamment dans la documentation administrative et légale et lors des cérémonies officielles (français de Jersey). Enfin, Jersey fait partie de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.

Jersiais

Le jersiais, encore couramment utilisé par une petite minorité de la population, est un dialecte normand. Les États de Jersey ont relancé son apprentissage à l'école. Jersey accueille régulièrement la Fête des Rouaisouns. Ainsi, depuis quelques années, il est possible d'enseigner, sur une base facultative, le jersiais dans les écoles primaires de l'île, même dans les écoles secondaires (quelque 200 enfants apprennent le jersiais en plus du français).

Exemple de phrase jersiaise :

Tch'est qu'ch'est l'jèrriais ? Ch'est la vielle langue d'Jèrri (Traduction : Qu'est-ce que le jersiais ? C'est la langue ancestrale de Jersey.)
Bilinguisme

À la campagne, les noms de rue sont le plus souvent en français ou en jersiais. À Saint-Hélier, beaucoup de rues portent deux noms, l'un anglais, l'autre français ou jersiais, mais rares sont les traductions exactes.

L'imprimerie est arrivée à Jersey pour la première fois en 1784 — l'administration autonome de l'île n'avait exigé que douze copies manuscrites de chaque loi ou ordonnance, dont l'une pour chaque paroisse. Un mensuel, Le Magasin de l'île de Jersey, première publication éditée à Jersey, est critique envers les autorités et est fermé après quelques mois.

La Gazette de Jersey, premier hebdomadaire de Jersey, paraît pour la première fois en 1786. La Chronique de Jersey est fondée en 1814 et La Nouvelle Chronique de Jersey la concurrence à partir de 1855. Ces deux titres ont fusionné en 1917 sous le nom de Chroniques de Jersey. C'est Le Constitutionnel qui représente l'opinion conservatrice jersiaise francophone du milieu du XIXe siècle, à partir de 1820.

Le premier journal en langue anglaise à Jersey, le British Press paraît en 1822.

La langue anglaise est permise dans les débats parlementaires des États de Jersey depuis 1900. Puis, l'anglais devient prédominant au cours du XXe siècle.

Le dernier journal édité en français à Jersey, Les Chroniques de Jersey, ferme à la fin de 1959. Hormis quelques gazettes paroissiales qui éditent de temps en temps des articles en jersiais, depuis 2016, un supplément trimestriel en français, Le Rocher, est publié dans le Jersey Evening Post.

Trilinguisme

Depuis 2010, tous les billets de banque de Jersey sont édités dans les trois langues officielles de l'île de Jersey, l'anglais au recto et le français et le jersiais au verso.


Gastronomie

Les fruits de mer sont une spécialité de la région — moules, huîtres, homards, crabes, autres coquillages. Les Jersiais aiment surtout les araignées de mer. On surnommait les îles Anglo-Normandes le royaume de congres et en effet la « soupe d'andgulle » (soupe de congre) était autrefois un plat très commun.

Le nièr beurre qui est une spécialité locale à base de pommes à cidre qui a la consistance d'un sirop épais.

Les pais au fou (sorte de soupe au haricots) donnent un surnom aux Jersiais, Jersey beans, c'est-à-dire des haricots de Jersey en anglais, parce que les Anglais arrivés à Jersey croyaient que les habitants ne mangeaient que des fèves. Beaucoup de Jersiais considèrent ce surnom comme injurieux et préfèrent celui de crapaud.

Les mèrvelles (sorte de beignet en nœud, appelé en anglais Jersey wonder) sont populaires aux fêtes et kermesses.

Le pain jersiais traditionnel est mis au four sur une feuille de choux, avec une deuxième feuille à couvrir, ce qui lui donne un goût particulier.

Le lait jersiais est très riche, mais il n'y a pas de tradition de fabrication de fromage à Jersey. Les Jersiais donnaient la préférence au beurre.

La Faîs'sie d'Cidre est la fête du cidre qui se déroule chaque année à Jersey en octobre.

Emblèmes

Au cœur de la ville de Saint-Hélier, cette sculpture rappelle le surnom des Jersiais : les « crapauds ». C'est l'emblème national du pays.

Trois hypothèses coexistent sur l'origine du drapeau jersiais :

  • C'est un vieux symbole normand que l'on retrouve à Jersey et dans les armoiries de la famille normande-irlandaise Fitzgerald ;
  • C'est le résultat d'une erreur cartographique aux Pays-Bas qui a doté Jersey d'un drapeau irlandais ;
  • C'est la croix rouge du drapeau anglais différencié afin de distinguer les navires jersiais pendant les périodes de neutralité lors de guerres anglo-françaises.

Le drapeau actuel date de 1981 quand le blason et la couronne ont été ajoutés au drapeau par proclamation royale à la suite d'une demande des États de Jersey.

Les trois léopards normands sont tirés du sceau du bailli, mais ont été confirmés comme blason national. Les trois léopards sont librement utilisés par les citoyens de Jersey.

La chanson Ma Normandie est chantée comme hymne lors des jeux du Commonwealth, jeux des Îles, ou autre cérémonie quand il est nécessaire de distinguer les pays qui se servent de God save the King. Mais il y a un mouvement populaire pour le remplacement de Ma Normandie par une chanson jersiaise Beautiful Jersey/Man Bieau P'tit Jèrri.

Les Jersiais sont surnommés par leurs voisins insulaires les « crapauds » (prononcer désormais à la jersiaise ou à l'anglaise « cwapauds ») parce que l'on en trouve à Jersey et pas dans les autres îles de la Manche. Les Jersiais se vengent des Guernesiais en les traitant d'« ânes » ou de « donkeys », selon leur langue.

Médias

Depuis 1962 l'ile possède une société de radiodiffusion et de télévision privée indépendante connue sous le nom de Channel Television qui est rattachée au réseau national britannique ITV.

  1. «  », sur actu.fr (consulté le ).
  2. Statut accordé à la langue française.
  3. L'enseignement du français à Jersey et Guernesey.
  4. Billets de banque de Jersey

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Jersey dans la littérature

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570 autres localités pour British Columbia

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