Lindisfarne

Lindisfarne : descriptif

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Lindisfarne

Lindisfarne, appelé localement Holy Island, est une île située en Angleterre, sur la côte de la Northumbrie

Accessible à marée basse par une chaussée submersible, elle abrite un monastère et un château en ruines.

Histoire

Manuscrit de Lindisfarne.

Le monastère de Lindisfarne est fondé en 635 par le moine irlandais Aidan, envoyé de Iona, à la demande du roi Oswald de Northumbrie. Il devient la base de la christianisation du nord de l'Angleterre et envoie également une mission couronnée de succès en Mercie avec la fondation du monastère double de Whitby. Des moines de la communauté de Iona s'établissent également sur l'île. En 664, Colman, troisième abbé de Lindisfarne, représente au concile de Whitby le parti des abbés gaels. Le saint patron de la Northumbrie, Cuthbert de Lindisfarne, a été membre puis abbé du monastère, avant de devenir évêque de Lindisfarne.

Le manuscrit enluminé connu sous le nom d'Évangiles de Lindisfarne, une copie illustrée en latin des Évangiles de Mathieu, Marc, Luc et Jean, est probablement réalisé à Lindisfarne au début du Eadfrith, qui est ensuite devenu évêque de Lindisfarne, en est probablement l'auteur. Dans la deuxième moitié du Aldred ajoute une glose en anglo-saxon au texte latin, produisant les plus anciennes copies en vieil anglais des Évangiles. Le manuscrit est illustré dans un style insulaire contenant un mélange d'éléments celtes, germaniques et romains. Les Évangiles de Lindisfarne se trouvent actuellement à la British Library, à Londres.

Le monastère est pillé par les Vikings le , plongeant le monde chrétien occidental dans la consternation. Il s'agit d'un des premiers raids vikings relatés par la Chronique anglo-saxonne, et cette date est souvent utilisée par les historiens pour définir le début de l'époque viking.

« Cette année-là, de terribles présages apparurent partout en Northumbrie et effrayèrent le peuple au plus haut point : il s’agissait d’immenses tornades et éclairs, et on vit des dragons de feu voler dans les airs. Une grande famine suivit immédiatement ces signes ; et, peu après, au cours de la même année, le 8 juin, les misérables dévastations des païens, pillant et massacrant, détruisirent l’église de Dieu à Lindisfarne. »

— Chronique anglo-saxonne

La date du 8 janvier figurant dans cette chronique est toutefois improbable, les Vikings ne partant jamais en expédition en hiver. Le 8 juin serait beaucoup plus probable. Cet évènement est également décrit par le moine northumbrien Alcuin dans cinq lettres qu'il envoie à diverses personnalités anglaises de l'époque, ainsi que dans son poème De clade Lindisfarnensis monasterii. Les moines fuient l'île en emportant avec eux les reliques de saint Cuthbert. Ils finissent par s'établir à Durham en 995.

Le prieuré de Lindisfarne est rétabli durant la période normande sous la forme d'un établissement bénédictin. Il est supprimé sous le règne de Henri VIII, en 1536, dans le cadre de la dissolution des monastères.

De ce monastère, serait venu saint Ivy (Saint Ivi), le saint éponyme de Saint-Ivy, en Cornouaille bretonne, de Saint-Divy dans le Léon breton, de Loguivy-Plougras, Loguivy-de-la-Mer et Loguivy-lès-Lannion dans les Côtes-d'Armor, etc.

  1. Dans sa relation des évènements, Alcuin décrit des « présages » annonçant la catastrophe dans les mois qui la précèdent, dont des « cieux enflammés couleur de sang » et des pluies noires, qu'il interprète comme un « avertissement divin » : cf.  », sur English Heritage (consulté le ), et qui, aux yeux des volcanologues modernes, concorde avec les manifestations du volcanisme d'Islande : cf. , Connaître et découvrir les volcans, Genève, Suisse, Liber, , 209 ISBN ), fastes pour leur expédition, ou bien y être poussés par les effets d'un « hiver volcanique » sur leurs ressources : cf. M. McCormick et P. Dutton, « Volcanoes and the Climate Forcing of Carolingian Europe, A.D. 750-950 », Speculum, 2007, p. 865-895..
  2. Cf. Lucie Malbos, « Les raids Vikings à travers le discours des moines occidentaux. De la dénonciation à l'instrumentalisation de la violence (fin DOI 10.3917/hyp.121.0315, lire en ligne).
  3. Cf.  », sur lindisfarne.org.uk (consulté le ).
  4. Lucie Malbos, « Les raids Vikings à travers le discours des moines occidentaux. De la dénonciation à l'instrumentalisation de la violence (fin VIIIe – IXe siècle) », Hypothèses, vol. 16, no 1,‎ , p. 317
  5. Régis Boyer parle d'une « erreur manifeste » de la part du rédacteur de la Chronique (Régis Boyer, Les Vikings, Paris : Pocket, 1992, p. 14).
  6. Charles Floquet, Au cœur de l'Arcoat. La Bretagne intérieure, France-Empire, , pages 49 à 68.

Géographie

Une chaussée, longue de 5 km, submergée à marée haute, relie Lindisfarne à la Grande Bretagne.

Selon le recensement de 2001, 142 personnes vivent sur l'île.

  1.  », sur Belvue Guesthouse Holy Island (consulté le )

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Lindisfarne dans la littérature

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