Buenos Aires

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Buenos Aires : descriptif

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Buenos Aires

Buenos Aires [bɥenɔz‿ɛʁ] (en espagnol : [ˌbu̯enos ˈai̯ɾes]), officiellement la ville autonome de Buenos Aires (en espagnol : Ciudad Autónoma de Buenos Aires), est la capitale et la ville la plus importante de l'Argentine

La population de la ville en 2022 est estimée à 3 120 612 habitants

Son agglomération urbaine, le Grand Buenos Aires, compte 16 000 000 habitants et constitue la deuxième aire urbaine hispanophone la plus peuplée au monde, après Mexico

Ses habitants sont appelés « Portègnes » (Porteños en espagnol, littéralement « habitants du port ») ou parfois improprement « Buenos-Airiens » (Bonaerenses), nom normalement donné aux habitants de la province de Buenos Aires, dont ne fait pas partie la capitale fédérale

Ils sont pour la plupart d’origine espagnole ou italienne

La religion largement prépondérante y est le catholicisme

Le protestantisme et le judaïsme y constituent cependant des minorités religieuses considérables

En dehors d’Israël et des États-Unis, Buenos Aires est l’aire urbaine accueillant la plus grande communauté ashkénaze au monde, et la deuxième communauté juive globale après Paris et devant Londres et Toronto. Buenos Aires est située sur la rive sud-ouest de l'estuaire Río de la Plata et le centre-ville se trouve à trente-trois kilomètres au sud-sud-est de l'embouchure du fleuve Paraná

La ville est bordée sur sa façade nord-est par le Río de la Plata (l’Uruguay se trouve au nord-est, sur l’autre rive du Río de la Plata, l'océan Atlantique prolongeant l'estuaire à l'est-sud-est), la Pampa à l’ouest et la province de Buenos Aires au sud

La ville est autonome

Elle possède le deuxième port le plus important de la côte orientale d'Amérique du Sud après celui de Santos (port de São Paulo au Brésil), et constitue le centre politique et économique de l'Argentine

C’est aussi un centre artistique de premier ordre pour la culture occidentale, avec de nombreux musées, théâtres, bibliothèques, librairies, galeries d'art et écoles de danse, notamment de tango, de milonga, de valse, de mazurka et de danse contemporaine. Buenos Aires est la mégapole comptant le plus de théâtres et d'opéras au monde, devançant en ce point Paris, Berlin, New York ou encore Londres

C'est également la mégapole comptant le plus de librairies physiques par habitant au monde. Le métro de Buenos Aires (appelé « subte », abréviation par apocope de subterráneo), inauguré en décembre 1913, est le plus vieux réseau de métro d'Amérique latine, du monde hispanophone et de l'hémisphère sud. La plupart des rues de la ville se croisent à angle droit, respectant le large plan orthogonal hippodaméen typique de l'urbanisme colonial espagnol, que l'on retrouve dans de nombreuses autres villes du continent sud-américain

De nombreux immeubles de style haussmannien ou contemporain remplacent aujourd'hui les vieilles maisons traditionnelles à un étage de la période coloniale.

Étymologie

« Nuestra Señora Santa María del Buen Ayre » signifie « Notre-Dame-Sainte-Marie-du-Bon-Vent » (Buenos Aires signifie en espagnol : Bons Vents). En fait, le nom donné par Juan de Garay était « Santísima Trinidad y Puerto de Nuestra Señora del Buen Ayre » (en français : Très Sainte Trinité et Port de Notre-Dame-du-Bon-Vent), et ce nom a progressivement évolué jusqu'à devenir aujourd'hui Buenos Aires.

Le nom Notre-Dame-du-Bon-Vent fait référence à la Vierge de Cagliari en Sardaigne (Italie), protectrice des navigateurs. Ce nom provient d'un temple païen situé sur les îles Baléares. Lorsque le christianisme devint la religion officielle de l'Empire romain, les temples païens ont été convertis ou détruits et, dans le cas de ce temple, une représentation de la Vierge de la Bonaria fut déposée. L'italien Bonaria fut traduit en buen aire.

Histoire

Fondation de la ville ( | ]

Le navigateur espagnol Juan Díaz de Solís fut le premier Européen à accéder au Río de la Plata en 1516, mais son expédition fut écourtée par une attaque d'Amérindiens, probablement d'une tribu charrúa ou guaraní, durant laquelle il périt.

Pedro de Mendoza, qui était à la recherche d'or, fonde une petite colonie le à l'embouchure du Rio de la Plata, qu'il baptise : « Nuestra Señora Santa Maria del Buen Ayre ». Les premières fondations de la ville se situaient dans l'actuel quartier de San Telmo, proche de l'actuel centre-ville, légèrement au sud. L'emplacement exact de celles-ci correspond à l'actuel parc Lezama. Une statue à la gloire de Mendoza y est d'ailleurs présente.

Monument à Juan de Garay, refondateur de Buenos Aires.

Cependant, la colonie est ravagée par les Indiens en 1541 ce qui oblige les colons espagnols à abandonner l'emplacement. Mais le , le colonisateur Juan de Garay fonde à nouveau la colonie avec le nom de la Santísima Trinidad y Puerto de Santa María del Buen Ayre (la Très Sainte Trinité et Port de Sainte-Marie-du-Bon-Vent), sur un site délimité par les actuelles rues de Mayo et Viamonte et par les rues Salta et Libertad.

L'objectif principal de cette fondation par Juan de Matienzo, en 1566, est le besoin d'ouvrir une porte sur l'océan Atlantique pour tout le territoire existant depuis Potosí jusqu'au sud du continent.

À ce moment, la ville est la capitale d'un gouvernement qui dépend de la vice-royauté du Pérou.

Buenos Aires quelques années après sa fondation en 1536.

Pendant des siècles, les Portègnes (habitants de la ville) souffrent de toutes sortes de besoins car Buenos Aires est alors la cité (européenne) la plus australe d'Amérique, loin de toute cité commerciale importante. Rien n'existe qui permette de maintenir un style de vie européen sur place. L'Espagne privilégie les ports de la côte Pacifique et marginalise Buenos Aires, qui accueille seulement deux bateaux par an (voire aucun certaines années). Cela force les colons (seulement 500 en 1610) à vivre d'une contrebande avec principalement le Brésil. Cette contrebande est financée par la seule et unique source de richesse du pays (et ce jusqu'au cuir obtenu par le massacre des troupeaux de bovins qui vivent encore à l'état sauvage dans les prairies alentour.

Galerie Ulrich Schmidl (1510c-1581c)

Luttes pour l'indépendance ( | ]

Dépendance de la ville à la vice-royauté du Pérou
Cabildo, Plaza de Mayo (place de Mai), Buenos Aires.

Depuis sa fondation, l'essor de Buenos Aires ne put dépendre que du commerce. Cependant, l'administration espagnole des Lima au Pérou, qui était alors la capitale de l'empire colonial espagnol en Amérique du Sud, car cela facilitait le prélèvement des taxes. Trouver les moyens d'éviter ces taxes fut l'une des principales motivations des premiers habitants de Buenos Aires.

En 1680 les Portugais, séparés depuis peu de l'Espagne, arrivèrent avec une expédition à Colonia del Sacramento (en Uruguay) sur la côte opposée du Río de la Plata afin de s'établir sur ce territoire. Le gouverneur de Buenos Aires, José de Garro, lança un ultimatum pour que les Portugais se retirent mais ces derniers refusèrent. Alors, José de Garro réunit les colons de la province et organisa une attaque avec l'aide des Indiens (peuple querandí) et les colons de Buenos Aires (10 000 habitants). Le résultat fut une écrasante victoire espagnole qui permit à Buenos Aires d'acquérir une certaine légitimité.

L'industrie du cuir va alors progresser nettement, reconnue localement jusqu'au milieu du colonies espagnoles, à Buenos Aires, les personnes s'enrichissaient socialement par la fortune et la possession (de terres et de troupeaux principalement), et non par un titre ou un nom rappelant telle ou telle famille aristocratique d'Espagne.

Buenos Aires a été envahie par des troupes anglaises en 1806 et en 1807, mais les Portègnes les ont repoussés les deux fois l'emportant de haute lutte. Ces deux victoires ont donné aux habitants de la ville l'assurance qu'ils pouvaient aussi créer une nation indépendante de l'Espagne.

Création de la vice-royauté du Río de la Plata et croissance économique (1776)
Le Cabildo en 1817, visible à travers l'arche de la Recova.

Conscient de l'instabilité grandissante dans la ville, Charles III d'Espagne a progressivement levé les restrictions commerciales jusqu'à créer en 1776 la vice-royauté du Río de la Plata dont Buenos Aires fut la capitale, la plaçant donc au même niveau que Lima d'un point de vue administratif. Son territoire s'étendait sur l'Argentine, la Bolivie, le Paraguay et l'Uruguay actuels.

Le commerce y est donc ouvert, libre, flexible et libéral, régi par un règlement de libre circulation des marchandises (Reglamento de Libre Comercio). La ville put donc introduire des marchandises de nombreuses régions et se connecter à d'autres ports sans demander aucune permission aux autorités royales de la couronne. De cette manière, la ville s'émancipa de la dépendance politique et économique de Lima. La ville vécut donc une croissance fulgurante entre 1780 et 1800, recevant à cette époque une très forte immigration d'espagnols, de français et d'italiens.

Malgré ces mesures qui favorisèrent la croissance économique et l'enrichissement de la ville, de nombreux Portènes aspiraient toujours à une indépendance totale vis-à-vis de l'Espagne, portés entre autres par les idéaux de la Révolution française.

Buenos Aires et les invasions

De son établissement au 1807, la ville a souffert de nombreuses invasions comme en 1582 où un corsaire anglais tente de débarquer sur l'île Martin García mais il est repoussé. En 1587, l'Anglais Thomas Cavendish tente de s'approprier la ville mais sans succès. En 1658, une troisième tentative est lancée par le chevalier de Fontenay mais don Pedro de Baigorri Ruiz, alors gouverneur de Buenos Aires, défend le port avec succès. La quatrième tentative est celle du baron de Pointis en 1698, mais il est aussi repoussé. En 1699, la cinquième invasion est réalisée par une bande de pirates danois, rapidement dominée. Durant le gouvernement de Bruno Mauricio de Zabala, le Français Étienne Moreau débarque sur la côte orientale du Río de la Plata où des troupes espagnoles le chassent et le tuent.

En 1806 commença une période appelée « les invasions anglaises » ; invasions qui eurent pour origine les guerres napoléoniennes. À cette époque, la France rivale de l'Angleterre est l'alliée de l'Espagne. Depuis les débuts de la conquête du Nouveau Monde, l'Angleterre n'a cessé de s'intéresser aux richesses de la région. Le , le général anglais William Carr Beresford réussit à s'approprier la ville sans grande résistance car l'armée espagnole y est peu puissante et mal organisée.

Le général anglais fonde un gouvernement, qui sera rapidement déchu le par une armée venue de Montevideo commandée par le Français au service de la Couronne espagnole Jacques de Liniers, connu en Argentine sous le nom de Santiago de Liniers.

En 1807, une seconde expédition anglaise commandée par John Whitelocke réussit à prendre Montevideo et à s'y maintenir pendant quelques mois. Le , Whitelocke tente de prendre Buenos Aires mais sous le commandement du Français Liniers ses habitants, très bien organisés en milices urbaines, vainquent encore une fois les troupes anglaises qui se retirent alors complètement de la colonie espagnole. Ces brillants faits d'armes vaudront à Liniers une très grande popularité et le fait d'être nommé vice-roi du Rio de La Plata, fait unique pour un étranger dans l'histoire de l'Espagne[réf. nécessaire].

Par ailleurs, l'arrivée du courant de pensée libéral au moment même où l'armée napoléonienne s'empara de l'Espagne créa le choc nécessaire à l'apparition de divers mouvements d'indépendance. Suspect par sa qualité de Français, Liniers se voit contraint de démissionner. Il se retire à Córdoba et il reçoit le titre de comte de Buenos Aires tandis qu'un nouveau vice-roi est nommé.

C'est le que Buenos Aires acquit son indépendance, alors que l'Espagne est en pleine guerre (guerre d'Espagne de 1808-1813) : après une semaine de manifestations majoritairement pacifiques, les criollos (Espagnols nés en Amérique du Sud) parvinrent à chasser le vice-roi espagnol et installer un gouvernement provincial. Craignant que la popularité de Liniers, resté fidèle au roi d'Espagne, soit un obstacle à la suite de la révolution, ils le font arrêter et fusiller sans procès.

La révolution de Mai est célébrée de nos jours en Argentine, et le 25 mai est jour férié. Au terme des conflits qui ont secoué tout le pays et abouti à son unification, Buenos Aires fut aussi choisie comme siège du gouvernement national. L'indépendance ne fut toutefois déclarée formellement qu'en 1816.

Fédéralisme ( | ]
La Casa Rosada, le palais de la Présidence argentine.

Durant le Français entre 1838 et 1840, et la seconde fois par une alliance franco-britannique entre 1845 et 1848. Cependant ces puissances étrangères ne sont pas parvenues à soumettre la ville ou à imposer leurs conditions.

Buenos Aires était historiquement le berceau des courants d'idées libérales en Argentine, tandis que les autres provinces du pays tenaient généralement des politiques sociales ou économiques plus conservatrices, avec une forte influence des valeurs catholiques. Un autre antagonisme vis-à-vis de la province tenait de la vision centraliste défendue à Buenos Aires quant à l'administration du pays, opposée à une vision fédéraliste défendue dans le reste du pays, et notamment incarnée par le gouverneur de la province Carlos Tejedor. En 1880, une série d'affrontements entre ces deux camps s'achève par la défaite de Buenos Aires et la fédéralisation de la ville et du pays, dont elle prend depuis lors le statut de capitale fédérale.

En 1882 le Congrès national crée le poste d'intendant ainsi que le Conseil de délibération de la ville. L'intendant n'est pas élu au suffrage universel, mais désigné par le président de la nation, avec le soutien du Sénat. Le premier intendant fut Torcuato de Alvear, désigné en 1883 par Julio Argentino Roca.

Essor industriel ( | ]
Puerto Madero.

À la fin du chemins de fer permet à Buenos Aires d'accroître sa puissance industrielle, les matières premières coulant à flots dans ses usines. La ville devient une grande métropole multiculturelle rivalisant avec les grandes capitales européennes. Ainsi, le théâtre Colón devient l'un des opéras les plus fréquentés au monde. C'est durant cette période que sont construites les larges avenues de la ville, ainsi qu'au début du gratte-ciel d'Amérique du Sud, et son premier métro en 1913.

Dans les années 1920, Buenos Aires fait partie des destinations préférées des émigrants européens ou venant des régions pauvres des pays voisins. Cette immigration entraîne l'apparition de bidonvilles ou de quartiers ouvriers très pauvres (villas miserias) autour des zones industrielles de la ville, ayant pour conséquence de graves problèmes sociaux.

Junte militaire et mouvements révolutionnaires ( | ]

Au cours du militaires se sont immiscés fréquemment dans les affaires politiques de la ville et du pays, et ont organisé plusieurs coups d'État. Buenos Aires fut aussi le berceau du péronisme : c'est en effet sur la Plaza de Mayo que se déroula la démonstration de force de Juan Perón, le . La Plaza de Mayo est devenue le site habituel de manifestations et de nombreux événements politiques.

Le 16 juin 1955, une tentative avortée de coup d’État, marquée par le bombardement aérien de la Casa Rosada et le mitraillage sanglant de la place de Mai, est le prélude du soulèvement militaire (réussi) emmené par Eduardo Lonardi trois mois plus tard, qui finit par forcer Perón à l'exil. Durant cette tentative de coup d'État et pour la première fois de son histoire, la ville aura été la cible d'attaques de l'aéronavale rebelle, qui se sont soldés par la mort de 348 citoyens.

Dans les années 1970, la ville fut le théâtre d'affrontements violents entre des mouvements révolutionnaires d'obédience marxiste-léniniste (Montoneros, ERP et FAR) et des groupes paramilitaires d'extrême droite (Alliance anticommuniste argentine (AAA)). En 1976, un coup d'État militaire ne fait qu'exacerber ces luttes. Cette guerre sale (guerra sucia en espagnol) a entraîné 30 000 disparitions dans le pays. Les marches silencieuses des mères de disparus (les mères de la place de Mai) resteront une image marquante d'une Argentine meurtrie. Dans la seule ESMA, centre clandestin de détention situé en plein Buenos Aires, 5 000 personnes sont détruites moralement ou physiquement au cours de longues séances de torture.

Retour à la démocratie (fin du | ]
Plaza del Congreso.

La défaite de la guerre des Malouines fait perdre du prestige et de l'influence à la dictature militaire. Les généraux sont obligés d'organiser des élections libres. Elles ont lieu le dans tout le pays pour renouveler le président, le vice-président, les gouverneurs de provinces et représentants locaux, mettant ainsi un terme aux dictatures militaires.

À deux reprises, le pape Jean-Paul II visita la ville : en 1982 à la suite de la guerre des Malouines, et en 1987, où il fut accueilli par une foule d'une ampleur jamais vue auparavant dans la ville.

Le , une bombe explosa à l'ambassade d'Israël, faisant 29 morts et 242 blessés. Une autre explosion, le , détruisit un bâtiment abritant plusieurs associations ou organisations juives (dont l'AMIA), faisant 85 morts et de nombreux blessés.

À la suite de la réforme de la Constitution argentine de 1994, la ville a pu se doter de sa propre constitution et d'un gouvernement autonome. Le se déroulèrent les élections du chef du gouvernement de la ville, ainsi que des législateurs qui établiront la Constitution de la ville. Le candidat de l'UCR (parti de centre-gauche), Fernando de la Rúa, remporta les premières élections et devint donc le premier chef du gouvernement de la ville. Et après deux mois de délibération, le 1er octobre 1996, Buenos Aires vota sa propre Constitution.

Calle Florida.

Entre 1998 et 2002, Buenos Aires comme toute l'Argentine subit une grave crise économique. La ville fut secouée par d'intenses manifestations, suivies en particulier par les classes populaires durement touchées par le chômage, puis par les classes moyennes dont le gouvernement avait limité l'accès aux comptes bancaires.

La crise atteignit son paroxysme en décembre 2001, alors que les pillages se multipliaient principalement en banlieue ; le 19 décembre, après que le président argentin Fernando de la Rúa eut décrété l'état de siège, son ministre de l’Économie Domingo Cavallo donna sa démission. Les 19 et 20 décembre, plusieurs dizaines de manifestants trouvent la mort, dont au moins cinq tués par la police aux abords de la Casa Rosada et du palais du Congrès.

Finalement le 20 au soir, Fernando de la Rúa donne à son tour sa démission, effective dès le lendemain, ce qui offre la présidence à l'opposition péroniste. Ceci eut pour effet d'apaiser certaines tensions mais la crise économique persista jusqu'au début 2003, la santé de l'économie restant précaire. Pendant la crise, le quartier financier de Buenos Aires fut littéralement « bunkerisé », et les murs des banques sont encore aujourd'hui couverts de nombreux graffitis.

  1. a et b Félix Luna, Breve Historia de los argentinos. [réf. incomplète].
  2. Un quartier de Buenos Aires porte aujourd'hui son nom.
  3. L'équivalent du maire pour une commune française.
  4. Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’État modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , p. 108-109.
  5. «  », sur www.latinreporters.com (consulté le )

Géographie

Site

Buenos Aires est située à 208 Montevideo et à 1 038 Asuncion. À l' intérieur des frontières, la capitale est située à 56 La Plata, à 643 Córdoba, à 979 Mendoza et à 2 373 Ushuaïa. Les limites de la ville de Buenos Aires sont définies par le Río de la Plata, le Riachuelo et l'avenue General Paz qui sépare la ville de la province de Buenos Aires.

La quasi-totalité de la ville s'est construite sur la pampa, à l'exception de quelques zones telles que la réserve écologique de Buenos Aires, le complexe sportif du Club Atletico Boca Juniors ou encore de Puerto Madero, qui se sont développées sur des espaces artificiellement aménagés de la côte du Río de la Plata.

La région était initialement parcourue par divers ruisseaux et lagunes, lesquels furent comblés, asséchés ou canalisés. Ce fut notamment le cas en 1908, par suite de dégâts causés aux infrastructures de la ville par la montée des eaux. Les canaux étaient alors à ciel ouvert, traversés par divers ponts pour garantir la circulation. En 1919 il fut décidé d'enterrer les canaux, et les travaux commencèrent en 1927 pour s'achever entre 1938 pour certains canaux, jusqu'en 1954 pour le Maldonado. Parmi les principaux canaux figurent los Terceros (du sud, du centre et du nord), Maldonado, Vega, Medrano, Cildañez et White.

Climat

Le climat de Buenos Aires est tempéré, du type subtropical humide, la moyenne annuelle des températures étant de 17,6 hémisphère Sud, les saisons en Argentine sont inversées par rapport à l'hémisphère Nord. L'été austral à Buenos Aires est chaud et ensoleillé malgré de possibles orages et les températures sont comprises entre 19 °C et 30 °C. L'hiver austral est doux et humide avec des températures comprises entre °C et 16 °C.

Relevé météorologique de Buenos Aires (1961-1990)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 19,6 18,9 16,9 13,3 10,4 7,7 7,6 8,3 10 12,7 15,4 18,1 13,2
Température moyenne (°C) 24,5 23,4 21,3 17,6 14,4 11,2 11 12,3 14,4 17,2 20,3 23 17,6
Température maximale moyenne (°C) 29,9 28,6 26,3 22,8 19,3 15,7 15,4 17,1 19,3 22,1 25,2 28,2 22,4
Record de froid (°C)
date du record
5,9
1924
4,2
1910
2,8
1964
−2,3
1922
−4
1907
−5,3
1967
−5,4
1918
−4
1948
−2,4
1925
−2
1911
1,6
1914
3,7
1923
−5,4
1918
Record de chaleur (°C)
date du record
43,3
1957
38,7
1944
37,9
1952
36
1906
31,6
1958
28,5
1951
30,2
1979
34,4
2009
34
1944
34,5
2009
36,8
1955
40,5
1995
43,3
1957
Ensoleillement (h) 251,1 238 226,3 192 161,2 123 133,3 170,5 189 217 231 241,8 2 374,2
Précipitations (mm) 119 117,6 134,1 97 73,6 62,6 66,3 69,8 73,3 119 108,6 105 1 145,9
Nombre de jours avec précipitations 9 9 9 9 8 6 7 8 7 10 10 9 101
Humidité relative (%) 64 68 72 76 77 79 79 74 70 69 66 63 71
Source : Servicio Meteorológico Nacional, NOAA
Saisons
Climat de Buenos Aires.

L'hiver s'étend de la fin mai au début du mois de septembre et est doux, avec une température moyenne de 11 îlot de chaleur dû à l'urbanisation et à la proximité du Rio de La Plata : à l'aéroport international, le mercure chute en dessous de . Les précipitations sont souvent faibles mais parfois persistantes (bruine et pluie), et l'humidité et le vent donnent une température ressentie assez froide : le trimestre hivernal (juin-juillet-août) compte en moyenne 184 .

Le printemps s'étend de septembre à décembre avec des températures qui augmentent de 14,6 .

L'été s'étend de décembre à février, et atteint son sommet en janvier, avec un maximum moyen de 30,1 .

L'automne commence en mars et se termine en mai. La température descend de 21,9 .

Précipitations et vents

La moyenne annuelle des précipitations est entre 1 146  ce qui en fait un climat humide.

Buenos Aires est soumise à deux types de vents : le pampero et la sudestada. Le premier est un vent du Sud-Ouest, qui débute généralement par une tempête éphémère, suivie de l'arrivée d'air sec et froid. Il peut survenir à toute période de l'année, étant généralement apprécié l'été pour l'air frais qu'il apporte. La sudestada, moins fréquente que le précédent, survient principalement en automne et au printemps. Il s'agit d'un vent puissant, venant du Sud-Est, froid et très humide, qui généralement dure plusieurs jours et est accompagné de précipitations faibles et continues. Lorsqu'il dure, le vent peut provoquer la montée des eaux du Río de la Plata, produisant des inondations.

Extrêmes

Les vagues de chaleur (canicules) sont déclarées lorsque, pendant trois journées consécutives, les températures atteignent le rang centil 90 des maximums et minimums d'été (les seuils étant 32,3 .

Il y a vague de froid lorsque le maximum et le minimum sont inférieurs au .

Des chutes de neige se produisent occasionnellement aux alentours de la ville, mais sont extrêmement rares à Buenos Aires proprement dit. Depuis le début des observations météorologiques en 1906 à l'observatoire central, des accumulations de neige ne furent observée que trois fois : le 9 juillet 2007, le 22 juin 1918 et en juillet 1928. Cela est dû au fait que le centre-ville a des températures plus élevées que les zones environnantes en raison de l'effet de l'îlot de chaleur urbain,. Le réchauffement continu de la température durant l'ensemble du réchauffement climatique, ainsi qu'à l'élargissement et l'accroissement des activités urbaines à Buenos Aires, éloigne d'autant plus la perspective de nouvelles chutes de neige.

  1.  », Servicio Meteorológico Nacional (consulté le ).
  2.  », National Oceanic and Atmospheric Administration (consulté le ).
  3. «  », sur www.agro.uba.ar (consulté le ).
  4. a b c d e f et g «  », sur www.smn.gov.ar (consulté le ).
  5. a et b ISSN 1530-261X, DOI 10.1002/asl.283, Bibcode 2010AtScL..11..249P, lire en ligne, consulté le ).
  6.  » [PDF], Plan de Acción Buenos Aires 2030, Gobierno de la Ciudad de Buenos Aires (consulté le ).

Culture

La .

Buenos Aires est considérée comme l'une des villes les plus riches culturellement, et la plus « européenne » des villes d'Amérique du Sud. L'architecture de la ville a été influencée par plusieurs pays européens. Dans les quartiers les plus anciens, on retrouve un mélange de style moderne et de style colonial qui remonte à la domination espagnole.

La librairie El Ateneo de Buenos Aires est régulièrement élue plus belle librairie au monde par de nombreux titres de presse et revues scientifiques spécialisées, dont The Guardian et le National Geographic.

Langues

On y parle principalement l'espagnol dans sa variante rioplatense (Uruguay, Argentine), avec quelques différences par rapport au castillan, notamment de prononciation par rapport à celui parlé en Espagne : par exemple, le seseo est la norme, ou encore le digramme ‹ ll › ou le ‹ y ›, traditionnellement prononcés respectivement et , ont fusionné et sont prononcés par les Portègnes et par les Argentins du Centre ou de l’Ouest. Depuis quelques décennies ce son a commencé à se prononcer à Buenos Aires. Il existe aussi le vesre (semblable au verlan français) consistant à inverser de manière ludique l'ordre des syllabes d'un mot donné. Cet espagnol est couramment appelé espagnol rioplatense. L'espagnol rioplatense est souvent enrichi de néologismes permettant d'afficher son appartenance à des groupes sociaux de prestige. Ces modes en constante évolution sont remplacées par d'autres à partir du moment où le grand public commence à les adopter.

Les parlers locaux ont hérité également des mots issus du lunfardo, un argot populaire et artificiellement codifié au début du cocoliche, nom donné à l'espagnol parlé par les immigrés italiens. L'italien a ainsi considérablement influencé l'espagnol rioplatense. D'autres langues telles que l'allemand, le polonais, le yiddish, le russe, le français, le lituanien, l'arabe et le portugais ont également laissé des traces considérables dans l'espagnol rioplatense. D'autres mots proviennent des gauchos de la pampa. Il fut principalement développé à la fin du Rosario et Montevideo. Le lunfardo a été immortalisé dans de nombreuses paroles de chansons populaires, en particulier dans le tango.

Opéras, théâtres et cinémas

Le théâtre Regina sur l'Avenida Santa Fe.
Le théâtre Colón sur l'avenue 9 de Julio.

Buenos Aires détient la plus grande concentration de théâtres et opéras d'Amérique latine. Elle abrite l'un des opéras les plus célèbres au monde, le théâtre Colón. Bâti sur l'avenue 9 de Julio, l'une des plus larges au monde, sa construction a duré 20 ans et s'est achevée en 1908. Il peut accueillir plus de 3 000 personnes. De nombreux autres théâtres ou opéras se situent le long de l'avenue Corrientes ou ses environs, comme le Teatro Maipo ou le Teatro General San Martín, ce dernier abritant également des expositions artistiques et cinématographiques.

Le cinéma argentin, qui fut très actif avant la dictature militaire, connaît un regain d'activité depuis la fin des années 1990, la nouvelle vague du cinéma argentin. Il est le plus productif d'Amérique latine, notamment grâce à l'Instituto Nacional de Cine y Artes Audiovisuales (INCAA) qui fait la promotion de films argentins à l'étranger. Parmi cette nouvelle vague, de nombreux films, dont la ville sert de cadre dans la majorité des cas, ont été récompensés par divers prix, comme Les Neuf Reines de Fabián Bielinsky, jusqu'à l'Oscar du meilleur film étranger pour Dans ses yeux de Juan José Campanella en 2010. Depuis 1999 se tient chaque année dans la ville le festival international de cinéma indépendant de Buenos Aires, organisé par le ministère de la Culture de la ville de Buenos Aires.

Musées

La ville compte plus de 140 musées publics (dépendant souvent du Secrétariat à la culture de la ville de Buenos Aires ou du gouvernement national) ou privés, parmi lesquels le musée d'art latino-américain de Buenos Aires, le musée du cinéma Pablo Ducrós Hicken, le musée d'art hispano-américain Isaac Fernández Blanco, le musée d'histoire national, le musée d'art moderne de Buenos Aires ou encore le musée national des beaux-arts. Ce dernier, inauguré le , possède plus de 12 000 peintures, sculptures, tapisseries et autres œuvres d'art. On y trouve des peintures de Francisco de Goya, Auguste Renoir, Édouard Manet (dont La Nymphe surprise), Vincent van Gogh (Le Moulin de la Galette), Claude Monet (dont Le Pont d'Argenteuil), Pablo Picasso, etc.

Évènements

99e congrès mondial d’espéranto.

Du 26 juillet au , Buenos Aires a accueilli le congrès mondial d'espéranto, dont le thème était « Nos petits-enfants nous béniront-ils ? Tentatives d’avenir pérenne ».

Commerce

D'après une étude de World Cities Culture Forum, Buenos Aires est la ville au monde qui compte le plus grand nombre de librairies par habitant (734 pour 2,8 millions d'habitants, soit 25 pour 100 000 habitants). Une des librairies les plus connues est El Ateneo.

  1. Uki Goñi, «  », sur www.theguardian.com, (consulté le ).

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Buenos Aires dans la littérature

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