Baudoin, Edmond


Prénom : Edmond
Nom : Baudoin
Date de naissance : 23-04-1942

Né le 23 avril 1942 à Nice, Edmond Baudoin va abandonner une monotone carrière de chef comptable pour se diriger vers la création artistique. Il glisse ses premiers courts récits de BD dans le Canard Sauvage en 1974, puis dans Circus, Pilote et l’Écho des Savanes. Civilisation, son premier album chez Glénat en 1981, recueille une partie de ces premiers travaux de recherche. Approfondissant son graphisme impressionniste et suggestif, il publie ensuite une série d'ouvrages décoiffants chez Futuropolis : Les sentiers cimentés (1981), Passe le temps (1982), La peau du lézard (1983), Un flip coca (1984), Un rubis sur les lèvres (1986), Le premier voyage (1987), Le Portrait (1990), Couma Aco (1991). Lorsque cet éditeur est repris par les éditions Gallimard et se limite à la mise en valeur de textes littéraires, il illustre des œuvres de Le Clézio, Tahar Ben Jelloun et Jean Genet. Le scénariste Frank Reichert s'associe avec lui de 1984 à 1988 pour élaborer une série d'histoires prépubliées dans Chic, Zoulou et Métal Aventures avant leur recueil en albums : La danse devant le buffet (Futuropolis, 1985), Avis de recherche (Futuropolis, 1985), Théâtre d'ombres (Humanoïdes Associés, 1987) et La Croisée (Humanoïdes Associés, 1988). Baudoin travaillera aussi à la même époque avec Jacques Lob pour le mensuel A Suivre : Intérieur Noir (1986) et Carla (1988, édité en album par Futuropolis en 1993). L'artiste se tourne ensuite vers les petits éditeurs alternatifs qui commencent à foisonner en marge de la production traditionnelle : Z'Editions (La mort du peintre en 1995 et quelques livres illustrés), Autrement (participation à L'Argent roi en 1994), Apogée (La diagonale des jours, sur un scénario de Dohollan en 1995), L'Association (Éloge de la poussière en 1995, puis Nam, Made in U.S., Le voyage, etc ). Le Voyage obtint le prix Alph'Art du meilleur scénario à Angoulême en janvier 1997. S'interrogeant régulièrement sur la relation qu'entretient un artiste avec son œuvre, Edmond Baudoin est un conteur intimiste et fortement autobiographique. Les Yeux dans le mur, sa première œuvre mise en couleurs pour la collection Aire Libre, en est une parfaite illustration, car composée à quatre mains avec la collaboration d'une jeune admiratrice et modèle, Céline Wagner.

Texte © Dupuis, Photo © Thomas Salva
Informations de Wikipedia
Edmond Baudoin

Edmond Baudoin, né en 1942 à Nice, est un auteur de bande dessinée français

Il commence une carrière à près de quarante ans, lorsqu’il publie ses premiers livres aux éditions Futuropolis en 1981

Son style d’avant-garde, aussi bien pour son dessin que pour son écriture, lui vaut d’être publié et reconnu dans le monde de la bande dessinée

En 1992, il reçoit l’Alph-Art du meilleur album, pour Couma acò.

Biographie

Avant le dessin

Edmond Baudoin est né à Nice, en 1942. Il grandit à Villars-sur-Var, entouré de son frère, de son père, comptable, et de sa mère, femme au foyer qui sait mal écrire et lire,. Son père est passionné, par le dessin (surtout la caricature) et par les arts en général, mais il souhaitait que sa famille ne manque de rien et il n’a jamais vécu de son dessin. Edmond Baudoin passe beaucoup de temps à dessiner dès l'enfance, notamment avec son frère,. Il confie cependant que durant son enfance : « La bande-dessinée c’est vraiment un pays que je ne connais pas, si ce n’est par quelques petits fascicules qu’on se passait entre enfants. Il n’y avait rien de bien stimulant à l’intérieur. »

Après son certificat d’études il poursuit des études de comptabilité, jusqu’à ses 16 ans. A 14 ans, en parallèle de ces études et de son travail et avec le soutien d’un de ses professeurs, il suit des cours du soir de dessin à l'Ecole nationale des arts décoratifs de Nice. Il s’y rend jusqu’à ses 17 ans. Après son service militaire, Edmond Baudoin retourne travailler à l’hôtel du Plaza, à Nice, là où travaillait son père.

A l’âge de 22 ans, il se marie et de ce mariage naissent deux enfants. Le soir quand il rentre de son travail, il s’accorde du temps pour le dessin. Mais cette situation le frustre. En 1971, à l’aube de ses trente ans, Edmond Baudoin demande l’accord de sa famille pour exercer uniquement sa passion : le dessin.

Les débuts

Dans les premiers mois de son activité il ne trouve pas d’inspiration, la page reste blanche. Edmond Baudoin ne souhaite pas à ce moment faire de la bande-dessinée, il veut continuer dans le dessin. Il trouve des petits jobs dans les journaux locaux ou dans des revues communistes. Il débute dans les années 1970, dans Le Patriote Côte d’Azur , un magazine communiste, inséré dans L'Humanité Dimanche. Dans la rédaction Baudoin s’occupe de la mise en page et des maquettes. Avec ce travail, il comprend l’importance de la place de l’image dans un texte, et inversement. Dans ce magazine des Alpes-Maritimes, il effectue des dessins pour remplir « les blancs du journal » ou pour faire la première de couverture quand une photo n’était pas satisfaisante.

Lors d’une de ses expositions à Nice, Baudoin rencontre Numa Sadoul, qui lui dit « ce que vous faites, cela pourrait devenir de la bande dessinée ». Cet homme travaille pour un éditeur de bande dessinée : Jacques Glénat. Il lui donne alors la possibilité de publier en 1981 une bande nommée Civilisation. Baudoin y commence déjà à évoquer des thèmes qui l’inquiètent et qui le fascinent : la vie, le temps qui passe et la mort. Civilisation avant d’être publiée dans le format album, est une bande du magazine Circus. Ce recueil publie les ouvrages importants et nouveaux du catalogue des éditions Glénat. Toutefois son style « anticonformiste » ne convient pas au lectorat et la collaboration avec Glénat s’arrête très vite.

Il publie quelques bandes dans des journaux de bande-dessinée influents de l’époque comme Pilote (Qu’est-ce que tu veux ? (n°71, avril 1980), Peau Douce, (n°83, avril 1981)).

Publications chez Futuropolis (1981-1994)

Edmond Baudoin entame réellement sa carrière lorsqu’il commence à publier des livres aux éditions Futuropolis. Le directeur et créateur de cette maison Étienne Robial, lui explique alors : « Baudoin, je ne comprends rien à ce que tu fais et même j’aime pas trop, mais tu cherches, alors je t’édite ». Étienne Robial lui révèle lors d’une émission spéciale pour les 20 ans de l’édition Futuropolis, qu’il l’a engagé grâce à un dessin. Ainsi pour Edmond Baudoin, Robial est quelqu’un qui l’a « construit ».

Dans cette maison d’édition, il collabore aussi avec Jean-Marie Le Clézio, un ami niçois. Ce dernier lui demande d’illustrer l’histoire d’un enfant indien, aveugle et mendiant dans Procès-verbal, en 1989.

En 1991, quelque temps avant la fermeture de Futuropolis, il obtient l’Alph’Art du meilleur album au festival international de la bande-dessinée d’Angoulême pour Couma acò. Cette bande raconte son enfance, lorsque son grand-père doit venir vivre dans son village niçois. Il est un ancien poilu de la Grande Guerre, effrayé par le cinéma et qui construit des murs. Le petit Baudoin et son frère suivent son grand-père dans ses aventures, notamment en haut de la montagne. Il dessine aussi la mort de grand-père dans une autre bande : Une vie inutile, publié une première fois dans Les Sentiers cimentés, le premier album de Baudoin aux éditions Futuropolis (1981), puis repris à la fin de Couma acò.

Même si Baudoin produit des ouvrages à très faible tirage, il obtient des reconnaissances de la profession. Il reçoit l'Alph’Art du meilleur scénario en 1995, pour Le Voyage. Dans ses albums il raconte sa vie, celle de sa famille, les histoires et les voyages qui l’ont marqué. Ainsi il fait rentrer un nouveau style dans la bande dessinée : l’autobiographie dessinée.

À côté de Futuropolis

Entre 1985 et 1987, Baudoin publie aussi des bandes dessinées dans Métal Hurlant (et Métal Aventure). Dans la rédaction il collabore avec Frank Reichert (scénariste), un auteur et traducteur français. Les deux hommes collaborent pour plusieurs histoires courtes, publiées en 1987 dans le recueil Théâtre d'ombres chez Les Humanoïdes Associés, l’éditeur du journal.

Baudoin collabore aussi avec Jacques Lob sur la série Carla, dans le journal , de 1987 à 1991. Jacques Lob était connu pour avoir contribué avec Jean-Michel Charlier ou encore Marcel Gotlib sur Superdupont. Lorsqu’il meurt en 1990, Baudoin décide de terminer la série Carla. Il voulait la faire mourir pour se venger de la mort de son ami, mais il en décide autrement . Carla est une jeune femme, chauffeur de taxi, dans une Mercedes noire. La bande-dessinée raconte par le biais de son histoire, celle de ses clients. Lors du dernier épisode, Carla décide de tuer un homme. Il est à l’origine de sa décadence et de la mort de ses proches. Après avoir atteint son objectif, elle s’en va sereine, vers une destination inconnue. En 1993, l’intégrale des aventures de Carla est publiée sous la forme album, aux éditions Futuropolis. Le dessinateur dans la dédicace rend un dernier hommage à Jacques Lob. Carla fait partie des rares personnages de Baudoin à être fictif.

Ses œuvres après Futuropolis

Après le départ d’Etienne Robial en 1994, il semblait normal, logique, « évident » pour Baudoin de se tourner vers les nouvelles éditions d’avant-garde l’Association. Cette édition commence à republier des bandes-dessinées de Baudoin, comme Le Portait, en 1997. Cela permet à l’auteur d’avoir une seconde notoriété auprès de son public, quinze ans après ses premières publications.

En 1993 Baudoin commence une collaboration avec un important éditeur japonais : Kodansha. Il se rend au Japon, avec plusieurs auteurs européens, dont les français Hervé Baru et Lewis Tronheim (un des fondateurs de L’Association). Il n’y reste que très peu de temps. Il publie trois livres pour le public japonais, dans le magazine Morning. Cette collaboration dure trois ans. De ses publications, deux bandes vont être réadaptées au public français : Le Voyage et Salade Niçoise . Le Voyage est republié aux éditions L'Association, dans la collection « Ciboulette », en 1996. L’année suivante, Baudoin gagne pour cette bande l’Alph Art du meilleur scénario à Angoulême. En 1999, toujours chez l’Association, dans la collection « Ciboulette », Salade Niçoise est publiée à son tour. Il a su tirer profit de cette expérience : après cette collaboration il a su travailler plus rapidement et mettre moins de texte, pour exprimer les émotions des personnages davantage avec le dessin. L’aventure japonaise a pris fin lorsque les ventes du journal ont chuté.

En 1993, Edmond Baudoin rencontre l’Abbé Pierre. L’entourage de ce dernier entreprend la publication de biographie, autour de cet homme d’église et de son œuvre. Baudoin est recommandé pour faire la bande dessinée. Dans cet ouvrage il a voulu montrer « cet amour de l’homme, ce qui le motive ». Deux ans après, il reçoit un prix œcuménique pour son œuvre qui est publié en 1994, aux éditions Tom Pouce. Baudoin effectue d’autres œuvres biographiques sur deux peintres : Picasso ou encore Dali .

De 1999 à 2003 l’université du Québec lui propose d’y devenir professeur de dessin. Il quitte cette fonction en 2003 car l’université voulait le titulariser.

Les années 2010-2020

Entre 2012 et 2013 Edmond Baudoin travaille pour les Éditions Dupuis et le Centre Pompidou sur un livre publié à l'occasion d'une exposition Dali.

Il a aussi à cœur de parler des sujets d’actualité, comme dans son livre Méditerranée. Dans cette œuvre graphique, Baudoin dénonce les centaines de morts de migrants qu’il y a chaque année dans cette mer, à travers l’histoire d’une petite fille.

Entre 2021 et 2022, la Cité internationale de la bande dessinée à Angoulême rend hommage à Edmond Baudoin avec La belle saison d’Edmond Baudoin. Plusieurs événements en partenariat avec d'autres établissements culturels de la ville lui sont alors consacrés, dont notamment l'exposition rétrospective Baudoin : dessiner la vie.

  1. «  », sur Radio France (consulté le )
  2. «  », sur France Culture (consulté le )
  3. «  », sur Télérama (consulté le )
  4. «  », sur France Culture (consulté le )
  5. Sohet Philippe, Entretien avec Edmond Baudoin, Saint Egrève, Mosquito, , p.30
  6. Sohet Philippe, Entretien avec Edmond Baudoin, Saint-Egrève, Mosquito, , p.32-33
  7. Sohet Philippe, Entretien avec Edmond Baudoin, Saint-Egrève, Mosquito, , p.30
  8. Sohet Philippe, Entretien avec Edmond Baudoin, Saint-Egrève, Mosquito, , p.34
  9. Mattéo Sallaud, « BD : au festival d’Angoulême, le prix du meilleur album prend du poids chaque année », Sud Ouest,‎ (lire en ligne)
  10. Baudoin Edmond, Couma acò, Paris, Futuropolis,
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  12. Baudoin Edmond et Lob Jacques, Carla, Paris, Futuropolis,
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  16. Sohet Philippe, Entretien avec Edmond Baudoin, Saint-Egrève, Mosquito,
  17. «  », sur France Culture (consulté le )
  18. «  », sur la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image (consulté le )

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  • Dessin
    • Gaston Lagaffe (infos)
      • 5 - Baston 5 - La ballade des baffes (infos)
  • Scénario
    • Gaston Lagaffe (infos)
      • 5 - Baston 5 - La ballade des baffes (infos)

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