Mantes-la-Jolie
Localisation

Mantes-la-Jolie : descriptif
- Mantes-la-Jolie
Mantes-la-Jolie [prononcé : mɑ̃t la ʒoli] est une commune française, chef-lieu d'arrondissement du département des Yvelines, dans la région Île-de-France
C'est une ville moyenne, située sur la rive gauche de la Seine, à 57 km à l'ouest de Paris. Carrefour de voies fluviales et terrestres, Mantes apparut très tôt comme un lieu de commerce et d'échanges, mais également, à l'époque médiévale, comme une place forte stratégique sur la frontière de l'Île-de-France, face à la Normandie.
Géographie
Localisation
Mantes-la-Jolie se trouve dans le nord des Yvelines, à 57 Paris, à 47 Versailles (préfecture du département) et à 85 Rouen. La ville fait partie de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise qui compte plus de 400 000 habitants. Mantes-la-Jolie est implantée au cœur de la vallée de la Seine, dans un méandre de la rive gauche du fleuve. Les communes limitrophes sont Rosny-sur-Seine à l'ouest, Buchelay au sud et Mantes-la-Ville au sud-est. Elle est séparée par la Seine de Guernes au nord-ouest, Follainville-Dennemont au nord et Limay au nord-est. Sa superficie est de 938 hectares. Le territoire communal s'étend sur environ 5,5 kilomètres en longueur d'est en ouest et sur environ 1,5 km en largeur du nord au sud.
Hydrographie
Deux cours d'eau sont à remarquer : la Seine, qui longe la ville sur sa partie nord, et la Vaucouleurs qui, si elle ne passe plus dans la commune, avait un bras détourné, le « Mauru », qui alimentait les tanneries jusqu'au début du île l'Aumône et une partie de l'île aux Dames, également appelée l'île de Limay, qui est traversée par le pont reliant Mantes-la-Jolie et Limay.
La ville comprend également deux lacs situés au bord de la Seine : le « lac des Pêcheurs » et le « lac de Gassicourt ». Le stade nautique international de Mantes-en-Yvelines est composé d'un bassin artificiel longeant la Seine. Il est connecté au fleuve par l'intermédiaire d'un bassin issu de l'exploitation des sablières.
Par sa situation, la commune est exposée aux risques d'inondation. Certaines parties de la commune ont déjà été inondées, notamment lors de la grande crue de 1910. Pendant celle-ci, à Mantes-la-Jolie, le débit maximum a été mesuré par jaugeage ; il était de 3 300 plan de prévention des risques d'inondation (PPRI), entré en vigueur par arrêté préfectoral du . Il concerne 57 communes yvelinoises riveraines de la Seine et de l'Oise. Ce plan définit plusieurs zones auxquelles sont associées des réglementations particulières. Le long de la Seine, une bande de 25 ,.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 amplitude thermique annuelle de 14,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située à Magnanville à 4 vol d'oiseau, est de 11,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,7 | 1,8 | 3,6 | 5,5 | 8,6 | 11,6 | 13,4 | 13,6 | 10,9 | 8,6 | 4,8 | 2,3 | 7,2 |
Température moyenne (°C) | 4,3 | 5,1 | 7,8 | 10,7 | 13,9 | 17,2 | 19,5 | 19,5 | 16,2 | 12,5 | 7,7 | 4,8 | 11,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,8 | 8,4 | 12,1 | 15,8 | 19,1 | 22,8 | 25,5 | 25,3 | 21,4 | 16,5 | 10,7 | 7,2 | 16 |
Record de froid (°C) date du record |
−12,7 01.01.1997 |
−12,3 07.02.12 |
−8,5 13.03.13 |
−3,2 06.04.21 |
−0,7 06.05.19 |
3,3 01.06.06 |
6,6 16.07.12 |
5,8 28.08.1998 |
2,4 30.09.18 |
−3,5 28.10.03 |
−8,2 24.11.1998 |
−10,1 29.12.1996 |
−12,7 1997 |
Record de chaleur (°C) date du record |
15,5 27.01.03 |
20,5 27.02.19 |
25,6 31.03.21 |
28,4 20.04.18 |
31,2 27.05.05 |
37,7 27.06.11 |
42 25.07.19 |
40,4 12.08.03 |
35,5 08.09.23 |
29,5 03.10.11 |
20,9 01.11.14 |
16,9 07.12.00 |
42 2019 |
Précipitations (mm) | 48,5 | 47,7 | 48,4 | 42,5 | 62,1 | 53,9 | 51,5 | 56,5 | 40,9 | 65,3 | 57 | 67,2 | 641,5 |
- ↑ [PDF].
- ↑ http://www.yvelines.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/brochure_ppri_cle055aaf.pdf PPRI de la vallée de la Seine et de l'Oise, brochure d'information] [PDF].
- ↑ http://cartelie.application.equipement.gouv.fr/cartelie/voir.do?carte=PPRI_Seine_d78_arrete30_06_2007&service=DDEA_78 PPRI de la vallée de la Seine et de l'Oise, carte interactive] [PDF].
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Les plus anciennes références écrites de Mantes mentionnent différentes formes : Medanta au ,,, Medunta, Medenta, Medonta castrum, Medonta villa vers 1272.
Toutes ces formes semblent issues d'un primitif *Meduanta, pluriel de *Meduantum,. Ce toponyme est issu d'un hydronyme, comme c'est souvent le cas ; en effet, Medante fluminis (de flumen « fleuve ») est mentionné au . Sa signification possible conforte cette hypothèse car *Meduanta repose sur le gaulois medu- « hydromel », suivi du suffixe -anta. Le nom de la Mayenne (Meduana) est basé sur le même élément.
Ce nom évolua par la suite et subit l'évolution phonétique du gallo-roman au français, avec l'amuïssement régulier de la consonne intervocalique, d'où Maante, puis progressivement Mantes à partir de la fin du Nantes.
Dès l'origine, trois localités bien distinctes, mais contiguës, portaient le nom de Mante, :
- Mante-la-Ville, Medanta, Medunta, Medonta-Villa. C'était une paroisse rurale qui correspond à l'actuelle Mantes-la-Ville.
- Mante-l'Eau. C'était une agglomération de maisons de pêcheurs, qui s'étendait le long de l'actuel quai des Cordeliers, le long de la Seine, jusqu'au village de Mante-la-Ville. Par la suite les fortifications englobèrent le village de pêcheurs.
- Mante-le-Château, Medanta-Castrum ou Castellum. C'est la butte sur laquelle fut construite la motte castrale puis le château.
En 1930, à la suite de la fusion de la ville avec le village de Gassicourt situé à l'ouest, son nom devint Mantes-Gassicourt. La conservation du nom de Gassicourt dans le nom de la nouvelle ville fut l'une des conditions de la fusion. Elle n'a pris son nom actuel qu'en 1953, en reprenant le qualificatif -la-Jolie, déjà officieusement donné depuis longtemps. Ce qualificatif est souvent - plaisamment - attribué à . Dans une lettre adressée à Gabrielle d'Estrées, sa maîtresse, qui résidait à Mantes, le roi lui aurait écrit : « je viens à Mantes, ma jolie ». Cependant, ce qualificatif se réfère vraisemblablement au caractère du site en lui-même sur lequel la ville s'est développée : le cadre naturel de la vallée de la Seine.
Aujourd'hui, il n'y a plus de lieux-dits à proprement parler, ceux-ci ayant été absorbés par l'étalement urbain. Cependant, on les retrouve encore généralement dans la toponymie : les bords de Seine, la Butte verte, Chantecoq, les Hautes coquilles, les Basses coquilles, les Cordeliers, la Croix ferrée, Les Garennes, les Martraits, Saint-Nicolas, Gassicourt, le Val Fourré.
- Hippolyte Cocheris, Anciens noms des communes de Seine-et-Oise, 1874, ouvrage mis en ligne par le Corpus Etampois.
- ↑ selon le polyptyque d'Irminon
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 431b.
- ↑ « », sur manteslaville.fr (consulté le ) : « L'origine du nom de Mantes viendrait du latin « Medenta » ».
- ↑ Henri d'Arbois de Jubainville, Georges Dottin, Émile Ernault, Les Noms gaulois chez César et Hirtius De bello gallico, 1891
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise. Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, éditions Errance, (ISBN ), p. 221.
- ↑ Mante au singulier.
- ↑ Auguste Moutié : Mantes, histoire, monuments.
- ↑ L'emplacement est actuellement délimité par la rue du cloître Notre-Dame, la rue de l'Abbé-Hua et la rue de la Sangle.
- ↑ Eugène Saintier : Les fortifications de Mantes.
- ↑ Cadastre napoléonien
Histoire
Carrefour désertique au Bas Empire
Sous Rome, la région fait partie de la Gaule lyonnaise et est comprise dans la Auguste, d'Antonin, de Marc Aurèle ainsi que d'autres objets trouvés lors de fouilles laissent supposer que la région fut traversée par des légions romaines.
Mantes était un carrefour important des voies romaines en Gaule allant de :
- de Lutetia à Mediolanum, par Mantes, en passant par le plateau des Mauduits, où on a retrouvé des vestiges d'une ancienne voie romaine ;
- de Caesaromagus à Carnutum, par Mantes, également appelée Chaussée de Beauvais, en passant par Arthies, Saint-Cyr-en-Arthies (à l'ouest de Fontenay-Saint-Père), les Moussets, Limay et Mantes.
Une tradition locale relative à l'hagiographie de saint Maclou et rapportée en 1730 fait mention, non sans certaines incohérences de dates, d'un temple dédié à Cybèle. En 306, celui ci aurait été transformé en hospice et confié au saint, lequel, pourtant réputé mort en 536, y aurait alors dressé son église, l'actuelle église Saint Maclou. De même, des étymologistes téméraires voient dans le nom de Dennemont la trace d'un temple dédié à Diane, dans celui de Ménerville, à Minerve.
Port fortifié au Haut Moyen Âge
Si l'hagiographie de saint Maclou évoque une Mantes païenne prospérant au siècle, ce n'est qu'à la fin du haut Moyen Âge que remontent les premières traces d'habitation, celle d'un port de pêche. Il demeure que le nom de la ville, plutôt gallo-romain, pourrait prêter à celle-ci une fondation plus ancienne. Les rives de la Seine ont longtemps abrité des pêcheries éparses qui remplissaient au printemps leur filets d'aloses remontant le fleuve.
Bien que les documents historiques ne permettent pas de l'affirmer, les Normands remontant ou descendant la Seine auraient plusieurs fois ravagé la ville et le pays comme en 865, 876, 878, 885, 887…
Au début du siècle, vers la fin de l'époque carolingienne, une motte castrale, attestée vers 825, est construite sur le mont Éclair afin de défendre l'accès à la Seine. Les actuelles rues de L'abbé Hua, du Cloître Notre-Dame et de la Sangle en conservent le contour. Les vestiges qui y ont été fouillés ne remontent qu'au siècle. C'est autour de ce noyau que la ville, défendant la frontière avec le Vexin normand, se développera.
Jusqu'en 911, date de signature du traité de Saint-Clair-sur-Epte, Mantes appartient au comté de Madrie. En 912, elle est rattachée au doyenné du Pincerais.
Entre France et Normandie
En 974, la comtesse de Meulan Ledgarde de Vermandois, veuve en premières noces de Guillaume Longue-Epée, jarl de Normandie, puis en secondes noces du comte de Blois Thibaud dit « le Tricheur », lègue Arnouville, Issou, Limay et Mantes-la-Ville à l'Église de Mantes-la-Jolie. À la mort de sa douairière, en 991, Mantes passe au beau frère de celle ci, Gautier, vicomte du Vexin. En cette fin du Haut Moyen Âge, vicomte, ou vicaire de comté, est une charge, devenant de fait héréditaire, par laquelle l'évêque, en l'occurrence celui de Rouen, confie l'administration d'un de ses territoires séculiers.
Sous le règne de Robert le Pieux, dispose déjà à l'emplacement de la motte castrale d'un excellent dispositif de défense qualifié de château, et en particulier un édifice fortifié massif, la « tour de Ganne », témoin de la violence des incursions normandes. , fils de Robert, mène une lutte acharnée contre Guillaume le Conquérant. Mantes en est souvent le théâtre. C'est dans ce cadre qu'en 1077 Simon de Vexin, ultime héritier, se retire dans les ordres. Son domaine, dont Mantes, est « rendu » à son suzerain, , roi des Francs.
Afin de faire cesser les incursions françaises en Vexin français, le duc-roi Guillaume le Conquérant exige que Philippe lui remette Pontoise, Chaumont-en-Vexin et Mantes. Sur le refus du roi des Francs, Guillaume lance ses troupes sur Mantes et la région. En , les troupes normandes commandées par Asselin Goet lancent une campagne de représailles dans le Vexin français. Arrivés à Mantes, ils détruisent les moissons et arrachent les vignes comme ils l'ont fait dans les autres contrées.
Le lendemain, comme les bourgeois sortent pour constater les dégâts, Guillaume arrive à l'improviste à la tête de ses gens d'armes. Ils se précipitent dans la ville. Après l'avoir mise à sac, ils brûlent impitoyablement le château, les églises, les maisons. Beaucoup de bourgeois périssent dans l'incendie. Guillaume en personne serait entré à cheval dans l'église. La tradition religieuse locale veut que ce soit la divine Providence qui fasse alors chuter la monture sur le souverain, blessant mortellement celui-ci. Plein de remords superstitieux, sentant sa mort approcher, Guillaume fait donner de grosses sommes d'argent pour obtenir la rémission de ses « brigandages » et pour relever les églises et couvents détruits par ses ordres. La tradition a ajouté que, le , c'est dans la rue de la Chausseterre, près le parvis Notre-Dame, que Guillaume, souffrant d'obésité, trouve la mort pendant son triomphe. En réalité, celui-ci, vraisemblablement victime d'un problème cardiaque, est transporté à Rouen et c'est au prieuré Saint-Gervais, aménagé alors en résidence ducale, qu'il meurt en .
Quelles qu'aient été les dispositions testamentaires prises par ce prince, quelques années plus tard, entre 1095 et 1100, les habitants mobilisent effectivement des sommes considérables pour reconstruire la ville, hormis le château qui n'avait pas été pris par les Normands. C'est en raison de ces embellissements quasi miraculeux qu'elle aurait été alors surnommée la Jolie.
En 1092, Philippe, pour récompenser Odon, évêque de Bayeux, d'avoir béni son mariage avec Bertrade de Montfort, qu'il avait enlevée traîtreusement à Foulques comte d'Anjou, lui fait don de la principale église de la ville. Une dizaine d'années plus tard, le comté de Mantes est restauré au profit de Philippe de France, fils aîné issu de ce mariage scandaleux, au moment où la reine prend le voile et le pape lève l'excommunication du roi. C'est une décision prise en accord avec le demi-frère de Philippe, le prétendant Louis, dont la prééminence a été actée en 1098.
Mantes capétienne
le Gros, fils de , eut à combattre Guillaume le Roux, fils de Guillaume le Conquérant, mais également un grand nombre de barons français aux services des Anglais comme Robert de Meulan et Guy de la Roche. La cité et la citadelle, qui se trouve derrière l'église Notre-Dame, possession de Philippe de Mantes, frère du roi de France, sont assiégées par ce dernier qui tombent entre ses mains après plusieurs journées de siège « grâce à la vaillance et à la fidélité des bandes de paysans des domaines ecclésiastiques, organisées en milices et conduites, sous les bannières paroissiales par leurs propres curés. » En 1110, en remerciement de leur fidélité, Louis commune. En 1188, elle servira de modèle à celle que Philippe-Auguste, depuis Mantes, accordera aux bourgeois de Pontoise, puis en 1221 à celle que le même roi concédera à la ville de Poissy.
Sous le règne de , la ville s'embellit. La construction de la collégiale Notre-Dame, entamée vers 1150, s'acheva vers 1510.
Conscients de l'intérêt stratégique de Mantes, plusieurs rois capétiens résidèrent à Mantes, comme et Philippe Auguste.
Le , Philippe Auguste et les milices communales mantaises engagent une bataille à Soindres contre les troupes menée par Plantagenêt qui ravagent le Mantois et cherchent à prendre le château-fort de Mantes. Les pillards battus, le roi de France s'empare dans la foulée du Vexin normand et Mantes lui sert alors de quartier général. C'est en partant de Mantes qu'il sera vainqueur à Château-Gaillard et à Radepont.
Alors qu'il se trouve à Pacy, Philippe décide d'assister à un concile organisé à Paris. Usé par la maladie, il est obligé de s'arrêter à Mantes, où il meurt le .
L'histoire de Mantes devient ensuite tranquille durant une centaine d'années. Thibaud de Champagne réside souvent à Mantes. Jusqu'en 1346, le commerce prend une grande importance, à tel point que la ville rivalise avec Rouen et Paris.
Après la mort de son époux le roi le Hardi le , Marie de Brabant se retire dans son douaire aux Mureaux, où elle meurt trente-six ans plus tard, en 1321. Elle passe ses derniers jours à Mantes.
En 1316, Mantes est donnée par le roi à son oncle Louis de France, comte d'Evreux, dernier fils de , avec Montchauvet, Bréval et d'autres lieux. À sa mort, la ville passe à son fils , roi de Navarre et comte d'Evreux puis en 1343, à la mort de ce dernier, à son fils de Navarre dit Le Mauvais.
En raison de son emplacement stratégique sur la Seine et à la frontière de la Normandie, Mantes représenta un enjeu majeur de la guerre de Cent Ans et fut très convoitée par les Anglais et les rois de France. La ville changea de maîtres à de nombreuses reprises. En effet, le , lors de la chevauchée d'Édouard III, Mantes est prise et pillée. Elle restera entre les mains anglaises, avant de revenir à son propriétaire, Charles le Mauvais.
Le , les rois de France et Charles Traité de Mantes par lequel le roi de France reconnaissait au roi de Navarre la possession d'une grande partie du Cotentin et de terres normandes à l'ouest du comté d'Evreux.
Charles II résida de nombreuses fois à Mantes jusqu'en 1361. Le , Charles, premier fils du roi Charles de Navarre, naquit au château de Mantes.
Le la ville, alors possession de Charles le Mauvais, fut prise par les troupes du maréchal de France Boucicault et de Bertrand du Guesclin. fait alors exécuter un grand nombre de travaux aux fortifications. Au traité d'Avignon de 1365, Charles dut accepter d'échanger les villes de Mantes et Meulan contre Montpellier. Les conditions financières de cet échange provoquèrent de nombreux conflits entre le roi de Navarre et Charles .
Guerre de Cent Ans
En 1416, lors des conflits entre les Bourguignons et les Armagnacs, d'Angleterre relance la guerre et fait tomber en son pouvoir Harfleur et toute la Normandie jusqu'à Rouen, les positions fortifiées du Mantois changent plusieurs fois de mains. Le , assiégée, Mantes se rend par faute de vivres et reste sous domination anglaise jusqu'en 1449.
Sous le règne de , les bourgeois de Mantes souffrent de plus en plus de vivre sous le joug anglais. Ils envoient alors clandestinement à Chinon une députation chargée de s'entendre afin de faire rentrer la ville dans le royaume de France. Jean de Lancastre, duc de Bedford, régent pour le roi d'Angleterre l'ayant appris, il fait pendre vingt-deux des notables de la ville.
En 1449, profitant de l'espoir de la présence des troupes françaises à proximité de la ville, la population se soulève contre l'occupant, s'empare de la tour Saint-Martin et de la porte aux Saints, force les troupes à capituler et, le , ouvre les portes aux troupes françaises commandées par Jean de Dunois. À la fin de l'époque médiévale, les fortifications primitives ont été renforcées et doublées progressivement par une enceinte plus étendue.
Renaissance
Après la guerre de Cent Ans, en 1453, Mantes retrouve une période de tranquillité et en profite pour s'embellir.
Le
La construction au guerres de Religion faisaient rage à cette époque.
À la mort d' et pendant les guerres de religion, Mantes fut partisane de la Ligue catholique, mais fut prise par , qui y installa durant trois années son quartier général, qui était un peu la capitale du royaume, en vue de la conquête de Paris, qui eut lieu le . Son ministre Sully disait joyeusement « Le roi s'en retourna à Mantes qui était alors son Paris ».
L'année précédente, en 1593, une conférence connue sous le nom de Dispute de Mantes, eut lieu entre le roi Henri calvinistes inquiets de sa conversion au catholicisme.
Le , de retour de la cérémonie de son sacre qui eut lieu dans la cathédrale de Chartres, en passant par Mantes, il y tint le premier chapitre de l'ordre du Saint-Esprit où furent fait chevaliers Renaud de Beaune et Charles de Gontaut-Biron.
Après sa prise de pouvoir à Paris, il vint régulièrement à Mantes « jouer à la paume » et passer d'agréables moments avec Gabrielle d'Estrées. La ville s'étendait alors au cœur d'une région de prieurés, de champs et de vignes, propriétés des seigneurs locaux.
| ]
En 1610, le vieux pont fortifié, auquel étaient accolés moulins et pêcheries, reliait encore Limay à la grande « porte aux images » de la ville de Mantes. Plusieurs édifices remaniés ou disparus témoignent de l'importance de la ville à cette époque, comme la citadelle ou « porte de Rosny », la tour de l'Horloge, l'église Saint-Maclou et le couvent des Cordeliers.
En 1615, Marie de Médicis fait détruire la citadelle dont les pierres servent ensuite à la construction de l'église et du couvent des Capucins qu'elle fonde à Limay.
En 1617, lors d'un voyage à Rouen, s'arrête dans la ville.
Le , Jean de Rotrou se marie dans la ville avec Marguerite Camus, fille d'un bourgeois mantois.
En 1641, une assemblée générale du clergé se déroule dans la ville.
En 1645, Anne d'Autriche, Louis-Dieudonné et Philippe duc d'Anjou, alors enfants, accompagnés du cardinal de Mazarin, passèrent quelques jours à Mantes. Le cardinal logea au château et les enfants furent accueillis dans une maison qui serait située actuellement au 1, rue Baudin Durant la Fronde, le maire de Mantes ouvre les portes de la ville à l'armée des princes. Il sera destitué par la suite.
Lent déclin au | ]
La ville de Mantes déclina au siècle, en raison d'un dépeuplement progressif dû à la proximité de Versailles, aux charges toujours plus lourdes représentées par le logement des troupes de passage, à la perte de la plupart des privilèges qui avaient été donnés à la ville par la charte de 1110, au désintérêt du roi pour une ville qui a perdu son importance stratégique et à la baisse des ventes du vin, première ressource de la ville. La plus grande partie des fortifications est démolie en 1739 sur ordre de .
Les maisons médiévales des bords de Seine sont remplacées progressivement par de riches hôtels particuliers, dont on peut trouver quelques vestiges dans l'actuelle rue Baudin.
Les premières fondations du nouveau pont, conçu par Jean-Rodolphe Perronet, ingénieur des Ponts et Chaussées, pour améliorer la circulation vers Rouen font leur apparition en aval du vieux pont qui reste praticable pendant les travaux.
Le s'y arrête lors d'un voyage à Cherbourg.
Durant la Révolution, il n'y eut pas de scènes sanglantes. Toutefois la haine religieuse et les exécutions des décrets de la Convention y furent appliquées. Mantes fut le siège d'un tribunal de première instance et d'une maison d'arrêt, dont on a conservé les livres d'écrou.
Le développement à l'ère industrielle
À partir du siècle, la ville connut une expansion importante vers l'ouest, par l'annexion de territoires appartenant autrefois à Mantes-la-Ville. L'ouverture en 1843 de la ligne de chemin de fer entre Paris et Rouen et l'installation de nouvelles industries dans la région relance l'attractivité de Mantes. Des résidences cossues commencèrent à être bâties dans les nouveaux quartiers. La ville se développe alors largement au-delà des limites du centre historique et de ses anciennes fortifications.
Le , lors de la guerre franco-prussienne de 1870, une quarantaine de francs-tireurs tendent une embuscade à l'entrée de Mézières-sur-Seine à un groupe de uhlans qui s'avancent en direction de Mantes-la-Jolie. Le soir, l'ennemi revient en force ; le général Adalbert von Bredow en personne, à la tête d'une colonne de cavalerie et d'artillerie appuyée par un détachement d'infanterie bavaroise, se dirige alors sur Mézières. Une reconnaissance du Schleswig-Holstein tombe dans une embuscade à Aulnay-sur-Mauldre tendue par quatre francs-tireurs. Les Allemands arrivés à Mézières, le maire de la ville est roué de coups mais parvient toutefois à s'enfuir et le village est canonné, criblé d'obus puis l'arrière-garde, torche à la main, y met le feu. Une soixantaine de maisons seront détruites. En fin d'après-midi, la colonne arrive devant Mantes-la-Jolie. Après avoir canonné la ville, l'infanterie bavaroise du Mantes-la-Jolie et Mantes-Station, tue et blesse des civils et emmène des otages. La population affolée s'enfuit jusque dans les bois de Rosny-sur-Seine. Après sa terrifiante apparition aux portes de Mantes, la colonne retourne dans ses cantonnements, traversant les ruines fumantes de Mézières-sur-Seine.
Le , le ballon-poste États-Unis s'envole de l'usine à gaz de La Villette à Paris alors assiégé et termine sa course à Mantes-la-Jolie après avoir parcouru 58 kilomètres. Prokofiev y passa l'été 1920 pour orchestrer le ballet Chout.
L'expansion démographique au | ]
La croissance de la ville s'accélère en 1930 avec l'annexion de l'ancien village voisin de Gassicourt.
La Seconde Guerre mondiale laissera de nombreuses traces à Mantes. En , les combats de la Libération de la France s'accompagnent de plusieurs vagues de bombardements qui firent plus de 450 morts. Celui du , particulièrement violent, détruisit le pont ainsi qu'une grande partie du cœur historique de la ville et ses hôtels du siècle. La ville reçut pour cela, au titre de Gassicourt, la croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil.
L'après-guerre est marqué par la reconstruction des zones détruites dans le centre-ville.
À la suite de la mise en place d'une nouvelle politique d'urbanisation, une zone à urbaniser en priorité (ZUP) est créée à Mantes-la-Jolie au début dans les années 1960. C'est alors le début de la construction du quartier moderne du Val Fourré, sous la direction de l'architecte-urbaniste Raymond Lopez, en lieu et place de l'aérodrome.
Les baillis et capitaines de Mantes
1427, Thomas Giffard, écuyer ; 1430, Jehan de Hanford, chevalier ; 1431, Jehan Hanneford, chevalier ; 1439-1440, Thomas Hoo, chevalier ; 1518, Guillaume .
- ↑ Guy Chrestien, Mémoires pour servir aux antiquités de la ville de Mante, inédit, 1730, ms. Arsenal 311.
- ↑ Alphonse Durand & Eugène Grave, , Autremencourt, 2006, rééd. Nabu Press, Tuscaloosa, 2014 (ISBN ).
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- Monographie de Mantes-la-Jolie et des environs
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- ↑ Ramirez de Palacios 2015, p. 223-226.
- ↑ Ramirez de Palacios 2015, p. 253.
- ↑ Ramirez de Palacios 2015, p. 252, 307-308.
- ↑ Henri Clérisse
- Henri Clérisse - Promenades dans Mantes
- ↑ « », sur geneanet.org (consulté le ).
- ↑ Sur quatre, deux seront tués et un sera blessé et exécuté
- ↑ 4 : « Les États-Unis »
- ↑ Erreur de référence : Balise
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incorrecte : aucun texte n'a été fourni pour les références nomméesCassini
- ↑ « » [PDF], Mémorial des batailles de la Marne, Dormans, (consulté le ), p. 42.
- COOPER (Charles Purton) Appendices to a Report on Thomas Rymer's Fœdera (1837), p. 379, 386, 444, 462.
- ↑ DUPONT-FERRIER (G.) Gallia Regia, ou État des officiers royaux des bailliages et des sénéchaussées de 1328 à 1515 (1954), t. 4, p. 60, 82.
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