Ollie Ang dans la série "La Tour sombre"

Ollie Ang est un personnage du roman La clé des vents de Stephen King.

Il est l'un des mineurs qui extraient le sel du puits de Little Debaria. Il est l'un des dix hommes qui peuvent à la fois monter à cheval et avoir purgé une peine dans la prison de Beelie et avoir le tatouage correspondant autour de la cheville. Il arpente donc le bloc cellulaire devant Bill Streeker, toujours regardé avec méfiance par Roland Deschain, Jamie DeCurry, Hugh Peavy et Will Wegg, l'agent de Little Debaria.

Ce n'est qu'au deuxième tour, lorsque Young demande à Bill de remonter son pantalon, que les choses changent. On voit alors une cicatrice qui va de son pied jusqu'à son genou, cicatrice que Streeter avait vu au Jefferson Ranch lorsque le Garous'y déchaînait.

Ang était auparavant entré seul dans le puits, dans une grotte qui brillait en vert. Aucun des ouvriers ne s'est approché volontairement de cet endroit. Et pour cause, car Ang ne s’en sort pas non plus indemne. Il est devenu un métamorphe capable de déchirer et de dévorer ses adversaires sous la forme d'un loup, d'un tigre, d'un taureau, d'un ours ou d'un serpent. On ne sait pas s’il le fait volontairement ou par obligation de manger. Ni s'il pourrait être contrôlé par un esprit. Mais il est conscient des actes. Il est prudent dans sa planification et son exécution, afin que seuls les jeunes flingueurs, avec l'aide du jeune Bill, puissent le découvrir.

Il est abattu par Roland lors du combat final dans la prison de Debaria. Mais pas avant d'avoir pu tuer Steg Luka et Wegg sous la forme d'un énorme serpent. Plus tard dans la soirée, son corps est brûlé.

Extraits

— Hé ! je sais même pas quel est mon âge ! dit un homme au crâne dégarni, porteur d’une montre-bracelet tenant par un bout de ficelle.

— C’est bientôt fini, cette histoire ? grommela l’homme à la montre. (Ollie Ang, selon la liste.) On nous avait promis double ration de gnôle.

Il était chétif pour un mineur, quasiment un rat de bibliothèque, mais ses bras étaient relativement musclés et je vis d’autres muscles faire saillir sa chemise.

Je soulevai la jambe droite de son pantalon et trouvai ce que je cherchais : un tatouage datant de son séjour à Beelie brisé par une tache blanche, comme disait Billy… ou plutôt par une épaisse cicatrice qui courait jusqu’au genou.

Le visage d’Ang se tordit du menton jusqu’au front. Je ne veux pas dire par là qu’il grimaça ; sa tête tout entière se disloqua. Ça ressemblait à un chiffon essoré par des mains invisibles. Ses yeux changèrent de place, l’un se retrouvant bien plus haut que l’autre, et passèrent du bleu au noir. Sa peau vira au blanc, puis au vert. Elle s’enfla, comme si des poings rampaient en dessous, puis se craquela pour former des écailles. Ses vêtements churent, car le corps qui les portait n’avait plus rien d’humain. Et ce n’était pas davantage celui d’un ours, d’un loup ou d’un lion. Nous étions préparés à voir surgir de tels fauves. Voire un ally-gator, le monstre qui avait attaqué cette pauvre Fortuna à Sérénité. Et, d’une certaine façon, ce que nous avions devant nous était proche de l’ally-gator.

En l’espace de trois secondes, Ollie Ang était devenu serpent. Un pooky.

Le serpent me fixa des yeux, darda sur moi sa langue fourchue. Ses yeux noirs d’ophidien avaient quelque chose d’humain. Je levai mon arme. Je ne disposais que d’une seule balle en argent, et cette tête ne cessait d’osciller de droite à gauche, mais je savais que je la logerais dans la cible ; c’était pour cela que j’étais né. La tête fondit sur moi, ses crochets étincelèrent, et je pressai la détente. Ma main ne trembla pas et la balle d’argent plongea dans sa gueule grande ouverte. Sa tête explosa en une nuée de chair écarlate, qui virait déjà au blanc avant de s’écraser sur les barreaux d’acier et le sol de pierre. J’avais déjà vu ce type de chair blanchâtre. C’était de la cervelle. De la cervelle humaine.

Soudain, ce fut le visage ravagé d’Ollie Ang qui me fixa depuis la plaie béante ouverte dans la gorge de Luka – un visage planté sur un cou de serpent. Des poils noirs et drus poussèrent entre les écailles lorsque sa force vitale, désormais à l’agonie, perdit le contrôle de la forme qu’elle lui conférait. Juste avant qu’il ne s’effondre, son œil bleu devint jaune, un œil de loup. Puis il tomba à terre, et avec lui le cadavre de l’infortuné Steg Luka. Le corps à l’agonie du garou ne cessait de frémir et de chatoyer, de chatoyer et de frémir encore. J’entendais claquer ses muscles et grincer ses os. Un pied nu surgit de sa masse confuse, devint patte velue, puis redevint pied. Les restes d’Ollie Ang furent pris d’un ultime frisson puis cessèrent de bouger.