Carthage

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Carthage : descriptif

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Carthage

Carthage (arabe : قرطاج, Qarṭāj, /qærtˤɑʒ/, ) est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis. L'ancienne cité punique, Qart Hadasht, berceau de la civilisation carthaginoise, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d'Afrique proconsulaire, est aujourd'hui l'une des municipalités les plus huppées du Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de nombreuses résidences d'ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et expatriées

La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart avec quelques éléments puniques, classés au patrimoine mondial de l'Unesco depuis le 27 juillet 1979. La municipalité de Carthage, qui compte 17 010 habitants en 2014, abrite le palais présidentiel, la mosquée Mâlik ibn Anas, le musée national de Carthage ou encore l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts

L'aéroport international de Tunis-Carthage est situé à quelques kilomètres à l'ouest de la ville.

Toponymie

Le nom de Carthage provient du phénicien Qart-Hadašt ou QRT.HDŠT (prononcé : Qart Hadasht, qui signifie « Nouvelle ville », ce qui pourrait faire penser à « Nouvelle Tyr ». Sous la domination romaine, la ville prend le nom de Carthago (latin : Karthago, /'g/).

L'ancienne ville de Carthagène en Ibérie (actuelle Espagne) porte aussi le même nom de Qart Hadasht.

  1. Histoire de Carthage (Université de Gand).

Histoire

Civilisation carthaginoise

Carthage est fondée par la reine Didon de Tyr en 814 av. J.-C. D'après la légende, ce serait la reine Didon — ou Élyssa —, sœur du roi de Tyr, Pygmalion, qui fonda la cité. La reine aurait demandé au souverain voisin Hiarbas, un roi libyque, l'autorisation de fonder un royaume sur ses terres. Celui-ci lui offrit alors un terrain aussi grand qu'une peau de vache. La reine plus maligne fait couper une peau de vache en lanières très fines et trace les contours de Carthage. En référence à cette fondatrice mythique, les Carthaginois sont parfois surnommés les « enfants de Didon » dans la littérature.

Ruines de l’ancienne cité carthaginoise.

La ville devient une puissance dominante en Méditerranée occidentale au Les Carthaginois pratiquaient un culte polythéiste originaire du Moyen-Orient. Ils vénéraient en particulier Baal et Tanit. Rome les accusa longtemps de sacrifier des enfants (cérémonie du molk), ce qu'il convient de nuancer. Une hypothèse parmi d'autres suggère que le rituel d'incinération avait surtout pour objectif de renvoyer l'âme des enfants défunts par le plus court chemin vers Ba'al Hammon à une époque où la mortalité infantile était plus qu'importante malgré les progrès en matière d'hygiène.

D'après d'autres sources, le sacrifice d'enfants bien vivants, généralement l'aîné des familles de notables, dans le but de prouver la sincérité de leur dévouement à Carthage, semble avoir initié la coutume de ces derniers d'adopter un enfant d'esclave pour cet usage.

Ce sont les Carthaginois qui introduisent le glaive court en fer dans le bassin méditerranéen, car jusqu'alors, les guerriers s'affrontent à l'aide de lances et de frondes. Carthage conquiert l'Hispanie ainsi que la Sicile où elle se heurte aux Romains.

La cité antique de Carthage est au cœur du roman Salammbô, écrit en 1862 par Gustave Flaubert, qui se déroule à l'époque d'Hamilcar Barca, c'est-à-dire lors de la jeunesse d'Hannibal Barca.

Cité romaine, vandale et byzantine

Une série de trois conflits entre les deux puissances, les guerres puniques — les Romains nomment les Carthaginois Poeni —, débutent au Malgré de nombreux revers et la puissance maritime et stratégique de Carthage, celle-ci perd les trois guerres consécutivement. Le cycle se termine après un siège de quatre ans avec la victoire de Rome et la destruction de Carthage en 146 av. J.-C. par les Romains dirigés par le général Scipion Émilien, petit-fils de Scipion l'Africain qui avait déjà soumis les Carthaginois en 201 av. J.-C. et allié au roi numide Massinissa (bataille de Zama).

Après une tentative avortée des Gracques, Jules César fonde par la suite une cité sur les ruines de la ville punique (Colonia Julia Carthago). Celle-ci devient la capitale de la nouvelle province d'Afrique. Au Bas-Empire, la cité, gagnée au christianisme, subit les persécutions impériales. Carthage devient, au  siècle, l'une des plus grandes capitales spirituelles d'Occident.

Elle est conquise en 439 par les Vandales menés par Genséric, qui y fondent un royaume. L'Église est alors victime de persécutions et particulièrement meurtrie. La reprise par les Romains (Empire romain d'Orient) en 533 ramène la prospérité à la capitale d'Afrique.

L'empereur en fait le siège de son diocèse d'Afrique, mais à la suite de la crise monothélite, les empereurs de Byzance, opposés à l'Église d'Afrique, se détournent rapidement de Carthage qui devient le siège d'un exarchat. Carthage donne ensuite à Constantinople une lignée d'empereurs à la suite d'Héraclius, fils de l'exarque de Carthage.

À l'époque des conquêtes arabes, ces derniers prennent la ville en 698, mais lui préfèrent Tunis, la cité voisine, qui donne son nom au pays, celui d'Afrique désignant désormais le continent entier. À la suite de ce siège mené par Hassan Ibn Numan, la ville est mise à sac et sa population déplacée vers Tunis. Les matériaux issus de la destruction de Carthage serviront par la suite à l’expansion des infrastructures de la ville voisine.

Du Moyen Âge à l'effacement

Au Moyen Âge, Saint Louis prend la ville pendant la huitième croisade, au cours de laquelle il meurt de la dysenterie ; il espérait alors convertir le sultan hafside au christianisme et le dresser contre le souverain d'Égypte afin de forcer ce dernier à se retirer de Jérusalem. L'échec de cette stratégie marque la fin des croisades. Une cathédrale est élevée au  siècle sur la colline de Byrsa, à l'endroit présumé de sa sépulture.

Jusqu'à la redécouverte de Carthage au Europe, des édifices publics ou religieux.

Comme lieu d'habitation, il ne reste que deux hameaux, peuplés de paysans et d'agriculteurs, situés à Douar Chott et à La Malga.

De la période beylicale à nos jours

Plan de Carthage en 1770.

C'est au État beylical choisissent Carthage pour villégiature estivale. Le premier à s'y installer est Mustapha Khaznadar avec un palais à Salammbô, en bord de mer près des ports puniques, puis un autre sur les hauteurs de Byrsa, devenu une école de cadres. Ensuite, le général mamelouk Ahmed Zarrouk construit le palais Zarrouk, devenu la résidence officielle de Lamine Bey, puis un night-club après l'abolition de la monarchie, pour devenir le siège de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts. L'influent favori de Sadok Bey, le ministre Mustapha Ben Ismaïl construit également un palais, devenu une académie de police à Douar Chott après avoir été la propriété de Hédi Bey et de ses descendants de 1882 à la confiscation du palais. Ces résidences de style tunisien s'entourent progressivement de plus petites résidences d'été appartenant aux notables et bourgeois tunisois.

Ce n'est qu'en 1906 qu'on note l'apparition des premières villas à l'européenne dont les plus importantes sont celles du secrétaire général du gouvernement tunisien, fonctionnaire colonial français et véritable Premier ministre du pays. Cette villa sera choisie par Habib Bourguiba pour devenir le palais présidentiel de Carthage en 1960. On note aussi à Salammbô, près des ports puniques, la construction vers 1930 de la villa du général Laignelot, commandant de l'armée française et ministre de la Guerre du bey, devenue la villa Terzi, de même que les villas des caïds Habib Djellouli et Salem Snadly aux abords de la colline de Byrsa. Le Corbusier réalise entre 1928 et 1929, à Carthage-Présidence, son unique œuvre tunisienne : la villa Baizeau.

La municipalité de Carthage est créée par un décret beylical le . Le développement de son périmètre communal ainsi que l'accroissement de sa population conduisent à la création de l'arrondissement municipal de Carthage-Mohamed Ali le . En février 1985, Ugo Vetere  et Chedli Klibi, maires de Rome et Carthage, signent de manière symbolique le traité de Carthage, un traité de paix mettant officiellement fin à la dernière guerre ayant opposé les deux cités, la troisième guerre punique.

Depuis, Carthage est devenue une petite ville résidentielle du Grand Tunis. Elle devient un lieu de résidence recherché des hauts fonctionnaires, diplomates et industriels. La mosquée Mâlik ibn Anas est inaugurée le sur la colline de l'odéon après la destruction d'immeubles résidentiels datant de la période coloniale.

  1. Guillaume Bernard, , éd. Studyrama, Paris, 2004, p. 70.
  2. , éd. University of Wisconsin Press, Madison, 1983, p. 139.
  3. Article sur Carthage (Encyclopedia Britannica)
  4. a b c et d Jacques Revault, Palais et résidences d'été de la région de Tunis, éd. CNRS, Paris, 1974.
  5. , éd. Birkhäuser, Bâle, 1998, p. 38.
  6. a et b Présentation de la mairie de Carthage (Municipalité de Carthage).
  7. , mai-juin 1985, pp. 18-25.
  8. , éd. Karthala, Paris, 2010, p. 183.

Culture

Le Festival international de Carthage est un événement culturel renommé qui est organisé chaque été au théâtre antique. Les Journées cinématographiques de Carthage, festival biennal de cinéma lancé en 1966 par le ministère de la Culture tunisien, se déroulent sans interruption depuis leur création, en alternance avec les Journées théâtrales de Carthage.

Façade du musée national de Carthage.

Sur la colline de Byrsa, le musée national de Carthage est situé dans les locaux occupés par les pères blancs. Il permet au visiteur de se rendre compte de l'ampleur des installations de la ville aux époques punique puis romaine. Certaines des plus belles pièces trouvées dans les fouilles depuis le  siècle s'y trouvent, les autres étant présentées au musée national du Bardo près de Tunis. À proximité immédiate, l'ancienne cathédrale Saint-Louis est désormais utilisée comme espace culturel et baptisée Acropolium. Elle accueille régulièrement expositions et concerts, notamment le festival Jazz à Carthage créé en 2005.

Parmi les autres institutions qui siègent à Carthage figure l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts installée depuis 1983 dans un ancien palais, propriété du général Zarrouk, ministre de la Guerre de Sadok Bey, acquis en 1922 par Habib Bey et légué à Lamine Bey, dernier représentant de la dynastie husseinite. L'Institut national des sciences et technologies de la mer, fondé en 1924, est un établissement public de recherche basé à Salammbô. Il possède un petit musée : le musée océanographique de Salammbô.

En matière d'enseignement, la ville abrite quelques établissements renommés comme l'Institut des hautes études commerciales de Carthage et l'Institut supérieur des cadres de l'enfance. Le réseau éducatif compte aussi cinq écoles et quatre lycées dont le lycée Carthage Présidence construit en 1952.

  1. Historique des Journées cinématographiques de Carthage.
  2. Festival du jazz de Carthage (Institut culturel italien de Tunis).
  3. a et b , 15 mai 2007.
  4. Établissements éducatifs de Carthage (Municipalité de Carthage).

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Carthage dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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