Basse-Pointe
Localisation
Basse-Pointe : descriptif
- Basse-Pointe
Basse-Pointe est une commune française, située dans le département d'outre-mer de la Martinique
Ses habitants sont appelés les Pointois. La ville est le chef-lieu du canton de Basse-Pointe
C'est aussi la ville de naissance d'Aimé Césaire.
Géographie
Localisation
Localité de la côte atlantique de la Martinique, elle se situe sur un versant de la montagne Pelée.
La commune est bordée par Macouba au nord, L'Ajoupa-Bouillon au sud et Le Lorrain l'est.
Toponymie
Le nom de Basse-Pointe vient de la situation géographique du bourg : il est surplombé d'une pointe rocheuse peu élevée.
Histoire
Établissement colonial
C'est dans la partie la plus basse du littoral qu'a été construit un modeste embarcadère. Les premiers colons européens y cultivèrent du tabac et du cacao, qui disparurent par la suite au profit de la canne à sucre. Aujourd'hui la canne a cédé la place à la banane qui occupe plus de la moitié des surfaces agraires.
Abolition de l'esclavage en 1848 et retour de l'engagisme
C'est ici, entre autres, qu'après l'abolition de l'esclavage en 1848, de nombreux immigrants indiens (coolies) se sont installés pour travailler dans les champs de cannes. C'est ainsi le sujet d'un des livres de Raphaël Confiant : La Panse du chacal.
Naissance d'Aimé Césaire
Le 26 juin 1913, dans l'habitation Eyma, est né le futur écrivain et homme politique Aimé Césaire. Il est à l'origine du concept de "négritude" qui donnera son nom à un célèbre courant littéraire et politique.
Rencontre des présidents français et étasunien
En décembre 1974, juste après le premier choc pétrolier, c'est dans l'hôtel Leyritz que le président Valéry Giscard d'Estaing rencontre son homologue étasunien Gerald Ford, lors du premier sommet de chefs d’Etat dont la Martinique est le cadre. Ce sommet contribuera à la notoriété de l’établissement.
L'affaire des 16 de Basse-Pointe
Le , dans un contexte tendu de grève, des travailleurs agricoles assassinent Guy de Fabrique (né à Basse-Pointe en 1907), administrateur blanc créole (béké) des habitations sucrières Pécoul, Gradis, Leyritz et Moulin L’Étang, toutes propriétés de Victor Depaz. Le drame a lieu dans un champ de cannes de l'habitation Leyritz, gérée par Gaston de Fabrique, frère de la victime. Après une chasse à l'homme de plusieurs semaines, 16 travailleurs "de couleurs", dont trois d'origine indienne (coolies), sont arrêtés et maintenus en détention provisoire pendant trois ans.
Finalement, en 1951, les prisonniers sont embarqués pour la métropole afin d'y être jugés. Le procès doit se tenir à la cour d'assises de la ville de Bordeaux, ancien port négrier. Le Parti communiste, les syndicats et le MRAP leur organisent de nombreux comités de soutien, particulièrement actifs. Dès leur arrivée au port du Havre, les dockers refusent de débarquer le "navire-prison" et débrayent plusieurs heures pour soutenir leurs camarades, victimes selon eux de la répression coloniale. Les 16 sont ensuite transférés à Bordeaux et incarcérés dans le fort du Hâ.
Les communistes profitent du procès pour en faire un événement politique. Afin d'influencer les jurés, le journaliste Jean Pernot publie régulièrement dans Les nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest des articles mettant en avant le passé esclavagiste de Bordeaux. "Parce que Bordeaux fut marchand d'esclaves, on espère qu'il s'en souviendra", "c'est la traite des nègres qui a fait la richesse des grands marchands de Bordeaux" sont quelques-uns des titres de ses articles de 1951.
Le procès s'achève le 13 août à 14 h avec le verdict qui prononce l’acquittement général pour les 16 accusés et demande leur libération immédiate. De toute évidence, s'il est probable que les coupables sont parmi eux, condamner les 16 inculpés auraient impliqué de condamner des innocents.
Ce procès aura surtout permis de mettre en évidence que, même 100 ans après l'abolition de l'esclavage, et deux ans après la départementalisation, les conditions de travail dans les habitations reproduisent toujours le modèle de la société esclavagiste. Les travailleurs y ont des salaires très bas et dépendent de l'habitation, de leur maître. À la hiérarchie sociale se confond toujours une division raciale. Cette histoire a aussi donné lieu à un formidable mouvement de soutien et de solidarité aux 16, en Martinique mais également en métropole et notamment à Bordeaux.
En 2008, un film documentaire en deux parties, Les 16 de Basse-Pointe, a été réalisé par la documentariste Camille Mauduech.
- Ronald Laurencine, « », sur martinique.franceantilles.fr, (consulté le ).
- Jean-Marc Party, « », sur Martinique la 1ère, (consulté le ).
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Basse-Pointe dans la littérature
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34 autres localités pour Martinique
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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