Camopi

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Camopi : descriptif

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Camopi

Camopi est une commune française de la collectivité territoriale unique de la Guyane fondée et habitée auparavant par les créoles puis habitée par les Amérindiens des peuples autochtones des Tekos (anciennement nommés « Émerillons » par les Français) et des Wayãpi

Elle est issue de la suppression du territoire de l'Inini par le décret du 17 mai 1969 et de sa division en communes

C'est une commune frontalière avec la municipalité brésilienne de Laranjal do Jari.

Géographie

Description

En rouge le territoire communal de Camopi.

La commune, d'une superficie de 10 030 Oyapock et traversée par les rivières Camopi et Yaloupi.

Cette très vaste commune continentale sud-est (la Teko et Wayãpi, est accessible sans autorisation préfectorale pour le bourg, sauf pour les villages de Trois-Sauts, instituée en 1970 puis révisée en . On peut y aller en avion avec une piste d'aviation en béton, la piste est achevée en 2016 et ouverte au public en 2017 ou en pirogue en remontant l'Oyapock, en 4 à 6 heures selon la saison à partir de Saut Maripa commune de Saint-Georges-de-l'Oyapock ou selon le type de pirogue et le moteur utilisé. La commune se trouve à l'embouchure du fleuve Oyapock et de la rivière Camopi, elle englobe aussi les villages de Trois-Sauts à une journée de pirogue en saison haute et deux jours de pirogue en saison sèche.

La commune dispose au bourg de libre services et 2 épiceries et un restaurant, d'une gendarmerie et d'un centre de santé où œuvrent deux médecins et deux infirmiers, 4 transporteurs fluviaux qui font le lien entre Saut Maripa/Camopi et Trois-Sauts. L'école primaire, accueille environ 200 élèves. Un collège appelé collège Paul Suitman est également présent.

Plus au sud, à environ 150 kilomètres plus haut sur l'Oyapock, se trouve le village de Trois-Sauts. Ce village fait partie de la commune de Camopi comme les dizaines de petits villages égrainés sur ce fleuve et la rivière Camopi.

Communes limitrophes

Rose des vents Régina Saint-Georges Rose des vents
Maripasoula N Oiapoque (Brésil)
O    Camopi    E
S
Oiapoque (Brésil)

Géologie et relief

  • Mont Cacao de la Haute Camopi
  • Mont Belvédère de la Haute Camopi

Climat

Le climat y est équatorial humide, type Af selon la classification de Koppen.

Milieux naturels et biodiversité

Camopi est située dans une des régions les plus riches du monde en matière de biodiversité.

La région est également aurifère. Les zones de pêche des Wayãpi et Teko de cette commune et du village ont été ou sont encore illégalement orpaillées et l’ont été parfois de manière intensive (1986-1987), ce qui explique les taux de mercure très élevés détectés dans les cheveux des personnes testées en 1997 par des chercheurs français.

Ce mercure n'est pas biodégradable et persiste dans l'environnement, se concentrant notamment dans le poisson « aïmara » qui est la principale source de protéines de ces Amérindiens. Les huiles de vidange des moteurs, le gazole ajoutent leur pollution à celle du mercure autour de sites et sols dévastés par les motopompes. Les sites les plus connus exploités illégalement par les Brésiliens : Sikini, Courima, Alikéné, etc.

Des missions de lutte contre l'orpaillage illicite sont conduites plusieurs fois par an par la gendarmerie renforcée par une section de militaires. Ces missions sont destinées à détruire l'environnement des orpailleurs clandestins ainsi que leur matériel d'exploitation.

  1. Mont Cacao de la Haute Camopi sur le site du ZNIEFF
  2. Mont Belvédère de la Haute Camopi

Toponymie

Histoire

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En 1742, un certain Chabrillan de la mission Notre-Dame de Sainte-Foi décrit la première tentative de création d'une « communauté » à la jonction de l'Oyapock et du Camopi, sur le site actuel de la commune de Camopi:

« Elle est très bien située dans l'angle que forme l'Oyapock, et le Camopi en se rejoignant. La maison du missionnaire est bâtie à la pointe de cet angle. De la salle du missionnaire, on voit les deux rivières. Une des faces donne sur le village, composé alors de cinquante à soixante cases. Les habitants étoient alors assez nouvellement rassemblés ; aucun n'avait encore reçu le baptesme. Il n'y avait point d'église bâtie. Les environs sont assez bien peuplés de sauvages, qui ne paroissoient pas fort disposés à se laisser discipliner. »

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Années 1930

De 1910 à 1930 plus de dix mille chercheurs d'or écumeront la forêt guyanaise pour y pratiquer l'orpaillage.

Années d'après-guerre

Dès 1947, Robert Vignon est nommé premier préfet du département de Guyane. Durant les années 1950-1960, les équipes médicales et sanitaires des docteurs E. Bois et A. Fribourg-Blanc enrayeront le processus d'extinction démographique de la population de Camopi par des campagnes de vaccination et de prévention anti-paludique. De ces années date la création à Camopi, supposé devenir un pôle d'attraction pour les amérindiens du haut-Oyapock, d'un dispensaire, d'une église, bientôt désaffectée, et d'une école où l'enseignement scolaire fut, de 1955 à 1969, assuré par Carlo Paul, un «moniteur» Galibi qui, selon l'ethnologue Éric Navet, «obtint des résultats remarquables en pratiquant une école adaptée aux populations amérindiennes Wayãpi et Teko la classe n'ayant lieu qu'à mi-temps, le reste de la journée permettant l'apprentissage des techniques traditionnelles, les enfants pouvaient librement parler leurs langues, rester vêtus de la façon traditionnelle etc.".

Années 1960

En 1961, le village de Camopi compte alors 295 habitants mais n'en comptera plus que 276 en 1967. La date de création de la commune remonte à l'année 1969 et elle est considérée, de fait, comme la première commune "amérindienne" de France. Au centre du village pousse un fromager, arbre immensément grand autour duquel, selon la tradition orale, les Amérindiens s'établirent pour y construire leur habitat. Il est visible de très loin que ce soit par les airs ou par le fleuve. Par le passé, la population amérindienne se concentrait plus haut sur l'Oyapock, dans le village d'Alicoto. Bon nombre des anciens Wayãpis présents actuellement sur le bourg sont nés là-bas et sur la rivière Camopi Simirit ainsi qu'au village W+WA.

Par le décret du , le territoire de l'Inini est supprimé et divisé en communes dont deux, Maripasoula et Camopi, sont majoritairement peuplées d'amérindiens. Selon l'ethnologue Éric Navet « les chercheurs, médecins et associations (Société des Américanistes et Survival International), une grande partie de la Presse et quelques personnalités politiques s'élevèrent contre cette politique délibérée d'assimilation des populations tribales ».

Années 1970

Par un courrier du Vice-Recteur de Guyane daté du , le projet d'enseignement adapté aux amérindiens proposé par Éric Navet est accepté pour l'année scolaire 1971-1972. Ce projet stipulait que: « 

  • L'enseignement respectera l'adaptation des Indiens à leur milieu géographique,
  • Les enfants seront scolarisés, autant que possible, dans, ou le plus près possible de leur village (ce qui impliquait la suppression du système précédent des «homes religieux»),
  • Les périodes scolaires d'harmonisation avec le rythme des activités économiques traditionnelles,
  • Les langues amérindiennes seront fixées dans une écriture phonétique conforme aux recherches modernes de la linguistique pour être ensuite enseignées,
  • L'enseignement de la langue française et du calcul seront menés de façon traditionnelle, avec seulement une adaptation au niveau des textes pour qu'il n'y ait pas de divergence avec leurs concepts,
  • Un enseignement par discussion aura pour but de leur donner une image cohérente de notre société et contribuera par là même à résoudre les problèmes de contacts,
  • Le but ultime de cette entreprise sera la formation de moniteurs indiens qui assureront le relai.

Mais cette expérience pédagogique adaptée aux populations tribales, effectivement mise en pratique durant l'année 1971-1972, s'arrêtera à la fin de l'année scolaire  ».

Années 1980

En 1982, alors que la population compte alors 554 habitants, un nouveau rush aurifère a lieu sur l'Oyapock suscitant l'installation de nombreux commerçants brésiliens de l'autre coté de la frontière avec le Brésil.

En 1984, des Travaux d'Utilité Collective (T.U.C.) sont proposés aux habitants de Camopi au service de la commune, du département et de la gendarmerie pour des emplois de canotiers, mécaniciens, agents de voirie, etc., emplois empêchant, selon Éric Navet, ces employés de poursuivre conjointement les activités de subsistance traditionnelles.

Au , 80 habitants de la commune sont bénéficiaires du R.M.I..

Années 1990

En 1990, la population de Camopi compte désormais 748 habitants.

C'est en 1990 que les Tekos connurent un «réveil culturel» sonné par l'Association Kobue Olodju («Nous existons»), qui, selon Ti'iwan Couchili, « [ranima] une petite braise sur laquelle certains anciens se mirent à souffler avec enthousiasme [...] Réveil culturel puis qui revêtit des contours plus politiques lorsque son siège fût transféré à Camopi en 1995 ».

En 1998, est implanté à Camopi, à la demande du maire et conseiller régional UMP, Joseph Chanel, un camp militaire du REI de la Légion Étrangère comportant 600 soldats dont 280 légionnaires permanents.

La population de la commune s'élèvera à 1 032 habitants en 1999.

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Les années 2000

Des années 2002 à 2008 se déroulent des opérations de la Gendarmerie nationale contre des sites d'orpaillage illégal.

En 2006, la population de la commune de Camopi s'élève désormais à 1 414 habitants recensés.

Le est officiellement créé le Parc amazonien de Guyane.

En se déroule l'Opération Harpie contre l'orpaillage illégal.

Les années 2010

En 2012, le nombre total d'amérindiens de Guyane française est estimé à environ neuf mille personnes.

Sous le mandat du maire René Monnerville, en 2013 un jumelage est envisagé avec le village alsacien de Muttersholtz en métropole. Du 18 au , des membres de l'association Kumaka et quinze membres de la Compagnie Teko Makan, ainsi que René Monnerville, l'artiste plasticienne traditionnelle Ti'iwan Couchili, James Panapuy, chef de la délégation territoriale de l'Oyapock du Parc amazonien de Guyane et Jérémie Matta, coordinateur socioculturel de la délégation territoriale de l'Oyapock du P.A.G., se sont rendus en Alsace à l'invitation de l'Association des Étudiants et Amis de l'Institut d'Ethnologie de l'Université de Strasbourg.

Le , sous le mandat du maire UMP, Joseph Chanel, est inaugurée une entreprise de construction de structures en bois de type carbet.

En 2016, la population de la commune de Camopi passe à 1 787 habitants et la piste d'aviation en béton est achevée. Elle sera définitivement ouverte au public en 2017.

  1. Jean-Marcel Hurault, Français et Indiens de Guyane, 1604-1972, Paris, U.G.E. (10/18), p. 130
  2. Éric Navet, Ike mun anam. Il était une fois. La «dernière frontière» pour les Peuples Indiens de Guyane Française, Supplément à Nitassinan, revue trimestrielle du C.S.I.A., 1990, p. 57-62.
  3. Éric Navet, Ike mun anam. Il était une fois... La «dernière frontière» pour les Peuples Indiens de Guyane Française, Supplément à Nitassinan, revue trimestrielle du C.S.I.A., 1990, p. 63
  4. Éric Navet, Ike mun anam. Il était une fois... La «dernière frontière» pour les Peuples Indiens de Guyane Française, Supplément de Nitassinan, revue trimestrielle du C.S.I.A., 1990, p. 66-67
  5. a et b Éric Navet, Ike mun anam. Il était une fois... La «dernière frontière» pour les Peuples Indiens de Guyane Française, Supplément de Nitassinan, revue trimestrielle du C.S.I.A., 1990, p. 81
  6. Ti'iwan Couchili, "Réflexions autour de la «conformité» d'un itinéraire artistique", in Riehl-Olivier, ss dir., Guerriers de la Paix. Les Teko de Guyane. Éric Navet, 40 ans d'ethnologie, co-édition Association des Étudiants et Amis de l'Institut d'Ethnologie de Strasbourg, alter-natives-network, Éditions Boréalia, 2015, p. 100-106
  7. «Des Tekos de Camopi en Alsace» in France-Guyane, 30 septembre 2013, p. 6

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Camopi dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 12/12/2024
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