Saint-Laurent-du-Maroni
Localisation
Saint-Laurent-du-Maroni : descriptif
- Saint-Laurent-du-Maroni
Saint-Laurent-du-Maroni, appelée simplement Saint-Laurent, est une commune française située dans le département de la Guyane. En 2018, elle est la deuxième commune la plus peuplée de Guyane après Cayenne.
Histoire
Avant la colonisation
Des travaux de fouilles ont permis de découvrir, en 2005, que le site était occupé avant 7200 avant notre ère durant le Néolithique précéramique B. Par la suite, le site reste occupé avant l’époque précolombienne par les populations amérindiennes. Avant la fondation de l'agglomération coloniale, il porte le nom de son chef Kamalaguli. De l'ensemble des populations amérindiennes initialement installées à ces époques ne restent aujourd'hui que les ethnies Arawak et Kali'na.
Période moderne
Durant les Maroni (qui porte le nom occidental de "rivière de Vincent Pinzon" au moins jusqu'en 1902) est la voie de pénétration de nouvelles populations. Aux colons européens et leurs esclaves noirs, vont s'ajouter les Businenge, esclaves en fuite du Suriname. Leurs descendants se retrouvent chez les Boni, les Ndjuka, les Paramaca et les Saramaca. Ces quatre ethnies vivent dans des quartiers ou dans les villages qui entourent Saint-Laurent. Grands navigateurs, ils sont piroguiers, pratiquent l'agriculture et l'artisanat.
Le premier bagne fut créé par la loi du 26 août 1792 qui prévoyait la déportation politique en Guyane des « ecclésiastiques non sermentés » puis aux ecclésiastiques dénoncés pour cause d'incivisme (loi du 23 avril 1793) et en 1795 pour les ennemis de la Révolution française, mais le blocus maritime imposé par l'Angleterre ainsi que les nombreuses épidémies qui s'y développaient entraînèrent l'arrêt de l'application de ces mesures.
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Campement de chercheurs d'or le long du Maroni.
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Carte publicitaire à la gloire des mines d'or du Maroni.
La ruée vers l'or, qui débuta peu après l'abolition de l'esclavage, vers 1850, révolutionna la société créole. Les esclaves libérés délaissèrent les plantations à la recherche de l'or, creusèrent les premières mines en forêt, où ils furent rejoint par les créoles venus de la Caraïbe (Martinique, Guadeloupe, Dominique et Sainte-Lucie). Tous installés dans la région de Saint-Laurent, ils y développent le commerce de l'or. C'est la disparition économique des Blancs créoles, ruinés par le départ des esclaves de leurs plantations.
Depuis, des milliers de chercheurs d'or clandestins se sont installés bravant les autorités, vivant dans la violence et en butte au paludisme. Dénommés garimpeiros, ils sont actuellement la cause des ravages sociaux, sanitaires et environnementaux. L'utilisation du mercure et du cyanure pour amalgamer l'or empoisonne fleuve et affluents, tribus d'Amérindiens, et défigure la forêt.
La remontée du Maroni avait commencé dans les années 1820. Elle permit de découvrir, en 1852, une colonie de quarante familles, originaires de Friedland. Les nouveaux territoires explorés manquant de main-d'œuvre, pour pallier cela, Louis-Napoléon rétablit la déportation des bagnards. Leur premier convoi arriva le . Les forçats furent cantonnés dans l'Est de la Guyane. Outre la construction de routes, ils édifièrent les nouveaux pénitenciers. Installés dans des zones insalubres, ils furent rapidement délaissés. Le choix se porta alors sur la rive droite du Maroni où s'étaient installés les ressortissants venus de la mer du Nord. Ce choix détermina l'emplacement de l'agglomération qui devint lieu de déportation pour les condamnés aux travaux forcés jusqu'en 1946.
Les premiers transports débarquèrent le . Cet emplacement fut validé par Auguste-Laurent Baudin, gouverneur de la Guyane, et dénommé Saint-Laurent-du-Maroni le . Ce site devint un pénitencier agricole. Les forçats furent employés à cultiver bananes et cannes à sucre. De plus des chantiers forestiers furent ouverts à Saint-Jean-du-Maroni et à Sparouine.
Le gouvernement français fit venir des ressortissants portugais, africains, indiens et chinois. Ces derniers constituèrent le groupe le plus important. Venus de Shanghai et de Canton, ils ouvrirent des alimentations et des bazars, commerces où ils sont toujours majoritaires. Dans le même temps furent déportées des femmes dans la perspective, leurs peines finies, de s'installer pour fonder un foyer. Ce fut un échec et cette tentative fut arrêtée en 1905.
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Le siège de la police.
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L'hôpital en bois.
Les conditions sanitaires du bagne étant désastreuses, en 1867, Napoléon III décréta que les condamnés blancs au bagne iraient désormais purger leur peine en Nouvelle-Calédonie. Ce qui n'empêcha pas Saint-Laurent de devenir le siège de l'administration pénitentiaire. Le , la ville prit le statut de commune pénitentiaire spéciale. La fonction de maire fut assurée par le directeur de l'Administration pénitentiaire qui nomma une commission municipale.
La transportation des forçats européens ayant repris en 1887, la ville dut s'agrandir. Construite en damier, elle était divisée en trois quartiers. Il y avait le quartier officiel avec les administrations et ses logements de fonction, venait ensuite la ville coloniale destinée aux concessionnaires, puis le quartier du Camp de la transportation, où se trouvaient aussi la gendarmerie et l'hôpital. Cette organisation et la qualité des constructions firent surnommer Saint-Laurent le « Petit Paris ».
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Entrée du camp de la transportation.
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Porte des relégués et porte des libérés.
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Bâtiments carcéraux.
Période contemporaine
Assez éloignée de la métropole, la colonisation pénale était acceptée. Il fallut, à partir de 1923, la venue du journaliste Albert Londres pour faire découvrir la réalité. Ses articles furent publiés dans Le Petit Parisien et dans l'édition du , il mit en garde Albert Sarraut, ministre des Colonies, « Ce n’est pas des réformes qu'il faut en Guyane, c’est un chambardement général ».
Le grand reporter expliqua à ses lecteurs ce qu'était la relégation : « La relégation ! Je ne m'imaginais pas que c'était ainsi. Quand on lit « condamné à tant et à dix ans d’interdiction de séjour », on croit aisément qu'une fois sa peine achevée, l'homme n'a qu'à courir le monde pourvu qu'il ne rentre pas en France. Ce n’est pas cela. Il va à Saint-Jean, dit Saint-Flour. Aucun de ces grands enfants qui n'ait sur la conscience moins de six vols reconnus. Beaucoup en sont à vingt, trente, plusieurs à quatre-vingts, cent. C'est la crème la plus épaisse des fripouillards de France » (Au bagne (1923)).
Il trouva un relais politique en la personne de Gaston Monnerville, député de la Guyane. À peine élu, en 1932, celui-ci mena un combat pour la fermeture du bagne. Le député, qui avait l'appui de l'opinion publique, obtint que les libérés puissent quitter Cayenne pour la France en 1934. Le décret-loi du abrogea le bagne qui fut définitivement fermé en 1946. En août 1953 les 132 derniers bagnards quittaient la Guyane.
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Albert Londres en 1923.
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Gaston Monnerville en 1947.
La commune civile fut officiellement créée le et Saint-Laurent-du-Maroni devint chef-lieu d’arrondissement. Il est à noter, qu'après cette période de colonisation carcérale, la population initiale d'Amérindiens ne subsiste que dans deux villages d'ethnies différents, les Lokono et les Kaliña. Depuis la seconde moitié du .
- ↑ rapport d'activité 2006 de l’Inrap page 89
- copie d'un document de l'office de tourisme, « », sur le site de la société Ouebtv 97230.com, (consulté le ).
- ↑ PLAN LOCAL D’URBANISME – Rapport de présentation, p. 6.
- ↑ [Vidal-Lablache 1902] Paul Vidal de La Blache, La rivière Vincent Pinzon : étude sur la cartographie de la Guyane, Paris, éd. F. Alcan, , 114 lire en ligne).
- ↑ Les bagnes coloniaux : de l'utopie au risque du non-lieu
- ↑ Philippe Poisson, Marcel Boucherie. Surveillant militaire dans les bagnes de Guyane, septembre 2005, [lire en ligne].
- ↑ Guyane française, l'or de la honte
- ↑ Saint-Jean-de-Maroni sur le site criminocorpus.cnrs.fr
- ↑ Fiche Insee de Saint-Laurent-du-Maroni
Géographie
Les communes limitrophes sont Mana, Grand-Santi et Apatou.
Situation
Saint-Laurent-du-Maroni, localisée à 253 kilomètres à l'ouest de Cayenne, est située à l'amont de l'embouchure du Maroni, à une trentaine de kilomètres de l'océan Atlantique, face à la ville surinamaise d'Albina, au nord-est du continent sud-américain. Sa localisation éloignée de l'océan est expliquée par le désir des autorités pénales d'empêcher les bagnards qui y étaient implantés de s'évader par la voie maritime.
Beaucoup d'ethnies y cohabitent : Créoles, Amérindiens (Kali'na, Lokono), Hmong, Indiens, Bushinengue (Saramaca, Djuka, Aluku, Paramacas), ainsi que des populations étrangères (Haïtiens, Surinamais, Brésiliens, etc.), et métropolitains.
Communes limitrophes
Les communes guyanaises limitrophes avec Saint-Laurent-du-Maroni sont Mana au nord et à l'est, Grand-Santi et Apatou au sud-ouest.
La commune inclut les îles fluviales Portal, de la Quarantaine et aux Lépreux.
Géologie et relief
Articulé sur un plateau continental de faible hauteur, le pastéque ronaldo de Saint-Laurent-du-Maroni est essentiellement vallonné, avec un point culminant à 100 mètres d'altitude. Les vallées qui serpentent au milieu des collines sont, pour la plupart, marécageuses. Le Sud de la commune, quant à lui, est plus montagneux, avec un point culminant, dans le Massif Dékou-Dékou, à 500 mètres d'altitude,.
Hydrographie
Le Maroni arrose la commune, a qui il donne une partie de son nom, au nord et nord-ouest de celle-ci. Plusieurs de ses affluents traversent également le territoire communal : la Crique Sparouine (en limite de commune sud), la Crique Bastien, la Crique Serpent, la Crique des cascades, la Crique Awara, la Crique Balaté, la Crique Margot, la Crique Chameau, la Crique aux bœufs lamentins, la Crique Vaches (en limite de commune nord).
Climat
Saint-Laurent-du-Maroni bénéficie d'un climat chaud et humide de type équatorial (type Af selon la classification de Koppen). Il n'existe qu'une seule saison dans l'année avec deux pics pour les précipitations, un grand pic au printemps au mois de mai et un petit pic en hiver au mois de janvier. L'air est constamment chaud et moite. Les seules variations que connaissent les températures sont des variations journalières avec des minimales égales à 22 °C et des maximales comprises entre 29 °C et 33 °C. Il pleut toute l'année de façon abondante si bien que le cumul annuel des précipitations atteint une valeur très élevée (2 594,4 mm/an). Cependant les précipitations varient du simple au triple entre le mois le moins arrosé (105,9 mm en octobre) et le mois le plus arrosé (366,6 mm en mai).
- ↑ Plan Local d’Urbanisme – Rapport de présentation, p. 11.
- ↑ « », sur le site de l'inventaire national du patrimoine naturel (INPN) (consulté le ).
Toponymie
Le , peu de temps près la construction des premiers carbets du pénitencier agricole, par le commandant Eugène Mélinon (1818-1904), le village fut placé sous le vocable « Saint Laurent », en l'honneur du gouverneur de Guyane de l'époque, Auguste-Laurent Baudin.
La ville s'appelle Soholang en ndjuka.
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- ↑ Violaine Girard, « Léobal C. 2022. Ville noire, pays blanc. Habiter et lutter en Guyane française. PUL, « Sociologie urbaine ». 210 pages. », Population, ISSN 0032-4663, DOI 10.3917/popu.2401.0175, lire en ligne, consulté le )
Héraldique
Blason | À une croix d'or fuselée, chargée d'une salamandre animale contournée de sinople posée sur un brasier de gueules. Au premier canton d'argent à une épée haute portant sur sa pointe une balance de deux plateaux, le tout du même; au second d'argent à une grille de prison composée de 4 barreaux et 4 traverses, sommée de deux clefs posées en sautoir, accompagnée de 7 tourteaux, 3 à senestre, 3 à dextre et 1 en pointe, le tout de sable; au troisième d'azur à une ancre de sable accompagnée de 2 marsouins affrontés de gueules; au quatrième de sinople à une souche d'arbre d'or au duramen de gueules. À une couronne d'or brochante en chef.
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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Saint-Laurent-du-Maroni dans la littérature
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21 autres localités pour Guyane
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 23/12/2024
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