Saint-Lyphard

Localisation

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Saint-Lyphard : descriptif

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Saint-Lyphard

Saint-Lyphard est une commune de l'Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire

Elle fait partie du pays de Guérande, un des pays traditionnels de Bretagne.

Géographie

Localisation

Saint-Lyphard est située dans l'ouest du département de la Loire-Atlantique, à 14,7 vol d’oiseau à l'ouest de Saint-Nazaire, chef-lieu de l’arrondissement auquel appartient la localité ; elle est également à 45 Vannes et à 60 Nantes,. Saint-Lyphard est à la limite occidentale de la Brière.

La commune est installée sur l'isthme étroit qui rattache la presqu'île guérandaise — dont le nord est presque entièrement cerné par des marais — au continent. Cet étroit passage est situé au lieu-dit Le Fauzard, au nord, à proximité de la route départementale 47, entre le bourg et Marlais, écart d'Herbignac. Cette bande d'alluvions, « ensellement » de deux mètres de dénivelé, constitue le seul passage à sec naturel entre la côte et l'arrière-pays de l'est. Décrivant en 1883 l’ouvrage des Gros Fossés, qui traversait l’isthme d’est en ouest, Pitre de Lisle du Dreneuc estime sa longueur à près de trois kilomètres.

Communes limitrophes de Saint-Lyphard
Herbignac
Saint-Lyphard Saint-Joachim
Guérande et Saint-André-des-Eaux

Géologie et relief

La superficie de la commune est de 2 463 hectares ; son altitude varie entre zéro et vingt-et-trois mètres. Le point le plus bas se situe à l’ouest du territoire, en un point du lieu-dit Les Crolières, alors que l'altitude culmine au rocher du Rohain, au sud-est. Le bourg s’est développé sur un plateau dont l’altitude varie de 5 à 13 mètres et dont les bords redescendent de chaque côté à des altitudes de 3 à 5 mètres dans la vallée du Mès à l’ouest et à des altitudes de 2 à 3 mètres sur les bords du marais de Grande Brière.

La commune est presque entièrement établie sur deux formations géologiques principales, le granite de Guérande au sud et les micaschistes d'Assérac au nord,.

La presqu'île guérandaise est divisée en deux entités distinctes, le pays métais et le pays paludier, séparées par l'abrupt du coteau de Guérande. Cette faille rectiligne s’étend de Saint-Nazaire — pointe de Chemoulin — à Piriac-sur-Mer — pointe du Castelli ; elle est parallèle au Sillon de Bretagne au nord-est — et de même origine que ce dernier — et à la côte de la presqu'île du Croisic au sud. Cet ensemble de reliefs parallèles est une réactivation d'accidents tectoniques anciens, mis en place au cours de l'orogenèse varisque, par les derniers contrecoups de la surrection des Alpes au cours des derniers millions d'années et consécutive à l’ouverture de l’océan Atlantique et du golfe de Gascogne.

Les micashistes d'Assérac, de Saint-Lyphard et de Saint-Molf, roches métamorphiques, sont contemporains de cette période, datant de près de 350 millions d'années. Le granite de Guérande, sur lequel est bâti le village de La Madeleine, s'est formé dans la seconde partie de l'Ère primaire, il y a environ 320 millions d'années. Granite et micashistes sont traversés par des fillons d'orientation sud-ouest nord-est : un fillon de quartz veinant le granite sert d'assise au village du Crugo, alors que des quartzites graphitiques traversent les micaschistes.

Le flanc nord du massif de Guérande, dans la direction de Saint-Lyphard, a été érodé depuis l'Ére primaire et des alluvions quaternaires (sables et argiles) se sont déposées dans plusieurs vallées d'orientation sud-ouest nord-est. Les alluvions les plus anciennes se sont déposées avant la dernière glaciation, qui s'est achevée il y a 10 000 ans. Durant celle-ci, la mer se situe à un niveau d'au moins 100 mètres au-dessous du niveau actuel et des rivières entaillent sévèrement les vieux massifs de vallées profondes. Lors de la déglaciation, ces vallées sont envahies par les eaux, et de grandes quantités d'alluvions argileuses s'y déposent : 12 mètres en Brière, mais jusqu'à 35 mètres à Arzal.

La montée des eaux n'étant pas linéaire dans le temps, un arrêt se produit il y a entre 7 000 et 5 000 ans, et un cordon littoral se crée entre Saint-Nazaire, Donges et Montoir-de-Bretagne : la zone de l'actuelle Brière est isolée de la mer et forme une lagune, qui accueille des forêts de chênes, bouleaux et merisiers, et où vivent les hommes du Néolithique.

Il y a 5 000 ans, le niveau de la mer reprend sa montée, jusqu'à 15 mètres au-dessus du niveau actuel. Le cordon littoral ne résiste pas longtemps et se brise il y a 4 000 ans, provoquant l'inondation de la Brière et la fuite de ses habitants. Les arbres meurent, tués par l'eau et le sel, et forment le morta. Un nouveau recul des eaux marines transforment la Brière en marais et la décomposition des plantes aquatiques recouvre les argiles d'une épaisseur de tourbe.

Hydrographie

Le réseau hydrographique de la commune s’étend sur deux bassins versants distincts, celui de la Loire et celui de la Vilaine. De nombreux petits ruisseaux, des étangs et des mares alimentent les marais qui cernent la commune, à l’ouest (Brière) comme à l’est (Mézerac). Un seul cours d’eau d’importance, le ruisseau du Mès, est noté à la limite ouest ; il relie le marais de Mézérac à celui du Mès.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 amplitude thermique annuelle de 12,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Herbignac à 6 vol d'oiseau, est de 12,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

Voies de communication
Anciennes voies de communication

Une voie romaine a relié Guérande à Rieux — commune située dans le Morbihan, sur la rive droite de la Vilaine et à la confluence de l'Oust. Sans doute construite à l’époque gallo-romaine, elle emprunte l’isthme de Saint-Lyphard. Le suit, en partie, le tracé de cette voie pavée encore visible au .

« De Duretie à Grannona (Guérande) la voie est beaucoup mieux connue : et s'il n'en reste aujourd'hui que peu de fragments visibles, on sait, grâce aux travaux de MM. de Closmadeuc, Desmars, de Kersabiec et autres explorateurs intrépides de notre littoral, qu'elle se détachait de la grande voie de Nantes à Gesocribate […] au-dessous de Férel, et gagnait Guérande par Herbignac et Saint-Lyphard, traversant la fameuse redoute des Grands-Fossés, qui fermait la presqu'île guérandaise, et que César, selon toutes les probabilités , dut forcer dés l'abord pour attaquer ensuite successivement les oppida qu'elle protégeait. Ce tronçon complétait, avec la voie de la Loire, qui arrivait à Guérande en suivant le pied des collines d'Escoublac, Beslon, Carheil et Congor, la ceinture du littoral. »

— René Kerviler, 1874.

Le pont de Gras est situé sur le chemin reliant les villages de Kerbourg et Gras ; il s'agit plutôt d'un gué qui permet de franchir le Mès juste avant les marais de Pompas. Il est formé d'un alignement de grosses pierres plates posées à même le sol sur quelques dizaines de mètres, en travers du lit du cours d'eau, sur une distance de cinquante mètres au milieu des roseaux. Au centre, la pierre principale est surélevée afin de permettre au Mès de s'écouler par-dessous. L'ensemble provoque une sorte de petit barrage, parfois submergé en hiver. Le pont semble dater du gallo-romaine,,.

Voies de communication actuelles

Les routes départementales D47, qui relie Saint-Nazaire et Férel, et D51 en provenance de Guérande et de La Chapelle-des-Marais, sont les deux voies principales qui unissent la commune au reste du département. Au sud de la commune, la D48 débute à la D47 et se dirige vers l’ouest, en direction de Saint-Molf ; elle coupe la D51 au lieu-dit Quatre Routes où un carrefour giratoire a été aménagé. Plus au nord, la D52 permet de rejoindre Piriac-sur-Mer. Enfin, la D83 se dirige de la localité vers Tréhiguier — lieu-dit de Pénestin — et est prolongée dans le Morbihan par la D192.

Le pont de Gras est un ouvrage qui relie les villages de Gras et de Kerbourg ; il a été restauré en 2014.

Depuis 2017, une piste cyclable relie le centre de Guérande au port de Bréca, en passant par le village de La Madeleine ; elle emprunte des chemins agricoles en traversant les lieux-dits guérandais de Kercassier et de Kergaigne, puis rejoint la route communale à l’entrée de La Madeleine. La piste est connectée aux réseaux Vélocéan au sud et Cap sur le vélo au nord, le réseau cyclable de Cap Atlantique,. En outre, plusieurs circuits cyclistes sillonnent la Brière et traversent la localité,.

Transport

Saint-Lyphard était auparavant desservie par les autocars départementaux du réseau Lila, géré par le conseil départemental de la Loire-Atlantique. Depuis le

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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous la forme Sanctus Lyphardus en 1287.

Saint-Lyphard vient du saint éponyme (saint Liphard ou Lyphard), abbé de Meung, au VIe siècle. L'arrêté municipal de la commune d'Herbignac, daté du 11 ventôse an .

En gallo, le nom localement attesté est Saint-Nifa,.

En breton, son nom est Sant-Lefer à partir de la fin du XXe siècle. La carte de Jean-Baptiste Nolin datant de 1695 indique que le breton est encore parlé à l’ouest d’une ligne passant par Férel, Herbignac, Saint-Lyphard, Guérande et Le Pouliguen ; Saint-André-des-Eaux et Escoublac sont en zone romane.

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Histoire

Préhistoire

Des pointes de flèches en silex du Mésolithique — de 8 000 à 5 000 ans avant notre ère — retrouvés près du village de Kerlo, à proximité des marais du Mès, montrent que les chasseurs-cueilleurs sont passés ou se sont établis sur la localité. Les mégalithes connus sur le territoire de la commune — entre autres, le dolmen-allée couverte de Kerbourg et le menhir de Mézerac — attestent du peuplement humain au Néolithique, c’est-à-dire entre 5 000 et 2 000 ans avant notre ère.

De ces deux périodes, Mésolithique et Néolithique, date également l’atelier de silex du lieu-dit l’Île de l’Angle, signalé par Henri Quilgars en 1900. Une deuxième station de surface est signalée au lieu-dit du Clos d’Orange. La présence de silex sur le territoire de la commune démontre l’existence d’échanges commerciaux actifs, puisque ce minéral est absent du sous-sol de la localité ; le gisement le plus proche est celui de la pointe de Kerpenhir, sur la commune de Locmariaquer (Morbihan).

Des vestiges de l’âge du fer — datés de 800 à 30 ans avant J.C. — ont également été identifiés. Il s’agit d’une sépulture près du lieu-dit La Guérandaise, de mobiliers au nord-est du village de Keroux et d’une stèle en granit, sans doute vénète, dans le village de Kerbourg. Des enclos de cette même fin de la Préhistoire ont été signalés en 2013, en amont de Kercabus, à La Guérandaise et à Kerverné, ainsi que des vestiges datant de La Tène jusqu'au Haut-Empire romain aux Quatre Routes.

Antiquité

La voie romaine qui reliait la Vilaine à Guérande et Méan a désenclavé la presqu’île guérandaise. En effet, pour les contemporains de Jules César, « la Grande Brière subissait l’influence des marées d'une manière très sensible », et « la géographie primitive du vallon de Pont d'Arm devait être un vaste estuaire avec la marée pénétrant beaucoup plus loin qu'aujourd'hui, des rivières débordant à marée montante »,. Cette voie romaine passe au nord-ouest du bourg, par le lieu-dit de Pigeon Blanc.

Le site des Gros Fossés semble attester la présence des Romains sur le territoire de la localité. Il s’agit d'une structure orientée d’est en ouest, qui, avant d’être nivelée au , ; ce rempart « coupait d'un bout à l'autre l’isthme séparant le traict de Mesquer et les étangs de Pompas de la Grande Brière, isolant ainsi complètement la presqu’île guérandaise ». Une des explications fournies pour ce site est d’avoir constitué un retranchement défensif durant la guerre des Vénètes en 56 av. J.-C.. Une autre thèse, développée par Gabriel Bellancourt, après des fouilles menées de 1964 à 1969, conclut à une construction médiévale d’un canal d’écoulement des eaux de la Brière vers l’étier de Pompas, qui se jette dans la baie de Mesquer.

Des débris de tuiles et briques gallo-romaines (tegulae et lateres) jonchent encore le sol à la fin du menhir de Kerbourg et servent de cale à son assise. De même, Pitre de Lisle du Dreneuc signale en 1883 de nombreux débris romains à proximité du bourg de la Madeleine.

Moyen Âge

Saint-Lyphard appartient très tôt, au moins depuis le Meung-sur-Loire (Loiret), paroisse d’où est issu Liphard d'Orléans — qui meurt vers 570. Propriétaire de marais salants sur le territoire de Guérande, la communauté édifie une église, qu’elle dédie au patron de l’abbaye originelle, sur l’isthme qui rattache la presqu’île guérandaise au continent et à proximité de la voie romaine qui relie la Vilaine à la Loire. Implanté en ce point intéressant du point de vue militaire, économique et religieux, le domaine est par la suite rattaché au temporel de l’évêché d’Orléans, dont dépend Meung-sur-Loire. Un diplôme, datant de 990 et confirmé par Hugues Capet, qualifie le domaine de vetus mansio (« vieille étape »).

Habitants d'une paroisse de la Brière, les Lyphardais du Moyen Âge n’étaient pas soumis aux droits seigneuriaux et jouissaient du privilège de chasse,.

La paroisse est une possession templière à la fin du  ; la trace d’une transaction datant de 1219 confirme cette dépendance.

La localité devient une paroisse à part entière vers 1280, s’affranchissant partiellement de sa dépendance à Guérande, et outre l’isthme qu’elle contrôle, elle étend son territoire jusqu’à l’actuel village de Bréca — la construction d’une chapelle y est mentionnée vers 1169-1170 — et au lieu-dit Marley, qui dépend de la paroisse de Guérande.

Vers 1392, Saint-Lyphard compte trente-deux feux, soit entre 100 et 120 habitants, sur la base de trois à quatre personnes par feu en période de crise. Ce nombre baisse à trente en 1395, puis à vingt-deux en 1426, signe que la paroisse n’a pas été épargnée par les épidémies — la peste frappe la région en 1356, 1362, 1430, 1438, puis encore de 1461 à 1463 ; il est possible que Saint-Lyphard ait été moins durement touchée que ses voisines, car elle est exclue des rabats accordés le , puis en 1472 et 1473, par l’évêché de Nantes aux paroisses du pays guérandais — ou la pauvreté liée aux mauvaises récoltes, comme en 1462. Jean Kerhervé évoque, pour les 30 années qui suivent la réformation du duché de Bretagne, vers 1426-1430, un recul de 20 % de la population. Nul noble n’est recensé en 1426 dans la paroisse.

Dès 1365, Saint-Lyphard, aux côtés des paroisses de Batz, Camoël, Escoublac, Férel, Guérande, Herbignac, Mesquer, Pénestin, Saint-André, Saint-Molf et Saint-Nazaire fait partie de la sénéchaussée de Guérande nouvellement créée. En 1551, l'édit de création des présidiaux rattache cette sénéchaussée de la Bretagne à l'autorité juridique de Nantes.

Temps modernes

Saint-Lyphard est aux . Le vocable terrouer de Guérande désigne, au . Le duc de Bretagne et l’évêché de Nantes se partagent, à Guérande, des pouvoirs de police et de justice hérités du passé féodal, se différenciant de l’administration municipale du Croisic marquée par son évolution économique et son affirmation politique récentes. Le terrouer se voit doté, dès la fin de la guerre de Succession de Bretagne, d'une administration menée par un sénéchal, dont le rôle financier et militaire initial devient à partir du . Il en résulte des corvées, telle que celle signalée par Alain Gallicé : « le , ordre est donné aux paroissiens de Guérande, Batz, Escoublac, Saint-Lyphard, Saint-André, Saint-Molf, Piriac, Mesquer de curer les douves de Guérande ».

Révolution française et Empire

Saint-Lyphard reste à l’écart de la Révolution, les informations concernant les événements qui secouent la capitale ne parvenant qu’avec retard ; l'année 1789 n’est marquée par aucun fait notoire, à part la nomination, le , d'un nouveau recteur — ou curé — de la paroisse, l’abbé Julien Landeau. Les lettres patentes du roi Louis XVI et les décrets de l’Assemblée constituante, datés du , ne parviennent à la connaissance de la commune et de son corps municipal qu’en . Lors de la réunion des citoyens actifs — ayant contribué trente sols pour obtenir cette prérogative —, le , six membres du corps municipal, dont le maire, sont nommés compte tenu de la population de 1 143 personnes de la paroisse. Julien Landeau devient le premier maire de la commune, et son substitut est le vicaire de la paroisse, Jean Gougeon. Refusant tous les deux de prêter serment d’allégeance au roi, à la Loi et à la Nation, les deux ecclésiastiques sont privés de leurs droits de citoyens actifs et démis de leurs fonctions le . Julien Landeau est arrêté dans le village de Kerloumet (Saint-Lyphard) et est interné à Nantes le . La manière dont il parvint à se sauver a été racontée en détail par G. Lenôtre dans son livre "Les noyades de Nantes".

Le de la même année, les autorités du département de Loire-Inférieure décident de transférer les prêtres réfractaires sur un navire à quai sur la Loire afin de désengorger les prisons et le , ceux-ci sont embarqués sur le navire La Gloire. Julien Landeau est l'unique survivant de la première des « noyades de Nantes », le  (26 brumaire de l'an .

La Convention girondine ayant déclaré la guerre à l’Espagne le et décrété une levée de 300 000 hommes, Saint-Lyphard contribue à l’effort de guerre en tirant au sort dix futurs soldats de dix-huit à quarante ans, tous célibataires ou veufs sans enfant. Mais des émeutes soulèvent les communes rurales qui refusent la conscription et le , les Lyphardais, aux côtés d’habitants de Batz et de Saint-André rejoignent les insurgés, arborant la cocarde blanche. Près de six mille paysans marchent sur Guérande le et l’investissent le jour suivant, mais l’annonce de l’arrivée du général Beysser suffit à mettre en fuite la plupart des insurgés ; les troupes républicaines pénètrent dans Guérande le  ; 200 fuyards se réfugient en Brière, suivant en cela François Guériff de Lanouan.

Époque contemporaine

Évolution socio-économique

Au début du  ; la taille moyenne d’une exploitation est de quatre à cinq hectares. L’utilisation de matériel agricole — charrues brabant, destinées au labour à plat — et des attelages ne se développe qu’à partir de la moitié du Saint-Gildas-des-Bois créée en 1849,. Outre le blé et le seigle, les paysans produisent alors des choux et des betteraves, du blé noir, des pommes de terre et du lin. Une activité de tissage s’est développée localement et va perdurer jusque dans les années 1930 dans le village de Kerjano. En 1941, Bréca est le premier port de la Brière, accueillant une flottille de blins chargés de tourbe et de roseaux .

La vigne est encore présente sur la commune jusqu’au début du auxerrois, le couderc, l’othello et le noah.

Jusqu'en 1914, la population rurale vit en cycle fermé de son bétail et de ses champs. La période d'entre les deux guerres est une époque de transition, durant laquelle les marins au long cours disparaissent et l’extraction et le séchage de la tourbe qui représentent une source de revenus importante pour les Briérons en général et pour les Lyphardais en particulier, vont disparaître graduellement. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les marais sont engorgés et l'habitat endommagé ; l'économie d'élevage et de polyculture est abandonnée et devient ouvrière, la main d'œuvre féminine est largement inemployée.

Contribution locale aux conflits mondiaux

Cinq Lyphardais périssent lors des combats de la guerre franco-allemande de 1870.

En , Saint-Lyphard et les autres communes de la Brière s’opposent au projet d’assèchement du marais, mené par des investisseurs parisiens. Le projet occupe encore le conseil municipal local du , alors que la mobilisation générale a été décrétée le

La Seconde Guerre mondiale marque également profondément la commune. Dès , 150 Lyphardais de 20 à 40 ans sont mobilisés. La localité accueille des réfugiés de guerre, du Nord et de l’Est de la France, mais également des Belges, des Juifs allemands et des soldats polonais ou algériens.

Les troupes allemandes investissent la ville dès et établissent la Kommandantur dans les locaux du presbytère et une infirmerie au centre du bourg. Les villages de Mézerac, Kermouraud, Keralio et Kervy font l'objet d'une surveillance particulière de la part de l'occupant. Les Lyphardais sont mis à contribution pour la construction de la base sous-marine de Saint-Nazaire à partir de 1941, et des blockaus des fortifications côtières. Ils sont également réquisitionnés pour la surveillance de la ligne téléphonique, sujette au sabotage, l'érection de la station de pompage de Bréca et le fossé antichar miné qui s'établit entre le Pont d'Os et Trécrelin, réplique de l'ouvrage antique des Gros Fossés, pour empêcher l'accès à Saint-Nazaire en provenance du nord-ouest en coupant l'isthme de Saint-Lyphard. Durant l'hiver 1942-1943, et jusqu'en 1945, la Brière est inondée pour interdire l'atterrissage des avions alliés et de parachutistes. La localité est bombardée à plusieurs reprises. À partir de , d'autres familles fuyant les bombardements de Saint-Nazaire et de Saint-André-des-Eaux se réfugient à Saint-Lyphard, portant le nombre de réfugiés à plus de 600.

Le maire de Saint-Lyphard durant la Seconde Guerre mondiale est Pierre Litoux, également secrétaire du syndicat des producteurs de lait locaux. Sa mobilité en tant que collecteur de lait lui permet de cacher son rôle de délégué principal aux affaires civiles et représentant légal du colonel « Félix ».

Comme ses voisines briéronnes de l'arrière pays nazairien, Saint-Lyphard se trouve prise à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans la poche de Saint-Nazaire ce qui lui vaut une prolongation de Occupation allemande de 9 mois de plus que le reste de la région (d' au ). Saint-Lyphard déplore la mort ou la disparition de huit personnes durant les combats de ce second conflit mondial, auxquelles s'ajoutent la déportation d'au moins trois habitants.


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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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