Curbans
Localisation
Curbans : descriptif
- Curbans
Curbans est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Curbans est située en moyenne montagne, entre Haute-Provence et Hautes-Alpes ; son relief est influencé par les glaciations
La Durance a une présence marquante : son lit dont la largeur varie entre 200 et 500 m forme une coupure nette dans le paysage et les communications
Les collines et les montagnes d’altitude moyenne et les nombreux ravins de la commune forment autant d'autres coupures, et le territoire de Curbans est aussi partagé entre vallée de la Durance et vallée du Grand Vallon
Le terroir, relativement riche, voit plusieurs seigneuries s’installer au Moyen Âge
La vallée de la Durance étant un axe de communication essentiel de la Haute-Provence, elle est empruntée par les armées de toutes époques : en 1588, un combat oppose huguenots et catholiques à Curbans, remporté par Lesdiguières
Elle apporte aussi les rumeurs, comme celle de la Grande Peur en 1789
L’exode rural fait perdre les deux tiers de la population à la commune : vidée de ses habitants, son terroir est progressivement reconquis par la forêt, ce qui permet à des maquis de s’établir dans la commune en 1943-1944
Curbans se modernise ensuite dans la seconde moitié du XXe siècle : construction du barrage de la Saulce dans les années 1960, puis de centrales photovoltaïques plus récemment
Le secteur agricole est encore vigoureux, avec de nombreuses exploitations actives (blé, vergers, maraîchage) ; le canal EDF facilite l’irrigation
La commune a également un certain potentiel touristique, avec le lac de barrage, les montagnes, la chapelle Saint-Pierre (monument inscrit).
Géographie
Le village est situé à environ 645 , sur un promontoire qui se détache des collines et s’avance dans la vallée de la Durance. Il s’est étendu sur le site primitif du château médiéval, aujourd’hui disparu.
Les communes limitrophes de Curbans sont Tallard (Hautes-Alpes), Venterol, Faucon-du-Caire, Le Caire, La Motte-du-Caire, Melve, Claret, Vitrolles (Hautes-Alpes), Lardier-et-Valença (Hautes-Alpes), La Saulce (Hautes-Alpes).
Géologie
Lors des deux dernières grandes glaciations, la glaciation de Riss et la glaciation de Würm, la commune est recouverte par le glacier de la Durance jusqu’aux plus hauts sommets. Une diffluence du glacier franchit à l’est le col de Blaux et pénètre dans la vallée voisine du Grand Vallon.
Au sud du col de Blaux, le replat du Ribassier (1 080 argiles siliceuses variées (10 souhaitée].
Relief
La Durance limite la commune au nord-ouest, coulant du nord-est vers le sud-ouest. Une plaine alluviale étroite (moins de 500 :
- au nord et au voisinage immédiat du village, les Collets, à 756 m ;
- le Picoustau, au sud-est du village (971 m) ;
- quelques collines longeant la Durance, les Aupettes (environ 720 m) ;
- en arrière du hameau de Curnerie, le Pied Guérin (804 m) ;
- puis, dans l’angle situé entre Durance et Claret, Tournoux (804 m), les Planes (897 m), le Collet Rouge (827 m).
En arrière de ces petites collines, on trouve des montagnes plus élevées dont les pentes nord et ouest sont douces et régulières, et les versants est et sud escarpés ou mouvementés :
- la Crête de Terne Rousse, culminant à 1 287 Melve) ;
- sur la crête qui porte le Colombier, le Malaup (1 561 m) ;
- le Peynier (1 367 m) ;
- le Serre Bouchard (1 295 Venterol.
Au sud du Peynier, entre ce sommet et la Touiche (1 219 Le Caire.
Hydrographie
La commune est bordée par la Durance. La présence du barrage EDF de La Saulce sur son cours a créé un lac de retenue, aménagé.
En dehors des nombreux torrents à écoulement intermittent (parfois susceptibles de prendre des dimensions dévastatrices), plusieurs torrents drainent les collines vers la Durance ; du nord au sud, on a le ravin de Saint-Maime (dont la source est à Venterol), le torrent de Saint-Pierre (au pied du village et de l’église qui lui donne son nom), le Riou des Mioux, l’Usclaye, née au pied du Malaup et près de l’ermitage Saint-Jérôme, le ravin de la Combe Combe, qui forme sur son cours supérieur la limite entre Claret et Curbans.
Enfin, sur le versant méridional du Peynier, le ravin du Col de Blaux s’écoule vers le Grand Vallon et le torrent de la Combe, qui coule au pied du Peynier, forme la limite entre Curbans et Le Caire, puis entre Curbans et Faucon-du-Caire
Transports
La commune de Curbans est desservie par la route départementale RD 4, qui longe la Durance entre Thèze et Tallard. La RD 19a emprunte le pont-barrage de Curbans pour traverser la Durance et rejoint la RD 1085 (ancienne route nationale 85) qui suit la rive droite de la Durance. La RD 1085 permet aussi de rejoindre l’échangeur de la Saulce, terminus théoriquement provisoire de l’autoroute A51.
Le centre du village est traversé par la route départementale 554.
Risques naturels et technologiques
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. L'ancien canton de La Motte-du-Caire auquel appartient Curbans est en zone 1a (sismicité très faible mais non négligeable) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques, et en zone 3 (risque modéré) selon la classification probabiliste EC8 de 2011. La commune de Curbans est également exposée à trois autres risques naturels :
- feu de forêt ;
- inondation (dans la vallée de la Durance) ;
- mouvement de terrain.
La commune de Curbans est également exposée à deux risques d’origine technologique :
- celui de transport de matières dangereuses par route. L’autoroute A51 passe en bordure de limite communale, mais sur la rive opposée de la Durance, ce qui a suffi à ce que la commune soit considérée comme concernée par ce risque ;
- celui de rupture de barrage : en cas de rupture du barrage de Serre-Ponçon, toute la vallée de la Durance serait menacée par l’onde de submersion.
Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune et le Dicrim n’existe pas non plus.
Lieux-dits et hameaux
En plus du village, la commune comporte 2 hameaux :
- Rousset ;
- la Curnerie.
Toponymie
La localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1193 (de Curbanno). Charles Rostaing lui donne une racine oronymique (désignant une montagne) *KuR-, se basant sur la situation du village, bâti en pente au-dessus de la Durance. Ernest Nègre penche pour une formation sur le nom de personne Curvus, avec le suffixe -anum (ferme de Curvus), déformé par sa proximité avec le mot corbus,. Les hypothèses du début du .
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- Fiche de la Durance sur le site du SANDRE
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Toponymie
La localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1193 (de Curbanno). Charles Rostaing lui donne une racine oronymique (désignant une montagne) *KuR-, se basant sur la situation du village, bâti en pente au-dessus de la Durance. Ernest Nègre penche pour une formation sur le nom de personne Curvus, avec le suffixe -anum (ferme de Curvus), déformé par sa proximité avec le mot corbus,. Les hypothèses du début du .
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Histoire
Préhistoire et Antiquité
Des sépultures sous tegulae ont été retrouvées à plusieurs endroits de la commune : au col de Blaux, sur la colline de Tournoux, et au hameau du Pin (au pied de la colline de Tournoux).
Moyen Âge
La localité apparaît dans les archives à la fin du siècle, quand son seigneur Attanalfus est cité. La seigneurie du lieu appartient aux d’Agoult dès le siècle. Au Moyen Âge, Rousset et Aujarde formaient des seigneuries indépendantes de celle de Curbans. La seigneurie de Rousset revient aux Mison ; à partir de 1260, les d’Agoult leur succèdent jusqu’au début du siècle. La seigneurie de Curbans fait partie du douaire de Béatrice de Savoie ; enfin, les Hospitaliers ont un temps possédé une seigneurie foncière au siècle.
Au Moyen Âge, trois lieux d'implantations monastiques sont sur le territoire de l’actuelle commune. Celui de Notre-Dame-du-Pin, fondé par l’abbaye de l’Île-Barbe, à Lyon, puis passé à l’abbaye de Psalmody (Gard) au siècle, puis géré par l'ordre de Saint-Jérôme décrit ci-après.
À partir de 1396, un ermitage de l'Ordre de Saint-Jérôme s'installe aux confins des montagnes de Melve et de Curbans. Il était installé en haut d’une gorge étroite dans des cellules creusées dans la roche. Sur le versant Ouest de la montagne de Malaup, un lieu-dit est d’ailleurs appelé « Saint-Jérôme ». On raconte que le jour de la fête de l’immaculée Conception, le 8 décembre, quelques moines se sont fait manger par des loups en descendant à l’église Notre-Dame du Pin pour l’office. Un ermitage aurait été aussi installé sur le flanc du Malaup. Les d’Agoult leur avaient fait don de l’ermitage de Gaure en 1398. Ces possessions furent peut-être les seules de cet ordre Ibère en France. Ces endroits sauvages et désertiques étaient favorables à la solitude érémitique mais impropre à toute culture. Aussi, il leur fut attribué le domaine du Pin pour subvenir à leurs besoins.
Temps modernes
Lors des Guerres de religion, les huguenots s’installent à Curbans en 1568. La ville est assiégée en 1572. En 1588, un combat a lieu entre Lesdiguières et le gouverneur de Gap, Saint-Jean. Celui-ci est battu et se réfugie à Claret. Lesdiguières achète la seigneurie de Curbans puis elle passe aux Pontis au siècle, et enfin aux Burle au siècle. Les Lamanon, anoblis en 1572, deviennent principaux seigneurs du fief de Rousset au .
Précédemment occupé par des hiéronymites, en 1614, le prieuré de Notre-Dame-du-Pin, trop pauvre et abandonné par ses moines, est rattaché au collège des Jésuites de Sisteron (ou au séminaire d’Embrun selon Thiery, ou encore au collège des jésuites d’Embrun selon Michel d’Annoville). Brièvement occupé par un fermier, il est réoccupé par l’ordre de Psalmody de 1707 à la Révolution,.
Au siècle, le village du col de Blaux disposait de sa propre chapelle, située à un kilomètre du village. Elle a disparu.
Un gisement de plomb est mis en exploitation dans les années 1770, au Mont Aujarde (ou Pied Aujarde), près du hameau de Curnerie. Mais elle est très peu rentable et l’activité s’éteint rapidement.
Révolution française
Au début de la Révolution française, la nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, mais provoque un phénomène de peur collective d’une réaction aristocratique. Localement, la Grande Peur, venant de Tallard et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint la région de La Motte le soir du 31 juillet 1789. Les consuls de la communauté villageoise sont prévenus qu’une troupe de 5 000 à 6 000 brigands se dirige vers la Haute-Provence après avoir pillé le Dauphiné. Les communautés de La Motte, Clamensane, Saint-Geniez, Authon, Curbans, Bayons et Claret constituent ensemble une troupe de 700 hommes armés. Elles mettent le marquis d’Hugues de Beaujeu à sa tête, qui décide de se porter au-devant du danger en allant surveiller les bacs sur la Durance.
Dès le 2 août, l’affolement retombe, les faits-divers à l’origine des rumeurs étant éclaircis. Mais un changement important a eu lieu : les communautés se sont armées, organisées pour se défendre et défendre leurs voisins. Un sentiment de solidarité est né à l’intérieur des communautés et entre communautés voisines, et les consuls décident de maintenir les gardes nationales. Aussitôt la peur retombée, les autorités recommandent toutefois de désarmer les ouvriers et les paysans sans terre, pour ne conserver que les propriétaires dans les gardes nationales.
Le domaine des ermites de Saint-Jérôme et des Psalmodiens, comprenant maisons, église Notre-Dame-du-Pin, terres, vigne, jardins, est vendu comme bien national à la Révolution,, : les bâtiments sont détériorés par le nouveau propriétaire. En 1793, le château, déclaré lui aussi bien national, est mis aux enchères pour démolition.
Époque contemporaine
Plusieurs activités minières ont existé à Curbans. D’abord, on tente de relancer la mine de plomb en 1820, puis en 1854-1858, mais les deux tentatives sont des échecs. Les carrières de gypse ont été en activité jusqu’au siècle. Une carrière de la société Les Ballastières de Vitrolles prélevait annuellement 100 000 Durance jusqu'à la fin du .
Un bac permettant de traverser la Durance existe de 1800 à 1885. Une école a desservi le village du col de Blaux, de 1880 à 1912, lorsque sa population dépassait les 60 habitants.
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 7 habitants de Curbans sont traduits devant la commission mixte, la peine la plus courante étant la déportation en Algérie.
Comme de nombreuses communes du département, Curbans se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle compte déjà deux écoles dispensant une instruction primaire aux garçons, situées au chef-lieu et au hameau du Col de Blaux. Aucune instruction n’est donnée aux filles : la loi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants. La première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concerne pas la commune de Curbans, qui ouvre néanmoins une école de filles sans y être obligée.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un maquis multinational s’implante à Curbans, dans le secteur de Col de Blaux, à l’écart des vallées principales et des routes fréquentées. Il prend le nom de « maquis Robespierre ». Dans la nuit du 11 au 12 décembre 1943, le maquis du col de Blaux (AS souhaitée]), est pris en souricière par la Wehrmacht à la maison Estornel. La maison est dynamitée, et quatorze maquisards sont arrêtés. Dix maquisards d’entre eux sont fusillés le 31 mars 1944. Les deux Italiens sont condamnés à des travaux forcés ; un autre est déporté en camp de concentration et le dernier déporté au Service du travail obligatoire. Un monument à leur mémoire est inauguré en 2007 par la mairie de Curbans,.
Dans les années 1970, un mouvement de résistance à un projet d’aéroport se développe dans la commune proche de Vaumeilh. En écho à cette lutte, un projet de construction de chalets spéculatifs est annulé par une mobilisation regroupant classes moyennes urbanisées et paysans modernistes, et avec l’inspiration d’une association de Vaumeilh,.
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- Joseph Billioud, « siècle », Provence historique, tome 8, no 31, 1958, p. 47-48.
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- Billioud, op. cit., p. 52.
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Héraldique
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Blasonnement :
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Armes parlantes : les armes de Curbans sont celle de la famille de Pontis qui possédait cette terre à l'époque de l'enregistrement de ces armoiries, à la fin du .
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Curbans dans la littérature
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 12/12/2024
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