Entrepierres
Localisation
Entrepierres : descriptif
- Entrepierres
Entrepierres est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Son nom fait référence à sa géographie montagneuse, au bord de la Durance, entre Gap et Digne-les-Bains
Grande commune par sa taille (près de 48 km2), résultat de la fusion de trois communes, elle est petite par sa population
Comme beaucoup de communes alentour, elle a connu un exode rural important, et reste aujourd'hui axée sur des activités rurales : agriculture (dont l'agneau de Sisteron), tourisme notamment randonnées. Le nom de ses habitants est Entrepierrois.
Géographie
La commune se trouve au nord des Alpes-de-Haute-Provence.
Géologie
Le territoire se situe sur des formations calcaires provençales du Jurassique supérieur et du Crétacé inférieur (roches sédimentaires issues d'un ancien océan alpin), entre trois formations géologiques majeures des Alpes :
- la nappe de Digne à l'est, au niveau du lobe de Valavoire : il s'agit d'une nappe de charriage, c'est-à-dire d'une dalle épaisse de près de 5 000 Oligocène et la fin de la formation des Alpes. Les lobes (ou écailles) correspondent à la bordure découpée à l'ouest de la nappe ;
- la faille de la Durance au sud-ouest, dans la vallée ;
- le Plateau de Valensole au sud : bassin molassique du Miocène et du Pliocène composé de roches sédimentaires détritiques (dépôts liés à l'érosion des montagnes apparues à l'Oligocène).
Une mine de plomb qui était exploitée est aujourd'hui abandonnée. On note également la présence d'une ancienne carrière.
Hydrographie
Le territoire communal est traversée par les rivières du Riou de Jabron et du Vanson (ou Vançon), affluents de la Durance. Ces deux rivières ont un régime torrentiel montagnard.
Topographie
Le village d’Entrepierres est situé à 600 .
La Montagne de la Baume se situe à l'ouest, les rochers de Saint-Michel dans la partie est (sommet à 1 246 mètres), la colline de Saint-Joseph en limite est (1 438 mètres), la montagne de Briasc (sommet à 695 mètres) au sud-ouest, et la montagne de Gache culmine à 1 357 mètres au nord de la limite communale. Les gorges des Charenches ont été creusées en limite sud-est par le Vançon, qui coule vers le sud.
Environnement
La commune compte 2 339 .
Transports
La commune est située dans la partie nord des Préalpes de Digne, immédiatement à l'est de Sisteron et au nord-ouest de Digne-les-Bains.
-
Pont voûté en pierre de la RD 753 au hameau des Andrieux, sur le Riou de Jabron en crue.
-
La RD 17 serpentant à proximité de Vilhosc.
-
Pont à rambarde en fer forgé aux extrémités en forme de balustres.
L'autoroute A 51 passe en limite sud-ouest de la commune, la station de péage de la sortie 22 se trouvant dans la commune d’Entrepierres. Elle relie Gap au nord à Aix-en-Provence au sud. Les départementales 3, 17 et 217 maillent la commune. À l'est, la RD 217 passe sur le pont de la Reine Jeanne. Le GR 6 (GR de Pays de la grande traversée des Préalpes, qui traverse la France jusqu'en Aquitaine) traverse la partie ouest de la commune et longe la limite est.
Une gare ferroviaire desservie par les TER (Marseille-Briançon) se situe à Sisteron, ainsi qu'une gare routière.
L'aérodrome de Sisteron-Vaumeilh se situe à quelques kilomètres au nord, sur la commune de Vaumeilh.
Villages, hameaux et écarts
Parmi les hameaux, on compte à proximité de la D 17 Briasc, Montuery, Vilhosc (ancienne commune), Saint-Symphorien (village ruiné), au nord près de la D3 les Meuniers, Mezien et à l'est les Naux.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 17,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sisteron », sur la commune de Sisteron à 4 vol d'oiseau, est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 835,0 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Risques naturels et technologiques
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Sisteron auquel appartient Entrepierres est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011. La commune d’Entrepierres est également exposée à trois autres risques naturels :
- feu de forêt ;
- inondation (notamment dans les vallées de la Durance et de son affluent le riou de Jabron) ;
- mouvement de terrain.
La commune d’Entrepierres est également exposée à deux risques d’origine technologique :
- le risque transport de matières dangereuses : la commune est traversée par l’autoroute A51 qui peut être empruntée par les véhicules transportant des matières dangereuses. Il s’agit essentiellement de transport de matières premières à destination ou de produits finis sortant des usines Arkema de Château-Arnoux-Saint-Auban et Sanofi-Chimie de Sisteron ;
- celui de rupture de barrage. En cas de rupture du barrage de Serre-Ponçon, la partie de la commune située en bordure de la Durance serait menacée par l’onde de submersion.
Il n’existe pas de plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) pour la commune, mais un plan des surfaces submersibles a été conçu en 1961 ; le Dicrim n’existe pas non plus.
La commune a été l’objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle, pour des inondations et des coulées de boue en 1994, et pour des mouvements de terrain liés à la sécheresse en 1989 et 1997. Les tremblements de terre ressentis à Entrepierres le sont en général de manière très atténuée.
Toponymie
La Baume du Trou de l’Argent, en limite de commune de Sisteron, sous la crête de Beaudouze, a changé de nom récemment (auparavant, on l’appelait Baume Rolland), à cause des découvertes de monnaies antiques. Le nom de la commune est formé de l’occitan inter (entre) et pèira (pierre), entre les rochers.
Le nom de Vilhosc est formé sur le nom de personne romain Villius, augmenté du suffixe gaulois -osc.
- Les chaînons de Digne, Carte très schématique, montrant les rapports entre les chaînons des Baronnies orientales (moitié nord) et ceux de Digne (moitié sud), avec l'avant-pays de la nappe de Digne (partie occidentale), par Maurice Gidon, professeur de géologie à l'Université de Grenoble.
- Carte géologique de la France au 1:1 000 000
- Maurice Gidon, La Nappe de Digne et les structures connexes.
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- Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence (DDRM), Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, , p.39.
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- Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 80.
- Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 74.
- Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 96.
- Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 88.
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- Magnaudeix 1999, p. 37.
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- Daniel Thiery, « », (consulté le ).
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Toponymie
La Baume du Trou de l’Argent, en limite de commune de Sisteron, sous la crête de Beaudouze, a changé de nom récemment (auparavant, on l’appelait Baume Rolland), à cause des découvertes de monnaies antiques. Le nom de la commune est formé de l’occitan inter (entre) et pèira (pierre), entre les rochers.
Le nom de Vilhosc est formé sur le nom de personne romain Villius, augmenté du suffixe gaulois -osc.
- Magnaudeix 1999, p. 37.
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- Daniel Thiery, « », (consulté le ).
Histoire
Antiquité
Dans l’Antiquité, le territoire des trois communes de Vilhosc, Saint-Symphorien et Entrepierres était partagé entre les Sogiontiques (Sogiontii), dans la vallée de la Durance, et les Bodiontiques, dans celle de la Bléone. Les Sogiontiques sont fédérés aux Voconces, et après la conquête romaine, ils sont rattachés avec eux à la province romaine de Narbonnaise. Au siècle, ils sont détachés des Voconces et forment une civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron).
Au Moyen Âge, les trois communautés relevaient de la viguerie de Forcalquier.
Entrepierres
La Baume du Trou de l’Argent, en limite de commune de Sisteron, sous la crête de Beaudouze, a été occupée à l’époque néolithique.
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1040 (Inter Petras). Le fief d’Entrepierres était morcelé entre de nombreuses familles nobles. L’église Saint-Geniez dépend d’abord de l’abbaye Saint-Victor de Marseille.
Pendant les guerres de religion, le monastère de Saint-Puech (actuel hameau de Saint-Puy), situé sur la terrasse dominant la Durance, est saccagé et sa voûte s’effondre. Il est abandonné et jamais restauré.
Saint-Symphorien
La communauté de Saint-Symphorien est citée au , Sanctus Symphorianus. Au Moyen Âge, l’église Saint-Symphorien dépendait de l’abbaye de Chardavon (actuellement dans la commune de Saint-Geniez), abbaye qui percevait les revenus attachés à cette église. Le prieuré Saint-Gervais était dans la même situation. Le château et le fief appartenaient à la famille Rodulph, puis passa aux Oraison du Valbelle jusqu’à la Révolution.
La mort de la reine ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre d'Anjou. La communauté de Saint-Symphorien se rallie au parti angevin après la mort de celui-ci, la question de faire partie du domaine royal et donc relever d’un autre régime légal et fiscal, ayant vraisemblablement un rôle dans la décision de la communauté. En 1392, Raimond de Turenne détruit le château de Saint-Symphorien, qui était situé sur la colline appelée la Tour (à l'est du village). La peste noire et ces destructions dues aux routiers, dans le sillage de la guerre de Cent Ans, causent la disparition de la communauté de Saint-Symphorien. Alors qu’elle comptait 68 feux au dénombrement de 1315, elle est complètement désertée à celui de 1471. En 1765, elle comptait 223 habitants.
Durant la Révolution française, pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune de Saint-Symphorien change de nom pour Pont-sur-Vanson.
Vilhosc
Vilhosc est cité au >. En 1471, la communauté de Vilhosc comptait 24 feux, et 202 habitants en 1765. Le fief de Vilhosc relevait de la famille des Brancas aux Latil (.
Vilhosc était la seule des trois communautés à ne pas payer la queste aux comtes de Provence (puis à leurs successeurs, les rois de France) jusqu'à la Révolution, par privilège accordé par , comte de Provence et roi d'Aragon. Lors de la crise ouverte par la mort de la reine , Armand Barras, seigneur de Vilhosc, soutient Charles de Duras contre d'Anjou. Le ralliement de Sisteron à la cause angevine, en 1386, entraîne son changement d’engagement, et il prête hommage au jeune duc d’Anjou, Louis II, le 31 mars 1386.
Époque contemporaine
En 1851, à la suite du coup d'État du 2 décembre de Louis-Napoléon Bonaparte, les pays de Sisteron, Forcalquier, Manosque développent une résistance pour défendre la République : 15 000 hommes prennent les armes. Les résistants prennent le contrôle de la préfecture à Digne, et forment un « Comité départemental de résistance ». Mais le soulèvement du département a lieu en retard du reste de la France : quand les premiers succès sont acquis, le coup d'État a déjà vaincu toute résistance ailleurs. Les défenseurs de la Deuxième République préfèrent se disperser. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression s’abat sur ceux qui se sont levés pour défendre la République, dont un habitant de Saint-Symphorien.
En 1863, Entrepierres et Saint-Symphorien dispensaient déjà une instruction primaire aux garçons : à Entrepierres, il y avait trois écoles (au village chef-lieu, à Mézien et aux Naux), et Saint-Symphorien en avait une seule. Vilhosc était dépourvu d’école . Dans les trois communes, aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851) qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants, ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne les concernent,. Les subventions accordées par la deuxième loi Duruy (1877) permettent de construire une école neuve à Entrepierres et à Saint-Symphorien ; à Vilhosc, les subventions sont utilisées pour améliorer le bâtiment. Et ce n’est qu’avec les lois Ferry que les petites filles de trois communes sont scolarisées.
Les trois communes subissent un important exode rural des années 1850 à 1968. Elles sont également touchée par les épisodes mortels régionaux ou nationaux : épidémies de choléra puis guerres mondiales (hommes morts au front durant la Première Guerre mondiale). Durant la Seconde Guerre mondiale, le département est occupé par l'Italie de novembre 1942 à septembre 1943, puis par l'Allemagne nazie jusqu'en août 1944. À cette date, la ville voisine de Sisteron est bombardée par les alliés dans le cadre du débarquement de Provence, puis libérée, ainsi qu'Entrepierres.
Jusqu’au milieu du vigne était cultivée à Entrepierres, Vilhosc et Saint-Symphorien. Le vignoble occupait une surface de 67 hectares, essentiellement détenue par des habitants de Sisteron. Il produisait un vin destiné en partie à l’autoconsommation, mais surtout au marché de Sisteron. Cette culture est aujourd’hui abandonnée.
En 1975, les communes d'Entrepierres, Vilhosc et Saint-Symphorien sont regroupées.
Légende
Une ancienne légende raconte que le partage des fiefs de la vallée du Haut-Vançon s’est fait sur le pointu de Serette. Quatre seigneurs ont écarté les bras en se tournant le dos, ce qui était contenu entre leurs bras devenait leur fief. Les fiefs d’Entrepierres, Vilhosc, Saint-Geniez et Authon naquirent ainsi.
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- Magnaudeix 1999, p. 37.
- Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, p. 174.
- Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, p. 198.
- Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, carte 72.
- Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, lire en ligne).
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- Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, p. 206.
- Édouard Baratier, La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle, avec chiffres de comparaison pour le XVIIIe siècle, Paris : SEVPEN/EHESS, 1961. Collection « Démographie et société », 5. p. 21.
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- René Merle, conférence donnée à l'Escale le 17 février 2008
- Henri Joannet, Jean-Pierre Pinatel, « Arrestations-condamnations », 1851-Pour mémoire, Les Mées : Les Amis des Mées, 2001, p. 72.
- Jean-Christophe Labadie (ISBN ), p.9.
- Labadie 2013, p. 16.
- Labadie 2013, p. 18.
- Labadie 2013, p. 11.
- André de Réparaz, « Terroirs perdus, terroirs constants, terroirs conquis : vigne et olivier en Haute-Provence lire en ligne).
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- Magnaudeix 1999, p. 26.
Héraldique
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Blasonnement :
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Entrepierres dans la littérature
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 12/12/2024
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