Langogne

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Langogne : descriptif

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Langogne

Langogne est une commune française située dans le nord-est du département de la Lozère, en région Occitanie. Exposée à un climat de montagne, elle est drainée par l'Allier, le Donozau, le Langouyrou, la Ribeyre, le Chasalde, le Réal et par divers autres petits cours d'eau

La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de six zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Langogne est une commune rurale et littorale qui compte 2 867 habitants en 2021

Ses habitants sont appelés les Langonais ou Langonaises.

Géographie

Localisation

Située dans le nord-est de la Lozère, la commune est limitrophe des départements de l'Ardèche et de la Haute-Loire.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Lespéron, Pradelles, Luc, Saint-Flour-de-Mercoire, Rocles et Naussac-Fontanes.

Communes limitrophes de Langogne
Naussac-Fontanes Pradelles
(Haute-Loire)
Rocles Langogne Lespéron
(Ardèche)
Saint-Flour-de-Mercoire Luc
Enclave : Naussac-Fontanes

Voies de communication et transports

Langogne se trouve à égale distance (environ 45 min en voiture) de Mende (préfecture de la Lozère) et (environ 45 min) du Puy-en-Velay (préfecture de la Haute-Loire).

La ville se situe également à 1 h de Marvejols (Lozère), de Saint-Chély-d'Apcher (Lozère) ou d'Yssingeaux (Haute-Loire) et 1 h 15 d'Aubenas (Ardèche).

Pour se rendre dans de plus grandes agglomérations, il faut compter 1 h 40 pour Saint-Étienne (Loire), 1 h 50 pour Alès (Gard), 2 h 15 pour Lyon (Rhône) ou Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), 2 h 30 pour Nîmes (Gard) ou Valence (Drôme), et près de 3 h pour Montpellier (Hérault).

Voisine du lac de Naussac, la commune de Langogne est cernée par une couronne de montagnes au relief atténué : la Margeride à l'ouest, le volcan de Bonjour au sud-ouest et la butte de Beauregard à l'est avec une petite élévation aplatie au sommet appelée Mont Milan. Elle se trouve aussi à l'orée de la vaste forêt de Mercoire d'où serpente le Langouyrou, qui lui a probablement donné son nom. Cette rivière, au parcours tumultueux parfois, s'écoule doucement en traversant Langogne puis se jette dans l'Allier qui continue sa course à la sortie de la ville.

Position privilégiée, à l'abri du vent, malgré une altitude élevée (920 mètres), Langogne bénéficie d'une ouverture vers le nord sur l'axe Lyon-Toulouse via la RN 88, de la proximité des départements de l'Ardèche et de la Haute-Loire et aussi du lac de Naussac.

Le bassin de vie de Langogne a depuis toujours été un espace de commerce privilégié. En effet, Langogne est située sur le chemin de Régordane, ancienne route romaine, mais aussi sur le chemin de Stevenson.

De nos jours, la commune est desservie par la route nationale 88 et par la ligne de chemin de fer des Cévennes (axe Clermont-Ferrand-Nîmes).

En 1980, la commune cède une petite partie de son territoire à la commune voisine de Naussac afin de pouvoir construire le nouveau village près du lac. Ce territoire, non contigu, est enclavé dans la commune de Langogne.

Langogne est également connue pour son marché aux veaux le samedi matin (dernier marché au sifflet de France).

Géologie et relief

À l'ère primaire (il y a 300 millions d'années), des bouleversements ont créé le « V hercynien » au milieu du Massif que l'on appelle aujourd'hui Massif central. Il s'agissait de plissements terrestres très importants : l'un du nord-ouest au sud-est, l'autre du nord-est au sud-ouest, qui ont modifié complètement le paysage et l'altitude. Langogne se trouvait vers le point de jonction de ces deux phénomènes géologiques. C'était l'époque appelée « pénéplaine » ou « post-hercynienne ».

Au cours des âges, d'une altitude élevée, par le phénomène d'érosion (le vent et l'eau), les sommets se sont atténués et les crêtes adoucies. À l'ère secondaire, la mer arrive tout près et dépose d'immenses bancs de calcaire ou de grès (aux environs de Villefort, les causses du Bergognon, Prévenchères…) mais elle n'arrive pas à Langogne.

À l'ère tertiaire, c'est au tour des monts pyrénéens et alpins de subir de vastes plissements qui poussent le Massif central et font éclater de part en part l'écorce terrestre. Des éruptions volcaniques ont lieu alors dans la contrée : les volcans de Bonjour près de Langogne, vers Tartas en Haute-Loire et au bois du Chapelas, qui ont créé par leur lave fumante et le jaillissement de leurs cendres de vastes plaines fertiles (Barres, le Plagnal et Concoules). Cette croûte s'est étendue peu à peu sur un relief précédemment cristallin de la pénéplaine. Les eaux aussi ont subi à cette époque de profonds bouleversements suivant progressivement les modifications de relief. C'est ainsi que l'Allier et le Langouyrou ont suivi les plissements géologiques et formé petit à petit leur lit actuel. Ces modifications terrestres qui se sont étalées sur des millions d'années ont créé dans cette région une mosaïque géologique : des granits à l'ouest, des gneiss à l'est et des laves volcaniques au centre.

Hydrographie

Langogne.

La ville est traversée par le Langouyrou au confluent avec l'Allier au nord de la ville.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Sud-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 1 000 à 1 500 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,5 amplitude thermique annuelle de 15,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Châteauneuf-de-Randon à 17 vol d'oiseau, est de 7,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Trois ZNIEFF de type 1 sont recensées sur la commune :

  • les « gorges du Haut-Allier - Alleyras à Saint-Étienne-du-Vigan » (5 485 Haute-Loire et quatre dans la Lozère ;
  • le « Haut-bassin de l'Allier » (2 648 Ardèche et trois dans la Lozère ;
  • le « ruisseau du Donozau » (16  ;

et trois ZNIEFF de type 2, :

  • les « Dèves » (43 200 Haute-Loire et une dans la Lozère ;
  • la « haute vallée de l'Allier » (65 625 Cantal, 63 dans la Haute-Loire et sept dans la Lozère ;
  • les « hauts bassins de l'Allier et de l'Ardèche » (17 943 Ardèche et trois dans la Lozère.
  1. Carte IGN sous Géoportail.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de Langogne est répertorié comme d'origine « gauloise » (même racine « lingo » que la rivière Langouyrou qui traverse la ville et qui signifierait « saut »). En latin médiéval, elle était Lingonia. Le nom occitan, en écriture occitane normalisée, est Lengònha, ce qui rend bien compte de la prononciation locale proche de « lingouogno ».

  1. Voir par exemple la carte du § « Les sites et les noms » dans Qui étaient les Gaulois ? Matthieu Poux, François Malrain, Éditions de la Martinière, 2011, p. 153 (ISBN ).

Histoire

La création de la ville de Langogne remonte à la fondation de son monastère, en 998.

Préhistoire

L'analyse des sites archéologiques autour du mont Milan laisse penser à une activité humaine au moins aux Naussac et si la vidange du barrage en 2005 a fait apparaître en surface des pièces étonnantes à exploiter, les pages d'histoire restent muettes jusqu'en l'an 998 où, les actes de fondations de la ville, texte officiel capital, parlent pour la première fois de Langogne.

Antiquité

Le Moyen Âge

Le territoire appelé Gévaudan est divisé alors en huit vicairies. Le vicomte Étienne et sa femme Angelmode qui, avancés en âge, voulaient marquer Langogne de leur empreinte spirituelle ont, avec leur fortune, fait bâtir une église et un monastère. Ce sont douze moines bénédictins de Saint-Chaffre du Monastier qui s'installent ici et une vie rurale s'organise alors autour d'eux. Des remparts sont construits pour protéger cette communauté laborieuse : de petites maisons en chaume viennent se blottir près du prieuré et l'on peut supposer que, malgré la pauvreté des terres et les maigres ressources, des années s'écoulent calmement dans le respect des règles religieuses et de l'autorité du prieur, puisque celui-ci est propriétaire des terres et jouit des droits seigneuriaux.

La situation géographique de cette petite cité médiévale en fait rapidement un carrefour d'échanges et de négoce. En 1336, le premier marché notoire appelé foire de la Saint Gilles donne à Langogne la réputation commerciale qu'elle gardera toujours. On y vend du vin, du cuir, des tissus, de la laine et des produits agricoles divers. Les marchands s'installent petit à petit dans le bourg, la population s'accroît et des constructions se font au-delà des murs.

Temps modernes

En 1568, en pleines guerres de Religion, le capitaine huguenot Merle à la tête de 9 000 hommes pille et détruit la ville : il s'agit d'une de ses premières exactions. La ville doit se reconstruire.

Au cours des siècles, le régime féodal laisse progressivement place à une administration laïque. Langogne devient ville de consulat et obtient ses libertés et ses magistrats. D'abord administrée par un conseil politique composé d'un maire, de deux assesseurs, de quatre consuls et quatre conseillers, un édit de 1771 vient établir officiellement le rôle du maire. Il reste toutefois au seigneur la justice et la puissance territoriale. Il faudra attendre les États généraux, en 1789, et la Révolution pour que le département de la Lozère soit créé. Langogne, après quelque hésitation (car la Haute-Loire s'intéresse aussi à ce territoire bien situé géographiquement), y est rattaché. Le premier maire, Jean Bourguignat de Chabaleyre a poursuivi son mandat quelques mois suivi par Jean Louis Mathieu.

Révolution française et Empire

La ville fut chef-lieu de district de 1790 à 1795. Si l'administration est bien établie, la vie quotidienne de la cité demeure difficile : deux inondations ravagent la partie basse de Langogne (le et le ) tuant neuf personnes. Le gel touchant les récoltes conduit la municipalité à emprunter 25 000 francs pour nourrir ses citoyens. En 1792, après la chute de la royauté, une société populaire est chargée de surveiller les municipalités. Des faits rapportés dans les archives font état de perquisitions, rafles d'animaux, d'objets précieux ou religieux. On traque surtout les anti-révolutionnaires en dispersant les religieux et occupant leurs locaux. Ainsi, les Bénédictins, les Capucins, les sœurs de Notre-Dame et de Saint-Joseph sont expropriés. Le , tous les objets religieux sont amoncelés sur la place des Moines et brûlés. La statue de la Vierge est retirée du bûcher subrepticement par le pharmacien Tantoine et protégée en attendant des jours meilleurs. Les périodes sombres du Directoire laissent des souvenirs amers : les villageois sont bien sûr favorables aux réformes nécessaires, mais ils restent profondément attachés à la religion et aux communautés religieuses qui ont régi leur pays durant des siècles. Pourtant, si l'on en croit les écrits, ils ne semblent pas réagir fortement aux cruautés et aux actions dévastatrices du comité de surveillance pourchassant le clergé : perquisition du couvent de Saint-Marie (collège) pour y mettre 106 détenus et condamnation à mort d'Honoré Mazoyé, père bénédictin réfractaire, et de Gabrielle Privat, sa protectrice dénoncés par ses voisins.

C'est en 1815 que monsieur de Colombet de Landos, lieutenant colonel et chevalier de Saint-Louis, devient maire et grand administrateur de la commune. Il érige la Tour de l'Horloge. Il a même, à plusieurs reprises, prêté de l'argent à la mairie pour faire aboutir ses projets de modernisation de la ville. Il a également fait ouvrir le cimetière actuel (le précédent se trouvait au pied de la chapelle des Pénitents) et le collège (lycée Saint-Pierre-et-Saint-Paul actuel).

Époque contemporaine

Le temps du chemin de fer

Le , l'ouverture du tronçon Langeac-Villefort de la ligne ferroviaire Le Cévenol, reliant Paris à Nîmes, désenclave la commune.

Après la Première Guerre mondiale, le , le conseil municipal de Langogne adopte la commune de La Neuville-Bosmont (Aisne) afin de l'aider dans le cadre de la reconstruction des régions dévastées par les combats. Il s'engage à lui verser la somme de 250 francs par an pendant cinq ans et invite les cantons de Grandrieu, Villefort et Châteauneuf à se joindre à lui. Il décide également que le jour de la fête votive une vente d'insignes sera effectuée et que la recette sera reversée à La Neuville-Bosmont.

La Seconde Guerre mondiale

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la ville est libérée par la DB en .

La contestation au barrage de Naussac

En 1976, le mouvement de contestation du barrage de Naussac, culmine avec une manifestation à Langogne et au Mas d'Armand les 7 et . La commune est alors une des premières, avec Orgosolo en Sardaigne ou Cervières (Hautes-Alpes), à participer à la révolte non-violente des agriculteurs pour leurs terres, des années 1970, sur le mode de la désobéissance civile.

Le , Langogne obtient le record du monde de la saucisse la plus longue du monde de 23 kilomètres. Il s'agissait de 23 160 mètres exactement. Ce record consacre la tradition charcutière de la ville.

En 2017, la commune possède un centre hébergeant des sans-papiers.

  1. Abbé Jean-Baptiste-Étienne Pascal, Gabalum Christianum, Paris, (lire en ligne), p. 73.
  2. Pontbriant, A. de, Le Capitaine Merle, baron de Lagorce, gentilhomme du roy de Navarre et ses descendants : Avec lettres et documents inédits d'Henry, roy de Navarre, d'Henry, prince de Condé, de François, duc d'Alençon et d'Anjou, A. Picard (Paris), (lire en ligne).
  3. Lucie Boulet, Les Réfugiés français et étrangers de la Première Guerre mondiale en milieu rural : l'exemple de la Lozère (1914-1922), mémoire de master II en histoire contemporaine sous la direction de Nicolas Beaupré et Stéphane Le Bras, université Clermont-Auvergne, 2018, p. 87.
  4. Stéphane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (ISBN  et , OCLC 417826733, BNF 39169074), p. 32.
  5. « Voir le témoignage du journal », L'Éveil de la Haute-Loire,‎ (lire en ligne).
  6. « Article du nouvel observateur », Nouvel Observateur,‎ 15/081977 (lire en ligne).
  7. «  ».
  8. « La saucisse la plus longue du monde », sur le site de la commune.

Héraldique

Le blasonnement de Langogne est : d'or à quatre pals de gueules, au chef d'azur chargé d'une lettre L onciale d'argent

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Langogne dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 23/12/2024
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