La Grand-Combe
Localisation
La Grand-Combe : descriptif
- La Grand-Combe
La Grand-Combe est une commune française située dans le nord du département du Gard, en région Occitanie. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gardon d'Alès et par un autre cours d'eau
La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique. La Grand-Combe est une commune urbaine qui compte 4 891 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 14 565 habitants en 1954, à une époque où l'extraction du charbon assure sa prospérité
Elle est ville-centre de l'unité urbaine de La Grand-Combe et fait partie de l'aire d'attraction d'Alès
Ses habitants sont appelés les Grand-Combiens et Grand-Combiennes. Le patrimoine architectural de la commune comprend deux immeubles protégés au titre des monuments historiques : le puits Ricard, inscrit en 2008, et le monument aux morts, inscrit en 2018.
Géographie
Localisation
La commune est située dans le nord du département du Gard, au pied des hautes Cévennes gardoises, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest d'Alès.
Communes limitrophes
Hydrographie et relief
La commune est située sur la rive gauche du Gardon d'Alès.
Milieux naturels et biodiversité
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1 est recensée sur la commune : le « Gardon d'Alès à la Grand-Combe » (179 Gard et 1 dans la Lozère.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,5 amplitude thermique annuelle de 17,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 13,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 2,6 | 2,4 | 5 | 8 | 11,1 | 15,2 | 17,3 | 16,9 | 13,8 | 10,5 | 6,6 | 3,6 | 9,4 |
Température moyenne (°C) | 5,7 | 6 | 9,3 | 12,5 | 15,9 | 20,6 | 23,2 | 22,6 | 18,6 | 14,1 | 9,6 | 6,7 | 13,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 8,8 | 9,5 | 13,5 | 17 | 20,7 | 26 | 29 | 28,2 | 23,4 | 17,7 | 12,6 | 9,7 | 18 |
Record de froid (°C) date du record |
−7,2 13.01.03 |
−10,1 05.02.12 |
−9,3 01.03.05 |
−0,9 04.04.22 |
2,7 01.05.04 |
8,4 05.06.14 |
10 10.07.07 |
8,8 27.08.11 |
6,7 27.09.12 |
0,1 30.10.08 |
−4,2 27.11.10 |
−7,7 30.12.05 |
−10,1 2012 |
Record de chaleur (°C) date du record |
19,8 27.01.08 |
21 24.02.20 |
24,5 31.03.12 |
28,3 29.04.05 |
30,9 18.05.22 |
40,2 28.06.19 |
36,7 15.07.22 |
40,1 23.08.23 |
34,3 04.09.16 |
30,2 08.10.23 |
23 16.11.15 |
18,6 30.12.21 |
40,2 2019 |
Précipitations (mm) | 101,2 | 96,9 | 102,8 | 124,3 | 108,6 | 56,5 | 38,4 | 65,4 | 133,7 | 224,4 | 243 | 118,8 | 1 414 |
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- « », sur le site de l'Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
- « », sur le site de l'inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
Toponymie
L'élément Combe représente une francisation du terme occitan combo, mot féminin, signifiant « vallée ». Il remonte au gaulois * cumba de même sens. Ce mot est aussi attesté anciennement en français, où il a été employé par des écrivains, mais il s'agit d'un emprunt au franco-provençal ou à l'occitan. C'est pourquoi il est absent des toponymies médiévales et plus contemporaines du Nord de la France. En revanche, le type la Combe (la Co(u)me en Gascogne) est fréquent dans la toponymie du Midi, des Alpes et du Jura.
En français moderne, combe a pris le sens savant et spécialisé de « vallée creusée le long d'une structure anticlinale ». La forme Grand-Combe sans e final à grand est un archaïsme datant de l'époque où cet adjectif était invariable. On le retrouve dans grand-mère, grand-messe, grand-rue, La Grand-Croix (Loire), Grand-Croix de la Légion d'honneur, « ce n'est pas grand-chose ». Il n'y a pas eu élision du e mais cette lettre a été ajoutée en français moderne pour uniformiser tous les féminins. L'apostrophe, souvent utilisée dans ce cas au XIXe siècle, n'a donc pas lieu d'être. C'est pourquoi elle a été remplacée au XXe siècle par un trait d'union.
Mais aussi selon Frédéric Mistral et Jules Ronjat :
Occitan La Grand-Coumbo, du bas latin Grandis Cumba.
Racine occitane coumbo, coumo (en gascon), coume (en béarnais), combo (en dauphinois), du roman cumba, comba, coma, du bas latin cumba, du sanscrit kumba : vallée profonde et resserrée, vallée encaissée. En français moderne, combe est un terme de géomorphologie, son antonyme est cluse.
Racine occitane grand, grond (en rouergat et dauphimois), du roman gran (catalan), grande (espagnol, portugais et italien), du latin grandis : grand. Grand en occitan s'emploie souvent invariable : un ome grand, un homme grand ; uno grando bouco ou uno grand bouco, une grande bouche ; uno grand persouno, une grande personne.
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Histoire
Préhistoire
Ancien régime
Révolution française et Empire
Époque contemporaine
La Grand-Combe est une ville surgie pendant la révolution industrielle, érigée en commune en 1846, à partir des territoires des communes de Laval, Portes, Sainte-Cécile-d'Andorge et Les Salles-du-Gardon. La vallée fut l'un des berceaux de l'exploitation des mines de charbon des Cévennes, dès le Moyen Âge, mais c'est véritablement vers 1780 sous l'impulsion de Pierre-François Tubeuf que démarra une exploitation proto-industrielle beaucoup plus rationalisée avec fonçage de puits, boisage des galeries etc.
La compagnie des Mines de la Grand’Combe et des chemins de fer du Gard fut créée en 1836 par le capitaine d'industrie Paulin Talabot (1799-1885). Ainsi dès 1841, La Grand-Combe et Alès sont reliées au réseau sur l'actuelle ligne des Cévennes, pour désenclaver les gisements de charbon du bassin houiller d'Alès. La « ligne des Cévennes » est prolongée en 1867 jusqu'à Villefort via Chamborigaud puis en 1870 jusqu'à Brioude via Langogne. La Grand-Combe devient chef-lieu de canton en 1858. Tout au long de son histoire, la compagnie des mines de la Grand-Combe est prospère. C'est une entreprise commerciale de premier plan qui alimente en charbon la marine nationale et marchande, ainsi que les chemins de fer. Elle flanque ses briquettes d'une ancre de marine, qui est sa marque en Méditerranée. Son « boulet le croissant » chauffe les maisons à Marseille et dans de nombreuses villes en France. La compagnie de la Grand'Combe a pratiqué « paternalisme » à grande-échelle, notamment sous la direction de François Beau (1850-1863), une doctrine sociale fondée sur la satisfaction des besoins matériels et spirituels de la main-d'œuvre qu'elle veut s'attacher. L'ouvrier est pris en charge de la naissance à la mort : il a droit à la gratuité du logement, du chauffage, de la scolarité, des soins, à des vivres à prix coûtant, il touche un très bon salaire. En échange il doit se plier à une morale et une pratique religieuse sans faille. De sorte qu'on peut dire qu'il y a eu à la Grand-Combe une alliance entre le trône et l'autel jusqu'à la Première Guerre mondiale. Son église édifiée de 1856 à 1864 en est la meilleure preuve. La plus grande église du Gard est une véritable cathédrale. Les protestants ne sont toutefois pas oubliés puisque la compagnie construit pour eux en 1868 un temple à colonnades au quartier de Trescol. À la "Belle Époque", elle construit aussi un grand kiosque à musique sur l'esplanade de l'église.
Tandis que le niveau des rendements des autres compagnies minières stagne, celui de la compagnie des mines de la Grand'Combe reste élevé (près de 1 000 000 de tonnes annuellement).
Après 1918, la ville tend à élire des maires plus indépendants de la compagnie, et se dote de municipalités socialistes. Germain Soustelle, SFIO, est élu en 1935 avec l’alliance communiste. Durant la Seconde Guerre mondiale, il se rallie en façade au régime de Vichy ; mais la préfecture lui reproche de ménager les membres du PCF et ordonne sa révocation dès 1941. Une délégation spéciale est nommé pour le remplacer, avec à sa tête Auguste Thomas, un ingénieur de tendance nationaliste. Le 14 juin 1944, les FTP de Basse-Lozère occupent pendant quelques heures la ville, et repartent avec un important butin en vivres et matériel. Ce coup d’éclat, et l’exécution par les mêmes du président de la délégation spéciale du village voisin de Laval, poussent Auguste Thomas à démissionner le 28 juin, pour raisons médicale (dépression nerveuse) ; quelques jours plus tard, le conseil démissionne en bloc.
La nationalisation intervenue en 1946 regroupe toutes les compagnies privées.
Lors de la grande grève des mineurs de 1948, des affrontements ont lieu entre grévistes qui occupent le puits Ricard avec un piquet de grève, et la compagnie républicaine de sécurité (CRS) carreau de mine est expulsé sur ordre du ministre socialiste Jules Moch. L'après-midi, une importante manifestation de mineurs pour la réoccupation du puits a lieu. Les affrontements sont extrêmement violents, et les manifestants débordent les CRS qui sont submergés et battus par les mineurs. Refluant, ils sautent ou sont jetés du haut d'un mur de 6 ou 10 mètres de haut. 14 CRS sont gravement blessés, 56 plus légèrement. Aucun coup de feu n'est tiré ce jour-là, et on ne connait pas le bilan des blessés chez les mineurs. Les grévistes occupant le puits Ricard sont finalement évacués à l'aide de blindés,.
Les Houillères du bassin des Cévennes créées par la nationalisation embauchent et modernisent certains puits jugés plus rentables. Un record de production est atteint en 1958 avec 3 300 000 tonnes avec un effectif de 20 000 ouvriers sur l'ensemble du bassin houiller d'Alès-La Grand-Combe. La ville atteint 17 000 habitants en 1960. De nombreux logements sociaux et immeubles modernes pour loger les ouvriers sont construits à cette époque, notamment au quartier du Trescol. Ce quartier, bien que fortement réhabilité au début des années 2000, est aujourd'hui défavorisé (plus de 50 % de pauvreté) et est classé en quartier prioritaire.
Cependant, cette période euphorique n'est que de courte durée. La concurrence d'autres sources d'énergie, le pétrole notamment, et les plans quinquennaux qui programment la fin du charbon en France contribuent à des fermetures de puits. Et l'on parle très vite de licenciements, de reconversions.. et à nouveau d'exode pour les Cévenols qui s'étaient accrochés au pays et à leur métier hors norme.
Au cours des années 1960 et 70, les puits ferment les uns après les autres. En 1968, le site de Rochebelle à Alès est fermé, en 1978 fermeture du puits Ricard, le puits Destival (sur Alès) en 1984 et la fermeture du puits des Oules en 1985 marquent la fin de l'exploitation du charbon dans les Cévennes.
La Grand-Combe reste une ville très sinistrée depuis la cessation des activités des mines, ayant du mal à se reconvertir économiquement, la ville se vide peu à peu de près des deux tiers de ses habitants et atteint aujourd'hui (en 2019) à peine 4 998 habitants (contre près de 15000 au début des années 60). Le taux de chômage y est très important (près de 40 %), un des taux records de France.
Cependant, depuis quelques années, l'hémorragie semble s'être ralentie, le déclin s'est arrêté et La Grand-Combe peut regarder l'avenir avec beaucoup plus d'optimisme. L'activité économique se tourne aujourd'hui vers les nouvelles technologie de pointe et vers le tourisme. Ainsi, en 2019, un stérile minier de près de 8 hectares est reconverti en ferme photovoltaïque de 5 MW de puissance de crête.
L'ensemble des installations minières du puits Ricard est classé monument historique depuis un arrêté du . Ainsi, l'empreinte sociale et industrielle minière de ce territoire est reconnue comme patrimoine national et va avoir les moyens de parcourir le temps.
- « », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
- A. Cosson, op. cit., p. 294-295.
- A. Cosson, op. cit., p. 298.
- A. Cosson, op. cit., p. 308.
- Marion Fontaine, Xavier Vigna « La grève des mineurs de l'automne 1948 en France », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2014/1 no 121, p. 27.
- Jan-Marc Maupoix, « CRS n° 161 », Les Polices Mobiles, consultée le 29 mars 2017.
- « », sur sig.ville.gouv.fr (consulté le ).
- Marc Bussone. La Grand-Combe, du charbon au solaire. L'Humanité Magazine, n°922, 26 septembre 2024, supplément Occitanie, p.10.
Histoire
L'économie de la ville était entièrement basée sur les mines, jusqu'à leur fermeture dans les années 1970, ce qui a indirectement entraîné la fermeture des usines dans les années 1990, ce qui a sinistré l'économie de La Grand-Combe pour les décennies suivantes. En 2019, le taux de chômage était de 40.2%, ce qui en fait le plus haut taux de chômage pour une ville de plus de 1000 habitants en France métropolitaine.
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Héraldique
Blason | De sinople au pairle cousu de sable chargé, en chef, de deux pics affrontés et, en pointe, d'une lanterne de mineur, le tout d'or, et accompagné de trois châteaux du même ouverts et ajourés aussi de sable. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Bien que la commune fut reconnue officiellement en 1846, son blason n'a été créé qu'en , par un artiste peintre local, Marcel Feydédié ; les 3 châteaux sont : le château de Portes qui a été rénové, le château de Trouillas qui était encore visible en 1957 mais complètement en ruine 40 ans plus tard, situé sur la commune de Laval-Pradel, et le château de Trescol démoli probablement au XIXe siècle pour laisser place au puits de mine de Trescol. L'emblème de la commune est inscrite sous le blason : « mans negros pan blan » (mains noires, pain blanc), cela faisait allusion au fait que les mineurs avaient les mains noires à cause du charbon, qui leur permettait de gagner suffisamment bien leur vie pour s'acheter du pain blanc.
- Notice de Marcel Feydédié:
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La Grand-Combe dans la littérature
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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