Agde
Localisation
Agde : descriptif
- Agde
Agde ([ˈagdə],) est une commune française située dans le sud du département de l'Hérault, en région Occitanie. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le canal du Midi, l'Hérault, le ruisseau de l'Ardaillou, le ruisseau des Courredous et par divers autres petits cours d'eau
La commune possède un patrimoine naturel remarquable : quatre sites Natura 2000 (l'« étang du Bagnas », les « carrières de Notre-Dame de l'Agenouillade » et le « cours inférieur de l'Hérault » et « est et sud de Béziers »), cinq espaces protégés (la réserve naturelle nationale du Bagnas, « le Bagnas », « le Clot », « Les Monts d'Agde » et « Notre Dame de l'Agenouillade ») et sept zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Agde est une commune urbaine et littorale qui compte 29 103 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962
Elle est dans l'unité urbaine d'Agde et fait partie de l'aire d'attraction d'Agde
Ses habitants sont appelés les Agathois ou Agathoises. La ville d'Agde, surnommée parfois « la perle noire de la Méditerranée » à cause de ses monuments construits en pierre basaltique, a une longue histoire étant notamment la ville de naissance du peintre d’art contemporain Pierrick Allemand
Des populations sont attestées dès la fin de l'âge du bronze sur le site de La Motte (Xe siècle av
J.-C.)
Les Phocéens sont présents au VIe siècle av
J.-C., venus de Massalia (nom grec de Marseille dans l'Antiquité). Dès le début du Ve siècle et jusqu'à la Révolution, Agde est le siège d'un évêché
Face à l'évêque, qui détient dès le XIIe siècle le pouvoir temporel de la vicomté d'Agde, la ville fut très tôt, vers le début du XIIIe siècle, administrée par des consuls, préfiguration des municipalités modernes. Ville portuaire depuis l'Antiquité, favorisée vers la fin du XVIIe siècle par l'ouverture du canal du Midi, Agde tira longtemps l'essentiel de ses revenus du commerce maritime et de la pêche
La ville a subi le déclin de son port sur l'Hérault, à cinq kilomètres de la mer, surclassé par celui de Sète dès l'arrivée des navires à vapeur
Au début du XXe siècle, la commune vivait principalement de la pêche et de l'agriculture (viticulture)
Elle connaît une nouvelle phase de développement depuis la construction, dans les années 1970-1980, de la station balnéaire du Cap d'Agde, dans le cadre de l'aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon
Elle est devenue l'un des principaux ports de plaisance de la Méditerranée, la première station touristique d'Europe par sa capacité d'hébergement, et bénéficie d'une renommée internationale, en partie due à son quartier naturiste
La commune souffre cependant d'un taux de chômage élevé et son économie est marquée par l'importance des emplois saisonniers liés au tourisme estival. Si la ville compte 29 103 habitants permanents en 2021, la population peut atteindre 200 000 personnes pendant la saison d'été, où elle devient la seconde ville du Languedoc-Roussillon,
En mai 2024 le maire d'Agde est incarcéré pour des affaires de détournement de fonds.
Géographie
Localisation
La commune d'Agde se situe dans le fond du golfe du Lion, à l'embouchure de l'Hérault, dans le sud-ouest du département du même nom, et borde la mer Méditerranée dans sa partie sud. Par la route, Agde se trouve à 24 Béziers, chef-lieu d'arrondissement, à 24 Sète et à 52 Montpellier, chef-lieu du département.
C'est avec plus de 5 000 hectares une commune relativement vaste, qui s'étend sur environ 9 Marseillan à l'est, Florensac au nord, Bessan au nord-ouest et Vias à l'ouest.
Le territoire de la commune a dans l'ensemble un relief très plat, dont l'altitude est le plus souvent inférieure à dix mètres, mais remonte légèrement vers le nord pour atteindre 33 mètres au Pioch Favié (nord-est du territoire). Font exception les vestiges de l'ancien volcan dominés par le mont Saint-Loup, qui constitue avec ses 112 mètres un des rares reliefs de la côte languedocienne, et dont un prolongement en mer forme le cap d'Agde. Des éruptions volcaniques ont eu lieu dans la région à une époque géologiquement récente, entre −1 000 000 et −700 000 ans ; les traces de ces éruptions se retrouvent dans les environs à Vias, Portiragnes, Saint-Thibéry.
Il inclut également l'îlot de Brescou, rocher basaltique portant le fort du même nom, situé à environ un kilomètre au sud-ouest de la pointe du cap d'Agde.
Le littoral, prolongé en mer par un vaste plateau continental, est principalement constitué de plages de sable fin, en pente très douce, très favorables aux activités de baignade. Les courants de dérive littorale qui longent la côte, entraînant les sédiments, ont progressivement constitué un lido continu entre le delta du Rhône et les Pyrénées, isolant les étangs côtiers et faisant sensiblement avancer la ligne de côte depuis l'Antiquité.
Ces plages sont interrompues par la zone de falaise du cap et de quelques affleurements rocheux à l'est (vers la Roquille) et à l'ouest (Rochelongue) ainsi que par les entrées portuaires protégées par des jetées de port Ambonne, du port principal du Cap d'Agde et de l'embouchure de l'Hérault (Grau d'Agde). Une dizaine de plages se succèdent ainsi d'est en ouest sur environ 14 érosion et doivent être protégées et rechargées. Des brise-lames en épis ou parallèles à la côte ont été mis en place ces dernières années[Quand ?].
Entre 1946 et 1992, le solde entre érosion et accrétion a conduit à une perte de 12 . Cette érosion semble résulter d'une réduction des apports alluvionnaires des fleuves, notamment du Rhône (environ 90 %) depuis la création de nombreux barrages sur son cours, de l'urbanisation du littoral qui bloque une partie des sédiments et des aménagements portuaires (les jetées) qui contrarient les courants littoraux, ainsi que de l'élévation du niveau de la mer qui constitue surtout un facteur aggravant pour l'avenir.
Communes limitrophes
Hydrographie
La commune d'Agde comprend l'embouchure de l'Hérault, dont le cours actuel serait, selon certains auteurs, l'ancien bras central d'un delta qui en aurait comporté deux ou trois dans l'Antiquité, formant plusieurs îles dont la plus grande comprenait la ville et le mont Saint-Loup. Le bras oriental, qui débouchait dans l'étang de Bagnas, est suivi à peu près par le cours du canal du Midi. Le tracé du bras occidental, qui se détachait un peu au sud de Bessan, est suivi par le cours actuel du ruisseau de l'Ardaillon, qui débouche dans l'étang du Clôt de Vias, en arrière de la plage de la Tamarissière.
Le cours actuel traverse la commune du nord au sud sur environ neuf kilomètres avec une très faible pente et en formant plusieurs méandres peu marqués. Il est coupé à l'entrée d'Agde par un barrage, la « chaussée des Moulins ». Cet ouvrage, appelé aussi « barrage de la Pansière » marque la limite de salure des eaux. Il est doté d'une passe à poissons.
Le bief amont permet la communication entre les deux branches du canal du Midi. Sur une grande partie de son parcours entre Agde et la mer, le fleuve est bordé de quais en pierre basaltique construits aux XVIIe et XIXe siècles. Son embouchure dans la mer est prolongée par deux jetées protégeant la passe contre l'ensablement qui a longtemps gêné la navigation dans le passé.
Plusieurs ruisseaux, généralement orientés nord-sud, irriguent aussi la commune. Ce sont, d'ouest en est, le ruisseau des Pantènes (2 . Le grau du Rieu, ancien émissaire de l'étang de Thau qui ne communique plus avec la mer, marque la limite intercommunale avec Marseillan-Plage.
La commune englobe des étangs et des marais : l'étang de Bagnas, le marais du petit Bagnas, partiellement asséché, tous deux inclus dans la réserve naturelle du Bagnas, l'étang du Clôt de Vias, séparé de la mer par la plage de la Tamarissière. L'ancien étang de Luno a été dragué pour former le port de plaisance du Cap-d'Agde. L'étang de Lano, dont une partie subsiste dans le parc du même nom, a été creusé pour former le port d'Ambonne, dans le quartier naturiste. Il est relié à la mer par un grau artificiel.
Si la plus grande partie de la commune se trouve dans le bassin versant de l'Hérault, sa partie orientale, limitrophe de Marseillan, appartient au bassin versant de l'étang de Thau. À ce titre la commune participe à la commission locale de l'eau du « SAGE du bassin versant de la lagune de Thau ».
Géologie
Le sous-sol d'Agde est constitué de roches sédimentaires et volcaniques du Néogène (anciennement Tertiaire et Quaternaire), en partie recouvertes par des alluvions fluviatiles et marins récents.
Roches sédimentaires
La région d'Agde est affectée au Tertiaire par l'effondrement de la chaîne pyrénéo-provençale suivi d'une série de transgressions et régressions marines au Miocène et au Pliocène, à l'origine de dépôts sédimentaires marins (molasses, argiles, sables) ou continentaux (alluvions, cailloutis, limons…). Lors de la transgression Pliocène, la mer s'est avancée jusqu'à 15 à 20 km dans les terres actuelles. On lui doit la couche des sables jaunes de Montpellier (faciès Astien) qui affleure au nord de Florensac. Ces sédiments sont recouverts par les épanchements et projections volcaniques ou par des alluvions plus récentes.
Dans la frange littorale sont présents des dépôts dunaires de l'Holocène et des sables fins mêlés de débris coquilliers constituant le cordon littoral. Au Grau-d'Agde, la « roche Notre-Dame », formée de calcaire coquillier interglaciaire, présente les seuls rochers non volcaniques de la commune.
Roches volcaniques
Le territoire communal est en partie recouvert de coulées basaltiques, dont certaines rejoignent la mer formant un relief de falaises volcaniques uniques en France. Le site même de l'antique cité d'Agde est constitué d'une table basaltique surélevée par rapport à la plaine environnante de quelques mètres.
Ces coulées sont issues d'un complexe volcanique qui comprend trois cônes stromboliens dont les restes sont le mont Saint-Loup (112 (35 Cap d'Agde. L'activité volcanique s'est étalée sur 250 000 ans pour se terminer il y 750 000 ans (Pléistocène). Ce système volcanique se trouve à l'extrémité d'une série disposée selon un axe nord-sud depuis le Cézallier, le Cantal, l'Aubrac, les Causses et l'Escandorgue dans l'Hérault pour finir sur la rive méditerranéenne. Il s'étend sur environ 1,5 km2 et se prolonge en mer.
Des bombes volcaniques en fuseau sont encore visibles sur le mont Saint-Loup. Le basalte est recouvert par endroits par des matériaux de projection volcanique, lapillis et tufs. Les tufs sont particulièrement observables dans les falaises de la Grande Conque. Celle-ci a été creusée en arc de cercle par l'érosion marine dans les tufs plus tendres entre deux points durs constitués par des filons de basalte, restes de dykes, qui forment le cap d'Agde et les rochers dit des « Deux Frères ».
Hydrogéologie
La couche des sables de l'Astien joue un rôle important car elle contient un aquifère captif constituant une réserve d'eau de bonne qualité, l'aquifère des sables astiens de Valras-Agde. S'étendant entre l'étang de Thau, depuis la région de Mèze jusqu'à l'étang de Vendres à l'embouchure de l'Aude, cet aquifère, isolé des nappes alluvionnaires par une épaisse couche d'argile, est exploité pour l'alimentation en eau potable de certaines communes du littoral, en particulier Vias et Portiragnes. Le syndicat mixte d'études et de travaux de l'Astien (SMETA), qui regroupe les collectivités locales concernées, est chargé des études et travaux nécessaires à la protection de cette nappe menacée par diverses pollutions (remontée de la salinité notamment sur la commune d'Agde et en bordure de l'étang de Thau, pollution par les nitrates…).
Moins profonde, la nappe alluviale de l'Hérault est alimentée par les précipitations et par le fleuve. Cet aquifère fournit l'alimentation en eau potable de nombreuses communes de la plaine du Bas-Languedoc. La principale station de captage, qui alimente entre autres Agde, se trouve à Florensac ; elle est exploitée par le syndicat intercommunal d'adduction d'eau des communes du Bas Languedoc. Une conduite de grande capacité longue de 11 .
Ressources minérales
Le basalte d'Agde est une roche sombre, lourde et dure (50 % à 52 % de silice), contenant divers phénocristaux dont l'augite et l'olivine. Cette roche a servi notamment à construire la cathédrale Saint-Étienne d'Agde ainsi que la plupart des constructions de la vieille ville, jusqu'au début du XXe siècle. Se prêtant mal à la sculpture, elle a donné naissance à une architecture à l'aspect austère, accentué par sa couleur sombre.
Dans l'Antiquité, Agde était l'un des principaux centres de production de meules à grains en basalte, exportées en Gaule et dans le bassin méditerranéen.
Il n'existe plus de carrière en exploitation dans la commune. Une carrière de pouzzolane a été exploitée au Petit Pioch jusqu'en 1976, puis comblée par une décharge de déchets ménagers fermée en 2002.
Des marais salants ont été exploités à Agde dans l'étang du Bagnas (aujourd'hui réserve naturelle) de 1791 à 1969 et dans l'étang de Luno (creusé pour la création du port de plaisance du Cap-d'Agde) depuis 1760 jusqu'aux années 1930.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,8 amplitude thermique annuelle de 15,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Marseillan à 7 vol d'oiseau, est de 15,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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Toponymie
Le nom d'« Agde » dérive de celui de la colonie grecque d'origine, Αγαθή Τύχη (Agathé Týche), la « bonne fortune » (nom mystique), ou Αγαθή πόλις (Agathé Pólis), la « bonne ville » (Strabon et Pline). Le premier élément a évolué en Agatha vers 678, devenu en occitan Agde dès le 1107), prononcé [ ] et reprise à l'identique en français.
Les habitants sont appelés Agathois ou Agathais. Toutefois, seul le gentilé Agathois subsiste dans l'usage courant. Les habitants du Grau-d'Agde sont les Grauléens ou Graulens (l'usage ne semble pas fixé) et ceux du Cap-d'Agde, les Capagathois.
Brescou est un microtoponyme qui procède du grec Blascon (Βλασκών νήσος), attesté chez les géographes helléniques (Strabon, Ptolémée).
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud, Paris, 1979, p. 3b.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Librairie Droz, Genève, page 287[réf. incomplète]
Histoire
Préhistoire
L'homme est présent dans la région depuis le début du Paléolithique (environ un million d'années avant notre ère), toutefois les vestiges retrouvés dans la commune sont très rares. Ce territoire a été marqué par de fortes fluctuations de la ligne de rivage, liées aux alternances des périodes glaciaires et interglaciaires.
Dans la commune, plusieurs gisements attestent de la présence d'habitats au Néolithique, puis à l'époque protohistorique (âge du cuivre et âge du bronze).
Antiquité
Les premiers occupants historiques de la région d'Agde furent les Ligures et les Ibères, puis, vers le Volques Tectosages.
Agathé Tyché, cité grecque
Le site d'Agde fut fréquenté par des Phocéens venus de Marseille vers 525 Marseille (600 Béziers (625 . À partir de 400 comptoir devient vite prospère et prend contact avec les oppidums de la région et, plus largement, de la Celtique méditerranéenne, afin de commercer avec eux (Ensérune, Saint-Thibéry, Castelnau). Les Grecs se procurent des céréales, de la laine, des meules en basalte et peut-être des esclaves. Ils introduisent les techniques de production de l'huile d'olive et la vigne. Ils tirent aussi de gros bénéfices du trafic du sel, abondant le long des étangs de la région. Les relations avec Marseille sont constantes et la cité d'Agathé Tyché y envoie des émissaires (théores) lors des grandes occasions.
Au basalte permet aux Grecs de produire des meules qui seront par la suite vendues dans une bonne partie du bassin méditerranéen.
Agde sous la domination romaine
En 118 avant l'ère chrétienne, le consul Cneus Domitius Ahenobarbus s'empare de tout le sud de la France actuelle et fonde la province de la Narbonnaise. Pour structurer cette zone et faciliter la pénétration romaine, il fait construire la fameuse Voie Domitienne ; le cadastre est revu à cette occasion. Cette dernière passe à une vingtaine de kilomètres au nord du comptoir grec. De plus, pour concurrencer celui-ci, les Romains fondent Forum domitii (Montbazin) sur leur voie.
Très tôt, Agde fut le siège d'un évêché, qui dura pendant quatorze siècles, jusqu'à sa suppression à la Révolution. Le premier évêque connu fut Venustus, ou saint Venuste, qui fut martyrisé par les Alamans probablement au début du . Le dernier évêque et comte d'Agde, Charles François de Saint Simon Sandricourt, fut guillotiné à Paris le .
La domination Wisigothique
Vers 475, Agde, incluse dans la Septimanie, tombe aux mains des Wisigoths, déjà installés en Espagne. La période wisigothique durera environ trois siècles, jusqu'à l'invasion musulmane, au .
Moyen Âge
En 506, du temps du règne du roi wisigoth (bien qu'il fût de religion arienne), se tint en l'église Saint-André le concile d’Agde sous la présidence de saint Césaire d'Arles.
Elle intègre la province Omeyyade de Narbonne quand les Sarrasins, commandés par le général Zama, envahissent la Septimanie et après avoir occupé Narbonne en 720, ils prennent Agde en 725. La ville est reprise et détruite en 737 par Charles Martel.
En 859, Agde est pillée par les Vikings du chef Hasting, qui venaient de Nantes et avaient hiverné en Camargue.
Au Moyen Âge, la vicomté d'Agde appartint à la maison Trencavel, avant d'être annexée par les rois de France à la suite de la croisade des Albigeois. fut le dernier vicomte d'Agde. Après l'échec de son alliance avec le roi d'Aragon contre le comte de Toulouse, il se donna au mois de juin 1187 comme chanoine à l'église Saint-Étienne d'Agde, et transféra à l'évêque Pierre-Raymond l'entière vicomté ou comté d'Agde. Cette donation, confirmée en juillet de la même année par le comte de Toulouse, fit de l'évêque le comte d'Agde. Dès lors les évêques exercèrent jusqu'en 1790 à la fois le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel.
Comme d'autres villes du Languedoc, Agde bénéficia très tôt d'une certaine émancipation avec le statut d'« université », équivalent de la « commune » dans les régions du nord de la France, dirigée par un collège de « consuls ». L'existence de ces derniers est attestée depuis 1206 mais est sans doute beaucoup plus ancienne. D'abord au nombre de six, réduits à quatre à partir de 1550, ils avaient un mandat annuel et étaient choisis par l'évêque sur une liste de douze (ultérieurement huit) notables de la bourgeoisie élus par la communauté. Les consuls assuraient l'administration de la ville et défendaient les intérêts de la communauté face à l'évêque, seigneur féodal, et face à l'autorité royale, représentée par la sénéchaussée de Béziers. L'institution des consuls dura jusqu'à la Révolution.
En 1206, le pont de pierre à plusieurs arches qui traversait l'Hérault s'écroula. Ce pont, dont l'époque de construction est inconnue, fut probablement reconstruit et disparut à une date indéterminée, mais par la suite la traversée du fleuve s'effectua grâce à un pont de bateaux. Celui construit en 1678 fut emporté par une crue en 1705. Il fut reconstruit à plusieurs reprises, à nouveau emporté par des crues et périodiquement remplacé par un service de bacs, jusqu'à ce que le dernier pont de bateaux mis en service en 1808 soit remplacé par un pont suspendu en 1837.
Le 23 août 1400, le port d'Agde est assailli par des marins d'Aigues-Mortes qui s'emparent de plusieurs navires et de leurs équipages. Ceux d'Aigues-Mortes prétendaient maintenir leur monopole sur le commerce maritime en Languedoc en vertu de privilèges accordés par le roi . Cependant, la même année le roi confirma le droit d'Agde de commercer librement au moins pour deux ans.
La cathédrale Saint-Étienne, église fortifiée construite en lave basaltique, est consacrée le par l'évêque d'Agde, Messire Étienne de Roupy de Cambrai.
Époque moderne
En 1524 est institué le Conseil général qui compta 27 membres, puis 57 à partir de 1554. Constitué de notables de la ville, désignés à vie par les consuls, il avait notamment pour fonction d'élire chaque année lesdits consuls.
En mai 1562, les protestants menés par Jacques Baudiné, baron de Crussol, s'emparent de la ville. Le vicomte de Joyeuse, lieutenant général, tenta en vain de la reprendre en octobre de la même année. En 1563, la paix d’Amboise met fin à la première guerre de religion et rend la ville aux catholiques. D'autres attaques ont lieu jusqu'en 1567 mais sans succès.
Le cardinal de Richelieu, par ordonnance du conseil du roi datée du 10 janvier 1630, ordonna la création d'un grand port sur la côte languedocienne en s'appuyant sur le cap d'Agde et les terres frontignanaises. En octobre 1632, il vint reconnaître les lieux et lança la construction de la jetée qui devait rejoindre l'îlot de Brescou. Sa mort en 1642 provoqua l'abandon du projet alors qu'un tiers de la jetée avait été réalisé. En 1651, les États du Languedoc cessèrent de financer le projet. Ce port de mer, initialement prévu à Sète, y est finalement réalisé par Colbert en 1666.
En 1675, le canal du Midi est mis en service entre Béziers et l'étang de Thau. L'écluse ronde d'Agde est construite l'année suivante notamment pour protéger le canal contre les crues du fleuve. La particularité de cette écluse est de compter trois voies d'eau, contre deux habituellement. L'inauguration officielle du canal a lieu le 15 mai 1682.
Le 27 juillet 1710, la flotte britannique débarque à Sète et s’empare de la ville d’Agde, mal défendue. La municipalité signe un traité avec les Britanniques. Ceux-ci se retirent le 28 juillet devant l'arrivée de troupes françaises venues du Roussillon.
Révolution française
La propagation des idées des Lumières est assurée par une loge maçonnique avant la Révolution.
Lors de la Révolution française, les citoyens de la commune se réunissent au sein de la société révolutionnaire à partir de septembre 1790, et la baptisent « société des amis de la constitution ». Les cahots de la Révolution entraînent plusieurs renommages : « société des amis de la liberté et de l’égalité » ; la chute de la monarchie entraîne un nouveau changement de nom vers « société populaire régénérée des jacobins », et une nouvelle radicalisation se signale par le dernier nom : « société populaire des sans-culottes ». En l’an an III, elle était fréquentée par 453 membres.
Époque contemporaine
En 1837 est mis en service, en remplacement d'un service de bacs, le pont suspendu qui nécessite le percement du bâtiment de l'évêché. Ce pont sera remplacé par un pont métallique en 1926.
Le 12 juillet 1858, la ligne de chemin de fer Bordeaux-Sète, raccordée à Sète au réseau du PLM, est mise en service par la Compagnie du Midi. La gare d'Agde ouvre de nouveaux marchés aux produits locaux, en premier lieu le vin, et de nouvelles surfaces sont plantées en vignes. En 1897, une ligne d'intérêt local des chemins de fer de l'Hérault est ouverte entre Agde et Mèze, via Marseillan, Florensac, Pomérols et Pinet. Son exploitation s'est poursuivie jusqu'en 1952.
L'arrivée du chemin de fer coïncide avec le début du déclin du port de commerce d'Agde. Port d'embouchure à faible tirant d'eau (limité à 3,5 mètres), le port d'Agde est concurrencé par celui de Sète, mieux équipé pour recevoir les navires à vapeur, et se limite progressivement au cabotage Marseille-Agde. Les deux derniers bateaux à voile et à moteur sont restés en service sur cette ligne jusqu'en 1939.
Dans la deuxième moitié du États-Unis. L'oïdium, arrivé en 1851 par la région parisienne est rapidement maîtrisé grâce au soufre, puis en 1872 c'est l'invasion du phylloxéra (petit insecte parasite des racines, apparu pour la première fois en 1863 à Pujaut - Gard). Le phylloxéra provoque la destruction d'une grande partie du vignoble, mais on découvre rapidement que les vignes plantées dans le sable ou submergées résistent à l'insecte. Le vignoble s'étend alors dans les basses zones sablonneuses, mais c'est le recours aux plants américains qui permet la reconstitution du vignoble à partir des années 1890. Il s'ensuit, à cause aussi du développement du sucrage des moûts, une nouvelle crise, de surproduction, entraînant un effondrement des cours du vin. À la même époque, apparaissent le mildiou et le black-rot (reconnu pour la première fois à Ganges - Hérault en 1885), heureusement traités par le sulfate de cuivre.
En 1907, lors de la révolte des vignerons, des soldats du régiment d'infanterie de ligne cantonnés à Agde se mutinent le 20 juin au soir et se rendent à Béziers où ils fraternisent avec les vignerons. Le 24 juin, les mutins, qui se sont rendus après une harangue du général Bailloud, sont envoyés dans un régiment disciplinaire à Gafsa (Tunisie).
La même année, à l'époque des vendanges, une crue soudaine de l'Hérault cause d'importants dégâts dans le vignoble et dans la ville. Cette crue, qui ne fit pas de victimes, est considérée comme la crue de référence pour Agde.
En 1925, la ville fait ériger un monument aux morts en hommage aux 300 soldats tués pendant la Première Guerre mondiale. Ce monument, œuvre du sculpteur agathois Antoine Cassagne, se trouve dans le cimetière.
- Seconde Guerre mondiale
En 1939, à la fin de la guerre d'Espagne, un camp d'internement est construit à Agde pour recevoir des républicains à partir du mois de février. Ce camp, constitué de baraques légères, est prévu pour 20 000 personnes, mais en reçoit plus de 24 000 dans des conditions précaires, en particulier sur le plan sanitaire. À partir du mois de septembre, après le départ des Espagnols, il reçoit des volontaires slovaques et tchèques qui participent aux combats contre l'armée allemande en juin 1940 avant d'être démobilisés. Il devient ensuite un centre de recrutement de l'armée belge, mais après la capitulation de leur pays, les jeunes recrues présentes seront internées jusqu'à la fin août. Fin 1940, le régime de Vichy le transforme en Centre de rassemblement des étrangers. Environ 6 000 étrangers, de trente nationalités, y sont internés, dont un millier de juifs étrangers raflés dans l'Hérault en juillet 1942. Le camp fut démantelé à l'automne 1943 et détruit en août 1944.
Le 13 novembre 1942, la ville est occupée par l'armée allemande à la suite de l'invasion de la zone libre. Pour prévenir un hypothétique débarquement, les Allemands fortifient la côte, notamment en y construisant des blockhaus, dont certains sont encore visibles sur la plage de la Tamarissière, et bloquent l'embouchure de l'Hérault en y coulant une drague en 1943. Le 21 août 1944 un Comité de libération de la ville d'Agde se met en place au lendemain du départ précipité des troupes allemandes.
- Après-guerre
En 1956, les frères Paul et René Oltra créent le camping naturiste (centre héliomarin).
Le 13 septembre 1964 un plongeur amateur du GRASPA (groupe de recherches archéologiques subaquatiques et de plongée d’Agde), Jacky Fanjaud, découvre dans l'Hérault, non loin de la cathédrale, une statue de bronze antique. Cette statue, à laquelle il manquait un bras, retrouvé quelques mois plus tard, est connue sous le nom d'« éphèbe d'Agde ». Conservée au musée du Cap d'Agde depuis 1987, après avoir été exposée au musée du Louvre, elle est devenue l'emblème de la commune.
Dans les années 1960, commence l'aménagement touristique du littoral languedocien sous la direction d'une mission interministérielle dirigée par Jean Racine, conseiller d'État. Celle-ci établit le plan général d'aménagement et le plan d'urbanisme des huit nouvelles stations balnéaires programmées. Dans le cas du Cap d'Agde, l'aménagement est confié à la Société d’équipement du Biterrois et de son littoral (SEBLI) et Jean Le Couteur est désigné comme architecte en chef. La construction de la station du Cap d'Agde donne un élan décisif au développement de la commune, entraînant un quasi-doublement de la population entre 1968 et 1999.
En 1976 est lancé, sous forme d'une ZAC, l'aménagement de la troisième tranche du Cap-d'Agde. Celle-ci concerne le secteur Richelieu-Rochelongue sur 200 hectares et prévoit de créer 20 000 lits.
Le 11 mai 1987, c'est l'inauguration de la nouvelle mairie installée dans l'ancienne caserne Mirabel, qui permet de faire face au développement des services administratifs de la commune consécutif à l'expansion démographique.
Élu en 1989, le maire socialiste, Régis Passérieux, confie à l'architecte Jean-Michel Wilmotte l'aménagement du quartier de Rochelongue, dernière phase de la construction du Cap-d'Agde. Le mail de Rochelongue, inspiré des ramblas de Barcelone, est construit en 1991, mais n'aura finalement que le tiers de la longueur initialement projetée.
En 1993, Agde reçoit les Jeux méditerranéens. La cérémonie d'ouverture, présidée par François Mitterrand, se déroule au Cap d'Agde le 16 juin, dans un bassin devant l'Aqualand. Le village des athlètes est également installé dans la station. Certaines épreuves (tennis, golf) se déroulent à Agde.
Au cours de l'été 1995, des incidents sont provoqués au Cap d'Agde par des jeunes issus de quartiers difficiles qui y avaient été envoyés dans le cadre de l'opération « Ville Vie Vacances », organisée par le ministère de la Ville. Par la suite, SOS-Racisme dénonça des pratiques discriminatoires mises en place par des agents immobiliers et porta plainte en 2003 contre l'office de tourisme de la ville, qui fut définitivement relaxé en cassation en janvier 2008 après avoir été condamné en première instance en 2006.
Du 16 au 19 décembre 1997, la commune subit une forte inondation provoquée par une nouvelle crue de l'Hérault. Un nouvel épisode d'inondation se produit en décembre 2003, l'Hérault atteint un débit de 1 500 .
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