Cerbère

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Cerbère : descriptif

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Cerbère

Dans la mythologie grecque, Cerbère (en grec ancien Κέρϐερος / Kérberos) est le chien polycéphale (généralement à trois têtes, ou cinquante selon Hésiode, ou cent chez Horace) gardant l'entrée des Enfers

Il empêche les morts de s'échapper de l'antre d'Hadès et les vivants de venir récupérer certains morts. Cerbère est notamment connu pour avoir été capturé par le demi-dieu Héraclès (Hercule) lors de ses douze travaux. On retrouve Cerbère dans de nombreuses œuvres de la littérature grecque et romaine antique, ainsi que dans l'art et l'architecture, aussi bien moderne qu'ancienne.

Étymologie

L'étymologie est assez incertaine et diffère selon les sources. Dans l'Antiquité, Servius avance que « Cerbère » est un dérivé de « creoberos » qui voudrait dire « dévoreur de chair », interprétation que rejette la linguistique moderne.

De nombreux philologues de la fin du dix-neuvième siècle établissent un lien avec la mythologie hindoue : l'entrée des Enfers y est gardée par deux chiens au poil sombre, fils de la chienne Saramâ ("le vent"). Dans le Rig-Véda, les frères sont tous deux nommés çabalâu ("tachetés"), avec pour noms distinctifs Çyâva ou Çyâma ("le noir, le sombre") et Çabala ou Çavala ("le tacheté, le moucheté"). Ce dernier serait lié étymologiquement au Cerbère de la mythologie grecque. Theodor Benfey établit, dans une étude linguistique détaillée, un lien avec le prâcrit çabbala, dont il restitue la forme çarbala qu'il rapproche du terme çarvarí, rencontré dans le Rig-Véda, d'où résulte une forme restituée çarvara. D'autres auteurs de la même époque proposent des hypothèses voisines, tels qu'Albrecht Weber et Max Müller. Cette parenté linguistique sera reprise par les auteurs ultérieurs, mais également contestée par le philologue Erwin Rohde, qui la juge "faible".

Plus récemment, l'historien Daniel Ogden, formule l'hypothèse d'un lien avec le terme sanskrit sarvarā, "tacheté, moucheté", épithète de l'un des deux chiens de Yama, le dieu de la Mort hindou, découlant selon lui d'un hypothétique proto-indo-européen *k̑érberos, de même signification. Cette étymologie est néanmoins discutée. L'historien Bruce Lincoln note, quant à lui, une similitude entre Cerbère et le chien mythologique nordique Garm, reliant les deux noms à une racine proto-indo-européenne *ger- « grogner » (peut-être avec les suffixes -*m/*b et -*r). Cependant, comme l'observe Ogden, cette analyse nécessite en fait que Kerberos et Garmr soient dérivés de deux racines indo-européennes différentes (respectivement *ker- et *gher-), et n'établit donc pas réellement de relation entre les deux noms,.

  1. Servius sur Virgil, Enéide 6.395 ; Ogden 2013a, p. 190 ; comparé avec Fulgence le Mythographe, Mythologies 1.6 (Whitbread, pp. 51–52) ; le premier mythographe du Vatican, 1.57 (Ogden 2013b, pp. 73–74 ; Pepin, p. 36) ; le deuxième mythographe du Vatican, 13 (Pepin, 106), 173 (Pepin, p. 171) ; le troisième mythographe du Vatican, 13.4 (Pepin, p. 324). Selon Ogden, 2013b, p. 74, « creoboros est un mot grec authentique et signifie en effet "dévorer la chair", mais il n'a aucun rôle à jouer dans l'étymologie authentique du nom de Cerberus, qui reste obscur ».
  2. Joseph van der Gheyn, Cerbère, étude de mythologie comparée, Bruxelles, A. Vromant, 1883 (tiré-à-part de Précis historique, 1883), p. 12-15.[1]
  3. Theodor Benfey, "Karbara oder Karvara 'gefleckt, scheckig" : Indogermanische Bezeichnung der dem Beherrscher der Todten gehörigen Hunde", dans : Nachrichten von der K. Gesellschaft der Wissenschaften und der Georg-Augusts-Universität aus dem Jahre 1877, p. 11-14.[2]
  4. Albrecht Müller, Indische Studien, t. 4, p. 342 ; Max Müller, Essays, t. 2, p. 162 ; etc. Voir la liste de ces travaux dans Van den Gheyn, op. cit.
  5. Erwin Rohde, Psyche : Seelencult und Unsterblichkeitsglaube der Griechen, Freiburg i. B. : P. Siebeck, 1894. Trad. fr. par Auguste Reymond, Psyché : le culte de l'âme chez les Grecs et leur croyance à l'immortalité, Paris, Payot, 1928 ; trad. angl. par W.B. Hillis, Psyche, the cult of souls and the belief in immortality among the Greeks, 1925, Routledge, rééd. 2002, n. 6, ch. [3]
  6. Mallory, J. P. ; Adams, D. Q. (2006). « Chapitre 25.10: La mort et l'autre monde ». Oxford Introduction au Proto-Indo-Européen et au monde Proto-Indo-Européen. Oxford, GBR: Presse de l'université d'Oxford. p. 439.
  7. (en) Bruce Lincoln, Death, War, and Sacrifice: Studies in Ideology and Practice. Chicago: University of Chicago Press, 1991
  8. (en) Daniel Ogden, Dragons, Serpents, and Slayers in the Classical and early Christian Worlds: A sourcebook, Oxford University Press, 2013b

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Cerbère dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 23/12/2024
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