Houlgate
Localisation
Houlgate : descriptif
- Houlgate
Houlgate est une commune française du canton de Cabourg, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 1 666 habitants. Station balnéaire de la Côte Fleurie créée sur les landes de Beuzeval, elle est localisée dans le pays d'Auge, à mi-distance entre Cabourg à l'ouest et Villers-sur-Mer à l'est, à une vingtaine de kilomètres de Caen et 14 km de Deauville
La ville est réputée pour son architecture balnéaire typique de la Belle Époque. Beuzeval était au XVIIIe siècle un petit village d'agriculteurs situé, dans les terres, autour de son église avec un petit bourg de pêcheurs près de la mer, sur les bords du fleuve Drochon.
Géographie
Description
La cité balnéaire est sur la Côte Fleurie, au nord-ouest du pays d'Auge, à 14 Deauville, à 23 Pont-l'Évêque et à 28 Caen.
La commune, d'une superficie de 4,7 Dives, à l'est, par la butte de Houlgate, 123 Villers-sur-Mer.
La commune de Houlgate est entourée à l'est et au sud par celle de Gonneville-sur-Mer et à l'ouest par celle de Dives-sur-Mer.
La ville est desservie par deux sorties de l'autoroute A13 en passant par Auberville ou Dives-sur-Mer, ou directement par le train et la ligne Deauville - Dives-Cabourg.
Lieux-dits et écarts
Les lieux-dits et les écarts de Houlgate sont, d'est en ouest : la Corniche, la Butte de Houlgate, les Aulnettes, le Carrefour du Trou, la Montagne, la Fontaine Pagné, Beuzeval, le château de Beuzeval, l'Église, la Forge, les Égrillards, la Vallée, la Pommeraye, le Lieu Paillot, le Grand Pré, la Cour Ferey, le Lieu Marot, les Chevaliers, la Butte de Caumont, le Hameau de la mer et le Mauvais-Pas.
Géologie et relief
La géologie du pays d'Auge, et plus précisément de la Côte Fleurie pour ce qui concerne Houlgate, est rattachée à la formation cénozoïque dite en pile d'assiettes du bassin sédimentaire des régions parisienne, bruxelloise et londonienne et par une transgression quaternaire dans une zone de distension commençant au Trias et qui donnera la Manche.
Le territoire géologique de Houlgate est compris entre la cuesta de la Dives à l'ouest et le bassin de la Touques à l'est. Il est caractérisé par le plateau du pays d'Auge, d'une hauteur de 100 à 120 falaise, les Vaches Noires. Cette falaise met au jour des effleurements jurassiques et crétacés datés entre 160 et 100 millions d'années. L'action conjuguée du ravinement par le haut des eaux de ruissellement et du sapement par le bas de la mer présente une coupe géologique naturelle. L'apparence de ces falaises est très variée et porte par endroits les noms de « désert » ou « chaos ».
À la base, en dessous du niveau de la mer, sur une profondeur de 15/20 marnes bioclastiques avec bancs calcaires silteux lumachelliques dites « marnes de Dives » datant du Callovien supérieur (environ 155 millions d'années). Elles sont surmontées sur 25/27 nodules et petits bancs calcaire dites « marnes de Villers », puis d'une alternance sur une épaisseur de 2 oolithes dites « oolithes ferrugineuses de Villers » couvertes de marnes silteuses avec biothermes de Lopha gregarea sur 5/7 Oxfordien inférieur (environ 150 millions d'années). L'Oxfordien moyen (environ 140 millions d'années) est représenté sur 6/15 pelletoïdes ferrugineux, le tout recouvert sur 1/3 craie glaucomineuse et de craie à spongiaire reposent sur un lit de sable glauconieux est représentatif du Crétacé (entre 130 et 100 millions d'années environ). Les couches de surface du plateau sont faites d'argile à silex et de limon des plateaux datant du Tertiaire (environ 65 millions d'années).
Les couches inférieures de marnes étant étanches à l'eau de surface, la nappe phréatique présente en hauteur, entre 60 et 80 Pléistocène (entre 18 millions et 11/12 000 années), une période marquée cycliquement par des glaciations séparées de périodes inter-glaciaires, pendant les périodes de réchauffement, que les eaux de débâcles sculptent fortement les reliefs. Aujourd'hui le Drochon et ses douets ne sont que les « fossiles » hydrologiques des puissants torrents qui ont déblayé les craies et les marnes pour former la vallée qui abrite maintenant Houlgate.
À l'est du centre se trouve le golf de Houlgate et l'étang de pêche d'eau douce les « Étangs du Drochon ». La commune est séparée des deux villes voisines de Dives-sur-Mer et Villers-sur-Mer par des falaises. La falaise à l'ouest, vers Dives-sur-Mer, est nommée la Butte de Caumont et se jetait, avant la construction de la ligne de chemin de fer, dans la mer au Mauvais Pas. Les falaises à l'est, vers Villers-sur-Mer, après la Butte d'Houlgate qui a donné son nom à la commune, sont surnommées les Falaises des Vaches Noires du fait des rochers tombés sur la plage et recouverts d'algues.
Paléontologie
Les falaises des Vaches Noires sont aujourd'hui protégées, leurs accès ont été interdits par décret de classement en « site d’intérêt scientifique et paysager du département du Calvados » du du ministère de l’Environnement car elles recèlent un grand gisement de fossiles où on trouve de nombreuses ammonites. Le ramassage des fossiles est seulement autorisé sur la grève au pied des falaises. Un certain nombre de fossiles servant de références internationales aux paléontologues ont pour origine la falaise des Vaches Noires.
Villers-sur-Mer et Houlgate, qui encadrent les Vaches Noires, abritent des collections de fossiles ; au musée de Villers-sur-Mer, la collection de Ferdinand Postel, qui s'y installe comme photographe en 1880 et qui ramasse et collectionne des fossiles pour en faire des cartes postales ; à la mairie de Houlgate, la collection du Suisse mais Houlgatais d'adoption, Fédéric Nicolet (1889-1966), lui aussi photographe et collectionneur de fossiles.
Hydrographie
Le Drochon (autrefois épelé Drauchon), avec un débit irrégulier, est formé par la confluence d'au moins dix ruisseaux et torrents : le Mennetot, des Broches, Gonneville, Riqueville, Tolleville, le Pagné, Petiot, les sources Désert et Bougon et la Bérézina.
Certaines de ces sources et fontaines affluents du Drochon sont encore l'objet de pèlerinage, la source Saint-Laurent à Trousseauville est réputée guérir les problèmes de peau. On peut voir en visitant le site, « l'arbre aux mouchoirs ». Les pèlerins mouillent un linge et l'appliquent sur leurs blessures puis en font don au saint en l'accrochant dans l'arbre.
L'estuaire du Drochon a toujours eu des problèmes d'ensablement. En 1880, la commune payait un laboureur 135 francs par an pour tenir le lit de la rivière propre et maintenir le courant.
Il y a eu jusqu'à trois moulins, propriété de la noblesse ou de l'abbaye Saint-Étienne de Caen. Le seul encore debout est le Moulin Landry, qui est une propriété privée. Le village avait un lavoir construit en 1885 qui a été restauré en 1990 et situé près de la gare.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Côtes de la Manche orientale » et « Normandie (Cotentin, Orne) ». Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant à la plaine agricole de Caen à Falaise, sous le vent des collines de Normandie et proche de la mer, se caractérisant par une pluviométrie et des contraintes thermiques modérées.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 12,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sallenelles à 12 vol d'oiseau, est de 11,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- Institut géographique national, carte 1612 est au 1:25000.
- J. Dercourt (1998) p. 172.
- J. Dercourt (1998) p. 165.
- M. Miocque et al. (2001) p. 47.
- F. Collin et al. (2005).
- F. Hebert (sd) Bulletin de l'association géo-paléo-archéologique de Houlgate.
- classement.
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
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Toponymie
L'ancien nom de la commune est Beuzeval auquel on ajoute celui d'un quartier appelé Houlgate en 1898, d'où l'éphémère Beuzeval-Houlgate, puis finalement Houlgate à partir de 1905. Le gentilé est Houlgatais.
Beuzeval
Le nom de la localité est attesté sous les formes Boseval en 1077 (ch. de Saint-Étienne de Caen) ; Bosa Vallis en 1180 (magni rotuli, p. 30, 2) ; Bosseval, Bueseval en 1282 (ch. de Saint-Étienne) ; Beuzval en 1320 (rôle des fiefs de la vicomté d’Auge) ; Beuseval .
Il s'agit d'une formation toponymique du Moyen Âge en -val au sens de « vallée , vallon ».
Le premier élément Beuze- représente l'anthroponyme germanique occidental Boso ou scandinave Bósi / Bosi, étant donné le grand nombre de toponymes contenant l'élément Beuze- en Normandie (Beuzeville ; Beuzemouchel ; Beuzebosc ; etc.). Ils sont tous situés dans la zone de diffusion de la toponymie norroise. Les noms de personnes Bósi / Bosi et Boso se perpétuent dans le patronyme normand Beux (cas sujet) et ailleurs (dans le cas du germanique occidental Boso) : Boson ou Bozon (cas régime).
Houlgate
Houlgate (ainsi que les variantes graphiques Houlegate, Houllegate, Houllegatte) est un type toponymique commun en Normandie (plus de trois toponymes dans le département du Calvados, plus de 20 dans la seule Seine-Maritime). Il s'agit d'un composé d'origine norroise : hola gata « chemin creux », composé de gata « chemin, rue » et holr « creux ». Il semble qu'il ait pris en Normandie le sens plus spécifique de « chemin creux, ruelle en cavée » cf. Houllegate (La) (Seine-Maritime, Brachy, Chemin de la Houllegate 1464) ou Houllegate (Seine-Maritime, Thiergeville, Quemin de la Houllegate, 1433, Archives départementales de la Seine-Maritime, tab. Rouen).
Homonymie avec Hulgade (Danemark) et les Holegate du Royaume-Uni.
Le Code officiel géographique considère que le H est aspiré.
Microtoponymie
Caumont
Caumont est la forme dialectale au nord de la ligne Joret du toponyme bien connu Chaumont, vieux normand caux issu du bas latin calvus, chauve (Cf. Karl li Caux, Charles II le Chauve, dans La Chanson de Roland) suivi de mont. Ce toponyme rappelle le nom de Calvados, qui, par contre, est une formation savante issue également du latin calvus, chauve et dorsa, dos. En fait, ces hauteurs sans arbres servaient de repères ou d'amers pour le cabotage. La forme latinisée Calvus-mons, Mont Chauve est attestée dès 1260 dans une charte écrite par Philippe III le Hardi pour la hauteur séparant Dives de Beuzeval.
Drochon ou Drauchon
Parfois aussi Drojon, tirerait son nom, soit d'une forme latine composée d'un personnage Drusus ou Drausius suivi du suffixe de propriété -acum, soit d'une forme germanique occidentale Drogo ou Drogone. Ces deux étymologies, courantes auprès des érudits du Drochon ou Drauchon portait le nom de ru des Dix Douets. Ce nom s'explique par le fait que cette rivière est formée de dix ruisseaux (douet petite rivière ou ruisseau en augeron).
Les Vaches Noires
Elles tirent leur nom d'une origine populaire qui veut que les rochers calcaires qui ont roulé sur la grève depuis les falaises, recouverts d'algues et de moules, ressemblent dans le brouillard à un troupeau de vaches. L'expression est francisée ou récente, car la phonétique normande au nord de la ligne Joret devrait être vaques neires.
- Célestin Hippeau, Dictionnaire topographique du département du Calvados, Paris, 1883, p. 27.
- .
- J. Renaud (1989).
- « », sur insee.fr, Insee (consulté le ).
- R. Lepelley (1990).
- M. Miocque (2001) p. 21.
Histoire
Moyen Âge
Duché de Normandie
Le premier seigneur de Beuzeval qui a laissé une trace dans l'histoire serait Pierre de Sinville. Le , le duc Guillaume et son entourage cheminent par le chemin de grève pour rejoindre ses troupes à Dives-sur-Mer, mais la haute mer et le mauvais temps lui interdisent le passage au niveau du « Mauvais Pas ». Remontant le ru des « Dix Douets », ils trouvent hébergement au manoir de Beuzeval. En quittant le manoir, Guillaume avait un nouveau compagnon pour sa conquête de l'Angleterre : Pierre de Sinville n'y trouvera cependant ni gloire ni fortune mais la mort lors de la bataille d'Hastings.
Jean d'Aché (ou d'Achey), un compagnon de Guillaume devenu le conquérant est possessionné du fief de Beuzeval en reconnaissance des services rendus lors de la conquête de l'Angleterre. La famille d'Aché devient détentrice du fief de Beuzeval pour plusieurs siècles. Eudes d'Aché, fils de Jean, accompagne en Terre sainte en 1096 Robert Courteheuse, fils de Guillaume le Conquérant.
Royaume de France
En 1350, Eudes d'Aché (dit l'aîné), seigneur de Beuzeval, se marie avec Christine de Bailleul et ils auront un fils prénommé Eudes (dit le jeune). Et en 1537, c'est Marguerite d'Aché, fille de Jacques, seigneur de Beuzeval et de Gonneville, qui épouse Jean Le Brun, seigneur de Sallenelles, le fils de Louis Le Brun, vice-amiral de France. Après cinq siècles et demi, les fiefs de Beuzeval et Gonneville quittent la famille d'Aché pour devenir possession de la famille Le Brun (ou Lebrun), seigneur de Sallenelles.
Temps modernes
Le , Jacques Lebrun et son beau-frère François de Mailloc, mari de Françoise Lebrun, vendent à Pierre de Dramart, anobli en 1610, la sieurie de Beuzeval et Gonneville. La famille Lebrun n'a gardé que 79 ans la seigneurie de Beuzeval. Le , Pierre de Dramard, écuyer, seigneur de Beuzeval et Gonneville, marié à Anne Chéron, baptise sa fille Anne à l'église de Trousseauville.
En 1620, le roi Louis XIII, accompagné du prince de Condé, venant de Honfleur par la grève, passe par le « Mauvais Pas » pour faire étape au relais de poste de l'hostellerie de l'Épée Royale (aujourd'hui hostellerie Guillaume-le-Conquérant) à Dives-sur-Mer.
Le , la Grande Mademoiselle (cousine germaine de Louis XIV) donne en demi-fief de haubert, à Jacques de Séran, chevalier protestant, fils de Thomas de Séran, la seigneurie de Beuzeval à laquelle est rattachée le la seigneurie de Douville. Le seigneur de Dramard reste seigneur de Gonneville, il n'aura été seigneur de Beuzeval que 48 ans. En 1717, François de Séran, seigneur de Beuzeval, est nommé colonel garde-côtes de la capitainerie de Dives. Il est aussi major général de la noblesse de Haute-Normandie.
La seigneurie de Beuzeval passe ensuite à la famille de Secqueville. En 1736, M. de Secqueville, seigneur de Beuzeval, apparaît dans une contestation au sujet des droits perçus au port de Dives et qui l'opposait à l'abbé de Saint-Étienne de Caen. Le dernier seigneur de Beuzeval avant la Révolution française est M. Boistard de Prémagny.
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Si le cadre géographique est immuable : une vallée enserrée entre deux collines, les buttes de Caumont et de Houlgate, avec, descendant de ces hauteurs, différents douets se réunissant en son centre pour former le ru des dix douets (aujourd'hui Drochon ou Drauchon), la carte de Cassini et, plus proche de nous, le cadastre dit « napoléonien », plus précis, nous montre une paroisse très différente de ce qu'est la commune aujourd'hui quant à son peuplement.
À l'intérieur des terres, sous la « source Pagné », sur une croupe de la « butte de Houlgate », Beuzeval, un groupement de petites fermes bocagères, proche de son église, datée du Antoine de Padoue. À quelque distance au creux de la vallée, à l'est de l'église, se trouve, sur une ancienne motte castrale, le « manoir de Beuzeval », demeure des seigneurs de Beuzeval, sa chapelle, sa ferme et son moulin banal. En suivant le cours du douet, un deuxième moulin, le moulin Denize, au lieu-dit les égrillards (des vannes qui répartissent l'eau et des grilles qui gardent les poissons). En continuant le cours d'eau, proche de la mer, quelques masures se regroupent au hameau de la mer, abritant les quelques pécheurs de la paroisse. À l'embouchure du ru des dix douets (faussement située sur la Corniche par les Cassini) une batterie armée de quelques canons et servie par une petite garnison de douaniers garde-côtes surveille l'embouchure de la Dives. À l'autre extrémité du lais de mer, sous la Corniche au début de la falaise des Vaches Noires, quelques pauvres hères abrités sous les squelettes de quelques barques, vivant de la cueillette des coquillages et de moules ainsi que du braconnage des lapins et des lièvres de la lande. Enfin réparties, aux différents lieux-dits, le lieu Pajot, la Croix, Tolville, Ricqville, Menetot, Dramard, des fermes bocagères. Beuzeval est entourée par les paroisses de Auberville-sur-Mer, Gonneville-sur-Dives, Trousseauville et Dives. Pour irriguer la vallée un seul chemin venant de Dives, dans la lande, parallèle à la grève, passant au pied de la « butte de Caumont », passant par le « Mauvais Pas », et escaladant la « butte de Houlgate », le « chemin des douaniers » ou « grand chemin de France ».
La paroisse de Beuzeval regroupait alors environ 70 feux (environ 250 habitants). Elle faisait partie du doyenné de Beaumont-en-Auge, de la sergenterie de Dives et de l'élection de Pont-l'Évêque.
Révolution française et Empire
En , Guillaume Miocque et Charles Liégeard sont nommés députés, représentant de la paroisse de Beuzeval, pour préparer la réunion des États généraux à une assemblée qui se tient à l'église Saint-Michel de Pont-l'Évêque.
Le 11 prairial an V, le bateau la Confiante, quittant Le Havre pour Cherbourg, est attaqué par la marine anglaise. Venant chercher un abri dans l'embouchure de la Dives, il s'échoue sur la grève. Les Anglais sont tenus à distance par la batterie de Beuzeval. Il y a deux morts, le capitaine, Étienne Perrier, et son lieutenant, qui décède après son transport à la tuilerie du hameau de la mer de la veuve Le Danois.
Époque contemporaine
Complétant la carte Cassini, le premier cadastre de 1826, présente sur la rive gauche du Drochon, sous les pentes de Caumont, entre l'embouchure et le « Mauvais Pas », une tuilerie qui exploite l'argile de la « butte de Caumont » et, à mi-distance entre le hameau et l'embouchure, sur un canal dérivant les eaux, un troisième moulin, le moulin Landry. De nouveaux lieux-dits, le lieu Liégard, la Forge, le carrefour Toutain. La commune est déjà mieux desservie par un réseau de chemin. Venant de Villers-sur-Mer, descendant des hauteurs du carrefour du Tronc (aujourd'hui carrefour du Trou), deux chemins creux, les chemins Transversal et de la source Pagné. Descendant des hauteurs de Houlgate, le chemin des Genets. Passant au pied de l'église, un chemin creux va parallèlement au ru jusqu'à la grève, le chemin Mauger et suivant au plus près le Drochon le chemin des Dix Douets. Venant de l'église et montant vers Dramard, le chemin des Rouges-Terres. À partir du carrefour Toutain, le chemin de Trousseauville (aujourd'hui disparue), le chemin de Dives-sur-Mer et son marché hebdomadaire et le chemin de la Vallée desservant le « hameau de la Mer ».
Restauration et monarchie de Juillet
Entre 1815 et 1845, le maire de Beuzeval est en conflit avec celui de Dives-sur-Mer au sujet de la perception des droits sur les marchandises transitant par le port. Celui-ci étant établi sur les deux communes, le préfet de Pont-l'Évêque organise en 1815 des négociations, mais le conflit ne prend fin qu'en 1845 par l'attribution de port à la commune de Dives par une décision de justice. En 1825, les maires des communes de Beuzeval, Dives-sur-Mer, Gonneville-sur-Mer et Trousseauville se concertent pour déterminer le tracé précis de leurs communes en prévision de la levée du cadastre de 1826. À cette occasion, le manoir de Beuzeval, qui se trouvait sur le territoire de la commune de Gonneville est réintégré à Beuzeval grâce à un nouveau tracé des limites communales.
Création de Houlgate
Tout commence sur la rive gauche du Drochon entre 1845 et 1850 ; la mode des bains de mer arrive à Beuzeval. Quelques touristes de Caen puis de Paris commencent à venir à Beuzeval pour leurs vacances. Le nombre de touristes augmentant, une maison d'hôtes en bois est construite. Le peintre paysagiste Paul Huet réalise en 1863 une toile Vue des falaises de Houlgate conservée au musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
L'hôtel Imbert est construit en 1877, auquel est rajouté en 1907 sa tour. Le village de mer s'appelle à présent Beuzeval-les-Bains et attire la population protestante. À partir des années 1860, la population augmente, alors qu'elle déclinait depuis 1806 : 270 habitants en 1851, 345 en 1861, 515 en 1872 et 1 011 en 1881. À partir des années 1880, la croissance démographique se fait moins forte.
La rive droite du Drochon, plus large et plate reste non développée. Une entreprise, la Société de Construction Immobilière (SCI) est formée en 1858 avec des plans de développement de Beuzeval. Son but est de construire avec méthode et selon un plan urbain. La compagnie est fondée par trois hommes, un financier, un avocat et un député. La SCI achète une bonne partie du terrain et le loti, dessine les lignes pour les rues et construit un mur protégeant le village naissant de la mer. Jacques Baumier, nommé par les promoteurs architecte de la ville, établit le premier plan d'urbanisme. D'ici quelques années des villas (appelées chalets) sont construites d'une telle qualité qu'elles sont toujours présentes en front de mer aujourd'hui, les seules propriétés disparues ayant été détruites pendant la Seconde Guerre mondiale.
En 1859, le Grand Hôtel est construit, comprenant 120 chambres, chacune luxueuse et avec ses domestiques. En 1860, la chapelle Notre-Dame de Houlgate est construite. Elle remplace l'ancienne église qui était située trop loin et devenait trop petite pour accommoder la population grandissante de Houlgate et de Beuzeval. Le premier casino est construit, en bois et se trouve en face du Grand Hôtel.
Le village prend le nom de Houlgate, nom de la colline au nord-est du village maritime. La mairie est construite au nord du Drochon, ainsi qu'une école et une poste. À ce moment il y a deux villages de vacances distincts. Beuzeval-les-Bains continue son développement et en 1863 un complexe hôtelier est construit pour accommoder les protestants visitant le village. Un temple est construit. Les deux villages grandissent indépendamment.
Le chemin de fer arrive à Houlgate en 1882 ; la gare de Houlgate est construite entre les deux villages. La marche au pied des falaises entre Dives-sur-Mer et Houlgate tant redoutée devient un souvenir quand le chemin de fer est construit. En effet, la ligne est construite sur un mur de soutènement le long de l'estuaire de la Dives avec une promenade devant et une route derrière la voie. La ligne n'est alors connectée qu'à Mézidon-Canon avec un service de train pour Caen. Ce n'est que deux ans plus tard, en 1884 que la ligne vers Villers-sur-Mer est terminée, reliant Houlgate à Paris par Trouville-sur-Mer-Deauville (ligne de Mézidon à Trouville - Deauville, désormais fermée entre les gares de Mézidon et Dives - Cabourg). Il faut alors 4 heures aux trains directs pour relier la gare de Paris-Saint-Lazare à celle d'Houlgate.
En 1898, le village de Houlgate devenant plus grand que son rival de Beuzeval-les-Bains, le nom de la commune est changé en Beuzeval-Houlgate. Le nom change encore en 1905 pour ne devenir que Houlgate.
Après la guerre de 1870 et la Première Guerre mondiale bien des maisons sont construites, suivant les plans dressés par la SCI. Le Grand Hôtel est agrandi en 1895 et sa rotonde ajoutée au coin sud-ouest du bâtiment. La poste déménage alors de l'annexe de la mairie dans ses propres locaux. Une école publique pour filles et une autre pour garçons sont également construites dans les environs. La Promenade est finie en 1911. Le village accueille bien des célébrités et têtes couronnées.
Les premières photographies de la Butte de Houlgate montrent une colline aride. Rapidement, la SCI a planté des arbres. En 1928, le conseil municipal a voté de créer une zone pittoresque de la protéger de toute nouvelle construction pour conserver son caractère. Cela signifie que les arbres allaient être protégés et prévenir de futurs glissements de terrain.
Bien que le village eût perdu sa configuration bipolaire, la population catholique préférait la rive droite alors que la population protestante préférait la rive gauche. Ceci est confirmé par la visite de la reine protestante Ranavalona de Madagascar à Beuzeval-les-Bains et de la visite de la reine catholique Isabelle II d'Espagne au Grand Hôtel.
Le Cénacle de Beuzeval
Houlgate a été un lieu d'études et de création pour les peintres du mouvement impressionnisme.
Ce « Cénacle », comme ils se nommaient, se tenait au Moulin Denise. Il était formé de Paul Huet, Constant Troyon et Léon Riesener. Y sont venus comme invités Edgar Degas, Berthe Morisot et Gustave Caillebotte.
Nombre de leurs œuvres y sont créées et représentent des vues de Beuzeval, des Vaches noires ou de l'arrière-campagne.
Première Guerre mondiale
C'est en plein milieu de la saison estivale qu'est déclarée la guerre le . La réquisition du Grand Hôtel, du casino, de la maison évangélique et de quelques autres villas vide Houlgate de sa clientèle. Tous ces bâtiments réquisitionnés sont transformés en centre hospitalier pour le chemin de fer permet l'arrivée des trains sanitaires directement en gare d'Houlgate. Pour remonter le moral des gueules cassées, le casino organise des spectacles qui verront la venue de Mistinguett ou encore Yvonne Printemps.
La Grande Guerre fait à Houlgate 43 morts pour la France. Leurs noms sont inscrits sur le monument aux morts construit à la suite d'une souscription par l'entreprise Louis Pillu (futur maire) en . Comme le voulait alors l'administration fiscale un bureau de tabac est concédé en 1917 à Henri Larigauderie, blessé de guerre. C'est lui qui en 1924 reprend l'exploitation de la ferme Lavolley sur les terres de laquelle sera construit dans les années 2000 le lotissement Larigauderie.
L'activité balnéaire reprend en 1917 mais le cœur n'y est plus et Houlgate ne retrouvera jamais plus son niveau de luxe de la Belle Époque, sa riche clientèle bourgeoise étant ruinée par la guerre.
Seconde Guerre mondiale
Le plateau en 1942 est occupé par les Allemands, avec l'installation d'un poste d'artillerie avec des canons de 155 radar Würzburg.
Depuis le et jusqu'à la Libération, le site est lourdement bombardé et détruit, entrainant la disparition de tous les conifères plantés au début du siècle. Depuis la végétation a repoussé : platanes, marronnier d'Inde et les frênes.
La stratégie de Montgomery laisse la Côte Fleurie, le pays d'Auge et Houlgate à 10 bataille de Normandie. Houlgate n'est libéré que deux mois après le Débarquement de Normandie et ce n'est que le que la libération de la Côte Fleurie est lancée avec l'opération Paddle. La Brigade Piron, unité belgo-luxembourgeoise, suivait au plus près la côte. Le , elle atteint Cabourg, le génie stabilise le pont sur la Dives et le 21, elle libère Houlgate. En continuant leur progression, guidée par un Houlgatais, elle eut quatre morts en plus de leur guide sur les hauteurs d'Auberville.
Le , le premier groupe de soldats français du . Une plaque commémorative apposée à proximité de la plage rappelle le sacrifice des démineurs français.
- M. Mioque et H. Vernochet (2006) p. 8.
- M. Mioque et H. Vernochet (2006) p. 9.
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- Philippe Lenglart, Le nouveau siècle à Caen, 1870-1914, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1989, p. 216.
- M. Miocque (2001).
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- M. Miocque (1993) p.81.
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Héraldique
Blason | De gueules à la barre d'argent (d'or) chargée de trois coquilles de sable et accompagnée de deux léopards aussi d'or. |
|
---|---|---|
Détails | Les deux léopards d'or sur champ de gueules rappellent les armes de la Normandie. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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